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10 juin 2007 7 10 /06 /juin /2007 18:09









 
l'action politique pour être crédible,  doit absolument être cohérente et donc prendre en
compte le réel sans feintes ni maquillage, ni fard. Elle doit s'inscrire dans une vision d'ensemble et se projeter dans la réforme et la restructuration des lieues agressés et la plus par du temps détruit par le système totalitaire, ce système honni imposé au pays depuis  des lustres par une dictature barbare. Remise en état des infrastructures et des êtres, dans la continuité des idées émises et plébiscitées tout au long de la période oppositionnelle, remise en état  pleine d'humilité et de lucidité, en prenant en compte les facteurs naturels et conjoncturels, physiques et psychologiques, historiques et culturels  du pays, et ne pas se borner à gérer les crises au jour le jour.
 
Agir politiquement aujourd'hui pour le bloc démocratique en situation d'échec, oui nous sommes en situation d'échec et ce n'est pas une honte majeure de la reconnaitre, tout est de notre propre faute, l'essentiel c'est de ne pas lâcher prise et de ne pas abandonner: Ma peau au bout de mes idées doit être le sacerdoce, sous la botte terrifiante de BEN ALI, agir en politique, suppose la gestion du quotidien du pays en s’opposant , en dénonçant et en luttant d’une manière moderne  contre toutes les dérives et les mensonges du système,  comme d'ailleurs plus tard dans l'édification de la Tunisie démocratique, et tout dans la transparence, le dialogue, la tolérance et la fraternité. Ne pas renoncer et faire la part des choses, car le propre de l'action civique et démocratique, c'est d'agir en connaissance de cause, c'est faire en sorte que l'action soit le prolongement naturel d'une légitimation sur le tunisien et la Tunisie , c'est donner un sens à la liberté des tunisiens pour permettre l'accomplissement d'une volonté de destin commun, sachez le mes bons amis et je ne me lasserais jamais de vous le dire, sans les tunisiens rien ne sera possible, à vous et à nous tous  de combler le fossé énorme qui nous sépare d'eux, cela doit être notre priorité et même notre raison d'être, car c'est bien là que tout s'est joué pour nous et le sceau de notre échec, c'est notre unique place forte désormais à conquérir et définir, ainsi une bonne fois pour toute, la défaite de la dictature se fera seulement par  la confiance, les convictions et la mobilisation totale des TUNISIENS. Et c’est seulement à ce moment là que nous pourrons parler du possible crépuscule de cette dictature absurde qui nous détruit.
 
Le politique est une vision, qui requiert une exigence philosophique et morale en général et plus encore dans le cas tunisien, nous oblige à une réflexion sur la nation tunisienne dans son ensemble.
 
Etre opposant politique tunisien au régime, c’est absolument relever les défis du présent et de l'avenir, c’est exiger que l'on soit capable de voir loin dans le temps et dans l'espace, c’est l'initiative et le mouvement, les principes et l'éthique, c'est avoir une vue synoptique des choses, cela  coule de sagesse. C'est à cette seule condition que l'opposant politique tunisien digne de ce nom sera en mesure d'établir un diagnostic correct de la situation, d'en tirer les conséquences qui s'imposent et donc de définir des orientations réalistes, pragmatiques, cohérentes et surtout justes.
 
L'homme politique intègre est un donneur de sens. Tout ne vaut pas tout, les hommes ne sont pas des numéros interchangeables, oublier  ces principes de base, c’est choisir l’enfermement de la déroute et l’attentisme. Différents entre eux comme le sont les peuples anciens, ayant une grande histoire et une civilisation millénaire, les tunisiens ne peuvent accomplir leur devenir historial qu'en retrouvant et transcendant leurs racines, et cette démarche à l'évidence doit être dans le projet de l'intellectuel et du politique tunisien qui prétend à la conscience et au dévouement. Oublier cette règle fondamentale de la sociologie et de la politique aboutit à rompre avec le réel, à entrer dans de dangereuses utopies et donc entrer dans une sanglante logique d'échec, nous devons absolument tirer les leçons de notre histoire, du vécu des oppositions tunisiennes et ce depuis l'indépendance, certaines choses sont différentes en Tunisie d’aujourd’hui  mais le fond ainsi que les attentes et les revendications  restent les mêmes. Car, comme disait IBN KHALDOUN, "on comprend surtout ce que l'on est prédestiné à comprendre par sa propre vocation, par sa propre orientation culturelle et celle du moment historique auquel on appartient", cette réflexion, cette pensée profonde n’a pas pris une ride dans le cas tunisien entre autres, un cas suspendu à ses tares qui à force sont devenus ses immuables vérités, l’habitude anesthésie l’ambiance, l’atmosphère et plus grave que tout l’état d’esprit général, pour nous en sortir et nous immuniser de cette maladie, il nous faudra beaucoup d’humilité et d’audace, beaucoup de sacrifices , de courage et de rigueur, sans quoi  rien de définitif et de beau ne sera possible pour notre pays.
 
Un peuple libre, une terre retrouvée, une justice et des institutions fortes, un pluralisme une société civile et une constitution pérennes, sans ces éléments il ne peut  y avoir accomplissement d'une destinée commune pour les tunisiens, il ne peut y avoir de devenir humain pour la Tunisie.
 
Notre devenir ne s'accomplira aussi que si nous sommes capables d'assumer notre héritage, de le prendre en compte dans sa globalité, en renouant avec notre plus ancienne mémoire, avec notre propre manière d'être au-monde, et que nous la prolongions d'une façon civilisée et juste.
Seule la dimension transcendante et verticale du devenir nous permettra d'inscrire dans le présent les germes de notre avenir, cela aussi doit s'inscrire dans la stratégie du bloc démocratique  tunisien, car dans sa projection elle signifiera le refus du reniement et du renoncement, de l'arbitraire et des compromissions, devenir ce que nous sommes comme les peuples civilisés, c'est une exigence de vie.
la mobilisation politique en tunisie sera  avant tout endogène. C'est-à-dire, elle sera malgré tous les calculs, l’affaire du  peuple tunisien, c’est lui seul  qui doit être le moteur et l’artisan de son propre engagement et libération.
-la cohérence et le rassemblement sont  la condition sine qua non pour asseoir tout projet de démocratisation. La justice et  la sécurité sont des préalables absolus pour assurer le progrès économique par la suite et même en période de transition nécessaire techniquement pour la remise en ordre de fonctionnement de l'administration et de l'état, l'opposition tunisienne dispose d'assez de potentialités et d'excellence pour ce faire.
-la démocratie et le respect des droits de l’homme seront des nécessités absolues de même que la transparence dans la gestion des affaires publiques, et la lutte contre la corruption. Cela suppose, un Etat de droit, une justice forte et indépendante au sens que lui donnait Montesquieu, un pluralisme politique, la liberté syndicale et de la presse, une société civile active, qui soit en même une force de proposition et d’action.
Le développement économique doit donc être pensé en imbrication étroite avec le processus de consolidation des droits de l’homme, de renforcement progressif de la démocratie.
L’avenir de la Tunisie dépend principalement d’elle-même. Mais elle est dans une situation si difficile qu’elle ne peut s’en sortir seule, le monde est devenu un petit village et l'environnement immédiat ou lointain de la Tunisie sera à prendre absolument en considération. nous aurons besoin de l'aide de tous les peuples de bonne volonté  mais  nous devons par respect pour notre pays , nos morts et nous même être exigeant à propos de cette  aide qui devra débloquer le plein usage de nos propres forces et énergies plutôt qu’une aide qui cherche à nous façonner selon son modèle, car il ne faut jamais oublier que nous sommes le fruit d'une civilisation et d'une histoire qui a tant donné à l'humanité
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10 juin 2007 7 10 /06 /juin /2007 18:08
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Il ne faut pas chercher à connaitre, à trouver la cause, à essayer de  comprendre pour mieux combattre le mal , à trouver la ou  les causes et les désigner, les causes du terrorisme car, là, plus que partout ailleurs les effets de ce mal  ont une cause justement messieurs les blaireaux , en Tunisie et partout ailleurs, on ne se fait pas sauter le caisson  et tuer les autres pour le plaisir, pour  certains  gauchistes et autres réactionnaires tunisiens, les doigts dans le nez, le joint au bec, le foie  chez la radicale cirrhose, les doigts des pieds en éventail, le derche en élévation et le groin plongé dans les nouba de tous les râteliers,  essayer de comprendre, d’analyser cette catastrophe et désigner les maux endémiques  de la société tunisienne, que sont la pauvreté , la spéculation, le manque total de justice, de vérité et de libertés, ces calamités « humaines » , messieurs les usuriers du temps perdu et celui à perdre dans la branlette thérapeutique à tirer des plans sur la comète en ignorant  l’intime conviction collective de la majorité des tunisiens qui stoïquement depuis belle lurette suent le sang  sous le harnais de la dictature de ben Ali, à qui sans honte, avec toute la prétention des caves, vous reconnaissez quelques vertus et la meilleure d’entre elles, celle de l’éradication des islamistes tunisiens qui vous en foutu  depuis toujours une cuisante pâtée, une branlée sans nom. Les islamistes tunisiens avec leur défauts comme avec leurs qualités, et Dieu sait  que leurs défaut avaient depuis longtemps pris le pas sur leurs qualités, mais ce n’est pas une raison pour jeter le bébé avec l’eau du bain, pour se jeter comme vous le faites dans les bras de EN ALI qui vous vomit, beaucoup de démocrates  tunisiens géniaux qui eux sont plus représentatifs que vous, comme AHMED MANAÏ, MARZOUKI, YAHYAOUI ont toujours insisté et amené  les islamistes tunisiens à la raison, à la réforme et à la démocratie grâce entre autre, aussi, à la clairvoyance surtout d’islamistes tunisiens comme SI SALAH KARKER, ZOUARI, JEBALI ect…Toutes ces calamités endémiques qui tuent  et irradient la nation tunisienne sont le fait de la dictature de ben Ali, pour vous dénoncer et refuser ces calamités,  c’est  excuser le terrorisme, pauvres ignares et sherpas de la misère humaine, vous êtes des dinosaures et en tant que tels  votre place est tout simplement dans la poubelle qui déborde de notre pauvre histoire nationale. Ce genre de diabolisation qui sont le fait d’ittajdid, CHARFI, les femmes démocrates  et CIE sont la preuve si besoin  en est, que certains parasites qui se disent opposition tunisienne  ne sont en fait que des thuriféraires en demande  de collaboration permanente avec un régime qui  saigne la Tunisie à mort, ils avaient collaboré avec lui pendant le putsch de la honte, ils furent renvoyés à leurs chères études par un plus voyou qu’eux, mais ils ne désespèrent pas  de rerentrer dans ses bonnes et maléfiques grâces. Voilà le discours dominant sur le terrorisme chez les parasites et les salonards de la gauche munichoise tunisienne. Pour eux la violence politique  chez les jeunes tunisiens , sa cause n’est pas en premier lieu et même totalement  le régime dictatorial de ben Ali, mais je ne sais quel stratégie et complot  Nahdaouis, c’est faire trop d’honneur  au groupuscule finissant de l’ »émir » GANNOUCHI qu’affirmer cela, et que dire alors des suicidaires de la « hargua » qui crèvent par dizaine en traversant les mers et les frontières, ils le font pourquoi, par plaisir ?Quelle est la cause de leur désir de quitter la Tunisie, à n’importe quel prix et malheureusement presque toujours au prix de leur vie, le paradis de ben Ali ?la gauche LAVALISTE tunisienne est dans l’abdication de la pensée, elle est dans l’alliance objective avec les stratégies de désinformations de la dictature concernant toute forme de déviance de la société tunisienne , elles sont toutes les deux, mine de rien, les causes premières de ces déviances et ces violences antisociale des jeunes tunisiens . Ses crimes  contre la nation tunisienne  à une autre échelle que celui de la dictature , dans une autre forme de dialectique tient de  cette abdication de la pensée qui fait un grand mal à l’esprit critique tunisien pragmatique et équitable, sert d’alibi à un pouvoir barbare et sape  le travail des démocrates tunisiens patriotes et lisibles.
Expliquer, chercher à comprendre le phénomène du terrorisme , dénoncer ses causes qui sont en Tunisie encore une fois, pathogènes, tellement la dictature  détruit la raison et le bon sens d’une population laminée par l’horreur, l’incertitude et le désespoir du lendemain, n’est pas  consubstantiellement l’excuser , bien au contraire, c’est s’en prévenir et mettre l’horreur que ce soit  celle du terrorisme ou de sa seule source, la dictature de ben Ali,  devant le fait accompli.
Pour ALHIWAR et tous les recalés  de cette gauche  nostalgique et stalinienne qui se tient dans un mouchoir de poche dans les partis collaborationnistes du PCT tunisien, ETTAJDID , les femmes démocrates ect… à encenser l’éradication des islamistes tunisiens , la répression qui touche les militants de l’islam politique et quelques démocrates tunisiens qui ne se renient pas, pour eux,   il ne faut pas chercher à comprendre les causes de la rare violence en Tunisie, car comprendre, c’est excuser le terrorisme. Il faut simplement lutter contre la haine qui ne résulte ni de traumatismes  ni d’injustices, ni d’humiliations, ni de spéculations, ni de meurtres, ni de tortures, mais est inhérente à la nature et à l’histoire des musulmans tunisiens,  ou des islamistes tunisiens,  puisqu’il faut  dérégler le sens des mots  au nom du nouvel ordre international qui fait danser  les courtisanes et les morts-vivant. Pour ces parasites tunisiens,  donc,  qui manient  une dialectique policière et liberticide, ceux qui veulent comprendre et dénoncer les causes premières du  terrorisme qui s’est exprimé à SLIMANE s’emploient de fait à le justifier, trop de malheurs et de misères poussent à rire et si tous les cons tunisiens se donnaient la main… c’est bien ce que BUSCH, POUTINE et BEN ALI affirment la main sur le cœur . Si ces parasites étaient vraiment démocrates et pour une Tunisie démocratique, leur mission , leur attitude  , leur démarche d’intellectuels auraient été de se saisir , de ce phénomène majeur qu’est le terrorisme et de susciter, de soutenir, d’en alimenter l’analyse pour éclairer  VRAIMENT les tunisiens et l’opinion universelle, qui sans eux rien ne sera vraiment possible en Tunisie .Car  chercher ou comprendre n’est pas approuver, expliquer n’est pas légitimer et cela pourrait permettre d’en empêcher la résurgence.
Pour les vrais démocrates il faut à la fois être dur avec le terrorisme tunisien si tout fois il a une réalité, car en vérité,  le seul terrorisme identifié dans la durée  en Tunisie est celui de la dictature,  et dur avec les causes de terrorisme, c'est-à-dire la seule  honnêtement et clairement identifié encore une fois et tous les cas de figure, la dictature, oui les désespérés de SLIMANE sont sortis de la matrice destructrice de l’être tunisien qui est la tyrannie de ben Ali. S’attaquer à ses effets dans notre pays comme le suggèrent ces pseudos intellectuels parasites et pique assiettes  sans traiter ses origines ne permettra pas jamais  de résoudre ce problème, et c’est du pain béni pour le système. Si on veut combattre de façon efficace un phénomène, il est tout simplement préférable d’avoir commencé par l’analyser correctement, cela doit être clair pour ceux qui se disent démocrates et pour le droit. Pour la dictature rien de nouveau à l’est de nulle part elle se cherche toujours et en permanence des raisons d’être et d’exister, les actes désespérés  alimentent  ses programmations et son logiciel. Encore une fois  le terrorisme de certains tunisiens est le fruit de conditions politiques, sociales et économiques catastrophiques imposées à la Tunisie par des criminels sans foi ni loi 
On ne naît pas terroriste, on le devient, et ceci est vrai sous toutes les latitudes, les pseudos intellectuels tunisiens  qui veulent pratiquer l’eugénisme font dans la suffisance, l’ignorance et la facilité, moi aussi j’aimerais céder à ces facilités réconfortantes et croire que l’on nait aussi dictateur ou parasite.
LES BELLES AU PAYS DORMANT
http://tina.merandon.revue.com/business/imposteur.jpg
Les déclarations d'intention, les positions affirmées, le choix des alliances, la transparence, le réalisme sont vitaux et essentiels pour le bloc démocratique dans sa lutte contre la dictature, tout dans l'espace politique et démocratique tunisien doit être mis à plat sans aucune forfaiture, tout cela doit être fait dans la sagesse et la clarté, sans cela et dans la durée, la dictature sera l'ultime recours et la seule référence de la masse tunisienne .Vivre dans l’omission de ces évidences laisse la voie libre aux plus lourds stéréotypes, amalgames, sophismes et présupposés clôturant la pensée et la création de la résistance et de l'opposition libre tunisienne ou ce qui en reste mieux que ne le ferait la plus efficace des censures.

Il n’est évidemment pas question de dicter la bonne manière de penser ou de parler ou de militer, pas plus que de dresser une liste des sites et des personnes interdites d'être comme c'est le cas, aujourd’hui, pour certains Torquemada de soi disant opposants tunisiens qui font dans la forfaiture et l'anathème, dans l'usure et les calculs claniques. Ne pas prétendre comme c'est le cas de beaucoup de tunisiens militants indépendant connaître la bonne façon de militer, c'est tellement criant dans le marigot tunisien qu'il faut reconnaître et dire qu’il y en a indéniablement de mauvaises.

Ce dramatique constat est dans l’ampleur et la gravité de leurs effets , entretien des préjugés et des politiques d'exclusion, racistes ; légitimation de l’oppression dite sécuritaire par certains groupes comme les femmes démocrates, quelques rouges-bruns qui ne sont pas revenus de leur déculottées du putsch du 7 novembre et qui se terrent comme des rats décomposés par leurs contradictions , euphémisation de nombreuses violences, notamment dictatoriales , occultation des questions dites « mineures » comme les islamistes ou les prisonniers politiques en général ; triomphe du mépris des pauvres, des déshérités de la civilisations arabo-musulmane.

« D'abord, ils vous ignorent, ensuite ils se moquent de vous, ensuite ils vous combattent et enfin, vous gagnez. » Gandhi
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La rouille
http://francis75.canalblog.com/albums/loin_ici____/m-rouille_horloge_A.jpg
Les uns se sont battus contre le colonialisme, d'autres pas, l'Independence est venue par le sang versé des braves, et puis petits à petits les braves ceux qui avaient survécu se sont fait flouer, laminer par des opportunistes et autres calculateurs déjà collaborateurs plus malins qu'eux, depuis, les tunisiens n'avaient eu, jusqu'à ce jour de leur vie, toute leur mort, je me dois de dire au vu de l'état de composition où se trouve la Tunisie dans sa nature géologique et humaine et animale comprises , qu'une inapaisable envie, la liberté, nom d’un chien la liberté , même celle des chiens et de préférence, d’obsession pour les crétins et les aliénés sans se défaire de leur âme de leur peau de ce qu’ils sont et qu’ils ont depuis toujours été dans leur immense majorité collective , consciente et choisie, oui choisie :des arabes et des musulmans dans la paix apaisée . Il la rêvait tous les jours, cette liberté, depuis toujours, du matin au soir, avec un emportement furieux de l'intérieur qui les fait mourir, déformés et silencieux dans l'apparence des esclaves. Ils espéraient hiver comme été, au printemps comme à l'automne, au quotidien, quand les diktats interdisent la joie, la vérité d’un bonheur simple comme l’univers et les rêves ; ils vivent comme des ombres en peine au tiré, à crédit, à l'affût de leur propre histoire et de leur misérable vie, au miroir des alouettes, au bluff. Ils ne parlent que d’ailleurs, rêvent d’ailleurs, répètent sans cesse : " Doit-on être malheureux quand on aime la liberté ! "
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Je suis tunisien né en France. Je suis tunisien, Je suis aussi français quoi de plus normal en somme. Je suis entièrement et complètement binational et j'emmerde les cons, entre autre les  cons de frileux de la pauvre blogosphère tunisienne, celle de Tunis et celle de l'exil, oui surtout celle qui pratique la langue de bois sur une dimension olympique, oui j'emmerde vertement sans aucune règle de calculs les moroses français et tunisiens , le pape, les enturbannés, les fanatiques et les chochottes, ben Ali, toute la ligue arabe et Sarko en même temps, voilà bande  de tarés, moi j'appartiens au clan de ceux qui n'attendent rien de l'ignorance et de la ringardise, je suis un prétentieux et je suis une bande à moi tout seul tendance RINTINTIN. Mille fois OUI!!Je me reconnais dans cette identité paradoxale qui est la mienne. Je ne me suis jamais senti un  immigré dans ce pays où je suis né par désir et ou je suis resté par amour de la liberté, à travers ça, ces petites choses simples qui sont difficiles bien entendu comme toutes les choses simples à comprendre,  je voudrais les voir dans une Tunisie démocratique, j'irais y finir ma vie et je ne laisserais jamais les cons tranquilles, c'est comme ça, c'est un choix de vie, je le dois à tous les tunisiens qui valent la peine et je suis sûr qu'ils existent par milliers, comme la plus part des amis qui y sont malgré tout dans cette Tunisie matérielle, ou virtuelle et rêvée, je ferais tout mon possible pour éviter à mort les cons, et dans la connerie celui qui me parlera de relativité est un irresponsable, c'est quand même de la mort d'un pays et de son esprit millénaire qu'il s'agit. Je suis binational et cela ne m'a jamais posé de problème, enfin pour ce qui est des racistes, j'ai seulement été moi, toujours moi sans repli, sans baisser la tête, sans me prostituer comme Sarko, Macias et toute cette clique de sionistes thuriféraires, je vis sur l'aile du temps et je n'en n'ai rien à foutre de risquer ma peau, alors la survie de mon site ou mon blog c'est du mou pour le chat, passez votre chemin il n'y'a rien à voir, pour vous abrutir  allez jeter un coup d'œil sur les blogs tunisiens, la plus part d'entre eux sont  des justification extra judiciaire de la dictature de ben ALI .

Rien n'est linaire, tout est clair comme l'eau de jouvence. On agit sur les choses et les choses agissent sur nous, pourquoi donc, nous qui sommes privilégiés, nous qui  ne manquons de rien, nous militons contre la dictature de BEN ALI, DITES MOI ? C’est peut-être aussi, sûrement, parce que nous vivons intensément cette France des valeurs humanistes, à fond la caisse et de l'intérieur, sans baisser le froc, sans cracher dans la soupe et sans modération. Toute dynamique est dans la complexité disait quelqu'un que j'adore. Tout se tient…J'ai beaucoup reçu de ce pays, mon mien de douce France, mais j'ai aussi énormément donné sans compter à ses varices, quoi? Le fait de porter haut ses valeurs fondamentales, lesquelles???Mais celle de ne pas accepter l'arbitraire et de me battre contre la dictature de BEN ALI entre autre et mon abonnement au stade de France. Cela n'a rien à voir avec la France ?Creuse un peu ma fureur candide, tu te rendras compte que c'est une des sources  de tout l'amour que j'ai pour la Tunisie et qui me bouffe les tripes, cet amour depuis le premier cri avait pollué mon âme et puis les bancs de l'école, et puis la rue, et puis les autres, et puis tout simplement la vie, ici toujours là-bas bordel, une des seules choses qui me fait pleurer, avec les chansons de maman qui est une vulgaire immigrée et qui vous emmerde.

On ne quitte pas un amour pour devenir exilé qu'elle me dit de sa bouche nacrée de quinze siècles d'âge. On quitte un amour parce que vivre sur sa seule vérité et ses passions devient un jour impossible quelles qu'en soient les raisons…et toutes les raisons sont respectables et même l'absence de raison. on ne choisit de devenir étranger, exilé et dépité dans un autre pays .On part, on fuit une réalité, on rêve d'un autre avenir, je comprends  cette tristesse qui creusent les rides de tous ceux que j'admire et que j'aime, papa, KARKER, MANAÏ,SADRI ect...sans compter les exilés de l'intérieur, pire encore,, ZOUARI, JEBALI, MARZOUKI, YAHYAOUIect.. .  Car chaque exil  est un renoncement et le prix à la longue en est trop cher, un seul choix. Vivre tiraillé. En lutte.

« D'abord, ils vous ignorent, ensuite ils se moquent de vous, ensuite ils vous combattent et enfin, vous gagnez. » Gandhi
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10 juin 2007 7 10 /06 /juin /2007 18:07
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En Palestine occupée on peut observer depuis un demi-siècle les formes modernes d'un génocide commis tranquillement, avec un aplomb hallucinant, au vu et au su de tout le monde : massacres par bombardement de populations civiles, enfants tués ou estropiés par des snipers, démolition de maisons, rationnement de l'eau, empêchement d'accéder aux soins et à l'école, puits bouchés, oliviers arrachés, usines, ateliers et champs démolis, production d'électricité détruite, tuyaux d'écoulement d'eaux détruits, stress continuel par drones volant la nuit, avions passant le mur du son tous les jours, tortures, disparitions, kidnappings, punitions collectives, chantage, famine organisée par l'occupant. Plus de dix mille prisonniers croupissent dans les prisons sionistes, dont de nombreuses femmes et beaucoup d'enfants. Et pendant ce temps , la construction du Mur de la honte avance, la colonisation de la Cisjordanie se poursuit, les check-points prolifèrent et ... le bourreau sioniste continue impunément à jouer les victimes, avec la complicité active de la " Communauté internationale ", en premier lieu USA et Union européenne.
 
 
 
* Nous exigeons la reconnaissance du gouvernement palestinien, élu démocratiquement, par la France et l'Europe qui doivent établir des relations diplomatiques avec lui. * Nous exigeons que l'Union européenne rétablisse les aides financières au gouvernement palestinien qui ne sont qu'une petite réparation pour les malheurs infligés à la Palestine par cette même Europe - afin de freiner la famine qui sévit en Palestine et décime une des populations les plus fragilisées de la planète.
* Nous exigeons que le Conseil de Sécurité, si prompt à déclarer sans aucune raison valable la guerre à l'Irak, sanctionne les massacres quotidiens en Palestine.
* Nous nous prononçons toujours pour une Palestine, plurielle, multiculturelle et multiconfessionnelle, pour tous ceux qui aiment cette terre, de la Méditerranée au Jourdain. Venez en débattre avec nous !
Palestine - un seul État pour tous " Une personne, une voix "
Alliance zapatiste de libération sociale http://azls.blogspot.com
Association entre la plume et l'enclume
Association pour un seul État démocratique en Palestine/Israël
Collectif Cheikh Yassine La Pierre et l'Olivier
 
http://bp1.blogger.com/_uZTNVdbG1YE/RlaiJo7_mfI/AAAAAAAAA8E/Xaa8DaI-u3A/s320/Gilad_Atzmon_4_by_BenHeine.jpgpar Gilad Atzmon , 22 mai 2007

Les penseurs idéologiques et politiques ont coutume de commencer leur tâche en définissant le sujet de leur raisonnement. On peut présumer qu’ils en sont parvenus à leurs conclusions à travers le processus intellectuel de la déduction et de la recherche catégorielle. Voici quelque citations (dévastatrices) qui illustrent ce que certains pionniers de l’idéologie sioniste avaient à dire sur leurs frères, ceux pour lesquels ils étaient en train de développer un projet nationaliste fondé sur la philosophie de l’identité ethnique et raciale :

«Le Juif est une caricature, à la fois physique et spirituelle, d’un être humain normal et naturel. En tant qu’individu dans la société, il se révolte et rejette le joug des obligations sociales, il ne connaît ni ordre ni discipline. » (Our Shomer “Weltanschauung”, Hashomer Hatzair Décembre 1936, p.26. Cité par Lenni Brenner [1])
«C’est un fait indéniable que les Juifs sont collectivement malsains et névrosés. Ces Juifs professionnels qui, piqués au vif, nient avec indignation cette vérité, sont les plus grands ennemis de leur race, car cela les conduit à rechercher des fausses solutions ou au mieux des palliatifs
(Ben Frommer, The Significance of a Jewish State, Jewish Call, Shanghai, Mai 1935, p.10. Cité Lenni Brenner [2])
«L’esprit d’entreprise du juif est irrépressible. Il refuse de rester un prolétaire. Il veut saisir la moindre occasion de gravir un échelon de l’échelle sociale. » (The Economic Development of the Jewish People, Ber Borochov, 1916 [3])
« Le Juif émancipé n’est pas sûr de lui dans ses relations avec ses semblables, timide avec les étrangers, suspicieux à l’égard même des sentiments secrets de ses amis. Ses meilleures capacités s’épuisent dans la suppression, ou au moins dans l’occultation malaisée de son propre caractère réel. Car il craint que ce caractère ne soit reconnu comme juif, et il n’a jamais la satisfaction de se montrer tel qu’il est, avec toutes ses pensées et sentiments. Il devient intérieurement un estropié et extérieurement irréel, prompt pour cela à toujours ridiculiser et haïr tout homme de sentiments plus élevés, comme tout ce qui est irréel. Généralement, les Juifs d’Europe occidentale souffrent de cela et cherchent à l’atténuer. Ils ne sont plus en possession de la croyance qui donne la patience nécessaire pour supporter la souffrance, car ils voient là la volonté d’un Dieu qui les châtie mais ne les aime pas . »(Max Nordau, , Adresse au Premier Congrès sioniste, 1897 [4])

