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9 octobre 2005 7 09 /10 /octobre /2005 00:00

Une fois encore nous l’accueillons, une fois encore il nous accueille. Ce mois sera, pour chacun d’entre nous, ce que nous en ferons. Le mois du retour, de l’instrospection, de la méditation, de la fraternité et de l’amour. Le mois du Coran. Ou le mois du jeûne mécanique, presque insconscient, qui s’empresse de renverser les nuits et les jours et finit par vivre les nuits pour « oublier » le jeûne du jour...

 

Ce mois est une fête... non du bruit, mais du silence ; non des festins mais de la retenue ; non de l’oubli mais du souvenir. Ce mois est une fête pour la foi.

 

Nous souhaitons à chacune et à chacun un bon mois de Ramadan. Puisse-t-il être un mois d’école où le don l’emporte sur l’avarice, la générosité sur l’égoïsme, l’amour sur la haine. Qu’il soit un mois où chacun tente de maîtriser sa colère : le Prophète conseilla de répondre à l’adversité, en ces jours de recueillement : « Je jeûne... » et de passer sa route. Que chacun, de la même façon, s’intéresse plus que d’habitude aux pauvres dans son environnement le plus proche.

 

Bon Ramadan à tous ! Que votre jeûne soit accepté et béni et que le Très-Haut et Sa Lumière vous accompagne, vous protège et vous aime.

 

Fraternellement.

 

 

Un mois de jeûne, le chemin du coeur

Jamais l’islam n’avait fait autant parler de lui que ces dernières années. Dans les médias, les universités, parmi les acteurs politiques ou sociaux, l’islam est devenu "un sujet" l’objet de débats passionnés dans lesquels on peine à garder la mesure, à éviter les excès de jugement ou de langue. L’islam est à "la une". Chacun sait pourtant que ce n’est pas pour le meilleur et ce que ce l’on stigmatise c’est surtout la "menace", le "danger", le "péril"... L’islam est surtout à "la une" des craintes et des rejets. Pour notre part, nous assistons, quasiment impuissants, à ce nouveau phénomène. On ne sait pas bien comment réagir, entre l’isolement et l’agressivité,... et l’on finit par regarder et écouter tous ceux qui ont fait de nous et de notre communauté "un nouvel objet d’étude..." disséqué sous tous les angles et sous toutes les coutures. Voila quelques chercheurs ou certains journalistes qui expliquent, analysent, commentent et commentent encore... Les livres sont nombreux, comme les articles et les recherches. On y parle de tout, de la religion, de la laïcité, de l’intégration, de la ghettoïsation, du communautarisme, de l’islamisme, du radicalisme, des femmes, de l’immigration, de la délinquance, du mal-être, des maux de l’âme, et parfois des espoirs... Tout cela se fait souvent sans grand discernement et l’on égrène un chapelet de vérités énoncées sur "l’islam-probléme" et les "musulmans-si-problématiques". Quant à nous, dépités, déçus ; voire même confirmés dans nos méfiances, nous assistons, pour la plupart, à ce triste spectacle où notre religion, notre foi, notre spiritualité sont quotidiennement niées, tronquées et /ou réduites à la plus vulgaire des caricatures. Pressentant le racisme, nous cultivons le complexe. Gravement.

 

 

- Être et témoigner

 

 Il ne faut pas s’étonner, si nous ne disons rien, que d’autres parlent à notre place. Pour le meilleur et pour le pire. Souvent pour le pire. Les derniers évènements de la scène internationale, les "affaires" des imams, des foulards ou des mosquées, la perturbation des banlieues, la montée du radicalisme sont autant de prismes au travers desquels les recherches s’élaborent et les discours se structurent. Qu’attendre d’autre que cette vision réductrice de "l’être musulman" synonymes d’élément problématique, voire parasite, de la dynamique sociale et politique dans les sociétés européennes. La pression sur les mentalités musulmanes est intense et on voit se développer un mouvement d’isolement et d’enfermement presque naturel. Le complexe se double d’un réflexe de repli, très souvent.

 

 Des lors que nous prenons conscience du danger de ce processus nous nous trouvons en face d’une alternative qui engage profondément notre responsabilité. Soit nous nous laissons aller à cet enfermement parce que nous le jugeons légitime et naturel tant l’environnement européen manifeste chaque jour son hostilité à l’égard de L’islam ; soit nous décidons de résister à cette tentation en adoptant l’attitude exactement opposée : face au rejet, au racisme, à l’islamophobie et à l’insulte, quand tout nous pousserait à nous fermer et à nous isoler, il s’agit de faire le choix déterminé de nous engager dans la voie exactement opposée, de nous ouvrir, de parler, de dialoguer. Il nous faut prendre nos responsabilités et redevenir les sujets de notre histoire, de notre discours, de notre être. Assister aux multiples débats dont nous sommes les objets, passer son temps à réagir aux propos de nos interlocuteurs, se sentir "soumis à la question" quand elle émane de notre environnement, devoir se justifier et montrer "patte blanche" pour être accepté ne peut être une solution. On ne saurait être équilibre et serein en se pensant dans un Tribunal. Cette voie est sans issue mais certains musulmans tombent malheureusement dans le travers (pour montrer leur modération et leur civilité) de se plier à toutes les interpellations, à toutes les exigences et à tous les diktats de l’autre... musulmans par procuration, dépouillés d’eux-mêmes pour être acceptés, ils ne sont plus que dans les yeux de ceux qui les ont façonnés... à leur image ; avènement bien étrange du nouveau pluralisme de l’uniformité.

 

 Aujourd’hui, il nous faut être et témoigner. Être, c’est trouver la meilleure expression de son équilibre intérieur. Vivre avec Dieu, apaiser son cœur, s’épanouir dans l’action de justice et de solidarité. Témoigner, c’est construire notre discours, faire le choix, en conscience et loin de toutes les pressions de l’environnement, des sujets que l’on veut traiter, des questions que l’on veut aborder, des richesses que l’on veut partager. Finalement, l’objectif essentiel est bien celui-ci, pour les jeunes générations comme pour les plus anciennes : développer en nous la conscience de notre richesse, la responsabilité de notre contribution. Simplement, profondément. Qui accède à cet état d’esprit et de lucidité a d’ores et déjà dépassé l’épreuve de la crainte et de la frilosité. C’est une étape nécessaire, un passage obligé.

 

 

- Un cœur, une spiritualité

 

 On nous a souvent entraînés sur des terrains minés... la violence, la guerre, l’agressivité. Nous en avons oublié l’essence même de notre religion et de notre cheminement vers le Créateur. Nous ne savons même plus parler de notre foi, de notre cœur, de notre spiritualité. Tout se passe comme si on avait éteint en nous la flamme de l’intimité qui se libère, de la fraternité qui s’exprime, de l’amour qui se dit. Notre demeure est comme sinistrée... et ce que la Révélation et le Prophète (PSL) nous présentent comme un océan de paix et de lumière se révèle être en nous un horizon de ruines. De vieux souvenirs demeurent. De quoi donc voulons nous être témoins ? Quel trésor est le nôtre ? Que dire de cet espoir qui nous fait aspirer à être si proches de Dieu au moment ou nous vivons si mal compris des hommes ? Quel est ce message que l’actualité voile et que notre bouche tait ?

 

 En plein cœur de l’Europe, saurons-nous reprendre force et courage et faire entendre, avec l’énergie de notre foi et de notre conscience, le message d’amour, de justice et de dignité qui nous habite. Prendre conscience de sa responsabilité c’est, pour la musulmane et pour le musulman, accéder au discours de l’exigence et de l’éthique : questionner le sens, débattre de l’avenir. C’est surtout et avant tout rappeler et montrer combien l’islam est une religion du cœur et l’horizon d’une spiritualité toujours approfondie, sans cesse renouvelée. Qui donc ouvrira cette fenêtre sur le paysage de nos intimités et de nos espoirs, si ce n’est les musulmans eux-mêmes, libérés des craintes et de la peur ?

 

 Le mois du Ramadan que nous accueillons ces jours est l’occasion d’un intense témoignage que malheureusement nous négligeons trop souvent. A l’heure ou les pays riches se perdent dans la consommation aveugle et que deux tiers de la planète subissent les assauts de la faim et de la pauvreté, à l’heure ou l’individualisme est devenu une seconde nature dont nous habille la société technicienne, à l’heure où les flux et les reflux de milliards de dollars sur les marchés répandent le désordre et les doutes... à cette heure donc, une communauté entière se lève et exprime par le jeûne son lien indissoluble avec le Créateur, avec l’amour, avec la générosité, pour la justice et la dignité. De cela, au cœur de l’Europe, nous devons témoigner : notre spiritualité est notre trésor et tous ceux qui nous soupçonnent de violence et d’agressivité sauront entendre, s’il plait à Dieu et si nous savons le dire et le montrer, que nous savons aimer, que nous aimons prier. Dans tous les pays d’Europe, dans toutes les régions, les villes et les quartiers de Belgique, d’Angleterre, de France ou de Suisse, on devrait voir se manifester cette présence chaleureuse des musulmanes et des musulmans et ce à plus forte raison pendant le mois du Ramadan parce qu’il est le mois de l’amour, du recueillement et du don. Être présents, être solidaires, participer, s’engager... tel est le vrai discours, le vrai témoignage, la véritable identité des musulmans. Pour ce faire, il leur faut prendre confiance, parler de leur cœur et prendre conscience, enfin, que la spiritualité qui les habite et les fait vivre est une force, un cadeau, une richesse. Pour eux-mêmes et pour ceux qui les entourent : elle est une promesse de justice parce qu’elle est une exigence de résistance contre tous les excès, contre toutes les dérives. Pour Dieu, avec les être humains... tous les êtres humains de conscience et de bonne volonté. 

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THE GUARDIAN

Tariq Ramadan : Dream of a patchwork philosopher

Acclaimed thinker moves to Oxford this week to write a book reconciling Islam and Europe. By Polly Curtis

 

Tariq Ramadan : "I am Swiss by nationality, Muslim by religion, Egyptian by memory*. "

 

 

The well-oiled machine of the Labour conference came to a brief standstill last week. As a Guardian-sponsored debate on Islam in Britain neared its end, a Swiss philosopher was speaking in a steady tone, describing his vision of how a patchwork of communities, defined by faith and origin, could become a truly British society. A member of the hotel’s staff arrived to turf everyone out. Instead, he stopped and listened.

 

Tariq Ramadan has that effect on people. He has a global following, particularly among young European Muslims. CDs of his lectures sell like pop music. He’s one of the world’s 100 greatest thinkers, according to Time magazine and last week’s Prospect poll ; some see him as a Martin Luther King figure. This week, he takes up a position as visiting professor at St Antony’s College, Oxford. But he’s also been accused of anti-semitism, having links to terrorists and preaching different messages according to his audience.

