Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

10 juin 2007 7 10 /06 /juin /2007 18:07
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
 

En Palestine occupée on peut observer depuis un demi-siècle les formes modernes d'un génocide commis tranquillement, avec un aplomb hallucinant, au vu et au su de tout le monde : massacres par bombardement de populations civiles, enfants tués ou estropiés par des snipers, démolition de maisons, rationnement de l'eau, empêchement d'accéder aux soins et à l'école, puits bouchés, oliviers arrachés, usines, ateliers et champs démolis, production d'électricité détruite, tuyaux d'écoulement d'eaux détruits, stress continuel par drones volant la nuit, avions passant le mur du son tous les jours, tortures, disparitions, kidnappings, punitions collectives, chantage, famine organisée par l'occupant. Plus de dix mille prisonniers croupissent dans les prisons sionistes, dont de nombreuses femmes et beaucoup d'enfants. Et pendant ce temps , la construction du Mur de la honte avance, la colonisation de la Cisjordanie se poursuit, les check-points prolifèrent et ... le bourreau sioniste continue impunément à jouer les victimes, avec la complicité active de la " Communauté internationale ", en premier lieu USA et Union européenne.
 
 
 
* Nous exigeons la reconnaissance du gouvernement palestinien, élu démocratiquement, par la France et l'Europe qui doivent établir des relations diplomatiques avec lui. * Nous exigeons que l'Union européenne rétablisse les aides financières au gouvernement palestinien qui ne sont qu'une petite réparation pour les malheurs infligés à la Palestine par cette même Europe - afin de freiner la famine qui sévit en Palestine et décime une des populations les plus fragilisées de la planète.
* Nous exigeons que le Conseil de Sécurité, si prompt à déclarer sans aucune raison valable la guerre à l'Irak, sanctionne les massacres quotidiens en Palestine.
* Nous nous prononçons toujours pour une Palestine, plurielle, multiculturelle et multiconfessionnelle, pour tous ceux qui aiment cette terre, de la Méditerranée au Jourdain. Venez en débattre avec nous !
Palestine - un seul État pour tous " Une personne, une voix "
Alliance zapatiste de libération sociale http://azls.blogspot.com
Association entre la plume et l'enclume
Association pour un seul État démocratique en Palestine/Israël
Collectif Cheikh Yassine La Pierre et l'Olivier
 
http://bp1.blogger.com/_uZTNVdbG1YE/RlaiJo7_mfI/AAAAAAAAA8E/Xaa8DaI-u3A/s320/Gilad_Atzmon_4_by_BenHeine.jpgpar Gilad Atzmon , 22 mai 2007

Les penseurs idéologiques et politiques ont coutume de commencer leur tâche en définissant le sujet de leur raisonnement. On peut présumer qu’ils en sont parvenus à leurs conclusions à travers le processus intellectuel de la déduction et de la recherche catégorielle. Voici quelque citations (dévastatrices) qui illustrent ce que certains pionniers de l’idéologie sioniste avaient à dire sur leurs frères, ceux pour lesquels ils étaient en train de développer un projet nationaliste fondé sur la philosophie de l’identité ethnique et raciale :

«Le Juif est une caricature, à la fois physique et spirituelle, d’un être humain normal et naturel. En tant qu’individu dans la société, il se révolte et rejette le joug des obligations sociales, il ne connaît ni ordre ni discipline. » (Our Shomer “Weltanschauung”, Hashomer Hatzair Décembre 1936, p.26. Cité par Lenni Brenner [1])
«C’est un fait indéniable que les Juifs sont collectivement malsains et névrosés. Ces Juifs professionnels qui, piqués au vif, nient avec indignation cette vérité, sont les plus grands ennemis de leur race, car cela les conduit à rechercher des fausses solutions ou au mieux des palliatifs
(Ben Frommer, The Significance of a Jewish State, Jewish Call, Shanghai, Mai 1935, p.10. Cité Lenni Brenner [2])
«L’esprit d’entreprise du juif est irrépressible. Il refuse de rester un prolétaire. Il veut saisir la moindre occasion de gravir un échelon de l’échelle sociale. » (The Economic Development of the Jewish People, Ber Borochov, 1916 [3])
« Le Juif émancipé n’est pas sûr de lui dans ses relations avec ses semblables, timide avec les étrangers, suspicieux à l’égard même des sentiments secrets de ses amis. Ses meilleures capacités s’épuisent dans la suppression, ou au moins dans l’occultation malaisée de son propre caractère réel. Car il craint que ce caractère ne soit reconnu comme juif, et il n’a jamais la satisfaction de se montrer tel qu’il est, avec toutes ses pensées et sentiments. Il devient intérieurement un estropié et extérieurement irréel, prompt pour cela à toujours ridiculiser et haïr tout homme de sentiments plus élevés, comme tout ce qui est irréel. Généralement, les Juifs d’Europe occidentale souffrent de cela et cherchent à l’atténuer. Ils ne sont plus en possession de la croyance qui donne la patience nécessaire pour supporter la souffrance, car ils voient là la volonté d’un Dieu qui les châtie mais ne les aime pas . »(Max Nordau, , Adresse au Premier Congrès sioniste, 1897 [4])

