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18 mars 2007 7 18 /03 /mars /2007 19:14
CHRONIQUES ORIENTALES.


Moyen-Orient : mon plan pour la paix

 

Georges Corm

 

 

 

Un rêve « dissident » de règlement global
L’administration américaine, largement suivie par les gouvernements européens, place trois éléments majeurs au cœur de sa vision d’une solution globale aux conflits du Proche-Orient : l’éradication du Hamas à Gaza et en Cisjordanie comme du Hezbollah au Liban, du moins de leurs branches militaires ; la mise au pas des régimes iranien et syrien, qu’elle estime opposés à sa politique de stabilisation de la région ; la généralisation de la démocratie et de l’état de droit dans les sociétés arabes de la région.

 

La victoire sur le terrorisme proche-oriental dépendrait du succès de cette politique, que les gouvernements, les partis politiques et la société civile arabes devraient mettre en pratique avec vigueur. Elle permettrait alors de trouver une solution au problème palestinien, car Israël, ainsi rassuré sur son avenir et sur son insertion pacifique dans la région, pourrait rendre quelques territoires et tolérer l’émergence d’un Etat palestinien.

 

Aux yeux de nombreux médias et partis politiques occidentaux, les actions des armées américaine et israélienne dans la région n’ont pas d’autre but : il s’agit de délivrer le monde du fléau du terrorisme et de faire régner la paix et la démocratie. Voilà, en quelques mots, la doctrine occidentale sur le Proche-Orient.

 

La vision exposée ici est une vision « dissidente », qui sera traitée d’irréaliste et de dangereuse. Il nous semble néanmoins nécessaire de la présenter. Elle reflète, à notre sens, les aspirations de très nombreux démocrates et pacifistes de la région – qu’ils soient juifs, chrétiens ou musulmans. Largement inspirée du droit dit par la « communauté internationale » sur le conflit israélo-palestinien depuis 1947, cette vision part de la constatation de bon sens que la violence qui affecte l’ensemble libano-syro-palestinien est largement le produit des occupations israéliennes de territoires de ces trois pays depuis des décennies et du traitement subi quotidiennement par les populations occupées, en infraction aux principes généraux du droit et aux principes humanitaires.

 

1. Conformément à l’esprit du droit dit par les Nations unies sur la guerre judéo-palestinienne puis israélo-arabe en 1948 et 1949, la terre de Palestine, de la Méditerranée au Jourdain, est une société ouverte et pluricommunautaire ; aucune communauté religieuse n’y a un droit exclusif à la domination politique et à la force armée ; Jérusalem est une ville ouverte gérée par un conseil municipal composé de juifs, de chrétiens et de musulmans en nombre égal.

 

2. Conformément à l’avis de la Cour internationale de justice de La Haye en 2004, le mur construit par Israël en Cisjordanie pour y enfermer les habitants d’origine de ce territoire doit être détruit sans tarder, afin que les Palestiniens soient totalement libres de leurs mouvements et de leurs déplacements à l’intérieur de la Cisjordanie et vers la bande de Gaza. Leurs déplacements à l’extérieur – sauf l’entrée sur le territoire israélien – ne seront plus contrôlés par l’Etat d’Israël, mais exclusivement par l’Autorité palestinienne et par les services de police de l’Egypte et de la Jordanie aux frontières terrestres de ces Etats. Israël doit immédiatement lever les blocus aérien, maritime et terrestre qu’il maintient sur la population palestinienne.

 

3. Les habitants des colonies israéliennes implantées en infraction à la convention de Genève seront autorisés à demeurer dans leurs habitations après indemnisation par l’Etat israélien des Palestiniens dont les terres ont été saisies – en tenant compte d’un taux d’intérêt légal qui sera celui du taux interbancaire pour les dépôts en dollars à un an sur le marché de Londres.

 

4. En application de la résolution 194 adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 11 décembre 1948, les Palestiniens et leurs descendants expulsés ou ayant fui l’avance de l’armée israélienne en 1948, puis en 1967, pourront jouir d’un droit de retour sur l’ensemble du territoire historique de la Palestine ou être indemnisés par l’Etat d’Israël.

 

5. L’armée israélienne devra évacuer dans les quinze jours les zones qu’elle occupe en Cisjordanie et à Gaza et céder la place à une force internationale de protection de la population palestinienne des territoires occupés.

 

6. A l’issue d’une période de sept ans, un référendum sera organisé dans les territoires occupés depuis 1967 par Israël et en Israël même pour savoir si les citoyens des deux peuples souhaitent vivre dans un même Etat fédéral ou unitaire, ou bien dans deux Etats séparés.

 

7. Un fonds d’indemnisation de la population palestinienne des territoires occupés sera constitué, financé à parts égales par les pays du G8 et les pays arabes membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), à titre de réparation pour l’occupation et l’oppression subies durant les dernières décennies.

 

8. Quelle que soit la solution choisie, l’Etat israélo-palestinien ou les deux Etats israélien et palestinien devront déclarer leur neutralité dans l’ordre international et ne pas entretenir de relations privilégiées, militaire ou politique, avec les grandes puissances et les puissances régionales.

 

9. Le territoire du Golan syrien occupé par l’Etat d’Israël depuis 1967 sera rendu à l’Etat syrien, et des zones de sécurité démilitarisées seront installées des deux côtés de la frontière. Les colons israéliens vivant dans ce territoire seront autorisés à y demeurer aux mêmes conditions que les colons de Cisjordanie. Des relations diplomatiques et économiques seront établies entre les deux pays dès l’installation des zones de sécurité et le paiement des indemnités dues par les colons.

 

10. Après la restitution du territoire libanais des fermes de Chebaa encore occupé par Israël, l’Etat d’Israël déminera le sud du Liban, qu’il a occupé durant vingt-deux ans en infraction à la résolution 425 du Conseil de sécurité du Liban et en empêchant le déploiement de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) jusqu’à la frontière entre les deux pays. Des zones de sécurité démilitarisées seront installées des deux côtés de la frontière sous le contrôle des Nations unies. Un fonds d’indemnisation sera créé pour dédommager le Liban des pertes économiques répétées que lui a infligées l’Etat d’Israël depuis 1968 en invoquant le droit de représailles, qu’il a pratiqué de façon continue avec la démesure la plus extrême. Ce fonds sera financé à parts égales par l’Etat d’Israël, les pays du G8 et les pays arabes membres de l’OPEP en tenant compte des intérêts de retard tels que définis ci-dessus.

 

11. L’Etat d’Israël doit relâcher sans délai tous les prisonniers palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, ainsi que du Liban et de la Syrie.

 

12. Les Palestiniens devenus citoyens israéliens devront jouir de droits égaux, civils et politiques. Le système électoral israélien devra leur assurer une juste représentation au Parlement israélien et dans les collectivités locales, ainsi que dans les institutions administratives, militaires et judiciaires du pays.

 

Geogres Corm

Ancien ministre libanais des finances, auteur de La Question religieuse au XXIe siècle, La Découverte, Paris, 2006, du Proche-Orient éclaté, 1956-2006, Gallimard, coll. « Folio », Paris, 2006, et de Orient-Occident, la fracture imaginaire, La Découverte, Paris, 2005.

 

Nom de code TIRANNT : les plans de guerre US contre l’Iran

 

Michel Chossudovsky

 

 

 

Dubaï, Émirats arabes unis, 21 février 2007 – Baptisé  du nom de code TIRANNT,  "Theater Iran Near Term" (« Échéance proche théâtre Iran »), par ses planificateurs militaires US, ce plan a déjà identifié des milliers de cibles en Iran dans le cadre d’un Blitzkrieg (guerre-éclair) du type « Shock and Awe »  (« choc et effroi ») qui en est à sa phase finale de préparation.

 

Selon le journal koweïtien Arab Times, une attaque contre l’Iran selon le plan TIRANNT pourrait survenir n’importe quand entre fin février et fin avril. Mais cette appréciation ne prend pas en compte la confusion dans laquelle se trouvent les forces au sol US en Iraq ni le retrait prématuré de plusieurs milliers de militaires britanniques du théâtre de guerre iraquien, dont une grande partie étaient stationnés dans le sud de l’Iraq, à proximité immédiate avec l’Iran. Révélé en avril dernier par William Arkin, un ancien analyste de renseignement US, dans le Washington Post, TIRANNT a été établi en mai 2003, suite à l’invasion de l’Iraq. 
 
"Début 2003, alors même que les forces US étaient sur le pied de guerre contre l’Iraq, l’armée de terre avait déjà commencé à mener une analyse pour une guerre de grande envergure contre l’Iran.  L’analyse, appelée TIRANNT, pour "theater Iran near term" (« Échéance proche théâtre Iran »), était couplée avec un scénario de simulation d’une invasion par le corps des Marines et d’une réplique de l’Iran avec des missiles. Les planificateurs US et britanniques conduisaient simultanément un jeu de stratégie sur la Mer Caspienne.  Et Bush donna l’ordre au Commandement stratégique US d’élaborer un plan d’attaque global contre des armes iraniennes de destruction massive. Tout cela va déboucher en dernière analyse sur un nouveau plan de guerre pour des « opérations importantes de combat » contre l’Iran, dont des sources militaires confirment désormais qu’il existe sous forme de projet [Ce plan d’urgence baptisé CONPLAN 8022 serait activé en cas d’un second 11 septembre, à supposer que l’Iran en soit l’instigateur].... Dans le cadre de TIRANNT, les planificateurs de l’Armée de terre et du Commandement central US on envisagé à la fois des scénarios à très court et à moyen terme d’une guerre contre l’Iran, incluant tous les aspects d’une opération importante de combat, depuis la mobilisation et le déploiement de forces jusqu’aux opérations de stabilisation après la guerre, suite à un changement de régime. » (William Arkin, Washington Post, 16 avril 2006).

La décision de cibler l’Iran ne doit pas nous surprendre. Déjà sous l’administration Clinton, le Commandement central US (USCENTCOM) avait formulé en 1995 des « plans de théâtre de guerre » pour envahir d’abord l’Iraq puis l’Iran.
"Les intérêts généraux et les objectifs de sécurité nationale exprimés dans la Stratégie nationale de sécurité  (NSS) et dans la Stratégie militaire nationale (NMS) du Président constituent les fondements   de la stratégie opérationnelle du Commandement central US. La NSS ordonne la mise en œuvre d’une stratégie de double « containment » (=limitation de l’expansion de l’ennemi, terme forgé pour qualifier l’encerclement de l’Union soviétique pendant la Guerre froide, NdT) des deux États-voyous que sont l’Iraq et l’Iran, dans la mesure où ces deux États représentent une menace pour les intérêts US, pour d’autres États dans la région et pour leurs propres citoyens.  Le double containment est destiné à maintenir l’équilibre des forces dans la région sans dépendre ni de l’Iraq ni de l’Iran. La stratégie opérationnelle de l’USCENTCOM est basée sur nos intérêts et focalisée sur les menaces. L’objectif de l’engagement US, tel qu’il est défini dans la NSS, est de protéger les intérêts vitaux des USA dans la région : un accès ininterrompu et sûr pour les USA et leurs alliés au pétrole du Golfe.» 
En accord avec le séquençage des opérations établi par le CENTCOM en1995, les plans pour cibler l’Iran ont été activés dans le cadre de TIRANNT immédiatement après l’invasion de l’Iraq. Confirmée par Arkin, la composante opérationnelle de l’agenda militaire concernant l’Iran a été lancée en mai 2003 « quand les concepteurs de modèles et les spécialistes du renseignement ont assemblé les données nécessaires pour une analyse de scénario à grande échelle en vue d’une guerre contre l’Iran. » (Arkin, op cit). En octobre 2003, divers scénarios pour une guerre contre l’Iran ont été envisagés.

"L’Armée de terre, la Marine, l’Aviation et les Marines ont tous préparés des plans de bataille et ont passé quatre ans à construire des bases et à s’entraîner pour l’"Operation Iranian Freedom" (« Opération liberté iranienne »). L’Amiral Fallon, nouveau chef du Commandement central US, a hérité de plans informatisés portant le nom TIRANNT (Theatre Iran Near Term)." (New Statesman, 19 février 2007)
 
Simultanément, les diverses composantes parallèles de TIRANNT ont été mises en place, notamment le "Concept d’opérations" des Marines.
 
"Les Marines, entre-temps, ont été non seulement engagés dans les plans de guerre du CENTCOM, mais se sont concentrés sur leur propre spécialité, l’ « entrée forcée ».  En avril 2003, le Corps des Marines a publié son "Concept d’opérations" pour une manœuvre contre un pays fictif, qui explore la possibilité de déplacer des forces de navires vers la terre ferme, contre un ennemi donné, sans établir auparavant une tête de pont sur la côte. Bien que l’ennemi du Corps des Marines soit décrit seulement comme un pays révolutionnaire profondément religieux nommé Karona, il s’agit indubitablement de l’Iran – avec ses Gardiens de la révolution, ses armes de destruction massive et ses ressources pétrolières.
 
Divers scénarios impliquant les missiles iraniens ont aussi été examinés dans une autre étude, démarrée en 2004 et connue sous le nom de BMD-I (défense de missiles balistiques – Iran). Dans cette étude, le Centre d’analyse de l’armée de terre  a modélisé les performances des systèmes d’armement US et iraniens pour déterminer le nombre de missiles iraniens dont on pourrait s’attendre à ce qu’ils percent les défenses de la coalition (occidentale). 
 
La planification au jour le jour du traitement de l’équipement en missiles de l’Iran échoit au Commandement stratégique US à Omaha. En juin 2004, Rumsfeld a alerté le commandement pour qu’il se prépare à appliquer le CONPLAN 8022, un plan global d’attaque qui inclut l’Iran. Le CONPLAN 8022 prévoit que les bombardiers et les missiles soient prêts à entrer en action dans les douze heures suivant un ordre présidentiel. La nouvelle force d’intervention, m’ont dit mes sources, est surtout préoccupée par le fait que, dans le cas où elle serait appelée à procéder à des frappes globales rapides contre certaines cibles en Iran en cas d’urgence, il faudrait faire savoir au Président que la seule option possible est nucléaire. »  (William Arkin, Washington Post, 16 avril 2006).
"Choc et effroi"
La planification militaire US prévoit que l’OTAN et Israël auront des tâches spécifiques dans le cas d’une attaque contre l’Iran. La marine allemande est déployée formellement sous mandat de l’ONU dans la Méditerranée orientale. Des bases de l’OTAN en Europe seraient aussi impliquées.
Comme cela a été documenté par Global Research, des manœuvres militaires de grande envergure ont été conduites depuis l’été dernier par l’Iran et ses alliés de l’Organisation de coopération de Shanghai, dont la Russie e la Chine. De leur côté, les USA ont mené des manoeuvres au large des côtes iraniennes.
Ce qui est maintenant envisagé par Washington, c’est un recours à une force militaire écrasante en représailles pour une non-obéissance iranienne alléguée. C’est là évidemment le prétexte, la justification pour déclencher une guerre. Le Pentagone a également envisagé des représailles contre l’Iran dans le cas d’une novelle attaque du type 11 septembre :
"Un troisième plan a été établi pour arrêter et répondre militairement à une autre attaque terroriste majeure contre les USA. Il inclut des longues annexes qui offrent toute une série d’options de représailles militaires rapides contre des groupes terroristes, des individus ou des commanditaires étatiques, selon ceux que l’on croit être derrière les attaques. Une nouvelle attaque (du type 11 septembre) pourrait fournir à la fois une justification et une opportunité – qui manque aujourd’hui – pour s’en prendre à certaines cibles connues, à en croire des responsables actuels ou passés de la Défense qui sont familiers de ce plan.
Ce plan détaille « quels terroristes ou mauvais garçons nous frapperions sans prendre de gants. Mais pour le moment, nous avons encore les gants », a dit un responsable, qui a demandé à garder l’anonymat vu le caractère sensible du sujet (Washington Post, 23 avril 2006)
Ce document militaire présume qu’une seconde attaque du type 11 septembre – « qui n’existe pas pour le moment » - pourrait utilement fournir à la fois « la justification et l’opportunité » pour déclencher une guerre contre « certaines cibles connues [l’Iran et la Syrie] ». 
Cibles civiles
Des informations parues dans la presse du Moyen-Orient confirment que les frappes aériennes prévues ne seraient nullement limitées aux installations nucléaires iraniennes.  Le QG du commandement central en Floride  Florida (CENTCOM) a déjà sélectionné une liste complète de cibles militaires et civiles. Des sites industriels, des infrastructures civiles – routes, systèmes d’adduction d’eau, ponts, centrales électriques, tours de télécommunications, bâtiments gouvernementaux – sont désignés pour ce Blitzkrieg. «  Un simple raid pourrait voir frappées 10 000 cibles par des avions décollant des USA et de Diego Garcia » (Gulf News, 21 février 2007).
En attendant, les USA ont travaillé à obtenir des soutiens pour leurs plans suite à la tenue d’une conférence régionale sur la sécurité dans les Émirats arabes unis.
Guerre nucléaire
Les planificateurs militaires sont censés être favorables à l’usage d’armes conventionnelles. Le recours à des armes nucléaires tactiques, qui font désormais partie de l’arsenal opérationnel au Moyen-Orient, n’est pas envisagé, du moins dans la première étape du Blitzkrieg parrainé par les USA. Il n’en reste pas moins que le fait que l’on fasse savoir que les armes nucléaires sont une option possible dans le théâtre de la guerre conventionnelle indique que leur usage fait partie intégrante de la planification militaire.
Si l’Iran répondait aux attaques US par des frappes ciblées sur des installations US en Iraq et dans les pays du Golfe, les USA pourraient répliquer par des attaques nucléaires « préventives » contre l’Iran. Le scénario le plus vraisemblable est que l’Iran, suivant la logique de sa propre planification militaire, riposterait aux attaques US et déploierait des forces au sol à l’intérieur de l’Iraq occupé. 
 
En novembre 2004, le Commandement  stratégique US a conduit une importante manoeuvre d’application d’un « plan de frappe globale » baptisé « Éclairage global ». Cette opération comprenait une simulation d ‘attaque contre un « ennemi fictif » (l’Iran) avec des armes conventionnelles et nucléaires. Suite à cette manœuvre, le Commandement  stratégique a déclaré être en état de préparation avancé.
 
Dans ce contexte, CONPLAN est l plan opérationnel découlant du Plan de frappe globale. Il est décrit comme » un plan à proprement parler que la Marine et l’Aviation traduiront en un ensemble de frappes pour leurs sous-marins et bombardiers » 
 
« CONPLAN 8022 est le plan général chapeautant l’ensemble des scénarios stratégiques prévus incluant des armes nucléaires et parmi lesquels un choix sera fait. »
 
Il est particulièrement concentré sur ces nouveaux types de menaces – Iran, Corée du nord -, les proliférateurs ainsi que les terroristes », a-t-il dit. « Rien ne dit qu’ils ne peuvent recourir au CONPLAN 8022 pour des scénarios limités contre des cibles russes et chinoises » (Selon  Hans Kristensen, du  Nuclear Information Project, cité dans le Fil d’informations économiques japonais, op cit)
 
Le recours à des armés nucléaires tactiques est envisagé dans le CONPLAN 8022 à côté de celui à des armes conventionnelles, et fait aprtie de la doctrine de la guerre préventive de l’administration Bush. En mai 2004, la Directive présidentielle de sécurité nationale n°35 intitulée Nuclear Weapons Deployment Authorization  a été émise. Bien que son contenu reste confidentiel, on peut supposer qu’elle se rapporte au déploiement d’armes nucléaires  tactiques sur le théâtre de guerre moyen-oriental conformément au  CONPLAN 8022.
 
(Pour plus de détails sur l’option nucléaire US, voir Michel Chossudovsky, Nuclear War against Iran, January 2006, The Dangers of a Middle East Nuclear War, February 2006, Is the Bush Administration Planning a Nuclear Holocaust , February 2006)
 
 
 
Israël est prêt
 
Les préparatifs de guerre en Israël ont été en cours depuis la fin 2004. L’aviation israélienne attaquerait l’installation nucléaire iranienne de Bushehr en utilisant des bombes anti-bunker de fabrication Us et israélienne. Les attaques devraient avoir lieu en trois vagues séparées « avec une protection contre les brouillages de radar et de communications fournie par des AWACS et autres avions US volant dans la région » (Voir W Madsen, http://www.globalresearch.ca/articles/MAD410A.html ).
 
Les bombes anti-bunker peuvent aussi être utilisées avec des charges nucléaires tactiques. La B61-11 est la version » nucléaire » de la BLU 113 « conventionnelle ». Elle peut être larguée d’une manière très similaire à celle des bombes anti-bunker conventionnelles.
(Voir Michel Chossudovsky, http://www.globalresearch.ca/articles/CHO112C.html et aussi http://www.thebulletin.org/article_nn.php?art_ofn=jf03norris ).
Selon un article récent du Sunday Times (7 janvier 2007) de Londres,  "Deux escadrons aériens israéliens sont en train de s’entraîner pour faire sauter une installation iranienne en utilisant des « destructeurs de bunkers » nucléaires à faible teneur, selon plusieurs sources militaires israéliennes. »
Si l’Iran devait répondre à des attaques usaméricano-israéliennes en frappant des cibles militaires Us en Iraq et dans les pays du Golfe, la guerre pourrait enflammer toute la région, auquel cas les USA pourraient réagir sous forme d’attaques nucléaires « préventives » sur l’Iran, en utilisant des ogives nucléaires tactiques anti-bunker.
Déploiement naval
Trois groupes navals d’attaque, comprenant le Stennis, l’ Eisenhower et le Nimitz, ont été déployés dans le Golfe arabo-persique, selon Gulf News. "Le groupe d’attaque Stennis porte désormais la présence navale US dans le Golfe à un haut niveau. Le Stennis et le porte-avions Dwight D. Eisenhower, qui sont déjà dans la région, vont être bientôt rejoints par le porte-avions Nimitz. (Gulf News,  21 février 2007). Selon des sources militaires britanniques, la Marine US peut mettre six porte-avions en ordre de bataille dans un délai d’un mois.
Les manœuvres « Bouclier Vigilant 07 »
 
De septembre à décembre 2006, les USA ont mené un nouveau scénario de guerre froide dirigé contre l’Iran et leurs ennemis de l’époque de la guerre froide : baptisées « Bouclier Vigilant 07 » , ses manoeurves n’étaient pas limitées au seul théâtre moyen-oriental mais incluaient aussi la Russie, la Chine et la Corée du Nord.
 
Les détails de ces manœuvres sont contenus dans un briefing du Commandement Nord US (NORTHCOM) daté d’août 2006 (révélé par William Arkin dans son article du 6 octobre 2006 dans le Washington Post). 
Les ennemis désignés sont Irmingham [l’Iran], Nemazee [la Corée du Nord], Ruebek [la Russie] et Churya [la Chine].
Redéploiement de troupes US
Comme confirmé par des sources militaires, des milliers de soldats US ont été redéployés des bases militaires US en Allemagne et en Italie vers des destinations inconnues. On peut supposer qu’ils ont été dispatchés sur le théâtre de guerre moyen-oriental dans l’éventualité où les frappes aériennes entraîneraient une  guerre au sol avec l’Iran.
Le Pentagone, contredisant ses propres déclarations, a réfuté comme « ridicules » les informations de la presse faisant état des préparatifs pour une attaque tout azimut contre l’Iran « à court terme ».
Entre-temps, l’Iran a déclenché des manoeuvres militaires de trois jours baptisées Eghtedar (Grandeur). Ces manœuvres, dans lesquelles sont engagées des forces navales, aériennes et terrestres, sont plus importants que celles de l’été dernier. Elles doivent se dérouler dans 16 des 30 provinces d’Iran. Leur objectif déclaré est de tester la préparation défensive de l’Iran en cas d’attaque US.
La complaisance de l’opinion publique occidentale – y compris du mouvement antiguerre US – est inquiétante. Aucune préoccupation n’a été exprimée au niveau politique sur les possibles conséquences de telles attaques, qui pourraient évoluer vers un scénario de troisième guerre mondiale, avec la Russie et la Chine se rangeant aux côtés de l’Iran. En dehors du Moyen-Orient, la guerre contre l’Iran et les dangers d’escalade ne sont pas considérés comme dignes de faire la Une. Tout cela contribue à rendre la guerre réellement possible, ce qui pourrait déboucher sur l’impensable : un holocauste nucléaire sur une grande partie du Moyen-Orient. Il faut remarquer qu’un cauchemar nucléaire pourrait survenir même si des armes nucléaires ne sont pas utilisées. Le bombardement des installations nucléaires iraniennes avec des armes conventionnelles déclencherait une catastrophe de type Tchernobyl avec des retombées radioactives de grande envergure.
 

Original : Global Research
Traduit de l’anglais par Fausto Giudice, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est en Copyleft pour tout usage non-commercial : elle est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner sources et auteurs.
URL de cet article : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=2091&lg=fr
 

 

 

 

L’Iran sera-t-il envahi?
Pr Chems-Eddine Chitour

http://www.palestine-solidarite.org/iran_ria.jpg

Photo Ria Novosti

"Qui veut noyer son chien l´accuse de la rage".