Les premiers idéologues sionistes ne prenaient pas de gants quand ils parlaient de leurs frères juifs de la Diaspora. Ber Borochov diagnostiquait avec éloquence les tendances non-prolétariennes inhérentes aux Juifs. Max Nordau n’était pas avare de mots pour décrire ce qu’il voyait comme une incompétence sociale intrinsèque chez les Juifs d’après l’émancipation. Aux yeux d’ Hashomer Hatzair, le Juif en Diaspora n’est qu’une caricature et pour Ben Frommer, ce n’est rien moins qu’une névrose à laquelle nous avons affaire. Apparemment, les premiers sionistes étaient plutôt audacieux dans leurs raisonnements sur les conditions sociales de leurs frères. Mais ils étaient optimistes, croyant d’une manière ou d’une autre qu’un « nouveau commencement » pourrait guérir le juif émancipé de ce qui leur semblait être un sort « honteux . Ils croyaient en un «retour à la maison » de tous les Juifs du monde, convaincus qu’ainsi les Juifs seraient guéris de leurs symptômes.
Dans un article publié juste après le premier Congrès sioniste (1897) Ahad Ha'Am, sans doute le plus éminent polémiste de l’époque, écrivait : “le Congrès a signifié ceci : que pour échapper à tous ces troubles (les symptômes anti-sociaux juifs tels que décrits par Nordau), il est nécessaire d’établir un État juif.” [5]
Inspirés qu’ils étaient par les idéologies du XIXème siècle – nationalisme, marxisme, premier romantisme, darwinisme et Philosophie de la Vie(Lebensphilosophie) - , les premiers sionistes prêchaient en faveur de la création d’un lien entre le Juif et sa terre. Naïvement, ils croyaient que l’amour de la terre, de l’agriculture et de la nature transformeraient le juif émancipé en un être humain ordinaire. Les premiers sionistes prédisaient que le sionisme créerait une nouvelle forme de judéité, dans laquelle les juifs pourraient s’aimer eux-mêmes tels qu’ils étaient plutôt que tels qu’ils prétendaient être. Tandis que les socialistes parmi eux parlaient d’un nouvel engagement dans l’idéologie de la classe ouvrière (Berl Kazanelson, Borochov, A.D. Gordon), ceux de droite (Jabotinsky, Frommer) rêvaient d’une race de seigneurs qui apparaîtrait pour dominer le pays (la Palestine, NdT).Qu’ils fussent de droite ou de gauche, ils croyaient tous vraiment qu’en retournant chez eux, les Juifs seraient ne mesure de remplacer leurs traits traditionnels, centrés sur la croyance d’être le peuple élu, par des aspirations à la similitude. Ils croyaient authentiquement que le sionisme ferait des Juifs « des gens comme tous les autres ».
De même que les premiers sionistes n’avaient jamais tenté de cacher les dimensions de leur rêve prophétique, ils ne faisaient non plus aucun effort pour cacher leur mépris à l’égard de leurs frères. Dans leur fantasme émergent d’un réveil national, les Juifs allaient se séparer de leur avidité et de leur soif d’argent autant que de leurs tendances cosmopolites. Dans leur vision, le sionisme avait pour but de transformer le Juif en un être humain ordinaire, organique. Le mouvement vers Sion devait combler le gouffre créé par l’émancipation. L’installation à Sion devait donner naissance à un homme nouveau. Un Juif se regardant avec fierté, un Juif donnant un sens à la judéité. Un Juif défini par des qualités positives plutôt que par une pure négation.
La dialectique de la négation
http://bp2.blogger.com/_uZTNVdbG1YE/RlaiJ47_mhI/AAAAAAAAA8U/mlk8tjmXbHg/s320/OpenMe%28BenHeine%29.jpgAutant les choses peuvent être définies par ce qu’elles sont, elles peuvent tout aussi bien être définies par ce qu’elles ne sont pas. Quelque chose peut être défini par ses qualités positives –être X, Y et Z – mais aussi bien comme n’étant pas V, R et N. Mon “cousin” peut être compris comme étant le fils de mon oncle ou de ma tante, amis il peut aussi bien être défini par une liste interminable de choses qu’il n’est pas. Par exemple, il ou elle n’est pas ma sœur, mon frère, ma grand-mère, une pomme de terre, un avion etc. De même, un Allemand peut être défini comme un ressortissant allemand, parlant allemand et mangeant de la Wurst (saucisse), mais le même sujet peut être défini par une liste interminable de qualités et de caractéristiques qu’il n’a pas. Il n’est ni Français ni Anglais, il ne parle ni espagnol ni persan, il ne mange pas de hoummous, il n’est pas une pomme de terre et il est loin d’être une maison de briques rouges.Quant il s’agit des Juifs, les choses se compliquent.
Alors que les Juifs pratiquants peuvent énumérer une longue liste de qualités positives qui les identifient – ils suivent par exemple le judaïsme, ils pratiquent les lois juives, ils suivent le Talmud, ils respectent les restrictions diététiques kasher etc.-, les Juifs émancipés laïcs ont peu de caractéristiques positives à offrir avec lesquelles ils s’identifient. Si vous demandez à un Juif laïc ce qui fait de lui un Juif, vous aurez cette réponse : “Je ne suis ni un chrétien ni un musulman. » D’accord, mais qu’est-ce qui fait de toi un Juif en particulier ? Il vous répondra peut-être : “Je ne suis pas tout à fait un Américain, un français ou un Britannique. Je suis, quelque part, différent.” De fait, les Juifs émancipés auront du mal à énumérer les qualités positives permettant de les identifier comme Juifs. À ce qu’il semble, les Juifs émancipés sont identifiés par la négation. Ils sont faits de toutes ces nombreuses choses qu’ils ne sont pas.
C’est précisément là que le sionisme intervient. Il a été inventé pour placer les Juifs dans un projet visant à une identification authentique. Le sionisme avait pour but de faire réfléchir le Juif sur lui-même en termes de qualités positives. Dans la réalité fantasmée des sionistes, les générations de « rapatriés » allaient pouvoir déclarer : « Nous sommes les nouveaux Juifs, nous sommes Israéliens, nous sommes des êtres humains comme tous les autres, nous vivons dans notre pays, le pays de nos pères. Nous parlons hébreu, la langue de nos ancêtres, nous mangeons les fruits et légumes que nous avons nous-mêmes cultivés sur notre sol. »Évidemment le sionisme a échoué, et ceci pour de multiples raisons. Bien que les Israéliens parlent hébreu et vivent sur une terre qu’ils associent à leur passé collectif, le « nouveau Juif » a échoué à se transformer en un humaniste authentique. Israël est une société capitaliste urbaine qui se maintient aux dépens d’autres. Le lien au sol et à la nature n’a pas duré longtemps. Et comme si cela n’était pas suffisant, les Israéliens ne sont pas parvenus à divorcer d’avec la dialectique de la négation. Israël n’est jamais devenu un État de ses citoyens. C’est toujours un État raciste qui recourt à des lois d’immigration orientées racialement. De fait, le sionisme n’a jamais pu prévaloir. Il a été entaché dès le premier jour de péchés coloniaux. Mais, bien que le sionisme se soit rapidement établi comme pratique criminelle, une partie de ses critiques de l’identité des Juifs émancipés en Diaspora mérite d’être examinée de près. En fin de compte, celui qu’on appelle le Juif émancipé en Diaspora reste défini par la négation et ce seul fait à beaucoup d’implications graves.

La politique de la négation
http://bp2.blogger.com/_uZTNVdbG1YE/RlaiJ47_mgI/AAAAAAAAA8M/VGEXeXO1RMA/s320/OneAnother%28BenHeine%29.jpgLa ‘dialectique de la négation’ peut nous éclairer sur le réalité meurtrière des Wolfowitz, Perl et autres bellicistes émancipés comme l’ AJC (American Jewish Committee) qui fait actuellement du lobbying pour une guerre contre l’Iran. Il n’est pas vraiment surprenant de voir qu’aussi bien aux USA qu’en Grande-Bretagne c’était principalement des lobbys sionistes qui ont fait un lobbying enthousiaste en faveur de la guerre contre l’Irak. AU nom de la « démocratie”, de Coca-Cola et des “droits de l’homme”, les lobbys israéliens ne cessent de se faire les promoteurs d’une politique consistant à cravacher un pays après l’autre.En ce qui concerne l’idéologie néoconservatrice qui a récemment fleuri, nous sommes apparemment en train de passer d’un discours sur la “terre promise” à une politique de la “planète promise”.Mais faut-il s’en prendre aux seuls Néocons ?
En fin de compte, les néocons ne sont pas si éloignés de cela de leurs parents bundistes*.Je suggère de ralentir et nous demander ce que signifie une identité juive en Diaspora au XXIème siècle. Nous ferions mieux de nous demander si la notion d’identité juive émancipée a changé un tant soit peu depuis que les premiers sionistes ont dénoncé son caractère problématique il y a plus d’un siècle. Demandons-nous plutôt ce qui amène après tout un “marxiste juif” à mettre en avant sa judéité. Depuis que je vis en Europe, j’ai rencontré des groupes de gens qui s’appellent ‘Juifs pour la Paix, ‘Juifs pour la Justice en Palestine’, ‘Juifs pour ceci’ et ‘Juifs pour cela’. J’ai entendu parler récemment de ‘Juifs pour le boycott des produits israéliens’. Et j’en viens à me demander ce qui est à l’origine de ce comportement pacifiste séparatiste et orienté racialement. Je dois aussi admettre que bien que j’ai rencontré beaucoup de militants pacifistes allemands, je ne suis jamais tombé sur un quelconque ‘Groupe aryen de solidarité avec la Palestine’ ni même sur des militants menant campagne en tant que ‘Caucasiens contre la guerre’. Il n’y a que les Juifs pour s’engager dans des campagnes pour la paix orientées racialement.Aussi terrifiant que cela puisse paraître, Borochov et Nordau nous ont déjà fourni la réponse.
Dans sa recherche d’une ‘identité politique’, le Juif émancipé finit par succomber lui-même à la dialectique de la négation. Son identité politique se définit plutôt par ce qu’il n’est pas que par ce qu’il est. Unis en tant que groupe, ils ne sont pas Allemands, ils ne sont pas Britanniques, ils ne sont pas Aryens, ils ne sont pas Musulmans, ils ne sont pas juste des prolos ordinaires. Ils sont juifs parce qu’ils ne sont rien d’autre. Au premier regard, il semble qu’il n’y ait pas de problème à se définir par la négation. Mais en y regardant de plus près, la notion de négation peut révéler certains des aspects dévastateurs de cette forme de dialectique de l’émancipation.La pensée éthique peut être la première victime de la dialectique de la négation.
Pour penser éthiquement, une pensée authentique et organique est nécessaire. Selon l’impératif catégorique de Kant, un être éthique agit ‘seulement selon une maxime dont il voudrait en même temps qu’elle devienne une loi universelle’. En d’autres termes, Kant identifie la pensée éthique avec une orientation authentique, positive qui vous permet de vous regarder vous-même dans une perspective universelle. Évidemment, un tel processus requiert une réflexion rigoureuse sur soi-même. La négation, en revanche, requiert l’opposé, elle requiert qu’on prospecte et fouille la praxis d’autrui. Encore une fois, au lieu de comprendre qui vous êtes, vous vous mettez à vous différencier d’autrui. Plutôt de que de regarder en lui-même , le sujet négateur fonde ses relations avec son environnement sur des prises de décision pragmatqiues et pratiques. Dans le meilleur des cas, il peut prétendre avoir une pensée éthique mais pas plus.
Les premier sionistes était suffisamment critiques pour dénoncer les caractéristiques non-éthiques de leurs semblables. Le sionisme visait à ériger un nouveau juif éthique, un véritable être moral. Mais les prémisses étaient viciées d’emblée. Les sionistes voulaient faire des juifs ‘des gens comme les autres’. L’échec du rêve sioniste a fait apparaître clairement que même le nouveau Juif, le sioniste, ne peut pas s’engager dans une authentique pensée éthique. Tout au plus, il peut avoir les apparences d’une éthique.
Aussi terrifiant que cela puisse paraître, il suffit d’examiner la Hasbara** israélienne et la politique néocon de par le monde et spécialement aux USA et en Grande-Bretagne pour constater cette amère vérité. Les siocons et la Hasbara présentent toujours une argumentation ‘de type éthique’. Ils ont toujours des excuses morales pour justifier les destructions et les carnages. Comme nous le savons, “l’ unique démocratie du Moyen-Orient” est la même qui a réduit des millions de Palestiniens à la famine dans des camps de concentration pendant des décennies. De même, les Wolfowitz et les Perles ont entraîné les USA et la Grande-Bretagne dans une guerre criminelle en Irak au nom de la ‘démocratie’, des ‘droits humains’ et du ‘libéralisme’.
Il est clair que les Palestiniens et les Irakiens sont victimes de la politique de la négation. Mais ils ne sont pas les seuls. Le sujet occidental qui est sali par le crime de génocide est tout autant une victime du virage occidental vers la politique de la négation. Plutôt que de nous définir par ce que nous sommes, nous avons été habitués à nous laisser définir par nos politiciens en fonction de ce que nous haïssons – ou sommes supposés haïr - : les rouges, l’axe du mal, les islamofascistes etc. Le plus terrible c’est que des gens qui succombent à la dialectique de la négation ne peuvent pas s’engager dans la paix et la réconciliation. La raison est simple : la notion même de paix entraîne un effondrement du mécanisme de négation. Du point de vue de la négation, réconciliation veut dire élimination. Aimer votre voisin peut conduire à une perte d’identité. Comme les premiers sionistes l’ont observé, les conditions de l’émancipation ont mis le Juif occidental dans une crise complexe d’identité.Faire la paix avec l’humanité signifierait la perte de l’identité juive.
Inutile de préciser que dans les derniers siècles, des millions de Juifs européens et américains ont choisi la paix et l’assimilation. Ils ont divorcé d’avec leur identité juive et ils ont disparu dans la foule. Mais ceux qui maintiennent la négation comme moyen d’identification sont ceux qui s’opposent de manière inhérente et catégorique à la notion de paix. Mais plus souvent qu’à leur tour, ils le font justement au nom de la paix.
Encore plus intéressant, le fait que l’identité juive émancipée est définie par la négation peut nous permettre de comprendre pourquoi les Juifs émancipés sont si souvent confortablement installés dans les campagnes politiques et les mouvements révolutionnaires : ils sont toujours contre quelque chose. Ça peut être la bourgeoisie, le capital, le colonialisme,l’Islam, les violations des droits humains, le révisionnisme historique, le sionisme et ainsi de suite. De toute apparence, le chemin de la «’dialectique de la négation » à la ‘politique de la haine’ est court.

La négation et le discours de la solidarité avec la Palestine http://bp3.blogger.com/_uZTNVdbG1YE/RlaiKI7_miI/AAAAAAAAA8c/vUk0lMrgf8U/s320/Palestine+for+Palestinians+%28Ben+Heine%29.JPG
Être un juif émancipé, c’est être défini par la négation. Et ce seul fait peut expliquer pourquoi le discours intellectuel de solidarité avec la Palestine est à ce point saturé de contributions de Juifs émancipés. Il est vrai que les Juifs opposés au crime sioniste ne sont pas peu nombreux. Mais vu leur enthousiasme de laïcards émancipés, on a parfois l’impression que le discours sur la Palestine a été transformé en débat interne juif.La raison en est simple : la négation du sionisme est une bonne manière d’établir une identité politique juive puissante.
Si cela peut expliquer pourquoi des juifs sont tellement engagés dans la solidarité avec les Palestiniens, cela peut aussi expliquer pourquoi le mouvement de solidarité avec la Palestine n’a jamais pu devenir un mouvement de masse mondial. Apparemment, il n’y a pas beaucoup de gens prêts à rejoindre la synagogue libérale. Comme on peut le constater, si la bataille contre le sionisme répond aux besoins personnels et politiques de certains Juifs justes, le peuple palestinien a été le dernier à bénéficier de ce réveil moral juif.Je serais cependant le dernier à prétendre que les juifs n’ont pas leur mot à dire dans le mouvement de solidarité avec la Palestine. Les choses étant ce qu’elles sont, il y a beaucoup de Juifs justes de par le monde qui sont fortement motivés pour aider la Palestine. Vu l’envergure des crimes commis par l’État juif, cela fait sans doute sens. Mais les juifs émancipés devraient être vigilants sur leur rôle dans le mouvement. Les Juifs émancipés devraient apprendre à distinguer entre leurs propres intérêts politiques auto-centrés et la cause palestinienne qui est en train de devenir une notion vraiment dynamique pleine de complexité. Je pense vraiment que les Juifs seraient d’un grand secours s’ils laissaient le mouvement de solidarité prendre son envol hors du Ghetto.
Et en disant cela, je me rappelle une vieille blague juive:
Question : Quelle est la différence entre un chien et une mère juive ?
Réponse : Le chien lâche l’os tôt ou tard…
Il est temps pour les Juifs émancipés épris de paix de suivre le chien plutôt que leur mère, il faudrait juste qu’ils lâchent prise. Je voudrais suggérer que combattre le sionisme, pour un Juif, c’est tourner le dos à sa judéité et faire la paix avec l’humanité. Combattre le sionisme, c’est prouver que Nordau, Frommer et Borochov se trompaient totalement. Le Juif n’est pas timide, il est assez courageux pour faire face au mal qui est en lui.Pour un Juif, combattre le sionisme, c’est aller de Jérusalem à Athènes, rejoindre l’humanité et abandonner la politique de la négation.
Notes de l’auteur
1 - http://www.marxists.de/middleast/brenner/ch02.htm#n10
2 - http://www.marxists.de/middleast/brenner/ch02.htm#n10
3 - http://www.angelfire.com/il2/borochov/eco.html
4 - http://www.geocities.com/Vienna/6640/zion/nordau.html
5 - http://www.geocities.com/Vienna/6640/zion/jewishproblem.html
Notes du traducteur
* Bund : Union générale des travailleurs juifs de Lituanie, de Pologne et de Russie (en yiddish : Algemeyner Yidisher Arbeter Bund in Lite, Poyln un Rusland), mouvement socialiste juif créé à la fin du XIXème siècle dans l'Empire de Russie. Le Bund a toujours été opposé au sionisme et s'est battu pour l'émancipation des travailleurs juifs dans le cadre d'un combat plus général pour le socialisme. Il s'est également opposé aux tendances centralistes et dictatoriales des bolcheviks russes. Le Bund prit part à la guerre civile aux côtés des bolcheviks. Une partie des militants bundistes se rallièrent au parti communiste. Les autres organisations bundistes furent interdites en Union Soviétique dès la fin de la guerre civile, en 1921. L’occupation allemande a décimé le Bund, dont des sections subsistent aujourd’hui aux USA, au Canada et en Australie.
** Hasbara : mot hébreu signifiant « explication », utilisé pour définir la propagande d’Israël et des ses partisans. Original : http://peacepalestine.blogspot.com/2007/05/gilad-atzmon-dialectic-of-negation.html
Illustrations : Ben Heine, Tlaxcala
Traduit de l’anglais par Fausto Giudice, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est en Copyleft pour tout usage non-commercial : elle est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner sources et auteurs.
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10 juin 2007 7 10 /06 /juin /2007 18:06
Pascale Fourier : Et notre invité sera Hakim El Karoui , auteur de « L’avenir d’une exception » aux éditions Flammarion.
Imaginez-vous que nous allons écouter Hakim El Karoui pendant trois semaines. C’est qu’il a écrit un livre riche, novateur dans les mises en relation qu’il fait, un livre dense, mais dans le bon sens du terme. Hakim El Karoui se présente lui-même comme celui qui a été la plume de Jean-Pierre Raffarin -et ça pourrait faire grincer les dents de certains... Mais qu’importe ! Ce qu’il dit, ce qu’il propose, est plus qu’intéressant. Et vous constaterez comme moi, que quoiqu’investi dans la politique, jamais il ne perd de vue ceux qu’on pourrait appeler "les humbles" et la nécessité que tous puissent vivre dignement. Mais, plus intéressant peut-être que le fait qu’il ait été la plume de Raffarin, il est ancien élève de l’École Normale Supérieure et agrégé de géographie. Pas économiste, géographe ! Et c’est sans doute ce qui lui permet de mieux penser le monde en tant qu’ensemble géopolitique divers, ce qui est essentiel pour comprendre la mondialisation, et ce dont il va témoigner dans la première plage d’intervention. Je lui avais dit que je laissais parler mes invités sans les interrompre. Il en a profité au maximum : c’est parti pour dix minutes de réflexion.
Vous êtes un de ceux qui permettent l’émergence dans le débat de la thématique du néo-protectionnisme, en opposition au libre-échange intégral. Qu’est-ce qui justifie pour vous la nécessité du protectionnisme à l’heure actuelle ?
Hakim El Karoui : Vaste question ! Je crois que la première chose à voir, c’est l’évolution des rapports de force internationaux, parce que c’est vraiment là que se situe le cœur du sujet. Et c’est aussi par cet intermédiaire, je pense, qu’on peut avoir une approche qui n’est pas idéologique - même si je ne réfute pas du tout l’idéologie, idéologie ce n’est jamais qu’une façon de mettre en forme le monde : tout le monde à une idéologie. Mais moi, je ne suis pas favorable ou défavorable au libre-échange en tant que tel. Je pense que ce n’est pas le sujet.
La question, c’est : "Est-ce que ça marche ?". Dans une réflexion politique, la première question qu’on se pose, c’est : " Est-ce qu’on a la bonne solution face à la réalité ?". Et donc, il faut partir de la réalité. Et la réalité aujourd’hui, je pense qu’en Occident on a un peu du mal à l’admettre ; je crois qu’on la voit, mais on n’admet pas ses conséquences et ses fins dernières. Je crois qu’on est entré dans une nouvelle phase de la mondialisation, qui est d’une certaine manière une troisième mondialisation, si on considère que la mondialisation britannique au XIX° et puis la mondialisation américaine dans la seconde partie du XXe siècle et surtout à la fin du XXe siècle se sont achevées avec en fait un rééquilibrage des puissances au niveau mondial. Jusqu’en 2003 - à mon avis, la césure, c’est la guerre en Irak, et évidement pas le 11 septembre -, on a l’idée que le monde est organisé autour des États-Unis, avec une image que j’aime bien, qui est celle du système solaire, avec un soleil américain, d’une certaine manière, et des planètes qui tournent autour, avec une positivité ou une négativité vis-à-vis des États-Unis, mais qui en tout cas tournent autour, et qui se positionnent par rapport à eux, en "pour" ou "contre" eux.
A partir de 2003, en fait avec l’émergence de la Chine plus qu’avec les événements au Proche-Orient, on se rend compte que les États-Unis se rendent compte -et ça Emmanuel Todd l’avait bien montré dans « Après l’Empire »- , que eux qui se croyaient indispensables sont devenus dépendants sur le plan économique, que eux qui se croyaient invincibles sur le plan militaire sont devenus vulnérables. En Irak évidemment, mais aussi en Afghanistan, on l’oublie trop , où il y a eu cette guerre suivie d’une "nation building" américain, qui échoue, avec des Américains qui se désengagent aujourd’hui, qui se sont désengagés au fil du temps, et qui ne réussissent plus à tenir leur vieille doctrine militaire qui était celle des deux théâtres. À l’époque, c’était un théâtre européen et un théâtre asiatique face à l’Union soviétique ; ça s’était transformé en l’occurrence en un théâtre afghan et un théâtre irakien d’ intervention militaire. Donc, aujourd’hui on se rend compte qu’en Afghanistan, ils se sont désengagés, en Irak, tout le monde connaît la situation, et que donc, même sur le plan militaire, même avec le plus gros budget militaire américain depuis 1945, c’est-à-dire vraiment en état de guerre, les Américains n’ont plus la capacité stratégique d’intervention absolue.
Un autre enjeu, je pense, est moral. L’Amérique était la patrie de la liberté et est devenue d’une certaine manière la patrie de l’oppression, avec des événements comme ceux de Guatanamo, qui à mon avis sont graves pour l’image de l’Amérique, mais qui sont surtout graves pour l’image que l’Amérique a d’elle-même : on peut le voir aussi sur l’évolution de la criminalité, l’évolution du nombre de condamnés à mort... Crise morale américaine qui ne se traduit pas par un délitement américain ? Ca, je n’y crois pas, parce qu’il y a toujours une capacité politique, une capacité à "faire nation" importante, qui est une vraie puissance, mais qui en tout cas dit bien que c’est la fin de l’hyper puissance américaine donc parlait Bendrim. Donc ça, c’est l’Amérique.
La deuxième chose, c’est la Chine. Je prends la Chine parce que c’est le pays emblématique, c’est le plus important, et c’est celui avec qui l’imbrication avec les États-Unis est la plus importante. Mais, en fait, c’est la Chine, c’est l’Inde, c’est le Brésil, c’est bientôt le Vietnam, etc. C’est l’idée que les nouveaux pays émergents sont en train de construire un nouveau rapport de forces internationales, dont la meilleure scène est à mon avis l’OMC, pour une raison simple, c’est qu’à l’OMC un pays égal une voix. Et on se rend compte qu’à l’OMC l’alliance entre l’Amérique et l’Europe ne permet plus aujourd’hui de faire passer des décisions. Les pays émergents alliés entre eux, alliés avec les pays occidentaux ou industrialisés, réussissent à bloquer les décisions. Et, quand on voit après, plus dans le détail, l’imbrication financière entre les États-Unis et la Chine, le fait que 20 % des biens de consommation consommés aux États-Unis sont importés de Chine, le fait que la Chine a aujourd’hui 1100 milliards, ou 1200 milliards de dollars de réserves dans les caisses de sa banque centrale, le fait que les États-Unis ont un déficit commercial d’à peu près 200 milliards de dollars vis-à-vis de la Chine - tout cela dit qu’en fait les Américains peuvent envoyer Paulson, le secrétaire au Trésor, peuvent envoyer Bush pour dire le chinois aux Chinois : "Réévaluez votre monnaie, etc", les Chinois ne le font pas parce que tout simplement ce sont eux qui tiennent le dollar aujourd’hui. Et comme, en plus, ils ont beaucoup d’actifs en dollars, ce n’est doublement pas leur intérêt de réévaluer leur monnaie.
Donc, on a ce rééquilibrage entre l’ancien Sud et l’ancien Nord. Et on a un schéma, si je reprends l’image du système solaire, où on passe d’un seul soleil à plusieurs soleils qui vont être plus petits, qui vont être régionaux à l’échelle de la planète : autour des Etats-Unis, autour de l’Europe, autour de l’ensemble sino-japonais (qui a vocation à se rapprocher même s’il y a des vraies tensions politiques et stratégiques internes), et puis peut-être autour d’un ensemble indien ou brésilien. Tout cela va continuer à se reconstruire.
Et puis enfin, il y a un événement qui occupe beaucoup l’actualité, mais qui me semble, moi d’un point de vue géopolitique assez mineur, mais qui est important pour les consciences et pour la façon dont l’Occident se voit, qui est la crise de transition des sociétés arabes, qui se traduit par un anti-occidentalisme extrêmement virulent, sur lequel on pourra revenir plus tard. Mais, puisque j’essaie de parler de protectionnisme, je crois que ce n’est vraiment pas cela l’enjeu...
Donc, rééquilibrage entre le Nord et le Sud d’un point de vue notamment économique... Et sur le plan de la régulation économique, ça a une conséquence majeure qui est celle que la vieille idée, qui n’a jamais été théorisé en tant que telle, mais qui me semble moi assez juste, ce qu’on appelle "l’inégalité protectrice", à savoir l’idée qu’en fait on a à gagner à l’inégalité entre le Nord et le Sud, via les avantages comparatifs, donc la spécialisation, la division internationale du travail, cette idée ne fonctionne plus.
Si on prend la Chine, on se rend compte que, en théorie, les salaires devraient monter en Chine. Sauf que avec la quantité de travailleurs peu qualifiés, le fait qu’il y ait 130 millions de travailleurs migrants, etc, il y a un stock considérable qui permet aux industriels chinois de garder un salaire peu qualifié extrêmement bas. Et quand on regarde les chiffres, ce salaire-là n’augmente pas. Du coup, ça pèse sur les salaires européens. Ensuite, normalement un nouveau marché devrait émerger en Chine. Il y a un nouveau marché, clairement pour les produits de luxe, parce qu’il y a vraiment une nouvelle classe, via l’hyper-capitalisme chinois, importante. Je voyais un dirigeant d’Hermès récemment qui disait : "On vend beaucoup de cravates en Chine". Les gens d’Hermès, c’est sûr ! Mais la classe moyenne ne se développe pas. Pour une raison simple, c’est qu’il y a 50 % de taux d’épargne, ce qui est lié au choix du système hyper-capitalisme chinois, au sens où il n’y a pas de protection sociale, il n’y a pas de retraite, il n’y a pas de couverture maladie, et donc les gens épargnent considérablement pour leur avenir, pour leurs familles etc. Donc la classe moyenne évidemment se développe, mais elle ne se développe pas à la vitesse à laquelle elle devrait se développer. Du coup, le nouveau marché chinois, d’une certaine manière, se fait attendre.
Ensuite, il n’y a pas de spécialisation des Chinois dans la faible valeur ajoutée. Tout ce qu’on entend sur la Chine, "l’usine du monde", c’est très bien, mais ce ne sont pas les usines du XIX° siècle, ce sont les usines du XXIe siècle. Il y a des usines du XIXe siècle, avec les conditions de travail, etc, qu’on connaît, mais il y a aussi les usines du XXIe siècle. Et ça, c’est le quatrième point vraiment important : les Chinois remontent pas à pas toutes les marches de la valeur ajoutée. Et par conséquent l’Occident, - encore une fois je parle de dans cinq ans, dans dix ans -, l’Occident ne va pas avoir, contrairement à ce qu’il croit encore aujourd’hui, le monopole en gros de "l’intelligence". Cette vieille division du monde entre "nous, on est les gens du Nord, on est intelligents, et puis il y a les gens du Sud qui sont à la traîne, pour ne pas dire qu’ils sont bêtes et idiots", cette division-là ne marche plus.
Les partisans du libre-échange vont dire que les consommateurs y gagnent. Il est clair que dans certains domaines les consommateurs y gagnent. mais il est vrai aussi que, si on regarde le domaine du textile, en 2005, année de la fin des quotas, les prix du textile en France ont moins baissé qu’en 2004... parce que l’essentiel des marges a été chez les distributeurs, chez les marques !
Donc, il ne s’agit pas de dire que tout cela est bien en général ou que c’est mal en général : il s’agit de reconnaître que déjà avant ça ne marchait pas - on reviendra peut-être sur le vrai chiffres du chômage... - mais qu’en en tout cas aujourd’hui et tendanciellement, il est clair que ça ne peut plus fonctionner.
Et moi, il me semble que c’est ce qu’ont dit que les Français en 2005. Jétais à Matignon, j’ai voté Oui, pour des raisons techniques, parce que le traité donnait plus de poids à la France.... Mais je pense qu’il faut entendre ce qu’ils nous ont dit, ce qu’ils ont dit, et ce qu’ils vont dire bientôt à l’élection. Là, on est toujours dans un système fermé où moi je sais qu’il va y avoir des surprises colossales à l’élection présidentielle et aux législatives : on peut très bien se retrouver avec une cohabitation ; on peut très bien se retrouver avec des phénomènes complètement inattendus, un Le Pen qui continue de monter, un Bayrou qui est aujourd’hui sur le positionnement de Le Pen d’une certaine manière, etc. Le système est en crise, et comme dirait Chirac, la maison brûle et nous regardons ailleurs....
Pascale Fourier : Et donc, face à tout cela, vous préconisez un protectionnisme européen…C’est un vilain mot, ça…
Hakim El Karoui : Oui. "Protectionnisme", c’est effectivement un très vilain mot ! Xénophobe, fasciste... en fait, en gros xénophobe... ce qui est assez extraordinaire s’agissant d’une façon de régler les échanges commerciaux internationaux !
En fait, il y a évidemment de vraies raisons, historiques, et surtout des contresens historiques majeurs. D’abord, on confond le protectionnisme et l’autarcie. Moi, l’image que j’emploie, ce n’est pas celle d’une muraille de Chine, d’une barrière, c’est l’image d’une écluse. Une écluse, c’est quoi ? C’est un instrument par lequel on régule, et finalement on joue sur le temps. Il ne s’agit pas de dire qu’on ne va plus échanger avec la Chine ou avec l’Inde : il s’agit de dire qu’on va juste réguler ces échanges-là, et faire en sorte que, d’une façon ou d’une autre, on puisse redonner un petit peu de compétitivité aux salariés européens et pourquoi pas américains, et puis en même temps peut-être inciter les Chinois, indirectement, à développer plus leur marché intérieur, quitte à faire de la protection sociale. Mais, mon idée n’est vraiment pas qu’il faut dire aux Chinois quel est le bon mode de développement à suivre. Là aussi, les Européens sont très forts pour donner des leçons.... Il ne s’agit pas de donner des leçons. Il s’agit de le dire : "On a des gens qu’on veut protéger, pas parce qu’on est frileux et qu’on veut créer des rentes, mais effectivement parce que, derrière, il y a la cohésion des sociétés, l’avenir quand même d’un certain nombre de millions de personnes. Vu le rythme où ça va, ça ne marche plus, et c’est ce qu’ils disent". Donc en fait, c’est juste démocratique.
Donc, je crois que derrière l’idée du protectionnisme, il y a l’idée que le dernier à avoir fait du protectionnisme, c’était Hitler. On oublie juste que les États-Unis ont été protectionnistes de leur naissance à peu près jusqu’aux années 1970, que l’Europe s’est construite dans un grand marché de plus en plus construit à l’intérieur - ou de plus en plus libéré si vous voulez - avec des frontières commerciales extérieures très claires. L’Europe de 56 à 73, c’était ça : on construit petit à petit un grand marché intérieur, donc on lève les barrières internes, et donc on garde des barrières externes. En 73, ça a été cassé pour deux raisons : l’entrée de la Grande-Bretagne dans l’Europe et surtout les efforts des États-Unis via différents round du GATT, qui au fur et à mesure que l’Europe construisait sont marché intérieur, demandaient la levée des barrières extérieures.
Il y a d’autres idées reçues sur le protectionnisme, mais je ne vais pas toutes les passer en revue... Il y a l’idée que ça a créé la crise de 29, alors que c’est exactement l’inverse : c’est la crise de 29 qui a créé une renationalisation des politiques commerciales. Et la dernière idée qui est vraiment très importante, c’est que le libre échange créerait de la croissance alors que le protectionnisme créerait la dépression. Quand on regarde l’histoire économique, on se rend compte que c’est exactement l’inverse. Lors de la première mondialisation, entre 1870 et 1914, il y avait un taux d’exposition aux échanges internationaux extrêmement important, encore plus important qu’aujourd’hui ; et il y a eu plus de croissance quand il y a eu plus de protectionnisme. Pour une raison simple, c’est que le protectionnisme permet le développement du marché intérieur. Et le libre-échange casse le marché intérieur.
Donc, il faut trouver un équilibre. Encore une fois, c’est une question de régulation. Et si on ne veut pas trouver cet équilibre, on crée un système qui polarise les économies, qui polarise les sociétés, qui est à mon avis aujourd’hui porteur de délitement social et vraiment de risques politiques majeurs.
Pascale Fourier : Mais pourquoi choisir l’Europe… ?
Hakim El Karoui : L’Europe, pour plusieurs raisons. Il y a une raison économique, il y a une raison politique.
La raison économique, c’est que le risque du protectionnisme, c’est de créer des rentes. Et quand on fait du protectionnisme sur des marchés qui sont trop petits on créés des rentes, en fait assez rapidement, parce qu’il n’y a plus de concurrence. Et évidemment l’idée du protectionnisme s’inscrit dans l’économie de marché, elle ne s’inscrit pas contre l’économie de marché ou même contre l’économie libérale (on peut être libéral libre-échangiste et libéral protectionniste). Donc il y a une question de taille. Ensuite, - et c’est lié à la taille- , quand on a un marché comme aujourd’hui l’Europe de 500 millions d’habitants, le premier marché du monde, on peut considérer que le risque de la rente est faible parce qu’il y a une concurrence interne très forte et en même temps, même s’il y aurait beaucoup à dire sur les nouveaux adhérents, il y a quand même une forme de régulation qui se fait par les législations sociales, fiscales, qui ne sont évidemment pas les mêmes, mais qui sont quand même en voie de convergence, en tout cas qui sont plus proches à l’intérieur de l’Europe qu’à l’extérieur de l’Europe. Et puis il y a aussi de la redistribution, via des aides européennes. Ce qui manque, c’est notamment les mouvements de personnes. Donc, il y a une vraie raison économique.
Et puis, la raison politique, qui est encore à mon avis plus importante, c’est qu’aujourd’hui l’Europe s’est inscrite dans un schéma où en fait tous les Etats se font concurrence entre eux. On voit très bien la concurrence fiscale en ce moment, mais ce qu’on voit moins, c’est le choix de l’Allemagne de la compétitivité à tout prix, qui est très cohérent avec le système. C’est l’agenda 2010 de Schröder qui rentre maintenant en application. Ca a redonné de la compétitivité aux entreprises allemandes à l’exportation, mais le problème, c’est que ça s’est fait au détriment du marché intérieur, et donc au détriment de la consommation allemande de produits importés en Allemagne, notamment européens. Et une bonne partie du déficit commercial français et italien aujourd’hui, c’est la sous-consommation allemande. Donc, le protectionnisme, ça a un intérêt, c’est que ça crée un intérêt général commun. Et le cas de l’Allemagne est très intéressant. Au XIXe siècle, en 1834, les Etats allemands, les principautés allemandes, ont fait le Zollverein, et quarante ans après, elles ont fait l’union qui n’avait pas été possible parce que jusque là il y avait des intérêts divergents. À partir du moment où on crée un grand marché intérieur, avec des frontières commerciales extérieures, on crée en fait un espace d’intérêt commun. Et le vrai problème de l’Europe aujourd’hui, c’est de recréer cet espace d’intérêt commun qui a complètement disparu. Et, vu la taille des ensembles avec lesquels il faut dialoguer, l’ensemble américain, l’ensemble chinois, l’ensemble indien… il faut le faire à la même taille. Et cette taille ne peut être qu’européenne - ce qui pose un autre problème qui est celui de la mise en oeuvre...
Pascale Fourier : Moi, j’aurais tendance à vous dire : " Ce ne sera jamais possible de mettre en place un protectionnisme au niveau européen, parce que les forces politiques ne sont pas prêtes à ça dans les différents pays..."...
Hakim El Karoui : J’aurais tendance à vous dire que vous n’avez pas complètement tort. Je ne devrais pas. Mais quand on analyse les forces politiques en présence au niveau européen, on voit bien qu’à l’intérieur de l’Europe, c’est une idée qui d’une certaine manière n’existe pas, mais qui pourtant, à mon avis, peut s’appuyer sur des soutiens à l’échelle d’un quiquennat... à commencer, parmi les fondateurs de l’Europe, par les Luxembourgeois, qui n’ont pas de problèmes commerciaux, puisqu’ils n’ont pas d’industrie manufacturière, mais qui ont une certaine idée de l’Europe. Juncker par exemple n’est pas du tout hostile à ce genre d’idée.
Je pense que l’Italie économiquement a toutes les raisons du monde de se rallier à ce genre d’idée. Il se trouve que Prodi veut être dans le dogme et dans la norme, donc il y aura une certaine difficulté intellectuelle, mais je ne pense pas politique.
Ensuite, il y a les pays de l’Est, qui aujourd’hui profitent à plein des délocalisations allemandes, puisque la croissance de l’Allemagne se fait via les pays de l’Est. Et on peut, je pense, leur expliquer à hauteur de 3-4 ans que la production est partie chez eux, mais que demain ce qui est parti chez eux partira au plus près des marchés, donc en Asie etc.
Et puis, il y a les pays du Nord. Les pays du Nord, il n’y a aucune chance avec eux. Ils sont dans une logique qui est complètement différente, évidemment à commencer par l’Angleterre.
En fait, il y a le vrai débat avec l’Allemagne, qui est le noeud du sujet. Moi je pense que les Allemands ont fait un choix qui est vraiment clairement totalement opposé. Ils ont un rendez-vous politique en 2008-2009 et on verra bien si ça fonctionne en 2008-2009. Ça a marché cette année parce qu’il y avait un effet de rattrapage, parce qu’il y avait la peur de la TVA. Moi je pense que ça ne marchera pas en 2008-2009. Les profits allemands aujourd’hui vont aux grandes entreprises, à certaines PME importantes qui exportent, mais ne vont pas du tout aux salariés, mais alors là pas du tout ! Donc, la question c’est : "Est-ce que les salariés allemands vont se révolter contre ce système ? " .
Quant aux français, il y a quand même une légitimité démocratique à poser une question sur la réorientation de l’Europe, c’est le référendum de 2005. Moi, ma volonté c’était que ce débat-là soit dans la présidentielle de 2007, qu’il soit porté par un candidat, et à mon avis il gagnait l’élection avec ça, ce qui permettait d’avoir une légitimité démocratique pour en discuter avec nos partenaires européens, même si a priori ils sont idéologiquement contre.
Pascale Fourier : C’était donc Des sous Et Des Hommes, en compagnie de Hakim El Karoui, auteur de " L’avenir d’une exception » aux éditions Flammarion : dans la première partie de son livre, il développe très finement la notion de "troisième mondialisation", qu’il a explicitée en première partie de cette émission. Je ne peux que vous conseiller la lecture de son livre, vraiment absolument passionnant. Vous pouvez aussi visiter le site qu’il l’anime www.protectionnisme.eu . Vous y retrouverez des textes d’invités de Des Sous, des invités que pour ma part j’avais trouvés particulièrement remarquables : Jacques Sapir et Jean-Luc Gréau.
Emission Des Sous...et des Hommes du 13 Février 2007 sur AligreFM. Merci d’avance.
 