After the debate, with the muffled sounds of conference parties in the background, Ramadan describes the 20 years he has spent on his project to promote the idea of a compatible European-Muslim identity. As a teenager, he underwent religious training in Egypt. Back in Switzerland, he studied European philosophy, gaining two PhDs, one on Islam, the other on Nietzsche. He picked apart the Islamic scriptures and considered the laws of liberal democracies, and concluded that both were flexible enough to coexist.

But to realise this, everyone, Muslim and non-Muslim, had to be able to accept that their values might be different from those of people around them, but that they were still part of one society. He calls it "psychological integration".

It’s a seductive idea of tolerance and understanding. But when Muslims are being accused of terrorism and extremism, what is easier : to retreat into the safety of their own community, or work their way into the wider society ? It’s a difficult psychological leap, Ramadan agrees. "We need an intellectual revolution. First it’s about education. It’s about self-confidence. Don’t look at yourself as part of a marginalised minority. At the moment, there is a ’protect yourself’ mentality among Muslims. But the best way to be respected is to give something to your society. To give value and presence."

In Oxford, he hopes to take his ideas a step further. He plans to work on a book that will reconcile the fundamentals of Islam and Europe. He sees it as his toughest challenge yet. "We need a new understanding and a new presentation of the fundamentals. And I will teach, though as much I hope to learn from, Oxford’s students."

Britain, he believes, should overhaul the school curriculum to include a more diverse interpretation of history and cover the contribution of all immigrant communities over the centuries.

It doesn’t seem hugely controversial. But in July, days after the attacks on London, the Sun newspaper ran a front page story about him that read : "Banned in the US for links with terrorists. Banned in France for links with terrorists. Welcomed to Britain days after the al-Qaida attacks."

Ramadan had an American visa revoked under the Patriot Act, adopted after the September 11 terrorist attacks. No full reason was ever given and the US government has since said he can reapply ; last week he did. In November 1995, he was banned from entering France. He challenged the ban and it was lifted in April 1996. The only countries he is currently banned from are Saudi Arabia, Tunisia and Egypt, after he suggested a moratorium on sharia law, in particular corporal punishment, stonings and beheadings.

He is a deeply controversial character in secular France, where he has an office and spends much of his time. "In France," he says, "they don’t have a problem with Tariq Ramadan. They don’t have a problem with Islam. They have a problem with religion." He has been accused of justifying suicide bombings. He maintains he has always absolutely condemned violence as anti-Islamic, but insists that he should be allowed to seek to explain. "To explain is not to justify," he says.

Ramadan says there is a political campaign against him. "What is said about me today is exactly what was said about the Jews in the 30s and 40s. About double loyalty, saying I am not loyal to either side."

Ramadan’s grandfather was Hassan al-Banna, who founded the Muslim Brotherhood in 1928, a political movement opposed to British imperial rule in Egypt. It believed in bringing traditional Islam into a modern context, the same idea that reverberates noisily through Ramadan’s work. His political heritage carries weight with Muslim audiences around the world.

"I’m not representative of young Muslims from disadvantaged backgrounds, because I experienced a political exile, and not an economic exile," he says.

The Muslim Brotherhood was banned in many parts of the world, and splintered in others, and in 1954 Ramadan’s parents fled to Switzerland, where they had six children. Ramadan is the youngest.

His childhood was focused on sport and books. He played football semi-professionally, was a ski-instructor and devoured French literature. His parents moved with the socialist left in the country and the family home was a magnet for Muslims from around the world. He had friends from a variety of backgrounds. "I have multiple identities. I am Swiss by nationality, Muslim by religion, Egyptian by memory. This is the way I think it can work." His identities are so numerous that he can sit in front of a British audience and talk about "us" and "we in Britain". He says this is because he’s European : "As a Swiss citizen, being British is part of me as well. Us is about Europe."

But the world struggles with his ideas. "My response is too beautiful to be true," he says with frankness. "All the ideas that people have of Islam are of it being a threat. I’m challenging that and people can’t believe that that is possible."

If there was any doubt left about his standing, it was eroded last month when the prime minister appointed him to a taskforce to tackle Islamist extremism in Britain. But he is critical of the government for failing to address the issue of the Iraq war in the wake of July 7.

"Of course there is a relationship between what is happening internationally and here. In one of the videotapes, [a bomber] said : ’You are killing our brothers in Baghdad, we are going to kill you here.’ He is wrong. What he said is unacceptable. But he is building a political link. So give political answers. It’s not right to say this is a Muslim problem. It’s a political problem."

Curriculum vitae

Name : Tariq Ramadan

Age : 43

Jobs : Professor of Islamic studies and philosophy, Freiburg University, Switzerland ; professor of religious conflict at University of Notre Dame, Indiana (resigned after visa was revoked) ; senior research fellow at Lokahi foundation, London ; visiting professor at St Antony’s, Oxford

Likes : spirituality, children, pistachio ice-cream

Dislikes : hypocrisy, disrespect, arrogance

Married : for almost 20 years to a teacher. They have four children

 

 

* and European by culture

 

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9 octobre 2005 7 09 /10 /octobre /2005 00:00

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SONIA.D

Une des causes de la défaite des démocrates et ce depuis l’indépendance , a été leur incapacité à gagner l’hégémonie idéologique (toutes ses versions démocratiques ) dans la société tunisienne et à faire front à l’offensive que le  néo-colonialisme a lancé sur le terrain  contre  les souhaits  des peuples nouvellement indépendants.Les démocrates tunisiens , hier , pris sous le feu conjugué du néocolonialisme et de leur homme de main Bourguiba n’avaient pas su  montrer au tunisien  que le choix politique qui leur était offert à ce moment  était un choix fondamental , cette déviance et cette tare mortelle persiste aujourd’hui  dans ce morbide face à face entre une dictature de plus en plus violente aidée par  les même néocolonialistes , et des démocrates complètement décalés du peuple  et enfermés dans leur  camisole de force  réduit au paraître et à l’impuissance.Aujourd’hui pourtant le choix est simple  pour les tunisiens , qu’il faut mobiliser  autour de choses simples et transparentes , des choix clairs , de véritables choix de société : d’un côté , une société démocratique , humaniste , libérale et sociale avancée , protectrice des libertés ; de l’autre , une société totalitaire , lugubre , bureaucratique , dans laquelle on peut entrer en se prostituant et en vendant son âme , mais dans laquelle on ne peut plus sortir  que par le fer , le sang et très souvent les pieds devant.Et , à cette fin , la dictature a réussi à instrumentaliser plus de mouvements « culturels » qu’on croit.Souvenons nous , par exemple,de la collaboration de certains perspectivistes  à l’infamie du 7 novembre qui , dans un premier temps , ne sont pas du tout apparus comme des partisans  de l’éradication et de l’autoritarisme benaliste ou ne se sont manifesté  jusqu’à inspirer l’horreur qu’au bout de quelques temps.Aujourd’hui , leur heure de gloire est passée : ils ont servis !

Cette profonde insuffisance idéologique  des démocrates tunisiens tient , en fait , à une évolution culturelle fort ancienne.Depuis l’Andalousie et la décadence , sommes nous sortis de ce climat de profond irrationalisme qui fait que nos contemporains  sont blasés , désabusés , attentistes et ne croient pas à la possibilité de comprendre la société pour la transformer ?franchement je ne vois as l’intérêt de prendre le train en marche et de s’absoudre de tout dans la confortable aliénation , à ce sujet même un esclave peut mourir heureux et idiot , des bons maîtres cela existe aussi , nous devons  trouver notre propre voie  , pas contre les autres , mais pour nous et refuser les faits culturels accomplis , sous prétexte que les dominations occidentales post guerres mondiales ont mis un terme à  presqu’un siècle d’illusions scientistes , on veut renier l’idée même que notre société et notre civilisation pouvaient faire l’objet d’une connaissance objective ( ce qui ne signifie pas évidemment que l’on soit en mesure de parvenir à une conceptualisation achevée).Mais il ne nous faut jamais oublier que l’idée même que les mouvement de la société tunisienne puissent être connus comme phénomène social total a beaucoup régressé  , par manque de volontaires , d’assiduité , d’engagement et de courage purement idéaliste. Il faut pousser à l’éclosion et à l’existence des intérêts sociaux en Tunisie  suffisamment puissants et surtout suffisamment organisés , pour imposer leur développement   à tous les acteurs  de la vie politique tunisienne , et  en premier lieu l’opposition démocratique ( j’ai lu quelque part  , c’est récemment que je suis venue à la politique de mon pays , l’apparition d’une troisième opposition , j’ai lu les différentes interventions  des uns et des autres , jeunes et vieilles générations , je trouve  que son blocage , son déficit et sa disparition  est dû au manque total de synergie , et à l’opportunisme de certains  qui font du monopole du débat et de l’initiative un art de vivre , plutôt qu’une stratégie de combat).

Aujourd’hui encore et de plus en plus, les intérêts sociaux qui prétendent investir  l’espace politique tunisien brillent par leur incohérence, demeurent fragmentaires et contradictoires.

Nos fondamentaux culturels qui se nourrissent d’histoire , la calamité de l’exotisme post colonial et touristique qui se repaît  d’une ethnologie révisionniste  et même souvent négationniste , les soucis gestionnaires  des familles dévastées sur tous les plans , et ceux publics et privés , qui fondent  cette économie de proximité  , marginale  de survie pour la plus part des tunisiens , l’art morbide de cette dictature de gouverner  ce peuple opprimé, sont les vecteurs principaux d’une décadence et de sciences parcellisées.On atteint ainsi et bientôt une limite qui n’a été franche en si peu de tems en aucune société : une société ne peut promouvoir la connaissance  scientifique ou autres  , ses valeurs ,  son histoire , la culture de sa propre nature , de son ordre établi , de ses idées reçues , de sa dynamique inconsciente , que si la transformation de cette nature est l’objectif principal des forces qui dirigent cette société.

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9 octobre 2005 7 09 /10 /octobre /2005 00:00

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NOUR EL HODA.

Ce n’est pas une ambition démesurée que de se déclarer et se battre  pour refaire la Tunisie nouvelle sans défaire ses racines ,  ni historiques , ni culturelles , ni civilisateurs.Regardons de prés et sans aucune hésitation ni dérobade et analysons  la composition et l’état d’esprit des manifestants  virtuels  sur YEZZI , honnêtement  les singularités sont nombreuses et en ébullition , chacune d’elle est à multiplier par X inconnues pour donner une vision de la Tunisie profonde, une Tunisie révulsée par  ben Ali et son œuvre destructrice , une Tunisie qui ne sera jamais tronquée par les à priori et les préjugés des égoïsmes partisans , des calculs des appareils , et pire du néocolonialisme prédateur toujours prêt à se saisir de la moindre occasion de parfaire son expansionnisme marchand.