Le monde vit dans une atmosphère de bruits de bottes qui rappelle étrangement les quelques semaines avant un certain 17 mars 2003 prélude à une invasion, une atomisation de l´Irak et à la pendaison, après un simulacre de procès, de son président, Saddam Hussein. «L´option d´une attaque aérienne, écrit Lucio Manisco, député européen, contre les implantations économiques et militaires de l´Iran, qui est à l´étude chez les stratèges du Pentagone depuis plus de deux ans, est entrée en phase d´actualisation en novembre dernier après la défaite républicaine aux élections du Congrès et les revers de plus en plus catastrophiques des opérations militaires et politiques étasuniennes en Irak. Le dernier voyage de la secrétaire d´Etat, Condoleezza Rice, au Moyen-Orient, était destiné officiellement à faire redémarrer les négociations de la Feuille de route entre Israël et la Palestine. En réalité -a écrit l´ex-assistant secrétaire d´Etat, James Dobbins, sur le New York Times -le véritable objectif de cette mission a été celui de lancer une coalition anti-iranienne parmi les gouvernements arabes les plus conservateurs, et de contribuer au financement et à l´armement de milices anti-Hezbollah et anti-Hamas au Liban et en Palestine».(1)
En janvier dernier, l´ancien chef d´état-major de l´armée russe, le général Léonid Ivashov, a prédit une attaque nucléaire des Etats-Unis contre l´Iran d´ici avril prochain. «Dans quelques semaines», a-t-il écrit, nous allons voir une machine de guerre informationnelle se mettre en marche. L´opinion publique est déjà sous pression. Il y aura une hystérie militariste anti-iranienne croissante, des nouvelles fuites d´information, de désinformation. Ensuite, il y a le général Oded Tira, l´artilleur en chef des Forces de défense d´Israël qui a déclaré qu´une frappe américaine sur l´Iran est essentielle pour l´existence même de l´Etat juif. (2).
Tira a exhorté, de façon explicite, le lobby d´Israël aux Etats-Unis à se tourner vers Hillary Clinton et les autres candidats démocrates potentiels à l´élection présidentielle américaine, afin qu´ils soutiennent une action immédiate de Bush contre l´Iran. En attendant, l´accusation israélienne, selon laquelle l´Iran lui pose une menace existentielle, portée l´année dernière par Ehoud Olmert devant le Congrès américain, s´est insinuée dans le discours américain officiel.

Le «bien» contre le «mal»

Se référant d´une manière générale à la guerre contre la terreur, définie de façon vague, Cheney a, récemment, déclaré à Fox News: C´est un conflit existentiel.
C´est la sorte de conflit qui va conduire notre politique pour les 20, 30 ou 40 prochaines années
. Sa fille Elisabeth a écrit dans un édito du Washington Post, en janvier: L´Amérique est confrontée à une menace existentielle. A un moment, quelque part, nous devrons combattre ces terroristes jusqu´à la mort. Nous ne pouvons pas négocier avec eux ou ´résoudre´ leur Djihad. La machine de guerre informationnelle" à laquelle, écrit Gary Leupp, Ivashov fait allusion, a déversé la désinformation plus vite que ne peut le digérer le public. Pendant la montée en guerre contre l´Irak, l´accusation principale contre Baghdad (reçue avec scepticisme aux Nations unies) était que ce pays possédait des armes de destruction massive menaçant le monde entier, y compris New York City. Bien qu´Israël ait attaqué et détruit en 1981 le réacteur nucléaire irakien construit par les Français, Osirak, à présent, il bat fiévreusement tambour pour une guerre américaine contre l´Iran. Et comme Cheney l´a fait ostensiblement remarquer, si les Etats-Unis n´attaquent pas l´Iran, Israël pourrait le faire sans qu´on lui demande. Il est plus que probable, si cela se produit, que ce sera une collaboration.
La rhétorique est connue: le régime iranien est antisémite: le président Ahmadinejad nie l´Holocauste et appelle à ce qu´Israël soit rayé de la carte; Ce qu´a dit Ahmadinejad, citant l´ayatollah Khomeyni (qui est mort en 1989) était que l´occupation de Jérusalem sera effacée de la page de l´histoire. Cette déclaration un peu vague a été faite en langage poétique mais ne se réfère à aucune carte, sans parler d´un génocide. D´ailleurs, En août 2006, Ahmadinejad a déclaré que l´Iran n´était une menace pour aucun pays, pas même pour le régime sioniste.
Pour les faucons américains et israéliens, l´Iran cache l´existence d´un programme illégal d´armes nucléaires, un programme qui menace l´existence de l´Etat hébreu; par conséquent, il est coupable de planifier, de commettre un génocide -la question principale, comme dans l´affaire irakienne, est celle des ADM et, en particulier, la perspective prochaine d´une attaque nucléaire iranienne sur Israël produisant un second Holocauste...L´extermination consciente et diabolique de tout un peuple- dans ce cas, un peuple considéré par de nombreux chrétiens évangéliques américains comme étant le Peuple élu de Dieu, dont la restauration d´un Etat au XXe siècle augure vraiment la parousie: la deuxième venue du Christ tant désirée. Cette bataille du bien triomphant du mal aura lieu à Armagueddon.
En décembre 2006, l´ambassadeur des Etats-Unis, John Bolton, a appelé la Cour pénale internationale de l´ONU à inculper Ahmadinejad pour incitation au génocide. Il est temps d´agir. Nous avons reçu des signes avant-coureurs, sans ambiguïté, sur ce que sont ses intentions. En décembre 2006 aussi, le dirigeant du Likoud, Benjamin Netanyahou, a convoqué sept diplomates étrangers en Israël à un meeting afin de les presser de se joindre à Israël dans des efforts pour mettre fin au programme nucléaire de l´Iran. Selon un reportage paru dans le quotidien israélien Ha´aretz, cette rencontre était le premier événement dans une campagne internationale de relations publiques. Elle comprendra une proposition pour porter plainte contre le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, devant la Cour pénale internationale, pour crimes de guerre. Et ses plans pour commettre un génocide y seront présentés.
La presse étasunienne se réfère systématiquement au programme d´armes nucléaires iranien comme s´il était évident que l´Iran en avait un. Pendant ce temps, la plupart des Américains ne savent probablement pas que tous les pays ont le droit d´enrichir l´uranium et que les pays dépourvus d´un programme nucléaire (à l´instar du Japon, de l´Allemagne, des Pays-Bas et du Brésil) l´ont enrichi sans que les Etats-Unis ne protestent. La plupart des Américains ne savent probablement pas que Mohamed El-Baradei, ne cesse de dire qu´il n´y a aucune preuve que le programme d´enrichissement de l´Iran soit lié à un programme militaire. C´est vrai qu´après une rencontre avec Condoleezza Rice en mars 2006 (dans laquelle elle a accepté de lever les efforts étasuniens de le renvoyer de la tête de l´Aiea), il a déclaré que l´Aiea n´était pas à ce stade en position de conclure qu´il n´y a aucun matériau ou activité nucléaire non déclarés en Iran. L´administration Bush a utilisé cette déclaration alambiquée à la double négation, ainsi que la déclaration de septembre 2005 de l´Aiea sur l´Iran, pour justifier ses préparatifs de guerre.(2)
D´autre part et à en croire Escobar, on peut dire que l´Administration Bush est en train d´obtenir ce qu´elle veut au Moyen-Orient. Pour combattre un croissant chiite fictif (une construction du roi Abdullah de Jordanie), elle a fortement encouragé le croissant sunnite (l´Arabie Saoudite, l´Egypte, la Jordanie, le Koweït et les Emirats arabes unis), exacerbant ainsi jusqu´au paroxysme
la stratégie qu´elle avait déjà appliquée en Irak: le sectarisme comme paramètre doré du diviser pour mieux régner" impérial. Historiquement, poursuit Escobar, les Sunnites et les Chiites ont coexisté malgré des tensions sociales. Mais jamais ces tensions n´ont été aussi cyniquement exploitées -par Washington- comme dans l´Irak d´après l´invasion et tout le Moyen-Orient. L´axe de la peur arabe sunnite coopère gaiement. Le roi Abdullah d´Arabie Saoudite s´est même plaint dans un journal koweitien que l´Iran essayait de convertir au chiisme les Arabes sunnites. Même Israël s´allie maintenant, par tous les moyens, à l´Arabie Saoudite contre l´Iran La Mecque/Jérusalem contre Qom; les Musulmans et les Juifs luttant contre les Musulmans.(3)
La division sunnite-chiite entretenue par les USA doit impliquer le pétrole. L´Arabie Saoudite est directement confrontée à l´Iran au sein de l´Organisation des pays exportateurs de pétrole. Dans une interview du 19 janvier, donnée à la chaîne arabe Al-Manar, le secrétaire général du Hezbollah, le Sheikh Hassan Nasrallah, a analysé avec finesse comment la libanisation est liée à l´irakification et, plus largement, à la division Sunnites-Chiites au Moyen-Orient. Et tout a à voir, bien sûr, avec le Nouveau Moyen-Orient de Bush. Pour Nasrallah: En bref, le -Nouveau Moyen-Orient- signifie une série d´Etats-croupions divisés selon des lignes religieuses, sectaires et raciales, du Liban à la Syrie, à l´Irak, à l´Iran, à la Turquie, à l´Afghanistan, au Pakistan; toute la route vers l´Arabie Saoudite et le Yémen et le reste des Etats du Golfe, jusqu´à l´Afrique du Nord. Et là, je voudrais mettre chacun en garde, dans le monde arabe et islamique, quelle que soit la secte ou la religion à laquelle il s´identifie, qu´il soit musulman ou chrétien, shiite ou sunnite ou druze, quelle que soit sa race, arabe, kurde, turque, etc. Quiconque peut croire que le Nouveau Moyen-Orient lui garantira son propre Etat indépendant, et ça sera peut-être le cas, mais il ne doit pas ignorer qu´un des piliers central de ce Nouveau Moyen Orient est le conflit continuel entre ces Etats-croupions.(3)
Qu´en est-il de la puissance iranienne? Dans une interview en date du 3 février, Chirac a, de ce point de vue, répété que l´éventuelle acquisition, par la République islamique, de l´arme nucléaire était une éventualité dangereuse, très dangereuse, avant de souligner que ce danger n´était pourtant pas d´ordre strictement militaire. A supposer que l´Iran acquière d´ici quelque temps une bombe nucléaire, peut-être une deuxième un peu plus tard, cela ne lui servira à rien, a dit Chirac. En effet, a-t-il poursuivi: Où l´Iran enverrait-il cette bombe? Sur Israël? Elle n´aura pas fait 200 mètres dans l´atmosphère que Téhéran sera rasée. Il est aussi ridicule de décrire le régime iranien comme une menace pour les Etats-Unis, qui a la moitié du budget militaire total de la planète, des troupes basées dans 120 pays et des bases en Afghanistan et en Irak qui entourent (et menacent) l´Iran.
Cependant, en Israël même, censé être marqué par l´anéantissement, la menace putative iranienne est relativisée. Ephraïm Halevy, l´ancien chef du Mossad, la redoutable agence d´espionnage, a récemment réfuté la notion selon laquelle l´Iran pose une menace existentielle à Israël. Aujourd´hui, Israël est indestructible, a-t-il déclaré. Il n´est pas si simple de penser que vous avez un dispositif entre les mains et que vous pourrez le lancer sur un site particulier et rayer une nation de la carte. Israël a eu connaissance de cette menace [de la part de l´Iran] pendant plus de 15 ans et a observé cette menace grandir. Vous devez supposer qu´Israël n´est pas resté sans rien faire... ou [à attendre] que quelqu´un d´autre fasse le boulot. L´Iran peut-il détruire Israël? Je ne pense pas que cela soit faisable en des conditions purement opérationnelles.(2)
D´une façon tout à fait mélodramatique, et calculée, s´exprimant via satellite à la 7ème Conférence de l´Institut de politique et de stratégie [IPS], tenue au Centre interdisciplinaire de Herzliya, Alan Dershowitz, professeur à Harvard, a averti Israël qu´il risque d´avoir à se débrouiller seul, à l´avenir. Il s´est appuyé, pour étayer ses propos, sur quatre événements récents qui, selon lui, pourraient causer une tempête de force I dans les relations très étroites, ceci mis à part, entre les USA et Israël.
Israël doit se tenir prêt à perdre le soutien de l´Amérique, dans les années à venir, sur les plans tant diplomatique qu´économique.
Mon message, en direction d´Israël, est le suivant: Soyez forts, et soyez prêts à vous démerder tout seuls.(4)
La technique de diabolisation de l´autre avant de l´attaquer est toujours la même. Témoignant devant la commission sénatoriale sur les relations avec l´étranger, Zbigniew Brzezinski, conseiller à la sécurité nationale du président Jimmy Carter, a émis une critique acerbe de la guerre en Irak et averti que la politique de l´Administration Bush menait inexorablement à la guerre avec l´Iran.

L’impatience d’Israël

On se souvient que Brzezinski, s´était opposé à l´invasion de l´Irak en mars 2003 et a publiquement dénoncé la guerre comme étant une erreur monumentale de politique étrangère. Il a attiré l´attention des sénateurs sur un reportage du New York Times, paru le 27 mars 2006, concernant une rencontre privée entre le président et le Premier ministre, Tony Blair, deux mois avant la guerre. Dans l´article, a affirmé Brzezinski, on cite le président qui déclare être inquiet du fait qu´il risque de ne pas y avoir d´armes de destruction massive à trouver en Irak, et qu´il est nécessaire de réfléchir pour trouver d´autres prémisses pour entreprendre cette action. Confronté à la possibilité de ne pas en trouver avant l´invasion prévue, M.Bush avait parlé de plusieurs moyens de provoquer une confrontation. Il a décrit les différents moyens de le faire.(5)
Enfin, dernière intoxication, Israël a démenti, samedi 24 février, les allégations selon lesquelles le pays serait en négociations avec les autorités américaines sur une permission pour un couloir aérien au-dessus de l´Irak dans les préparatifs d´un plan visant à attaquer les installations nucléaires de l´Iran, a rapporté le quotidien Yedioth Ahronoth. Le journal britannique Daily Telegraph a rapporté, samedi matin, qu´Israël menait des négociations avec les Etats-Unis sur une permission pour survoler l´Irak, au cas où l´Etat hébreu lancerait des raids aériens sur les installations nucléaires de l´Iran. Le seul moyen de faire cela est de survoler l´espace aérien contrôlé par les Etats-Unis, a indiqué le Daily Telegraph, citant un haut responsable du ministère israélien de la Défense.(6).
Aux dernières nouvelles, et alors même que les Six sont réunis à Londres pour discuter de nouvelles sanctions contre Téhéran, l´Iran est prêt à examiner positivement une demande officielle de négociations de la part de Washington, mais rejette la condition préalable de la suspension de l´enrichissement d´uranium, a déclaré lundi, 26 février, Ali Larijani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale. Nous verrons si la paix sera au rendez-vous.

1.Lucio Manisco: Iran. Plans de guerre de Georges Bush pour mettre en déroute l´ennemi il manifesto. 21 janvier 2007
2.Gary Leupp -Counterpunch. Accuser l´Iran de génocide avant de l´atomiser. Info-palestine.net Dimanche 11 Février 2007
3.Pepe Escobar: Wa3ad Traduction: MR pour ISM Mardi 13 Février 2007.
4.Alan Dershowitz Traduit de l´anglais par Marcel Charbonnier ww.herzliyaconference.org/Eng/ArticleID=1638&CategoryID=230.
5.Brzezinski: Déposition devant le Sénat: 2 février 2007 wsws.org
6.Agence Xinhua 25 Février 2007 http://www.alterinfo.net/index.php?action=572271

Les nouveaux Barbares
Michel Warschawski

 

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18 mars 2007 7 18 /03 /mars /2007 19:12
Le remodelage du Moyen Orient : un pari perdu
Par
Houssine


Bush a encore presque deux ans de règne devant lui. Néanmoins, on peut, d’ores et déjà, anticiper de ce dont il est capable de réaliser en cette période comme il est possible de faire le bilan de ces deux mandats au regard de ses intentions premières pour ne pas parler de stratégie ou d’autre chose d’où transparaît une quelconque quinte de science ou de scientisme tant l’équipe néoconservatrice, ces courtisans de bush, témoigne d’une carence aberrante en matière de connaissance du Moyen Orient et, conséquemment, des évolutions éventuelles quand bien même la force de frappe militaire semble, a priori, porter ses fruits à brève échéance.

 

Cette animosité et cette croyance illusionniste, devant le déséquilibre concernant les rapports des forces, en une victoire arrachée en un clin d’œil peut induire en erreur nombre de stratèges n’ayant pas goûté aux affres des guerres d’abord, n’accordant aucune importance à la résistance des peuples colonisés ensuite et mettant en évidence une ignorance complète de l’Histoire millénaire de ces nations colonisées enfin. Ces lacunes, au vu de leur immensité, s’avèrent assez graves et susceptibles de faire voler en éclats ce que certains esprits, cantonnés dans leurs convictions abstraites sans aucune relation avec la réalité, admettent comme choses allant de soi et ne pouvant se solder que par la victoire étant donné que les « stratégies » en cours sont les produits des « think tanks » professionnels et « encyclopédistes » dont les recettes font mouche à tous les coups. Bush et son gang de néoconservateurs apparaissent, en l’espace de cinq années, comme des prototypes de ces scribes qui « théorisent » à volonté en étant coupés de toute attache réelle avec l’objet de leur conceptualisation idéelle. C’est ce qui fait, d’ailleurs, leur faiblesse et ce qui rend leurs illusions plutôt irréalisables et destinées à sombrer à tout instant.

 

Le cas du devenir du Grand Moyen Orient est là pour montrer combien les calculs de Bush et de ses faucons de néoconservateurs sont faux. A première vue, l’observateur objectif et averti peut être tenu de rétorquer que ce projet est mort avant terme dés lors que Rice, lors de l’agression sioniste sur le Liban en juillet 2006, n’a soufflé aucun mot à propos du Grand Moyen Orient et a jugé utile de parler de douleurs annonçant la naissance du Nouveau Moyen Orient. Cette manière d’aborder les choses en dit long sur ce que l’administration Bush pense au sujet du Grand Moyen Orient quelques années après son lancement. Ce volte - face signifie, également, que le gang Bush, ne voulant pas s’avouer vaincu, vient d’opter pour le projet du Nouveau Moyen Orient tout en s’estimant non obligé de présenter le bilan de l’appel politico – idéologique à l’instauration du Grand Moyen Orient. Ce pas ne peut intervenir, logiquement, qu’après mûre réflexion sur le bilan du projet antérieur et sur les modifications probables, sur la base des changements survenus postérieurement à la mise en application du projet du Grand Moyen Orient et conduisant à l’adoption du nouveau venu qu’est le Nouveau Moyen Orient. Comme l’administration Bush n’a pas jugé opportun d’expliquer les causes de ce revirement, il serait commode d’en tracer l’itinéraire et d’en saisir les ajustements progressifs parallèlement aux difficultés de réalisation de ce projet visant au remodelage d’une large région du monde selon les souhaits de l’administration Bush juste après avoir commencé à concrétiser sur le terrain les prémisses de sa guerre globale.

 

Ce qui suppose une relecture des événements ayant contribué à mettre en place les termes d’une si vaste campagne offensive contre « l’axe du mal », contre les « états voyous », contre les états « non démocratiques », contre les régimes « dictatoriaux », contre tout ce qui pourrait se profiler à l’horizon comme états dont les caractéristiques ressemblent à tel ou tel cas de figure sus – cité … Au commencement, ce fut, donc, le projet du Grand Moyen Orient que certains considèrent comme une tentative de remodelage du Moyen Orient ou même du Monde Arabe en l’intégrant dans un espace plus élargi facilitant sa dissolution dans une région avec laquelle il partage, certes, certaines spécificités sans pour autant s’identifier aux particularités de tous les pays constituant ce Grand Moyen Orient.

 

Bush et son équipe de néoconservateurs ont forgé ce terme de Grand Moyen Orient pour désigner « un vaste ensemble d’États, d’histoire et de culture différentes (les 22 pays de la Ligue Arabe - c’est-à-dire les sept membres fondateurs suivants : l’Égypte, l’Irak, le Liban, l’Arabie saoudite, la Syrie, la Jordanie, le Yémen nord, ainsi que la Libye, le Soudan, le Maroc, la Tunisie, le Koweit, l’Algérie, le Yémen du Sud (unifié depuis 1991 avec le Yémen du Nord), le Bahreïn, le Qatar, les Émirats arabes unis, Oman, la Mauritanie, la Somalie, Djibouti, les Comores et l’Organisation de libération de la Palestine ; et 5 États non arabes - la Turquie, Israël, l’Iran, le Pakistan et l’Afghanistan »(1). Bien des critiques ont été adressées à ce projet quant à l’hétérogénéité manifeste de ce grand ensemble géographique d’où semblent transparaître les buts inavoués de l’administration américaine. A part l’appartenance au monde islamique, rien ne justifie l’intégration de pays faisant partie de sous – ensembles régionaux distincts dans le Grand Moyen Orient. Il n’en reste pas moins que cette aire géographique « détient 65% des réserves de pétrole et près d’un tiers des réserves de gaz »(2). Ces richesses énergétiques, quoique d’importance grandiose, ne justifient pas à elles seules l’élaboration du remodelage du Moyen Orient. On pourrait dire qu’elles constituent quelques unes des causes géopolitiques ayant engendré le projet du Grand Moyen Orient dont la raison d’être est de bloquer l’émergence des puissances asiatiques, comme la Chine et l’Inde, et la Russie en pariant sur la mainmise des Etats-Unis sur les ressources en pétrole et en gaz des pays de la région. Cette tentation à la domination et au contrôle des ressources énergétiques s’avère être le mobile ayant poussé l’administration Bush à autant d’aventures militaires jugées faciles et concluantes en termes de victoires sur des pays faibles, de butins à gagner et d’ascendant à exercer sur les concurrents potentiels. Ce sont là les raisons qui ont fait courir Bush et sa clique. Les autres motifs, avancés pour légitimer les interventions américaines, ne paraissent pas convaincants au vu de la politique des deux poids deux mesures que l’administration Bush applique vis-à-vis de ses alliés partout dans le monde. Rien ne préjuge d’un retournement de la situation en matière d’appui aux régimes en place sur des critères relatifs à la démocratisation de ces pays, à la liberté ou à tout autre question de ce genre.

 

Ce ne sont pas les propos mensongers, démagogiques et hypocrites de Bush qui vont changer quoi que ce soit à cette donne. En fait, de telles paroles ne trompent personne et essaient de couvrir des desseins d’essence destructrice des états de la région et de leur partition en des entités confessionnelles et ethniques de moindres importance faciles à dominer et condamnés à vivre continuellement dans le chaos. Dans ce cas, cette région sombrera dans un chaos chronique comme le laisse entendre le passage suivant : « le projet de Grand Moyen-Orient se voulait une alternative constructive encourageant les dynamiques démocratiques dans la région s’étendant du Maroc à l’Afghanistan. C’est un concept purement américain. Ma crainte par rapport à ce projet, c’est que les Américains veuillent établir une zone remodelée qui justifierait moins leur implication militaire et politique à terme et leur permettrait de faire face à d’autres priorités, telle l’émergence de la puissance économique chinoise. Mais ces applications " pro-démocratiques " américaines pourraient asseoir la confessionnalisation politique du Moyen- Orient et affaiblir les Etats-Nations contemporains. L’Irak connaît d’ailleurs aujourd’hui une partition confessionnelle de facto. Le même risque existe au Liban. Si le projet du Grand Moyen-Orient venait à se concrétiser, ce serait le pire des scénarios ! Même si les frontières actuelles sont des créations artificielles occidentales, elles avaient néanmoins le mérite de garantir une pluriconfessionnalité dans un cadre national et ce, malgré les tensions existantes. Si l’on pousse les individus au repli confessionnel, tribal, ethnique, les contentieux historico-identitaires seront réanimés, dont le fameux clivage entre Sunnites et Chiites. On risque alors d’arriver vite à une confrontation entre les différentes communautés concernées »(3). Par conséquent, ce n’est pas la démocratisation de ces pays qui est en jeu mais bel et bien le remodelage de leurs frontières héritées de la colonisation et leur division pure et simple.

 

C’est ce qu’affirment d’autres auteurs en se fondant sur l’historique de la genèse du concept du Grand Moyen Orient depuis la dernière décennie du vingtième siècle. Ainsi, dans sa livraison de juin 2006, la revue militaire états-unienne Armed Forces Journal, publie un article, signé par le lieutenant-colonel de réserve Ralph Peters, dont le titre est évocateur : How a better Middle East would look (« Comment améliorer le Moyen-Orient »). Selon Ralph Peters, un ancien spécialiste du renseignement et membre du think tank néoconservateur Project for the New American Century, les nouvelles frontières « doivent se remodeler en fonction du critère ethnique et confessionnel » et il propose à l’appui de sa thèse une nouveau redécoupage des frontières dont les grandes lignes sont les suivantes : constitution d’un « grand Liban » englobant la côte méditerranéenne de la Syrie jusqu’à la frontière turque ; création d’un Etat kurde comprenant le nord de l’Irak, le nord-ouest de l’Iran et le sud-est anatolien ; éclatement de l’Irak qui, outre la perte de sa région septentrionale, serait divisé entre un petit Etat sunnite arabe et un grand Etat chiite qui annexerait la région saoudienne du Hasa (entre l’émirat de Koweït et la péninsule de Qatar), où les chiites ne sont d’ailleurs pas majoritaires, l’Arabistan (actuel Khouzistan iranien, peuplé d’Arabes… sunnites !) et la zone de Bouchir ; formation d’une grande Jordanie au détriment de l’Arabie saoudite, laquelle perdrait également la région des Villes Saintes de La Mecque et Médine (Etat autonome) et l’Asir (au profit d’un Yémen agrandi).