Les premiers idéologues sionistes ne prenaient pas de gants quand ils parlaient de leurs frères juifs de la Diaspora. Ber Borochov diagnostiquait avec éloquence les tendances non-prolétariennes inhérentes aux Juifs. Max Nordau n’était pas avare de mots pour décrire ce qu’il voyait comme une incompétence sociale intrinsèque chez les Juifs d’après l’émancipation. Aux yeux d’ Hashomer Hatzair, le Juif en Diaspora n’est qu’une caricature et pour Ben Frommer, ce n’est rien moins qu’une névrose à laquelle nous avons affaire. Apparemment, les premiers sionistes étaient plutôt audacieux dans leurs raisonnements sur les conditions sociales de leurs frères. Mais ils étaient optimistes, croyant d’une manière ou d’une autre qu’un « nouveau commencement » pourrait guérir le juif émancipé de ce qui leur semblait être un sort « honteux . Ils croyaient en un «retour à la maison » de tous les Juifs du monde, convaincus qu’ainsi les Juifs seraient guéris de leurs symptômes.
Dans un article publié juste après le premier Congrès sioniste (1897) Ahad Ha'Am, sans doute le plus éminent polémiste de l’époque, écrivait : “le Congrès a signifié ceci : que pour échapper à tous ces troubles (les symptômes anti-sociaux juifs tels que décrits par Nordau), il est nécessaire d’établir un État juif.” [5]
Inspirés qu’ils étaient par les idéologies du XIXème siècle – nationalisme, marxisme, premier romantisme, darwinisme et Philosophie de la Vie(Lebensphilosophie) - , les premiers sionistes prêchaient en faveur de la création d’un lien entre le Juif et sa terre. Naïvement, ils croyaient que l’amour de la terre, de l’agriculture et de la nature transformeraient le juif émancipé en un être humain ordinaire. Les premiers sionistes prédisaient que le sionisme créerait une nouvelle forme de judéité, dans laquelle les juifs pourraient s’aimer eux-mêmes tels qu’ils étaient plutôt que tels qu’ils prétendaient être. Tandis que les socialistes parmi eux parlaient d’un nouvel engagement dans l’idéologie de la classe ouvrière (Berl Kazanelson, Borochov, A.D. Gordon), ceux de droite (Jabotinsky, Frommer) rêvaient d’une race de seigneurs qui apparaîtrait pour dominer le pays (la Palestine, NdT).Qu’ils fussent de droite ou de gauche, ils croyaient tous vraiment qu’en retournant chez eux, les Juifs seraient ne mesure de remplacer leurs traits traditionnels, centrés sur la croyance d’être le peuple élu, par des aspirations à la similitude. Ils croyaient authentiquement que le sionisme ferait des Juifs « des gens comme tous les autres ».
De même que les premiers sionistes n’avaient jamais tenté de cacher les dimensions de leur rêve prophétique, ils ne faisaient non plus aucun effort pour cacher leur mépris à l’égard de leurs frères. Dans leur fantasme émergent d’un réveil national, les Juifs allaient se séparer de leur avidité et de leur soif d’argent autant que de leurs tendances cosmopolites. Dans leur vision, le sionisme avait pour but de transformer le Juif en un être humain ordinaire, organique. Le mouvement vers Sion devait combler le gouffre créé par l’émancipation. L’installation à Sion devait donner naissance à un homme nouveau. Un Juif se regardant avec fierté, un Juif donnant un sens à la judéité. Un Juif défini par des qualités positives plutôt que par une pure négation.
La dialectique de la négation