Pascale Fourier : Et notre invité, comme les deux semaines précédentes, sera Hakim El Karoui, auteur de « l’avenir une exception », aux éditions Flammarion.
Voilà donc deux semaines que nous sommes en compagnie d’Hakim El Karoui. Il nous a explicité pourquoi l’émergence d’une troisième mondialisation faisait que le libre-échange ne pouvait plus fonctionner et qu’introduire des éléments de protectionnisme était absolument nécessaire. Nous avons essayé de voir les arguments de ceux qui s’opposaient au protectionnisme et ce qui faisait que et les politiques et les médias étaient plus ou moins imperméables à cette idée. Mais il me restait dans la tête un des arguments qu’avancent ceux qui prônent le libre-échange. Je l’ai donc dit à Hakim El Karoui et, vous verrez : en introduisant la première émission, je vous disais qu’Hakim El Karoui, ancienne plume de Raffarin, ce qui pouvait faire grincer des dents, était vraiment attentif aux humbles, et à la volonté du peuple.... ; vous allez en avoir la preuve évidente.
Moi, ce que j’entends dans les propos de ceux qui soutiennent ce le libre-échange, c’est que, de toutes façons, il y a des secteurs qui n’ont plus validité à exister dans notre pays, et qu’effectivement le progrès technique veut que cela soit fait autre part, que c’est très bien, et que les gens qui travaillaient dans ces la secteur-là, grâce à la formation, vont trouver à se réemployer ailleurs... Donc il n’y a pas de problème...
Hakim El Karoui : Oui. Ces gens-là, ils ont jamais vu un électeur. Et ils n’ont jamais discuté avec un ouvrier qui avait été licencié. Je voyais sur le site du Monde, en réaction à plusieurs tribunes sur le protectionnisme, quelqu’un qui signait "ex-salarié du textile" : Je préfère payer mes chaussettes plus cher et avoir moins de voisins au chômage". C’est un peu schématique, mais je trouvais que le débat était extrêmement bien résumé.
Encore une fois, c’est une question d’équilibre. Il faut trouver le bon équilibre. Je ne crois pas qu’en Europe on puisse considérer qu’on va faire de l’industrie textile classique, qu’on puisse être compétitif aujourd’hui. On peut dire tout ce qu’on veut, ce n’est plus le cas. Alors, on va faire du textile à très forte valeur ajoutée, on peut faire ce qu’on veut -les autres font aussi-, mais pour des raisons de coût de la main d’oeuvre, pour des raisons de disponibilité, pour des raisons de baisse des coûts de transports, etc, il est normal qu’il y ait une relocalisation de l’industrie ou des activités en général.
Donc, il ne s’agit pas de dire : on fige le monde dans une réalité passée, on va embellir le passé, etc. Je crois vraiment qu’il faut regarder l’économie, et son évolution, de façon tendancielle, en regardant l’avenir et pas le passé. Donc, il va y avoir des re-spécialisations, etc.
Mais la question est de savoir comment on les gère, à quel rythme et avec quelle idée de notre industrie à nous. "Comment on les gère", c’est très important, parce que la requalification des salariés, c’est clairement une des clés du système. Mais, d’abord il faut avoir la bonne analyse. Donc, pas considérer que les pays du tiers-monde, ce sont des idiots, des analphabètes, et qu’ils pourront faire des T-shirts pendant que nous nous faisons des Airbus. Ça ne marche pas. Donc ça veut dire qu’il faut être capable de requalifier extrêmement vite, et vraiment à un bon niveau. Donc il faut mettre les moyens - aujourd’hui on n’a pas les moyens : on a un système de formation professionnelle qui fonctionne extrêmement mal ; on a un système de redistribution qui aujourd’hui explose, parce que on voit bien la dette publique, etc. On subventionne les salaires des salariés peu qualifiés : les 21 milliards d’allègements de charges, ce sont des subventions aux emplois peu qualifiés. Donc, on voit bien qu’on arrive au bout du système. Qu’on n’y arrive plus. D’où l’idée de dire, "on prend un peu de temps". On prend un peu de temps, non pas pour se reposer sur nos lauriers passés, mais pour dire aux gens qu’on va essayer de débloquer un petit peu la société française - en fait, plus le système pèse, plus la société française se bloque, moins on peut faire de choses - et de mieux allouer les ressources, de mieux faire en sorte et que ceux qui n’ont pas accès au système de formation, aujourd’hui, y aient accès. Et ça, ça veut dire faire des arbitrages. Aujourd’hui, on n’est plus capable de faire des arbitrages. Donc, ça c’est une chose.
La deuxième chose, c’est que les Français, à mon avis, sont dans une vision du monde qui est une vision noire : il n’y a pas d’horizon. Il n’y a pas d’horizon à la compétitivité toujours plus importante, puisqu’on se dit : "De toutes façons, ils seront toujours plus compétitifs". Donc, là aussi, il faut pouvoir donner des limites. Et dire qu’on va réguler les flux commerciaux, c’est dire : " Il y a une limite, on ne va pas vous demander de travailler 50 heures par semaine, on va pas vous demander de baisser les salaires comme ça s’est fait en Allemagne. On va essayer de garder une certaine forme de.... on va appeler ça "modèle social", ou je sais pas quoi, peu importe à la limite. Mais on ne va pas vous demander de faire des sacrifices qui n’ont pas de sens ou que vous ne voulez pas accepter". Et puis après tout, c’est quand même la majorité de la population qui décide en démocratie. Ça, c’est un deuxième point.
Et puis, je pense qu’il y a une idée vraiment dont il faut sortir. C’est qu’il y a le nord, et puis il y a le Sud. Aujourd’hui les intérêts dans ce débat-là, sont les mêmes pour les élites du Nord et les élites du Sud. La nouvelle classe chinoise, qui s’enrichit, qui n’a pas besoin de payer, de répercuter l’augmentation de productivité de ses salariés, parce qu’il y en a tellement, et puis qu’ils les tiennent tellement via le régime autoritaire..., cette nouvelle classe a les mêmes intérêts que l’élite qui souvent est pleine de bonne volonté, européenne ou américaine. Donc, il faut sortir de cette idée qu’il y a le Nord et le Sud. Et je crois qu’il faut reconsidérer les rapports de force, encore une fois internationaux, mais aussi internes aux sociétés.
Pascale Fourier : Il se trouve que j’avais une question depuis longtemps dans la tête, celle de savoir comment les partisans du libre-échange qui cause les dégâts, les inégalités évidentes que nous voyons, pouvaient se justifier moralement, à leurs propres yeux, leur soutien à ce système, à cette idéologie. Et, dans le livre de Hakim El Karoui, il y avait des réponses. Alors, je l’ai lançé sur cette piste...
Tout à l’heure, ça remonte à loin dans l’interview, vous avez dit que , derrière cette conception économique, protectionnisme ou libre- échange, il y avait une vraie vision de la société. Vous vouliez dire quoi ?
Hakim El Karoui : Je voulais dire qu’il y avait une vision qui était fondée sur les inégalités, les "inégalités protectrices". L’idée est que d’abord il y a une différence entre le Nord et le Sud, et que l’on gagne dans la division internationale du travail, puisqu’on est du bon côté, que ça se traduit par le choix du libre-échange qui s’appuie sur les avantages comparatifs qui sont toujours favorables au nord au détriment du Sud. Comme on sait très bien que ça crée des inégalités, en fait on crée de la redistribution : c’est l’idée de John Ross sur la justice, qui dit que tout le monde en profite ; c’était une idée de Clinton : " La mer monte, mais tous les bateaux en profitent" et aucun ne reste de côté ou ne reste sur le quai. Je crois que c’était vraiment ça, l’idée d’"inégalités protectrices" : on va jouer sur le système mondial, on va jouer sur la spécialisation économique, et via l’augmentation des richesses d’abord, via la redistribution, en fait tout le monde va en profiter.
Je crois que cette idée-là ne marche plus. D’abord, parce que, comme je le disais, la spécialisation entre le Nord et le Sud ne fonctionne pas, que les avantages comparatifs ne fonctionnent pas, et que la redistribution, eh bien on est arrivé au bout du système parce que le système coûte trop cher.
Alors, on peut dire, il suffit de faire comme les Anglais ou les Américains et baisser le coût du travail peu qualifié, baisser énormément le SMIC par rapport à la réalité française, mais ça les Français n’en veulent pas. On peut aussi considérer qu’il faut faire ce qu’on fait les Allemands, faire énormément de gains de compétitivité, en travaillant plus, en remboursant moins les prestations sociales, en baissant énormément les impôts etc., en mettant un peu l’économie et la société sous tension. Moi, je crois que les Français ont déjà dit qu’ils n’en voulaient pas, même si, moi je trouve que c’est cohérent avec le système. Donc, je crois que l’inégalité ne marche pas.
Ensuite, pourquoi c’est une vision de la société ? Parce que, dans le libre-échange et dans la mondialisation, en fait, il y a des gagnants et des perdants. Les gagnants, c’est ceux qui sont toujours plus compétitifs dans le marché qui est de plus en plus mondial. Quand vous avez une qualification très importante, quand vous êtes un très grand chercheur, quand vous êtes un très grand financier, quand vous avez des capacités industrielles, à la limite peu importe, une capacité qui vous situe sur le marché mondial où du coup vous avez une capacité qui est rare, du coup comme elle est sur un très très grand marché, elle va être payée très cher. Donc, vous allez y gagner. Et en fait, on se rend compte que l’élite française est très nombreuse à y gagner parce qu’il y a de très grandes entreprises, parce qu’il y a des gens de très haut niveau, contrairement à ce qu’on croit et à ce qu’on dit. Et du coup, cette élite, qui est encore une fois souvent pleine de bonne volonté, dit : "Mais enfin, nous, on a réussi, on est quelques-uns, on n’est pas 1 %, on est 10, 15 %, 6,7, 8, 10 millions de la population, il faut que les autres puissent y aller. Donc, ce qui est possible pour nous, est possible pour les autres. Et la preuve, regardez l’école ! Il y a eu un mouvement ascendant de connaissances, d’alphabétisation d’abord, de connaissances, d’accès au baccalauréat. Entre 86 et 95, on est passé de 35 % d’une classe d’âge à 60 % d’une classe d’âge qui a eu le baccalauréat. Donc la vieille idée des Lumières, du progrès de l’esprit humain, qui a vraiment connu une accélération extraordinaire, le problème, c’est qu’aujourd’hui, ce dont on se rend compte, c’est, à mon avis que le problème de l’école, c’est qu’eh bien on plafonne ! Si on prend les chiffres du bac, depuis 10 ans, on plafonne à 60 %. Alors, les profs disent : "C’est parce que il n’y a pas assez de moyens". Les gouvernements disent : "Mais ne rigolez pas : il y a 300 000 élèves en moins, le budget a augmenté de 20 %, on ne peut pas mettre plus de moyens. On peut peut-être mieux organiser le système, mais ce n’est pas un problème de moyens. Et je crois qu’en fait les gens derrières disent qu’il y a les moyens, il y a toutes les inégalités du monde, qui sont une réalité, mais enfin globalement le système permet quand même - et je pense que ce n’est pas totalement faux - de repérer les gens qui sont bons ! Ceux qui n’y arrivent pas, c’est tout simplement parce qu’ils sont inégaux : ils sont moins intelligents...". Et je crois que cette idée participe à cette montée de cette justification de l’idée d’inégalités dans la grande élite française.
Et puis donc, si on reprend la mondialisation, on se rend compte qu’il y a les autres, ceux qui n’ont pas une capacité mondiale. Il y a les milieux peu qualifiés, les milieux ouvriers, etc., à qui on a dit depuis franchement assez longtemps qu’on avait fait une croix sur eux. D’ailleurs, on les met dans des cités. Comme il y en a beaucoup d’origine étrangère, finalement ça ne dérangeait pas parce qu’en fait ils ne votaient pas. Mais ce qui est en train de se passer aujourd’hui, c’est que la classe moyenne se rend compte qu’elle ne bénéficie pas du système. Ses salaires n’augmentent pas. Il y a une polarisation entre le haut et le bas de la société de plus en plus importante. Et la classe moyenne a peur. Alors, ça se manifeste différemment, beaucoup par des votes extrêmes, puisqu’on se dit finalement que les ouvriers, ce sont les étrangers et qu’on va voter Le Pen en disant qu’il y a quelqu’un en-dessous de nous : ça rassure de se dire qu’il y a quelqu’un en-dessous de nous... Il y a de plus en plus de gens comme ça qui disent qu’ils sont hors-système, qu’ils ne sont pas entendus. Et c’est dangereux sur un plan strictement politique.
Et donc je pense qu’il faut réguler aussi cette évolution de la société en redonnant du temps, en redonnant un peu de perspectives à la classe moyenne et, si on peut, aux milieux populaires, pour dire : "Vous avez toujours votre place". Aujourd’hui, on leur dit : "Vous n’avez plus votre place".
Pascale Fourier : Quelque chose m’étonne dans ce que vous avez dit. A un moment, vous disiez que l’inégalité protectrice fonctionnait parce qu’il y avait de la redistribution. Il y a de l’inégalité, mais de toute façon, ça va être redistribué, donc ça va protéger un peu tout le monde... Cela suppose que certaines personnes pensent que l’on peut se satisfaire de l’idée de bénéficier de la redistribution, c’est-à-dire de pas gagner légitimement sa vie...
Hakim El Karoui : Non. Pas tout à fait. Parmi les électeurs de droite, il y a clairement l’idée qu’il y a ceux qui profitent du système. Quand vous lisez le Point - Le Point, c’est vraiment devenu l’hebdomadaire poujadiste -, vous vous rendez compte qu’il y a une Une sur deux entre ceux qui profitent du système et ceux qui payent pour les autres, ceux qui se lèvent tôt. Et c’est un peu l’idée de Sarkozy. En gros, il y a toujours deux France. Il faut organiser le conflit entre les deux France, et c’est comme ça qu’on avance. Certes, les profiteurs existent. Mais la question, comme d’habitude, c’est de quantifier : s’il y a 1 % de la population ou si c’est 10 %, ça n’a pas le même sens. Moi je crois qu’il y a peut-être 1 %, en tout cas pas 10 % : c’est une évidence absolue.
Les socialistes, eux, vont tous vous dire que oui, il y a des problèmes, mais pour les régler, il faut faire de la redistribution, et que donc on va augmenter les impôts, etc. A gauche, il y a cette idée que l’idée que la redistribution suffit. Enfin, je crois que la réalité a suffi à montrer que la redistribution ne suffit pas ! Il n’y a qu’à être allé une fois dans sa vie dans une cité pour savoir que la redistribution ne suffit pas.
Un autre positionnement consiste à dire qu’il faut aller à fond dans le système, en se disant qu’il va y avoir des inégalités, mais qu’après tout elles sont justifiées, et qu’il faut faire de la compétitivité et essayer d’améliorer l’offre. Ça, c’est plutôt la droite. La gauche, elle, va dire qu’elle va faire de la redistribution, mais elle reste dans le système. La droite et la gauche sont donc complémentaires, d’où les alternances, d’où les cohabitations, etc, parce que les gens disent non pas qu’il n’y a pas de différence, mais qu’il y a une vraie complémentarité : la droite essaie d’améliorer la compétitivité, et la gauche fait l’accompagnement social. En gros, c’est ça, la répartition des rôles.
Aujourd’hui, les gens disent qu’ils ne veulent ni de l’un - la redistribution, on n’a plus les moyens - , ni de l’autre - la productivité, ça va trop loin, et puis ça ne nous donne pas de perspectives : donc on cherche autre chose. Sauf qu’en fait le logiciel est tellement implanté dans les têtes des décideurs, des journalistes de droite, comme de gauches, qu’on n’arrive pas à se dire qu’il y a vraiment autre chose. Moi, je crois que la redistribution, clairement, ça ne marche plus, et que surtout, c’est extrêmement dangereux de dire qu’on peut y arriver avec la redistribution. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas en faire ! Mais je crois qu’il faut non pas se dire qu’on va améliorer les systèmes, mais se dire qu’il faut changer, un petit peu en tout cas, le système.
Pascale Fourier : Par le protectionnisme... ?
Hakim El Karoui : Oui. Par le protectionnisme. Qui, encore une fois, ne va pas régler le problème, mais va introduire un phénomène nouveau, un élément de régulation nouveau, qui est très largement le temps. Et qui va dire aux gens : "On va piloter l’évolution de vos métiers, on va piloter l’évolution de vos formations, on va mettre l’État là pour faire ce pilotage, et ne plus faire de l’État qu’un instrument qui va faire de la redistribution". Vous savez, 4 % du budget national, c’est le régalien ; 24%, c’est les prestations sociales. Alors on voit bien comment fonctionne l’État aujourd’hui. Et moi je pense que l’État est archi-légitime pour faire cette politique industrielle, au sens vraiment le plus noble du terme, qui ne consiste pas à dire qu’on va nationaliser les entreprises, mais à dire qu’il y a une stratégie à avoir pour les hommes, pour les entreprises, pour la formation, pour les jeunes etc.. Et cette stratégie aujourd’hui, on ne la voit pas, parce qu’on ne se donne pas les moyens de la piloter.
Pascale Fourier : Et oui donc, c’était la fin de la troisième émission faite avec Hakim El Karoui, qui a écrit « L’avenir d’une exception » aux des éditions Flammarion. Ce que j’aime chez Hakim El Karoui, outre la pertinence de ses propos, c’est qu’il donne lui, et contrairement à bien des commentateurs divers, économistes, politiques et sociologues, une image positive des Français et des valeurs dont nous sommes porteurs. Son livre est un beau livre, passionnant, plein d’espoir, si du moins les politiques savent un jour être plus les attentifs aux arguments protectionnistes. Je ne peux que vous conseiller à nouveau la lecture de son livre, à nouveau que vous inviter à aller sur le site qu’il anime www.protectionnisme.eu.
À la semaine prochaine !
Rappel : Vous pouvez imprimer ce texte. Quel que soit l’usage que vous en ferez, il vous est demandé de citer votre source : Emission Des Sous...et des Hommes du 20 Février 2007 sur AligreFM. Merci d’avance.
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10 juin 2007 7 10 /06 /juin /2007 18:05
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"Croisade" antiterroriste : la défaite de Bush 

 