 

Outre, sa région kurde, l’Iran perdrait le Baloutchistan qui deviendrait indépendant mais récupérerait la région Afghane de Herat. Le Pakistan serait considérablement réduit avec la séparation du Baloutchistan et une extension de l’Afghanistan dans les régions pachtounes. L’auteur reste prudent sur les nouvelles frontières d’Israël mais on comprend que toute perspective d’un Etat palestinien est exclue. Les deux grands perdants seraient l’Irak et l’Arabie saoudite, c’est-à-dire deux des plus importants pays arabes. Le monde arabe serait donc morcelé selon des découpages surréalistes qui conduiraient à des querelles et des divisions sans fins (4). Pour les pays de la partie orientale du Grand Moyen Orient, le dépeçage parait systématique et seuls le Liban, la Jordanie et le Yémen échappent à ce morcellement et se voient agrandis par l’annexion des territoires de la Syrie et de l’Arabie saoudite. Il reste à voir si ce scénario est à même de plaire à l’état sioniste pour lequel la partition des pays arabes voisins, dont la Jordanie et le Liban évidemment, demeure comme un leitmotiv. C’est ce qui ressort de ces lignes : dès 1957, le Premier ministre israélien évoquait l’idée de dépecer le Liban sur des bases confessionnelles. Dans article publié, en février 1982, par la revue de l’Organisation sioniste mondiale Kivunim (Directions), sous le titre « Une stratégie pour Israël dans la décennie 1980 », Oded Yinon, un journaliste israélien qui avait travaillé pour le ministère israélien des Affaires étrangères, exposait que la stratégie d’Israël devait consister à favoriser l’éclatement des pays arabes sur des bases confessionnelles ou ethniques. Il soutenait que le plan de décomposition du Liban en petits cantons confessionnels, à laquelle les israéliens travaillaient depuis la fin des années 60 avec la complicité de certains extrémistes maronites, devait être appliquée à tout le monde arabe, notamment à l’Irak (trois Etats sunnite, kurde et chiite), à la Syrie (trois Etats alaouite, druze, sunnite), à la Jordanie (une partie pour les bédouins et l’autre pour les Palestiniens) et à l’Arabie saoudite qui devait être amputée de ses provinces pétrolières et ramenée à une mosaïque tribale »(5). En fin de compte, si les plans de partition de l’administration Bush et de l’état sioniste en venaient à voir le jour, toutes les nations de la région en seraient réduites à une multitude de petits états faibles et serviles. Israél pourrait, alors, se hausser au niveau d’une puissance régionale imbattable et dominatrice par rapport à de telles entités qui ne peuvent que dépendre de façon directe des Etats-Unis et de l’état sioniste.

 

Il n’est pas surprenant de découvrir que ces appels à la partition des pays coїncident avec l’annonce du projet du Nouveau Moyen Orient en lieu et place du Grand Moyen Orient qui s’est soldé par un fiasco total d’après certains analystes. En optant pour cette nouvelle terminologie, l’administration américaine entendait émettre des messages dans toutes les directions pour signifier que l’ère de l’exportation de la démocratie et de la liberté est terminée et qu’une autre ère s’ouvre pour d’autres buts camouflés auparavant et qui s’inscrivent dans le projet du Nouveau Moyen Orient dont les grandes lignes sont : « l’expression " Nouveau Moyen-Orient " a été présentée au monde en juin 2006 à Tel Aviv par la Secrétaire d’État étatsunienne Condoleezza Rice (qui a été créditée par les médias occidentaux de l’avoir inventée) en remplacement de l’expression plus ancienne et plus imposante du " Grand Moyen-Orient. " Ce changement dans la phraséologie de politique étrangère coïncidait avec l’inauguration du terminal pétrolier Bakou-Tbilisi-Ceyhan en Méditerranée Orientale. L’expression et le concept de " Nouveau Moyen-Orient, " ont été plus tard annoncés par la Secrétaire d’État US et par le Premier ministre israélien au sommet du siège israélien du Liban parrainé par les anglo-étatsuniens. Le premier ministre Olmert et la Secrétaire Rice avaient informé les médias internationaux que le projet d’un " Nouveau Moyen-Orient " était lancé depuis le Liban. Cette annonce confirmaient une " feuille de route militaire " anglo-israélo-étatsunienne au Moyen-Orient. Ce projet, qui était planifié depuis plusieurs années, consiste à créer un champ d’instabilité, de chaos, et de violence, s’étendant du Liban, Palestine et Syrie, à l’Irak, au golfe Persique, à l’Iran et aux frontières de l’Afghanistan tenu par l’OTAN. Le projet du " Nouveau Moyen-Orient " était présenté publiquement par Washington et Tel Aviv avec l’espoir que le Liban serait le point de tension, pour la réorganisation entière du Moyen-Orient, permettant le déchaînement les forces du " chaos constructeur. " Ce " chaos créateur " — qui crée l’état de violence et de guerre dans toute la région — sera pour sa part utilisé de sorte que les USA, la Grande-Bretagne et Israël, puissent redessiner la carte du Moyen-Orient en fonction de leurs besoins et objectifs géostratégiques »(6).

 

Jusqu’à présent, le trio américano – anglo – sioniste n’est pas parvenu à ses fins. Tous ses plans se sont vus confrontés à des résistances de la part des peuples de la région. Il faut, quand même, reconnaître que l’administration Bush a marqué un certain nombre de points en Irak en direction de son chaos destructeur puisqu’elle a détruit l’Etat irakien en tant qu’institution, qu’elle a mis ce pays au bord de la guerre civile, qu’elle a institué officieusement la partition de ce pays et qu’elle l’a rendu quasi – ingouvernable. C’est ce à quoi s’attelle Israél, avec la bénédiction des Etats-Unis et des pays européens, dans les territoires palestiniens. Ce qui se trame, également, au Liban fait partie de la même politique.

 

Ce qui est affligeant pour l’administration américaine est que ces scénarios catastrophiques pour le Moyen Orient surviennent alors que ses marges de manœuvre deviennent de plus en plus rétrécies du fait des pressions grandissantes s’exerçant sur le gang Bush. Son enlisement dans le bourbier irakien, surtout, a eu comme effet majeur de stopper la marche agressive de cette équipe au pouvoir qui ne cachait pas ses intentions d’envahir pas mal de pays « voyous » et de renverser leurs dirigeants. D’autre part, l’échec de l’agression sioniste sur le Liban a eu comme effet direct de faire avorter le rêve de Rice de voir accoucher du Nouveau Moyen Orient comme résultat de cette agression. Ces événements de grande importance ont contribué à mettre un frein aux ambitions « impériales » de Bush et de sa clique de néoconservateurs et de faucons acculés à se conformer aux « armes des faibles » c’est-à-dire aux négociations et aux pourparlers comme pour les cas de la Corée du nord et de l’Iran et à mettre aux oubliettes leurs «  principes » sur la démocratie, la liberté, … Au lieu de cet « attachement » extrémiste à ces « principes », ils ont préféré changer de terminologie et de vision à l’encontre des régimes à leur solde en les baptisant de l’appellation de « modérés » et, plus tard, de « responsables » sans souffler un seul mot sur leurs degrés de démocratisation et du respect des libertés. Face à son isolement croissant, le gang Bush s’est converti au « réalisme » en optant pour un « repli salvateur » en direction de ces « modérés » plutôt que de perdre sur tous les fronts et, en premier lieu, ses alliés d’hier étant donné que la priorité du moment est de combattre « l’extrémisme » mais, non plus, propager la démocratie et la liberté comme il n’arrêtait pas de dire depuis l’année 2001.

 

Dans la phase actuelle, l’évolution de la situation en Palestine concernant le gouvernement d’union nationale, les rapprochements visibles entre l’Arabie saoudite et l’Iran, la volonté de la Russie de jouer un rôle plus déterminant sur la scène politique internationale en général et au Moyen Orient en particulier, la faiblesse des forces pro – américaines et pro – françaises au Liban face à l’opposition nationale libanaise, les rapprochements entre la Syrie et l’Arabie Saoudite, l’échec du plan de sécurité à Bagdad, le retrait des forces armées alliées, l’opposition de plus en plus agissante à l’intérieur des Etats-Unis, le nouveau visage de la guerre en Afghanistan … ; tous ces facteurs ne favorisent pas l’administration américaine dans ces projets de remodelage du Moyen Orient selon ses visions antérieures. C’est à peine s’ils lui laissent la chance d’une sortie « honorable » de ces bourbiers dans lesquels elle s’est enlisée. Ce qui veut dire que Bush et ses faucons peuvent toujours attendre pour concrétiser leurs projets du Grand Moyen Orient et, postérieurement, du Nouveau Moyen Orient pour la simple raison qu’ils manquent, actuellement, de soutien, de moyens et de forces pour une telle besogne.

Notes

 

1 – http://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_...

 

2 – Charles Saint-Prot, La nouvelle carte américaine du Proche-Orient, Le 26 octobre 2006. mondialisation

 

3 –Barah Mikail, Les USA sont partisans d’une démocratie sélective, iris-france

 

4 – Charles Saint-Prot, La nouvelle carte américaine du Proche-Orient, Mondialisation.ca, Le 26 octobre 2006, mondialisation

 

5 – Idem.

 

6 – Mahdi Darius Nazemroaya, Le projet d’un « Nouveau Moyen-Orient »- Plans de refonte du Moyen-Orient, Le 11 décembre 2006, mondialisation

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18 mars 2007 7 18 /03 /mars /2007 19:11

20 MARS  2007 DE LA DEPENDANCE TUNISIENNE
Par
Bilel


La dictature tunisienne est une évidence  qui relève du politique et du culturel. Mais pour en parler, les démocrates tunisiens  n’ont jamais cessé d’avoir recours de manière exclusive à l’économique ou au social. S’enfermant dans une certaine lecture du romantisme  révolutionnaire qui avait plombé les esprits juste après les « indépendances » et généré les dictatures que l’on subit actuellement, ils pensent que les rapports sociaux de production et d’échanges déterminent directement les rapports de pouvoir. Ces positions nullement théorisées transparaissent dans l’action de certains groupes qui ont depuis toujours dilapidé  les acquis de la société tunisienne, les exemples ne manquent pas, le syndicalisme tunisien était plus consistant et plus fort sous la colonisation , la presse , l’action politique , le pluralisme ect..., aujourd’hui  on assiste dégoûté à la collaboration des communistes tunisien du PCT , Des femmes démocrates ect…avec la dictature. De telles approches sont fort éloignées de la réalité culturelle de la société tunisienne, qui dans le fond et dans sa majorité  accorde une grande attention au politique. Ainsi, dans l’authentique démarche démocratique, certes marginalisée mais vivante malgré tout grâce à quelques figures emblématiques de l’opposition tunisienne  dans leur action de  dé-symbolisation du pouvoir et ses effets meurtriers , l’opposant intègre et conscient  cherche presque toujours avec succès de trouver une explication à l’insécurité qui transite à travers le populisme, et permet-il de saisir, dans le moment daté qui est le sien, quelques fondements  des pratiques dictatoriales mises en œuvre dans le populisme, à ce sujet et je m’en félicite  un site comme ELKHADRA participe  par l’énergie de ses collaborateurs à cette action pluraliste et démocratique .

La dictature tunisienne  comme forme de pouvoir absolu relève également d’un autre facteur, celui, de la nature propre de l’Etat usurpateur tunisien ou du pouvoir politique défini par des idéologues étrangers à la préoccupation générale et culturelle des tunisiens. Aussi l’analyse de la  nature de ce pouvoir tunisien aujourd’hui précède l’analyse du populisme ambiant qui semble polluer beaucoup « d’esprits ». Il appartient essentiellement au colonialisme  et au bourguibisme, dans sa configuration disponible de l’époque de l’indépendance d’avoir donné invariablement naissance au  pouvoir dictatorial de BEN ALI, et  d’avoir existé  lui-même dans cette forme, c’est aussi simple que cela. Le populisme qui ruine la Tunisie moderne, la Tunisie à cette heure ne fait qu’amplifier la dictature ou lui sert de « légitimation » puisque l’espace politique tunisien au sens propre du mot n’existe pas, ou a très rarement existé  pour avoir une quelconque visibilité respectable depuis la fin de la colonisation, je ne veux pas dire que les tunisiens  étaient plus libres  sous le protectorat français, ou avait un bon niveau de vie , ce que je veux dire,  c’est que nous étions plus dynamiques , plus solidaires, plus courageux dans notre vouloir de changer les choses et d’êtres  libres. Depuis 1956 nous vivons dans l’illusion  de l’indépendance, nous croyons  et nous feignons de croire que nous avons vaincu le colonialisme, alors que c’est le contraire qui est vrai avec l’impuissance et le désespoir en plus. La nature de cette dictature de ben Ali, fer de lance de néocolonialisme ravageur,  a des caractéristiques d’un autre âge, mais qui d’une certaine façon répond à certaines attentes du populisme tunisien ambiant diffusé par énormément de courants de la classe politique tunisienne de tout bord.  L’indifférence à la problématique de la liberté  ;  L’indifférence à la problématique du droit  ;  La confusion entre le privé et le public  ; Le refus du pluralisme politique  ;  Le refus du débat contradictoire et de la pratique argumentative. Ces caractéristiques ont été complètement ignorées par certains  progressistes tunisiens pour  le même prétexte que les penseurs de la dictature de ben Ali et des néocons , lutte contre le terrorisme et les menaces intégristes islamiques, voilà le nouveau épouvantail, voilà le défi  et l’alternative qu’on propose/impose aux tunisiens, le projet moderniste et salvateur de la nation tunisien , la lutte sans aucune condition contre un ennemi virtuel et qui n’a aucune existence en Tunisie, quitte à accepter la dictature et à renvoyer le débat , la lutte pour le droit et les libertés publiques aux calandres grecques . Bien mieux, certains  politiques tunisiens  de tous bords semblent s’accorder sur le fait que le peuple n’a pour besoin que celui de manger à sa faim, de survivre par le surendettement et de se soumettre au projet niveleur d’une mondialisation  surpuissante. La liberté viendra alors et peut-être après certaines compromissions, certains arrangement qui se feront bien entendu au nom des tunisiens et sans les tunisiens comme d’habitude, c’est  le syndrome de CHIRAC qui a été toujours et plus que jamais visible dans la pensée politicienne tunisienne, pauvre, atlantiste et réactionnaire. Cette vérité qui s’impose à nous maintient le pays  en situation de survie artificielle, jusqu’ à quand ? Jusqu’à une nouvelle folie aventuriste mais naturelle comme la bataille de Slimane qui réussira à déclencher une guerre civile entre les tunisiens, une guerre civile qui mettra le pays à feu et à sang et fera subir aux démocrates tunisiens les derniers outrages. Mais, l’on pourrait tout aussi bien s’en passer de ces comptes d’hypothécaire, en faisant l’économie du sang versé et des rancœurs extrémistes sans fin, il suffit que les puissances tutrices de ben Ali comprennent que leurs sécurité et leurs intérêts  seront beaucoup mieux protégé par une démocratie tunisienne indépendante et constitutionnelle. Chez les uns, malheureusement l’écoute de revendications démocratiques tunisiennes n’est pas la priorité, cela procède tout simplement du mépris. Chez d’autres, le régime tunisien actuel apparaît comme une bienveillance et que tout vaut mieux que laisser le choix à un peuple infantilisé qui peut  choisir d’être gouvernés par  ce qu’ils considèrent comme le politiquement incorrect, les islamistes qui sont  une réelle puissance politique qui dépasse le cadre et les limites sinistrées d’ENNAHDA dans le cas évident de notre pays . Cette dictature n’est pas un  accident de l’histoire de la Tunisie. Elle représente, sous son  habillage  populiste tout un atavisme millénaire et les remugles des agressions subies par la Tunisie à travers les siècles. Bourguiba, comme ben Ali, est un dirigeant politique qui a eu , il n’y a pas de doute à cet égard, un ancrage populaire qui tient du clientélisme, de la compromission   et de l’affect, tout simplement  par ce que c’est dans la mentalité des peuples colonisés  , plongés dans l’ignorance ,  de se soumettre à toute forme de facilité qui lui donne l’illusion d’avoir  sa liberté juste parce que des cadres  tunisiens ont remplacés ceux de l’administration coloniale. Bourguiba comme ben Ali sont dans la continuité de cette logique, chacun avec son arsenal de familles régnantes, familles mafieuses sans foi ni loi. L’un et l’autre ont eu une grande présence dans la bourgeoisie et les milieux financiers des affaires pour s’imposer aux opinions, mais il arrive que l’histoire bafouille , et l’un ben Ali a trahi l’autre pour imposer à la Tunisie encore plus de régression , de spoliations  et participer à l’émergence  d’une opposition politique , fragmentée et frileuse certes, mais assurément moderniste et porteuse  de projets progressistes qui ne demandent qu’une forme de cohérence, de pragmatisme et de réalisme pour  mettre fin à la gabegie qui ruine le pays dans tous les domaines, et qui finira sûrement par le renvoyer à la permanence des guerres civiles ou à l’âge des pierres, ce qui est la même chose. Le peuple ainsi écarté , lobotomisé, formaté , conditionné par la terreur et le chantage ne remplit qu’une simple fonction de légitimation du pouvoir du dictateur, d’autant que, dans ce monde de plus en plus sécularisé, il est plus que facile de vouloir donner un fondement divin (ou sacré) au pouvoir que détient quelqu’un ou un parti, la mascarade de ben Ali avec l’islam, ses imams-flics, son jeu pervers avec  les tentations  de donner à son islam officialisé des missions de propagande qui le vide de sa logique et de son sens premier, ce genre de pratique   est une des sources les plus dangereuses de l’extrémismes  le plus meurtriers. Même dans notre société où la religion continue d’exercer une influence sur la politique, un  pouvoir vraiment responsable et légitime doit se présenter comme ayant une exigence laïque,  et non divine comme  c’est le cas  de celui de ben Ali qui essaie de brouiller les cartes et qui y arrive des fois pour ne pas dire souvent, cette vision archaïque des rapports  entre le temporel et l’intemporel qui sert  de cheval de Troie à la propagande du régime sert aussi à  donner des gages de son contrôle total de la société tunisienne à ses appuis et ses complices dans les milieux  du néocolonialisme. Cette justification sécularisée du pouvoir n’en demeure pas moins un discours théologique en Tunisie réfléchi  par un pouvoir politique  qui fait de la sécurité, sa sécurité une affaire strictement privée, comme tout ce qui touche de prés ou de loin au pays. C’est ainsi que pour le pouvoir  de ben Ali,  le concept politique « peuple » peut avoir la même signification et la même fonction politique que le concept théologique « Dieu », tout y  est immuable et rien ne peut être débattu. Le peuple dont il s’agit, ici, travaillé par le besoin, la misère et la violence n’est pas celui qui permet de penser la démocratie en tant que souveraineté populaire. Ce n’est pas le peuple réel qui peut être représenté ou participer à la gestion de la chose publique (res publica). Ce n’est pas le peuple  qui exerce sa souveraineté à travers une diversité d’instances libres. Ce peuple est, comme les soumis à  Dieu, un principe transcendant au service  de la dictature. Il fonde une  souveraineté potiche et artificielle sans l’exercer. Il ne saurait l’exercer, car il n’a pas d’existence propre. Le peuple de cette théologie politique s’incarne en la personne du dictateur ben Ali. C’est un processus très paradoxal où l’identification du peuple au dictateur est d’autant plus grande qu’il se trouve complètement écarté de l’exercice de sa souveraineté. Il se trouve séparé du pouvoir qui émane de lui parce que ce pouvoir se veut UN et il l’est en toute état de cause, il suffit de faire un audit, dresser un simple bilan de  cette Tunisie depuis cinquante ans  pour comprendre que son redressement culturel et humain sera une tâche pharaonique tellement  les destructions de ses valeurs  sont encore plus dramatiques pendant ce lap de temps de l’indépendance que pendant toute la durée de son existence antérieure. Ben Ali  n’accepte aucune cohabitation avec d’autres pouvoirs tels que le législatif, le judiciaire, les institutions indépendantes, sauf dans le cas où ceux-ci acceptent de se subordonner à lui. Or, il n’y a pas de souveraineté populaire quand le pouvoir ne se présente pas comme multiple c’est-à -dire quand la souveraineté ne se réalise pas dans plusieurs instances. La souveraineté des tunisiens pendant ces cinquante dernières années s’est  dissoute parce qu’on l’a obligé  à se réaliser en une seule instance (le parti unique) ou une seule personne (Bourguiba, puis BEN ALI). L’opportunisme démocratique  aussi à sa part de responsabilité  dans l’état lamentable de la Tunisie, et plus vite les démocrates feront leurs examen de conscience, plus vite  une cohérence possible se mettra en place , aujourd’hui,  face aux deux mortels extrémismes, celui de ben Ali, et celui nihiliste de pauvres gens qui n’en peuvent plus d’agoniser de son système barbare. Il est nécessaire de mener une lutte pour la démocratie en elle-même. Bon nombre de démocrates tunisiens  ne voient dans la lutte pour l’acquisition des droits démocratiques, des libertés publiques et individuelles qu’un moyen pour poser la question sociale, laquelle serait à leurs yeux l’unique raison du combat politique, or la reconquête par les tunisiens de leur identité culturelle, à mon avis, est un absolu à la base  de toute tentative de transformation et de réforme de la société tunisienne qui ne divisera pas les tunisiens  sur de bases idéologiques ou claniques. La démocratie, elle seule,  ne peut vraiment apporter la moindre amélioration économique dans les conditions de vie de la majorité de la population tunisienne, en l’absence de règles, d’un gouvernement  légitime des lois, d’une confiance dans les valeurs juridiques exprimant la reconnaissance réelle de l’égalité formelle entre les citoyens, c’est ce  qui est l’attendu de tout combat démocratique inauguré avec la chute de la dictature

.Il ne s’agit pas de  minimiser le poids des conditions socio-économiques qui oblige le tunisien à l’essentiel, à sa survie. Mais La situation socio-économique du pays a atteint un niveau de dégradation telle qu’elle peut rendre nulle toute action visant à la conjurer, même celle conçue dans les meilleures conditions politiques possibles. Pour  réussir ce pari du redressement encore une fois, on ne peut se permettre d’avoir une attente trop grande vis-à -vis du politique  pour se dégager des contingences quand on n’agit pas sur le culturel.
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18 mars 2007 7 18 /03 /mars /2007 19:10
L’INSTITUTION DE LA DICTATURE
 Par
Faouzia


Le concept d’institution en Tunisie est  une idée totalement abstraite, mais les institutions se présentent sous des formes concrètes et variées ; elles traitent toutes d’un ou de plusieurs aspects du social, en le structurant selon des modalités propres, et elles font apparaître une problématique du social à plusieurs niveaux : le lien social, la violence et l’imaginaire. Les institutions du système dictatorial ordonnent le pays et les pratiques. Ce faisant. Elles créent une manière de vivre un lien social, complètement dévoyés et soumis à une vision  obsolète et crapuleuse de la nation toute entière et à ses intérêts. Elles disent ainsi, sur des modes variés, ce qu’est et ce que doit être la relation entre les tunisiens et  aux autres, d’où le déficit total des libertés publiques. Elles le font, d’une part, en établissant un système de valeurs et de normes qui sert de cadre à ses stratégies violentes de domination de toute la société et se concrétise dans des manières de vivre et dans des conduites reconnues et valorisées par une sorte de clientélisme érigé en  système de gouvernance. D’autre part, ce système se traduit en termes de socialisation visant à former un certain type d’homme qui, à son tour, se réfère à l’idéal proposé par l’institution dictatoriale,  pour faire comprendre et dire qui il est et ce qu’il veut absolument à l’exclusion de toute autre force, surtout si elle est légitime, ou pensée  contradictoire et  autonome. L’institution dictatoriale qui soumet la Tunisie et les Tunisie à son ordre barbare façonne et perpétue un lien social toujours problématique, dans la mesure où elle s’érige en instance d’unification, d’unité sans aucune forme de légitimité populaire et civique, et où cette instance est elle-même transformée par les fantasmes de ses membres en une parodie  de toute la nation tunisienne  murée dans le mutisme, le mensonge et bien sûr la lâcheté. La société tunisienne opprimée  est confrontée à la problématique de la violence, cela sous plusieurs formes. Les institutions selon les règles imposées par la dictature sont les lieux par excellence d’une violence fondatrice. Si l’on part de l’hypothèse freudienne que l’existence des institutions illégitimes, telle que les institutions tunisiennes dans leur ensemble est liée aux « crimes commis en commun » par ses initiateurs, elles instaurent une violence légale en prononçant les interdits, en développant le sentiment de culpabilité qui ne s’exprime plus, alors, comme violence, et comme « loi de structure » qui lui sont propres et privés. La violence apparaît ainsi comme un élément inhérent à ces  institutions, dans la mesure où elle résulte d’une légalité anticonstitutionnelle conférée à cette violence et lui donnant un statut d’autorité et de loi. Mais ce dispositif n’est pas de nature à stabiliser entièrement le système et à neutraliser une autre dimension de la réalité institutionnelle : la lutte entre ses membres, et surtout la résistance et la révolte  des consciences pures et éveillées. C’est pourquoi ces institutions sont confrontées à une problématique de la violence qui est aussi celle de la relation entre leurs membres et qui, indique « la possibilité constante du meurtre des autres », c'est-à-dire au propre comme au figuré de la majorité du peuple tunisien dans notre cas. Dans l’institution selon la dictature tunisienne, l’autre est toujours potentiellement un adversaire, dans la mesure où ce qui caractérise cette institution n’est pas la recherche de la vérité, mais un mode de fonctionnement qui impose, d’un côté, la relation de soumission et, de l’autre, exacerbe les rivalités internes et la lutte pour le pouvoir. Dans ce sens, les processus institutionnels comme ceux de la Tunisie apparaissent comme l’instauration de violences légales qui fixent au lien social les conditions de « bons » fonctionnements mais qui mystifient en même temps les individus par la nécessité de la soumission et d’une bonne entente entre les membres tout en développant ou en laissant par ailleurs libres cours aux violences les plus diverses : prolifération de mensonges, affirmations dictatoriales, acharnement contre les membres indociles. Ce sont là autant de formes de négation et de destruction des autres qui révèlent cette institution comme une scène fondamentale où se jouent la vie et la mort sociale des tunisiens. L’institution dictatoriale imposée au tunisien se pose comme un objet idéal auquel on adhère, auquel on consacre sa vie ou une partie de sa vie, elle fonctionne selon les mêmes règles maffieux du parti unique le RCD ; ce système se concrétise de plus en plus dans notre pays à travers de multiples rituels qui serviront de système de référence. Ensuite, les institutions de la dictature tunisienne apparaissent comme des lieux de sécurité qui vont, notamment, encadrer l’identité des individus en leur procurant une solide image d’eux-mêmes à travers le rôle qu’ils pourront jouer dans la Tunisie mise sous contrôle et, par voie, de conséquence en dehors de celle-ci. En tant que système imaginaire, ces institutions de la dictature tunisienne protègent les tunisiens contre l’éclatement de leur propre moi en leur proposant une image rassurante et consolante d’eux-mêmes par rapport à d’autres peuples, en leur offrant un confort d’identité bradée  sans progrès, ni liberté. Toute analyse de cette catastrophe  se fait en faisant appel à un paradigme, or sur la question tunisienne, très rares sont ceux qui toute raison garder  savent faire la part des choses, certains qui se disent démocrates, mais qui surtout au fond le prétendent, réfléchissent , agissent et se comportent comme  des dictateurs.Nous devons tous comprendre et je crois sincérement que les mentalités  sont formatées  dans cette façon de fonctionner,  Lorsque nous cherchons à conférer du sens à un postulat, c’est-à-dire à le rendre intelligible, naît la confrontation entre ce nous appelons « la réalité » à un certain nombre de références servant de projet ou de décodage. Le paradigme nous oblige, en tant que conquéte intellectuelle et culturelle à  transformer une appréhension de la réalité en une représentation scientifique. Il s’agit d’un mécanisme perceptif et cognitif qui transforme la réalité en représentation : il procède à des sélections et des recompositions afin de pouvoir donner du sens à une réalité. Il est un ensemble d’éléments épistémologiques, théoriques, conceptuels et cohérents AUDIT :
-Misère en voie de développement durable et populations affamées en croissance ici et là et progressivement rejetées sous le seuil de la pauvreté absolue ;
- Insécurité en expansion, sans cesse alimentée par l’impunité triomphante et le bâillonnement de la justice ;
- Institutions en décomposition, faisant place au sauve-qui-peut, à la criminalité impunie ;
- État en déliquescence, laissant la voie libre aux milices de l’homme fort du jour et aux bandes maffieuses ;
- Dégradation continue de l’environnement, aussi bien physique et politique que social et culturel ;
- Civilisation érodée, nation déchirée, pays sous tutelle de facto.
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18 mars 2007 7 18 /03 /mars /2007 19:08
LA SEXUALITE DES HOMMES TUNISIENS