La plus part de ces gens engagés dans cette  action , YEZZI FOCK, comme la plus part des tunisiens souhaitent la liberté , la démocratie , la modernité , le bien être , une vie normale , pas la mort programmée de ben Ali , un pays serein , simple , paisible , humain , un pays de tolérance et de droit , sans aucune défiguration, reniement , ou autre aliénation.Être un tunisien moderne et civilisé ne signifie pas l’être dans le déracinement et le mépris ,  pour ne pas dire la haine de soi ,bien au contraire  l’être pleinement c’est contester encore plus  à la dictature tout ce que de note terre et de nous elle brade à tous les vents des spéculations , l’être encore plus c’est contester à la dictature et à la mondialisation néo coloniale toute légitimité sur notre pays et encore plus sur nos vies..

Notre véritable, unique et seule ambition c’est refaire la Tunisie, pour faire sa noblesse, légitimer ses vraies potentialités, et déclarer son universalité dans la marche du progrès humain.

Il faut voir dans la possible pérennité et la contagion souhaitée en une  folle épidémie d’un mouvement comme YEZZI, la consécration de la légitimité nationale aux yeux de tout pouvoir politique quelqu’il soit , et que par voie de conséquence , naturellement, il se met au service des forces démocratiques et de progrès, il suffit juste à ces derniers , sur le plan de la diffusion , de la maintenance , bureaucratique , usuelle  et surtout médiatique ,qu’ils  s’organisent  sur  une stratégie simple , sans aucune arrière pensée ,  tentative de récupération ou d’instrumentalisation ; c’est seulement à ce prix qu’ils aideront le mouvement et lui donneront la preuve de leur respect  pour le libre choix du peuple tunisien souverain  et responsable.

YEZZI à cette échelle, mouvement spontané, encore palpitant, c’est la consécration d’une certaine façon de la  légitimité nationale tunisienne, premier principe de liberté.

Ainsi  YEZZI donne la preuve par la démonstration qu’au fur et mesure   qu’une  conscience nationale tunisienne émerge , de nouvelles forces tunisiennes font l’événement et surtout chose inattendue , elles se mesurent à lui avec toutes leurs créativités et leurs énergies , elles qui depuis toujours l’ont subi .Ces tunisiens nés , élevés et éduqués  dans la soumission et le renoncement , la démission la plus aveugle, ces forces, dans YEZZI, et d’autres actions et mouvements dans sa continuité qui j’espère verront le jour , ces forces  prennent conscience de leurs caractères spécifiques , ainsi que du lien profond qui unit l’indépendance de la Tunisie et son nécessaire unité face à la dictature et ses tourmentes.

A ce stade, à ce rendez-vous crucial sachons élaborer une saine doctrine, une culture de la résistance et de la contestation, qui bien au-delà de la dictature, veillera à la sécurisation des institutions de cette Tunisie nouvelle, à son apaisement et à sa valorisation sur des valeurs humanistes, universelles et démocratiques qui ne se discutent pas.Exit tous les archaïsmes.

C’est  un défi au jour d’aujourd’hui possible de tenir, YEZZI , à ceux qui y participent , à leur petite échelle , ont démontré  ce qui pourrait être à l’échelle de la Tunisie , ce que pourraient être  les besoins des tunisiens , leurs potentialités et leur état d’esprit  général .Bien sûr et  à l’évidence  on ne peut pas prouver que la grande , très grande masse des tunisiens  sont enthousiastes ou  indifférents au combat pour les libertés et pour ce genre d’actions , encore faut-ils qu’ils puissent exprimer leurs avis  , mais il y’a forte à parier et dans l’état ou se trouve le pays et ses habitants, une très forte majorité de tunisiens sont opprimés et refusent les diktats d’une dictature qui détruit leur pays , et le mérite de YEZZI ou d’autres action c’est justement  de poser le problème  de toutes les libertés dans leurs ensembles et généralités  sans aucun esprit partisans.Je serais un pauvre militant alimentaire du RCD , c’est le cas de la très grande masse des militant de ce parti unique et fasciste ,je ne verrais dans YEZZI par exemple  l’expression d’un mouvement citoyen   ,né , moralement intellectuellement ,  culturellement ,  politiquement et historiquement  pour fédérer la nation tunisienne autour d’un projet simple  qui est la démocratisation du pays  par l’acte citoyen et la non-violence , pour mobiliser  contre l’arbitraire et la spéculation, pour l’application de la justice et de la loi et pour le respect  intégral de la constitution nationale. , une Tunisie républicaine  pour tous les tunisiens  sans aucune distinction ni privilège  , une Tunisie aux antipodes de l’enfer Ben Ali , où tous  les citoyens seront partie prenante de sa destinée.Yezzi est une volonté Claire et nette et doit être inscrite et comprise en tant que telle :Une Tunisie libre et démocratique avant tout.

L’objet premier  , tel que je l’ai compris , (je dis cela pour rassurer les susceptibilités maladives et chroniques de qq.uns ) , de ce début et ce modeste ouvrage , pourtant  jamais mis en place  dans la jeune histoire de notre pays , est de développer l’exigence du travail démocratique , face à l’hérésie de la dictature , l’exigence du redressement national tunisien , d’une politique  vivante et permanente orientée toute entière vers notre meilleure capacité en tant que CITOYEN TUNISIEN , libre dans tous les domaines de l’activité humaine.

C’est en nous engageant  à servir notre pays et à gérer nos propres vies , ce qui est la même chose d’ailleurs ,tellement la dictature en trahissant la Tunisie  nous trahit , nous réduits  en esclaves et en sous-hommes ,  en nous engageants  à dire YEZZI , il suffit !à l’horreur  , forcément   nous déboucherons sur la clarté d’un liberté , qui est  au fond et à bien voir les choses , le fruit de cette nation tunisienne meurtrie.Au point que personne ne pourra plus altérer , ni assécher notre patrie sans qu’aussitôt pourrisse la liberté au cœur de la jeunesse tunisienne surtout.Liberté qui n’est pas seulement  celle des intérêts , des rapports de forces et de la fortune , mais qui est aussi et surtout celle de la dignité , du progrès , du droit et de la justice.Liberté qui exige de la vertu d’autant plus  grande sont l’espérance et la transparence qui en sont donné , c’est tout cela YEZZI.Mais liberté aussi qui ne survivra jamais aux compromissions , aux arrangements et aux atermoiement , liberté passionnément tunisienne , mais liberté qui meurt si meurt cette racine civilisatrice de la mémoire du temps , cette nation , notre patrie , notre Tunisie qui n’est pas à vendre.

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9 octobre 2005 7 09 /10 /octobre /2005 00:00

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DERBALI

Quiconque s’est dégagé  des slogans creux et du verbiage pur , pour aller à la réalité des choses et de ses vérités , pour en retrouver les articulations naturelles , pour approfondir , s’engager et solutionner radicalement et honnêtement les problèmes de fond , en l’espèce pour nous autres tunisien  le seul , l’unique et mortel  problème qui est la matrice évidente de tous nos problèmes , c’est ben Ali et sa dictature.

YEZZI FOCK BEN ALI.

Et les tunisiens aussi différents et contradictoires  qu’ils sont, de Cheick Brick jusqu’à ce rouge –brun de blaireau Boujadi, sont à même de dialoguer, de trouver des consensus civilisés, de vivre  tout simplement en bonne intelligence et en homme libre, ils  sont à même  dans cette phase catastrophique de sortir leur beau pays des méandres et de cet enfer pré humain où l’a plongé la dictature et ses criminels.

YEZZI FOCK. BEN ALI.

A travers ce genre d’initiatives qui j’espère sera le précurseur et le déclencheur idéal de beaucoup d’autres, il n’est plus possible  , il n’est absolument pas concevable de s’arrêter en si bon chemin , ni de s’arrêter à cette énorme  chose, qui je sais dans la durée ,  donnera toute sa mesure , s'y arrêter et se complaire dans un autosatisfaicit malsain,tuera dans l’œuf et pour très longtemps , pour ne pas dire pour toujours , toute prétention à la moindre crédibilité pour ceux qui se dressent contre ben Ali  et sa théocratie aux yeux des tunisiens .Des tunisiens qui sont normalement appelés à se prendre en charge , à se mobiliser et à s’engager dans la gestion libre  de leur pays et par voie de conséquence de leurs vies  et pour leurs seuls bénéfices.

YEZZI FOCK BEN ALI.

Entre  notre réalité saignante et concrète dont nous gave  la criminelle dictature, et celle apaisée et démocratique que nous aurions à construire à priori, de YEZZI , l’immensité de la tâche et de la distance peut prendre l’allure d’un véritable feu de savane, le tout est dans le courage et le travail, il suffit de constater l’euphorie envahissante des premiers jours de YEZZI , pour se rendre compte , même à petite échelle certes , mais nous savons tous  que les internautes sont un panel réduit , très réduit sont quand même  assez représentatif  des singularités de l’opinion tunisienne , oui pour se rendre compte de l’immense besoin de vivre et de respirer des tunisiens , je visite souvent les statistiques d’EL KHADRA et  de jours en jours je constate l’augmentation du  nombre de personne à qui  il est envoyé , je m’imagine que Tunis news et les autres sont dans le même cas , pour  se rendre compte de l’immense besoin de vivre et de respirer des tunisiens , bientôt je reste convaincu de l’intrusion sur le champs de bataille ,  d’une façon  solidaire ,  rassemblée ,  organisée ,  rationalisée  par la nécessité être et de dépasser les archaïsme idéologiques qui à ce stade bloquent tout et désespère toutes les attentes , des véritable lignes de défenses à l’intérieure même dans notre pays , c’est la priorité  , la déclaration de cette force sur le sol national , dans la  mère patrie ,   parce qu’elle est en contact directe avec  le quotidien de la Tunisie de ben Ali , ceux qui résident au pays  , dans l’œil du cyclone , les jeunes bien sûr et avant tout  et tous les autres aussi seront  l’arme fatale  pour défaire la dictature . Les exilés ont leur part de travail à faire et il est important , car toute forme de combat sans logistique  , sans front arrière , pour ce qui est de la communication , du matériel , de la vulgarisation   est voué  sur la durée  plus ou moins à l’échec.A ce sujet et à mon humble avis  il faut il faut chercher coûte que coûte à faire  la jonction entre toutes les forces tunisiennes dispersées et disposées à fait avancer les choses , pour rationaliser les besoins et répondre au plus pressé , nous en Europe , en occident  nous pouvons  énormément consolider cet édifice , ne serais que du point de vue de l’information  et par la participation matérielle , l’argent est le nerf de la guerre , est dans notre cas  c’est plus qu’une vérité.Oui penser à ces choses simples pour laisser aux forces de l’intérieur ,  qui viendront à se former et à s’organiser ,  le choix des armes sans se disperser  par manque de moyens matériels ,  et subir le verrouillage physique et intellectuel de la machine répressive depuis si longtemps rôdée à tous les chantages .Ces forces de l’intérieur sous les serres de la charogne , sont seules capable de vraiment lui porter le coup de grâce, de briser les mailles de la nasse , de faire sauter les verrous et les digues de l’arbitraire.

 

BEN ALI YEZZI.FOCK !!