Quelles réflexions vous inspire aujourd'hui la Coalition formée par les États-Unis pour entreprendre la guerre en Irak ?
La situation s'avère problématique pour les États-Unis. Tout en donnant l'impression de vouloir partir à terme d'Irak, ils renforcent leur contingent. L'attitude des Britanniques est particulièrement parlante. Tout en étant l'allié pro-américain occidental par excellence, c'est pourtant le pays qui insiste fréquemment sur le fait que les Britanniques seraient bien inspirés de quitter l'Irak. Cette attitude atteste des limites de la présence de la Coalition en Irak, mais aussi de certaines faiblesses, voire certains échecs, eu égard à la stratégie et aux ambitions qui avaient été affichées dans un premier temps. Plus grave, les Britanniques disent aujourd'hui : « Finalement, nous, dès qu'on peut, on part ». Lorsque, tôt ou tard, la Coalition aura effectivement quitté le territoire, le chaos auquel on assiste actuellement risque d'apparaître comme un épisode mineur par rapport aux menaces qui vont s'imposer par la suite à l'Irak. Parce que la stratégie de l'après-Coalition n'aura pas été pensée.
Malgré la mise en place d'un nouveau plan de sécurité en Irak, les actes de violence sont loin de s'estomper et la Coalition semble s'enliser. Quelles pourraient être les perspectives de sortie de guerre ?
Les perspectives de sortie de crise auraient dû être planifiées bien avant. Le grand tort des Américains est d'avoir agi comme s'ils étaient les seuls acteurs capables d'orienter la situation en Irak. Ils n'ont rien fait, du moins pas grand-chose, pour que des acteurs tiers, notamment l'ONU, puissent avoir un rôle positif dans le sens, non seulement de la sortie de crise, mais aussi de la reconstruction de l'Irak et de son avenir. Le fait que l'Amérique ait décidé d'attaquer l'Irak, pour de mauvais motifs de surcroît, pour se retrouver dans la situation actuelle est une catastrophe en soi. Il leur sera très difficile d'asseoir pacifiquement et positivement une nouvelle donne en Irak. La seule solution de sortie de crise disponible, c'est la consolidation institutionnelle, par la voie parlementaire. Sachant que les seules perspectives actuelles sont celles d'une fédéralisation de cette République d'Irak, c'est-à-dire une séparation de facto entre Kurdes sunnites et chiites. Dans le meilleur des cas, on assisterait à une sortie de crise positive si ces communautés acceptaient leurs différences et l'autorité d'un gouvernement central. L'hypothèse la plus redoutable serait une implosion de l'Irak après le départ des Américains, prélude à l'explosion. Car si l'Irak implose, les dégâts collatéraux seront inéluctables.
Quels sont les signes qui laissent entrevoir cette implosion ?
En termes de risques effectifs, il y a l'opposition sur le terrain entre groupes sunnites et chiites. Forcément, quand vous dites sunnites et chiites, vous pensez aux puissances et aux acteurs de la région. L'Arabie Saoudite estime que l'Iran est en train de capitaliser sur les chiites en Irak et a fait savoir récemment que si les États-Unis quittaient l'Irak, les Saoudiens ne laisseraient pas les sunnites à leur propre sort, et iraient au secours de leurs frères. S'agissant des puissances situées à l'extérieur de la donne irakienne, deux possibilités : soit elles interviennent à l'intérieur de l'Irak, - ce qui signifie une régionalisation du conflit -, soit elles laissent les acteurs des violences en Irak « faire des bébés » dans la région. Les germes de cette donne irakienne restent encore contenus pour l'instant. Mais l'exacerbation communautaire interirakienne et ses répercussions transnationales semblent inscrites dans la logique des choses.
Certains pays arabo-musulmans qui avaient soutenu la Coalition, s'estiment aujourd'hui « floués » par les Américains. Peut-on craindre un raidissement de leur part vis-à-vis des États-Unis ?
Vous pensez à la Libye dont les positions ont évolué en fonction de la situation irakienne. Après un assouplissement évident, en décembre 2003, de la Libye vis- à-vis des États-Unis, la période d'après l'invasion de l'Irak a conduit à une forme de désenchantement du colonel Mouammar Kadhafi. Par ailleurs, le Guide libyen constate qu'après avoir renoncé à ses ambitions nucléaires, il n'a pas obtenu, surtout de la part des États-Unis, les compensations attendues, qu'elles soient d'ordre économique ou politique. C'est en cela que la Libye se sent flouée. Certains États qui, paradoxalement, sont les plus proches alliés des États-Unis - Jordanie, Arabie Saoudite, Égypte - se montrent encore plus critiques, car ils ont peur pour leur avenir. Les Saoudiens craignent de voir les chiites suivre l'exemple irakien, et entretiennent un fantasme selon lequel les chiites pourraient faire allégeance aux Iraniens. Or les chiites sont concentrés sur les zones riches en pétrole de l'Arabie Saoudite. La crainte de la monarchie sunnite wahhabite saoudienne, c'est de les voir faire sécession sur le territoire et s'accaparer le pétrole, ce qui réduirait les sunnites à un total dénuement.
Cette crainte peut-elle amener l'Arabie Saoudite à durcir sa position vis-à-vis des États-Unis ?
Oui et non. Un fait nouveau s'est produit fin mars au sommet de la Ligue arabe à Riyad. Le souverain saoudien a appelé les Arabes à s'unir, tout en estimant que la situation en Irak est une occupation illégitime. C'est presque une révolution de la part de l'Arabie Saoudite, qui a toujours privilégié le panislamisme sur le panarabisme dont il s'est toujours méfié. Les Saoudiens constatent que l'islamisme politique est en pleine expansion, et la plupart des populations du Moyen-Orient s'identifient à un islamisme chiite. Donc, pour l'Arabie Saoudite, il est plus payant et efficace de jouer la carte du panarabisme, sachant que d'autres ont déjà capitalisé sur l'islamisme. C'est à l'aune de ces bouleversements inédits qu'on peut comprendre les craintes qui pèsent sur certains pays. Mais tout cela ne signifie pas que les Saoudiens sont en train de jouer la rupture vis-à-vis des États-Unis. Au contraire, c'est une manière de dire aux Américains : nous voulons de bonnes relations avec vous, mais à condition qu'elles soient basées sur des principes qui garantissent nos avantages acquis et nos intérêts.
Comment expliquer le silence des pays arabes dans le bras de fer qui oppose Washington et Téhéran à propos du dossier nucléaire ?
La plupart des gouvernements arabes ne veulent pas aller à l'encontre de leurs opinions publiques. L'une des cartes jouées par l'Iran, c'est la question israélienne et les sentiments liés au judaïsme. La crainte est réelle chez les dirigeants arabes de voir cette stratégie iranienne susciter une forte adhésion au sein de leurs populations, quelles soient sunnites ou chiites. Ils ménagent donc leurs critiques vis-à-vis de l'Iran, afin de ne pas heurter une partie de leurs populations. Par ailleurs, il est à préciser que ces pays, les pays du Golfe en général, l'Arabie Saoudite en particulier, redoutent un leadership de l'Iran au niveau régional, qui serait contraire à leurs propres intérêts stratégiques.
À quelques mois de la fin du mandat de George W. Bush, quel bilan tirer de la lutte contre le terrorisme ?
La guerre contre le terrorisme de Bush a montré ses limites. L'Irak qui devait être l'une des étapes pour l'éradication du terrorisme, en est devenu aujourd'hui un vivier. Al Qaida a pignon sur rue en Irak et y est très actif. Même si les mesures sécuritaires dans la lutte contre le terrorisme sont nécessaires, la menace s'est amplifiée. Et je vois mal, d'un point de vue occidental, comment un discours « sécuritaire » pourrait produire un effet vis-à-vis d'un Ben Laden qui a des opinions bien arrêtées sur ces différentes orientations. Mais, si on ne peut changer Ben Laden, on peut par contre empêcher des gens de le rejoindre. Il faut leur apporter des réponses ou des arguments politiques. Or, les États-Unis ont évacué les perspectives politiques et ont privilégié les options militaires. Résultat, la légitimation par beaucoup de gens de la stratégie d'Al Qaida et de Ben Laden, ou la tentation pour certains, issus du monde musulman ou non, de rejoindre les rangs du mouvement terroriste. Et ce, pour combattre non seulement les Américains, mais, in fine, une certaine idée de l'Occident. La stratégie de Bush n'a pas résolu le problème du terrorisme et a finalement accentué les risques d'un choc des civilisations. Cette administration américaine, tellement éloignée de la culture politique d'un Bill Clinton, aura été la plus contre-productive dans le contexte des affaires internationales. On n'a jamais été autant confronté à des malentendus au niveau international. Cette administration a été tellement arrogante, peu respectueuse de ses partenaires à l'international que son successeur, quel qu'il soit, aura toute latitude pour récupérer la donne, pour rattraper le coup et montrer que les méthodes Bush appartiennent au passé...
Barah Mikaïl par Lucien Ahonto / Continental Magazine / mai 2007
 
L’internationale de l’islamisme ? un mirage 

 
 
Les attentats qui ont frappé le Maroc et l'Algérie ne sont pas la conséquence d'une stratégie coordonnée des groupes islamistes de ces pays sous l'égide d'Al Qaïda. Plutôt un mal national.
A vingt-quatre heures d'intervalle, des attentats suicide ont frappé le Maroc et l'Algérie. Il y a trois mois, c'est en Tunisie qu'avaient lieu des affrontements armés entre la police et des islamistes. Dès lors, une question, source de grande anxiété s'empare des esprits. Le terrorisme est-il en train d'imposer son agenda au Maghreb ? Les groupes islamistes armés peuvent-ils y établir leur pouvoir par des actions concertées ? Cette zone risque-t-elle de devenir une base arrière d'Al Qaïda aux portes de l'Europe, fragilisant encore un peu plus la sécurité du continent ?
Face à cette situation, il y a deux erreurs d'analyse à éviter : nier la réalité de la menace en serait une. Mais sombrer dans le catastrophisme n'est pas de mise. La Tunisie est présentée comme un modèle de stabilité, même si l'inquiétude des responsables grandit. Le Maroc va voter en septembre. Le pays est considéré comme stable et paisible, malgré des zones d'extrême pauvreté. Casablanca avait été durement touché en mai 2003 et un attentat a eu lieu en mars 2007. L'Algérie, où des élections législatives se tiendront en mai, semblait sortir peu à peu des horreurs de la guerre civile. En frappant le siège du gouvernement au cœur d'Alger et en faisant 33 morts et 222 blessés, les terroristes ont voulu démontrer qu'ils conservaient une grande capacité de nuisance.
Pour autant, il n'y a pas de coordination stratégique des mouvements terroristes. Certes, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) s'est rebaptisé en septembre dernier Organisation d'Al Qaïda au Maghreb. Mais il s'agit plus d'échanges de service que d'amplification de la menace. Le GSPC bénéficie du prestige de la " marque " Al Qaïda, et celle-ci s'attribue des coups d'éclats d'un groupe déjà existant. Les groupes armés en Algérie se cachent dans les montagnes et sont constitués de combattants aguerris. Depuis quinze ans qu'ils mènent des actions armées, ils ont créé des dégâts terribles en Algérie, mais n'ont jamais fait vaciller le pouvoir. Au Maroc, les salafistes recrutent dans les quartiers déshérités et laissés à l'abandon par l'Etat, et de ce fait le lien d'allégeance avec lui sont de plus en plus distendus.
L'appel a un Djihad global est donc la couverture d'actions de groupes différents dont les racines et le fonctionnement sont nationaux, au-delà de références idéologiques communes.
Face au terrorisme, le risque zéro ne peut pas exister. Les services de sécurité des pays du Maghreb sont loin d'être inefficaces mais ne doivent pas relâcher leurs efforts. Les régimes de la région commettraient une erreur en concluant que l'élévation de la menace terroriste doit les conduire à stopper les réformes en cours, politiques et sociales. Il leur faut au contraire, au nom même de la lutte contre le terrorisme, accélérer les ouvertures démocratiques et renforcer très nettement la lutte contre la pauvreté. Afin de détruire l'un des terreaux dont se nourrit le terrorisme.
Pascal Boniface / Challenges / 19 avril 2007
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Le printemps du Liban contre l’axe usraélien
Jacqueline Amidi
03/06/2007
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Beyrouth: la manifestation du 1er décembre 2006, organisée par l’opposition guidée par le général Michel Aoun et sayyed Hassan Nasrallah
Beyrouth, 31-5-2007 - George Orwell écrit un jour: «En ce temps de duperie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire».
Il suffit de parcourir les journaux – de gauche ou de droite, si on en distingue encore la différence! – pour se rendre compte qu'il s'agit sans vergogne de proxénétisme médiatique.
Et les télévisions?
Des lupanars qui turbinent sur le trottoir de la globalisation.
L'information est dictée par le «Grand frère» et partout on a droit désormais aux mêmes nouvelles, formulées avec les mêmes termes et le même ton. Un tapage et un rabattage de médiatisation totalitaire en somme, une vraie politique de terrorisme qui constitue à proprement parler la désinformation.
Les sacro-saints journaux télévisés sont avalés, ruminés et digérés sans scrupule! La masse s'engraisse en liesse des bassesses, mensonges et vulgarités proférés par tous les mass média.
Tout semble bien aller vers le pire!
«Ça va!», criait le diable victorieux dans la chanson de Jacques Brel. (1)
 
Du temps de la guerre froide, les deux pôles USA-URSS se tenaient à distance, se scrutaient, s'évitaient, se pointaient et se relâchaient. Et avant de se frotter, ils prenaient bien la peine de raisonner, se mesurer, s'équilibrer et se calmer. Car une guerre n'est pas un jeu d'enfant!
Mais depuis la chute de l'URSS, place libre à la dictature américaine: on décide allègrement guerre par ci, extermination par là, destruction et mort de n'importe quelle nation.
Depuis 1991 USA la faucheuse n'a plus retenu son appétit de larmes et de sang.
Aujourd'hui la Russie s'éveille et se renouvelle, après la longue léthargie qui suivit la chute du totalitarisme communiste.
Il était temps de reprendre quelques éléments d'équilibre, au niveau de la politique internationale! Peut-être aurait-on enfin droit prochainement à des temps plus humains et pacifiques.
Le contrepoids d'une Russie nouvelle au gangstérisme global israélo-américain, et peut-être même un contrepoids chinois, rééquilibreraient alors dans une certaine mesure les pouvoirs entres les états et les forces géopolitiques. Il serait temps.
 
1. La machine de l'agression et son grain de sable
Aujourd'hui la machine usraélienne de l'agression, de la destruction et de la terreur est prête à être lancée à nouveau contre le Liban et le Moyen-Orient.
Mais chaque machine, tôt ou tard, a son grain de sable pour la mettre en panne.
Et grâce à Dieu, l'acte révolutionnaire de dire la vérité est encore un vent qui enfièvre les esprits qui combattent la duperie universelle.
Leur devise: le vrai, le bien et le beau. La passion pour la justice est leur arme.
Le Liban est en train de vivre actuellement sa période la plus périlleuse et décisive.
Le monde a décidé de le rabattre encore, ce vieux Cèdre, afin de lui interdire toute possibilité de liberté et de renaissance.
Mais le voici pointer, le premier grain de sable (grand et fort, en réalité, comme une montagne): la manifestation tant attendue et voulue du peuple libanais, qui a commencé le vendredi 1er décembre 2006.
La majorité du peuple, guidée par le général Michel Aoun et sayyed Hassan Nasrallah, décide alors de tenir les rênes des événements, manifeste massivement depuis des mois son opposition et livre son combat:
A. contre ceux qui veulent continuer dans la même politique de corruption, de concessions et de trahison;
B. contre le gouvernement anticonstitutionnel de Fouad Siniora et ses alliés, des filous qui ont fait du Liban leur propriété privée, prenant le peuple en otage, troquant notre sort contre leurs louches intérêts de vieux mafieux.
Le sit-in ne s'est pas arrêté d'un jour, depuis lors. Et ne doit pas s'arrêter.
Qu'on chasse cette vieille carcasse décrépite de la malencontreuse politique libanaise moisie et putréfiée! Et que l'ère de la justice et de la légalité prenne l'envol!
 
Ce premier décembre 2006, on peut dire qu'il fut le début du véritable printemps libanais. Printemps de l'unité libre et souveraine du Liban. Unité en marche victorieuse depuis mars 1989, date du début de la «Guerre de libération» conduite par le général Michel Aoun contre l'occupation syrienne. Marche qui s'est poursuivie en juillet-août 2006, date de la défense et de la victoire du Hezbollah et du Liban contre l'agression israélienne. Marche qui se poursuit toujours, sous la conduite du général Aoun et de sayyed Nasrallah.
 
2. Qui est l'opposition?
Qui sont ceux qui manifestent contre le gouvernement?
Tout d'abord, le sit-in qui se déroule encore aujourd'hui dans les deux places du centre de Beyrouth – Place Riad Solh et Place des Martyrs – n'est pas exclusivement organisé par le Hezbollah, comme disent les médias occidentaux.
Mais aussi:
A. par le Courant Patriotique Libre (CPL), parti du général Michel Aoun;
B. par les Marada, maronites du Nord du Liban fidèles à la famille Franjieh, représentée aujourd'hui par Sleimane Franjieh, petit fils de l'ancien président de la République libanaise;
C. par les sunnites ayant à leur tête Omar Karameh, ancien premier ministre et député, actuellement leader de Tripoli, et Oussama Saad, député de Saïda;
D. par les druzes de l'émir Talal Arslan.
Que demandent-ils tous ces libanais, toute communauté confondue (d'ailleurs tout le mouvement représente une entente purement politique et n'a rien à faire avec des questions confessionnelles)?
Ils demandent la chute de ce gouvernement qui s'est approprié des fonctions qui ne lui reviennent pas.
Ces collabos des ennemis usraéliens du Liban – qui se font appeler anti-syriens et qui jusque hier encore miaulaient sous la botte syrienne – ces serviteurs de plusieurs maîtres, ces marionnettes qui représentent le régime actuel, sont une minorité qui s'accroche au pouvoir sans tenir compte de la volonté électorale du peuple, et qui veut absolument poursuivre dans son existence illégitime et anticonstitutionnelle.
Les manifestants demandent donc la chute de ce gouvernement et la formation d'un nouveau gouvernement d'unité nationale, qui devrait promulguer une nouvelle loi électorale selon laquelle se dérouleraient les élections législatives pour élire un nouveau parlement qui à son tour élirait le nouveau président de la république.
C'est alors qu'on pourrait parler d'une vraie démocratie, et non de celle, factice, qui nous est imposée, à la Bush.
 

3. Qui est le général Michel Aoun?
 
Le général Aoun est le seul homme politique libanais à avoir combattu l'occupation syrienne du temps où il était à la tête de l'armée libanaise, puis quand il était chef du gouvernement et enfin durant son exil. Lui, le vainqueur de la prodigieuse et héroïque bataille de Souk el Gharb en mars 1989 contre l'armée d'occupation syrienne. Lui, l'âme du Liban rebelle durant la "Guerre de Libération".
Quand à la fin du mandat présidentiel d'Amine Gémayel ce dernier lui confia un gouverne-ment transitoire, le 22 novembre 1988 (fête de l'indépendance libanaise), le général Aoun s'exprimait en ces termes:
«[...] Libanais, Nous voulons recouvrer une patrie avant toute chose. Le temps est révolu où l'on reculait devant l'annonce de ses convictions. Elle est terminée cette politique du mensonge réciproque et de la profanation des valeurs les plus sacrées. On nous a assez méprisés et leurrés, et nous leur avons suffisamment emboîté le pas en nous méprisant nous-mêmes, en négligeant nos intérêts et en nous désistant de notre volonté [...]».
«En toute simplicité, sincérité et détermination, nous exigeons notre droit. Nous voulons notre droit à une patrie entière [...]».
«Notre terre, notre peuple et notre dignité ne sont pas des marchandises à vendre ou à hypothéquer dans un quelconque marché régional ou international. [...] Nous déclarons notre volonté d'investir toutes nos capacités et nos relations fraternelles et amitiés internationales dans l'objectif de la libération de notre patrie et de mettre un terme à l'humiliation de notre peuple. Comme nous déclarons que nous résisterons politiquement, économiquement et militairement à toute occupation et atteinte à notre souveraineté sur notre territoire».

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L'affiche qui annonce la signature du livre du général Aoun «Une certaine vision du Liban»

Déjà on devine de son discours combien il devait déranger les ennemis du Liban, parce qu'il parlait de libération et de résistance. Et le peuple s'enflamma, l'appuya, l'adopta et lui fut fidèle.
Fidèle encore aujourd'hui.
Les convoque-t-il à une manifestation?
Une marée humaine accourt. Dès le début, à chaque discours adressé à ce peuple qu'il aime plus que tout, il engage son allocution par «Grand peuple du Liban!».
Et jusqu'aujourd'hui, chaque jour, il redit les mêmes vérités et confirme ses programmes sans y avoir changé un iota, tandis que le gang de traîtres minoritaires (qui se disent "majoritaires", forts de la loi électorale imposée par les syriens et surtout s'appuyant sur les tricheries électorales éhontées desquelles ils ont quand même eu besoin pour pouvoir s'affirmer) changent de masque et quémandent les trente deniers aux portes de toutes les ambassades des pays complices des agresseurs du Liban.
 
Voici le discours du général Aoun le vendredi 1er décembre 2006, journée de l'immense mouvement de protestation organisé par l'opposition libanaise et soutenu par la majorité du peuple libanais, plus déterminé que jamais:
«Grand peuple du Liban!»
«En ces moments historiques, je m'adresse à vous dans une atmosphère pleine d'espoir et non d'appréhension, car nous avons la conscience tranquille et nous cherchons à atteindre nos objectifs nationaux de façon à garantir la sécurité, la souveraineté et l'indépendance de notre patrie. Aujourd'hui, nous concrétisons ensemble les concepts nationaux et éthiques qui ne sont plus des slogans creux mais une réalité vécue dans chaque maison et dans tous les cœurs. Nous consolidons aujourd'hui l'unité nationale qui est devenue un mode de vie que nous choisissons pour l'avenir». [...]
«Nous avons suffisamment de détermination, de patience et de sagesse pour chercher à obtenir le retour du fils prodigue à ce grand peuple qui n'aspire qu'à unifier tous ses fils». [...]
«C'est une honte de faire des distinctions entre les Libanais sur des bases confessionnelles. Nous nous sommes réunis sous la bannière nationale et nous en sommes fiers sans aucune honte à ressentir devant le monde entier». [...]
«La décision libre est de nous rencontrer entre libanais et par l'entente sur la politique intérieure, la politique étrangère et celle de défense, nous obtenons notre libre décision et cela ne peut se faire que par l'entente des Libanais sur la politique intérieure, la politique étrangère et la politique de défense du pays». [...]
«Nous comptons préserver nos amitiés et établir des liens d'amitié avec tout le monde, à l'Est comme à l'Ouest, à condition que ceux-ci respectent notre volonté nationale et nous laissent décider de nos questions internes».
«Nous considérons que tout appui au gouvernement Siniora de quelque État qu'il vienne n'est point un soutien amical mais vise à provoquer des confrontations au sein de la société et que le complot vise le Liban et son unité nationale». [...]
«Nous souffrons aujourd'hui d'une marginalisation systématique et certaines parties au pouvoir veulent provoquer une atmosphère de confrontation que nous ne cherchons pas. Nous autres, nous sommes ouverts au dialogue et nous cherchons toute accalmie qui nous conduirait à une unité nationale où tous les libanais participeraient à l'élaboration de ses décisions. [...]». (2)
 
Mais déjà en janvier 1989, lors de la rencontre à Tunis avec six ministres arabes, quand ces derniers lui demandent quelles étaient ses intentions quant à ses projets de réformes politiques à effectuer au Liban, le général répond:
«Je suis personnellement avec toutes les réformes auxquelles consentirait librement le peuple libanais. Je ne suis pas ici pour représenter ou remplacer une partie ou le tout du peuple libanais. Depuis 1972, il n'y a pas eu d'élections au Liban. Assurons des élections libres au Liban et nous aurons tous à nous plier au verdict populaire. Pour cela deux conditions préalables, imposées par la nature de la situation sur le terrain, sont à remplir. Il faut procéder au désarmement des milices et au retrait de toutes les forces non-libanaises du territoire libanais. L'armée pourrait s'apprêter à assurer la sécurité sur tout le territoire libanais et une commission de l'ONU et de la Ligue arabe pourra superviser le déroulement du scrutin. Si vous pensez que je suis ici au nom des chrétiens libanais, détrompez-vous, je ne porte pas ce mandat. Je suis le chef d'un gouvernement libanais légal et constitutionnel, j'assume mes responsabilités et mon devoir».
Il est évident qu'après de telles déclarations, le général Aoun – pour les ennemis du Liban: USA, Israël et Syrie – était désormais l'homme à abattre. C'est quelqu'un qui leur met les bâtons dans les roues, leur trouble-fête.

Durant la «Guerre de libération» contre l'occupation syrienne, en 1989, quand désormais il était clair que la Syrie, appuyée par la politique israélo-américaine (avec la complicité de certains pays arabes, dont toujours l'Arabie Saoudite), acheminait le Liban vers sa disparition et son anéantissement, le général Aoun, dans un mélange de vérité amère et d'humour, expliqua aux libanais la situation en ces termes:
«On nous convoyait dans un cercueil vers notre dernière demeure. Et nous avons soulevé le couvercle, leur criant que nous étions toujours vivants».
Et d'ajouter: «Nous comptons sur nous-mêmes uniquement. Nous sommes dans une situation de légitime défense. Les forces syriennes occupent notre pays et nous attaquent à l'intérieure de nos frontières. Nous combattons l'armée syrienne sur notre territoire et pas en Syrie. C'est notre droit le plus élémentaire».
Accuser aujourd'hui le général d'être un "prosyrien"?
Accuser aussi d'être "prosyrien" le peuple qui le suit?
Le général Aoun est le seul homme politique libanais à avoir le plus payé à cause de son combat acharné contre l'occupation syrienne, qui prit fin en avril 2005.
Et il a subi 14 ans d'exil.
Et il est le seul, avec la majorité du peuple qui l'appuie, à payer encore.
Pas à cause de la Syrie, qui désormais s'est retirée du Liban, mais à cause des vieux vassaux de la Syrie: cette même minorité qui aujourd'hui – illégitimement et anticonstitutionnellement, avec un style typiquement mafieux – veut "gouverner" contre une majorité du peuple libanais qui n'en veut pas.
 
4. Qui est le Hezbollah?
 
Comme le déclare le député britannique George Galloway, le Hezbollah «n'est pas une organisation terroriste, c'est Israël qui est un État terroriste. [...] Le Hezbollah fait partie de la résistance nationale du Liban et essaie de repousser Israël – ayant repoussé avec succès la plupart des israéliens de leurs terres en 2000 – du reste de leurs terres et de reconquérir ces [...] prisonniers libanais qui ont été kidnappés par Israël selon les termes de leur occupation illégale du Liban». (3)
Qui sont donc les hezbollahis?
Des résistants, qu'on veut surtout diaboliser à tout prix.
Pourquoi?
Pour ne pas avoir permis un retour glorieux de Tsahal en Israël l'été 2006.
Pour avoir résisté à la brutalité de l'armée israélienne.
Pour avoir peut-être déclenché le déclin du despotisme bush-olmertien.
Pour avoir enfin mis dans l'embarras cet État d'Israël édifié sur le mensonge et le sang.
Rappelons, d'abord, que sous occupation étrangère les formations paramilitaires de résistance et de libération ont toujours existé.
Qu'Israël nous épargne donc ses plaintes, puisque la formation libanaise paramilitaire du Hezbollah a existé surtout et d'abord pour faire résistance, sur sa propre terre, à l'occupation israélienne du Liban en 1982, les chiites ayant souffert le plus – de toutes les communautés libanaises – de cette occupation, payant le tribut le plus lourd en vies de civils.
 
Et puis, Israël même a connu ce type d'organismes.
Sauf que ces organismes hébreux étaient illégaux et terroristes, vu que le pays où ils ont eu naissance à l'époque n'était pas le leur, et s'appelait Palestine. Et la Palestine, après la première guerre mondiale, était sous mandat britannique.
En 1937 sont donc fondées les formations juives paramilitaires clandestines: l'Irgoun (renommée pour ses actions terroristes à l'époque, contre les palestiniens et les britanniques à la fois) et la Haganah (qui, suite à la naissance de l'État d'Israël en 1948, formera le noyau de l'armée israélienne).
La Haganah, avec à sa tête Ben Gourion, et l'Irgoun de Menahem Begin se sont entretuées d'ailleurs, et de ces frères ennemis c'est la Haganah qui l'a emporté sur l'Irgoun, dans le souci «d'unifier le fusil», paraît-il.
Passer par le sang, comme toujours! Mais pour un "bien commun" pour juifs seulement, bien entendu.
C'est-à-dire chasser ou tuer les palestiniens, s'emparer de leur terre, pour voir finalement naître l'État d'Israël.
 
Pour en revenir au Hezbollah, et pour les âmes agitées et anxieuses, rappelons aussi que «par la voix du président de l'Union en exercice au 1 août 2006, l'Union Européenne signale que le Hezbollah ne sera pas inscrit sur la liste des organisations terroristes». (4)
Le Hezbollah est par contre considéré «terroriste» par les États-Unis, Israël et leurs compères.
De toute manière, pour ces seigneurs, ou on est avec eux ou on est «terroriste».
Mais ce raisonnement si stupide n'a aucune valeur et est totalement absurde: syllogisme sans prémisses.
L'ONU non plus ne classe pas le Hezbollah dans la liste des organisations terroristes, même si le Conseil de sécurité appelle à son désarmement. (5)
Un autre détail, juste une mise au point, pour rassurer les anxieux et trouillards: Hezbollah déclare ne soutenir d'aucune façon Al-Qaïda et ne rien avoir à faire avec ses trop suspects "complots islamistes" (ou israélo-américains?).

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Sayyed Hassan Nasrallah, Secrétaire général du Hezbollah
 
Enfin, depuis qu'il a signé en février 2006 le Document d'entente avec le général Aoun, le Hezbollah travaille pour un équilibre politique intérieur, prône l'entente et le dialogue «sans ingérence extérieure» (c'est à dire sans aucun ordre à recevoir de la part de quiconque, Syrie et Iran inclus), et son chef, sayyed Hassan Nasrallah, appelle au dialogue et se prononce en faveur d'un gouvernement d'unité nationale, ayant donc choisi en fin de compte une voie de droiture et mettant en route, surtout grâce à l'entente avec le général Aoun et le Courant patriotique libre, le processus de guérison des plaies du Liban.
«Les deux hommes [Aoun et Nasrallah] ont affirmé que leur objectif est la souveraineté, la protection et l'indépendance du Liban, ainsi que l'édification d'un État fort, capable d'assurer le bien-être et la protection des citoyens, capable d'assumer ses responsabilités, au lieu de jeter la faute sur les autres. "Avec ce document", a insisté le général, "nous n'aurons plus besoin de nous rendre auprès des différentes capitales étrangères, à la recherche de solutions à nos problèmes"». (6)
 
Durant l'agression israélienne contre le Liban en juillet-août 2006, dans son discours du 3 août diffusé par la chaîne Al-Manar, sayyed Nasrallah prononce une allocution dont voici certains passages:
«Le Liban a besoin aujourd'hui d'une volonté nationale qui rassemble, afin que les sacrifices ne soient pas vains. Nous tenons à assurer cette volonté et cette solidarité. Nous tenons, à cette étape, à ce que le gouvernement soit puissant afin qu'il assume ses responsabilités nationales en faveur du Liban et de son peuple. Nous tenons à collaborer avec le gouvernement et tous les courants et forces politiques pour présenter un Liban unifié et cohérent autour de ce qui protège et assure ses intérêts nationaux. Et nous agissons sur cette base [...]. L'essentiel est que nous résistions pour être victorieux, si Dieu le veut, et nous serons vainqueurs, si Dieu le veut. [...]».
Et «je confirme que la victoire sera pour tout le Liban, avec toutes ses régions, ses confessions, ses courants et ses institutions officielles et populaires, en premier lieu [...]. La victoire sera, pour les gens de la résistance et son public en particulier, un puissant moteur pour l'amour et la concorde avec tous les Libanais [...]».
«Cette victoire sera un catalyseur pour la reconstruction du Liban, plus beau qu'il n'était, un Liban beau mais fort, un Liban beau mais digne. Cette victoire sera un catalyseur pour l'unité et la complémentarité, et non un facteur de domination et d'orgueil».
«Cette victoire sera un puissant mobile pour concrétiser notre unité nationale que notre peuple a réalisée ces jours-ci. Réalisée grâce aux valeurs de Jésus, paix sur lui, et aux valeurs du messager de Dieu, Muhammad, prières et paix sur lui. Les valeurs de l'entraide, de la solidarité, de l'amitié, de la fraternité, de l'inquiétude partagée, de la coopération et de l'amour que tous les gens ont manifestés [...]».
«Nous ne cherchons pas les querelles ni les inimités, nous sommes à la recherche de l'unité, de la concorde, de la coopération et de la solidarité, et tout ce que nous voulons est le bien et la dignité pour notre patrie et notre nation, et pour ce but, nous dédions nos âmes et notre sang, et c'est ce que nous possédons de plus cher».
 