http://bp2.blogger.com/_uZTNVdbG1YE/RlaiJ47_mhI/AAAAAAAAA8U/mlk8tjmXbHg/s320/OpenMe%28BenHeine%29.jpgAutant les choses peuvent être définies par ce qu’elles sont, elles peuvent tout aussi bien être définies par ce qu’elles ne sont pas. Quelque chose peut être défini par ses qualités positives –être X, Y et Z – mais aussi bien comme n’étant pas V, R et N. Mon “cousin” peut être compris comme étant le fils de mon oncle ou de ma tante, amis il peut aussi bien être défini par une liste interminable de choses qu’il n’est pas. Par exemple, il ou elle n’est pas ma sœur, mon frère, ma grand-mère, une pomme de terre, un avion etc. De même, un Allemand peut être défini comme un ressortissant allemand, parlant allemand et mangeant de la Wurst (saucisse), mais le même sujet peut être défini par une liste interminable de qualités et de caractéristiques qu’il n’a pas. Il n’est ni Français ni Anglais, il ne parle ni espagnol ni persan, il ne mange pas de hoummous, il n’est pas une pomme de terre et il est loin d’être une maison de briques rouges.Quant il s’agit des Juifs, les choses se compliquent.
Alors que les Juifs pratiquants peuvent énumérer une longue liste de qualités positives qui les identifient – ils suivent par exemple le judaïsme, ils pratiquent les lois juives, ils suivent le Talmud, ils respectent les restrictions diététiques kasher etc.-, les Juifs émancipés laïcs ont peu de caractéristiques positives à offrir avec lesquelles ils s’identifient. Si vous demandez à un Juif laïc ce qui fait de lui un Juif, vous aurez cette réponse : “Je ne suis ni un chrétien ni un musulman. » D’accord, mais qu’est-ce qui fait de toi un Juif en particulier ? Il vous répondra peut-être : “Je ne suis pas tout à fait un Américain, un français ou un Britannique. Je suis, quelque part, différent.” De fait, les Juifs émancipés auront du mal à énumérer les qualités positives permettant de les identifier comme Juifs. À ce qu’il semble, les Juifs émancipés sont identifiés par la négation. Ils sont faits de toutes ces nombreuses choses qu’ils ne sont pas.
C’est précisément là que le sionisme intervient. Il a été inventé pour placer les Juifs dans un projet visant à une identification authentique. Le sionisme avait pour but de faire réfléchir le Juif sur lui-même en termes de qualités positives. Dans la réalité fantasmée des sionistes, les générations de « rapatriés » allaient pouvoir déclarer : « Nous sommes les nouveaux Juifs, nous sommes Israéliens, nous sommes des êtres humains comme tous les autres, nous vivons dans notre pays, le pays de nos pères. Nous parlons hébreu, la langue de nos ancêtres, nous mangeons les fruits et légumes que nous avons nous-mêmes cultivés sur notre sol. »Évidemment le sionisme a échoué, et ceci pour de multiples raisons. Bien que les Israéliens parlent hébreu et vivent sur une terre qu’ils associent à leur passé collectif, le « nouveau Juif » a échoué à se transformer en un humaniste authentique. Israël est une société capitaliste urbaine qui se maintient aux dépens d’autres. Le lien au sol et à la nature n’a pas duré longtemps. Et comme si cela n’était pas suffisant, les Israéliens ne sont pas parvenus à divorcer d’avec la dialectique de la négation. Israël n’est jamais devenu un État de ses citoyens. C’est toujours un État raciste qui recourt à des lois d’immigration orientées racialement. De fait, le sionisme n’a jamais pu prévaloir. Il a été entaché dès le premier jour de péchés coloniaux. Mais, bien que le sionisme se soit rapidement établi comme pratique criminelle, une partie de ses critiques de l’identité des Juifs émancipés en Diaspora mérite d’être examinée de près. En fin de compte, celui qu’on appelle le Juif émancipé en Diaspora reste défini par la négation et ce seul fait à beaucoup d’implications graves.

