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21 août 2007 2 21 /08 /août /2007 20:10







Encore un Mirage libyen ?

 XAVIER MONNIER
Sable chaud, soleil toute l’année et méditerranée. Le tout sans beaucoup de touristes. Les marchands d’armes ont fleuré l’aubaine et ne risquent pas de décamper de sitôt de la Libye. Surtout que dans un tel désert, vendre du Mirage relève de l’évidence.

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À défaut de vendre du rêve au colonel Kadhafi, le si sympathique guide libyen, le fleuron de l’armement français va peut-être enfin lui requinquer ses Mirage achetés dans les années 70.

Et pas une simple remise en vol des zincs – « comparable à un simple coup de peinture » dixit un spécialiste de l’aéronavale- mais une vraie cure de jouvence : du « retrofit »...Derrière ce terme un poil barbare se cache une réalité toute simple : une sorte de « tuning » des chasseurs en vue de pouvoir les monter de nouveaux missiles derniers cri et de mettre au goût du jour tout leur appareillage électronique. Du neuf avec du vieux.

Une méthode éprouvée par l’aviation pakistanaise au début des années 90 et que les militaires du « pays des purs » ont chaleureusement recommandé à leurs homologues libyens.

Timides, les généraux de Kadhafi n’ont matérialisé leurs vœux que mi-2006. Le temps que leur colonel de guide deviennent un peu plus fréquentable. Mais les gradés savent ce qu’ils veulent. Et le détaillent fort précisément dans un fax du 13 août 2006 à la direction générale des armées françaises. Tombées dans les innocentes mains de Bakchich (cf. doc en bas de page), le texte se veut limpide, ou presque. « Complete Overhaul of 12 A/C Mirage (F1), overhaul of 18 engines... » Bref des termes techniques constitutifs d’un « retrofit complet », ainsi que le confirme un fin connaisseur du marché.

Las, aucune oreille attentive à Paris n’a alors accédé aux demandes libyennes. Non qu’aider l’armée libyenne à se moderniser effraya quiconque, mais une lubie courrait à l’époque : refourguer coûte que coûte le Rafale, le joyau de Dassault encore jamais vendu à l’étranger, à l’export. Pas question donc de moderniser des vieux avions, autant essayer de leur refiler des Rafale neufs. Et en signe de bonne foi, accepter de remettre en vol quelques zincs. L’entourloupe a failli marcher.

Mais une élection présidentielle et une libération d’otages bulgares plus tard, le deal a explosé.

Un peu à cause de la Sofema, qui devait gérer le contrat. Déjà bien empêtré dans des remous internes par feu le contrat libyen (cf. En Libye, la Sofema rame), l’office craint maintenant des poursuites judiciaires. Intermédiaire du deal, Roger Tamraz est fort gêné de ne pas avoir récupéré de commissions dans l’affaire et espère bien obtenir réparation, 9 millions d’euros à croire quelques indiscrets.

De son côté l’ami Kadhafi n’a pas beaucoup pleuré sur le défunt deal. Entre acheter des Rafale (45 millions d’euros pièce) et booster ses mirages (12 millions) le guide a fait ses comptes... D’autant que le bonhomme a été fort marri de constater que la France lui refuse ce qu’elle a accordé au Maroc.

Heureusement, entre gens de bonnes compositions, un règlement est toujours possible. Et Kadhafi devrait enfin avoir droit à un lustrage de ses joujoux volants. L’Astrac (Assocation Sagem Thalès pour le Retrofit des Avions de Aombat) qui a vu le jour à l’occasion du contrat de rénovation des 27 mirages marocains (350 millions d’euros), devrait remettre le couvert en Libye. Et en plus de mise au goût du jour des avions, leur refourguer des missiles derniers cris, les AASM déjà achetés par les Marocains.

Mieux, les grosse têtes de l’armement rêvent d’un petit ménage à trois, qui pourrait leur rapporter gros, entre France, Libye et...Grèce.

Fort désireux de changer sa flotte aérienne, les Grecs ne seraient pas contre l’idée d’acheter du Rafale, à condition qu’on leur reprenne leurs Mirage. D’où l’idée de génie : la Libye choppe les 30 F1 grecs, la France les booste, et la Grèce achète des Rafale.

Projet en cours : un ménage à trois, ça ne s’improvise pas.

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Une Souha Arafat, pure Malte
Une Souha Arafat, pure Malte

ANTONY LESME.
Tout va à volo en Tunisie, même les arrangements entre dignitaires du pouvoir. Le lycée international de Carthage, pierre angulaire de l’entente Trabelsi-Arafat ne verra pas le jour. Et Souha Arafat a levé l’encre, le grenier rempli, évidemment.