L'intellectuel israélien Michel Warshawski dit de Nasrallah: «J'écoute avec beaucoup d'attention Nasrallah, et comme bien d'autres commentateurs en Israël, je constate que ses discours sont raisonnables et [qu'il] fait preuve d'une grande responsabilité. Tout le contraire de l'occident, qui prétend être le rempart de la civilisation et dont par contre transparaît une rhétorique fondamentaliste. On croirait assister à un renversement des valeurs: le camp laïc qui s'abandonne au fanatisme, et celui religieux qui, bien qu'il parte d'une conception différente, fait tout pour ne pas prononcer des discours confessionnels». (7)
Et Aoun, le 5 décembre 2006, interviewé par Frédéric Pons dans Valeurs actuelles, déclare: «Le Hezbollah est un mouvement de résistance contre l'occupation, un partenaire libanais qui défendait le Sud pour le libérer. [...] J'ai discuté avec Hassan Nasrallah. C'est un croyant, serein, déterminé, mais pas fanatique».
Et à propos de l'"Axe Damas-Téhéran", le général répond: «[Il] est le sous-produit de la politique produite par les États-Unis et l'Europe. Mon seul axe est libanais». (8)
Parmi les militants du Hezbollah il n'y a plus, comme au début du mouvement, des pasdarans (ces volontaires iraniens qui arrivaient au Liban en passant par la Syrie pour aider la formation des militants chiites).
Les hezbollahis sont tous des libanais.
Ils ont leurs députés au parlement.
Et, selon la Constitution libanaise, la communauté chiite aussi doit être équitablement représentée au Gouvernement.
C'est pour cette dernière raison, entre autres, que la démission collective des ministres chiites (à cause de la violation et du refus d'application de tous les accords pris au moment de la formation du gouvernement Siniora) laisse en état d'inconstitutionnalité fla-grante le désormais "pseudo-gouvernement" Siniora.
Qui pourtant refuse de démissionner, fort de la protection mafieuse des États-Unis et de celle des États complices.
 
Pour ce qui est de sa présence militaire sur le terrain, il reste au Hezbollah la dernière démarche souhaitable: que ses combattants soient intégrés à l'Armée libanaise, avec tout l'honneur qu'ils méritent.
Ce qui d'ailleurs ne pourra se faire que quand un gouvernement, une présidence et un parlement du Liban auront rejoint les conditions constitutionnelles, législatives et militaires nécessaires à prouver leur volonté et leur capacité de défendre le pays contre n'importe quelle menace extérieure, venant d'Israël ou de la Syrie
Aujourd'hui, vouloir désarmer le Hezbollah serait un acte de haute trahison.
Parce que cela équivaudrait à garder le Liban sans défense face aux menaces croissantes des israélo-américains et de leurs milices à l'intérieur du Liban, le Hezbollah ayant assez prouvé l'été dernier – et auparavant en mai 2000 – qu'il est actuellement la seule force au Liban en mesure de repousser les agressions israéliennes et de protéger militairement le pays.
On a attribué au Hezbollah des prises d'otages occidentaux entre 1985 et 1991.
Sa responsabilité n'a jamais été prouvée.
Quant aux actes de terrorisme qu'on lui attribue, il est intéressant d'observer deux incidents qui ont eu lieu en Argentine: le 17 mars 1992 une bombe fait trente morts à l'ambassade israélienne d'Argentine; le 18 juin 1994, un attentat fait quatre-vingt-sept morts dans un centre communautaire juif.
L'État argentin a d'abord accusé formellement l'Iran et le Hezbollah d'être impliqués, et plusieurs membres de la communauté chiite argentine ont été arrêtés puis relâchés, faute de preuves.
La Cour suprême argentine jugea alors infondée la piste chiite, se dirigeant plutôt vers une piste israélienne.

Les États-Unis, dans leur "chasse à la sorcière terroriste islamiste" et toujours en quête de preuves (qui peinent tellement à arriver!), ont voulu «utiliser le souvenir des attentats de Buenos Aires de 1992 et 1994 pour étoffer leur dossier contre les musulmans chiites. La plupart des encyclopédies continuent en effet à attribuer ces massacres au Hezbollah ou à l'Iran. Mais ces accusations ont fait long feu, la Justice argentine s'est orientée entre temps vers une piste israélienne. Du coup, Washington fait pression pour geler une enquête qui devient gênante. Pour étoffer ses accusations contre le "croissant chiite" (Iran, Syrie, Hezbollah libanais), Washington a décidé de verser au dossier les attentats commis à Buenos Aires au début des années 90. Il est en effet communément admis dans les pays atlantistes qu'ils furent l'œuvre de terroristes musulmans».
«Or, cette version des faits a été entre temps démentie par la Cour suprême argentine qui s'est, au contraire, orientée vers une piste israélienne. Une opération a donc été montée par les néo-conservateurs pour renverser le cours des choses. À la suite d'une réunion qui s'est tenue à Washington en mai 2006 et à laquelle ont participé deux hauts magistrats de Buenos Aires, de fortes pressions ont été exercées à la fois sur le gouvernement et sur la justice argentine. En réplique, un groupe de citoyens argentins conduit par le docteur Oscar Abdura Bini vient de porter plainte devant le Tribunal de Grande Instance de Buenos Aires nommément contre l'American Jewish Committee et les procureurs Nissman et Martinez Burgos pour entrave à la Justice [...]».
En réalité «[...] les deux attentats auraient été commis par des agents israéliens pour casser l'antisionisme de la communauté juive argentine»(!). (9)
 
Tout cela est bien étrange et très intéressant.
Un incident assez bizarre est signalé mercredi 9 août 2006, quand la police aéronautique militaire, en Argentine (encore!), a arrêté un important diplomate israélien qui transportait dans sa valise une quantité considérable d'explosifs. Ce diplomate se dirigeait vers le Chili et a été arrêté pendant qu'il montait sur l'avion. Excessivement enragé et offensé, il lança à la police l'"horrible" accusation: «Antisémites!». (10)
«Le cas du diplomate avec l'explosif – commente Maurizio Blondet – devient alarmant, surtout que "peu de semaines avant l'attaque d'Israël en Palestine et au Liban, la DAIA [Delegación de Asociaciones Israelitas Argentinas] et le Centre Wiesenthal ont commencé à émettre des communiqués mettant en garde sur la possibilité d'un troisième attentat en Argentine».
Et ce n'est pas la seule fois que des israéliens sont attrapés avec leurs explosifs, en flagrant délit comme on dit, car le 6 août 2006 deux israéliens sont attrapés à Saint-Domingue en possession d'appareillages militaires, incluant aussi des instruments pour la localisation géographique des communications et pour la vision nocturne. (11)
Que font donc ces globe trotters avec ces matériels explosifs ou militaires, pris – à temps, des fois, heureusement! – en flagrant (et non virtuel) délit?!
Pris réellement à temps et en flagrant délit, donc. Et non comme les rafles habituelles de présumés terroristes et arrestations préventives, comme souvent on entend à la télévision et on lit sur les journaux: arrestations de personnes dont la grande majorité est par la suite relâchée, faute de preuves.
Qui a parlé dans les journaux internationaux de ces israéliens arrêtés en Argentine et à Saint-Domingue en août dernier?
Mais les médias et journalistes "embedded" ont l'ordre de garder cela parmi les nouvelles occultes.
 
5. Qui sont ceux-là qui se disent "anti-syriens", appuyés par l'Occident?
 
On nous harcèle, sur tous les médias, que l'Occident appuie monsieur Siniora et qu'il faut sauver son gouvernement!
Qui a dit que l'Occident actuel devrait, ou pourrait, être un modèle pour nous?
Un Occident anti-chrétien, prêcheur de l'assassinat-avortement, de l'assassinat-euthanasie, de la pédophilie, de l'adultère, des gay pride. Un Occident modèle de la mort, de Sodome et Gomorrhe, défenseur des pouvoirs «démonocratiques» («démonocratie», dont le pouvoir vient du mal, du démon).
Eh bien, cet Occident, nous, libanais, nous n'en voulons pas.
Pour nous, l'Occident remonte au temps où la chrétienté était son identité: l'Occident des valeurs morales, civiques et culturelles qui n'y sont plus.
L'Occident c'est d'abord l'Europe du temps glorieux des cathédrales.
Des saint Benoît, saint Dominique et saint François.
Des rois et des poètes qui s'inspiraient de Dieu. Des Charlemagne, saint Louis et Isabelle la Catholique.
Quand l'Europe chrétienne et épique reviendra, alors oui, nous adhérons.
Aujourd'hui l'Europe agonise. Il faut la sauver.
L'aider à se redresser. Et ne pas fléchir devant les avortons et les adultérins des civilisations, à savoir les États-Unis, ce «pays des enfants», comme le dit gentiment Jacques Brel.
Et qui sont donc ces Siniora et ce qui reste de ses ministres (6 ont déjà démissionné et un a été assassiné) soutenus par l'Occident?
 
Revenons à l'assassinat de Rafic Hariri.
Pourquoi, deux ans après, l'affaire est encore enrobée de mystère?
Pourquoi la commission Mehlis n'est jamais arrivée au bout des investigations?
Et pourquoi continue-t-elle à piétiner avec Brammertz, qui pourtant a bien admis, à plusieurs reprises, que la Syrie coopère positivement à l'enquête?
Pourquoi les tentatives (documentées!) de fabriquer de faux témoignages d'accusation?
Pourquoi, dans ces conditions, mettre en marche un tribunal international et l'imposer au Liban, sans discussions de ses clauses, sans garantir le respect élémentaire de la souveraineté judiciaire du Liban, sans même avoir encore juridiquement des accusés ni des preuves (mais ayant déjà préalablement des "coupables": ceux qui sont exigés par les mafias internationales "politiquement correctes" des agresseurs du Liban et de leurs complices libanais du "14 mars")?
Po
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10 juin 2007 7 10 /06 /juin /2007 18:04
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Suite……..
 
 
 
 
Un mémorandum au parti nazi le 21 juin 1933 :
«Dans la fondation du nouvel Etat, qui a proclamé le principe de la race, nous souhaitons adapter notre communauté à ces nouvelles structures... notre reconnaissance de la nationalité juive nous permet d´établir des relations claires et sincères avec le peuple allemand et ses réalités nationales et raciales. Précisément parce que nous ne voulons pas sous-estimer ces principes fondamentaux, parce que nous aussi nous sommes contre les mariages mixtes, et pour le maintien de la pureté du groupe juif. Les Juifs conscients de leur identité, au nom desquels nous parlons, peuvent trouver place dans la structure de l´État allemand, car ils sont libérés du ressentiment que les Juifs assimilés doivent éprouver ; ... nous croyons en la possibilité de relations loyales entre les Juifs conscients de leur communauté et l´État allemand. Pour atteindre ses objectifs pratiques, le sionisme espère être capable de collaborer même avec un gouvernement fondamentalement hostile aux Juifs... La réalisation du sionisme n´est gênée que par le ressentiment des Juifs à l´extérieur, contre l´orientation allemande actuelle. La propagande pour le boycott actuellement dirigée contre l´Allemagne est, par essence, non sioniste... »
(Source: Lucy Dawidowicz, «A Holocaust reader», p. 155.)
 
 
Ce texte démontre  la communion de pensée entre les idéologues Nazis et sionistes, les deux pensées sont dans la logique vaccinaliste, il est évident que pour un esprit humaniste et sain il n’existe et ne peut exister de RACE et encore moins de race juive, protestante, catholique, chrétienne, bouddhiste ou musulmane, les sionistes instrumentalisent la religion juive comme les nazis la civilisation chrétienne, beaucoup  pour ne pas dire la très grande majorité des tunisiens, algériens , marocains, libyen, égyptiens, syrien, irakien, yéménites de confession juive  ont été floué et avaient marché dans cette horrible et criminelle combine, les sépharades forment aujourd’hui  le lumpun prolétariat haineux de l’entité sioniste qui sont dans le même état d’esprit criminel que celui qui animait  les colons français de l’Algérie
Le Mémorandum ajoute :
«Qu´au cas où les Allemands accepteraient cette coopération les sionistes s´efforceraient de détourner les Juifs, à l´étranger, d´appeler au boycott anti-allemand.»
(Source: Lucy Dawidowicz - «The war against Jews» - 1933-1945 Ed. Penguin books,1977, p.231- 232.)
La circulaire de la Wilhelmstrasse indique :
«Les objectifs que s´est donnée cette catégorie (de Juifs qui s´opposent à l´assimilation et qui sont favorables à un regroupement de leurs coreligionnaires au sein d´un foyer national), au premier rang de laquelle se trouvent les sionistes, sont ceux qui s´écartent le moins des buts que poursuit en réalité la politique allemande à l´égard des Juifs».
(Source : Lettre circulaire de Bülow-Schwante à toutes les missions diplomatiques du Reich. N° 83, 28 février 1934).
«Il n´y a aucune raison, écrivait Bulow-Schwante au Ministère de l´Intérieur, d´entraver, par des mesures administratives, l´activité sioniste en Allemagne, car le sionisme n´est pas en contradiction avec le programme du national-socialisme dont l´objectif est de faire partir, progressivement, les Juifs d´Allemagne.»
(Source: Lettre no Z U 83?21. 2818 du 13 avril 1935).
En aucun cas les termes «faire partir, progressivement», en total accord avec les Sionistes, eux-même, pour atteindre leurs objectifs de création d’un Etat en Palestine, ne permet d’envisager une quelconque «élimination totale» des Juifs d’Europe.
Reinhardt Heydrich, chef des Services de Sécurité S.S :
« Nous devons séparer les Juifs en deux catégories : les sionistes et les partisans de l´assimilation. Les sionistes professent une conception strictement raciale, et, par l´émigration en Palestine, ils aident à bâtir leur propre Etat juif... nos bons vœux et notre bonne volonté officielle sont avec eux.»
(1935 Das Schwarze Korps, organe officiel de la S.S - ) Source: Hohne. Order of the Death´a Head, p. 333
Circulaire de la Gestapo de Bavière à la police, 28 janvier 1935 :
«Les membres de l´organisation sioniste, en raison de leur activité orientée vers l´émigration en Palestine, ne doivent pas être traités avec la même rigueur qui est nécessaire pour les membres des organisations juives allemandes (assimilationnistes).»
(Source: Kurt Grossmann, «Sionistes et non-sionistes sous la loi nazie dans les années 30» Yearbook. Vol. VI, p. 310).
Alfred Rosenberg, Juif et principal théoricien nazi, écrit :
«Le sionisme doit être vigoureusement soutenu afin qu´un contingent annuel de Juifs allemands soient transportés en Palestine. »
(Source: A. Rosenberg: Die Spur des Juden im Wandel der Zeiten, Munich 1937, p. 153).
Betar : groupe para-militaire sioniste.
«Le Betar allemand reçut un nouveau nom: Herzlia. Les activités du mouvement en Allemagne devaient obtenir bien sûr l´approbation de la Gestapo; en réalité, Herzlia agissait sous la protection de cette dernière. Un jour, un groupe de SS attaqua un camp d´été du Betar. Le chef du mouvement se plaignit alors auprès de la Gestapo et, quelques jours plus tard, la police secrète annonça que les SS en question avaient été punis. La Gestapo demanda au Betar quelle compensation lui semblait la plus adéquate. Le mouvement demanda que la récente interdiction qui leur avait été faite de porter des chemises brunes soit levée; la requête fut satisfaite.»
(Source: Ben Yeruham, Le Livre de Betar, T. H, p. 350).
«L´organisation sioniste des juifs allemands avait une existence légale jusqu´en 1938, cinq ans après l´avènement d´Hitler... La Jüdische Rundschau (journal des sionistes allemands) parut jusqu´en 1938. »
(Source: Leibowitz, Israël et Judaïsme. Éd. Desclée de Brouwer, 1993. p. 116)
«Le sauvetage des juifs en Europe ne figurait pas en tête de liste des priorités de la classe dirigeante [sioniste]. C´est la fondation de l´état qui était primordiale à leur yeux.»
(Source: Tom Segev. Le septième million. Éd. Liana Levi, Paris, 1993, p. 539)
Memorandum du Comité de sauvetage de l´agence juive :
«Devons-nous aider tous ceux qui en ont besoin sans tenir compte des caractéristiques de chacun ? Ne devons nous pas donner à cette action un caractère national sioniste et tenter de sauver en priorité ceux qui peuvent être utiles à la Terre d´Israël et au judaïsme ? Je sais qu´il peut sembler cruel de poser la question de cette façon, mais nous devons malheureusement établir clairement que si nous sommes capables de sauver 10.000 personnes parmi les 50.000 personnes qui peuvent contribuer à la construction du pays et à la renaissance nationale ou bien un million de juifs qui deviendront pour nous un fardeau ou au mieux un poids mort, nous devons nous restreindre et sauver les 10 000 qui peuvent être sauvées ? Malgré les accusations et les appels du million de laissés pour compte.»
(Source: Memorandum du Comité de sauvetage de l´agence juive. 1943. Cité par Tom Segev, op. cit)
Itzak Shamir (premier ministre d´Israël de 1983 à 1984, puis de 1986 à 1992, comme quoi il faut être terroriste pour devenir Premier ministre d’Israël…) et Abraham Stern, document remis à l´ambassade d´Allemagne à Ankara (à cette époque les troupes du Maréchal Rommel était déjà en Egypte ) :
«En matière de conception nous nous identifiions à vous. Pourquoi donc ne pas collaborer l´un avec l´autre ?»
Mémorandum de l´agent des services secrets nazis à Damas, Werner Otto Von Hentig, sur les pourparlers avec les émissaires de Stern et de Shamir : «la coopération entre le mouvement de libération d´Israël et le nouvel ordre en Europe sera conforme à l´un des discours du chancelier du IIIe Reich dans lequel Hitler soulignait la nécessité d´utiliser toute combinaison de coalition pour isoler et vaincre l´Angleterre.»
Nota : ces documents se trouvent au Mémorial de l´holocauste (Yad Vachem) à Jérusalem, classés sous le numéro E2M.
Israël Eldad, un des chefs historiques du groupe Stern confirme, dans un article publié dans le quotidien de Tel-Aviv, le Yediot Aharonoth, du 4 février 1983, l´authenticité de ces pourparlers entre son mouvement et les représentants officiels de l´Allemagne nazie - Extraits :
«Principes de base de t´Organisation militaire nationale (NMO) en Palestine (Irgun Zevaï Leumi) concernant la solution de la question juive en Europe et la participation active du NMO à la guerre aux côtés de l´Allemagne. Il ressort des discours des dirigeants de l´État national-socialiste allemand qu´une solution radicale de la question juive implique une évacuation des masses juives de l´Europe. (Judenreines Europa).Cette évacuation des masses juives de l´Europe est la condition première de la solution du problème juif, mais cela n´est possible que par l´installation de ces masses en Palestine, dans un Etat juif, avec ses frontières historiques. Résoudre le problème juif de façon définitive, et libérer le peuple juif, c´est l´objectif de l´activité politique et des longues années de lutte du «mouvement pour la liberté d´Israël» (Lehi) et de son Organisation militaire nationale en Palestine (Irgun Zevaï Leumi).Le NMO, connaissant la position bienveillante du gouvernement du Reich envers l´activité sioniste à l´intérieur de l´Allemagne, et les plans sionistes d´émigration estime que :
1) Il pourrait exister des intérêts communs entre l´instauration, en Europe, d´un ordre nouveau, selon la conception allemande, et les véritables aspirations du peuple juif telles qu´elles sont incarnées par Lehi.
2) La coopération entre l´Allemagne nouvelle et une nation hébraïque rénovée (Vôlkisch Nationalen Hébräertum) serait possible.
3) L´établissement de l´État historique juif sur une base nationale et totalitaire, et lié par un traité au Reich allemand pourrait contribuer à maintenir et à renforcer, dans l´avenir, la position de l´Allemagne au Proche?Orient. A condition que soient reconnues, par le gouvernement allemand, les aspirations nationales du «Mouvement pour la liberté d´Israël»
«(Lehi), l´Organisation militaire nationale (NMO) offre de participer à la guerre aux côtés de l´Allemagne. La coopération du mouvement de libération d´Israël irait dans le sens des récents discours du Chancelier du Reich allemand, dans lesquels Monsieur Hitler soulignait que toute négociation et toute alliance devait contribuer à isoler l´Angleterre et à la battre. D´après sa structure et sa conception du monde, le NMO est étroitement lié avec les mouvements totalitaires européens.»
Source: Le texte original, en allemand, en Appendice N° 11, dans le livre de David Yisraeli : Le problème palestinien dans la politique allemande, de 1889 à 1945, Bar Ilan University, Ramat Gan, Israël, 1974, p. 315-317.
 
Les pourparlers ont subi un coup d´arrêt lorsque les troupes alliées ont arrêté, en juin 1941, l´émissaire d´Abraham Stern et Itzak Shamir, M. Naftali Loubentchik, au bureau même des services secrets nazis à Damas. D´autres membres du groupe poursuivent des contacts jusqu´à l´arrestation, par les autorités britanniques, de M. Yitzhak Shamir, en décembre 1941, pour «terrorisme et collaboration avec l´ennemi nazi.»
Ben Gourion :
«Begin appartient incontestablement au type hitlérien. C´est un raciste disposé à détruire tous les Arabes dans son rêve d´unification d´Israël, prêt, pour réaliser ce but sacré, à user de tous les moyens. »
(Source: E. Haber, Menahem Begin, the man and the legend Ed. Delle Book. New York, 1979, p. 385.34151-8).
La propagande Sioniste s’aligne sur celle de Goebbels
Il semble à priori plus normal, compte tenu du fait que les Sionistes possèdent un sens aigu de la catastrophe qui plane sur la communauté juive, de plutôt insister sur son extermination, même avec des rapports fragmentaires et de sources non autorisées, compte tenu de la situation de guerre et des menaces annoncées par Hitler.
Ces rapports n’auraient jamais du être rejetées de la sorte, ni le public prié de traiter ces informations avec un tel dédain.
Pour ce faire, nous étudions ci-après les rapports publiés dans les deux grands quotidiens, Ha’aretz et Davar, et particulièrement le dernier - l’organe semi-officiel de l’exécutif sioniste -, de fin 1938 à mi 1944. Le fait que le rédacteur en chef en soit Berl Katznelson - l’un des dirigeants et théoriciens sionistes -, apporte une plus grande signification aux articles publiés par Davar.
Les rédacteurs des quotidiens ci-dessus et les dirigeants politiques sionistes ne croient pas aux rapports alarmistes qui leur sont adressés et ne veulent pas que le public le croit également.
Jusqu’au 23 novembre 1942 c’est leur désir explicite que le public n’accorde aucune attention particulière aux rapports concernent la destruction de la communauté juive européenne.
Davar, dans son soutien à la propagande de Goebbels contre Shmuel («Artur») Ziegelboim qui lui, dénonce ces crimes, laisse une trace dans le style du quotidien. En 1940-1941, comme il ne fait état d’aucun massacre à grande échelle de dizaines de milliers de réfugiés provenant d’Union soviétique, la ligne de crédibilité à tout prix ne subit aucun dégât.
Ce qui est étonnant, concernant Davar, dont les équipes sont composées de sionistes convaincus, c’est qu’ils disséminent des nouvelles de la propagande de Goebbels alors qu’ils pensent combattre le régime Nazi !
C’est ainsi que le 16 octobre 1942, P. Heilprin dans un article sur la vie culturelle du ghetto de Varsovie écrit qu’il existe 24 libraires et marchands de journaux, 4 théâtres, ainsi qu’un théâtre de marionnettes pour les enfants. Que 127 événements ont lieu pour célébrer la naissance de l’écrivain Mendele Mocher Sforim. Il ajoute «l’esprit des gens du ghetto n’est pas tombé. L’ennemi ne peut atteindre nos âmes.»
L’un des facteurs les plus importants a trait à l’attitude personnelle des dirigeants sionistes concernant l’information du génocide nazi :
1- Durant la période de fin 1942 à début 1943, aucun dirigeant sioniste ne sait exactement ce qui se passe dans les pays concernés par le génocide.
2- Toujours durant cette période, et même après, aucun de ces dirigeants n’attache une réelle importance à s’assurer que la hiérarchie reçoit des informations détaillées de ces événements.
Les rapports sont lus en fonction de leur crédibilité :
. Du commandement français, «de l’or en barre» ;
. R, comme Reuters, «excellent» ;
. RP, comme «Russian Report», «Dieu nous en préserve»…
(source : Beit Zvi, Le sionisme post-ougandais en jugement)
En 1942, une note du ministre des affaires extérieures soviétique liste les Juifs tués dans divers localités d’Ukraine. Selon celle-ci, les Allemands tuent 52.000 Juifs. Elle rapporte que la majorité des victimes de Kiev ne sont pas nécessairement des Juifs.
Un rapport de mars 1942 cite le meurtre de 340.000 Juifs polonais. Un rapport arrive en juin 1942 parlant de 700.000 morts, et immédiatement après, un autre rapport mentionnant le massacre d’un million. Des statistiques détaillées par pays et par ville arrivent et sont publiés. Entre juin et novembre 1942, des manifestations de soutien ont lieu en Angleterre et aux Etats-Unis.
Le Yishuv prend connaissance de ces rapports dans la presse et les écoute à la radio, mais ne s’en émeut pas. Jusqu’au jour où l’Agence Juive annonce que toutes les informations, communiquées durant des mois, sont véridiques. Le public se réveille alors brutalement et commence à blâmer la terre entière pour lui avoir caché la vérité…
Si le Yishuv ne veut pas y croire, c’est tout simplement qu’il attend la confirmation des Allemands. Chaque rapport concernant la destruction des Juifs émanant d’une source allemande est reçu sans aucune question.
L’un des facteurs révélateurs de l’idéologie cynique et perverse sioniste nous est donné par Haim Greenberg, Président du mouvement américain «Poalei Zion» et l’un des intellectuels les plus influents. Il déclare «il existe parmi nous des Sionistes qui acceptent l’idée qu’il est impossible d’empêcher le processus d’élimination [des Juifs d’Europe] et, par conséquent, que l’opportunité doit être prise de l’exploiter afin de démontrer au monde que la tragédie des réfugiés juifs doit renforcer le souhait d’avoir un Etat en Eretz-Israël».
C’est ainsi que le sionisme peut se développer de manière exponentielle grâce à l’exploitation de cette tragédie. Au début des années 1930, le nombre des membres du mouvement sioniste est multiplié par 30 aux Etats-Unis de 15.000 à 400.000
(source : Henry Feingold, The Politics of Rescue, p. 13).
Le groupe de Stephen Wise qui à un moment contrôle le ZOA («Zionist Organization of America» ou «Organisation Sioniste Américaine»), l’«American Jewish Congress» («Congrès Juif Américain») et le «World Jewish Congress» («Congrès Juif Mondial») domine les contacts des Juifs avec la Maison-Blanche et le Département d’Etat. Ils exercent ainsi des pressions sur leurs partenaires pour adopter la politique sioniste, promouvoir l’Alya et la création d’un Etat Juif.
Enfin, les historiens du génocide Nazi qui ont accès aux sources d’information s’engagent à glorifier la résistance armée juive sans tenir compte de la vérité historique. La vérité, c’est qu’il n’y a que très peu de résistance physique aux Nazis. Mais comme ils associent le génocide nazi à une bataille héroïque, leur tâche la plus difficile est de démontrer les rares actes héroïques (source : Beit Zvi, Le sionisme post-ougandais en jugement).
 