LA SEXUALITE DES HOMMES TUNISIENS
HAFFANI MOHAMED FAKKREDDINE, TROUDI HICHEM
(Service de psychiatrie ‘’E’’, Hôpital Razi, 2010, La Manouba)
Résumé :
La sexualité occupe une place très importante dans la vie de l’être humain. En Tunisie, le comportement sexuel masculin est un continent non encore exploré. Dans ce travail, nous avons essayé de rapporter les connaissances et les attitudes des hommes en matière de sexualité, de tracer un profil des comportements sexuels des hommes en Tunisie et d’analyser les facteurs qui le déterminent.
Il ressort de notre étude que le poids des traditions reste lourd avec 83,7 % des hommes qui pensent qu’une femme doit préserver sa virginité jusqu’au mariage et 77,3 % qui pensent que l’homosexualité est la pratique sexuelle la plus mal acceptée par la société. 85,6 % des hommes se sont masturbés et un homme sur trois reconnaît avoir eu une relation homosexuelle et avoir pratiqué les rapports anaux avec leur partenaire. L’âge du premier rapport était de 28,1 an et la durée moyenne du coït était de 1min et 13 sec.
En conclusion nous dirons qu’il existe en Tunisie deux sexualités à deux vitesses : La première, accablée par les tabous et les traditions, se retrouve surtout chez les hommes mariés, âgés, d’origine rurale, alors que la deuxième, un peu plus libérée, se retrouve surtout chez les jeunes, célibataires, résidant dans le milieu urbain.
Mots – clés : Sexualité - Hommes - Tunisie - Société – Psychologie – Tabou

THE SEXUALITY OF TUNISIAN MEN
HAFFANI MOHAMED FAKHREDDINE, TROUDI HICHEM
( Psychiatric department " E ", Razi hospital, 2010, Manouba)
Summary :
Sexuality is very important in the life of people. In Tunisia, male sexual behavior is a not still investigated continent. We tried to report knowledge and attitudes of the people in sexuality, to draw a profile of the sexual behavior of men in Tunisia and to analyze the factors which determin it.
In our study, we’ve conclued that traditions have a big influence. In fact, 83,7 % of the men think that a woman must conserv her virginity until marriage and 77,3 % think that homosexuality is the most non-accepted sexual practice by the society. 85,6 % of men have practised masturbation and 1/3 recognizes to have had a homosexual relation and to have practised sodomy with their partners. Age of the first sexual intercourse was 28,1 years and the average duration of one sexual report was 1min and 13 sec.
In conclusion, we shall say that there are in Tunisia two kinds of sexuality with two speeds : The first one, swamped by taboos and traditions, concerns old or married or men of rural zone. In the other side, the second, a little more free, concerns young or bachelor's or men living in the urban environment.
key – Words : Sexuality - man - Tunisia - Society – Psychology – Taboo

I. Introduction
Tout comportement est le résultat d’une combinaison de facteurs variables de l’environnent et de l’individu, qui englobent les dimensions bio-psychologiques et les situation socioculturelles.
Il en est de même du comportement sexuel, éminemment neurophysiologique, émotionnel et éducatif.
La sexualité est donc une dimension constitutive de chaque personne et non pas seulement une fonction corporelle. Les sentiments, les attentes, les espoirs, les croyances et les valeurs font que la vie sexuelle de chaque personne lui ressemble. Elle est en plus liée à toutes les questions humaines essentielles tels que les origines de l’être, sa finitude, et son devenir, le plaisir, la souffrance et les liens humains.
3
En Tunisie, à l’instar de tous les pays arabo-musulmans, un voile tantôt discret, tantôt violent a enveloppé l’être et l’agir sexuel, le frappant du sceau de l’ignorance, de la honte et de la culpabilité.
En effet, en Tunisie, seules de petites enquêtes faites surtout auprès des adolescents ont été réalisées, comme celle de l’association tunisienne de planning familial en 1994 auprès de 514 lycéens âgés de 15 ans ou plus, et celle du Dr Ayadi et son équipe en 2001 portant sur 100 lycéens âgés de 12 à 19 ans.
Notre travail présente les résultats d’une enquête sur le comportement sexuel masculin en Tunisie, à l’instar des enquêtes européennes et américaines.

II. Méthodologie de l’enquête
L’enquête s’est déroulée durant la période s’étendant du 1er février 2002 au 31 janvier 2003. L’échantillon représentatif, constitué selon la méthode des quotas, est composé de 300 hommes, âgés de 20 à 69 ans, vivant dans le Grand Tunis (gouvernorats de Tunis, Ariana, Ben Arous, Manouba). Les données statistiques utilisées sont celles publiées par l’institut national de statistique et par l’office national de la famille et de la population.
Les variables que nous avons retenues sont l’âge, le lieu de résidence, le statut matrimonial
et le niveau d’instruction. Ces quatre variables semblaient avoir le plus d’influence sur le
comportement sexuel.
Le questionnaire est composé de cinquante quatre items, reparties en cinq parties :
Identification, Connaissances, Attitudes, Pratiques et vécu, trouble sexuel.
Aucun questionnaire n’a été rempli par auto-passation, tous ont été remplis par un entretien face à face. Chaque entretien durait en moyenne entre 20 et 30 minutes.
III. RESULTATS
Seuls les résultats statistiquement significatifs seront exposés.
A. Profil socio-démographique
L’âge moyen de notre population est de 38,26 ans. L’âge moyen de la puberté est de 14,43 ans. 72,3 % de notre population est d’origine urbaine et 27,7 % est d’origine rurale. Le nombre moyen d’enfants est de 3,5 enfants. 19,3 % de notre population est analphabète, 42 % est de niveau primaire, 30,4 % est de niveau secondaire et 8,3 % est de
niveau supérieur.
B. Les connaissances
1. L’éducation sexuelle
85,3 % des hommes ont reçu une éducation sexuelle. (nous avons considéré qu’un homme a bénéficié d’une éducation sexuelle chaque fois qu’il a reçu des informations sur la vie sexuelle au moment de la puberté).

4
Education sexuelle Non scolarisé Primaire Secondaire Supérieur Total
Non 46,6 % 11,1 % 3,3 % 0 % 14,7 %
Oui 53,4 % 88,9 % 96,7 % 100 % 85,3 %
Education sexuelle en fonction de la scolarité

Les sujets de niveau d’instruction secondaire ou supérieure ont eu plus d’accès à des informations sexuelles que ceux de niveau primaire ou ceux non instruits. On serait donc tenté de dire que l’instruction joue un rôle dans l’éducation sexuelle. Mais la vérité est que l’école ne représente que 1,1 % des sources d’informations sexuelles, contre 2 % pour les parents, 14,1 % pour les mass-médias et 82,8 % pour les amis. Ceci reflète bien la réalité des choses puisque seulement la reproduction (qui est une partie infime de la sexualité) est enseignée en secondaire alors que le lycéen a déjà vécu ou est en train de
vivre sa puberté.
Le lieu de résidence paraît avoir un poids énorme sur l’éducation et la curiosité sexuelle. En effet, 6,9 % seulement de la population urbaine n’ont pas reçu d’éducation sexuelle, alors que ce taux passe à 34,9 % dans la population rurale. Par ailleurs, les mass médias représentent la source d’éducation sexuelle la moins utilisée en milieu rural (1,9 %
contre 17,3 % dans le milieu urbain).
2. La curiosité sexuelle
La majorité des sujets interrogés n’a jamais examiné leur sexe dans une glace (47,3 %) et n’a jamais mesuré la taille de leur sexe (57,3 %). 84,3% des sujets de milieu rural n’ont jamais mesuré la taille de leur sexe et 74,7% n’ont jamais examiné leur
sexe dans une glace. Ces pourcentages passent dans le milieu urbain respectivement à 47% et à 36,9 %.

C. Les attitudes

1. Le but de l’activité sexuelle
Dans notre population, 32,7 % des hommes pensent que le but de l’activité sexuelle
est de satisfaire un besoin physiologique, 31,3 % pensent avoir du plaisir, 20 % pensent
avoir un enfant et 16 % pensent accomplir une obligation.
0%
20%
40%
60%
20-29 30-39 40-49 50-59 60-69
Enfant
Obligation
B Physique
Plaisir
But de l’activité sexuelle en fonction de l’âge

Ce sont les plus jeunes qui pensent que le but de l’activité sexuelle est de satisfaire un besoin physiologique ou d’avoir du plaisir contrairement aux sujets plus âgés qui pensent que le but est d’accomplir une obligation ou d’avoir un enfant.

Dans le milieu rural, le versant reproductif paraît dominer la sexualité puisque 32,5 % pensent que le but de l’activité sexuelle est d’avoir un enfant et seulement 16,9 % pensent que c’est d’avoir du plaisir. Ces valeurs passent respectivement à 15,2 % et à 36,9 % dans le milieu urbain.
49,2 % des célibataires pensent que le but de l’activité sexuelle est de satisfaire un besoin physiologique et 45,9 % avancent la recherche de plaisir. Les sujets mariés sont plus divisés avec 31 % pour l’enfant; 26,4 % pour l’obligation; 20,7 % pour le besoin physiologique et 21,8 % pour le plaisir.
Avoir du plaisir, comme but de l’activité sexuelle, est proportionnel au niveau d’instruction alors que, avoir un enfant, comme but de l’activité sexuelle, est inversement proportionnel au niveau d’instruction.

But de l’activité sexuelle
Non scolarisé Primaire Secondaire Supérieur Total
Enfant 44,8 % 20,6 % 8,8 % 0 % 20 %
Obligation 29,3 % 13,5 % 8,8 % 24 % 16 %
Besoin physiologique 15,5 % 42,1 % 36,3 % 12 % 32,7 %
Plaisir 10,3 % 23,8 % 46,2 % 64 % 31,3 %
Le but de l’activité sexuelle en fonction du niveau d’éducation

2. Mariage et relations sexuelles
Un autre indicateur du poids énorme qu’ont les traditions sur la sexualité est le mythe de la préservation de la virginité chez la femme jusqu’au mariage. En effet, 83,7 % des hommes pensent que la préservation de la virginité chez la femme jusqu’au mariage est une règle sociale à sauvegarder, 10,3 % pensent que c’est un mal social nécessaire et seulement 6 % pensent que c’est un tabou à dépasser. Paradoxalement, la même majorité écrasante (82 %) pense que, pour l’homme, le mariage n’est pas nécessaire pour avoir des rapports sexuels. Ceci apporte la preuve vivante que l’islam n’y est pour rien. En effet, ce
dernier interdit formellement les rapports sexuels avant le mariage aussi bien pour l’homme que pour la femme.
Les traditions pèsent encore plus lourdement sur le milieu rural. En effet, la majorité des hommes dans le milieu rural (97,6 %) pense que la préservation de la virginité
chez la femme jusqu’au mariage est une règle sociale à sauvegarder, alors que ce pourcentage passe à 78,3 % dans le milieu urbain. Aucun homme résidant dans le milieu rural ne pense que c’est un tabou social à dépasser alors que 8,3 % des hommes de milieu urbain le pensent. 2,4 % des sujets de milieu rural pensent que c’est un mal social nécessaire, ce pourcentage passe à 13,4 % dans le milieu urbain. Le milieu rural reste partagé pour la question des rapports sexuels de l’homme avant le mariage. En effet, 59 % pensent que, pour l’homme, le mariage n’est pas nécessaire pour avoir des rapports sexuels et 41 % pensent le contraire. Ces pourcentages passent respectivement dans le milieu urbain à 90,8 % et à 9,2 %.
La virginité reste donc, dans notre société, un indicateur de chasteté et un certificat de bonne conduite prénuptiale.
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3. Amour et rapports sexuels
L’amour n’est pas nécessaire pour avoir des rapports sexuels, mais les rapports sexuels sont nécessaires dans une relation amoureuse. C’est ce que pense la majorité des hommes quant aux relations qui peuvent exister entre l’amour et la sexualité. En effet, 73,3% pensent qu’ils ne doivent pas nécessairement être amoureux pour avoir des rapports sexuels et 56 % pensent qu’une relation amoureuse ne pourrait pas exister sans rapports sexuels.
62,7 % des hommes de milieu rural pensent qu’une relation amoureuse peut exister sans rapports sexuels et 51,8 % pensent qu’ils doivent être amoureux pour avoir des rapports sexuels. Ces pourcentages passent dans le milieu urbain respectivement à 36,9 % et à 17,1 %.

4. Pratiques sexuelles interdites par la société
L’homosexualité paraît être la pratique sexuelle la moins tolérée par la société (77,3 %), suivie de l’adultère (12 %), des relations sexuelles sans mariage (7,7 %) et en dernière position la masturbation (3 %).
Ce sont les plus jeunes qui pensent que la pratique sexuelle la plus interdite par la société est l’homosexualité.
81,6 % des hommes résidant dans le milieu urbain pensent que la pratique sexuelle la plus intolérable par la société est l’homosexualité contre 66,3 % pour les hommes résidant dans le milieu rural.
89,3 % des célibataires pensent que la pratique sexuelle la plus intolérable par la société est l’homosexualité et seulement 69,1 % des mariés ou séparés le pensent. 17,4 % de ces derniers désignent l’adultère comme la pratique sexuelle la plus mal acceptée par la société contre 4,1 % parmi les célibataires.
Ceci prouve que la mutation sociale a peu ou pas d’influence sur notre conception de l’homosexualité, puisque l’homophobie, qui tend à disparaître dans l’Occident, reste bien ancrée dans la mentalité des jeunes de notre société.

D. Pratiques et vécu
1. La première activité sexuelle
L’âge moyen de la première activité sexuelle est de 15 ans. Il passe à 16,5 ans dans le milieu rural contre 14,5 ans dans le milieu urbain.
Cette première activité sexuelle était une masturbation dans 78 % des cas, un coït dans 19,3 % des cas et une expérience homosexuelle dans 2,7 % des cas.
La (e) partenaire du premier rapport sexuel est dans 47 % des cas une prostituée, dans 19,7 % des cas l’épouse, dans 12,1 % des cas une femme célibataire, dans 12,1 % des cas un homme et dans 9,1 % des cas une femme mariée. Cette première partenaire sexuelle était une prostituée chez 66,7 % des hommes d’origine rurale et chez 30,6 % des hommes d’origine urbaine. Ceci pourrait être attribué au poids des traditions et à la prohibition de la mixité prédominant surtout dans le milieu rural.
2. Les pratiques sexuelles
a) L’homosexualité
35,3 % des hommes reconnaissent avoir eu au moins une fois dans leur vie des relations homosexuelles (définies comme toute activité homosexuelle débutant vers l’âge de l’adolescence). Ces relations sont plus fréquentes en milieu rural (47 %), où domine la prohibition de la mixité, qu’en milieu urbain (30,9 %). Un seul homme (0,33 %) de notre population était exclusivement homosexuel.
b) Les rapports anaux
Rapports annaux Célibataires Mariés et séparés Total
Non 33,9 % 69,1 % 60,7 %
Oui 66,1 % 30,9 % 39,3 %
Pratique des rapports anaux en fonction du statut matrimonial

Un homme marié sur trois pratique le rapport anal avec sa femme alors que deux célibataires sur trois le pratiquent et c’était dans 67,6 % des cas avec une femme célibataire.
82,6 % des hommes de niveau d’instruction supérieur pratiquent le rapport anal alors que ce pourcentage est de 35,1 % pour les autres niveaux.
La plus grande proportion de sujets jeunes et célibataires qui pratique le rapport anal pourrait être rattachée à la préservation de la virginité chez la fille jusqu’au mariage.
En effet, la majorité des adolescents va avoir recours à cette pratique pour éviter la défloration de leur partenaire même s’ils se heurtent parfois au refus de celle-ci.
c) La masturbation
56,3 % des hommes déclarent avoir encore une activité masturbatoire et 85,6 % se sont masturbés au moins une fois dans leur vie. Cette activité est considérée comme occasionnelle par 78,7 % des hommes et seulement 21,3 % la jugent comme fréquente.
Masturbation Célibataires Mariés Total
Non 5,7 % 69,5 % 43,7 %
Oui 94,3 % 30,5 % 56,3 %
sujets ayant actuellement une activité masturbatoire en fonction du
statut matrimonial
Tous les hommes mariés disent qu’ils se masturbent de façon occasionnelle, alors
que 31,1 % des célibataires la considèrent comme une activité fréquente.
8
d) Les rapports sexuels
Caractéristiques générales
Dans notre population, 22,7 % des hommes n’ont jamais eu de rapport sexuel et ce sont généralement les plus jeunes contre 77,3 % qui ont eu déjà des rapports sexuels et ce sont les plus âgés. L’âge moyen du premier rapport sexuel est de 28,1 ans.
55,7 % des sujets célibataires n’ont jamais eu de rapport sexuel. Ce pourcentage est de 67 % dans la tranche d’âge des 20-29 ans et 12 % dans la tranche d’âge des 30-39 ans.
C’est surtout dans le milieu rural qu’on trouve la plus grande proportion de célibataires n’ayant jamais eu de rapport sexuel avec 78,1 % et moins dans le milieu urbain avec 47,8 %.
Parmi ceux qui avaient au moment de l’enquête des rapports sexuels, 78,3 % les avaient avec leur épouse, 13,4 % avec une femme célibataire, 3,7 % avec une femme mariée; 0,5 % avec un homme et 4,1 % avec une prostituée. Parmi les célibataires qui avaient au moment de l’enquête des rapports sexuels, 61,7 % les avaient avec une femme célibataire, 17 % avec une femme mariée, 2,1 % avec un homme et 19,1 % avec une prostituée.
La partenaire actuelle des sujets de milieu rural est soit l’épouse (88,9 %), soit la prostituée (11,1 %). Dans le milieu urbain, la répartition est un peu plus homogène avec 74,8 % pour l’épouse, 17,8 % pour la femme célibataire, 4,9 % pour la femme mariées, 0,6 % pour l’homme et 1,8 % pour la prostituée.

La fréquence des rapports
Nombre de rapports sexuels par mois Célibataires Mariés Total
20 – 29 ans 0,8 ********** 0,8
30 – 39 ans 3,2 7,8 6,5
40 – 49 ans *********** 5,6 5,6
50 – 59 ans *********** 3,4 3,4
60 – 69 ans *********** 1,3 1,3
Total 1,3 5,4 3,65
Nombre moyen de rapports sexuels par mois en fonction de l’âge et du
statut matrimonial

Le nombre moyen de rapports sexuels est de 3,65 par mois. La majorité des hommes (58,7 %) ne fait pas l’amour autant qu’elle le veut. Il s’agit dans 88 % des cas de célibataires et séparés, et dans 37,4 % des cas de sujets mariés. Parmi ceux qui font l’amour autant qu’ils le veulent (41,3 %), 62,6 % sont mariés et seulement 12 % sont célibataires ou séparés.

La périodicité des rapports
46,1 % des hommes disent que leurs rapports sexuels obéissent à une périodicité préétablie (le même jour de la semaine ou dans les même conditions ou selon un schéma toujours le même….) et ce sont les plus âgés (moyenne d’âge de 47,6 ans), alors que 53,9 % disent le contraire et ce sont les plus jeunes (moyenne d’âge de 36,5 ans).
La majorité des sujets résidant dans le milieu rural (79,7 %) dit que ses rapports sexuels obéissent à une périodicité préétablie. Ce pourcentage passe à 45,1 % dans le milieu urbain.

Périodicité des rapports Célibataires Mariés et séparés Total
Non 75,9 % 37,9 % 46,1 %
Oui 24,1 % 62,1 % 53,9 %
Périodicité des rapports sexuels en fonction du statut matrimonial
Le changement de position
Dans notre population, 24,1 % des hommes changent toujours de position au cours de leurs rapports sexuels, 30,6 % en changent parfois et 45,3 % n’en changent jamais. Ce sont les plus jeunes qui changent toujours de position au cours de leurs rapports sexuels (moyenne d’âge de 33,2 ans), les moins jeunes (moyenne d’âge de 41,3 ans) en changent parfois, alors que les plus âgés (moyenne d’âge de 48,3 ans) n’en changent jamais.
Il y a plus de sujets ne changeant jamais de position au cours du rapport sexuel dans le milieu rural (67,8 %) que dans le milieu urbain (37,6 %). La tendance s’inverse pour ceux qui en changent parfois (20,3 % le milieu rural et 34,1 % dans le milieu urbain) et ceux qui en changent toujours (11,9 % dans le milieu rural et 28,3 % dans le milieu urbain).

Changement de positions Célibataires Mariés et séparés Total
Jamais 18,5 % 53,4 % 45,3 %
Parfois 24,1 % 32,6 % 30,6 %
Toujours 57,4 % 14 % 24,1 %
Changement de positions au cours du rapport sexuel en fonction du statut
matrimonial

La participation
Au cours du rapport sexuel, 78 % des hommes préfèrent être actifs, 8 % préfèrent être passifs et 14 % préfèrent que ça soit réciproque. Ce sont les plus jeunes qui préfèrent être passifs (moyenne d’âge de 28,7 ans), alors que les hommes plus âgés (moyenne d’âge de 38,4 ans) préfèrent être soit actifs soit les deux à la fois.
Il y a plus de sujets préférant être actifs au cours du rapport sexuel dans le milieu rural (91,6 %) que dans le milieu urbain (72,8 %). La tendance s’inverse pour ceux qui préfèrent être passifs (2,4 % le milieu rural et 10,1 % dans le milieu urbain) et ceux qui préfèrent une participation réciproque (6 % dans le milieu rural et 17,1 % dans le milieu urbain).

Participation aux rapports Célibataires Mariés et séparés Total
Actif 71,3 % 82,6 % 78 %
Les deux 13,9 % 14 % 14 %
Passif 14,8 % 3,4% 8 %
La participation au rapport sexuel en fonction du statut matrimonial
La durée du coït
La durée moyenne du coït (définie comme le temps s’écoulant entre la pénétration et l’éjaculation) est de 1min et 13 sec. La durée la plus courte du coït (33 secondes) est retrouvée chez les sujets dont la partenaire sexuelle est une prostituée.

Cette durée moyenne est plus longue dans le milieu urbain (1min et 17 sec) que dans le milieu rural (1min et 1 sec). Chez les célibataires elle est de 53 secondes, chez les mariés elle est de 1min et 18 sec.
Cette durée moyenne est proportionnelle au niveau d’instruction. En effet, elle est de 1min et 5 sec pour les analphabètes, 1min et 9 sec pour le niveau primaire, 1min et 15 sec pour le niveau secondaire et 1min et 40 sec pour le niveau supérieur.

3. Plaisir et satisfaction
a) La taille du pénis
La grande majorité des hommes (90 %) se dit satisfaite de la taille de leur pénis et ce sont généralement les plus âgés (moyenne d’âge de 39 ans), alors qu’une minorité ne le l’est pas (10 %) et ce sont les plus jeunes (moyenne d’âge de 30,8 ans). C’est dans le milieu urbain qu’on trouve la plus grande proportion d’hommes non satisfaits par la taille de leurs pénis (13,4 %), alors que ce groupe ne représente que 1,2 % du milieu rural.

Satisfaction par la taille du pénis Célibataires Mariés et séparés Total
Non 15,6 % 6,1 % 10 %
Oui 84,4 % 93,9 % 90 %
Satisfaction par la taille du pénis en fonction du statut matrimonial
b) La satisfaction de la partenaire
La majorité des hommes (83,2 %) pense que leur partenaire est satisfaite par la durée du coït. Ils ne sont que 3,9 % à penser le contraire, tandis que 12,9 % disent qu’ils ne savent pas.