 

A cette dynamique , ne peut s’en tenir un esprit , le nôtre en l’occurrence , qui ne soit que critique ou logistique , car notre rôle aussi sera de travailler d’une façon rigoureuse sur la chose , YEZZI est un outil de travail  qui n’est qu’à ses débuts et la plus part  de ses possibilités ne sont pas encore explorées , à nous  de ne pas  baisser les bras et d’en être conscients , d’en apprécier , d’en nourrir les tournures et les dispositions , d’élargir au possible le cercle et fusionner tous les travaux et les projets d’agit-prop , tout cela sera aussi important , tout ce travail  normal qui sera fait  dans l’exil , sera aussi important que celui fait en Tunisie , l’un ne peut –être sans l’autre , cela coule de source , c’est une évidence , même s’ il est vrai que le  risque est pratiquement existant dans l’exil démocratique  que dans l’aire de démolition  autorisée de la dictature.Le premier soutient et s’active avec des risques  insignifiants ,  le second qui prends tous les risques ne doit jamais sentir le vide derrière lui , il est évident qu’à terme , la solution qui sera imposée à la dictature et au monde , est cette osmose , et cette communion objectives et mâtures.

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9 octobre 2005 7 09 /10 /octobre /2005 00:00

Par

BILEL

Nous étions, nous autres cyberdissidents, milieu que je connais un peu, depuis toujours démunis devant l’événement, l’avènement que nous voudrions le plus qu’il nous obéisse.Avec une dynamique comme YEZZI nous grandissons et en même temps chose incroyable  et géniale nous assimilons nos contraintes, enfin la grande majorité d’entre nous, c'est-à-dire,  le réel, notre réel.

Depuis que j’ai fait allégeance au principe de la démocratie  participative et active , plutôt que de négocier avec elle , je me suis senti à l’aise , malgré tout , dans ma propre vie , j’en ai aucun mérite à cela  , mes références vécues me poussent à faire la part des choses , j’imagine que beaucoup sont dans mon cas, et tous ensemble  le projet en ébullition YEZZI  donne  dans l'espoir de dépasser  les insignifiances qui nous maintiennent dans le futile et l’inutile , dans cette désagrégation stupide qui va  comme à ravir à une dictature aveugle comme la dictature tunisienne

La démocratie.

YEZZI.FOCK cette initiative salutaire.

Elle est pour moi cet état évident du grand tout  qui nous fait rêver et qui nous entoure  par notre négation , notre simple refus  de subir  le régime tunisien, depuis la texture et le conditionnement de notre éducation , jusqu’ nos plus intimes  projection , pour tous ceux qui participent à YEZZI.COM , il ne peut en être autrement et c’est heureux , ce n’est que le commencement  de notre fin en tant qu’ âmes errantes , perdues , violées , déchirées , il faut entretenir , le flamme ,  le feu , contaminer  nos espaces afin que la bête meure , afin que meure en nous  l’amorphe , l’inquiétude et la peur . Que la dictature jusqu’à sa plus vicieuse  racine meure, avec à l’esprit que notre échec pourra être aussi notre mort.

 

 Oui Yezzi est notre réalité  qui timidement s’affiche , ce n’est qu’un commencement , en fait , chacun de nous participants en fait intégralement partie , avec ses moyens , mais n’en connaît qu’un infime parcelle , demain peut-être  et cela tient beaucoup à nous aussi , à notre travail  et notre patriotisme , YEZZI  pourra se changer en un état général sur la Tunisie , une sorte de raz de marée , et ce qui est propre à ce phénomène  c’est qu’il porte en lui toujours une virginité  , une euphorie  et une vérité radicale.

Cette vérité radicale vit  dans la majorité des tunisiens , pas dans l’illusion des 99,50 % de ben Ali le truand ,qui je suis certain déjà , face au phénomène  naissant comme YEZZI ,  toute tentative de sa part , de son  clan , de ses supports pour l’esquiver , pour l’ignorer ou pire pour s’y opposer est à mon avis dérisoire et ne peut être  que l’expression d’un désarroi ou d’une frayeur  bien compréhensibles.

Nous accepter tous tels que nous sommes est plus qu’évident, car un mouvement comme YEZZI,  ne peut-être, que dans la pratique du réel, cette pratique demande aussi du réalisme  et personne  n’est réaliste de naissance.

Avec YEZZI pour ceux qui participent comme pour les autres,  nous somme en plein  dans le réel profond du pays, nous y sommes en plein et pas question d’être ailleurs, si on veut vraiment  nous libérer  et libérer notre pays de la dictature, notre réel hier et aujourd’hui était trop flou pour nous tranquilliser, nous mobiliser nous rapprocher les uns des autres, c’est plus que jamais vital.

Il nous a fallu et beaucoup de tunisiens  ont payé et paient encore pour que nous nous rapprochons ainsi d’une juste évaluation des choses , d’en tirer quelques  conclusions pratiques , cela devient concret , vivant , palpable , lisible  et visible par ce genre de désirs affichés,  d’initiatives et d’actions . Certains consciemment d’autres  pas , certains avec ferveur  d’autres avec réticences et même indifférence , mais qu’importe l‘essentiel est  d’être un tant soit peu dans le problème qu’il finira  par s’enrayer , forcément qu’il était depuis toujours habitué  à notre non vie soumise et isolée et à l’arrogance de ses certitudes.

Comment fonctionnent les tunisiens ?qu’est ce qui est à notre portée ou inaccessible ? ?Nous avons tout à apprendre honnêtement  de cette première phase de YEZZI.Nous devons le faire dans la douleur comme tous les peuples dignes de  ce nom et qui  ont vaincu , nous devons le faire aussi sans aucun renoncement criminel , davantage ,  dans nos erreurs passées ,  présentes et à venir , dans nos échecs pour ne pas leur donner une légitimité ni même une permanence psychologique toujours morbide , que de nos réussites ponctuelles . Notre victoire ne sera acquise  que lorsque la plus part des tunisiens  seront convaincus de la nécessité démocratique  et s’inscriront dans les sacrifices nécessaires à son accomplissement et à sa pérennité.

La vie nous sert rarement les mêmes plats ,  avec YEZZI nous ne sommes pas en risque de nous tromper , puisque à l’évidence  nous sommes vierges tous autant que nous sommes d’une action valorisante , concrète sans aucune couleur partisane autre que de rassembler le peuple tunisien  dans une ou des actions de résistance et de prise de conscience , de résistance et de libération, on ne pourra pas se tromper sur ce que réellement pourrait  se passer , le peu qui prendra forme  vaudra toujours mieux  que cet état d’inertie suicidaire , et sur  cet aspect des choses et pour la première fois de ma vie ,  je suis de ceux qui sont prêt de baisser leur garde et d’y aller franchement..

Oui je suis de ceux  qui croient  au peuple  et à ses fondements , de ceux qui croient à la fibre , à la solidarité et à l’engagement fraternel et humain  au-delà des calculs et des stratégies égoïstes, je crois sincèrement au jour d’aujourd’hui et au vu de l’état général de notre pauvre pays , que les tunisiens  les plus aptes  à forcer leurs destins et celui là même du pays  , ne sont pas les tunisiens qui ont le plus de traits de génie , mais bien ceux qui sont resté au plus prés des faits..

YEZZI  nous oblige au réel et ce réel rassemblé  autour d’idées simples et novatrices est incommensurable , car il ouvre  d’autres perspectives de luttes qui dépassent de loin les logiques barbares de l’appareil répressif de la dictature , et de l’embonpoint pesant et dérisoire  des structures des partis classiques.Face à cet incommensurable , longtemps nous fûmes commensurés , objectivement éparpillés et isolés , ignorants , chétifs et tellement éphémères , il était temps de réagir et de penser  à changer  de fond en comble nos sales habitudes , il était temps de défaire les archaïsmes , ou du moins d’essayer de le faire , nous avons,  grâce à nous tous ,  l’occasion de la faire , faisons le , du moins ceux qui librement le désirent , nous n’avons vraiment rien d’autres à perdre que nos mauvaises réputations et démentir les préjugés et les calomnies qui agressent notre nation.

Pour que la vie change en Tunisie pour le meilleur possible , il faut absolument face à la dictature s’engager  à tous les niveaux , même les plus ardus , les petits comme ceux qui depuis toujours cachés , agressés et méprisés, et surtout croire que nous  ne devons compter que sur nous même  pour mériter notre liberté .Il est désormais , et de plus en plus à notre portée ,  d’agir  autant qu’il se peut sur les événements ,  plusieurs échéances importantes  attendent le pays , ne laissons pas les mains libres aux spéculateurs ,aux assassins et aux tortionnaires de nous réduire encore plus au silence  et en esclavage , agir sur leurs événements préfabriqués , mensongers et inhumains , et bien plus sûrement sur l’effet qu’ils nous font.C’est là que se trouve notre victoire , là , quand la majorité de tunisiens , en Yezzi ,  ou par d’autres moyens  mettront leurs oppresseurs au pieds du mur , et décideront du sort de leurs pays et de  son avenir , du leur et celui de leurs enfants en toute conscience.

Oui YEZZI déjà est une réussite , les indécis , les imbéciles et les dénigreurs qui ne font jamais rien peuvent sourire et hocher a tête , opiner du chef à cette morosité conditionnée qui se veut mal endémique pour toute la Tunisie ,mais YEZZI est une sacrée réussite ,  qui  à sa lecture ,  nous confirme  que notre meilleure ressource est en nous même  , et contre  ce réveil là , ni ben Ali ni le diable  n’y pourrons rien.

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9 octobre 2005 7 09 /10 /octobre /2005 00:00



MON MEILLEUR AMI
Par
BIJU

Je viens de me découvrir le meilleur ami qu’on puisse avoir , quand on est jeune tunisien ,quand on aime la vie et la liberté , le meilleur ami, le trouver et l’aimer , ce n’est pas fastoche , cela n’arrive qu’une fois dans la vie , la référence obligée .Le meilleur ami , celui qui marche devant toi et qui sans façon irradie d’une lumière aveuglante , éblouissante tout ce qui fait la vie , l’espoir et le bonheur dont un jeune tunisien d’aujourd’hui est en droit d’attendre du destin collectif , d’un peuple brisé et d’un pays soumis. C'est un homme courageux, mon meilleur ami qui m’est tombé dessus en ces temps d’indécisions et d’inquiétudes, mon meilleur ami, simple et bon aux grands principes et débordant de jovialité. Il parle de droit , de justice et de liberté et refuse la déchéance , en fait , rien de plus naturel chez un être vivant dans un pays normalement constitué , pas dans un champ de manœuvre pour tueurs psychopathes comme notre douce Tunisie .Rien de plus naturel dans un pays normal , mais en Tunisie , mon ami avec sa tronche d’adolescent malicieux et son âme d’enfant et sa parole de cristal , mon meilleur ami est en prison , il ne parle plus qu’aux nues , au ciel , aux oiseaux , à l’air vicié qu’il respire , au courage qu’il expire , et aux consciences tunisiennes verrouillées par les baïonnettes, il ne parle plus à la lâcheté , celles des tortionnaires , des flagorneurs , des gisants , des spectateurs :IL S’EST COUSU LA BOUCHE !
Des dizaines d’années de forfaitures, de décadence, de mutisme, de renoncement et de honte bue de l’âme et de l’esprit des tunisiens.
Réduites en poussière d’infamie par ce geste de grandeur par mon ami.
Des dizaines d’années de souffrances, de tortures, de viols, de massacres, de haine subie par les emmurés et les patriotes tunisiens.
Sublimés, encensés, chantés, embellies par ce geste martyr et amoureux de mon meilleur ami.
Il s’est cousu le bouche.Il nous parle de plus en plus fort et vit violemment sous les mâchoires de la charogne. Si beaucoup d’autres tunisiens se cousaient la bouche , le monde , l’humanité ne pourra plus se regarder dans la glace , vivre normalement , se raser , copuler , consommer , et n’aura pas assez de larmes pour pleurer ses horreurs.Nous aurons tous ainsi compris que mon meilleur ami est tout ce que la Tunisie fait de mieux.