- 13 novembre 1938 : un éclairage nouveau concernant l’attitude des dirigeants des l’Agence Juive envers la communauté juive allemande est donné par les minutes d’une réunion des dirigeants sionistes qui se tient ce jour là. Celle-ci a lieu 3 jours après le pogrom Nazi. Les fonctionnaires qui traitent avec la communauté juive allemande sont priés d’y participer.
Le président David Ben Gourion ouvre la réunion et fait certains commentaires. Puis vient le tour de Yitzhak Gruenbaum qui déclare «à mon avis, nous devons arrêter la Ha’avarah («transfert»). Nous devons déclarer la guerre à l’Allemagne [ndla : ils l’avaient déjà déclaré en 1933, peu de temps après la prise de pouvoir d’Hitler] sans tenir compte du sort des Juifs allemand… Bien sûr, ils vont le payer, mais il n’y a pas d’autre option. Si nous ne le faisons pas maintenant, les Juifs de Pologne et de Roumanie souffriront du même sort que les Juifs allemands aujourd’hui.»
- 29 octobre 1939 : deux mois après le début de la guerre, Davar publie un article très important du respecté journaliste Ya’akov Rabinowiz sous le titre «Les rumeurs fleurissent». Sur un ton de sincérité, Rabinowiz exorcise les journalistes qui disséminent des rumeurs à propos des décès et des meurtres de masse.
En effet, auparavant, la presse indique l’assassinat des membres de la cour religieuse de Varsovie et du professeur Rabbi Moshe Shur de Varsovie. Or, Shur est toujours vivant.
Rabinowitz évoque la tendance à l’exagération et en donne des exemples. «Durant la guerre civile espagnole, nos agences de presse nous abreuvait de rapports de massacres de la communauté juive en Espagne… Il apparu plus tard que c’était le Rabbin Dihan, un juif marocain qui propageait ces fausses nouvelles pour le compte de Moscou».
- Mai 1942 : à la conférence de Biltmore, lorsque le nombre des victimes s’élève entre 700.000 et un million, selon des estimations non sionistes, et alors que les organisations sionistes rejettent totalement des chiffres, Chaïm Weizmann présente à ses collègues une estimation selon laquelle «25% des Juifs d’Europe de l’Est vont être exterminés»
(source : Davar 14 juillet 1942)
Ce pourcentage, qui correspond à une fois et demi voire 2 fois le chiffre actuel ci-dessus est cité par Weizmann sans aucun recul, ni réserve.
Trois mois plus tard, lors de la conférence du Mapai qui se déroule à Kfar Vitkin, Ben-Gurion, qui se base sur un politicien britannique déclare qu’à la fin de la guerre, il va falloir trouver un refuge pour trois millions de Juifs.
- 10 mai 1942 : le Dr. Nahum Goldmann prédit que seuls deux à trois millions de Juifs vont survivre à la fin de la guerre., alors que George Lichtheim le représentant à Genève de l’Agence Juive - qui ne souhaite pas envoyer de rapports alarmants et exagérés à Jérusalem concernant l’extermination - pense que l’estimation de Goldmann est optimiste et qu’en réalité beaucoup moins de Juifs vont survivre.
Le cri du cœur vient de Eliahu Golomb qui déclare, juste avant la fin de la guerre «il y a plus de survivants que nous le pensions en Europe»
(source : Haboker 19 octobre 1944)
- 1er août 1942 : Gerhart Riegner, directeur du WJC («World Jewish Congress» ou «Congrès Juif Mondial») à Genève, apprend d’un industriel allemand que Hitler vient d’émettre un ordre pour l’extermination immédiate de tous les Juifs d’Europe. Après vérification du rapport et étant convaincu de la crédibilité de son informateur, Riegner contacte le 8 août le consulat local américain demandant que le rapport soit transmis par les canaux diplomatiques au Rabbin Stephen S. Wise, Président de l’American Jewish Congress à New York.
Durant ce temps, Genève compile les preuves que l’ordre d’Hitler est bien mis en œuvre par les Allemands. Lichtheim et Riegner travaillent ensemble sur ce projet et adresse à la légation américaine les preuves obtenues. On retrouve, parmi celles-ci, celles qui figurent déjà dans le rapport du 15 août de Lichtheim, à savoir l’utilisation des corps pour la fabrication de d’engrais…
- 7 août 1942 : Deux semaines après l’opération de grande envergure, Davar abandonne sa position de neutralité et soutient ouvertement la propagande Nazie. Le quotidien du Yishuv donne les deux versions :
. d’un côté, la version du Congrès Juif Mondial (World Jewish congress) concernant le meurtre d’un million de Juifs,
. de l’autre, le communiqué émis par Radio Berlin qui nie ce chiffre.
La négation par le régime nazi lui inspire le titre «L’Allemagne nie mais admet un peu». Le rapport indique : «lors de la négation par Radio Berlin, le commentateur admet que les Juifs sont exécutés en représailles pour des actes de sabotage». Comme à l’accoutumé, le rapport ne fournit aucun commentaire.
- 10 août 1942 : trois jours après, une réaction apparaît finalement. Dans un éditorial, Davar répète la négation allemande et se met à révéler son opinion : «certains chiffres concernant le massacre de dizaines de milliers publiés récemment semblent exagérés et peuvent contenir des exagérations.. De ce point de vue, on peut accorder confiance au démenti Nazi».
Alors qu’il y a une unanimité de l’opinion que les Allemands sont une source objective d’information, il n’y a pas un mot de condamnation par Davar. La campagne de désaveu du génocide nazi européen concernant les Juifs , lancé par Davar le 16 mars 1942 culmine, ce jour, avec le soutien total et actif des quatre autres quotidiens hébreu : Ha’aretz, Hatzofeh, Hamashkif et Haboker.
- 14 août 1942 : une personne arrive de Pologne et communique le rapport suivant concernant la situation des Juifs en territoires européens occupés et particulièrement en Pologne. Le rapport est écrit en allemand et son auteur apparaît être Dr. Gerhart Riegner, le directeur du World Jewish Congress à Genève. Il explique que cette personne lui indique que le ghetto de Varsovie est en train d’être liquidé, des groupes de Juifs sont exécutés que et que l’on fait de la graisse de leurs corps et de l’engrais de leurs os.
Or, aucun historien de nos jours ne croit encore à cette fable.
- 1er septembre 1942 : Goebbels et ses troupes réfutent totalement, 11 jours avant la fin, l’opération de grande envergure contre laquelle Ziegelboim met en garde.
- 8 octobre 1942 : selon une circulaire du Dr. Abraham Silbershein, des rapports indiquent que les Juifs de Varsovie sont exécutés avec des gaz mortels ; les corps servent à la fabrication de graisses et de savon et les os pour des engrais. Tous ces rapports sont basés sur une seule source et transmis par la légation polonaise de Berlin. L’agence Reuters les dissémine également. Selon les rédacteurs des quotidiens du Yishuv, ces rapports ne sont pas publiés immédiatement car ils ne sont pas confirmés par une deuxième source et qu’ils ne leur semblent pas suffisamment sérieux.
- 8 octobre 1942 : Ben Gourion revient en Palestine et organise une conférence de presse avec les journalistes pendant une heure. Il parle de tout, sauf de l’essentiel : du génocide nazi, comme s’il n’existe pas ! Rien n’est dit, rien n’est demandé, aucune question n’est posée : le sujet ne fait pas partie de l’agenda (source : Ha’aretz, October 9, 1942).
- 15 octobre 1942 : lors d’une réunion du Comité Exécutif Sioniste, le principal orateur est Ben Gourion. Dans son long discours, sur le sujet «Un plan d’action Sioniste et la communauté juive américaine», le génocide n’est mentionné qu’au sein d’une seule phrase «Compte tenu de la calamité qui s’abat sur la communauté juive polonaise, de nombreux dirigeants du Bund sont partis aux Etats-Unis».
Pas un autre mot concernant le génocide Nazi.
atrocités, alors que nous l’avons appris trop tard et qu’initialement les rapports étaient reçus avec des doutes quant à leur véracité».
- 7 décembre 1942 : la réponse arrive sous la forme d’un communiqué dramatique de Y. Gruenbaum : «Nous étions au courant des massacres en août, mais nous ne l’avons pas rendu public»
- 17 décembre 1942 : une déclaration conjointe des Alliés dénonçant les meurtres et promettant que «tous les responsables seraient punis» est émise en 23 langues.
- 27 décembre 1942 : Le Yishuv est informé par Davar que la liquidation des Juifs d’Europe est terminée. La nouvelle est annoncée par une déclaration de Yitzhak Ben-Zvi, Président du Conseil national, pour le compte du Comité de Sauvetage.
- 7 mai 1943 : selon le quotidien Davar, Golda Meyerson (Meier) avec son arrogance, sa confiance absolue et son prestige, déclare «quelqu’un a vu les rapports alarmants et ne nous les a pas transmis probablement par crainte de nous voir anxieux et demander l’ouverture du pays». Tout cela n’est que pur mensonge. En effet, Eliahu Golomb, dirige la Haganah, une organisation connu pour sa compétence à obtenir des informations pertinentes et fiables. Les dirigeants de la Haganah sont-ils tombés dans la malédiction de la prophétie qui reproche ainsi «Malgré leurs oreilles, ils n’ont rien entendu» [Jérémie 5 :21].
Désormais, nous avons un indice : Londres le sait depuis août 1942.
Or, le quartier général du WZO est à Londres. Comment est-il possible qu’ils ne soient pas informés ?
On sait aussi que le Département d’Etat américain en a également pris connaissance en temps voulu.
Or, la tête du WZO est aux Etats-Unis.
- 23 mars 1943 : Davar est réprimandé par Yosef Gravitzky, le rédacteur en chef de l’Agence Juive, l’agence de presse Palcor, pour avoir copié d’un journal Nazi, Ostland, un rapport selon lequel il reste deux millions de Juifs en Pologne, après que le quotidien du Yishuv rapporte, un jour avant, qu’il n’existe pas plus de 200.000 Juifs vivants dans toute la Pologne !
- Avril 1943 : une conférence anglo-américaine se tient aux Bermudes afin de discuter des mesures à adopter pour sauver les Juifs d’Europe. Dans un télégramme du 17 avril 1943, adressé à la conférence, le Comité de Sauvetage, à Jérusalem, liste ses demandes comme suit :
1- demander au gouvernement Allemand d’autoriser le départ des Juifs de leur pays et des Territoires Occupés ;
2- organiser l’échange de Juifs des Territoires Occupés détenus par les Allemands avec des Allemands détenus par les pays alliés ;
3- ouvrir les portes de la Palestine ;
4- s’assurer de l’entrée des Juifs sur des territoires neutres sur la base d’un engagement qu’ils quitteront ces pays dès que la guerre est terminée ;
5- s’assurer du transport et des provisions nécessaires pour les réfugiés durant leur départ et leur transfert ;
6- faciliter l’embarquement de nourriture, médicaments et de biens nécessaires pour les Juifs en territoires ennemis, tel que cela est fait pour les résidents en Grèce ;
7- mettre en place des mécanismes qui permettront d’accomplir tout cela et d’inviter les représentants Juifs à être à leur service.
Le lecteur peut immédiatement s’apercevoir de l’absence d’un élément clé de cette liste de demandes : que des mesures soient prises pour contraindre les Allemands d’arrêter la liquidation des Juifs.
Gruenbaum explique cette omission :
. tout porte à croire que les massacres commis en 1942 ne reprendront pas ;
. ces doutes sont fondés sur le fait que la concentration des Juifs en 55 lieux différents n’indique pas une volonté de liquidation du régime Nazi ;
. que, par ailleurs, les gens ne veulent pas croire à cette liquidation ;
- Juillet 1944 : Gruenbaum demande aux Alliés de bombarder les camps d’Auschwitz, Treblinka et d’autres encore. Il lui est répondu que de tels actes entraîneraient des accusations que les Alliés tuent des Juifs. Il lui est alors demandé de mettre sa demande par écrit. Gruenbaum demande à consulter ses collègues. Gruenbaum dit au comité directeur de l’Agence Juive : «selon les rapports en notre possession, des milliers de Juifs sont assassinés chaque jour dans les «camps de la mort». Seuls les membres de «Ordnungsdienst» demeurent en vie quelque temps. En supposant que ces camps sont bombardés avec des Juifs à l’intérieur et certains d’entre eux sont tués, les autres pourront se sauver.»
La discussion est brève et animée. 5 des 8 membres du comité directeur y prennent part. Tous rejettent immédiatement cette proposition. Le Président, David Ben-Gourion déclare : «l’opinion du comité directeur est qu’aucune proposition ne doit être faite aux Alliés de bombarder des lieux où sont situés des Juifs».
Nous arrivons maintenant au document du 11 juillet 1944, cité par Hausner et Eban, comme preuve selon laquelle Weizmann demande vigoureusement aux Alliés le bombardement d’Auschwitz (source : Hausner, p. 243 ; Eban, p. 426). Le rédacteur de Ha’aretz titre «Les raisons de bombarder les camps» et indique que le plan est préparé par Moshe Sharett (1894-1965) [premier ministre des affaires étrangères d’Israël en 1949 et Premier ministre en 1954 après la retraite de Ben-Gourion]. Ce document n’est cependant jamais soumis aux Britanniques, ni oralement, ni par écrit. Le 1er septembre, les Britanniques indiquent que pour des «raison techniques», ils refusent de bombarder Auschwitz !
Cependant, on se basant sur des faits connus, on peut reconstruire la suite des événements telle qu’elle apparaît et le schéma ci-après fait surface. A une date inconnue, mais pas plus tard que juin 1944, Weizmann suggère au gouvernement britannique que Auschwitz soit bombardé. En relation avec la proposition de Gruenbaum lors de sa renocntre avec le Consul-Général américain à Jérusalem, le comité directeur de l’Agence Juive décide, par principe, un veto contre le bombardement des camps de prisonniers Juifs. Lorsque Weizmann est informé de la décision de Sharett à Londres, cela le dérange et soulève des questions. Ses hésitations et, probablement aussi celles de Sharett, conduisent à un comportement équivoque le 6 juillet, tel que décrit ci-dessus. Quelques jours plus tard, Sharett écrit un «mémorandum de travail» pour une clarification interne de cette question par les membres du comité directeur de Londres. Celui-ci indique les avantages, mais aussi les inconvénients de tels bombardements. A la suite de quoi, se produit un statu quo, probablement par crainte des conséquences.
La décision britannique met fin au débat.
Un point de l’histoire est cependant aujourd’hui certain : Weizmann ne demande pas, en juillet 1944, le bombardement d’Auschwitz. Par ailleurs, par chance pour le Comité directeur de l’Agence juive, leur décision contre le bombardement d’Auschwitz à mi 1944 s’avère justifié.
 Le sionisme est une doctrine nationaliste
Elle n’est pas née du judaïsme mais du nationalisme européen du 19ème siècle. Le fondateur du sionisme politique, Herzl, ne se réclame pas de la religion.
«Je n’obéis pas à une impulsion religieuse. Je suis un agnostique.»
Peu lui importe la terre sainte, pour atteindre ses objectifs, il est prêt à accepter l’Ouganda, la Tripolitaine, Chypre, L’Argentine, le Congo ou le Mozambique.
Herzl - Mémoires - Ed. Victor Gollancz, 1958
Aussitôt désapprouvé par ses amis, profondément croyants en la foi juive, il prend alors conscience de cette «puissante légende» qui constitue «une irrésistible puissance».
Dès lors, ce politique pragmatique proclame : «la Palestine est notre inoubliable patrie historique… ce nom seul serait un cri de ralliement puissant pour notre peuple. ».
Herzl, l’Etat juif, p.45 et p. 209
 Le sionisme est  une doctrine colonialiste
«Le déménagement corporel des Arabes de Palestine est partie du plan sioniste de pousser les populations sans le sous de l’autre côté de la frontière en les privant d’emploi. Mais le processus d’expropriation et de déplacement des pauvres doit être réalisé avec discrétion et prudence.»
Théodore Herzl, fondateur de l’Organisation Sioniste Mondiale, Complete Diaries, 12 juin 1895.
Herzl, le 11 janvier 1902, écrit à Cécil Rhodes, qui dirige la Rhodésie :
«… Cest parce que mon programme est un programme colonial».
Herzl, Tagebuch, Vol. III, p.105
Dès l´origine, le mouvement sioniste cherche à «arméniser» le peuple palestinien. Comme les indigènes d´Amérique du Nord, les Palestiniens sont considérés comme «un peuple en trop». La logique c´est leur élimination ; le résultat : un génocide. Cela n´est pas moins vrai pour le mouvement ouvrier sioniste, qui cherche à donner un vernis «socialiste» à cette entreprise coloniale. L´un des principaux théoriciens du sionisme ouvrier, qui est l´un des fondateurs du parti sioniste Ha´Poel Ha Tzair (Le Jeune travailleur), et partisan de Poale Zion (Travaillleurs de Sion), est Aaron David Gordon.
Walter Laqueur reconnaît dans son «Histoire du sionisme» que «A. D. Gordon et ses camarades veulent que chaque arbre et chaque buisson soit planté par un pionnier juif».
C´est Gordon qui estampille le slogan «conquête des travailleurs» («Kibbush avodah»). Il fait appel aux capitalistes juifs, et aux responsables des plantations Rothschild, qui ont obtenu des terres des seigneurs turcs absents, par-dessus la tête du peuple palestinien. Il organise le boycott de toute entreprise sioniste qui n´emploie pas exclusivement des juifs, et prépare des grèves contre les colons des Rothschild qui autorisent les paysans arabes à moissonner avec eux ou à travailler pour eux, même à bas prix.
Ainsi, les «sionistes ouvriers» utilisent-ils les méthodes du mouvement ouvrier pour interdire l´emploi des Arabes ; leur objectif n´est pas l´exploitation mais l´usurpation.
La «terre sans peuple pour un peuple sans terre» est en fait un pays en ébullition contre la sujétion coloniale. L´ancien Premier ministre Balfour, lui-même, est brutalement explicite dans son mémorandum pour les cercles officiels, en dépit des grandes déclarations à l´usage du public sur «les droits civils et religieux des communautés non juives de Palestine» «Le sionisme, qu´il ait tort ou raison, qu´il soit bon ou mauvais, est enraciné dans des besoins actuels, et dans des espoirs futurs d´une importance bien plus grande que les souhaits de 700.000 Arabes en plus qui habitent en ce moment ce vieux pays.»
En identifiant le sionisme avec l´idéologie des colons sud-africains, Chaïm Weizmann est dans la lignée de l´admiration exprimée auparavant par Théodore Herzl, fondateur du sionisme politique, pour celui qui représente la quintessence de l´idéologie coloniale, Sir Cecil Rhodes. Herzl tente de modeler son propre devenir politique sur les réalisations de Rhodes «Bien sûr, il y a de grandes différences entre Cecil Rhodes et mon humble personne, les aspects personnels étant largement en ma défaveur ; les aspects objectifs sont grandement en faveur du mouvement sioniste. »
Herzl se fait l´avocat de l´achèvement de la dispersion des Palestiniens par les sionistes en utilisant des méthodes dont Rhodes est le pionnier, et il réclame d´urgence la formation de l´équivalent juif d´une compagnie coloniale fondatrice, un amalgame d´exploitation coloniale et d´entre-prise. «La Compagnie juive est en partie façonnée selon les lignes d´une grande compagnie d´acquisition. On pourrait l´appeler une Compagnie fondatrice juive, bien qu´elle ne puisse exercer un pouvoir souverain, et n ´ait d´autres tâches que purement coloniales.»
«Les plus pauvres d´abord iront cultiver le sol. Selon un plan préétabli ils construiront les routes, les ponts, les chemins de fer et installations télégraphiques, domestiqueront les rivières et construiront leurs propres logements ; leur travail créera le commerce, le commerce créera des marchés, et les marchés attireront de nouveaux colons. »
En 1934, un important groupe d´investisseurs sud-africains et de gros capitalistes fondent les «Investissements Afrique-Israél» pour acheter des terres en Palestine. La compagnie existe toujours, après 54 années de fonctionnement, avec des Sud-Africains comme co-actionnaires, les actions sont détenues par la banque israélienne Leumi.
Le sionisme - une doctrine raciste Jabotinsky fonde sa volonté colonialiste sur la doctrine de la pureté du sang. Jabotinsky l´énonce dans sa «Lettre sur l´Autonomie». «Il est impossible à un homme de s´assimiler à un peuple dont le sang est différent du sien. Pour être assimilé, il faudrait qu ´il change son corps, il doit devenir leur par son sang. Il ne peut y avoir d´assimilation. Nous n ´autoriserons pas des choses du genre des mariages mixtes parce que la préservation de notre intégrité nationale est impossible autrement que parle maintien de la pureté de la race et pour ce faire nous aurons ce territoire dont notre peuple constituera la population racialement pure. »
Ce thème a été plus largement développé par Jabotinsky : «La source du sentiment national... se trouve dans le sang de l´homme dans son type physico-racial et là seulement... La vision spirituelle d´un homme est fondamentalement déterminée par sa structure physique. C´est pour cette raison que nous ne croyons pas à l´assimilation spirituelle, fi est inconcevable, d´un point de vue physique, qu´un juif né dans une famille de pur sang juif puisse s´adapter à la vision spirituelle d´un Allemand ou d´un Français. Il peut être entièrement imprégné du fluide germanique, mais le noyau de sa structure spirituelle restera toujours juif. »
En clair, Jabotinsky n’a rien à envier à Hitler ou Himmler. Ses successeurs du Likoud non plus…
L´adoption des doctrines chauvines de la pureté de la race et de la loi du sang n´est pas limitée à Jabotinsky ou aux révisionnistes. Le philosophe libéral Martin Buber situe également son sionisme dans le cadre de la doctrine raciste européenne «Les couches les plus profondes de notre être sont déterminées par le sang, nos pensées les plus intimes et notre volonté sont colorées par lui. »
Maintenant, si l´on s´intéresse un peu à l´histoire de la création d´un Etat juif en Palestine, nous sommes horrifiés par la manière dont le peuple palestinien est spolié. Théodore Herzl, en publiant «L´Etat juif» en 1896, ne pense pas aux conséquences d´un tel acte. Il veut tout simplement résoudre le problème du judaïsme russo-polonais. Le sionisme, la doctrine fondée par Herzl, (source Encyclopedia of zionism and Israël, vol.II p.1262), cette doctrine est inspirée du nationaliste européen du 19ème siècle. Théodore Herzl, écrit à Cecil Rhodes, le trafiquant colonial, qui fait une Afrique du Sud l´une des composantes s´appelant de son nom à lui : La Rhodésie. Herzl, écrit donc ce qui suit : «Je vous en prie, envoyez-moi un texte disant que vos avez examiné mon programme et que vous l´approuvez. Vous vous demanderez pourquoi je m´adresse à vous, Monsieur Rhodes. C´est parce que mon programme est un programme colonial.» (Herzl,vol;IIIp.105)
Les Sionistes affirment qu´ils sont le «peuple élu» et, à ce titre, ils ne doivent pas se mélanger avec les autres.
«Tu ne donneras pas ta fille à leur fils et tu ne prendras pas leur fille pour ton fils». (Deut;VII,3).
Cet apartheid est la seule manière d´empêcher la souillure de la race choisie par Dieu, la foi qui les lie à Dieu.
Haïm Cohen, dit : «l´amère ironie du sort a voulu que les mêmes thèses biologiques et racistes propagées par les nazis et qui ont inspiré les infamantes lois de Nuremberg, servent de base à la définition de la judaïcité au sein de l´Etat d´Israël»
(Jareh Baeli, fundamental laws of the state of Israel p.156).
Au procès des criminels de guerre de Nuremberg, on interroge, le «théoricien» de la race, Julius Streichen. Voici ce qu´il répond :
«j´ai toujours répété dans mes articles que les juifs devaient être considérés comme un modèle par les autres races, ils se sont donné une loi raciale, la loi de Moïse qui dit : «si vous allez dans un pays étranger, vous ne devez pas prendre de femmes étrangères.» »
Ceci est d´une importance considérable pour juger les lois de Nuremberg. Ce sont les lois juives qui sont prises pour modèle.
(source : texte officiel des débats des grands criminels de guerre devant le Tribunal militaire international).
Lorsque le 9 avril 1948, les 254 habitants du village de Deir yassin, sont massacrés, hommes, femmes et enfants, Menahem Begin ne fait qu´appliquer cette loi d´apartheid. Pour faire fuir les autres habitants des villages voisins et semer la terreur chez les Palestiniens, c´est l´épuration ethnique
(source: Menahem Begin la révolte, histoire de l´Irgoun;p.200).
Il appelle les Juifs non seulement à repousser les Arabes mais à s´emparer de toute la Palestine.
Il n´y a jamais eu d´idées de partage. Cette purification continue toujours, jusqu´à aujourd´hui, car l´Etat d´Israël découle du principe de la pureté de la race, empêche le mélange du sang juif avec le «sang impur» de tous les autres. C´est ainsi que les juristes conseillers du ministère de l´intérieur nazi, ont élaboré les «lois de Nuremberg», du droit de la population du Reich et de la protection du sang allemand et de l´honneur allemand.
En 1941, lorsque Shamir, s´allie avec Hitler, contre l´Angleterre, ce qui le préoccupe c´est de créer un Etat juif et sa mission raciste à lui et à ses compagnons sionistes, les rendent plus anti-anglais qu´anti-nazi. Après la guerre, ils deviennent, comme Menahem Begin, des dirigeants de l´Etat d´Israël. L´objectif de ces hommes n´est pas de sauver des juifs, d’ailleurs Gourion dit :
«je sais qu´il peut sembler cruel de poser la question de cette façon, mais nous devons malheureusement établir clairement si nous sommes capables de sauver 10.000 personnes, parmi les 50.000 personnes qui peuvent contribuer à la construction du pays et à la renaissance nationale, ou bien un million de juifs qui deviendront pour nous un fardeau et sauver les 10.000 qui peuvent être sauvées malgré les accusations et les appels du million de laissé pour compte»
(source: mémorandum du comité de sauvetage de l´agence juive,1943)
«Israël est l´axe du monde, il en est le nerf, le centre, le cœur»
(André Neher, L´essence du prophétisme).
De tels propos rappellent le «mythe aryen» dont l´idéologie fonda l´hitlérisme et le pangermanisme.
Et cette vision des choses, interdit tout dialogue : on ne peut «dialoguer» ni avec Hitler, ni avec Begin, ni avec ses successeurs puisque leur supériorité raciale ou leur alliance exclusive avec le divin ne leur laisse plus rien à attendre de l´autre (le palestinien ou le reste du monde).
Le sionisme - une doctrine génocidaire
Les agissements génocidaires d’Israël progressent lentement mais sûrement, les Israéliens sont engagés dans un processus sur le long terme d’épuration ethnique des Palestiniens, dans le but de «racheter la terre» pour les Juifs. Tel est déjà le but très clair de Theodore Herzl, dès 1895 - «le processus d’expropriation… doit être mené à bien, discrètement et avec circonspection» et jusqu’à Ariel Sharon, en 1998 - «Tout ce qu’on ne pourrait pas arracher finirait entre «leurs» mains».
Les victimes résistent, principalement grâce à des moyens pacifiques, comme durant la première Intifada, au cours de laquelle plus de mille Palestiniens sont tués par l’Etat ethno-purificateur. Mais avec la deuxième Intifada, la population palestinienne, dans une situation encore plus désespérée, a recours à la violence des attentats suicides. Les moyens pacifiques n’obtiennent aucun résultat - les Nations Unies et la soi-disant «communauté internationale» échoue lamentablement tout au long des décennies successives, à mettre un terme à la purification ethnique inexorable perpétrée par les Israéliens. La seconde Intifada induit une escalade de la violence israélienne ainsi qu’une nouvelle structure de pensée génocidaire en Israël, consistant en des stratégies de paupérisation délibérée et de «transfert» des Palestiniens, ce qui ne manque pas d’être lourd de la menace qu’on s’achemine vers «l’imposition délibérée, à un groupe humain, de conditions de vie telles qu’elles entraînent sa destruction, totale ou partielle.»
Ce qu’Israël a pu inscrire dans les faits tout en s’en tirant à très bon compte, sans être inquiété, est absolument stupéfiant. Tout d’abord, c’est un Etat ouvertement raciste, explicitement réservé aux juifs, tous les autres y étant, de facto, des citoyens de seconde catégorie - une «Herrenvolk Democratie», régie par un «peuple de seigneurs», dit Baruch Kimmerling, sociologue à l’Université de Tel Aviv. Si les Juifs de France étaient traités comme les Arabes palestiniens, citoyens israéliens en Israël, nous entendrions des hauts cris, de part le monde, dénonçant l’antisémitisme et le racisme sévissant en France, qui ne manquerait pas d’être condamnée et ostracisée.
En conclusion, Israël est le seul pays au monde, grâce à la complicité passive des Nations unies et du monde dit civilisé, qui puisse se permettre d’avoir un système politique raciste, capable même d’accorder aux juifs, vivant à l’étranger, plus de droits qu’il n’en concède aux Arabes indigènes, vivant sur leur territoire.
Le sionisme est une idéologie naturellement  antisémite :
- à l’encontre du peuple palestinien, un autre peuple sémite, nous l’avons vu ci-dessus ;
- à l’encontre des Ethiopiens juifs, la «Maison d’Israël», qualifiés de «Falashas» (aliens, étrangers,…) en Israël parce qu’ils sont noirs ;
- à l’encontre des 100.000 Juifs Sépharade
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10 juin 2007 7 10 /06 /juin /2007 18:02
C'est l'antagonisme entre le courant ultralibéral et la pensée réactionnaire d’une certaine  gauche archaïque et réactionnaire en Tunisie qui, rendrait l’avènement de la démocratie impossible dans un proche avenir.
on a si longtemps pu brocarder dans notre pays, à juste raison,  une certaine opposition dite de gauche, à tord à mon avis, à la dictature  la plus bête du monde, car  l'absence d'un vrai courant républicain dans le sens philosophique et fondamental du terme, en son sein,   tient à son éclatement entre une pensée réactionnaire et une pensée ultra libérale à la fois antagonistes et inabouties, mais qui perdurent  en pourrissant les esprits sans aucune véritable résistance intellectuelle qui pousse au rassemblement , politique et syndicale et à la mobilisation de la société tunisienne autour de thèmes et de stratégies, historiquement liés à l’engagement des partis de gauche traditionnels .Tous ces gens là sont tenus par la peur de la souveraineté du peuple, ils vivotent en  bonne intelligence et  forment le terreau commun des pensées conservatrices les plus extrémistes.
Réactionnaires et ultralibéraux sont toutefois séparés par un profond clivage philosophique. Les libéraux authentiques, dont les islamistes tunisiens dans leur immense majorité, aujourd’hui plus que jamais,  acceptent par réalisme et certainement par conviction, une souveraineté populaire que les réactionnaires et autres ultralibéraux refusent par principe. La pensée ultralibérale s'inquiète assurément de la « folie » démocratique qui fait rêver tout peuple digne de ce nom en ce siècle du possible, le peuple tunisien par ses capacités n’échappe pas à cet absolu. «Le peuple qui peut tout est aussi dangereux, plus dangereux qu'un tyran», avertissait Benjamin Constant, oui d’accord mais les exigences du peuple  sont assumés et légitimes, tout simplement parce qu’il est responsable de ses choix. Mais, les ultra libéraux tunisiens parviennent à fonder théoriquement leurs craintes des majorités plébéiennes, ils ont tellement commis de crimes contre la nation tunisienne qu’ils ont tout à craindre d’une future démocratie où ils devront rendre des comptes. Il leur manque une réflexion sur le bien commun, qu’ils ont depuis si longtemps dévoyé et bradé, au nom duquel ils pourraient s'opposer à la loi du nombre. Prisonnière de l'individualisme et du matérialisme, la liberté qu'ils invoquent se réduit en Tunisie plus que dans tout autre pays à sa dimension maffieuse sur tous les plans, sur le plan économique surtout qui est à la base de tout. L’ultra libéralisme est orphelin d'une vision positive du pouvoir, il ne peut-être autrement en Tunisie, car depuis l’ « indépendance », il n’a exercé qu’un pouvoir destructeur et  illégitime. D'où son obsession à le limiter à ses propres prérogatives pour se protéger contre l’immense majorité des tunisiens réduits en esclavage.
La faille de la réaction est inverse. Ceux de certains  tunisiens qui même minoritaires divisent par la collaboration avec le pouvoir,  et sont son unique alibi, quand ils ne sont pas ses mercenaires. Sa détestation de la démocratie l'expose aux pires démons: nationalisme, xénophobie antisémitisme, arabo phobie, islamophobie, éradication ect…. La pensée réactionnaire, portée haut par les CHARFI, CHAMMERI, les communistes tunisiens, les femmes démocrates et autres  malades gauchisants, ne s'est jamais relevée de son implication dans le putsch du 7 novembre de la honte. L'oubli des libertés politiques par ce courant de pensée est inséparable de sa vision absolutiste de la souveraineté de la pensée unique  contre la volonté du peuple, le même état d’esprit qui avait plongé l’Algérie dans la guerre civile après la victoire du FIS, ceci dit une victoire du FIS avec un homme comme BELHADJ à sa tête n’aurait pas été une bonne chose pour l’Algérie, comme une NAHDA version GANNOUCHI est une catastrophe pour l’islam politique tunisien, mais n’est pas la question, ce sont les institutions et la constitution qui doit être fortes et au dessus des partis qui feront la démocratie. Les réactionnaires tunisiens s’opposent à la Révolution démocratique, à son  rassemblement et à sa cohésion parce qu’elle n'a pas déteint sur eux.
C’est au forces de progrès de défricher  les voies d'un mariage entre l'idée de  bien commun  et celle de la liberté des tunisiens.
Pour l’opposition démocratique qui se tient à l’écart de ce marigot, au lieu  de focaliser uniquement   sur l’analyse de la question des instituions,  sur la débâcle du droit et des lois sous le règne de ben Ali, et pas seulement, je dirais même depuis les premières heures de l’ « indépendance »et leur fonctionnement, une opposition crédible et pragmatique  doit en permanence  mettre l’accent aussi sur l’acte de gouvernance et ses conditions aussi dans un futur tunisien sans ben Ali et avec un pouvoir politique  démocratique, cette différence et cette visibilité doit s’imposer aux tunisiens complètement  dématérialisés par une dictature qui les handicape en tout, et une opposition creuse dans ses grandes lignes, fragmentée dans l’isolement et empêtrée  dans ses égoïsmes et ses ego indignes. Il est évident que la justice dans son sens le plus fort, dans son essence humaine, philosophique et intellectuelle  dépend de  l’exercice effectif de la liberté des tunisiens, pour peu que les démocrates se posent cette question, arrivent  à en faire une ligne de conduite qui a priorité  sur tout le reste et le discours idéologique en premier lieu , ils entrent naturellement dans une dialectique audibles par  les tunisiens,  en particulier parce qu' ils admettent enfin que c’est à eux qu’il revient d’ entretenir un rapport lisible , transparent et réaliste avec la masse, sans compromissions ni reniements , ce rapport normal,  pour l’instant et depuis toujours est  indéterminé  avec le peuple tunisien. Le rapport au peuple tunisien, ou la façon dont on le considère, permettrait de juger et de classer les compétences et la consistance de chaque courant ou personnalité  à fédérer l’essentiel de l’opposition démocratique, de fixer les objectifs une bonne fois pour toute et d’apparaître aux yeux des tunisiens, comme de l’opinion internationale et la dictature, comme l’unique alternative  pour sortir la Tunisie de la crise et la remettre sur le droit chemin.
La dictature entretient avec les tunisiens et d’une façon permanente et pernicieuse  un dramatique rapport   d'objectivation, d'instrumentalisation ou encore, plus simplement, un rapport de maître à esclave. BEN ALI, comme BOURGUIBA hier,  ignore les tunisiens et leurs aspirations ,  il les atomise en individualités séparées et, comme le montre l’état lamentable de l’opinion publique tunisienne, interdit toute communication, toute véritable éducation et toute circulation de la connaissance et de l'information. Ben Ali cultive une démagogie sans  pareille qui séduit les décideurs étrangers, il flatte aussi  les tunisiens dans leurs bas instincts. L’indétermination de l’opposition et son hétérogénéité qui dans ses errements et sa suffisance suppose a priori une unité du peuple tunisien dans sa composition et dans ses aspirations, sans jamais avoir fait l’effort basique, vital et nécessaire de travailler ses fondements. Le peuple tunisien postindépendance, exsangue et laminé,  ne constitue pas sociologiquement et culturellement  une classe ou un ordre dans une vision politique et historique moderne, c’est là, à ce jour et à cette heure où réside la plus grande défaite des démocrates. Aussi le peuple tunisien  sous la Chappe dictatoriale et l’impuissance des élites démocratiques est loin d’être un ensemble de citoyens, titulaires de droits et soumis à un certain nombre de devoirs, soumis à une gouvernance légitime en raison de sa masse, du nombre, de ses passions et désirs qui ne sont pas toujours justes, mais naturels, de sa méconnaissance partielle de la chose politique, nous sommes même très loin d’une dictature éclairée, nous sommes  tout juste dans la désespérance de notre être national et humain.
 