La politique de la négation
http://bp2.blogger.com/_uZTNVdbG1YE/RlaiJ47_mgI/AAAAAAAAA8M/VGEXeXO1RMA/s320/OneAnother%28BenHeine%29.jpgLa ‘dialectique de la négation’ peut nous éclairer sur le réalité meurtrière des Wolfowitz, Perl et autres bellicistes émancipés comme l’ AJC (American Jewish Committee) qui fait actuellement du lobbying pour une guerre contre l’Iran. Il n’est pas vraiment surprenant de voir qu’aussi bien aux USA qu’en Grande-Bretagne c’était principalement des lobbys sionistes qui ont fait un lobbying enthousiaste en faveur de la guerre contre l’Irak. AU nom de la « démocratie”, de Coca-Cola et des “droits de l’homme”, les lobbys israéliens ne cessent de se faire les promoteurs d’une politique consistant à cravacher un pays après l’autre.En ce qui concerne l’idéologie néoconservatrice qui a récemment fleuri, nous sommes apparemment en train de passer d’un discours sur la “terre promise” à une politique de la “planète promise”.Mais faut-il s’en prendre aux seuls Néocons ?
En fin de compte, les néocons ne sont pas si éloignés de cela de leurs parents bundistes*.Je suggère de ralentir et nous demander ce que signifie une identité juive en Diaspora au XXIème siècle. Nous ferions mieux de nous demander si la notion d’identité juive émancipée a changé un tant soit peu depuis que les premiers sionistes ont dénoncé son caractère problématique il y a plus d’un siècle. Demandons-nous plutôt ce qui amène après tout un “marxiste juif” à mettre en avant sa judéité. Depuis que je vis en Europe, j’ai rencontré des groupes de gens qui s’appellent ‘Juifs pour la Paix, ‘Juifs pour la Justice en Palestine’, ‘Juifs pour ceci’ et ‘Juifs pour cela’. J’ai entendu parler récemment de ‘Juifs pour le boycott des produits israéliens’. Et j’en viens à me demander ce qui est à l’origine de ce comportement pacifiste séparatiste et orienté racialement. Je dois aussi admettre que bien que j’ai rencontré beaucoup de militants pacifistes allemands, je ne suis jamais tombé sur un quelconque ‘Groupe aryen de solidarité avec la Palestine’ ni même sur des militants menant campagne en tant que ‘Caucasiens contre la guerre’. Il n’y a que les Juifs pour s’engager dans des campagnes pour la paix orientées racialement.Aussi terrifiant que cela puisse paraître, Borochov et Nordau nous ont déjà fourni la réponse.
Dans sa recherche d’une ‘identité politique’, le Juif émancipé finit par succomber lui-même à la dialectique de la négation. Son identité politique se définit plutôt par ce qu’il n’est pas que par ce qu’il est. Unis en tant que groupe, ils ne sont pas Allemands, ils ne sont pas Britanniques, ils ne sont pas Aryens, ils ne sont pas Musulmans, ils ne sont pas juste des prolos ordinaires. Ils sont juifs parce qu’ils ne sont rien d’autre. Au premier regard, il semble qu’il n’y ait pas de problème à se définir par la négation. Mais en y regardant de plus près, la notion de négation peut révéler certains des aspects dévastateurs de cette forme de dialectique de l’émancipation.La pensée éthique peut être la première victime de la dialectique de la négation.
Pour penser éthiquement, une pensée authentique et organique est nécessaire. Selon l’impératif catégorique de Kant, un être éthique agit ‘seulement selon une maxime dont il voudrait en même temps qu’elle devienne une loi universelle’. En d’autres termes, Kant identifie la pensée éthique avec une orientation authentique, positive qui vous permet de vous regarder vous-même dans une perspective universelle. Évidemment, un tel processus requiert une réflexion rigoureuse sur soi-même. La négation, en revanche, requiert l’opposé, elle requiert qu’on prospecte et fouille la praxis d’autrui. Encore une fois, au lieu de comprendre qui vous êtes, vous vous mettez à vous différencier d’autrui. Plutôt de que de regarder en lui-même , le sujet négateur fonde ses relations avec son environnement sur des prises de décision pragmatqiues et pratiques. Dans le meilleur des cas, il peut prétendre avoir une pensée éthique mais pas plus.