Mon meilleur ami est si présent en nous, quelque part endormis, qq. part en cellule , dans un mouroir , dans un refus , dans un rêve que chacun de nous pourrait croire que je parle de lui , quand je parle de mon meilleur ami , moi qui a aussi la bouche cousue par l’indifférence , la honte et la peur des esclaves ,j’ai un goût amer au fond de la gorge et des tripes , car je crois que j’ai enfin compris que la bouche cousue de mon meilleur ami , c’est autre chose , c’est l’ acte fondateur de sa liberté conquise , et son amour infini pour les tunisiens et la Tunisie.

Mon meilleur ami c’est YEZZI.FOCK dans la gueule et les tripes du monstre. Que sa parole et son cri soient fertiles !

Et si demain beaucoup de tunisiens, ceux des mouroirs, ceux de la rue qui refusent la haine de ben Ali, ceux de part le monde qui refusent la dictature, tous se cousaient LA BOUCHE.

Notre mutisme choisi aura le seul visage de notre courage et de notre refus de l’arbitraire et de la mort.

Dans un énorme cri la parole des tunisiens sera retrouvée et reconquise et nous serons l’écho de mon meilleur ami ABBOU, et le chaos mortel à ben Ali.
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27 septembre 2005 2 27 /09 /septembre /2005 00:00

A 20h TU COMPATIRAS !...

 

 

 

Lorsque la morale supplante l’information

 

 par pierre delvaux.

 

 

 

 

 

Souvent le traitement de l’information ne nous heurte plus vraiment... Et pourtant les exemples abondent de la substitution des sentiments, de la morale, de l’émotion au travail d’informer qui pourtant devrait être le seul souci des médias qui y prétendent...

 

 

 

Entendre un présentateur ouvrir son JT en affirmant : « Bonne nouvelle ! le chômage a baissé de 1%... », cela ne nous étonne plus aujourd’hui, surtout quand cela se passe sur une chaîne privée et qu’il s’agit d’un tout jeune journaliste. On sursaute un peu plus en entendant un journaliste confirmé d’une chaîne publique ouvrir son édition par : « On peut dire que le plan d’évacuation de la bande de Gaza se passe bien !... » Dans les deux cas cités à titre d’exemple, il n’y a certainement pas volonté délibérée du présentateur d’imposer un point de vue. Ce sont simplement deux exemples symptomatiques du disfonctionnement de l’information télévisée causé par deux pièges pervers : d’une part la proximité sociale entre les rédactions et les cercles de pouvoir (privés et étatiques) ; d’autre part le phagocytage de l’information par son medium télévisuel, lequel puise abondamment son inspiration chez ses collègues anglo-saxons.

 

LA COM’ CONTRE L’ INFO

 

Au-delà, même, de la vérification des sources, c’est la forme sous laquelle sont livrées les informations par ces sources qui devrait questionner davantage les rédactions. Qu’elles émanent des cabinets ministériels, des diverses "com" de sociétés ou de nulle part (informateurs officieux et commentateurs appointés ou non). L’important n’est pas seulement ce qui est affirmé mais les commentaires qui y sont adjoints. Il s’agit plus de faire passer un message qu’une information : on ne peut que se réjouir de l’annonce des chiffres du chômage ou du plan d’Ariel Sharon... Et on peut craindre que la proximité de certains journalistes avec leurs sources les amène à recevoir d’autant plus volontiers une « information » qu’ils y auront été préparés par le bruissement diffus du microcosme.

 

MELIES CONTRE VOLTAIRE

 

Faut-il rappeler que le langage de la télévision n’est rien d’autre que le langage cinématographique et que le cinéma s’est affirmé dès son invention comme un spectacle, un divertissement. Il est frappant d’entendre constamment au sein des rédactions des chaînes des réflexions comme : « ce sujet c’est que de l’émotion !... ». Les rédacteurs tendent à raisonner de plus en plus comme des producteurs, passant parfois plus de temps à se questionner sur l’habillage des sujets plutôt que sur leur contenu. L’important semble ne plus être d’informer mais de « faire vibrer » le téléspectateur, de le capter grâce à des trucs faisant le plus souvent appel à ses émotions. Ainsi, la déontologie journalistique semble de plus en plus annihilée par la dimension intrinsèquement spectaculaire qu’induit la télévision, l’enjeu majeur des rédactions consistant à coller à un présupposé sentiment général des masses. Une des phrases récurrentes lors des conférences de rédaction étant : "Mais cela n’intéresse personne ! » ou, à l’inverse : "Les gens adorent cela !"

 

QUE D’ EMOTION !

 

Quand il s’agit d’événement graves mettant en jeu des vies humaines, l’étalage récurent d’émotion médiatique confine à une sorte de "pornographie morale". Le citoyen-télespectateur en vient à se sentir gêné par ces assauts de compassion. Est-ce bien cela qu’attendent les victimes des événements en question ? Ils doivent "faire leur deuil" nous répète-t-on à satiété. Et après ? L’ampleur de ces campagnes émotionnelles n’est-elle pas inversement proportionnelle aux réponses politiques apportées aux événements en cause. Et n’est-ce pas justement à la confusion de ces deux aspects que vise tout ce bruit médiatique ? De fait, c’est aujourd’hui une idée répandue que médiatiser un problème c’est en partie le résoudre. D’innombrables mouvements sociaux ont fait les frais de cette funeste illusion !...

 

IN GOD WE TRUST

 

La laïcité est au centre de ce débat : ce qui relève de la sphère publique (l’information) et ce qui relève de la sphère privée (l’opinion, le sentiment). Les programmes de "téléréalité", les émissions d’« outing », les « docu-fictions » tendent à abolir cette frontière et leur apparition ces dernières années en France me semble correspondre aux multiples remises en cause de notre pacte républicain. L’idéologie libérale dominante ne repose-t-elle pas sur un communautarisme entrepreneurial du "bien commun" soudé par la loi divine : celui des pionniers du "Mayflower" ? George W. Bush ne s’était-il pas fait élire en 2000 en se présentant comme le candidat de la compassion ? En effet, le capitalisme s’est développé sous différents aspects depuis le moyen-âge. L’impérialisme américain étant le plus puissant, il est logique qu’il propage le caractère puritain si particulier qui l’imprègne : mon bien est sacré mais je ne cesserai d’avoir honte et de rechercher la rédemption. Cela passe par des rites communautaires d’expiation qui ciblent de préférence les moeurs (lire le roman d’Hawthorne, "la lettre écarlate" qui inspira l’indigeste film "les amants du nouveau monde" et se rappeler l’affaire Lewinski / Clinton). En nous invitant à nous frapper la poitrine, le journal de 20h veille à ce que nous ne remettions pas en cause l’ordre libéral.

 

Dans ce monde globalisé qu’on nous dit irréversible, le sentiment obligé constitue à l’évidence un des instruments majeurs de ce qu’on a coutume d’appeler aujourd’hui pudiquement "pensée unique" (qui n’est rien moins que la propagande capitaliste). Mais le chantage affectif est souvent une cause de rupture dans les couples. Les cercles du pouvoir auraient pu méditer cela depuis le 29 mai dernier s’ils ne se nourrissaient pas eux-mêmes de leurs propres chimères. Car le processus marche dans les deux sens !...

 

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27 septembre 2005 2 27 /09 /septembre /2005 00:00


Les saloons, la winchester et le pétrole . 
Houssine

 

 

 

Cet article, par moments assez dur envers GW Bush, m’a été proposé par cet ami d’altermonde. J’en suis très heureux parce que je suis convaincu que nous devons apprendre à nous connaître, nous qui sommes tous de la famille humaine avec comme seule véritable frontière nos cultures personnelles.

 

Je suis d’autant plus convaincu que nous devons apprendre la pensée, notamment du monde musulman, parce que se prépare, au travers du "cinéma" de la guerre contre le terrorisme, une guerre immonde, celle que certains nomment "le choc des civilisations". Nous ne devons pas devenir complice d’une telle infamie.

 

 


Le président des Etats-unis est un texan. Il possède un ranch. Dans ce dernier, sa famille a creusé des puits de pétrole. Avec l’argent que lui procure ce liquide visqueux, il va se saouler la gueule dans les saloons. Ainsi vécut ses jours heureux, le président des Etats Unis.

 

Un beau jour, il se découvrit une peau de politicien qu’il n’a jamais ressentie auparavant. Son pépé, un navet de président-boucher, lui a légué ses prouesses en matière de politique à la cowboy, par ailleurs, très ancrée dans la famille depuis des lustres. Pour se lancer dans la politique, il n’a jamais consenti un minimum d’efforts pour l’acquisition ne serait-ce que d’un brin de culture générale en vue d’élargir son bagage linguistique et culturel vers d’autres horizons que la vie de ranchero amasseur de pétrodollars et ivrogne ne lui permit pas. Si bien que son quotient intellectuel et, par conséquent, son statut intellectuel sont au bas de l’échelle.

 

Les présidentielles venues, il se porta candidat en parfait cowboy texan habitué à tricher lors des parties de poker. Du fait qu’il a plusieurs tours dans son sac, il constitua un duo terrible avec son frère shérif de Floride et si ignare qu’il ne sait même pas que l’Espagne est un royaume. Le frérot conspira pour que le duel ultime entre les protagonistes se déroula sur la terre de l’état qu’il gouverne tout en sachant qu’il a brouillé toutes les cartes en tant qu’as de la falsification et des coups de traîtrise par-derrière signes de la plus ignoble lâcheté.