Les démocrates tunisiens doivent se soucier en premier lieu d’être dans le peuple et leur étymologie doit être dans  rapport patent avec lui. Ils doivent se fixer, comme devoir dans leurs actions quotidiennes, le souci du peuple ; l’opposition ne peut avoir aucun passe droit à ce sujet et  doit tirer de lui sa légitimité. Ainsi, le « mandat » de tout opposant à la dictature tunisienne , républicain et démocrate, doit être  fondé dans la mesure où il émane de ce même peuple, à charge de préciser le mode précis de désignation, et d’ailleurs il n’ya que quelques possibilités pour ce faire et ne peut l’être que par le biais des partis qui forment le bloc démocratique et qui n’ont aune ouverture sur le régime de ben Ali, c’est  pour les opposants occuper le terrain et harceler  la dictature sur toutes les questions publiques avec tout ce que cela comporte de sacrifices, et aussi avoir une cohérence visible aux tunisiens  qui refusent les opportunistes et les démagogues. Bien sûr, ce bloc démocratique  par essence désigne  des réalités et des conceptions différentes, mais il est représentatif d’une force insoumises qui  dans la cohérence  pourra organiser une grande partie de la nation tunisienne qui manifestement refuse le totalitarisme et la piraterie, c’est une certitude même pour BEN ALI qui refuse toute réforme, toute élection honnête et ce à n’importe quel niveau. Pour l’instant ce bloc démocratique nous renvoie à des faits historiques distincts et des pensées peu compatibles intellectuellement entre les courants divers qui le forment,  mais dans une phase de libération nationale, il ne s’agit pas de broder il faut aller sur et à l’essentiel, car la dictature est mortelle pour toute forme de différence La plus part des opposants tunisiens actuels, surtout ceux encensés, à juste titre ou pas ce  n’est pas le problème, désignés comme  étant l’élite,  penchent vers une certaine forme  de  populisme à une échelle réduite bien sûr , dans leur petit cercle , la plus part sont inconnus des tunisiens, leur populisme se veut une  déclinaison révolutionnaire moderne et moderniste qui défend les tunisiens sans les tunisiens, ce populisme archaïque de bric et de broc  défend l'idée selon laquelle il est du devoir d'une élite éclairée, consciente des jeux de force et des intérêts profonds, de défendre  et de libérer le peuple, mais qui ne se donne pas les moyens de ses ambitions, c’est en cela que réside le drame  de l’opposition tunisienne et du peuple tunisien aussi. Ce dernier, d’après ces élites,  ne peut à lui seul, exprimer et réaliser ses aspirations. Il faut donc parler et agir pour lui et surtout pour son bien dont il n'est pas toujours conscient, cette stratégie  creuse, dure depuis toujours en Tunisie, plus light elle ne ressemble pas moins dans la plus part de ses aspects à la pensée profonde de Bourguiba  hier et de ben Ali aujourd’hui. Les consciences éclairées tunisiennes doivent comprendre ,qu’ il faut avant toute chose  considérer  que la politique a pour fin le peuple, et il est nécessaire de prendre appui sur ce dernier afin de penser l'Etat démocratique  du futur tunisien, s’opposer avec rigueur à la dictature et à ceux  qui font   du peuple un usage rhétorique, qui  dans leur  discours politique , ils  le posent  comme fin en parole et, en réalité, comme moyen. Dans le cadre d'une démocratisation de la Tunisie qui ne peut être que populaire, la question est d'importance. Cette démocratisation, même si elle n'est pas faite par le peuple, est faite pour lui. Elle doit réunir les conditions de la liberté populaire. Dans notre  démocratie, ainsi que dans notre  dans la république, le peuple tunisien  doit absolument être  au confluent des diverses forces politiques,  les forces politiques républicaines et démocratiques tunisiennes diverses devront  agir pour le bien des tunisiens  et vouloir les représenter au mieux de ses intérêts.
 
 
 
La démocratie tunisienne  ne pourra pas se faire sans le peuple tunisien aux énormes potentialités et je dirais même que c'est lui qui la fera ou elle ne sera pas, il faut que certains usurpateurs et autres  négociateurs avec les ordres établis descendent de leur nuage, la dictature sera là tant que  la masse tunisienne ne sera pas mobilisée contre elle, et  à sa fin  les tunisiens  n’accepteront pas de maîtres penseurs et de représentant autoproclamés. La société tunisienne, est culturellement ouverte à la dimension  et à la pratique démocratique, car dans ses propres fondements et dans sa pratique civile et humaine, c’est une  société qui agit par elle-même et sur elle-même, elle est seulement opprimée par une oligarchie violente  qui l’handicape d’une façon mortelle dans son ouverture sur le monde  et la jouissance des fruits de son travail , elle est  une victime expiratoire d’un braquage, d’une prise d’otages qui durent  depuis cinquante ans. L’idéal de sa libération totale de ses entraves, de ses tares , de la dictature et des impostures et l’instauration d’une démocratie  totale constitutionnelle et institutionnelle, et elle a tous les moyens humains, sociaux économique et culturels de le faire, c’est de s’éclater et s’épanouir  dans sa propre nature en une  société sans médiations,  car elle prendra elle-même, de sa propre autorité, les décisions qui la concerneront. Au fond, cette définition de la démocratie fait l'unanimité à mon avis chez les tunisiens de bon sens, les plus nombreux, et quelques soient  leur engagement. Le peuple tunisien de ce troisième millénaire est une donnée sociale plus qu’évidente, il n’y’a que les archaïques qui n’ont pas compris cela, ou se réfugient dans leurs petites certitudes, car la vérité est mortelle pour eux. Le peuple tunisien n'est pas une unité artificielle, il inclut des différences notables et importantes entre les individus et les groupes. Il n'est pas  un principe d'unanimité et c’est tant mieux , c’est même une sacré chance, c’est un peuple majeur parcouru de passions diverses et parfois contradictoires, on peut y distinguer des factions et des oppositions, des fois  il est même une  proie facile pour  des démagogues et des sophistes qui surenchérissent sur ses démissions et ses avatars, mais tout cela n’est que  le signe d'une conscience de l'inégalité de fait et d'un désir d'égalité. Un peuple qui agit comme régulateur de la vie politique et sociale, voilà  sa projection.
Le collectivisme, l’unanimisme,  est une doctrine démagogique qui ne s'inscrit nulle part dans les faits. Elle est peu compatible avec l'individu et ses aspirations. Cependant la démocratie ne peut se concevoir sans une idée de l'égalité et même sans la passion de l'égalité, mais le rêve, l’initiative sont des données essentiels pour des sociétés de progrès, pour notre pays ce sont la dictature et la réaction qui font obstacles aux énergies des tunisiens réduits en esclave.  La démocratie tunisienne de demain doit absolument  échapper  au populisme et être déterminé à ce que  la question de la représentation politique, si elle restera  relativement importante, ne soit pas fondamentale car la vie sociale ne se joue pas là. Pour cela il est important que la société civile et la décentralisation  assurent l'équilibre quotidien de la vie sociale. Pour que les  hommes politiques quel qu’ils soient   ne mettent  pas en danger la démocratie, que leurs ambitions soient nécessairement limitées pour ne menacer en rien l'équilibre de la société. La multiplicité des points de vue et tendances devra  s'exprimer par le biais des  les associations et à tous les niveaux. Qui seront donc le lieu fondamental de l'expression des divergences, de l'affirmation de libertés parfois conflictuelles. Ce passage de la catégorie de liberté au pluriel doit être signalé parce qu'il n'est pas question de se demander ce qu'est la liberté, de tenter de trouver une unité. En revanche, on donne droit à une diversité d'actions. Ces associations, ainsi que l'expression de la pluralité, mettront le peuple tunisien à l'abri du populisme, de la manipulation politique.
 
Ainsi nous devrions nous assurer et donner l’exemple dés maintenant dans notre façon de nous opposer à la dictature du ressort du droit et de la politique de s'assurer toujours en toutes circonstances du respect des libertés, d'éviter que des individus ne s'affirment au détriment des autres, dissolvant ainsi le lien social, la démocratie reste avant tout un mode de vie et donc, en son fond, possède une dimension sociale avant d'être politique. Ainsi, le peuple possède-t-il une fonction sociale éminente qui est le fondement même du souci démocratique.
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10 juin 2007 7 10 /06 /juin /2007 18:01

 PARLEZ-MOI D’ETHIQUE….
Par
Naoufel
Pour qui observe lucidement la réalité politique tunisienne, que ce soit celle de la dictature ou d'une certaine forme d'opposition, cette vie politique obéit à la loi du plus fort; mais pas n'importe comment, cette loi galvaudée ne peut s'imposer,  qu'en transformant la force en loi, la nature culturelle du tunisien moyen est prédisposée à accepter cette aberration. Cette ersatz politicien est  l'art de persuader les tunisiens de se soumettre volontairement à la force de la dictature, s'ils veulent être "protégés"(opprimés et exploités dans les limites du supportables) et non pas broyés par elle. D'après le conditionnement  général des tunisiens la politique qui a droit de cité sur la Tunisie et tous les droits concerne la question de l'organisation totale du pays  ainsi que celle du pouvoir unique qui en garantit le fonctionnement, sinon autoritaire, du moins totalitaire. Ces deux questions pour ben ALI et sa bande, sont une question de principes et de survie pour eux, elles sont nécessairement liées à celle de l'usage légitime de la violence et de la domination pacificatrice par des moyens illégaux à toute forme de droit, pour eux n'importe quels moyens justifient à priori leur cause et qu'importe  les dégâts et  la décadence morale de la nation, afin de préserver leur ordre public du risque de ce qu'ils considèrent être  la violence privée, généralisée et indifférenciée , pas nécessairement celle des armes et de la révolte armée, mais aussi celle  de la liberté de penser, d'écrire, de critiquer et de résister pacifiquement. Pour les démocrates ou se qui disent  l’être, pas tous dans les faits, il suffit de lire ou d’écouter les discours délateurs et incroyables, les pensées d’un CHARFI ou d’autres  petits chefs de groupuscules  sans aucune assise populaire, pour les démocrates authentiques  qui ont une vision apaisée et valorisante de ce que doit être une société tunisienne libre,  l'éthique vise la réduction, sinon la cessation, de toute violence, quelle soit physique ou morale, afin que chaque tunisien puisse faire valoir son droit au bonheur sans nuire aux autres. Elle prétend, pour se faire, définir des règles et des valeurs formelles impératives qui s'imposent à tous sans contradictions Elle rencontre la politique en cela qu'elle fonde la légitimité quant à l'usage, par le pouvoir, de la violence légale pour faire cesser la violence illégale, j'espère , quoique j'en doute quand je lis certains tunisiens, que c'est un point de vue partagé par toutes les forces de progrès, les forces démocratiques tunisiennes sans aucune exclusive ni exclusion. Mais pour une future Tunisie démocratique, il ne faut jamais perdre de vue, pour ne plus jamais retomber dans les erreurs catastrophiques du passé, qu'absolument  rien, rien  ne garantit que cette violence légale soit légitime , car dans l'absolu, le pouvoir de ceux qui exercent le pouvoir de l'état et/ou y prétendent peut être, en fait, au service de leur domination exclusive violente, dès lors qu'il ont les moyens, sous couvert de la loi, de satisfaire leurs intérêts privés et ceux de leurs amis, il ne faut jamais oublier qu'un des maux  qui finira par tuer toute forme d'opposition à la dictature en Tunisie, c'est bel et bien le conformisme et le clanisme . Dira-t-on que les opposants tunisiens démocrates de l'après dictature de ben Ali n'ont pas intérêt à faire un usage illégitime de leur pouvoir légal? Admettons-le, mais cela ne nous préserve en rien contre l'aveuglement passionnel de certains opposants actuels  opportunistes, dont la source peut bien être le désir du pouvoir pour les gratifications privées qu'il procure. La passion du pouvoir peut conduire à méconnaître l'intérêt véritable, si cela a un sens, autant, sinon plus, que toutes les autres passions et à faire un usage illégitime, plus ou moins maquillé en usage légal, de la violence.


C'est dire que la relation entre l'éthique et la politique est ambiguë dans l’espace politique tunisien, si la politique qui est toujours l'expression d'une volonté de pouvoir prétend servir l'éthique, cela ne peut-être qu'en se servant d'elle, en la mystifiant, en la vidant de tout son sens, le régime de ben Ali par le mensonge et la manipulation est passé maître dans cet art , certains opposants aussi il faut le reconnaître, je suis plus que d’accord avec le texte de Nejib paru dans le dernier numéro d’ELKHADRA( numéro 70 « censure, autocensure ect… ») . Ce qui ferait d'une politique éthique un leurre, une illusion mystificatrice, une imposture,  voire dangereuse, et d'une éthique politique le simple instrument d'un désir de domination maquillé et tapi sous le ou les masques, ce qui compromettrait son caractère moral.

Le pouvoir  politique qui se voue à l'illusion éthique, l'illusion  qui consiste à s'efforcer, par le recours à des mises en scène et à des subterfuges, d’apparaître comme toujours indiscutablement ordonnée à la valeur de justice, alors et parce qu'elle ne peut l'être, car  en vérité elle porte en elle comme une stigmate sa propre illégitimité ( le pouvoir afghan ou irakien actuel) .Mais une politique, sinon juste, du moins, la moins injuste possible est possible si  le plus grand nombre de tunisiens adhère à un projet transparent, et limité dans l'espace et le temps à une période de transition après laquelle chacun reprendrait sa liberté , mais même  pendant cette période, les dirigeants désignés  pour préparer l'instauration  de la démocratie et ses outils doivent être choisis hors des appareils et des partis.
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10 juin 2007 7 10 /06 /juin /2007 18:00
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Qui est responsable de la propagation de la violence dans le monde ?
 
Burhan Ghalioun
 
Si leurs manœuvres réussissent il ne faudra pas longtemps avant que le monde entier ne bascule sous la tutelle de régimes policiers ne songeant qu’à restaurer le pouvoir de la bureaucratie sous prétexte de faire front à la violence.
 
Au cours des deux dernières décennies, de nombreux gouvernements des grandes puissances et diverses forces politiques se sont servis de l’intensification des opérations violentes exécutées par certains courants islamistes liés à al-Qaeda ou utilisant son nom, pour gagner l’opinion mondiale à leurs politiques sécuritaires et l’aligner à leurs positions visant à transformer la guerre contre le terrorisme en pivot de la politique internationale. De ce fait, ils ont également contribué à la création du mythe d’al Qaeda devenue le pôle d’attraction de toutes ces forces et groupements suicidaires et nihilistes qui ne supportent plus l’ordre d’oppression mondial et rêvent effectivement de le ruiner et de lui substituer le chaos. Du côté des nombreux partisans de la riposte violente à la violence et de la limitation des libertés publiques, de la multiplication des dispositifs de harcèlement, d’inquisition, de surveillance, de tables d’écoute, qui menacent l’ensemble des libertés civiles, on se demande si la communauté internationale a déployé suffisamment d’efforts pour contrer le terrorisme. Ce faisant, on espère pousser à plus de raison et peut-être même à l’autocritique les catégories hésitant à cautionner les mesures sécuritaires rigoureuses citées plus haut à cause de la limitation des libertés publiques qu’elles entraînent.
 
En bref, les Etats et forces qui continuent à privilégier le recours à la guerre face au terrorisme afin d’imposer leur ordre du jour politique et stratégique propre, tentent, à l’instar du président Bush à Washington, d’acculer leurs contradicteurs en leur imputant implicitement la responsabilité de la propagation de la violence du fait qu’ils ne souscrivent pas à l’usage de tous les procédés et moyens réclamés par le pouvoir pour être investis dans sa bataille contre la violence. Si leurs manœuvres réussissent il ne faudra pas longtemps avant que le monde entier ne bascule sous la tutelle de régimes policiers ne songeant qu’à restaurer le pouvoir de la bureaucratie sous prétexte de faire front à la violence. Il ne s’agit pas là d’un danger probable mais d’un mal en incubation, d’autant plus que c’est l’Etat le plus grand qui en propage les germes dont il use comme bouclier pour parer à toutes les critiques dirigées contre sa politique d’aventurisme désastreux au Moyen-Orient, dans le Caucase et autres régions du monde.
 
Or, jamais le monde n’a connu de plus grande extension de la violence que depuis la promotion de la doctrine exhortant à la guerre contre le terrorisme à l’échelle planétaire. Une évaluation s’impose, à savoir si ce n’est pas cette doctrine elle-même et les stratégies qu’elle a impliquées qui sont responsables de l’extension du cercle de la violence plutôt que l’insuffisance des moyens déployés pour la contrer ou que l’hésitation d’une partie de l’opinion publique à cautionner ces moyens. Même qu’il n’est pas excessif de dire que l’élargissement du cercle de la violence prouve bien plus l’échec cuisant de la doctrine de la guerre mondiale contre le terrorisme qu’il ne confirme l’insuffisance des moyens mobilisés à son service. Une telle extension aurait été inimaginable si la communauté internationale s’était donné les moyens de résorber les problèmes internationaux générant la violence plutôt que de cautionner les efforts de guerre et d’éluder les vraies questions. Pourtant même à ce niveau, un tel échec était difficilement prévisible n’étaient les objectifs politiques fixés, lesquels n’avaient aucun rapport, de près ou de loin, avec l’anéantissement du terrorisme.
 
Ceci pour dire que dès le départ, derrière la guerre mondiale contre le terrorisme se dissimulaient divers ordres du jour convergeant tous vers l’objectif des forces mondiales hégémoniques qui cherchaient à monopoliser l’initiative aux dépens des espoirs de changement et de transformation positive conformes à l’intérêt des peuples et couches démunies. Cette entreprise avait débuté en 1998, avec l’organisation à Charm El-Cheikh, de la première conférence internationale contre le terrorisme qui se proposait de crédibiliser les politiques expansionnistes d’Israël, de l’aider à isoler le peuple palestinien, à briser sa volonté et son moral afin de permettre à Tel-Aviv de conserver puis d’annexer les territoires occupés. Par la suite, cette guerre est devenue la couverture théorique et idéologique justifiant les politiques américaines de suprématie, au Moyen-Orient notamment, avant de se transformer en pivot et en ordre du jour principal de la politique internationale, dans un contexte où l’instrumentalisation de la guerre contre le terrorisme devenait l’option de tous les régimes en place pour esquiver les problèmes internes et s’affranchir des responsabilités.
 
Que la guerre contre le terrorisme ait en fait servi à développer le terrorisme s’explique dans la mesure où les peuples exposés à la menace, ou comme en Palestine et en Irak, exposés à l’anéantissement national et au dépérissement, font face à un défi jamais connu auparavant - celui de la mobilisation de l’ensemble de l’opinion internationale contre leurs droits et, au-delà, celui de la justification des politiques adoptées par les forces violant ces droits. Jamais contrainte colonialiste n’a joui d’une période de grâce plus longue ni d’une adhésion plus grande quant aux politiques américaines explicitement colonialistes au Moyen-Orient, dans le Caucase et en Afrique, qu’au cours des deux dernières décennies. Jamais non plus Israël n’a connu de conjoncture plus favorable pour étendre ses colonies, renforcer sa présence dans les territoires palestiniens et syriens occupés et bafouer les intérêts des peuples, qu’au cours des vingt ans passés.
 
Toutefois, ce ne sont pas uniquement les grands Etats qui ont fait emploi de la guerre contre le terrorisme pour restaurer leur contrôle et récupérer l’initiative dans les zones d’influence qui commençaient à leur échapper ; les régimes oligarchiques arabes et autres ont usé du même prétexte et en usent toujours pour renforcer leur contrôle interne, boucher l’horizon des réformes démocratiques et renforcer la poigne d’un petit nombre de personnes à l’appétit féroce sur les ressources comme sur le destin de leurs peuples.
 
Et ainsi la guerre contre le terrorisme s’est transformée en une enseigne masquant la guerre ouverte contre les peuples dans le monde entier, contre la liberté, les intérêts et le futur de leurs individus. Elle sert de couverture pour dissimuler le monopole des décisions, le pillage des Etats, la marginalisation des sociétés, l’éclosion de mafias internationales qui se concertent derrière le dos des peuples et à leurs dépens, dissimulant le troc d’intérêts et l’échange de services sous des devises et discours propagandistes onctueux. Une telle situation ne pouvait aboutir qu’à une plus grande dégradation des conditions de vie des peuples avec l’aggravation de l’insécurité individuelle, la recrudescence des mesures répressives, des contraintes et enlèvements, l’intensification des phénomènes de pauvreté et du chômage, la transgression des lois et le rétrécissement du champ optionnel pour tous les habitants.
 
Cette situation n’a pas seulement créé des conditions plus favorables à l’embrigadement d’une jeunesse privée d’horizons et d’espoir, cherchant une issue après la faillite de tous les moyens économiques y compris ceux tablant sur l’émigration vers les pays riches et les chances de travail dans les pays du Golfe et en Europe, mais elle a aussi fourni davantage de justifications à la logique de la violence et de sa cause. Autant les mesures de sécurité arbitraires - dont les incarnations les plus éloquentes en sont les camps de détention de Guantanamo et d’Abou Ghraib, les politiques du siège imposé au peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie, l’harcèlement des activistes politiques et civils dans la plupart des Etats arabes, pour des raisons dérisoires ou même sans raison - ont détruit la crédibilité des systèmes politiques et les solutions fondées sur le respect de l’autre, les valeurs de justice et d’égalité, le respect minutieux des lois, autant la profanation de ces mêmes valeurs et lois de la part des groupes terroristes est devenue chose habituelle et acceptable aux yeux de larges parts de l’opinion et a justifié aux yeux de nombreux jeunes chômeurs et révoltés l’emprunt de la voie du crime, de l’action illégale et même terroriste.
 
C’est pour cela qu’il n’est pas étrange que la guerre mondiale déclarée au terrorisme soit la cause première de la propagation de la violence et du terrorisme dans la mesure où cette guerre était en fait dirigée contre l’indépendance, la souveraineté, la liberté des peuples et l’exercice de leurs droits. S’il est impossible à n’importe quelle personne raisonnable de ne pas condamner les actions terroristes, il est également impensable de ne pas condamner pour le même crime et plus sévèrement encore ceux qui, par leurs politiques hostiles et l’indifférence outrancière affichée à l’égard des intérêts des gens, de leurs droits et de leurs sentiments, ont transformé et continuent de transformer les jeunes du Moyen-Orient eux-même en hors-la-loi et certains en criminels.

 
Burhan Ghalioun est professeur de sociologie politique à la Sorbonne nouvelle Paris III. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur la société et la politique du monde arabe, il est l’une des figures intellectuelles les plus engagées dans le mouvement de démocratisation de la Syrie et du monde arabe.
 
Burhan Ghalioun
9 mai 2007 - Al-Ittihad - Publié sur le blog du Pr. Burhan Ghalioun - Traduit de l’arabe par M.A.