Satisfaction de la partenaire Durée moyenne du coït
Oui 1 min et 16 sec
Ne sait pas 57 sec
Non 43 sec
Satisfaction de la partenaire en fonction de la durée du coït

Plus la durée du coït augmente, plus les partenaires sont, selon les hommes, plus satisfaites.

Satisfaction de la partenaire Célibataires Mariés et séparés Total
Oui 63 % 89,4 % 83,2 %
Ne sait pas 27,7 % 8,4 % 12,9 %
Non 9,3 % 2,2 % 3,9 %
Satisfaction de la partenaire par la durée du coït en fonction du statut
matrimonial

c) L’orgasme
70,7 % des hommes disent parvenir toujours à l’orgasme et ce sont les plus jeunes (moyenne d’âge de 39,4 ans), 28,4 % disent y parvenir parfois et ce sont les moins jeunes (moyenne d’âge de 49,8 ans) et enfin 0,9 % disent qu’ils n’y parviennent jamais et ce sont les plus âgés (moyenne d’âge de 60,5 ans).
Les célibataires parviennent toujours à l’orgasme dans 90,7 % des cas, alors que les
mariés y parviennent toujours dans 64,4 % des cas.
La plus grande partie de notre population (89,7 %) pense qu’un rapport sexuel doit nécessairement aboutir à l’orgasme alors qu’ils ne sont que 10,3 % à penser le contraire.

d) Les fantasmes
La majorité des hommes (79 %) dit que sa vie sexuelle est stimulée par des fantasmes et ce sont généralement les plus jeunes (moyenne d’âge de 35,5 ans), alors que ceux qui disent le contraire (21 %) sont les plus âgés (moyenne d’âge de 48,5 ans).

e) La fellation
Dans notre population, 18,1 % des hommes disent que la fellation est la pratique sexuelle la plus stimulante.
Ce sont les célibataires qui pensent plus que la fellation est la pratique sexuelle la plus stimulante (38,9 %) alors que les mariés et les séparés le pensent moins (11,8 %). Ils ont recours préférentiellement à cette méthode pour se satisfaire, sans toucher à la virginité de la femme.
Les hommes résidant dans le milieu urbain pensent plus que la fellation est la pratique sexuelle la plus stimulante (23,1 %), alors que ceux résidant dans le milieu rural le pensent moins (3,4 %).
Plus le niveau d’instruction est élevé, plus les hommes disent que la fellation est la pratique sexuelle la plus stimulante. En effet, ils sont 5,3 % d’analphabètes, 18,7 % de niveau primaire, 24,6 % de niveau secondaire et 30,4 % de niveau supérieur à le penser.

f) Influence de l’abstinence sexuelle
Au cours de la période d’abstinence sexuelle, 67,7 % disent se sentir frustrés physiquement, 14,3 % frustrés affectivement et 18 % indifférents.
Ce sont les plus jeunes qui se sentent frustrés affectivement ou physiquement au cours de la période d’abstinence sexuelle (moyenne d’âge de 36,8 ans), alors que ceux qui se sentent indifférents, sont généralement les plus âgés (moyenne d’âge de 46,2 ans).
Il y plus de sujets qui se sentent indifférents au cours de la période d’abstinence sexuelle parmi les mariés (23 %) que parmi les célibataires (9,8 %) et dans le milieu rural (28,9 %) que dans le milieu urbain (13,8 %).

Influence de l’abstinence sexuelle / Non scolarisé /Primaire /Secondaire /Supérieur /Total
Frustré affectivement 6,9 % 14,3 % 14,3 % 32 % 14,3 %
Frustré physiquement 55,2 % 71,4 % 70,3 % 68 % 67,7 %
Indifférent 37,9 % 14,3 % 15,4 % 0 % 18 %
Influence de l’abstinence sexuelle en fonction du niveau scolaire

g) Influence des enfants
57,6 % des hommes disent que leur sexualité a changé après la naissance d’un enfant.
La majorité des hommes résidant en milieu urbain (63,6 %) dit que sa sexualité a changé après la naissance d’un enfant, alors que plus de la moitié des hommes de résidence rurale (57,1 %) dit le contraire.
Parmi les hommes qui pensent que leur sexualité a changé après la naissance d’un enfant, 52 % disent qu’il s’agit d’une diminution de la fréquence des rapports, 27,6 % d’une amélioration de la qualité des rapports et 20,4 % d’une détérioration de la qualité des rapports sexuels.

h) Satisfaction de la vie sexuelle
65,7 % des hommes disent qu’ils sont satisfaits de leur vie sexuelle et ce sont les plus âgés (moyenne d’âge de 40,6 ans), alors que 34,3 % disent le contraire et ce sont les plus jeunes (moyenne d’âge de 33,8 ans).

Satisfaction de la vie sexuelle Célibataires Mariés Total
Oui 47,5 % 78,7 % 65,7 %
Non 52,5 % 21,3 % 34,3 %
Satisfaction de la vie sexuelle en fonction du statut matrimonial

Si la partenaire sexuelle est l’épouse, alors 79,4 % sont satisfaits, mais si la
partenaire est une prostituée, alors 100 % ne le sont pas.

53,8 % des hommes disent que c’est la partenaire sexuelle qui leur manque, 18,3 % disent que c’est l’entente sexuelle, 14,1 % disent que c’est la santé physique, 11,5 % disent que c’est l’affection et 2 % disent que c’est le temps.

Motifs d’insatisfaction Célibataires Mariés Total
Affection 10,9 % 13,2 % 11,5 %
Entente sexuelle 1,6 % 47,4 % 18,3 %
Partenaire sexuelle 84,4 % 0 % 53,8 %
Santé physique 3,1 % 34,2 % 14,4 %
Temps 0 % 5,3 % 2 %
Motifs d’insatisfaction sexuelle en fonction du statut matrimonial
Motifs d’insatisfaction Célibataires Mariés Séparés Total
Affection 27 ans 41 ans ********** 32 ans
Entente sexuelle 27 ans 43 ans ********** 42 ans
Partenaire sexuelle 23 ans ********** 63 ans 25 ans
Santé physique 34 ans 58 ans ********** 55 ans
Temps ********** 42 ans ********** 42 ans
Moyenne d’âge des motifs d’insatisfaction sexuelle en fonction du statut
matrimonial

Qu’attendent les hommes de leur partenaire sur le plan sexuel ?

57,7 % pensent qu’ils seraient plus satisfaits si la partenaire était plus tendre (moyenne d’âge de 44,4 ans), 36,1 % pensent le devenir si leur partenaire était plus participante (moyenne d’âge de 37,5 ans) et 6,2 % si elle était moins exigeante (moyenne
d’âge de 49,1 ans).
Dans le milieu rural, la majorité écrasante des hommes (86 %) préfère que la partenaire soit plus tendre contre seulement 12,3 % qui la préfère plus participante. Le milieu urbain est partagé avec respectivement 48,2 % et 44,1 %.
Si la partenaire est l’épouse, alors 64 % des hommes la préfèrent plus tendre, mais si la partenaire est une femme célibataire, alors 75% la préfèrent plus participante.

Attitude de la partenaire Célibataires Mariés Total
Plus participante 62,3 % 28,2 % 36,1 %
Plus tendre 37,7 % 63,8 % 57,7 %
Moins exigeante 0 % 8 % 6,2 %
Attitude de la partenaire et satisfaction de la vie sexuelle en fonction
du statut matrimonial

i) Le changement de partenaire
La majorité des hommes (80,6 %) n’a pas envie de changer la partenaire actuelle et
ce sont généralement les plus âgés (moyenne d’âge de 44,7 ans) alors que seulement 19,4
% pensent le contraire et ce sont les moins âgés (moyenne d’âge de 31,7 ans).

Envie de changer la partenaire Célibataires Mariés Total
Non 39,6 % 93,1 % 80,6 %
Oui 60,4 % 6,9 % 19,4 %
Envie de changer la partenaire actuelle en fonction du statut matrimonial

50 % des hommes insatisfaits de leur vie sexuelle n’ont pas envie de changer de partenaire.
57,8 % des hommes disent avoir été toujours fidèles à leur partenaire actuelle et ce sont généralement les plus âgés, alors que 42,2 % disent le contraire et ce sont les plus jeunes.
Parmi les hommes résidant dans le milieu rural, 76,3 % ont été toujours fidèles à leur partenaire actuelle, alors qu’ils ne l’ont été que 51,4 % dans le milieu urbain.

Fidélité Célibataires Mariés Total
Non 81,5 % 29,9 % 42,2 %
Oui 18,5 % 70,1 % 57,8 %
La fidélité en fonction du statut matrimonial

4. La communication
a) Expression du désir sexuel avant le rapport
64,1 % des hommes n’expriment pas leur désir sexuel avant les rapports et ce sont généralement les plus âgés (moyenne d’âge de 45,6 ans), alors que 35,9 % disent le contraire et ce sont les plus jeunes (moyenne d’âge de 37,2 ans).

Expression du désir Célibataires Mariés et séparés Total
Oui 71,7 % 25,3 % 35,9 %
Non 28,3 % 74,7 % 64,1 %
Expression du désir sexuel avant le rapport en fonction du statut matrimonial
Expression du désir Non scolarisé Primaire Secondaire Supérieur Total
Oui 7 % 32,2 % 50,8 % 82,6 % 35,9 %
Non 93 % 67,8 % 49,2 % 17,4 % 64,1 %
Expression du désir sexuel avant le rapport en fonction du niveau d’instruction
Si la partenaire est l’épouse, alors 74,1 % des hommes n’expriment pas leur désir sexuel avant le rapport, alors qu’ils les expriment dans 75 % des cas si la partenaire est une femme célibataire.
86,4 % des hommes résidant dans le milieu rural n’expriment pas leur désir sexuel avant les rapports, alors qu’ils ne sont que 56,4 % dans le milieu urbain à ne pas le faire.
b) Discussion à propos de la qualité du rapport
Seulement 13 % des hommes parlent de la qualité de leur rapport sexuel avec leur partenaire.
Il y a plus d’hommes qui parlent de la qualité de leur rapport sexuel avec leur partenaire dans le milieu urbain (16,3 %) que dans le milieu rural (3,4 %).
28,6 % des hommes parlent de la qualité de leur rapport sexuel si la partenaire est une femme célibataire.
Discussion à propos de la qualité des rapports
Non scolarisé/ Primaire/Secondaire/Supérieur/Total
Oui 0 % 4,4 % 12 % 14 % 13 %
Non 100 % 95,6 % 80,3 % 39,1 % 87 %
Discussion à propos de la qualité du rapport sexuel en fonction niveau
d’instruction

Tous les hommes qui n’expriment pas leur désir sexuel avant les rapports, ne parlent jamais, après les rapports, de leur qualité avec leur partenaire. Alors que seulement 36,1 % de ceux qui expriment leur désir, en parlent après les rapports.
c) La simulation d’orgasme
La plupart des hommes (86,2 %) disent n’avoir jamais simulé un orgasme. 8,8 % des hommes analphabètes ou de niveau d’instruction primaire, 19,7 % des hommes de niveau secondaire et 30,4 % des sujets de niveau supérieur disent avoir déjà simulé un orgasme.
E. Les troubles sexuels
Cette partie s’intéresse aux troubles de la sexualité tout en restant subjective. Elle étudie la perception par l’homme de sa propre sexualité, le trouble qu’il présenterait et le type de consultation.
Seulement 6,3 % des hommes disent présenter un trouble sexuel (tout en restant subjectifs) et ce sont les plus âgés (moyenne d’âge de 46,3 ans) alors que ceux qui disent que leur sexualité est normale (93,7 %) sont généralement les plus jeunes (moyenne d’âge de 37,7 ans).

Trouble sexuel Pourcentage Moyenne d’âge
Impuissance érectile 4 % 54 ans
Ejaculation précoce 0,6 % 31 ans
Masturbation frénétique 0,6 % 20 ans
Diminution de la libido 0,3 % 52 ans
Hypersexualité 0,3 % 46 ans
Infertilité 0,3 % 34 ans
Total 6,3 % 46 ans
Type de trouble sexuel et moyenne d’âge

Le tabou de la sexualité atteint ici son apogée puisque moins de la moitié (47,3 %) des hommes qui disent présenter un trouble sexuel ont consulté un médecin. Ces chiffres ne sont retrouvés dans aucune autre pathologie qui donnerait autant de souffrance humaine. Ils touchent toute la société et sont indépendants des autres paramètres (âge, statut matrimonial, niveau d’instruction, lieu de résidence).
Les hommes considèrent le trouble sexuel comme une fatalité et préfèrent continuer à souffrir, avec toutes les répercussions que cela aura sur le plan familial et socioprofessionnel, que de consulter un médecin et de lui parler de sa sexualité.
Même ceux qui «osent» et consultent un médecin (le médecin généraliste vient en première position avec 44,4 %, suivi de l’urologue avec 33,3 % et en dernier lieu on trouve l’endocrinologue et le psychiatre avec seulement 11,1 %) disent, dans la grande majorité des cas, qu’il n’existait aucune amélioration. Peut-être parce que leur demande était disproportionnée par rapport à leur pathologie, mais plus certainement parce que le médecin généraliste (venant en tête de liste des consultations) n’est nullement préparé à traiter les troubles sexuels, ni même capable de parler de sexualité avec ses patients.

CONCLUSION
Il apparaît évident aujourd’hui que la sexualité est une dimension constitutive de chaque personne et non pas seulement une fonction corporelle. Les sentiments, les attentes, les espoirs, les croyances et les valeurs font que la vie sexuelle de chaque individu lui ressemble. Elle est, en plus, liée à toutes les questions humaines essentielles tels que les origines de l’être, sa finitude et son devenir, le plaisir, la souffrance et les liens humains.
Nous assistons de part le monde à un changement de paradigme du comportement sexuel. Sa finalité n’est plus la procréation mais le plaisir et ce depuis l’avènement des produits contraceptifs qui sont à l’origine de la disjonction reproduction/plaisir.
La normalité du comportement sexuel du couple n’est plus guidée par l’instinct de reproduction mais par la recherche du plaisir physique.
En Tunisie, un voile tantôt discret tantôt violent a enveloppé l’être et l’agir sexuel,les marquant du sceau de l’ignorance, de la honte et de la culpabilité.
L’enquête que nous avons menée démontre bien les changements qui apparaissent en Tunisie et surtout chez les jeunes chez qui pointent la reconnaissance de la partenaire, la curiosité et la recherche hédonique et érotologique.
La coupure persiste encore entre le comportement sexuel urbain et rural où la socio-culture joue un rôle prédominant.
En tout état de cause nous pensons que le temps est venu pour réhabiliter la sexualité par une étude scientifique et objective. Nous sommes convaincus que la sexualité peut être dite et étudiée et qu’elle doit être connue et expliquée.


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15. Zilberdeld B. Le modèle imaginaire : Le processus et les objectifs sexuels. Dans : La sexualité masculine.
Paris : Ramsay 1978:37-61.

posted by Pr Fakhreddine Haffani

SEXUALITE FEMININE ET DONNEES SOCIO-CULTURELLES

«Les influence socioculturelles placent le plus souvent la femme dans une situation où elle est contrainte d’adapter, de sublimer, de refouler, ou même de dévier sa capacité naturelle de fonctionner sexuellement pour remplir le rôle qui lui a été assigné génétiquement (la reproduction). Masters et Johnson.



La sexualité est à la base même de la société; une espèce asexuée peut engendrer une colonie mais en aucun cas elle ne donnera une société. C’est dire le rôle de la société comme instance régulatrice et organisatrice de la sexualité, de ses membres et en même temps l'importance de la dialectique individu / société dans la modification de la perception de la sexualité.

Chaque société définie ses normes et ses traditions sexuelles et infléchit le statut et le rôle sexuels de ses membres. C'est dans ce cadre que nous constatons la variabilité du comportement sexuel en fonction des sociétés. La représentation collective de la sexualité, les traditions diffèrent selon le temps, les cultures et même selon les communautés au sein de la même culture.

En occident, sous l’influence des mouvements de libération sociale et des mouvement de libération des femmes, une révolution sexuelle a été fortement revendiquée. Alexandra Kollontaï a dénoncé, dès le début du siècle dernier, la répression sexuelle des femmes et l’a rattaché à l’oppression de classe. Wilhem Reïch affirma que les coutumes sociales sont responsables d’importantes différences entre la sexualité masculine et féminine. Il considéra que «la moralité capitaliste, moralité de classe, est contre la sexualité et engendre donc le conflit au premier chef. Le mouvement révolutionnaire élimine le conflit en construisant tout d’abord une idéologie favorable au sexe et en lui donnant la forme pratique d’une nouvelle législation et d’un nouveau mode de la vie sexuelle».

Simone De Beauvoir, dans son livre «le deuxième sexe», a exercé une profonde influence sur les nouvelles féministes des années 60. Elle critique Freud et elle considère la culture patriarcale source d’infériorité sociale de la fille et de supériorité du petit garçon.

L’influence du courant des féministes s’est fait sentir surtout au cours des années 60-70. Un événement capital dans l’évolution de la sexualité féminine a été la découverte des méthodes contraceptives en 1955 par Pincus et leur commercialisation en 1960. «Il n’aurait jamais été question d’égalité sexuelle si la connaissance de la contraception n’avait permis aux deux sexes d’assurer la responsabilité totale de tout ce qui résulte de leur contact» (Masters et Johnson)

La révolution sexuelle occidentale a entraîné certainement une certaine libération des pratiques sexuelles, ceci n’empêche que la fonction érotique est «toujours entravée» selon l’expression de Zwang. Par ailleurs, de nouvelles problèmes vont surgir tel que la pornographie, le SIDA….

Dans le monde arabe, la sexualité demeure un tabou, l’oppression des femmes garde son aspect le plus archaïque. Toutefois, plusieurs voix se sont levées contre cette stigmatisation.

Parmi elles, celle de Kacem Amin, qui était l’un des premiers a avoir critiquer la situation de la femme arabe et a dénoncer la polygamie, le port de voile et la non participation à la vie active. Plusieurs auteurs ont continué sur le même chemin. Parmi eux, le poète Nizar Kabbani, qui consacra la majorité de ses œuvres a défendre les droits de la femme dans le monde arabo – musulman ; et l’écrivain tunisien Taher Haddad et son célèbre livre «Notre femme dans la législation musulmane et la société» (ﻊﻣﺗﺟﻣﻟﺍ ﻮ ﻪﻌﻴﺭﺷﻟﺍ ﻰﻓ ﺎﻨﺘﺃﺭﻣﺇ), qui lui a valu beaucoup de critiques et sanctions.

Plus récemment, Nawal Saadaoui a rompue le silence. Dans ses écrits, elle a essayé de diffuser une certaine connaissance scientifique sue la sexualité des femmes tout en démystifiant la jouissance féminine et en critiquant l’oppression des femmes.

En Tunisie, dès l’aube de l’indépendance, grâce à plusieurs intellectuels comme Taher Haddad et politiciens comme Habib bourguiba, les femmes ont pu bénéficier de plusieurs droits comme celui à l’éducation, au travail, la non obligation du port du voile, le libre accès aux méthodes contraceptives et le code du statut personnel. Ce dernier représente une révolution et offre à la femme tunisienne des droits dont ne bénéficie, jusqu’à ce jour, aucune femme dans le monde arabo-musulman (liberté du choix du partenaire, l’abolition de la polygamie, le droit au divorce...).
A. Le développement du comportement sexuel selon l'approche sociale


Simon et Gagnon proposent l’hypothèse que rien n’est véritablement sexuel dans l’enfance. Pendant cette période, nous développons des potentialités telles la sociabilité, la psychomotricité, que nous n’investirons dans un but sexuel, c’est à dire avec une intention sexuelle, qu’à l’adolescence.

Ils soutiennent que la fillette apprend un rôle de "genre" et non un rôle sexuel. Ce qui prime chez elle c’est l’acquisition d’une "genralité" et non l’acquisition de la sexualité. L’apprentissage d’un rôle de genre et le développement d’une "genralité", partie intégrante du développement du moi, ne sont pas conséquence des expériences dites sexuelles de la petite fille, mais résultent des comportements liés au sentiment de s’appartenir.

Ainsi, la petite fille n’est pas un être sexuel ; elle n’est pas le précurseur de l’adulte sexuel. Par exemple, bien s’habiller pour plaire à notre entourage développe l’idée de couleur tout autant que l’art de plaire, en passant par le développement de l’intelligence ; cependant, il n’y a pas comme à l’adolescence, une intention sexuelle. L’adolescente qui met une mini jupe pour attirer le regard d’un garçon vise, elle, le contact sexuel. Elle doit apprendre à intégrer ces potentialités dans un scénario efficace.

Le comportement sexuel d’un individu est inscrit non pas dans sa personne, mais dans les attentes sociales. L’adolescente apprend sa sexualité comme elle apprend un scénario : elle investit les auteurs de valeurs érotiques. C’est ainsi qu’une situation devient sexuelle non parce qu’elle contient tous les éléments sexuels, comme l’intimité, l’atmosphère ou tout autre facteur attirant, mais parce qu’un des facteurs décidera d’investir sexuellement la situation, c’est à dire qu’il organisera les éléments d’un scénario sexuel. Pour expliquer leur point de vue, Simon et Gagnon utilisent l’analogie des bâtons à feu : ils sont bien secs, de bonne qualité, mais, pour que le feu s’allume, il faut les frotter l’un contre l’autre.

En effet, John Gagnon et William Simon postulent que :
1. Le domaine sexuel, chez l’être humain, est peut être la dimension où le biologique est le plus complètement dominé par le socioculturel.
2. La fillette n’est pas un être sexuel ; elle n’est pas le précurseur.
3. Il y a une nette différence entre sexualité et «genralité».

Simon et Gagnon critiquent la position Freudienne sur l’existence d’une libido omniprésente qui expliquerait le développement de l’individu et de sa vie sociale. Pour eux, les comportements extérieurs présumés sexuels de la fillette ne sont pas concomitants des comportements intérieurs sexuels. Ils les expliquent par des phénomènes de curiosité, de maîtrise de la réalité et ne doivent pas être assimilés aux préoccupations érotiques adultes. Ainsi, la petite fille qui joue avec son sexe n’accomplit pas un geste sexuel mais se permet une petite sensualité assimilable à la recherche, chez l’adulte, d’un bon fauteuil.

Ils avancent que nous avons une perception biaisée des enfants : on les considère comme des petits adultes, plutôt que de chercher les caractéristiques de leur autonomie et de leur originalité.

Ils rejettent donc toutes les notions Freudiennes :

1. La libido comme attribut biologique universel et fixe.
2. L’influence universelle de la scène primitive.
3. Les retentissements directs ou indirects, sur la personnalité, de la non satisfaction de la libido.

Il y aurait en effet tant de différences dans les manifestations sexuelles comportementales depuis nos origines qu’il est impossible de l’expliquer par une seule force libidinale. La sexualité humaine est différente selon les âges, les sexes, les cultures, les races et les groupes sociaux.

Pour Simon et Gagnon, tout repose sur les attentes sociales. La sexualité, de plus, n’est pas contrôlée par la seule société, car on retrouve dans certaines sociétés primitives ce besoin, non pas de dominer la sexualité, mais de la favoriser pour permettre la reproduction et la conservation de l’espèce. Dans leur hypothèse, la sexualité serait tout à fait plastique, soumise et esclave des attentes, des normes et stéréotypes sociaux.


A. Ethnologie et sexualité


Depuis Hérodote, nous disposons d’une somme d’observations et de renseignements qui concourent à nous convaincre qu’il n’existe pas de norme universelle pour les comportements sexuels humains. C’est pour ça que l’ethnologie parait indispensable pour étudier le comportement sexuel.

Prenons l’exemple des tabous. Les Tahitiens ne connaissaient aucun tabou relatif à la pudeur. Des couples de tous âges faisaient naturellement l’amour en public sous l’encouragement des spectateurs, par contre, ils s’isolaient et se cachaient pour prendre leurs repas : manger en public était tabou. Ainsi la pudeur peut ne pas être exclusivement associée au corps, mais connaître un transfert sur un objet : la nourriture.

La pudeur peut être associée à des critères géographiques ou de clan : ainsi, chez les tribus voisines d’Amazonie, les Guyacurus et les Uapas, les hommes de la première sont nus et les femmes habillées alors que dans la seconde, ce sont les femmes qui sont nues et les hommes habillés. La déesse Nout montre son sexe sans censure, avec sa fente et sa pilosité, formant le delta renversé sumérien.

La pudeur peut être associée à des critères esthétiques : dans la tribu soudanaise des Nouba de Kau, seuls les individus considérés comme beaux ont le droit de vivre entièrement nus. Ici, la nudité est à l’opposé de la honte, c’est au contraire un privilège.

Pratiquement toutes les sociétés connaissent le tabou de l’inceste, même s’il peut être transgressé par une partie des sujets.

Cet inceste était une des prérogatives des empereurs chinois, alors que dans leur société, la notion d’inceste s’étendait même à ceux qui portaient le même nom. L’homme qui désirait avoir des rapports sexuels avec une prostituée, lui demandait en guise de préliminaire son nom de famille pour ne pas prendre le risque de contracter une union incestueuse. Le cas le plus célèbre d’inceste en Egypte ancienne est celui d’Osiris et Isis.

D’après les ethnologues, une seule société ignorerait totalement l’inceste, il s’agirait des Indiens Chippeways de l’Iowa et du Wisconsin chez qui les mariages se font exclusivement par affinité.

Tous ces exemples sur la variation du comportement sexuel à travers les époques et les sociétés nous démontrent que la sexualité n’est pas quelque chose d’inné, mais simplement la conséquence d’un processus d’intégration du corps dans une fonction sociale.