Les premier sionistes était suffisamment critiques pour dénoncer les caractéristiques non-éthiques de leurs semblables. Le sionisme visait à ériger un nouveau juif éthique, un véritable être moral. Mais les prémisses étaient viciées d’emblée. Les sionistes voulaient faire des juifs ‘des gens comme les autres’. L’échec du rêve sioniste a fait apparaître clairement que même le nouveau Juif, le sioniste, ne peut pas s’engager dans une authentique pensée éthique. Tout au plus, il peut avoir les apparences d’une éthique.
Aussi terrifiant que cela puisse paraître, il suffit d’examiner la Hasbara** israélienne et la politique néocon de par le monde et spécialement aux USA et en Grande-Bretagne pour constater cette amère vérité. Les siocons et la Hasbara présentent toujours une argumentation ‘de type éthique’. Ils ont toujours des excuses morales pour justifier les destructions et les carnages. Comme nous le savons, “l’ unique démocratie du Moyen-Orient” est la même qui a réduit des millions de Palestiniens à la famine dans des camps de concentration pendant des décennies. De même, les Wolfowitz et les Perles ont entraîné les USA et la Grande-Bretagne dans une guerre criminelle en Irak au nom de la ‘démocratie’, des ‘droits humains’ et du ‘libéralisme’.
Il est clair que les Palestiniens et les Irakiens sont victimes de la politique de la négation. Mais ils ne sont pas les seuls. Le sujet occidental qui est sali par le crime de génocide est tout autant une victime du virage occidental vers la politique de la négation. Plutôt que de nous définir par ce que nous sommes, nous avons été habitués à nous laisser définir par nos politiciens en fonction de ce que nous haïssons – ou sommes supposés haïr - : les rouges, l’axe du mal, les islamofascistes etc. Le plus terrible c’est que des gens qui succombent à la dialectique de la négation ne peuvent pas s’engager dans la paix et la réconciliation. La raison est simple : la notion même de paix entraîne un effondrement du mécanisme de négation. Du point de vue de la négation, réconciliation veut dire élimination. Aimer votre voisin peut conduire à une perte d’identité. Comme les premiers sionistes l’ont observé, les conditions de l’émancipation ont mis le Juif occidental dans une crise complexe d’identité.Faire la paix avec l’humanité signifierait la perte de l’identité juive.
Inutile de préciser que dans les derniers siècles, des millions de Juifs européens et américains ont choisi la paix et l’assimilation. Ils ont divorcé d’avec leur identité juive et ils ont disparu dans la foule. Mais ceux qui maintiennent la négation comme moyen d’identification sont ceux qui s’opposent de manière inhérente et catégorique à la notion de paix. Mais plus souvent qu’à leur tour, ils le font justement au nom de la paix.
Encore plus intéressant, le fait que l’identité juive émancipée est définie par la négation peut nous permettre de comprendre pourquoi les Juifs émancipés sont si souvent confortablement installés dans les campagnes politiques et les mouvements révolutionnaires : ils sont toujours contre quelque chose. Ça peut être la bourgeoisie, le capital, le colonialisme,l’Islam, les violations des droits humains, le révisionnisme historique, le sionisme et ainsi de suite. De toute apparence, le chemin de la «’dialectique de la négation » à la ‘politique de la haine’ est court.