 

Le concurrent non averti s’enlisa en Floride faute d’une méconnaissance du terrain et des dessous des manigances dont usa le frérot. Le duel n’ayant pas pu aboutir à départager les belligérants, on porta l’affaire devant un juge à la solde du shérif. Le verdict tomba tel que le shérif le souffla au juge. Le postulant président texan gagna la partie en dévoilant les tricheries qu’il utilisa dans le but de porter le coup de grâce à son concurrent. Ce qui fait dire à Jean-François Marcotte dans son article intitulé « Déclin ... de la démocratie en Amérique », « Les États-unis se sont construits sur un rêve de démocratie qui se meurt aujourd’hui sous un régime politique devenu insensé. La démocratie existe-t-elle encore aux Etats-Unis ? De quelle forme politique s’agit-il ? S’agirait-il d’un régime qui n’est ni choisi par le peuple ni choisi pour le peuple ? La démocratie en Amérique serait-elle devenue l’état du droit à subir un pouvoir illégitime ? » [1]

 

C’est ainsi que les présidentielles altérèrent l’image de Bush auprès des habitants des autres états qui ne lui pardonnèrent pas la complicité de son frérot pendant le duel final. Dès lors, il passa à leurs yeux pour un président immoral et incapable de compter sur ses propres forces pour contrecarrer les vicissitudes de l’action politique. Ils devinrent convaincus qu’il aura toujours recours à des coups de pouce malhonnêtes de la part des mordus de la pêche en eau trouble et des sanguinaires en traître de par le monde. Son itinéraire politique, en conséquence, sera caractérisé par le non-respect des lois nationales et internationales par suite de son accession illégale à l’investiture suprême.

 

Accablé par une antipathie criante des habitants des Etats-unis, il se mit à l’œuvre en tant que président. Il s’entoura, d’abord, d’une équipe qui pue le pétrole et qui n’utilise d’autre langage que le langage du lynchage. Ces faucons s’émeuvent peu des sentiments humains, des droits humains, etc ... Ils ne cachent pas leurs véritables identités en tant que rapaces qui se nourrissent de la charogne et de l’odeur de la poudre. Il faut dire que bon nombre d’entre eux ont travaillé sous les ordres du pépé qui considéra les peuples, y compris le peuple américain, comme de la chaire à canon et passibles d’irradiation rien que pour assouvir ses illusions de mégalomane-président du globe terrestre.

 

Il faut bien que le fiston assimile les leçons des aventures de son pépé. C’est dans ce but qu’il hérita de certains de ces adjoints qui ont pour mission d’assurer le suivi de son instruction selon le souhait du pépé. On se rend compte, maintenant, que les instructeurs s’attèlent, des mains et des pieds et chacun de son côté, à transmettre au fiston toutes sortes de pensées cauchemardesques, suivant leurs visions apocalyptiques de l’ordre mondial en gestation, en intégrant le tout dans le sillage des préceptes du pépé. L’éducation au chauvinisme nationaliste et au fondamentalisme protestant s’adjuge une place à part sous les couleurs d’un attachement aux traditions du Texas et au nationalisme américain. Il en résulte, en somme, un président qui mène sa vie politique tout en ayant à l’esprit la winchester, le ranch, le pétrole et les saloons tout en s’exposant en tant que fanatique religieux car « Le régime actuel s’appuie également sur les protestants fondamentalistes, ces fanatiques persuadés que les Etats-Unis jouent un rôle central dans la lutte biblique du Bien contre le Mal et qui s’appuient sur la certitude que ce pays doit diriger le monde  » [2]

 

C’est, ainsi, que l’expérience du président, pendant ces mois passés à la tête des Etats-Unis, a montré qu’il se comporte vis à vis des problèmes que traverse le monde en un texan né, allaité d’une certaine dose de nazisme qui lui a été inoculée par l’intermédiaire de son grand père - collabo des nazis - selon Eric Laurent dans son écrit « La guerre des Bush ». [3]

 

Le ranchero

 

Il est à remarquer que le président paraît bien dans sa peau lorsqu’il se retrouve dans son ranch parmi les siens pendant ses jours de congé. Vêtu de jeans, il semble plus agile et plus dynamique en comparaison avec son état officiel d’homme d’Etat auquel on impose un accoutrement qui ne lui sied pas et qui le présente tel un blédard n’ayant pas acquis l’habitude de porter des costumes et des cravates. De par sa démarche, il ressemble, plutôt, à un rachitique aux membres inférieurs courbés en parenthèses. Il se plait sur le dos de sa pick-up, en compagnie d’un subalterne sans ressources, nostalgique de l’empire britannique et qui se contente des miettes que le cowboy voudrait bien lui laisser. En aventurier des grands chemins, son odeur attire les chiens policiers jusque dans son logis préféré. Ces quelques signes démontrent que le personnage affectionne les déserts, les vastes plaines et les animaux sauvages ... Il ne se reconnaît pas dans les protocoles des politicards préoccupés par leur image médiatique façonnée en partie par le mode de travestissement, de communication ... On dirait qu’il s’efforce à mettre en évidence ces traits constitutifs de son authentique personne méridionale enracinée dans « l’histoire » et la géographie du Texas, terre des esclavagistes sudistes qui ne dûrent leur émancipation qu’à la découverte du pétrole. Dans le cas contraire, leur destin se serait réduit à la culture du coton et à l’élevage des bovins comme vécurent leurs ancêtres du temps de la guerre de sécession et antérieurement à cette époque.

 

Cet aspect propre au personnage l’encombre d’un comportement nostalgique et anachronique qui se traduit par des sursauts d’acrobaties caractéristiques d’un cowboy aguerri lorsqu’il s’agit de la gestion des affaires internes et internationales. Le souci d’attachement au ranch et de la protection de ses troupeaux réduit son espace de manœuvre et l’accule à l’étroitesse du champ de vision et, par là même, à l’étroitesse d’esprit. Son horizon intellectuel s’en trouve réduit au strict minimum en deçà de l’américain moyen ravi par l’american way of life synonyme de la garantie des moyens de subsistance organique en dehors de toute nourriture intellectuelle et savante. Pour étayer cette manière de voir, la preuve la plus tangible se rapporte à ce que toute l’humanité a vécu ce jour-là au Japon et qui a failli se transformer en jour noir et en crise semblable à celle de 1929 par la faute d’une non-assimilation d’un terme technique en matière d’économie. Cette carence majeure pourrait se répercuter sur d’autres champs cognitifs. Pour juger de la véracité d’une telle supposition, il n’y a qu’à se référer à ce simplisme outrancier et moniste dans lequel le président se débat en départageant le monde en deux antipodes : « Chaque pays, sur chaque continent, doit maintenant prendre une décision : soit il est avec nous, soit il est avec les terroristes ». Ce discours à deux temps, véhiculé par Bush à partir du 20 septembre 2001, est facile à digérer et se transforme en une lutte entre le bien et le mal. Et à l’aune de ce dualisme, il se creuse les méninges pour parer à tous les aléas de la concurrence économique, la sauvegarde de l’espace vital américain identifié au globe terrestre, l’acceptation ou la négation des régimes en place, l’adhésion aux traités universellement reconnus ...

 

La dichotomie du monde en maléfiques et bénéfiques masque, en fait, une incapacité maladive à appréhender l’état du monde par suite d’une indigence flagrante dans les domaines de la connaissance. Se confiner dans son terroir simpliste n’encourage qu’à l’adoption d’une politique isolationniste idéologisée en une variante de chauvinisme à l’air du temps, mais qui trouve ses racines, en réalité, dans les annales de la ruée vers l’or. La traduction pratique d’un tel attachement aux exploits des aventuriers, des forçats et des pistoleros d’antan n’en sera pas moins qu’une batterie de mesures protectionnistes envers l’homme et son environnement. Ce qui lui fait dire que les Etats-unis ont besoin qu’on les recouvre d’une toile hermétique contre toutes les intrusions des effets maléfiques orchestrés par des « terroristes » venus des autres contrées du monde. Ces effets peuvent être d’ordre économique, politique, culturel, social, sécuritaire ... De là, le protectionnisme dans le cadre des échanges commerciaux, le triage en matière de migrations humaines, l’arsenal d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive, les stations d’écoute, les organismes d’espionnage, ...

 

En contrepartie, l’Amérique se doit d’assurer sa défense par le biais de l’offensive tout azimuts pour que règne l’american way of life de par le monde qui ne véhicule que « le bien » dans son essence. Ce règne mondial du « bien » américain doit utiliser plusieurs canaux pour devenir une réalité concrète en alternant l’usage de « la carotte et du bâton » selon les cas de figure. Et dans cette ruée vers la domination du monde et du cosmos, il n’y a nulle place pour les sentiments, les droits, la démocratie ou toutes les hérésies des temps modernes. La seule référence à laquelle les américains doivent s’en tenir n’est ni plus ni moins que les épopées des forçats et des aventuriers blancs pour la constitution des Etats-unis aux dépens des Indiens et des esclaves africains ... Dans cette course vers l’hégémonie américaine, les boucheries effectuées par l’armée et les colonisateurs blancs envers les indiens et les tueries commises par le Klu Klux Klan à l’encontre des noirs sont les références intrinsèques à l’authenticité américaine. Dès lors, tout est permis.

 

Qu’on perpètre des génocides contre le peuple vietnamien ou le peuple palestinien ou le peuple afghan ou le peuple somalien ou le peuple irakien ou le peuple vénézuélien ... ce qui importe pour les Etats-unis est de faire mains basses sur le monde et ses ressources sans ressentir aucune amertume vis-à-vis des moyens employés et des dégâts comptabilisés. Le président peut, le cas échéant, charger quelque brute de subalterne d’une mission de génocide contre le peuple palestinien ou autre ... L’essentiel réside dans le fait que le Sharognard sait qu’il détient le feu vert pour mener toutes les actions qu’il désire et qu’il jouit de la protection inébranlable du président qui ne lésine pas sur les moyens en pareils cas tant ce pistolero de renommée internationale est prêt à brandir sa winchester - Veto en tout instant. Ce jeu de coalition à la manière des chasseurs de primes fait partie intégrante de l’histoire de l’Eastern et du Western américains au cours de laquelle ont pullulé les exemples de coexistence immorale en bons termes entre « le bon, la brute et le truand ». Ces amalgames contre-nature et contre la morale et la démocratie ne doivent aucunement surprendre sitôt qu’on se met en tête que la seule croyance pérenne guidant les actes de l’administration américaine se résume à la propagation idéologique illusionniste d’une prétendue grandeur des Etats Unis comparativement aux autres nations appelées à cautionner, sans broncher, le fait accompli de leur suprématie.

 

Cet état de fait implique, logiquement, que les Etats-unis maintiennent un protectorat généralisé sur la planète-terre suivant une hiérarchisation qui n’écarte pas la possibilité du retour au colonialisme pur et dur lorsqu’il s’agit de la « lutte contre le terrorisme ». Un terrorisme défini par les soins du président s’entend. Le monde fera les frais d’une semblable version de gigantisme assoiffé de volonté de puissance et d’expropriation de toutes les énergies humaines et naturelles par la diplomatie des armes. Et, alors, gare aux « terroristes » qui ne veulent pas se plier au diktat du gendarme du monde. Les péripéties antagonistes d’autonomie - recolonisation, d’accession au pouvoir par les urnes - renversement par des putschs, la création de bandes de vendus sous l’appellation de « combattants de la liberté », les chantages, les blocus, les pressions ... ne manqueront pas de se produire. Ce mégalo-Etat aura la liberté du choix des moyens à employer selon les cas qui se présentent pour juguler toute tentative de briser les chaînes de la dépendance inconditionnelle aux bons vouloirs de la domination américaine. Et ce, étant donné que les tenants du pouvoir ne se reconnaissent, par principe, dans aucun principe et dans aucune idéologie autre que la sauvegarde de leurs intérêts matériels et financiers au risque de bombardement de villes entières par des bombes atomiques et, le cas échéant, de mener des guerres d’endiguement tout en utilisant de l’uranium affaibli ...