C . Art et sexualité

Les liens entre le sexe et l’image sont si étroits et si constants qu’ils ont amené les militants ennemis du sexe, à diverses époques de l’histoire, à rejeter tout art comme étant nécessairement corrompu par la sensualité. D’autre part, la domination de l’homme artiste et l’intérêt masculin dans l’art ont été tellement universels, que l’on est tenté de conclure que l’art est une expression de la sexualité masculine !!!.

De tout temps, l’art s’est vu envahi de présentations érotiques. Parmi les représentations les plus anciennes du corps humain se trouvent des figurines sculptées et des reliefs de femmes avec des seins et des hanches fortement exagérés qui datent du début de l’âge de pierre. Certaines de ces sculptures semblent représenter des femmes enceintes et ressemblent ainsi à des peintures des cavernes de la même époque, qui représentent des animaux en état de grossesse.

Il est probable que ces dessins furent tracés dans le but de favoriser la fécondité de la tribu et des troupeaux. Ils n’étaient pas seulement destinés à ressembler à la réalité, mais à être la réalité, ramenée à l’existence réelle de la matière morte dans l’accomplissement magique d’une prière. Leur caractère sexuel était double : ces images étaient des instruments de fécondité et étaient elles-mêmes le produit d’un processus semblable à la reproduction humaine.

La grossesse a été peu représentée et il est très difficile de trouver des documents écrits à son sujet jusqu’à une époque relativement tardive. En effet, les artistes, quelle que soit l’époque, sont dans l’immense majorité des cas, des hommes, et c’est leur vision de la femmes enceinte qu’ils transmettent. Il faut attendre le XXème siècle pour voir apparaître des femmes elles-même peintres ou photographes.

En dehors de ce qu’on peut appeler un «motif imposé» (religieux : visitation, Vierge des Avents ou mythologique : Diane et Casllisto), la femme enceinte a été très peu étudiée par les peintres, contrairement aux représentations de nus, de scènes d’accouchement ou d’accouplement.

1. A l’époque préhistorique

Pendant cette période on trouve les gravures rupestres (le femme au renne, la femme à la licorne) ou les fameuses statuettes dites Vénus stéatopyges datant du paléolithique supérieur (Vénus Lespugue en France, Vénus de Willendort en Autriche).

Leur morphologie provient d’un métabolisme particulier faisant accumuler dans les fesses, l’abdomen et le haut des cuisses des réserves de graisse qui leur permettent de survivre pendant les périodes de disette. Cette propriét&

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27 février 2007 2 27 /02 /février /2007 16:51
AU BORD DU GOUFFRE
-23 DECEMBRE 2006/3 JANVIER 2007.TUNISIE ANNEE ZERO
Par
CAPITAINE BARG ILLIL*


J’ai lu pas mal d’écris sur les événements sanglants du 23 décembre 2006 qui se sont passés dans la banlieue sud de la capitale Tunis, des événements terribles pour l’histoire moderne de la Tunisie et  qui se sont passés dans un grand secteur géographique entre la ville d’Hammam-Lif et la petite montagne de BOUGARNINE, Soliman, Grombalia Tourki, la montagne dite « DJEBEL IRRISSASS » qui va jusqu’à la campagne de ZAGHOUAN, certains de ces écris sur ces événements  sont à peu prés justes  mais qui effleurent absolument le problème grâce au black-out organisé par le pouvoir qui vit dans la hantise que la vérité éclate ,toutes les vérités et celle là en particulier, car elle touche  à sa crédibilité en tant que pouvoir fort devant ses bailleurs de fond, touche à son porte monnaie qui sont les entrées de devises  du tourisme de masse, et surtout que ce genre d’affaire où des insurgés tunisiens armés se sacrifient  pou le combattre risque de changer la mentalité des tunisiens qu’il opprime par la terreur et la peur. La grande peur du régime est  que les tunisiens se posent véritablement  et avec rigueur des questions  sur l’état du pays , leurs conditions de vie , leurs avenir et dépasse leur attentisme  qui les ruine , sa très grande peur aussi c’est que l’opinion internationale  exige des explications avec tout ce que cela suppose de menaces matérielles par le biais des subventions, des prêts , des trafics en tout genre ou de la manne touristique. D’autres écris sont pour  la plus part totalement faux , comme sur le nombre de morts du côté des forces de l’ordre par exemple , ou bien  du bilan des combats, et les ramifications de ce groupe armé , le nombre exacte des tunisiens armés qui n’ont pas été inquiétés ou arrêtés  et qui sont dans les mêmes dispositions et le même état d’esprit que ce groupe décimé, des groupes lâchés dans la nature, car il faut bien comprendre que seul  un petit groupe avait été éliminé, celui de la banlieue sud de Tunis , et qui était le moins qu’on puisse dire dans l’immense majorité de sa composition, très amateur et ne disposant pas de moyens offensifs, tout laisse à penser que les autres groupes armés signalés par les services de renseignements depuis pas mal de temps déjà,  ou disponibilités  libres dans la nature et qui se déplacent sans aucun problème à travers les frontières, sont encore bien plus puissants que celui là, et bien mieux armés face à nos troupes,  qui il faut le reconnaître, ne sont pas motivés pour ce genre d’interventions , car  techniquement  elles sont entraînés  à des tâches de police  et de contrôle d’une population civile totalement infiltrée par les miliciens et les informateurs du régime de ben Ali, sans oublier que la plus part d’entre nous vivent une misère matérielle et morale inhumaines. En résumé et c’est le sentiment de beaucoup d’officiers et d’homme  de troupe au sein  des entités  des trois armes dominantes en Tunisie surtout par le nombre, la police , la gendarmerie et l’armée nationale pour qui l’avenir sera bien sombre, ces jeunes tunisiens  ne sont pas là par hasard , les éradiquer au risque de perdre sa vie et le respect des siens ne résout aucun problème , ces jeunes ne sont pas la cause des malheurs de la Tunisie, ils sont l’effet d’une politique dramatique  qui de plus en plus agit comme un rouleau compresseur et n’épargne personne, ces jeunes insurgés sont des victimes du système  qui avaient choisit  une forme de suicide qui a son équivalent quotidien dans la société tunisienne , où le nombre de suicidés  à crevé tous les plafonds .Bref la plus part de ces écrits sur ces événements  tiennent de la propagande des services du ministère de l’intérieur qui pendant toute la durée des événements avaient géré jusqu’à dans les moindres détails tous les plans des combats et leurs environnements par le biais de leurs sections d’élites les troupes d’ « AMNIDDAWLA »», ainsi que la communication et la désinformation..

Mon présent texte que je publie sur  ce site  par l’intermédiaire de ma nièce en qui j’ai toute confiance  est pour rétablir certaines vérités et ne pas égarer l’opinion dans les méandres  d’une propagande qui donne une fausse image du pays et de la majorité de ses fonctionnaires qui ne veulent que servir clairement et honnêtement une société où la justice  et le droit  sont la règle , je sais que beaucoup de mes collègues se laissent aller à la facilité, mais il faut comprendre le chantage subi par les fonctionnaires des forces de sécurité qu’ils soient privilégiés par le régime ou pas, oui ne pas tromper et égarer l’opinion tunisienne et internationale  dans la naïveté de croire que ce n’est qu’une alerte passagère tel que  le régime veut nous le faire croire, et aussi nous faire croire qu’il maîtrise la situation , il faut savoir aussi que depuis  ces événements  les purges n’ont pas cessé et se sont accentués  dans le milieu politique du RCD , dans celui des forces de sécurité et à tous les niveaux de la société civile tunisienne, sans parler des habituels rafles et descentes que subie la population civile et qui sont devenus permanentes sur tout le territoire avec leur lot de violence , de torture , d’arbitraire , d’enlèvements et de disparitions.

Je suis un officier de gendarmerie basé dans la région de Bizerte, responsable d’une compagnie de combat.

L’affaire avait donc commencé le 21 décembre à la gendarmerie de TURKI.

Un jeune habitant du coin ancien résident en Italie , connu des services de police  italienne  comme dealer de drogue qui avait été expulsé  de ce pays ,arrêté à son arrivée en Tunisie et son passeport confisqué , c’est la règle dans ce genre de situation pour tous les tunisiens, sauf pour les pistonnés de s familles régnantes et l’exemple  le plus connu est celui de BEN ALI Moncef je crois  de son prénom qui est le propre frère  du président  général de la Tunisie. Une fois libéré par la justice tunisienne cet ancien dealer  nommé AKRAM s’est subitement « converti » à un islamisme prosélyte plus que visible dans son village, kamis, barbe , prières à la mosquée, prise de parole intempestives à tout bout de champs, plus encore, il semble posséder d’énormes capitaux qu’il distribue à certains de ses proches et jeunes amis  dans le besoin, il fut remarqué par  certains membres de la cellules du RCD qui avertirent  la gendarmerie, les agents sur ordre de leurs supérieurs convoquèrent   cette personne  , AKRAM,  et l’interrogèrent plus ou moins durement de fil en aiguille,  il accepta de révéler la cachette de son magot , l’ordre fut donné à trois gendarme de l’accompagner  pour vérifier  sur place et pour faire le nécessaire. Une fois  à la montagne de DJEBEL IRRESSASS, AKRAM leur faussa compagnie et les gendarmes essuyèrent des coups de feu, un d’entre eux fut sérieusement blessé et succombera le 8 janvier dernier à ses blessures à l’hôpital militaire de Tunis.

A l’arrivée des renforts, les troupes d’élites par hélicoptères et le gros de la troupe par camions et tout cet immense secteurs  encerclé, les opérations de ratissage avaient commencé  sous les ordres d’officiers d’ « AMNIDDAWLA », nous avons reçu l’ordre de contrôler toutes les grottes romaines  du côté du grand barrage , à l’intérieur de ces grottes nous avions  trouvé un véritable dortoirs avec  des lits et des matériels de cuisine , pas mal de souffre et de bâtons de dynamite, la grotte principale était totalement piégée, la fiabilité des bombes artisanales  était excellente, c’est par l’une d’elle que nous avions perdu un des nôtres mort sur le coup dans d’atroces souffrances ,éventrés, le capitaine Faouzi ZAYATI qui avait sauté sur ‘une de ces maudites bombes, au niveau des grottes  aussi nous avions  subis un feu nourri et des jets de grenades , les officiers d’"AMNIDDAWLA"   surveillaient les opérations mais n’étaient jamais en première ligne , c’est la vérité il surveillaient la distribution des munitions et les attitudes au combat des gendarmes et des commandos militaires.

 

Cette première attaque fut très meurtrière , nous avons perdu un capitaine ,un adjudant et quatre hommes , nous avons tués quatre assaillants et fait cinq prisonniers , tous de très jeunes hommes  totalement désarmés, les survivants furent pris en charge par les officiers d’ « AMNIDDAWLA » et renvoyés vers l’arrière où ils avaient subis des interrogatoires plus que musclés afin qu’ils nous indiquent les positions de leurs compagnons , seuls les fonctionnaires du ministère de l’intérieur et des militants du RCD avaient participé à cet interrogatoire  qui n’a pas donné le résultat escompté , les jeunes arrêtés ne savaient absolument rien , paraissaient courageux et résignés, pour l’anecdote, un affier de la police politique qui interrogeait un gamin  qui n’a pas plus de 15 ans , lui pointât  son pistolet  sur la tempe et lui »fils de pute, je peux te tuer quand je veux, tu ferais mieux de tout me dire… »et la réponse fut, j’en témoigne « tu insultes ma mère parce que tu as peur et que tu ne respectes pas  la tienne, la prochaine fois  tu seras peut-être à ma  place et personne n’insultera ta mère, je ne peux rien te répondre, on est éparpillé dans la montagne, va les chercher », l’officier de renseignement  n’interrogea plus l’adolescent  et nous avons tous été estomaqué  par son arrogance .Pendant les combats nous avions compris, la plus part d’entre nous n’avons jamais été au feu, que nous avions en face de nous des gens décidés et qui étaient prêts à tout., la plus part de leurs morts le furent grâce  au feu incessant et nourri des hélicoptères, pour ce premier contact, les quatre insurgés les plus dangereux , puissamment armés et qui avaient une grande expérience de la guérilla avaient réussi à s’enfuir  et à éclater l’encerclement des forces de sécurité en faisant trois mort.

Les troupes d’élites du ministère de l’intérieur "AMNIDDAWLA" , la police politique et certains  responsables du bureau politique du RCD étaient  en contact permanent avec les palais de Carthage .Le groupe armé était  composé de quatre diaristes professionnel dont deux étrangers , un algérien et un mauritanien, et de vingt cinq ressortissants tunisien résidant en Tunisie , des jeunes âgés entre 14 et 25 ans et dont aucun élément  n’a jamais servi à l’étranger de quelque façon que ce soit, les quatre diaristes étaient fortement armée pour la situation  tunisienne , ils possédaient  quatre fusils d’assaut modèle russe kalachnikov, deux RPG ancien modèle  , des caisses de  grenades offensives et défensives , le reste du groupe possédait quatre à cinq fusils de chasse et avait été  initié  à la fabrication de bombes artisanales très meurtrières , les derniers jours de combat certains d’entre eux avaient aussi des armes légères qu’ils avaient récupérés sur  des gardes nationales morts ou blessés ainsi que quelques fusils de chasse aux  canons sciés récupérés dans le domicile et sous la menace  de certains chasseurs du chef lieu de GROMBALIA  , ce groupe armé , par l’intermédiaire des quatre Djihadistes professionnels semble avoir des relations avec  GSPC algérien d’après les correspondances et les tracts et des documents récupérés sur eux, mais cela n’a pas été prouvé , mais certains des documents des documents semblent indiquer que plusieurs autres groupes  demeurent sur la territoire tunisien , notamment dans le sud et l’extrême sud ou d’importante force de la garde nationale furent dépêché , l’armée nationale quand à elle,  elle fut déployée dabs la région du Kef , Tabarka , Ain Drahem , Souk-Ahras le tout bien entendu et encore une fois dans cette région précise sous l’autorité absolue , d’un côté des officiers d'"AMNIDDAWLA" et de l’autre des troupes d’élites algérienne et d’éléments civils de sa sécurité militaire, ces informations j’en ai connaissance en tant qu’un des nombreux officiers de liaison des troupes d’intervention de la gendarmerie nationale. Dans une réunion d’état major plusieurs conseillers et autres officiers algériens étaient présent , du côté tunisien tous les officiers supérieurs ou subalternes de l’armée et de la garde nationale tunisiennes étaient placés sous l’ordre directe des officiers d'"AMNIDDAWLA «qui géraient  toute la logistique, qu’elle soit matérielle ou humaine et cela va  des sections de combats qui proviennent de différents régiments et corps d’armée  et ne se connaissent pas jusqu'à au volume des munitions allégués à chaque combattant et quelque soit son grade, cette suspicion et cette pratique aurait pu couter la vie à beaucoup d’entre nous qui se sont trouvé à court de munitions si  les assaillants étaient mieux armés.

 Les officiers d’"AMNIDDAWLA"   surveillaient les opérations mais n’étaient jamais en première ligne, c’est la vérité ils surveillaient la distribution des munitions et les attitudes au combat des gendarmes et des commandos militaires. Cette première attaque fut très meurtrière  .les  quatre insurgés les plus dangereux, puissamment armés et qui avaient une grande expérience de la guérilla avaient réussi à s’enfuir  et à éclater l’encerclement des forces de sécurité en faisant trois mort. Je fus témoin de la fuite du ressortissant mauritanien qui avait traversé  au pas de course l’autoroute poursuivi par un officier des commandos , cet officier fut renversé par une voiture qui roulait à une vitesse normale direction de Sousse , l’officier fut tué sur le coup et le malheureux conducteur de voiture n’était autre que l’ancien international de football ADEL SELLIMI et qui est désormais entraîneur à GABES je crois. Dans la nuit du 1 au 2 janvier, nous avions  été alerté par les miliciens RCD de SOLIMAN qu’un jeune insurgé  avait prévenu sa mère de sa visite, nous lui avions tendu un piège  devant  sa maison familiale, ce jeune accompagné d’un de ses amis refusa de se rendre, ils furent abattu, nous avions perdu trois hommes dans cet échange de tirs. Un troisième insurgé puissamment armé qui les accompagnait  fut poursuivi par nos forces jusqu’à une maison isolée où étaient refugié les quatre diaristes professionnels , nous les avons combattus pendant des heures et nous avions eu trois blessés graves , les officiers de la police politique en contact direct avec le palais de Carthage reçurent l’ordre d’employer tous les moyens pour abattre ces diaristes , ces officiers nous donnèrent d’employer  de l’armement lourd et à outrance contre la bâtisse , nous avions détruit toute la maison à coup de RPG et de mortier. Cette même nuit au niveau de BOUGARNINE trois gendarmes furent tués par les commandos de l’armée  par une affreuse bavure, sous la poussée du froid  ces trois gendarmes  en garde eurent la mauvaise idée d’allumer un feu, les militaires du commando les prenant pour des insurgés tirèrent sans sommation et les abattirent.

Une fois le ratissage terminée et les survivants  pris en charge par la police politique , les forces sur place furent chargé le 2,3,et 4 janvier sous la supervision de la police politique et du p militants  du parti unique RCD de la région  de procéder à des arrestation à grande échelle au niveau des familles et des voisins ainsi que des amis des insurgés , des centaines d’arrestations d’exactions et de passage à tabac , des arrestations arbitraires de jeunes gens y compris des jeunes filles, ont eu lieu dans la région de Grombalia, Turki,Slimane, Hammam Chatt, Hammam Lif où ont eu lieu les accrochages du 23 décembre et celles du 3 janvier.

 

*Capitaine de gendarmerie en active.

 

PS :l’anonymat de l’auteur doit être preservée , le traduction de son envoi a été effectuée par  notre amie et sœur Meriem Talbi, les lieues et les situations qui pouvaient informer  les services de la dictature sur l’identité du capitaine ont été  totalement  changé par nos soins.

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27 février 2007 2 27 /02 /février /2007 16:50

La Tunisie démocratique  ou sa mort annoncée.
PAR
FADILA

La démocratie est-elle un idéal utopique pour nous autres tunisiens, comme les décideurs de ce monde complices semblent l’avoir décidé une bonne fois pour toute. -Des fois par leur silence actif, silence ô combien efficace en sous-main, silence qui impose le silence sur un peuple qui meurt et un pays qui se désertifie, silence qui étouffe une  nation de 10 millions d’âmes de mutisme et de désespoir. -Des fois par leurs activités de soutiens  sans aucune conscience et de sympathie affichée ostentatoirement mise en évidence sans aucune limite ni ombrage à dictature de ben Ali ? Et cette démocratie qui fait leur grandeur, veulent-ils nous le faire croire que nous n’en sommes pas dignes ? Est-elle un rêve inaccessible pour le tunisien ? Mais pourtant, me direz-vous, le rêve élève l’âme, Alors ? Sommes-nous pour eux des anormaux ? Un peuple, une nation sans âme ? N’est ce pas là  la pire forme de haine, de racisme et de négationnisme,  révélateurs du grand mensonge d’un occident décadent et aveugle. Les derniers événements sanglants  en Tunisie ne sont pas le fruit du hasard, ni un simple accident, elles sont la finalité et la logique d’un système qui dans ses dérives transforme forcément les agneaux, les moutons en loups, fait de la passion, l’ennemi la plus cruelle de la raison. Les choses dans cette Tunisie défigurée à coup de burin apocalyptique n’ont plus aucun sens, les pires se mettent définitivement en place, les pires ? je crains qu’un jour prochain et pas si éloigné de nous, qu’ils ne seront que les seuls qui restent aux cohortes de laissés pour compte, aux diabolisés , aux démunis , aux parias ,à la majorité des tunisiens à l’horizon dramatique et embrumé par la haine de l’ordure, et je crois sincèrement  que  ce jour là  sera la fin de la dictature , mais aussi , plus catastrophique , la défaite finale des démocrates tunisiens , et des démocrates universalistes ,de nous tous, et cette défaite sera l’œuvre aussi de cet occident surpuissant, de ses dirigeants et autres décideurs qui ont vidé de tout son contenu le projet philosophique du règne absolu du droit  international .De l’raki en Palestine nous voyons à l’œil nue l’étalage de ses effets plus que pervers , et sur la ligne du départ du Yémen jusqu’en Mauritanie des milliers de volcans destructeurs sont sur le point de déborder toutes les digues,  et lobotomiser toutes les raisons gardée, l’être et la substance, c’est cette vision apocalyptique du monde arabo musulman qui s’imposera quand les extrêmes et les plus mauvais d’entre nous , les bas instincts domineront, le reste du monde n’est pas en reste, demain l’Amérique latine , l’Asie et l’Afrique noire , rien ne peut être bâti ni durer sur le mensonge et l’autoritarisme , sur la défaite de la raison et l’horreur Notre pays subit de grands bouleversements. Nous pouvons le constater tous les jours aussi bien sur le plan politique, économique, scientifique, technologique mais aussi sur le plan religieux, social, moral, les individus  tunisiens méprisent les institutions , l’état , l’expression collective, car ils ne sont pas seulement illégitimes , mais plus encore,  ils  sont l’expression  violente et perverse  de la négation de leur propre humanité, les chaînes qui les clouent  à leur perdition  et à l’horreur subie et vécue en permanence. Tous ces bouleversements ne vont pas dans le sens du bien et peuvent même nous donner une étrange impression de déclin de notre civilisation, mais qui quoi que l’on dise et grâce  au génie tunisien qui  existe bel et bien et malgré tout, malgré  la dictature surtout, il suffit d’un peu de volonté , d’une prise de conscience des tunisiens  solidaires,  pour que les choses changent très vite et radicalement dans le bon sens , celui de la paix , de la fraternité et de la vérité, le seul sens qui  est juste et salutaire. On peut ressentir cela et vouloir le traduire par une régression naturelle et normale de notre petite société , car  l’extérieur nous renvoie une pauvre et sale image de nous même , et les discours  sont creux , le mensonge est la seule vérité établie de ceux qui nous oppriment alors que, au contraire dans beaucoup de pays plus pauvres , plus démunis que le nôtre,  elle a beaucoup évoluée dans le sens du partage ,de la solidarité , de la fraternité et de la paix. De plus en plus de tunisiens  s'opposent à la guerre, à la violence, à l'extrémisme, à l'inégalité, au dénuement extrême de notre espace de vie qui dépasse largement les frontières ridicules de la petite Tunisie, au non respect de l'environnement et à la destinée du genre humain. Même si en apparence on est en droit de douter, notre pays, son peuple, la Tunisie et les tunisiens sont  en proie à l'interrogation que soulève aujourd'hui la nécessité de donner à notre avenir une orientation plus humaniste et donc aussi plus spirituelle. L’arabe en général et le musulman en particulier sans spiritualité est incapable d'accéder aux joies auxquelles son âme aspire.car c'est presque une mission de vie qu'il s est 'imposé dans sa quête de l'épanouissement de son être intérieur mais aussi dans sa quête de l’Absolu, c’est ainsi et c’est écrit dans nos gênes par des millénaires de vie. Mais sans démocratie et sans citoyenneté, sans institutions et sans respect,  l'homme se condamne dans sa propre liberté d'expression à l’artifice. Au sein de la société dans laquelle il appartient, puisque l'Homme ne peut tendre à cet état que collectivement. et en partageant son savoir et sa connaissance pour contribuer au bien -être physique, mental et spirituel de son prochain, c'est ce que l'on appelle les valeurs morales, ceci ne peut être et c’est impossible  sous la domination totale , népotique , aveugle et suicidaire d’une dictature comme la dictature de ben Ali, qui est une formidable dynamique de régression. Il faut nous battre et nous mobiliser et veiller à sauvegarder les valeurs pacifiques qui nous animent dans l’antre de la bête immonde, pour un véritable changement dans notre pays. La conviction de ce changement doit prendre sa source dans notre âme et notre immense histoire, qui d'un individu à l'autre ne se manifeste pas de la même façon, puisque nous n'avons pas tous le même niveau d'évolution, mais individuellement quand on choisit la non-violence, l’objectif devient au fur et à mesure collectif et porteur  de valeurs qui transcendent les différences  et travaillent honnêtement pour le bien commun. Les grands fléaux de l'humanité sont l'égoïsme et l'intolérance. C'est ce qui ravage aussi, et de plus en plus profondément notre pays  et nous empêche d'accéder à la paix, car tant que chaque tunisien  ne se sentira pas concerné par le bonheur de son prochain, il se perdra dans les méandres de la matérialité empêchant toute évolution de la fraternité. La démocratie  est un acte collectif. La paix est un acte individuel.


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27 février 2007 2 27 /02 /février /2007 16:47

L’INSURRECTION DES CONSCIENCES
Par
BIJU

L’INSURRECTION DES CONSCIENCES.