Le bonheur à deux
 Héba Qotb est l'une des pionnières de la sexologie en Egypte, à qui incombe le rôle de briser le tabou des relations intimes. Rebelle et réservée, elle concilie habilement les antagonismes. 
La thérapeute du logis
 
« Je n'aime pas les eaux stagnantes et je suis fascinée par les flots. Puisque nous sommes arrivés sur terre, il ne faut pas rester les bras croisés et attendre qu'un changement tombe du ciel ». Héba Qotb résume ainsi sa manière de voir les choses. La jeune lycéenne qui refusait autrefois que les garçons fassent la loi dans la cour de son école, est devenue l'une des premières sexologues féminins en Egypte. Détentrice à 37 ans d'un magistère et de deux doctorats, son style vestimentaire classique et assez élégant reflète le sérieux de son caractère. Ses yeux pétillent chaque fois que l'on évoque son travail, lequel constitue pour elle l'objectif d'une vie. Car c'est l'une des rares femmes ayant pris la responsabilité de briser le tabou sexuel qui prévaut en Egypte. Elle collabore d'ailleurs avec d'autres afin de divulguer une culture sexuelle et corriger certaines notions faussées. « Il est temps d'aborder cette question longuement gardée sous silence. Elle constituait une zone d'ombre que nul n'osait approcher, bien qu'elle soit vitale », dit Héba Qotb. Son téléphone portable ne cesse de sonner, les demandes de consultations affluent. Par courrier électronique, elle reçoit chaque jour des centaines d'appels au secours.
Ses articles dans les magazines hebdomadaires Al-Ahram Al-Arabi et Koll Al-Nass sont très attendus. Elle entre également en contact direct avec les jeunes à travers le premier magazine électronique du genre, Boss we toll (Jette un coup d'oil), afin de fournir une pure information scientifique. Ce, sans oublier les tournées effectuées dans nombre de pays arabes, lui attribuant une renommée régionale.
En préparant une thèse de doctorat en médecine légale, Héba Qotb a dû examiner de près les affaires de viols et s'est alors rendu compte du vide énorme qui caractérise les études sur la sexualité. Pour avoir plus de détails sur la vie intime des Egyptiens, cette jeune femme voilée a eu recours à des références islamiques et médicales très diversifiées. Des lectures sur la charia (loi islamique) ont été inévitables pour mieux connaître les droits des deux sexes dans la relation intime. Surprise ! Elle découvre que ses connaissances sur la vie sexuelle sont très modestes. Beaucoup d'informations lui manquaient. La tradition joue en effet le beau rôle dans la déformation des connaissances en la matière. « Certaines coutumes nocives, notamment l'excision, provoquent la frigidité des femmes. Pourtant, le droit de la femme à la jouissance sexuelle est garanti par la charia alors que la tradition ne fait d'elle qu'un objet de satisfaction pour son partenaire. Par exemple, les gouttes de sang, signe du dépucelage pour les Orientaux, n'est pas la seule preuve de l'honneur de la fille. Parfois, avec un hymen élastique, la jeune mariée est injustement condamnée par son entourage », précise la sexologue, soulignant les méfaits des préjugés sur la vie du couple. « Les parents insistent parfois à intervenir dans les moindres détails de la nuit de noces. De quoi engendrer une ambiance électrique et rendre le premier rapport difficile ». Et d'ajouter : « Je me suis posé la question : comment puis-je être médecin alors que j'ignore beaucoup de choses là-dessus ? ».
La quête commence alors. Il fallait trouver une université acceptant qu'elle suive ses études dans ce domaine par correspondance, car en tant que mère de trois filles et enseignante à la faculté de médecine de l'Université du Caire, elle ne pouvait se rendre à l'étranger. Seules sept universités octroyaient ce degré. Et Héba Qotb choisit l'Université de Floride, où elle travaille actuellement en tant que consultante en thérapie sexuelle et éducation. Elle est en outre membre de l'Académie américaine, Clinical Sexologists.
Aujourd'hui, la clinique de Héba Qotb fait office d'une sorte de Mecque. Nombreux sont ceux qui viennent demander son aide, en toute discrétion. Ils viennent remédier à un problème déjà existant ou améliorer leurs performances pour éviter les infidélités conjugales. « J'organise quatre stages pour enseigner l'harmonie sexuelle. Le premier à l'attention des personnes qui s'apprêtent à se marier, visant à leur donner une idée générale sur le sexe. Le deuxième s'adresse aux adolescents afin de leur donner les bonnes informations. Le troisième concerne les femmes mariées depuis longtemps et qui souffrent de monotonie dans la relation intime. Et enfin, un quatrième stage vise à former des spécialistes chargés de répondre aux interrogations des gens via des numéros gratuits ».
Mais devenir sexologue dans une société égyptienne très conservatrice n'est pas chose facile. Les gens n'ont pas l'habitude de recourir à ce genre de service connu en Occident depuis plus de 50 ans. Plusieurs hésitent à consulter un spécialiste et s'ils le font, ils réclament de le faire sous le sceau du secret. Sur ce, le Dr Héba Qotb reçoit ses patients, sur rendez-vous ; ils appartiennent majoritairement à un certain rang social, d'où une antichambre quasiment vide la plupart du temps.
Elle est en fait parfaitement consciente de l'ampleur des problèmes sexuels à même de séparer les couples, en silence. Et montre du doigt une tradition stérile et une culture « malade ». « C'est la charia, que beaucoup d'Egyptiens respectent énormément, qui est mon arme de défense. Elle s'avère plus puissante que la tradition lorsqu'il s'agit de convaincre et de lutter contre certaines mauvaises habitudes ».
A travers ses lectures de la charia, elle a découvert que le Coran et les hadiths ont abordé les moindres détails de la relation intime du couple. Les propos du prophète étaient très explicites à cet égard. « Je me suis sentie très fière de ma religion, familière de la sexologie depuis plus de 14 siècles alors que l'Occident ne l'a connue qu'il y a 50 ans ». Elle se tait un moment pour réfléchir. Plusieurs détails lui viennent à l'esprit. « Je me souviens du jour où je suis allée aux Etats-Unis pour passer un examen préliminaire à la thèse ; chaque candidat devait parler pendant 10 minutes sur un sujet de son choix relatif à la relation sexuelle. C'était une table ronde. Dès que j'ai évoqué le sexe en islam, le comité a été très attentif et m'a accordé un temps supplémentaire pour m'exprimer. Le lendemain, tous les candidats devaient passer un autre examen, moi seule en étais dispensée ». D'abord prise de panique, elle apprend ensuite que le comité estime qu'elle a un niveau supérieur aux autres candidats et qu'elle pouvait passer directement à la thèse. « J'ai tout de suite voulu commencer la thèse sur le sujet qui me tenait à cour : la relation sexuelle dans l'islam ».
Le voile qui couvre ses cheveux est en effet loin de voiler sa force tranquille. Cette force qui la marquait depuis sa jeunesse et qui transparaît à travers sa douceur et son sens de l'humour, exacerbé par une éducation très ouverte. Car la petite Héba avait toujours son mot à dire. Elève du Lycée français, elle se comportait souvent en leader parmi ses camarades. Et lorsqu'une bataille se déclenchait dans sa classe mixte, les fillettes demandaient son aide. « Je pratiquais le karaté et lorsque l'une de mes collègues appelait au secours car un garçon l'agaçait, je ne tardais pas à battre ce dernier, lui infligeant une bonne leçon. Je voulais prouver que la fille pouvait être l'égale du garçon, même quand il s'agit de muscles ».
Fille du peintre Gamal Qotb, elle a vécu dans une maison qui n'était qu'un large atelier où l'on organisait régulièrement un salon culturel. Ainsi, dès l'âge de 7 ans, elle a fréquenté la majorité des intellectuels de l'époque tels Youssef Al-Sébaï, Ihsane Abdel-Qoddous, Youssef Idriss et Naguib Mahfouz. Son père illustrait les couvertures de toutes leurs ouvres. « Même si parfois je ne comprenais pas ce qu'ils disaient vu mon jeune âge, j'insistais à assister à leurs rencontres pour apprendre. Plus tard, je commentais chacune de leurs réunions, dans des discussions interminables avec mon père ». Duranla Foire du livre, la maison Qotb se transformait en un grand salon accueillant les intellectuels de tout le monde arabe, notamment ceux en provenance du Liban tels Mounir Baalbaki, auteur du dictionnaire Al-Mawrid, et Jabbour Abdel-Nour, auteur d'Al-Manhal.
Héba a appris ainsi à être une femme rebelle. Outre cette ouverture d'esprit, elle a hérité des doigts de son père. Des doigts longs, agiles et effilés qui la destinaient à faire carrière de chirurgienne et à jouer au piano. « J'aime jouer au piano, lire, nager et surtout accomplir mes tâches de mère. Car ma propre mère, également artiste, avait préféré se consacrer à sa vie de famille ».
Son agenda surchargé, ses voyages à l'étranger et son travail universitaire lui laissent quand même le temps de rêver. Son mari, également médecin, rêve avec elle. Le corps humain représente pour tous les deux une matière d'étude scientifique, aucunement objet d'embarras. Pour ce, son époux ne lui a posé aucun problème, ne se dressant guère contre ses aspirations. « Mon ambition n'a pas de limites. Je veux laisser une trace, changer, inculquer aux gens une culture sexuelle comme il faut, dans l'ultime but de rendre la vie des couples plus gaie. Car j'ai l'impression que la joie conjugale s'évapore. Je veux apprendre aux gens que la jouissance est accessible s'il y a une satisfaction psychique et un désir de combler son partenaire ». L'homme doit comprendre que vu la nature cyclique et émotionnelle de la femme, elle peut parfois ne pas avoir envie de passer à l'acte. La spécialiste ne peut s'empêcher de donner la prescription suivante : le bonheur à deux.
Dina Darwich
 
 
 
 
Despotic secularism
It is true that in history, secular values have converged with tolerance and democratisation. But it hasn't been Turkey's experience.

Soumaya Ghannoushi

 
 
 
A few months ago, I wrote an article on the dangers posed by dogmatic forms of secularism, for which the editor chose the rather provocative title "the sickness of secularism". The response was a flood of comments ranging from charges of "obscurantism", "crazed religionism" and "hatred of modernity", to accusations of being a "reason hater" and a "friend of fanaticism and totalitarianism".
Recent events in Turkey have, however, confirmed the soundness of much of what was expressed in that piece, in my eyes. I am now more convinced than ever that there is no secularism, per se, ever associated with democracy, openness, tolerance and other lofty political values, and no religion, per se, ever linked to intolerance, irrationality, violence, fanaticism and all that is deficient and disturbing. Neither has a monopoly over virtue or evil. Secularism may be allied to repression and despotism; religion to democratisation and openness. In Turkey today, the generals, secularism's self-appointed "absolute guardians", are the ones threatening to suspend the democratic process and overthrow the elected government and the Islamist-rooted AKP government the one defending democracy and pluralism, and appealing to the nation to uphold them.
These recent events have brought chilling echoes of Turkey's recent history, which saw its generals intervene four times to overthrow its elected governments, in defence of secularism and Kemalism.
The first such coup, led by General Cemal Gursel on May 27 1960, ousted president Celal Bayar, removed the cabinet from power, dissolved parliament and dramatically culminated in the execution of the prime minister, Adnan Menderes. The many charges levelled at Menderes and his government included the relaxation of laws restricting the role of Islam and minorities in public. The two following coups were staged in 1971 and 1980, against the Demirel-led governments. The last, commonly described as a "soft coup", took place in 1997, when the military forced Prime Minister Necmettin Erbakan out of power, sending tanks into the streets to "protect the republic's secularist heritage". And if it were not for fear of international isolation, loss of vital foreign investment and damage to the country's bid for EU membership, the army would no doubt have added another to its long list of coups by now.
When secularism becomes an ally of the military institution and its generals, it turns into a vehicle for violence and coercion. Despotism is a complex structure, capable of exploiting all ideology, religious or secular, for cover and legitimation. The generals would not be expected to admit that their actions are motivated by concern over the loss of privileges enjoyed since the birth of the Kemalist republic. They thus conveniently hide behind the facade of defending secularism and the values of the republic. What the Turkish generals have done for the last few decades - and what the Jacobins and the "sans culottes" in France, and Stalin in the Soviet Union did before them - was to turn secularity from a procedural system, based on separation of state and religious institutions, into a closed dogma, armed with the state's apparatus and instruments of violence.
According to most political thinkers, secularity is a generator of social cohesion and builder of political consensus. This has not been Turkey's experience, however. Its coercive brand of secularism has only deepened polarisation along religious and ethnic lines in the country, setting the state against civil society. Turkey is many societies within one, each with its own discourse and separate legitimacy. Instead of acting as the bridge between these isolated spheres, the state has fostered schism and fragmentation, pitting secularist against religious, Turk against Kurd, "enlightened vanguard" against masses.
To ensure survival in the absence of national consensus, Turkish secularism has had to protect itself, with the army as its means of coercion. For decades, Turkish political life has been plagued by two strategies at loggerheads: a state representing the will of the generals, versus one representating the popular will. Perhaps if the Erdogan government is to be credited with anything, it is with helping to narrow the gulf between the state and civil society. In an extraordinary twist to the unfolding drama, the prime minister proposed amending the constitution to allow the president to be elected by popular vote. Outwitting the generals, he declared: "If we cannot get the parliament to choose a president, we will take this subject to the people and we will find a way to open presidential elections to our people." The amendment would help curb the military institution's authority over the state, helping redress the balance in favour of society and its elected government. In a telling statement, delivered at the onset of the current crisis, his government's spokesman infuriated the generals by saying that: "the army is at the service of government, not above it." The crisis is no longer just about who is elected president. It is about who will rule Turkey.
It is undoubtedly true that in many historical instances, secularity has converged with tolerance and democratisation. Indeed, one could not possibly imagine Europe's achievements in the last three centuries without the secularisation process that dismantled ecclesiastical authority and freed the civil state from its grip. But this is by no means a necessary, absolute, or universal rule. Turkey's modern history testifies to this fact.
Two models seem to have ended in failure in the Muslim world. One is based on top-down secularism, the other on top-down Islamism. Turkey is the embodiment of the first, Iran of the second. Both states dictate their ideologies to their citizens, interfering even in the most personal aspects of their lives, such as dress. Secular intervention forces a woman to bear her hair in the first; its religious sibling to cover it in the second. Both are repressive in varying degrees, both have generated tensions within sectors of their societies opposed to official state ideology. Neither represents a model worthy of emulation in the region, or capable of delivering it of its many crises.
The way out of the deadlock, it seems, lies neither in one or the other but in a neutral, non-interventionist state. For purging the state of its totalitarian tendencies begins with the humbling recognition that it is only a set of institutions and procedures, designed to adminster citizens' affairs and attend to their needs. It is neither the representative of God on earth, nor the incarnation of absolute reason. In its hands are neither the keys of people's salvation, nor those of their enlightenment.
 
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Europe's Islamic self
The boundaries of western identity are not neutral, they are constructed by culture and politics and deliberately exclude Islam's contribution.

Soumaya Ghannoushi

"Identity is oneness in substance," Aristotle tells us, meaning it is given, permanent and unalterable. To a large extent, this definition of identity still governs Europe's consciousness. This is particularly so since the 17th century, with the end of wars of religion, the emergence of the European state system, the gradual secularisation of governments and the establishment of capitalism. Alongside these, the decline of the Ottoman empire and the new technological developments in shipping and weaponry that paved the way for overseas expansion and colonialism, meant that a rising Europe embarked on a quest to assert its uniqueness and purity. The guiding question in this search for identity was: What is it that Europe has which other cultures and countries lack? What is the source of its singularity, of its triumph over other nations?
Philosophers, clergymen, statesmen, travellers, artists and writers all mobilised to define the secrets of this uniqueness. Some, such as Kant and Hegel traced it to Christianity and the Hellenistic Greek tradition. Some, such as Montesquieu (and later Marx and Engels) to Europe's socio-political order; others like Weber referred it to its economic system. To all, Europe was the seat of reason and order, the realm of freedom and subjectivity.
Although modernity's "grand narratives" have been severely battered by post-modernity's hammer, attacking its faith in the universal, given, meta-historical and timeless, these categories have remained central to the west's self-definition. Its discourse of identity is still largely dominated by the belief in the peculiarity, superiority and universality of its values, of which Fukuyama's cry of the end of history is a pertinent example. Humanity has reached the pinnacle of its progress with the American liberal model. It is the ultimate embodiment of rationality, nothing less than the incarnation of history's spirit.
The truth, however, is that this pure, absolute and uniform identity which Europe - and later the west - has constructed for itself, along with its manufactured history, with its metamorphoses from the Greek, to the medieval Christian, to the modern, is little more than myth and illusion. The "west", as it conceives of itself, is a gigantic lie. Although the Greek Hellenistic and the Christian traditions were undoubtedly vital in the west's evolution, so too were other elements from which it has sought to distance itself and assert its difference.
At the forefront of these expelled forefathers, these banished ancestors, is the Islamic. It is the missing link in Europe's self-narrative, occupying the imaginary vacuum it likes to refer to as "the dark ages". By all accounts, this period in Europe's history is worthy of its association with darkness and decadence, with its superstitions, waves of persecution and bouts of plague. But European history is not world history. When compared with Baghdad, wrote historian Z Oldenbourg: "Paris, Mainz, London and Milan, were not even like modern provincial cities compared to a capital. They were little better than African villages or townships." This idea does not stand up within the entire European context. When London was little more than a collection of huts built along the banks of a muddy river, a few hundreds of miles away, Cordoba, Granada and Seville were vibrant, flourishing metropolises which gave the continent its first universities, street lights, pavements, sewage systems, windmills and public parks.
A balanced conception of identity largely depends on a profound reading of history, one that avoids reductionism, superficiality, glorification or vilification. The outcome of this revision process is a recognition that the perceived "other" is in reality intrinsic to the self. Without the gifts of Islamic civilisation in philosophy and astronomy, mathematics and physics, art and architecture, "modern" Europe would have been virtually impossible.
Try as it may to expel the Islamic factor from its constructed self, Europe cannot. It remains inhabited, haunted by it, both by direct intellectual and cultural influence and through negation and the desire to form an identity that is a series of contrasts, set against an imaginary Islam.

Neither can Europe refer to geography as a ground for self-definition. Far from being fixed, geographic frontiers change constantly, according to politics and power balances.
Until recently, eastern Europe was seen as lying outside the European framework, culturally tarnished by its prolonged encounter with the Ottomans and its briefer experience of socialism. And today, questions over whether Russia, Ukraine, Georgia and Turkey fall within Europe's borders or outside it still generate heated debate.
The parameters of identity are not neutral, pre-given or natural. They are enclosed by culture and politics. Europe is a cultural and political construct. If that were not the case, few would have questioned the "Europeanness" of former socialist orthodox Russia, or former Ottoman Muslim Turkey. And if Ukraine's Orange Revolution had reached the outcome desired by Europe without the intervention of Kremlin-backed counter-revolutionaries, it would have found itself only a few years away from full membership of the EU.
But the most striking instance of the shift of Europe's identity in the last few decades has been caused by immigration, which brought new races and religions into Europe's bosom. The dismantling of modern-day empires and economic constraints moved the relationship between metropolis and colony from the outside to the inside. Yesterday's colonials became today's immigrants. Indians, Algerians and other obscure colonial subjects made London and Paris their homes. From outsiders on the periphery of the empire in distant overseas colonies, they turned into outsiders on the periphery of capitals and industrial cities. Distant, alien Islam, in opposition to which Europe manufactured its identity, was now part of its national borders.
Many find these changes hard to swallow. To a large extent, this unease explains the rise of the far right and the deepening sense of identity crisis in countries such as France and in others in central and southern Europe. Time is needed before these countries come to terms with accelerating change, before Islam and Muslims are recognised as part of the fabric of European society and identity. No doubt it is easier to accept couscous and curry than it is to accept those who bring them in, along with their mosques, hijabs and beards, but it's only a matter of time.
حركة النهضة التونسية 26 سنة من الظهور السياسي: الزرع والحصاد
 
حاوره  الطاهر العبيدي / تونس أونلاين نت                                            
                                                              
تتوالى المناسبات والأعياد الوطنية، وتتعاقب السنوات وتتوارى الأعوام، والبعض هناك في السجون، محروما من اللقاء بالعائلة واستنشاق الحرية، والتخلص من صرير الأبواب الموصدة والقلاع المسيجة،  والبعض الآخر في المنافي يحملون في صدورهم جروح فقدان الأحبّة، والحرمان من العودة والتيمم بتراب الوطن، ليبقى الأفق السياسي التونسي ضبابيا تجاه ملف المساجين السياسيين، رماديا تجاه واقع الحريات، ممّا جعل البلد مشارا له بالأصابع.. لمحاولة الإيضاح والاستيضاح، طرحنا جملة من العناوين على الأستاذ محمد النوري، أحد قيادات النهضة في المهجر، والباحث الاقتصادي والخبير السابق بالجامعة العربية، لاستبيان رأيه حول: مسيرة حركة النهضة (النتائج / والإخفاقات)، الاقتصاد التونسي ( معجزة / أم ادعاء)، المصالحة ( خيار / أم سراب)، حركة 18 أكتوبر / ( رهان أم اضطرار)، وغيرها من النقاط الساخنة في هذا الحوار.
 
باعتبارك باحث اقتصادي و مناضل إسلامي في نفس الوقت، كيف تنظر إلى الوضع الاقتصادي والاجتماعي بالبلاد، وما مدى صحّة مقولة معجزة الاقتصاد التونسي، الذي يسوّق له كنموذج  ويتباهى به أمام دول الجوار، في مناخ العولمة وفي ظل الشراكة الأورومتوسطية؟ 
بسم الله والصلاة والسلام على رسول الله/ أشكركم على إتاحة هذه الفرصة للتحاور في قضايانا وهموم بلدنا،
بالنسبة للوضع الاقتصادي والاجتماعي  بتونس، يبدو من الضروري جدا تحييد هذا الأمر عن كل موقف أو توظيف سياسي لأي طرف كان، والابتعاد قدر الممكن عن منطق التهوين والتهويل معا، لأن في كلا الموقفين إضرارا بالحقيقة، وقفزا على الواقع ومسّا بمصلحة البلاد، فضلا على أنه لا يخدم أيّ هدف وطني نبيل على الإطلاق.
تونس حققت طيلة الخمسين سنة الماضية تقدّما اقتصاديا ملحوظا لا يمكن إغفاله أو تجاهله. حصل ذلك في مجالات عدّة مثل البنية التحتية والإدارة والخدمات والإنتاج والدخل الفردي والتعليم والصحة والتنمية البشرية بشكل عام حيث تحتل تونس المرتبة 87 من ضمن 177 دولة مصنفة وهي بالمناسبة مرتبة متوسطة ومتواضعة، ليست بالقياسية حتى يروّج البعض للمعجزة الاقتصادية ولا بالسلبية جدا حتى يحذر البعض الآخر من الكارثة!
مشكلة السياسة والسياسيين في تونس هي هنا!  عندما نخوض في قضايانا وهمومنا غير السياسية، الاقتصاد مثلا، غالبا ما نتناوله بخلفية سياسية بعيدة عن الموضوعية والدقة،  فيخيّل لغير المطلع على حقيقة الشأن التونسي وتعقيداته، عندما يستمع للخطاب الرسمي وبعض المروّجين له، أنه إزاء حالة استثنائية تقترب من المعجزة أو هي المعجزة ذاتها، فتتحول تونس بجرّة قلم عبر هذا الخطاب الدعائي إلى جنة اقتصادية أوٌ سويسرا إفريقية، ضاربا بعرض الحائط كل المعضلات الهيكلية المزمنة التي تنخر جسم الاقت
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10 juin 2007 7 10 /06 /juin /2007 17:59
 
 
Les droits de l’homme, l’État de droit protégeant les personnes et les biens, sont les principes  élémentaires permettant la liberté d’expression individuelle et collective, l’élection au suffrage universel, la distinction de la société et l’État aussi constituent des acquis démocratiques essentiels, qu’il s’agit de conquérir et puis surtout  de  défendre contre toutes les formes de dérives et d’usurpation qu’elles soient organisées ou pas. Ceci dit  la vigilance démocratique doit être un droit civique pratiqué par tout citoyen libre et en tout instant, d’où l’importance de la société civile et des organisations non gouvernementales ainsi que des médias libres , anticonformistes et indépendants de tout pouvoir, ceci dit dans notre effort à libérer notre pays, nous devons être attentifs à notre environnement  universel, et comprendre pour mieux  appréhender l’avenir, notre avenir tunisien qui j’espère sera exhaustifs et exaltant, l’exemple de beaucoup de  sociétés dites développées  ne s’en trouvent pas moins aujourd’hui confrontées à des faiblesses et des dérives internes qui érodent leur dynamique démocratique, doit être un exemple  et un mode de pensée et d’emploi, car ce domaine est un domaine de la plus haute importance .
Dans la tunisie dictatoriale d’aujourd’hui,  la politique demeure centrée sur des problèmes de gestion économico-maffieuse archaïque et clanique  sans vision structurée et véritable projet d’avenir, autant dire que le régime de ben Ali dure  par défaut, et parce qu’il n’y’a rien en face de lui. Les tenants de la dictature tunisienne et leurs affidés  surfent  sur une  demande népotique, clientéliste et marchande  qui semble de plus en plus difficile à cerner. Gestion et démagogie coexistent dans une société qui semble s’être déconnectée de l’histoire et peine à retrouver une autre dynamique que la fuite en avant par encore plus de répression et de criminalité. Et alors que les partis autorisés et structurés  pourraient être un outil central permettant d’éclairer les tunisiens sur les grandes questions qui déterminent leur présent et leur avenir commun, ils versent trop souvent dans le superficiel et le spectaculaire.
La société tunisienne est marquée depuis toujours  par l’expérience du totalitarisme. Elle a le plus grand mal à accepter l’ambivalence de son histoire antérieure  et à dégager clairement les acquis de son héritage. Dans le même temps, au sein de cette société, le soupçon systématique vis-à-vis de l’engagement politique et de tout ce qui, de près ou de loin, rappelle un principe quelconque d’autorité, s’est développé. Il existe également un sentiment d’insécurité, un mal être existentiel et social diffus dont témoignent la forte consommation d’alcool et le développement de la consommation des drogues dures.

 
 
 
Les déclarations d'intention, les positions affirmées, le choix des alliances, la transparences, le réalisme  sont vitaux et essentiels pour le bloc démocratique dans sa lutte contre la dictature, tout dans l'espace politique et démocratique tunisien doit être mis à plat sans aucune forfaiture tout cela doit être fait dans la sagesse et la clarté, sans cela et dans la durée, la dictature sera l'ultime recours et la seule référence de la masse tunisienne .Vivre dans l’omission de ces évidences laisse la voie libre aux plus lourds stéréotypes, amalgames, sophismes et présupposés clôturant la pensée et la création de la résistance et de l'opposition libre tunisienne ou ce qui en reste  mieux que ne le ferait la plus efficace des censures.
 
Il n’est évidemment pas question  de dicter la bonne manière de penser ou de parler ou de militer, pas plus que de dresser une liste des sites et des personnes interdites d'être comme c'est le cas, aujourd’hui,  pour certains  Torquemada de soi disant opposants tunisiens qui font dans la forfaiture et l'anathème, dans l'usure et les calculs claniques. Ne pas prétendre comme c'est le cas de beaucoup de tunisiens militants indépendant  connaître la bonne façon de militer, c'est tellement criant dans le marigot tunisien qu'il faut reconnaître et dire  qu’il y en a indéniablement de mauvaises.
 
Ce dramatique constat est dans l’ampleur et la gravité de leurs effets , entretien des préjugés et des politiques d'exclusion, racistes ; légitimation de l’oppression dite  sécuritaire par certains groupes  comme les femmes démocrates, quelques rouges-bruns qui ne sont pas revenus de  leur déculottées  du putsch du 7 novembre et qui se terrent comme des rats décomposés par leurs contradictions , euphémisation de nombreuses violences, notamment dictatoriales , occultation des questions dites « mineures » comme les islamistes ou les prisonniers politiques en général  ; triomphe du mépris des pauvres, des déshérités  de la  civilisations arabo-musulmane.
Le bloc démocratique tunisien est en situation d’échec. Nous sommes en situation d’échec et nous le resterons aussi longtemps que nous n’écouterons pas dans la transparence du bon sens, les tunisiens dans leur majorité amalgament la politique  au mensonge  au pire, et à un domaine réservé à ceux qui ont les moyens ,nous le resterons  et surtout si nous ne faisons pas notre examen de conscience, nous qui sommes plus ou moins ramollis dans le confort de nos certitudes, nous qui méprisons toute forme de réalisme et de pragmatisme, il ne s’agit pas de compromis et de reniement , ni de compromissions  et de politique politicienne, il s’agit juste de bon sens  et d’intégrité, aussi longtemps que nos attitudes seront bornés  par la démagogie et l’illusion de la légitimité virtuelle  d’un militantisme sans aucune véritable assise populaire mobilisatrice et engagée par la preuve, nous resterons dans  l’échec. Nous resterons dans l’échec tant que les tunisiens ne nous écouterons pas dans cette cacophonie perverse et sans nom qui se veut représentativité politique.
Il est évident qu’à tous les niveaux, nous nous devons avant tout d’accroître l'implication et la participation des tunisiens dans le débat politique et la prise de décisions qui s'en suivra d’une manière ou d’une autre, et qui  déstabilisera les habitudes et pas seulement de la dictature, c’est bien sûr un risque à courir  pour certaines impostures, mais cela aura le mérite de clarifier les choses et de donner une visibilité à l’opposition démocratique qui sera indiscutable. Nous avons les moyens d'interactivité des différents médias, internet, presse, messages téléphoniques, chat, etc...dont les leaders  démocrates tunisiens s’en servent si mal aujourd’hui par manque de volonté, par peur de la confrontation avec la réalité du tunisien,  par suffisance et intériorité à certaines fixations négatives, nous avons ces  moyens qui  peuvent être organisées sans être aseptisés par les ego des uns et des autres, les intolérances et par, touts sortes de contrôlés à commencer par ceux de plus en plus sophistiqué de la dictature, et ces outils ont forcément une vocation démocratique, ils peuvent sans aucun problème majeur ou insurmontable assurer  la transparence bijective entre les tunisiens  profanes  et les  militants organisés autour  d’un minimum vital qui repoussera les interférences et les complots du régime, un régime absurde  qui comme ses semblables de par le monde, et depuis toujours, est sur la brèche pour diviser et régner. Il s’agit de porter une parole particulière de toutes les catégories de tunisiens (les gens du quartier, les partisans de telle opinion, les salariés, les usagers, les consommateurs, etc.)
Confronter ses idées  aux autres acteurs de la vie publique, à notre niveau et par les moyens que nous disposons il est possible d’engager une dynamique qui  actualise l’idéal de la démocratie et révèle la possibilité d’un vivre-ensemble démocratique d’un type nouveau. Car il ne faut pas se faire d’illusion, c’est bien chez les démocrates tunisiens que s’opère lentement mais sûrement le déclin du politique dans les processus de régulation qui réactive le discours sur la démocratie. Celle-ci doit redevenir une référence partagée parce qu’elle est considérée comme la « plus démocratique » dans le sens où l’impulsion y vient des tunisiens et non des élites enfermés dans leurs tour d’ivoire, pour ne pas dire dans la claustrophobie de leurs ghettos.
La construction de la démocratie doit trouver  ses marques face à la participation politique, militante, au sens de la démocratie représentative au niveau des moyens de lutte à notre disposition, les uns comme les autres, ceux qui acceptent les règles démocratiques, les canaux de la démocratie représentative doivent assumer  leur fonction de sélection et de hiérarchisation des demandes sociales dans une cohérence et des règles acceptés si nous voulons avoir une chance de mettre à mal la dictature. Les titulaires du « pouvoir » dans le bloc démocratique tunisien ont « dépossédé » parce qu’ignoré le peuple dans toute forme de stratégie, il ne suffit pas de produire des articles et des communiqués, il s’agit de convaincre, de conquérir les esprits et d’aller au charbon, il ne s’agit pas  de fignoler des comportements immoraux avec les atermoiements de la dictature, mais d’organiser la lutte sur tous les fronts  de sa démesure.
La démocratie est pour la plus part des tunisiens dans l’attente  une valeur spirituelle ,elle doit par conséquent  échapper  à l’enfermement des procédures ,en Tunisie de nouveaux champs s’ouvrent pour la politique et la démocratie, il est temps de  s’engager sur des questions de sens à l’heure où fleurit mondialisation sous toutes ses formes et où des expérimentations sont à l’ordre du jour
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