 

La culture esclavagiste enracinée dans le subconscient des anciens aventuriers à la recherche de fortunes par l’intermédiaire de l’usage de la manière forte, des vols, de guet-apens aux voyageurs, de raids contre les simples citoyens, d’asservissement des indiens et des noirs, de ruées vers l’or, d’homicides volontaires et de sang froid, de colonialisme de peuplement, de génocides contre des fratries complètes, ..., une telle culture ne conduit automatiquement qu’à la survenue de mégalomanes écervelés et anti-intellectualistes qui se contentent de la socialisation stéréotypée assimilée à l’école de leurs ancêtres-bandits des grands chemins qui s’enrichissaient en tuant leurs compatriotes suivant cette parole citée dans le film « Et pour quelques dollars de plus » : « Là où la vie est sans valeur, la mort a son prix ». Pour cette caste de manieurs de pistolets et de fusils de père en fils, la vie de chercheur d’or et de chasseurs de primes paraît être « l’idéal-type » à sacraliser tant cette vie de chiens constitue une partie intégrante de la personnalité américaine à la Bush and company.

 

 


[1] (Esprit Critique, vol.03,no.01, Janvier 2001)

 

[2] (Ibrahim WARDE, Il ne peut y avoir de paix avant l’avènement du Messie, Le Monde diplomatique, septembre 2002).

 

[3] de Eric Laurent, chez Plon

 

 

 

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27 septembre 2005 2 27 /09 /septembre /2005 00:00


Guantanamo arrache son bâillon.
par Maxime Vivas

 

 

 

 

D’après l’agence Reuters, un quart des détenus de la base militaire américaine de Guantanamo, à Cuba, ont entamé une grève de la faim pour protester contre le caractère illimité de leur détention. Dix-huit ont dû être hospitalisés dans la prison du Camp Delta. Treize sont alimentés par voie nasale et cinq le sont par intraveineuse.

 

Selon le Centre pour les droits constitutionnels (CCR) dont les avocats représentent des dizaines de détenus, ce sont 210 prisonniers qui observent la grève de la faim.

 

Certains ont arrêté de s’alimenter depuis le 8 août et neuf d’entre eux ont été hospitalisés mais sont dans un état stable, a déclaré le colonel Brad Blackner à l’Associated Press.

 

Les autorités militaires de la base américaine parlent de 76 détenus en grève de la faim, tout en assurant qu’ils sont traités « aussi bien que possible » (Hum !). Dans un communiqué, le CCR dénonce la réticence du Pentagone à autoriser les avocats à rencontrer ces détenus et le silence obstiné du ministère américain de la Défense sur la grève de la faim...

 

Les prisonniers ont pris cette décision parce que ce ministère est revenu sur ses promesses de mettre le camp de détention en conformité avec les normes de la Convention de Genève. Les grévistes de la faim, dont certains sont détenus depuis plus de trois ans et demi, réclament aussi d’être jugés ou libérés. En effet, « Depuis janvier 2002 [date de l’ouverture du centre de détention], le Pentagone a refusé aux prisonniers l’accès aux tribunaux ou aux avocats pour éviter d’avoir à justifier les fondements de leur incarcération », dénonce l’avocat Gitanjali Gutierrez.

 

Le camp de Guantanamo compte près de 600 détenus de 43 nationalités, capturés pour la plupart lors de la guerre en Afghanistan (quelques-uns étaient alors mineurs). Certains sont détenus depuis l’ouverture de la prison, en janvier 2002. Seuls quatre ont été inculpés. Aucun n’a été jugé.

 

Des avocats de détenus ont soutenu la semaine dernière devant une cour d’appel qu’ils devraient avoir le droit de prouver qu’ils ont injustement été qualifiés de « combattants ennemis » et que leur détention est illégale. La cour d’appel rendra son jugement l’année prochaine, et celui-ci sera ensuite porté devant la Cour suprême.

 

Le Pentagone affirme que 246 détenus de Guantanamo ont été renvoyés chez eux depuis l’ouverture de cette prison.

 

Dans une note datée de 1er août 2005 Amnesty International rendait compte ainsi d’une première grève de la faim : « Le mouvement, qui a débuté aux alentours du 7 juillet et concerne un nombre inconnu de détenus, vise à protester contre les conditions de détention : au secret, sans aide médicale convenable, et avec diverses atteintes à la religion, telles que annonces au haut-parleur pendant l’appel à la prière, sans parler de la profanation présumée du Coran. L’un des détenus aurait expliqué son attitude par ces mots, à l’attention des autorités américaines : « Que l’on nous traite comme des êtres humains, ou que l’on nous laisse mourir en paix ».

 

La grève de la faim paraît avoir débuté à Camp V où les conditions de détention s’apparentent à celles des prisons américaines de haute sécurité, en cellule individuelle, éclairées en permanence, et ventilées par de grands ventilateurs dont le bruit empêche les détenus de communiquer entre eux. »

 

Grâce au côté spectaculaire et médiatique de la grève de la faim (surtout aussi massive), tous les organes de presse nous parlent enfin aujourd’hui en première page de l’enfer de cette prison militaire. Le grand public découvre ainsi que des malheureux sont encagés sans procès. Pourtant, dès janvier 2004, un article paru dans Le Monde Diplomatique (« Les droits humains bafoués, Dans le trou noir de Guantanamo ») sous la plume d’Augusta Conchiglia décrivait avec beaucoup de précision les conditions de détention, rapportait des cas de suicide et de grève de la faim. Mais à l’époque, le reste de la « grande » (hum !) presse n’avait pas repris les informations. Elle le fait plus de vingt mois après les révélations d’Augusta Conchiglia et presque quatre ans après l’ouverture du camp. Entre temps, des innocents libérés ont raconté leur calvaire [1].

 

Ici, nous venons d’exposer les faits que chacun tient désormais pour vrais.

 

Reste donc à poser les questions qui en découlent et dont on s’étonne qu’aucune ne soit venue à nos éditorialistes en vue, parangons de vertus démocratiques et détenteurs du « monopole du cœur » :

 

1- Si un pays emprisonne sans jugement, soumet à des mauvais traitements hors de toute législation, peut-on le qualifier de « plus grande démocratie du monde » ? Peut-on s’exclamer : « Nous sommes tous Américains ! » comme le fit le Monde au lendemain du 11 septembre 2001 ? Et si non, depuis quand refusons-nous cette naturalisation et pourquoi ?

 

2- Si, au fil des ans, des détenus (brisés) sont libérés (246, selon le Pentagone) car déclarés innocents, pour quelle raison aucune instance internationale (aucune) ne porte plainte contre leurs ravisseurs et bourreaux ? Qui indemnisera les victimes et selon quels barèmes ?

 

3- Un pays qui enlève des innocents par centaines, à des milliers de kilomètres de chez lui, qui les maltraite dans une base militaire occupée par la force dans un pays tiers et qui se soustrait ainsi aux Conventions de Genève et à toute espèce de législation, nationale ou internationale est-il un pays terroriste ?

 

4- Quel organisme serait à même de mener une enquête indépendante sur ce qui se passe à Guantanamo et dans d’autres prisons de l’US Army ? Aucun ? Ne serait-il pas temps alors de constater que l’empire applique impunément la loi du plus fort au mépris de toute morale et que, par conséquent, il importe de passer de l’allégeance frileuse à la résistance ?

 

5- Parmi les détenus, l’un d’eux au moins aurait dû connaître une grande médiatisation : il est journaliste. Or, on sait que la profession se mobilise avec panache à la moindre prise d’otage. Pourquoi le sort de Sami Al Haj, arrêté et enlevé le 15 décembre 2001 alors qu’il était en reportage en Afghanistan, est-il ignoré du grand public ? Parce qu’il est Soudanais ? Parce qu’il travaillait pour une télévision arabe (Al Jazeera) ? Parce qu’il est l’otage, non pas des arabes mais des Américains ?

 

Pourquoi, Reporters Sans Frontières qui s’est « indignée » de son arrestation il y a quatre ans a-t-elle fini par l’oublier (il ne figure pas dans son rapport annuel 2005). [2] Pourquoi cette organisation qui dispose d’un budget considérable, de correspondants aux USA, qui s’est dotée d’un service chargé de poursuivre les tortionnaires des journalistes, ne lance-t-elle pas une grande campagne de presse pour la libération de Sami Al Haj avec un dépôt de plainte à la clé ? Pourquoi RSF qui, contrairement aux autres ONG (et en particulier Amnesty International) bénéficie d’une côte d’amour maximale (et peu discrète) aux States n’envoie-t-elle pas son Secrétaire général Robert Ménard à Guantanamo. Il connaît Cuba pour s’y être déjà rendu afin de recruter avec des ruses d’un James Bond un « journaliste indépendant » qui s’avéra être un agent de la sécurité cubaine (Ménard, apprenant bien plus tard la supercherie, comprit alors pourquoi, le bougre, malgré l’octroi de deux fois la paie d’un ministre cubain, refusait obstinément de traiter Fidel Castro d’assassin dans ses articles bidouillés).

 

Donc, l’idée serait la suivante : Ménard arrive devant Guantanamo, s’enchaîne aux grilles comme il le fit naguère à celles de l’ambassade de Cuba à Paris, dénonce, devant les journalistes accourus du monde entier « le goulag tropical yankee, zone de non droit et de torture » et il refuse de repartir sans Sami Al Haj. Les militaires US ne peuvent pas lui tirer dessus (pas sur lui, voyons, pas sur lui !) et Bush est obligé de promettre l’examen du cas Al Haj. Dès lors, Ménard déclare qu’il est « fou de joie » et il repart en faisant une escale à La Havane pour recruter, la nuit, dans un square, un « journaliste indépendant » qui, moyennant 100 dollars par mois, un ordinateur portable et un passe pour l’accès permanent à la Mission (équivalent d’une Ambassade) des USA accepte de soumettre au Chargé de Mission US (ambassadeur) ses articles, lesquels sont des pamphlets terribles contre Cuba, sa « dictature » et la terreur ambiante. Mais cette action étant secrète, le monde entier retiendra du voyage de Ménard que RSF confesse une évidence : le terrible camp de concentration des Caraïbes, lieu de souffrances sans nom, n’est pas l’île castriste, mais la portion de son territoire qui lui a été volé (on vit mieux et plus longtemps tout autour).

 

L’avantage de ce scénario grandguignolesque est que Robert Ménard ferait la démonstration tant attendue qu’il n’hésite pas à se dresser contre le pays qui a tué le plus de journalistes ces dernières années, il prouverait son indépendance et, s’il perdait alors pour 2006 les subventions de l’Oncle Sam, il peut espérer que l’Union Européenne qui lui a coupé les crédits en 2005 reconsidèrera sa position.