 

-DE LA DESINFORMATION

 

 

La désinformation est un processus utilisé à plein feux par la dictature tunisienne, mais pas seulement par elle dans l'espace politique tunisien, certains groupuscules  et certaines personnes qui n'ont aucun poids politique dans la société tunisienne passent aussi pour des maîtres en la matière, chaque jours  nous amènent son lot d’illusions .L’opposition  pléthorique  où une chienne aurait du mal à reconnaître ses petits,  dans sa majorité il faut le reconnaitre quitte à passer pour un amer ou un blasé, complètement indifférent par le débat ou l'engagement politique, et entre nous je m’en balance royalement moi je ne me fais plus d’illusions sur la nature humaine, cette opposition des clercs et des jabots  en use aussi à la folie, ça fuse de tous les côtés. Voilà  un ex-gauchiste  flagorneur du 7 novembre qui du jour au lendemain  parle en exclusivité de ces pauvres hères broyés par la machine éradicatrice de ben Ali , cette machine à laquelle il a amplement collaboré et qui fut le moins que l’on puisse dire ingrate, un autre  qui infantilise le net par ses interventions  masquées et médiocrates de donneur de leçons , d’autres qui se prennent à rêver de possibles compromissions avec la bête immonde, et bien sûr toujours les mêmes dinosaures qui rouillent la pensée et l’action, puéril. Et ne parlons pas des moyens « d’informations » qui s’autorisent tout seuls à vouloir faire la pluie et le beau temps  et qui se fixent au copine et au monopole   comme le désert  à la pauvreté, ces mollusques qui se plaignent de manque d’informations, de communications et qui sont les premiers  à essayer de monopoliser toute source d’informations et qui censurent à tour de bras, presque du même niveau que les torchons médiatiques  de la dictature, un texte de n’importe quel imbécile qui parle de l’épilation , de l’héritage ect…est affiché d’une façon plus initiatique qu’un texte de M.M ou d’AHMED MANAÏ par exemple, et comble de malheur les premiers  provoquent bien plus de discussion  acharnée, de débats stupides et ridicules dans l’espace et la durée, c’est dire  l’immaturité des soi-disant militants des droits de l’homme tunisiens qui vivent dans des démocraties où la parole est libre, mais alors que dire des tunisiens qui vivent au pays  et qui payent leur dîme da la censure impitoyable des guildes assassines de ben Ali, eux au moins ont cette excuse à leur suffisance ou à leur attentisme,  les autres n’ont que l’excuse de leur conneries et leurs médiocrités, et ils méritent en fin de compte ben Ali . D’ailleurs certains responsables des sites  sont de véritables orfèvres en la matière, des censeurs    et les élèves dépassant le maître sont devenus des maîtres incontestés en la matière. La désinformation existe en Tunisie à tous les niveaux, dans toutes les sphères de la "communication", et qui consiste à présenter ses désirs, ses rêves, ses sectarismes pour un absolu.

La crédibilité de la démarche  politique  dans la réflexion ou l’action contre ben Ali est vitale, il ne s’agit pas , comme c’est la pratique de la propagande du régime tunisien,  d’user des mêmes cordes et des mêmes méthodes à vouloir coûte que coûte exister aux dépends de toute forme de rationalité, il ne s’agit pas de passer une information fausse comme vraie, ou une partie d'information vraie comme une totalité indépendante et vraie pour elle-même ,ou  une partie d'information fausse comme une totalité indépendante et vraie pour elle-même, ou bien et comble de leur infinie misère  une information vraie comme fausse, ce jeu de chaises musicales , il faut le reconnaître, certains  plumitifs de cette opposition complexe et surtout complexée , malade  de sa propre imposture la plus part des cas en sont devenus de vrais maîtres racoleurs, sont  bons pour travailler dans les services de la censure de ben Ali, ils croient posséder un pouvoir  de fait qui peut  agir sur les événements  sans  l’adhésion des tunisiens , mais par l’usure du conditionnement et du pourrissement de la question tunisienne.

La  désinformation qui sévit et tue  dans l’espace politique tunisien de tout bord est un simple transfert d'information qui comporte en lui-même une transformation de l'information initiale, aussi ,pour revenir à l’essentiel de ce qui m’intéresse, pour moi la conduite de la dictature dans  ce domaine est plus que naturelle, faire autrement  serait un suicide pour elle, le copinage et l’infantilisme est pour beaucoup  dans la façon d’exister et de faire de certains  communicants et non des moindres de l’opposition qui se disent engagés  dans le combat pour la liberté d’expression et la liberté tout court en Tunisie. Ce genre de pratique, je dirais même plus, est tout à fait compréhensible de certains étrangers qui veulent formater la pensée tunisienne à leur idéologie ou à leur façon de penser , ces derniers je pense  sont aussi liberticides que ben Ali , ce qui est incompréhensible et dégradant , c’est  la collaboration active de certains cénacles et mouvements tunisiens avec ces derniers qui leurs fournissent des informations et des textes à traduire et libres à eux de les fournir à qui ils veulent, en s’ingérant de plus en plus  dans les affaires tunisiennes, en résumé cette opposition  de merde reproche à la bande ben Ali des pratiques dont elle use à plus soif , soit directement , soit par le biais de ces traducteurs pas innocents du tout, bref l’attentisme de beaucoup de tunisiens , j’en suis convaincu ,tient à cette opacité , à cette non visibilité et à cette ignominie qui les dévalorisent sans qu’ils puissent avoir voix au chapitre, à cette question je reconnais avoir plus de respect aux communiqués du CNLT ou du PCOT que  le stalinisme  des caciques d’ENNAHDA ou ceux des ONG qui se disent représentatives des prisonniers politiques. Il ne s'agit pas ici de discuter pour savoir si tout transfert d'information selon ces principes brutaux , primitifs et claniques sont une transformation de l’ information qui met la dictature en porte à faux et la combat  rationnellement , nous sommes encore loin en Tunisie de cette salubrité et cette éthique, les opposants , beaucoup d’entre eux du moins  intoxiqués à mort par le pouvoir en sont  son fidèle reflet, mais de comprendre qu'il existe une certaine forme de transfert qui nie l'information initiale, c'est-à-dire la réalité  de la Tunisie  fragmentée qui doit être portée à la connaissance de toute l’opinion tunisienne , les amis comme les autres, et à l’opinion internationale , où que se trouvent ces opinions , même et surtout sur des supports  qui sont contraire à nos propres opinions pour revenir au fameux adage de VOLTAIRE , maxime  des lumières  dont les tunisiens dans leur immense majorité se trouvent à des millions années lumières, en la dénaturant ou les informations en les regroupant de manière intempestive et non raisonnée pour en tirer ses propres  conclusions  à l’exclusion de toutes les autres.

 

A notre  catastrophique niveau de pragmatisme et d’attentisme clientéliste, la désinformation n’est qu’une vulgaire manipulation de l'opinion publique, à des fins non politiques, mais politiciens sans aucune forme de noblesse, avec une information traitée par des moyens détournés. la manipulation de la dictature ne relève pas de la désinformation, mais de l'intoxication psychologique, des fois même en  l'absence de moyens détournés vraiment grossiers, on a affaire à de la propagande qui tient presque de la science exacte, celle de certains cercles de l’opposition tunisienne  ne diffère en rien dans cette  façon de faire , leur clanisme  et leurs pratiques  sur le fond de cette réalité tient  du suicide, certains d’entre eux sans vergogne , diront que c’est de bonne guerre, et moi je suis de ceux qui affirment que la fin ne peut jamais justifier les moyens , et que s’abaisser au niveau de l’ordure, c’est forcément avoir ses automatismes, sa mentalité et être une ordure aussi.

 

Dans ces deux cas de figure et le diagnostic qui tue la pensée en Tunisie , il suffit de lire la plus part des blogs , des sites et les plumes « autorisée » à la pensée unique et au politiquement correct, dans notre pays le trajet qui va de l'information factuelle ou observation, aux inférences tirées à partir des informations et enfin au jugement porté sur les inférences, dans la plus part des cas reste  un jugement partisan et confidentiel qui limite sa portée et ferme toutes les portes aux débats contradictoires et nécessaires. La voie inverse consiste à partir d'un jugement à priori pour forger des inférences incorrectes à partir de faits manipulés, relisez bien la plus part des textes et des informations qui veulent donner l’impression de tenir le haut du pavé de l’activisme oppositionnel tunisien, c’est dramatique d’incohérences et de contradictions, la  médiocrité érigée en système  de pensée. La théorie de la dissonance cognitive de la plus part  des analystes  médiatiques et des communicateurs  qui ont dépassé ce stade puéril et tribal, Dieu merci il en existe quelques uns en Tunisie, quel plaisir de lire Marzouki, Mania, Mizaanoun , Bilel , khadraoui , Traouli,Zouari, ECT..que l’on soit d’accord avec eux ou pas n’est pas important , ce qui importe c’est la force de l’expression , la force des convictions  et la souplesse du discours qui donnent la preuve de l’existence d’une expression libre et porteuse totalement différente de celle de la dictature,  montre que la désinformation est un processus plus ou moins conscient de réduction de la contradiction entre les jugements et les faits, si nous autres tunisiens  nous ne prenons pas conscience de cet état de chose  et si nous ne travaillons pas à le changer en profondeur et radicalement  , la dictature sera en avance sur nous , gagnera encore ce combat et  bâtira encore un peu plus sa légitimité grâce au béton de nos suffisances.

 

 

Une désinformation implique explicitement ou implicitement  un complot et  une visée consciente. Ces  désinformations conscientes dans notre pays sont exercées  comme technique de propagande pour les uns  et comme stratégie planifiée d’exclusion et de forfaiture pour d’autres. Ce type de désinformation planifiée est exercée principalement par l'influence des autorités étatiques, des groupes financiers ou industriels et des lobbys, avec ou sans la complicité des responsables médiatiques, en fonction du degré de démocratie. On peut aussi considérer que la plus grande partie de la désinformation quotidienne dans les médias tunisien est latente et banalisée désormais  dans le subconscient collectif des tunisiens grâce au vide  créé par  la pauvreté  du travail, ou plutôt de l’investissement et la cohérence des productions de l’opposition en premier lieu, c’est clair. Elle s'exerce sous forme d'autocensure sur les blogs et les sites qui redoutent  le couperet de l’ATI , pourtant engager un bras de fer avec cette dernière  réduirait sûrement son pouvoir de nuisance , la technologie nous donne le pouvoir de nous multiplier à l’infini , il nous manque la volonté , le pouvoir et surtout l’intégrité  des idées et de l’engagement,  ces choses éthiques et simples qui justement ne coûtent rien et rapportent gros , nous les avons pas parce que nous les ignorons et les refusons et leur absence font  la seule force efficace de la dictature.

 

Internet et les nouvelles technologies de communication multiplient de manière exponentielle l'échange d'informations importantes, or l’internet tunisien est pourri à la base par ceux qui  sont censés l’utiliser dans l’opposition et  à bon escient, leurs pratiques de rétorsion de l’information, de la diabolisation, leurs état d’esprit intolérant, tribal, clanique est mortel pour toute forme d’évolutions des idées ou des actions. Ces puissants moyens technologiques permettent de construire des médias alternatifs qui seraient capables de contrer la désinformation institutionnelle, malheureusement chez nous , sur le net tunisien on constate  que chaque information est davantage noyée dans un flot difficilement vérifiable, ou des sujets  qui n’ont ni tenant , ni aboutissant  et que cet ersatz  d'Internet qui est supposé refléter une autre image de la Tunisie profonde que  celle imposée au monde entier par le monopole propagandiste  de la dictature tunisienne, véhicule un large éventail de rumeurs, de lieux communs, de misérabilisme , de coups bas et de ghettos, et donne de nouvelles possibilités à différents types de comportements délictueux qui objectivement font un aussi bon travail que la dictature pour dégoûter les tunisiens et les détourner  de l’essentiel.

 

    * « On peut tromper tout le peuple un certain temps, ou certaines personnes tout le temps, mais on ne peut pas tromper tout le monde, tout le temps. » Abraham Lincoln)

    * « Plus un mensonge est gros, et plus les gens y croient. » Joseph Goebbels)

   

« The closer to the truth, the better the lie, and the truth itself, when it can be used, is the best lie. » (« Plus un mensonge est proche de la vérité, plus il est efficace ; et la vérité elle-même, lorsque l'on peut en faire usage, est le meilleur des mensonges »Isaac Asimov

    * « Il y a des gens qui plutôt que persuasifs sont contagieux. . » (Paul Claudel)

    L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ;

La vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.

 

Gandhi La désinformation

 

La désinformation est le plus dangereux des maux pour la démocratie en général, et pour  les démocrates comme les démocrates tunisiens qui luttent  pour libérer la Tunisie de l’empirisme d’un système odieux qui pille le pays de toutes ses richesses et en premier lieu de ses richesses humaines, c’est apocalyptique ment catastrophique

 

Si nous voulons appréhender plus justement notre pays , notre patrie qui depuis cinquante ans est sous le joug d’un nouveau colonialisme encore plus pervers que le colonialisme de l’empire français, si nous voulons avoir une connaissance juste et vraie de ce qui s'y passe, il faut pour les démocrates et les consciences éveillés travailler au pluralisme des idées , à la cohérence des  engagements et à la pratique sans aucune exclusion  des différences et des libertés, c’est par ce genre d’exemples visibles qu’on viendra à convaincre les tunisiens de notre différence fondamentale d’avec la dictature, et que nous pourrons lui donner des motifs d’espoir qui seront à même de les mobiliser  ,nous attacher aux seuls faits et ne jamais diaboliser leurs sources sous l’horrible prétexte qu’elles sont politiquement ou idéologiquement différentes des nôtres , proposer  ses propres analyses sans aucune exclusive pour atteindre le plus grand nombre lorsque l'on pense avoir une connaissance suffisante du sujet, et chercher soi-même les réponses aux questions qui en découleront.

 

 

**********************

De l’extrémisme

 

 

 

 

A un extrémisme répond un autre extrémisme c'est aussi bête que cela, nous vivons en Tunisie dans une dictature aveugle et toute la propagande  du monde  ne suffira pas de cacher le mal qui pourrit notre pays en profondeur, rejeter tous nos travers sur "l'étranger" c'est stupide et commode, il n'y'a pas de sécurité en Tunisie, la seule sécurité visible  et abrupte  protège les droits communs, les spéculateurs et les maffias locales. L’état n'existe pas , les institutions aussi, la constitution, certains se sont torchés avec depuis belle lurette, la Tunisie est une épicerie familiale et ceux qui nous parlent de son honneur, son indépendance ect...ont de la merde dans les yeux et une chape de plomb sur les sens , je crois moi que ce genre  de révoltes armées, qui ont secoué le pays à différents endroits,  vont se répéter à l'infini et que le pays  est entré dans un cycle infernal grâce surtout à la dictature et ses complices de l'étranger, certains dans l’opposition à ben Ali avaient crié au loup dans un élan et un zèle  clientéliste , ils mont marché aussi sec dans la propagande  de cette foireuse lutte contre le terrorisme , ils avaient loué dans une sorte de repentance masochiste   les forces de sécurité de ben Ali, la plus part d’entre eux des mercenaires,  et voué aux gémonies ces « salafistes » , bravo , mais s’arrêter là c’est faire dans la facilité la plus  salope ,il ne faut jamais oublier et surtout avoir les tripes de le dire, que  les maîtres terroristes qui terrorisent un pays de dix millions d’âmes sont au pouvoir , et ce sont ces derniers qui sont la source et le terreau de toute forme de désespoir et de terrorisme, un pays comme le nôtre dont 90% de sa jeunesse méprise et ne rêve que de le quitter , des jeunes qui risquent  leurs vies en traversant les mers  sur des radeaux de la méduse, un pays comme celui là est voué à la violence , au désespoir et à l'ignominie. Des "technocrates" comme ces zélateurs purs produit du système maffieux vivent sur une autre planète , ils admirent les anglais , les américains , les français pour la vigueur de leurs démocraties ,mais supportent une des pires dictatures du monde , ils ne font aucun travail historique sur les valeurs fondamentales des sociétés démocratiques , ce sont eux les véritables tares  de la société tunisienne, car ils trahissent deux fois , une fois en véhiculant la propagande officielle d'une dictature tunisienne barbare et archaïque qui détruit la Tunisie en profondeur, et une autre en foulant aux pieds les valeurs des démocraties occidentales qui les ont formés.

LA FELURE

 

Ce que je constate sur le net tunisien et en général dans les cénacles de l'opposition me pousse au pessimisme le plus fou. Je crois que pour l'instant et dans cette passe d'armes, la dictature a gagné, aujourd'hui nous sommes désarmés devant sa toute puissance qui coule allégrement de notre impuissance, bonjour morosité .Le désespoir tue encore plus nos jeunes et moins jeunes, il suffit de constater l'alcoolisme et les stupéfiants qui font des ravages parmi eux, "ilhargua», et maintenant la révolte armée pour avoir une étude plus ou moins empirique de la situation tunisienne. L'opposition disons démocratique ,pour être généreux, car au fond d’elle-même  elle  a des réflexes plus ou moins archaïques  qui des fois feront même de l’ombre à certaines positions du régime , faut le reconnaître , car nous savons dans le fond et en son sein il y'a autant de liberticides, de médiocrates et d'opportunistes que dans les systèmes qui imposent la dictature de ben Ali; cette opposition est impuissante et son impuissance tient à ses propres pratiques indigestes, il suffit , à l'abri de la censure du régime et de certains de ses maîtres à penser éructant comme des Torquemada  dans leur union sacrée des copains et des coquins Laughing,de parcourir ses productions et ses sites pour rire jaune de sa misère, là , il n'y'a que racolages, copinages , prétention , pédantisme , unanimisme et conformisme abject, et ces gens là ont le culot de reprocher aux torchons de ben Ali leurs bassesses et leurs ignominies.

Nous savons tous que les néocons  qui conditionnent la perversité de ce débile de Bush  étaient tous sans aucune exception d’anciens trotskistes, c’est pareil pour  ceux des sionistes qui soutiennent en France  les leaders les plus extrémistes et les plus racistes du poulailler politicien français, je ne doute pas que ce phénomène est un cheminement naturel pour cet infantilisme gauchisant , idem en Tunisie  les exemples  sont nombreux et  une dogmatique comme cette L.TOSCANE veille au grain, rien contre elle sur le plan personnel , elle m’indiffère, et je trouve même qu’elle défend avec talent son business, ce qui me dégoûte, c’est ce pouvoir que lui ont légué les pseudos opposants tunisiens , des dinosaures au crépuscule  de leurs illusions , toutes les déclarations et les communiqués  passent par elle , et elle  décident qui doit être informé des tunisiens et qui ne doit pas l’être, car ils refusent son diktat d’activiste. Je trouve marrant et rigolo que des caciques d’ENNAHDA pour exister et éviter la critique se soumettent  aux stratégies de  antéchrist militant, que  des sites dits militants  ne refusent pas ce genre d’aberration, mais enfin et c’est bien là aussi le drame  des tunisiens  c’est leur prédisposition au laisser-aller, à la suffisance, au mensonge et à la victimisation, ils pleurent sous le bourreau et ils affûtent sa lame au lieu de le clouer au pilori. Bref tout est maintenant question de crédibilité et de confiance et moi  sans aucune honte je rejoins les rangs des millions de tunisiens sceptiques quand à l’avenir de cette opposition, de cette dictature et du pays lui-même. Une autre révolte armée et la Tunisie retournera à l’âge de pierre à tous les niveaux, cherchez pas les fautifs, nous le sommes tous, et l’opposition comme la dictature ne seront jamais les payeurs. J’ai lu dernièrement un article de M.Y sur Tunis news du 03.02.07 ( Les hommes clefs du pouvoir en Tunisie), je sais que ce vieil homme  pur produit  du système tunisien postcolonial qui courageusement , au crépuscule de sa carrière de juge, s’est révolté contre la dictature, je sais qu’il n’aime pas la critique et qu’il est d’un conformisme mortel, Je sais  qu’il veut  une hiérarchisation respectueuse et soumise  à tous les niveaux de l’action politique tunisienne , mais Dieu merci pour nous, le net nous donne et nous garanti une protection et une liberté qui ni lui ni les réseaux de ses amitiés , ni l’ATI, ni le pape , ni le diable ne peuvent nous enlever. Cet m’a paru, encore une fois et le juge nous a habitué à ce genre de verbiage, refléter  l’état soporifique , « allwahim »et l’impuissance à saisir dans sa profondeurs et ses complexités la société tunisienne de presque l’ensemble des opposants tunisiens ; je dirais même que ben Ali , ou plutôt les technocrates qui l’entourent , qui sont loin d’être des imbéciles, ont mieux saisi  les modes de fonctionnement de cette société tunisienne  très cosmopolite dans ses origines comme dans ses réflexes culturels, je suis de plus en plus convaincu que dans des élections vraiment libres , le calamiteux et dégradant RCD aura pas mal de voix et de représentants élus , son venin a travaillé de tout son saoul la société tunisienne et beaucoup de tunisien sont minés par le syndrome de STOKHOMLM , Ils se trouvent des affinités avec leurs pilleurs et leurs bourreaux ;à partir de là que nos maîtres penseurs véritables STARS  du net tunisien arrêtent de prendre leurs rêves pour de la réalité, car ce genre de pratiques immunisent l’opinion tunisienne contre l’autocritique , contre la curiosité, la soif de savoir et de s’engager, la contradiction et l’esprit d’initiative. C’est vraiment un article poncif, un article plein de contradictions et extrêmement vide de sens sur la réalité politique tunisienne, tous les tunisiens savent bien que le vrai pouvoir  ne se pratique pas en Tunisie au niveau des ministères , des gouvernements et des ajustements ou réajustements ,remaniements ect , un vocabulaire qui tient  de l'exercice normal et démocratique d'un pouvoir légitime qui n'a aucune réalité en Tunisie. Dans notre pays  c'est la lutte des clans et le partage maffieux  d'un pouvoir  hors la loi , les institutions et la constitution ce sont des aberrations  qui font baver  les naïfs et les marchands d’illusions .Qui a vraiment la main mise sur le pays sous la houlette et l'arbitrage de ben Ali ?Ce sont ces clans qui définissent  tout ce qui  doit faire fonctionner la Tunisie  et ses stratégies intérieures et extérieures, tout le reste n'est que rideau de fumée et sert à donner à cette dictature maffieuse un semblant de visage humain  pour bluffer  les opinions. En résumé  un Trabelsi a largement plus de pouvoir  que n'importe quel ministre de la "république" tunisienne, idem pour les BEN ALI, les CHIBOUB et consorts.

 

QUE CELUI QUI N’A PAS FAUTE JETTE DONC LA PREMIERE PIERRE !

 

Je ne veux pas paraître insolent mais ce texte(http://www.tunisnews.net/19fevrier07f.htm)( http://www.elkhadra.org/forum/viewtopic.php?t=3969) contre le système des juges tunisiens est révélateur  de l’état catastrophique du système judiciaire en Tunisie, nous le savons depuis toujours et personne n’en doute plus , ce que ce texte remplis de fautes de style de syntaxe et d’orthographe, c’est ce qui le rend plus humain , mais  qui prouve aussi que son auteur ne sait pas se servir du correcteur  du système Word, ce texte donc a une qualité première et pour moi la seule, c’est qu’il a été rédigé par qq1 qui a vécu de nombreuses années à l’intérieur  de ce système judiciaire de la honte , un système galvaudé et biaisé, tous les juges tunisiens qui ont vécu à l’intérieur de ce système pendant  des années qui   un moment ou un autre , je dirais même accepté ses pratiques auront dans la durée du mal à s’en absoudre en ne faisant pas leur examen de conscience et leur mea culpa, je ne crois pas  que dans le système politique social ou juridique tunisiens , depuis l’indépendance , des fonctionnaires des dictatures depuis et jusqu’à ce jour, qu’ils soient en poste , démissionnaire ou démissionné puissent dire qu’ils ne savaient pas et qu’ils n’avaient pas accepté toutes les ignominies du système  qu’ils servaient et qu’ils n’avaient pas pratiqués attentistes pu éléments actifs comme ces juges décrits dans le texte de MY. En fait  ce que la ligue des droits de l’homme tunisiennes subies du pouvoir et de ces juges sont dans l’ordre naturel des choses , le clan restreins à sa démagogie  et à son illégitimité de tridi a toujours pratiqué avec les tunisiens et ceux qui sont pas dans sa « pensée » politique et idéologique  de la même façon que le pouvoir se conduit avec lui , il n’y’a aucun secret à cela et même aucune anomalie , ce sont tout simplement deux entités illégitimes , prédatrices qui s’affronte , une dictature forte de sa violence et de sa barbarie , et une LTDDH coquille vide  de ce qui aurait pu être sa force destructrice de cette dictature népotique , c'est-à-dire des militants actifs et mobilisables ,des relais déclarés et clandestins .Son problème à cette ligue c’est bel est bien son sectarisme  politique et idéologique  qui la décrédibilise et la jette nue , pleureuse et stupide dans les bras de s juges cerbères de ben Ali qui eux plus qu’elle n’ont aucune dignité ni voix au chapitre. Un seul exemple définie cette ligue  concernant les derniers événements sanglants qui avaient secoués la banlieue sud de Tunis , cette ligue s’est jointe  aux déclarations de soutien aux forces de sécurité , très bien , mais s’est pas préoccupés des survivants de cette bataille  et les a ainsi laissé aux mains des tortionnaires ,comme s’il n’étaient pas des êtres humains , des tunisiens , ce n’est pas son travail de porter des jugements de valeur sur eux , mais de les défendre quelques soit la gravité de leur fautes , c’est cela la crédibilité et l’intégrité d’une ONG digne de ce nom. Cette ligue  est par rapport  à la société tunisienne  débitrices de tant et tant de manquement , autant que ces juges potiches , sa direction nationale est aussi corrompue que le système qui opprime la Tunisie et qu’elle est censée combattre, mais qu’elle n’a jamais combattue par manque de principes et de courage , par notabilité et imposture, elle comme le pouvoir a aujourd’hui et depuis que le petit dictateur  tridi et sa guilde sont au pouvoir ont à répondre de détournements , d’abus de pouvoir , de liberticide , d’exploitation et d’instrumentalisation des souffrances de beaucoup de tunisiens pour des actions égoïstes et opaques, tunisiens qu’elle n’a jamais servi et qui ne se reconnaissent pas en elle , exactement la même situation morale , intellectuelle , philosophique et humaine que la dictature , sauf que cette dernière dispose de la force et de fonctionnaires soumis et aux ordres comme ces minables juges.