La négation et le discours de la solidarité avec la Palestine http://bp3.blogger.com/_uZTNVdbG1YE/RlaiKI7_miI/AAAAAAAAA8c/vUk0lMrgf8U/s320/Palestine+for+Palestinians+%28Ben+Heine%29.JPG
Être un juif émancipé, c’est être défini par la négation. Et ce seul fait peut expliquer pourquoi le discours intellectuel de solidarité avec la Palestine est à ce point saturé de contributions de Juifs émancipés. Il est vrai que les Juifs opposés au crime sioniste ne sont pas peu nombreux. Mais vu leur enthousiasme de laïcards émancipés, on a parfois l’impression que le discours sur la Palestine a été transformé en débat interne juif.La raison en est simple : la négation du sionisme est une bonne manière d’établir une identité politique juive puissante.
Si cela peut expliquer pourquoi des juifs sont tellement engagés dans la solidarité avec les Palestiniens, cela peut aussi expliquer pourquoi le mouvement de solidarité avec la Palestine n’a jamais pu devenir un mouvement de masse mondial. Apparemment, il n’y a pas beaucoup de gens prêts à rejoindre la synagogue libérale. Comme on peut le constater, si la bataille contre le sionisme répond aux besoins personnels et politiques de certains Juifs justes, le peuple palestinien a été le dernier à bénéficier de ce réveil moral juif.Je serais cependant le dernier à prétendre que les juifs n’ont pas leur mot à dire dans le mouvement de solidarité avec la Palestine. Les choses étant ce qu’elles sont, il y a beaucoup de Juifs justes de par le monde qui sont fortement motivés pour aider la Palestine. Vu l’envergure des crimes commis par l’État juif, cela fait sans doute sens. Mais les juifs émancipés devraient être vigilants sur leur rôle dans le mouvement. Les Juifs émancipés devraient apprendre à distinguer entre leurs propres intérêts politiques auto-centrés et la cause palestinienne qui est en train de devenir une notion vraiment dynamique pleine de complexité. Je pense vraiment que les Juifs seraient d’un grand secours s’ils laissaient le mouvement de solidarité prendre son envol hors du Ghetto.
Et en disant cela, je me rappelle une vieille blague juive:
Question : Quelle est la différence entre un chien et une mère juive ?
Réponse : Le chien lâche l’os tôt ou tard…
Il est temps pour les Juifs émancipés épris de paix de suivre le chien plutôt que leur mère, il faudrait juste qu’ils lâchent prise. Je voudrais suggérer que combattre le sionisme, pour un Juif, c’est tourner le dos à sa judéité et faire la paix avec l’humanité. Combattre le sionisme, c’est prouver que Nordau, Frommer et Borochov se trompaient totalement. Le Juif n’est pas timide, il est assez courageux pour faire face au mal qui est en lui.Pour un Juif, combattre le sionisme, c’est aller de Jérusalem à Athènes, rejoindre l’humanité et abandonner la politique de la négation.
Notes de l’auteur
1 - http://www.marxists.de/middleast/brenner/ch02.htm#n10
2 - http://www.marxists.de/middleast/brenner/ch02.htm#n10
3 - http://www.angelfire.com/il2/borochov/eco.html
4 - http://www.geocities.com/Vienna/6640/zion/nordau.html
5 - http://www.geocities.com/Vienna/6640/zion/jewishproblem.html
Notes du traducteur
* Bund : Union générale des travailleurs juifs de Lituanie, de Pologne et de Russie (en yiddish : Algemeyner Yidisher Arbeter Bund in Lite, Poyln un Rusland), mouvement socialiste juif créé à la fin du XIXème siècle dans l'Empire de Russie. Le Bund a toujours été opposé au sionisme et s'est battu pour l'émancipation des travailleurs juifs dans le cadre d'un combat plus général pour le socialisme. Il s'est également opposé aux tendances centralistes et dictatoriales des bolcheviks russes. Le Bund prit part à la guerre civile aux côtés des bolcheviks. Une partie des militants bundistes se rallièrent au parti communiste. Les autres organisations bundistes furent interdites en Union Soviétique dès la fin de la guerre civile, en 1921. L’occupation allemande a décimé le Bund, dont des sections subsistent aujourd’hui aux USA, au Canada et en Australie.
** Hasbara : mot hébreu signifiant « explication », utilisé pour définir la propagande d’Israël et des ses partisans. Original : http://peacepalestine.blogspot.com/2007/05/gilad-atzmon-dialectic-of-negation.html
Illustrations : Ben Heine, Tlaxcala
Traduit de l’anglais par Fausto Giudice, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est en Copyleft pour tout usage non-commercial : elle est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner sources et auteurs.
URL de cet article : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=2777&lg=fr
Partager cet article
Repost0

commentaires

Articles RÉCents

Liens