 

Ainsi ravalé de la façade, RSF pourrait recommencer à taper de plus belle sur la presse pauvre des pays pauvres à l’exclusion de tout autre, avec une prédilection pour ceux dont Bush veut la peau et avec la complicité active de la presse riche des pays riches [3].

 

Ce noble dessein obligerait momentanément RSF à renoncer à prioriser Cuba dans ses campagnes idéologiques, le temps de faire oublier son lourdingue acharnement passé. Mais il ne s’agirait là que d’un entracte, pause par laquelle les pitres reconstituent leurs forces au Grand Théâtre des Médias.

 

Maxime Vivas , écrivain.

 


[1] Sur les enlèvements de suspects dans les pays envahis et dans d’autres (y compris en Europe), sur les conditions de détention à Guantanamo, à Abou Grhraib et dans d’autres prisons « externalisées », sur le sort des prisonniers français et l’inertie de notre classe politique, sur la sous-traitance de la torture dans des zones de non-droit, voir « Les Etats-Unis De mal empire » de Danielle Bleitrach, Viktor Dedaj, Maxime Vivas, aux éditions ADEN, septembre 2005.

 

[2] Pour la journaliste US Diana Barahona qui a révélé, preuves à l’appui, que RSF est financé par des organisations états-uniennes liées à la CIA « non seulement Al-Haj a physiquement disparu, mais a aussi disparu toute référence à lui sur le site internet de RSF, où il n’est mentionné qu’une seule fois depuis un communiqué sur Al-jazeera du 27 janvier. Par contraste, RSF lance régulièrement de grandes campagnes pour les journalistes européens enlevés par la résistance Irakienne. »

 

[3] « On trouvait des journalistes pour moins cher qu’une bonne call-girl, pour deux cents dollars par mois. » Un agent de la CIA, sur le recours aux journalistes pour propager des articles de la CIA. Katherine The Great, de Deborah Davis, Sheridan Square Press, 1991. Cité dans “Les Etats-Unis De mal empire”ouvrage où est également analysée la complicité de notre presse avec les exactions des USA.

 

 

 

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27 septembre 2005 2 27 /09 /septembre /2005 00:00

Le clou de Joha

 

 

 

Maintenant, nous nous sommes retirés de la bande de Gaza. Nous avons quitté tout le territoire, déplacé tous les colons, démoli toutes les colonies. Nous avons laissé un clou sur le mur : les synagogues.

 

par Uri Avnery

 

Un jour, Joha, héros de l’humour populaire arabe, a vendu sa maison. Le prix demandé était ridiculement bas et il ne posait qu’une condition : « Sur un des murs il y a un clou auquel je tiens beaucoup. Je ne veux pas le vendre. » L’acheteur a tout de suite accepté. Qu’avait-il à faire d’un clou ?

 

Quelques jours plus tard, Joha est venu à la maison et a pendu sa veste au clou. Après cela, il a apporté son lit et a commencé à dormir à côté. « Le clou m’est tellement cher que je ne peux supporter de dormir loin de lui », a-t-il expliqué. Une autre fois, il a amené sa famille pour voir le clou et a fait une petite fête. A la fin, le nouveau propriétaire de la maison, n’en pouvant plus, a acheté le clou à un prix beaucoup plus élevé que celui qu’il avait payé la maison elle-même.

 

Les dirigeants d’Israël ne connaissent peut-être pas cette histoire, mais leur comportement y fait penser.

 

Cela a commencé par l’accord de paix avec l’Egypte. Israël a accepté de quitter tout le Sinaï. Entre Menahem Begin et Anouar el Sadate, des sentiments chaleureux se sont développés. Et alors, le clou est apparu : Israël a refusé de rendre Taba, coin de terre inutile à la frontière du golfe d’Akaba. Les relations se sont envenimées, une série d’amères querelles en a résulté et il a fallu avoir recours à l’arbitrage international pour décider ce qui était clair depuis le début : Taba appartient à l’Egypte, et il lui a été finalement restitué. Aujourd’hui de nombreux joueurs israéliens viennent y dépenser leur argent.

 

L’histoire s’est répétée au Liban. D’abord le gouvernement a décidé de garder un très gros clou : la « bande de sécurité », ce qui a déclenché une guerre de guérilla longue et meurtrière. A la fin, nous avons été contraints de partir - d’une manière qui ressemblait à une fuite. Mais nous avons gardé un petit clou : « les fermes Shebaa ». Cela donne au Hezbollah une raison de ne pas désarmer et de créer des incidents à la frontière quand bon lui semble.

 

Si on préfère une histoire polonaise à une histoire arabe, on peut raconter celle de la dame qui demande à son dentiste d’enlever toutes ses dents cariées, excepté une - juste pour se souvenir de combien c’est douloureux.

 

Maintenant, nous nous sommes retirés de la bande de Gaza. Nous avons quitté tout le territoire, déplacé tous les colons, démoli toutes les colonies. Nous avons laissé un clou sur le mur : les synagogues.

 

Celles-ci n’étaient pas, Dieu merci, des monuments sacrés datant de l’Antiquité, de précieux vestiges. Seulement des bâtiments, construits très récemment pour y prier et y tenir des réunions, desquels tous les accessoires religieux avaient été retirés. L’armée avait proposé de les détruire en même temps que les autres maisons et c’est ce que le gouvernement avait décidé.

 

Mais après que la comédie du « déracinement des colons » eut pris fin, après que le dernier colon eut essuyé ses larmes sur la chemise d’un policier devant les caméras de télévision, après que le dernier officier eut embrassé un voyou nationaliste pour obéir aux ordres, les rabbins des colonies se sont soudain rappelé que les bâtiments des synagogues étaient sacrés. Ils ont utilisé Dieu comme un instrument politique, comme ils l’avaient fait auparavant avec les bébés.

 

Les ministres du Likoud, qui se soucient moins de Dieu que du comité central de leur parti, ont changé d’opinion à la vitesse de l’éclair et ont décidé qu’il est interdit de détruire les synagogues. Le gouvernement a changé de position au dernier moment, sans en informer la direction palestinienne qu’elle n’avait pas consultée. Il n’a même pas pris la peine d’informer la Cour suprême, laquelle avait déclaré que les synagogues pouvaient être détruites.

 

C’était purement et simplement un acte minable. Il mettait les Palestiniens devant un douloureux dilemme : soit affecter des milliers de soldats pour garder des bâtiments vides ad vitam aeternam, soit laisser les masses se défouler sur ces symboles haïs de l’occupation qui a fait de leur vie un enfer.

 

En ce qui concerne Sharon, cet exercice a été un énorme succès : le monde a vu la « foule palestinienne déchaînée » brûlant des « lieux de prière », dans une sorte de Nuit de cristal préfabriquée made in Israël. Le Président Bush a condamné « l’incendie des synagogues », le Président d’Israël Moshe Katsav a été révolté par la « désacralisation des lieux saints juifs », les Israéliens ont été encore renforcés dans leur idée que les Arabes sont des barbares infrahumains, ce qui prouve une nouvelle fois que nous n’avons personne avec qui discuter.

 

Ce n’est pas le seul clou que le Joha israélien a laissé dans le mur.

 

Un autre clou a été la démolition du point de passage frontalier de Rafah. Elle s’est faite par surprise, sans discussion préalable avec les Palestiniens. Etant donné que le gouvernement israélien prétend que l’occupation est terminée et qu’il est relevé de sa responsabilité pour le million et demi d’habitants qui s’y trouvent, cela signifie que nous avons fermé une frontière entre deux territoires étrangers : la bande de Gaza et l’Egypte.

 

Ce qui s’était passé à Rafah n’est pas unique mais ressemble aux événements après la chute du mur de Berlin qui avait coupé les deux parties de la ville l’une de l’autre exactement comme le mur qu’Israël a bâti à Rafah. Des parents qui ne s’étaient pas vus pendant des décennies sont accourus et se sont embrassés et des foules se sont précipitées de l’autre côté pour voir, acheter à bas prix et donner libre cours à leurs émotions. Mais ici, encore une fois, Israël a gagné : les Egyptiens ont fait la preuve de leur inefficacité, les autorités palestiniennes montré qu’on ne peut se fier à elles, et les masses confirmé qu’elles sont sauvages et indisciplinées. Or, si les Egyptiens étaient intervenus violemment, ils seraient apparus comme les ennemis du peuple palestinien. Si les policiers palestiniens avaient tiré sur leur propre peuple, ils auraient perdu toute autorité morale. Il est clair qu’aucun mur de fer israélien ne peut couper Gaza du Sinaï. Le problème ne peut être réglé qu’à travers des accords raisonnables.

 

Et il y a d’autres clous : le port de Gaza, dont Israël essaie d’empêcher la construction, et la remise en état de l’aéroport de Gaza, à laquelle Israël essaie de faire obstruction. Tout ceci pour empêcher le « trafic d’armes dans la bande de Gaza » - un prétexte transparent pour laisser la bande coupée du monde et continuer l’occupation sous d’autres formes.

 

Maintenant que le désengagement est, semble-t-il, terminé, on peut émettre un jugement sans équivoque : toute l’opération a été incroyablement stupide.

 

Elle l’était parce qu’unilatérale. Elle ne rendait aucune coopération possible, sauf au niveau le plus bas d’un cessez-le feu pendant le retrait. Le retrait aurait pu être utilisé pour construire des passerelles psychologiques et politiques entre les deux peuples. Il aurait pu convaincre la population de Gaza qu’il vaut la peine maintenant de vivre en paix avec nous. Cela aurait isolé les organisations radicales, aidé la direction palestinienne et augmenté la sécurité des villes et villages israéliens voisins de la bande de Gaza.

 

Si toute l’opération avait été menée dès le début dans l’esprit d’un dialogue entre égaux, des accords contraignants auraient pu être conclus concernant le passage entre la bande de Gaza et l’Egypte, la supervision internationale pour empêcher le transfert illicite d’armes, le statut des synagogues, les liaisons maritimes et aériennes, etc. Mais Sharon ne voulait pas d’un dialogue avec les Palestiniens qui aurait pu devenir, Dieu nous en garde, le précédent pour un dialogue sur l’avenir de la Cisjordanie.

 

Au lieu de cela, tout a été fait dans une atmosphère de méfiance et d’hostilité. Officiers et hommes politiques israéliens - sans exception - ont continué de se conduire et de parler comme des gouverneurs militaires, utilisant le langage de la menace et de l’arrogance. Leur conduite a prouvé que l’occupation n’est pas réellement finie à Gaza et encore moins en Cisjordanie.

 

Le Joha palestinien est un malin. Le Joha israélien n’est que grossier.

 

Article publié le 17 septembre 2005, en hébreu et en anglais, sur le site de Gush Shalom - Traduit de l’anglais « Joha’s Nail » : RM/SW

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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