 

 

 

 

LE POIL QUI FRISE SUR MON COEUR

  
 

 

http://www.tunisnews.net/23fevrier07f.htm

 

Un combat pour chaque Tunisien


Par Foued Zaouche

Réponse :

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Pauvre idiot inculte et ignare , lors de l’émission  «Ripostes », le philosophe musulman, un des rares intellectuels musulmans moderniste et porteur de réels espoirs pour l’évolution de notre espace arabo-musulman , loin de tout archaïsmes religieux ou politiques , comme celui des régimes de dictature de la ligue arabe et dont ton maître Ben Ali est un des plus beaux fleurons , donc dans cette émission , même  MOATI l’animateur islamophobe et intime de ton maître nommé plus haut  avait pris le parti de RAMADAN qui  nous défendait face au nazillons PHILLIPE DE VILLIERS. Ce dernier avait pris  l’exemple de son ami ben Ali et sa dictature  pour expliquer ses visions  horribles de sa France, ce nazillion ne représente rien dans l’opinion française comme ton maître et son pote ben Ali  dans l’opinion tunisienne et internationale ; et TARIQ RAMADAN lui avait très bien répondu et cloué le bec ,son bec de vautour et de charognard, en lui disant seulement,  qu’il n’était pas ; lui P.DE VILLIERS,  digne de la démocratie et de la démocratie française s’il souhaitait pour la France et son peuple libre une dictature comme la dictature tunisienne de ton maître ben Ali, TARIQ RAMADAN  méprise la dictature tunisienne de ben Ali à juste titre , comme  tous les démocrates du monde et la majorité des tunisiens , Tariq ramadan ne confond pas l’image de la Tunisie et des tunisiens avec un monstre et une ordure ignare et inculte comme BEN ALI,  toi tu le fais , il sait comme nous tous que les tunisiens n’ont rien à voir  avec la colonisation dictatoriale et barbare de ben Ali et sa guilde d’assassins, la Tunisie n’a rien à voir avec la dictature tunisienne de ben Ali , ce sont les plumes mercenaires  comme toi qui veulent entretenir la confusion , les plumes prébendes et thuriféraires qui n’ont qu’une conscience opportuniste et alimentaire , oui la dictature tunisienne de ben Ali , la Tunisie flouée et sous la botte de cette ordure  , prise en exemple par le nazillon  DE VILLIERS pour sa France pétainiste et raciste , personne n’en veut chez les êtres humains et RAMADAN comme tous les hommes libres et démocrates a bien raison  de vous mettre à l’index. Cet homme n’a aucune haine contre la Tunisie et les tunisiens, sa haine comme la mienne et celle de millions d’êtres humain elle est contre les dictatures et l’horreur dont tes deux mentors, DE VILLIERS et BEN ALI sont des références mais qui ne sont pas la vraie France, ni la vraie TUNISIE.
(Source : « Réalités » (Magazine hebdomadaire – Tunis), N° 1104 du 22 février 2007)

http://www.dailymotion.com/video/x1a30t_tunisie-montee-de-lislamisme

http://www.dailymotion.com/tunisiawatch

 

Ce pseudo débat organisé par la chaîne parlementaire m’a laissé sur ma faim. Pour SBS , il n’est jamais trop tard de revenir de sa connerie, d’être pragmatique et de parler vrai ,quoique son discours sur les droits de l’homme et la démocratie a un tout petit arrière goût de forfaiture, quand on parle démocratie , de pouvoir et de liberté tout court, on commence par donner l’exemple , son mandat à vie à la tête du CNLT est honteux après le coup d’état , le putsch qui avait évincé honteusement maître HOSNI, même malgré cela,  on l’avait cru partie pour un mandat normal comme ben Ali le 7 nov. Or elle est encore à la tête  de cette coquille vide ,le CNLT, son action n’est pas crédible pour beaucoup à cause de cela et pour combien de temps encore ?à une époque Nour El hoda avait une position claire sur son voile , sur le voile en général , elle affirmait que cela tenait des droits civiques, et  le voile quand il est imposé par la force  tient du pénal ,mais quand il est choisi, il tient de la liberté individuelle et de l’intime conviction , quand elle affirmait cela à l’époque SBS et sa clique de dégénérés aliénés se déchaînaient sur elle , allant même à la traiter ces cons d’ignorants et de salauds de TALIBANE , chose qui la faisait sourire, dans cette interview, SBS  a repris cela à son compte le point de vue de Nour El Hoda, tant mieux, il n’y’a que les cons génétiques qui ne changent pas d’avis. Quand à MEZRI ,il fait son boulot de racoleuse , aucune contre vérité ou contradiction ne semble le gêner, c’est un mercenaire de la plume , il se dit libre penseur, il n’a qu’à essayer de pratiquer sa libre pensée, le lâche, à Tunis et on verra  la suite, ou alors contre la volonté de la majorité des tunisiens et du reste du monde, il prétend que le régime de ben Ali est démocratique et que la menace intégriste est dominante en Tunisie et alors là il doit assumer sa condition de menteur et de sicaire à la solde de la dictature, un vulgaire intellectuel alimentaire qui bouffe à tous les râteliers.

*********************

 

Une pensée pour un grand homme

 

 

 

Poème écrit en prison

Être captif, là n'est pas la question
Il s'agit de ne pas se rendre
Voilà.

Je suis dans la clarté qui s'avance
Mes mains sont toutes pleines de désir
Le monde est beau
Mes yeux ne se lassent pas de regarder les arbres
Les arbres si verts, les arbres si pleins d'espoir
Un sentier s'en va à travers les mûriers
Je suis à la fenêtre de l'infirmerie
Je ne sens pas l'odeur des médicaments
Les oeillets ont dû s'ouvrir quelque part
Être captif, là n'est pas la question
Il s'agit de ne pas se rendre
Voilà.

Nazim Hikmat

ABBOU

CENSURE

ABBOU

Je suis né comme la pluie, un poème, une blessure.
Il y a bien des années.
Je suis personne caractérisée par le stigmate
Je suis une indolence
Dans les rues de mon pays
Dans le soupir des enfants
Dans celui des hommes justes et bons.
Je suis poète.
 ma manière je viole les mots, les rêves
Je me donne la PAROLE
Je dérange l'harmonie eidétique
Je renie au sommeil
La portée des rêves
J'ai soif de cette eau qui coule
Dans les veines de la remembrance.

Je veux une vie humaine pour nous tous.
Qui depuis toujours cherchons notre lumière
Où même sa luminosité ou même son ombre
De Bizerte à Benguerdane


Et si chacun change sa portion de Tunisie
La Tunisie changera.
Je travaille pour la liberté et l'infini.
Car liberté est dignité.
Pour la libre détermination des ombres.
Pour la justice et l'exubérance.
Pour la fraternité.
Je travaille pour la vie.
Car la liberté est vie et vie devrait être notre liberté.
Je suis dionysiaque pour mourir et aphone dans le chaos.
J'ai soif.
D’enfance, de rire, de larmes.
Et de mensonges

Dans mon silence chaotique
L’isoloir déperdition
j'ai écrit

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27 février 2007 2 27 /02 /février /2007 16:45
TUNISIENS, ARABES ET MUSULMANS
Par
CHOKRI

"Sol-stitium"- quand la loi marque un point d'arrêt tout comme le soleil à son solstice".

Nous sommes avant tout tunisiens, arabes et musulmans dans le désordre, car nous servons l'idéal de la renaissance du legs historique tunisien avec tous nos frères opprimés sur cette terre, une cause plus qu’impérieuse, pure et dure comme le sont nos vies. Tunisiens, arabes et musulmans car nous rejetons toute forme de replâtrage réformiste du système dominant qui, par la voie des compromissions électoralistes et politiciennes, les prébendes partisanes et la duperie politicienne, assure l'autorégulation, le recyclage permanent des “élites” (?) corrompues, aliénées et le maintien du système ploutocratique.


Tunisiens, arabes et musulmans nous sommes car nous pensons que le salut de notre nation réside dans la destruction du système dominant. Tunisiens, arabes et musulmans nous servons notre pays, notre peuple soumis à l’arbitraire et ne discutons pas ces évidences, nous réfléchissons et nous agissons en accord avec notre histoire et nos vérités. Nous servons la cause du politique au sens où l’entendait un Julien Freund, à savoir que, pour nous l'essence de l'action réside dans l'action définie du temps et de l’espace où s’est bâtie notre nation. La triple dimension praxéologique, téléologique et eschatologique du politique transcende le stade purement opératoire, pragmatique et sécularisé du politique au sens moderne du terme. En poussant plus loin notre réflexion, nous pensons que la propagande par l'idée est une chimère et que les idées résultent des actes et non l’inverse. Nous prônons la propagande par l'action, l'action accoucheuse des idées.

Notre foi et notre fidélité de tunisiens, arabes et musulmans nous la devons à l'idéal national révolutionnaire qui veut un nouvel ordre démocratique, ancré dans le cadre arabo-musulman, géopolitiquement autocentrée, déconnectée de l’économie globale imposée par les pilleurs et les spéculateurs , par les égoïsmes privés, indépendante du servage mondialiste et enracinée dans une conception civilisatrice, fondée sur les valeurs humanistes et universelles.

Tunisiens, arabes et musulmans car nous concevons l'histoire comme une donnée essentielle de notre renouveau et la démocratisation de nos pays, pas cette histoire qui nous a toujours été imposée par nos oppresseurs comme une dialectique conflictuelle entre forces antagonistes dont les peuples sont les éléments constitutifs, mais bien  au contraire par l’Histoire du progrès humain un élément déterminant pour la paix et la stabilité de la civilisation humaine.

Tunisiens, arabes et musulmans nous combattons pour la restauration du principe "politique" au sens noble du terme, de la politea, de l’imperium et de l' auctoritas du seul peuple souverain, dans sa fonction évolienne, anagogique, c'est-à-dire capable d'imprégner aux peuples des valeurs métapolitiques, spirituelles et antimatérialistes spécifiques, puis d'assurer une adhésion spontanée des masses. Pour nous, le politique est le lieu privilégié de démarcation entre le bien et le mal. C'est pourquoi nous rejetons les fonctions managériales et gestionnaires de la politique politicienne, les fonctions modernes et ludiques de l'Etat contemporain qui favorisent la frénésie hédonistique de l'homo ludens moderne, décervelé et soumis, manipulé par la société de consommation et par les médias aux ordres, cet Etat-maquereau qui organise, dirige et patronne l'activité ludique du groupe pour mieux l'asservir et neutraliser les ressorts révolutionnaires en les dissolvant dans l'hyper festif et dans la fausse cité de la joie permanente.

Tunisiens, arabes et musulmans nous prônons l'idéal de l'Etat démocratique qui sera chargé de défendre la survie et le développement de nos pays, de notre culture et notre histoire face aux assauts conjugués de l'hégémonisme mondialiste, des forces réactionnaires, des spéculateurs et des maffias qui ne renonceront jamais à leurs privilèges et à leurs crimes. En ce sens, nous rejetons en bloc la conception sociétaire et contractualiste de la nation, et nous entendons restaurer le sens de la nation conçue comme un corps mystique, historique alliant les générations passées, présentes et futures. La nation reste avant tout déterminisme, prédestination, nécessité et volonté.

Tunisien, arabes et musulmans, car nous croyons que l'activité citoyenne et démocratique est le degré suprême du processus de complexification, civilisatrice, et le levier primordial dans l'histoire de la fondation des villes-mères et des cités Etats. Tunisiens, arabes et musulmans, nous voulons restaurer l'idéal de la vocation politique au-dessus de l'économicisme contemporain qui reste seul l'apanage d'hommes libres, cumulant et articulant l'éthique de la conviction et l'éthique de la responsabilité et du devoir. Dans le cadre des dictatures qui nous oppriment, prolifère la classe des politiques professionnels et gestionnaires, des démagogues et arrivistes de tous genres, des mercenaires qui traquent des hautes fonctions politiques pour des raisons purement pécuniaires et carriéristes. Tunisiens, arabes et musulmans nous ferons le coup de balais nécessaire pour envoyer au diable tous ces imposteurs et fossoyeurs de l'idéal politique, de notre culture et notre histoire.




Tunisiens, arabes et musulmans politiques, nous prônons une révolution qui insiste non seulement sur les changements structurels, économiques et politiques, mais aussi un changement humain évolué, paisible et déterminé, dans une dimension ontologique, en vue de réaliser l'homme nouveau et intégral, débarrassé de l'égoïsme et de l'individualisme bourgeois, corrompus et spéculateurs. En ce sens, une telle “révolution totale” modifierait les rapports et l'éthique interrelationnelle globale de la vie quotidienne. La révolution que nous prônons est celle d'un retour aux origines,"revolvere", et qui vise à rétablir les citoyens dans tous leurs droits et les institutions dans l’intégralité de leurs pouvoirs, selon le principe de l'homologie qui purgera les institutions et les mentalités des éléments allogènes et corrupteurs.
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27 février 2007 2 27 /02 /février /2007 16:43
LES RACINES ET LE MAL
Par
 Bilel


Nous subissons ces maladies qui affectent l’esprit de tout tunisien passionné par les choses simples de la vie, ces endémies  qui se répandent dans les mentalités soumises en les chargeant de connotations débilitantes et désespérantes, marquant parfois durablement les esprits et ruinant toutes possibilités d’expression rationnelle, toute forme de critique, toute action de salubrité publique  pour notre pays qui,  même sans être pessimiste, il faut le reconnaître ,a atteint un niveau de décomposition qui  le condamne  dans l'avenir proche pour ne pas dire immédiat, à subir encore pas mal de dérives et de désillusions. Dans certains cas, des gens bien informés sur les pratiques du système dictatorial  mais manifestement malintentionnés infusent volontairement leur poison en vue d’aliéner leurs semblables à leurs idéologie importées, qui non seulement sont contraires et contredisent  les fondements même de notre civilisation arabo-musulmane, ce qui en  soi et pour nous autres progressistes et réformateurs n’est pas grave, et même nécessaire pour installer le débat  et mobiliser nos compatriotes, mais en plus ,ils n’ont  pour seuls ambitions que de combattre, notre civilisation, par des moyens racistes, indignes, hypocrites et liberticides. Les individus  de cette espèce qui polluent l’espace politique et social tunisiens ne se comptent plus et rendent objectivement d’immenses services à la dictature. « La Tunisie a décidé... » ; « Le progrès veut, les tunisiens  pensent... » ; « La Tunisie  a intérêt... » ; « Les musulmans  sont... » ; . Et bien entendu « L’Islam est... ». Des personnes dites  cultivées,  ayant le  pouvoir que leur offre des tribunes étrangères  lancées dans des croisades  islamophobes et la permissivité active et stratégique d’une dictature qui, quand elle est en difficulté, c'est-à-dire presque toujours, les recrute , les use et ferme les yeux sur leur nécrophage tapage, un verbiage qui ne trouve aucun écho dans la masse tunisienne qu’ils méprisent  dans sa formulation  générique la plus active , mais qui occupe les crédules et sert d’alibi aux yeux des opinions étrangères. L’attachement indéfectible de cette nation tunisienne à ses racines et à sa culture, et à sa religion n’est pas une vue de l’esprit, c’est même la chose la plus évidente et celle qui définie le mieux la société tunisienne dans son ensemble, ses singularités  culturelles et ses ambitions structurelles.

 

Un niveau aussi affligeant de bêtise n’a jamais  été atteint dans l’histoire moderne de notre pays  avec autant de brio dans la représentation  de cette opposition tunisienne  dans sa majorité. Son discours me semble aujourd’hui représentatif  d’une attitude très répandue chez les intellectuels médiatiques et les « journalistes » du web, qu’il mérite selon moi qu’on s’y arrête un peu.

On tente ces jours derniers, par exemple,   d’expliquer certains des problèmes sociaux et certaines menées de groupes armés  qui ont eu lieu dans la banlieue sud de Tunis et d’autres régions du pays, par des « analyses » (en fait des extrapolations) qui tiennent plus  du jargon imposé  par les néocons américains et leur prétendu lutte pour instaurer la démocratie et contre le terrorisme , en réalité , ces analystes comme à leurs sales habitudes d’opportunistes et de médiocrates évitent de vraiment crever l’abcès et d’aller au fond du problème , le faire,  cela suppose du courage et mettre la dictature au pied du mur avec  les risques et les conséquences  d’un retour de bâton  que de telles prises de positions supposent , mais c’est le lot  de toute forme d’opposition naturellement démocratique et humaniste d’une opposition qui se respecte  et qui combat réellement une dictature, non pas  de lui tenir le crachoir et faire de l’opportunisme un mode de vie. Cette lutte  ,cette croisade aveugle et mensongère des néocons  pour soi-disant démocratiser nos pays, le nouvel ordre international  qui veut justifier nos dictature et qui séduit de plus en plus d’adeptes  parmi l’opposition alimentaire tunisienne ,sont la combine du siècle et la source évidente de toute forme d’extrémisme, et même, comble de notre misère, elle impose de  sous-traiter cette lutte par les dictateurs arabes, c’est bien la preuve que BUSCH, ses complices sont des  alliés objectifs de ces derniers et qu’ils  sont une source  puissante  du terrorisme qu’il soit celui des états  ou celui des groupes extrémistes. Tout est basé sur une propagande aveugle, sur le faux et l’usage du faux et des préjugés racistes qui ont la peau dure, quand ce elle n’est pas basée sur de vieux textes datant pour la plupart de plus de mille ans, à croire que  nous sommes restés figés à un espace temps bien défini et que nous sommes incapables de pensées et de mouvements autonomes de leurs diktats et de leurs modèles. Apparemment, certains ont décidé que  pour comprendre certaines caractéristiques des pays arabes et musulmans  il faut essentiellement se référer à l’Islam (pris comme une totalité conceptuelle figée) et à la culture arabe officialisée et labellisée   par ces mêmes sources et certaines indigences orientalistes ,la civilisation arabo-musulmane, pour eux,   ce sont les aberrations de la ligue arabe  ou de la ligue islamique, leurs ligues postcoloniale, leurs cerbères qui sont leurs  affidés et leurs boîtes de résonnance, or cette civilisation est vivante dans la rue  , dans nos rues opprimés, bien vivante sous le poids des jougs et elle est totalement différente, plurielle et cosmopolite aux standards de la pensée unique ,leur pensée unique réductrice  de ses aspirations et de ses espoirs les plus intimes, et plus on tarde à être juste avec elle et à sa reconnaissance pleine et entière et plus le réveil sera dramatique et brutal pour tout le genre . Pour cela, ils  se livrent, avec tous les signes extérieurs de scientificité possibles et en mettant en scène au maximum leur capital symbolique de savants reconnu par l’institution mondialiste, à un surprenant travail d’exégèse littéraire fondé sur le Coran et les Mille et une Nuits qui non rien à voir avec notre réalité.

 

Leurs discours semblent très cohérents et en a convaincu plus d’un. Probablement parce que les fausses connections logiques, les sophismes et autres approximations qui peuplaient leur péroraison avaient comme quelque chose de familier pour le simple profane qui consomme  dans la haine de soi ou la simple indifférence à sa condition et sa dignité,  on pouvait y reconnaître les trucs habituels qui se répètent inlassablement dans les médias, nous étions donc déjà suffisamment entraînés voire endoctrinés pour recevoir positivement cette avalanche d’âneries, et Dieu merci la nature humaine a ses grandeurs et beaucoup d’entre nous  n’acceptent plus ces règles de l’arbitraire et s’imposent des fois avec bonheur  face à la violence et les préjugés des monopoles, le temps est avec ceux qui ont dominé la souffrance , le temps est avec nous , la terre est devenue un petit village et notre espace de conquête est sans limite..

 

Ils ignorent les espoirs et les désirs, les rêves et les projections culturelles qui nous habitent nous autres arabo-musulmans  structurellement et pour se  les expliquer totalement avec respect et mesure. Pour ce faire et c’est bien ce que d’une façon ou d’une autre nos peuples réclament depuis toujours , ce toujours des temps modernes qu’il faut pour nous comprendre ,il faut  être justes avec nous  et nous aider à nous détourner des bas instincts propre à tout le genre humain dans des contextes bien définis  aussi, et surtout, pour nous comprendre et nous respecter, il leur faut et c’est aussi à nous de les aider, se référer certainement à l’histoire, la géographie, la sociologie, l’économie, la philosophie, la psychologie, la biologie etc. Car  rien de tout cela n’a jamais été fait, pour eux, l’Islam et l’arabité comme entités suffisaient amplement, alors que de ces derniers  quatorze siècle de vie humaines  ont participé à la marche du monde, dont quelques siècles d’apogées qui ont donné au genre quelques unes de ses plus belles lettres de noblesse.

 

Ces maladies de l’esprit se répandent dans les rapports et les stratégies  pour exprimer une vision essentialiste d’une altérité par exemple, on a recours à une situation toute faite, qui semble vraie uniquement parce qu’elle a été répétée maintes fois, martelée par le politiquement correcte et imposée par le chantage et le rapport de force. C’est le règne de la gabegie, de la dégénérescence et du superflu qui nous minent, nous détruisent et détruisent notre pays, aucune autres  raisons cognitives, sociales et culturelles  ne  peuvent expliquer ces « phénomènes » que  l’enfer de la dictature et notre impuissance à être nous-mêmes pour  changer vraiment les choses. Le sens insensé s’établit, les fausses connections logiques imprègnent nos esprits et c’est de ces dérives, de ces absences, de ces renoncements mêmes qui sont en quelque sorte nés d’eux, que se nourrissent principalement ces maux.

 

 

Nous devons absolument comprendre et aussi faire comprendre qu’une période ne peut se comprendre qu’en multipliant les approches. La pluridisciplinarité est en effet de rigueur au moins depuis l’école des lumières,  la  Révolution  française par exemple ne peut plus sérieusement s’expliquer comme on le faisait autrefois uniquement par ce qu’on a appelé les « Lumières ». L’histoire politique ou la lecture de Voltaire  ne suffisent plus pour comprendre l’époque de la révolution, la démographie, l’économie, l’étude de la culture, de la société etc. sont aussi nécessaires, notre civilisation arabo-musulmane aussi  doit imposer et s’imposer cela.

 

au lieu de ramener les grands bouleversements politiques et sociaux de notre pays à des phénomènes de longues durées ou à des expériences qui dépassent le cadre de nos références et qui  lui sont généralement antagonistes, qui dépassent largement l’action consciente et la volonté des tunisiens, et par delà même des autres arabes qui sont dans le même cas d’ailleurs, il est préférable pour la vérité , le pragmatisme et la simple rationalité de nous dire que nous devons être  les artisans de nos vies : cela valorise le travail militants de ces quelques uns  qui ne désespèrent pas d’une Tunisie démocratique et mobilisera autrement les tunisiens  pour  exiger leur humanité et leur citoyenneté .en fait en tant que peuple, notre l’histoire est niée et cela nous arrange bien au vu de notre mobilisation  pour nos droits les plus élémentaires. Le problème, si l’on en croit cette fausse logique qui nie toutes formes de déterminisme et selon laquelle la dictature de ben Ali et ses complices nous rendent   responsables de tout, est de savoir pourquoi certains humains combattent  l’oppression, et meurent pour leur liberté, pourquoi les emmurés, pourquoi ABBOU et de centaines d’autres tunisiens et d’arabes et de musulmans à travers le monde  se révoltent et ne se résignent pas au totalitarisme et l’arbitraire ?

 

Toute dictature est un essentialisme, lorsque les inégalités, les crimes, et les pillages de départ sont niées, les rapports de cause à effet occultés, les stratégies de reproductions éludées, l’inhumanité de l’ordre social ignorée, alors les dominants, les droits communs et les bandits maffieux en Tunisie peuvent se sentir d’une essence supérieure. Ils ont si bien  incorporé  les capitaux culturel et symbolique dont ils ont hérité grâce aux technocrates et aux opportunistes sans consciences, thuriféraires et mercenaires, que leurs qualités leur semblent maintenant innées, naturelles et évidentes.

 

C’est que pour pouvoir agir dans la Tunisie formaté par une dictature qui dure depuis plus de cinquante ans, se repérer et prévoir un minimum ce qu’il adviendra d’elle , le tunisien conscient et résolu a besoin de classer, d’opposer, d’établir des listes afin de savoir qui est avec lui et qui est contre lui. Dans nos  sociétés traditionnelles, les termes de parentés et les taxinomies politiques  structurent encore la perception du monde social, des autres et, par là, les relations qu’on peut entretenir avec eux. Les réalités complexes, les vérités relatives, l’objectivation..., parce qu’elles ne nous fournissent pas rapidement de réponses sur ce que nous devons aimer ou détester, parce qu’elles supposent un long et raisonné travail sur soi, parce qu’elles sont moins spectaculaires, en un mot parce qu’elles sont plus inquiétantes, plus difficiles et qu’elles ne flattent pas systématiquement notre amour propre, sont rarement préférées aux amalgames, aux solutions simples et narcissiques qui peuvent facilement être répétées à la télévision ou à la radio, mais cela qui coule de la nature humaine et qui est compréhensible ne doit pas  influer sur le débat démocratique au sein de l’opposition, la fragmenter d’une façon sectaire, comme on le voit des fois aujourd’hui, et l’affaiblir face à l’homogénéité clientéliste de la dictature de ben Ali.

 

Puisque cette dictature tunisienne, et celles qui dominent le monde arabo-musulman       an avec la bénédiction et au service des puissances, était  voulue, planifiée et exigée  à l’aurore de toutes les fausses indépendances qui ont floués notre monde, puisqu’il existe indéniablement une solidarité entre les différents producteurs-professionnels des discours et des  actions et autres opérations néocolonialistes de ces  dirigeants politiques, séides idéologiques de toutes sortes entretenant publiquement des liens amicaux, on peut considérer que ces mensonges, sans avoir recours à une quelconque théorie du complot , tous les médias du monde appartiennent à de grands industriels prédateurs qui ne cachent pas leurs relations étroites avec le monde politique et sont dirigés par des hommes qui ne cherchent même plus à nier leur soumission, ne sont pas seulement exploités de façon pragmatique, mais sont peut-être même, pour une grande partie d’entre eux, crées, répandus (avec l’aide évidemment d’une armée inconsciente de journalistes qui n’ont plus le temps de réfléchir , qui n’ont aucune éthique ou déontologie) par leurs principaux bénéficiaires.

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