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Souha Arafat a pris ses valises remplies de commissions et elle est partie, direction Malte. Il a fallu quelques mois pour que la chère entente Trabelsi-Arafat vire au bisbille. Au cœur de la dispute, l’argent, évidemment. Ce si bel et si honorable butin, qu’elles se sont octroyées à coup de commissions, n’a pas suffi. Pire, la juteuse affaire du lycée international de Carthage, le bijou annoncé du royaume, le joyau de l’alliance Trabelsi-Arafat, a provoqué la dissension. Souha Arafat a engrangé dix millions de dollars de commissions pour la mise en place du nouvel édifice. Trop, c’est trop pour la Trabelsi. Elle exige le remboursement du train de vie que l’Etat lui a accordé pendant des années. Loin de la réalité, elle estime la dette (frais de bouche et rince doigt compris) à deux millions de dollars à payer illico-presto. Là, ce n’est plus une question d’argent mais bien d’honneur. Souha s’arrache, les valises pleines et le lycée aux oubliettes. Direction Malte, l’autre pays des Arafat (et aussi des Ben Ali) où affaires et biens immobiliers pullulent.

Leila Ben Ali a certainement voulu garder le monopole des dessous de tables. Il faut dire que dans le genre, c’est la reine. 35 millions de dollars pour le seul contrat Tunisie-Telecom signé s’il vous plaît au Georges V. Tous les moyens sont bons pour prouver sa reconnaissance… Ainsi Mme Tunisie obtient un hectare de terrain plus deux villas pour avoir favorisé un grand projet immobilier à la Marsa. Leila et Souha ont encore des affaires entre elles à Dubaï, à Malte et encore en Tunisie (huilerie).

Le lycée international de Carthage n’a pas seulement perdu son ambassadrice de choc. La classe américaine initialement prévue ne verra pas le jour. Les familles n’ont pas toutes suivie les conseils appuyés du gouvernement malgré la ristourne de 50% sur les droits d’inscription accordée aux fonctionnaires. Elles ont plutôt préféré le lycée (américain) international de Tunis, tant qu’à faire, autant aller chez les spécialistes...

Mais Souha ne l’emportera pas au paradis, du moins celui des Ben Ali. Son accessit lui a été sucré. Durement acquise, la nationalité tunisienne lui a été retirée...par décret du ministre de la Justice le 2 août dernier. Tout ce que la Tunisie donne, les Ben Ali peuvent le reprendre !
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مخيم الوليد: معاناة مركبة!

بسام الكعبي *

رام الله المحتلة

 

رضيعة لم تتجاوز عامها الأول، افتتحت برحيلها الصامت المتفجر مقبرة جديدة لللاجئين الفلسطينيين الهاربين من القتل الطائفي المجنون إلى المنفى الصحراوي البعيد على أعلى نقطة للحدود بين سوريا والعراق..غابت ريتاج عمر بأيام عمرها القصيرة تحت تراب الصحراء العربية وحفرت اسمها كأول شهيدة لمخيم الوليد المحاصر بسيوف العرب على خط ترابي يفصل بين بلدين شقيقين!

 

كشف الرحيل المبكر للرضيعة ريتاج حجم المأساة التي يعيشها الفارون من المذبحة اليومية المتواصلة في العراق إلى منفاهم الصحراوي الجديد: مطلع العام الجاري قررت مجموعة عائلات فلسطينية النجاة بأطفالها والفرار باتجاه الحدود السورية، جمعت ما لديها من مال وتمكنت من اصلاح حافلة يمتلكها لاجئ فلسطيني وانطلقت غربا. قطعت نحو 600 كيلو متر خلال ساعات طويلة تعرضت فيها للتفتيش والتحقيق والانتهاك على عشرين حاجزا لقوات الاحتلال الاميركي وميليشياتها العراقية، وبلغت نقطة الحدود السورية لكنها لم تفتح لهم للعبور نحو مخيم "التنف" القريب داخل الحدود. استقر اللاجئون بجوار قرية الوليد العراقية وحمل مخيمهم الجديد اسم المكان.. وهكذا نشأ مخيمان جديدان متقابلان على طرفي الحدود: الوليد "العراقي" والتنف "السوري"..أية لعنة تواصل مطاردتها للاجئين منذ نكبة فلسطين الكبرى قبل ستين عاما؟ إلى متى يتواصل هذا التنكيل من العريش في الجنوب إلى نهر البارد في الشمال، ومن الوليد في الشرق إلى جباليا في الغرب!!

 

روى الفارون إلى المخيم قصصاً مريعة عن عمليات التنكيل بهم: خطفت الميليشيات المسلحة شابا فلسطينياً وطالبت ذويه بفدية مالية كبيرة، وعندما استجابت العائلة لشرط اطلاق سراحه وباعت كل ما تملك واستدانت المال وسلمته للخاطفين الذين حولوا الرهينة إلى جثة بثلاجة احدى المستشفيات، وعند مراجعة ادارة المتشفى طلبوا مبلغا كبيرا لتسليم الجثمان، وعندما تمكن الأهل من اخراجه وتجهيزه للدفن، تعرض المشيعون القلة إلى اطلاق نار كثيف..بعد كل هذا التنكيل البشع كيف يتمكن اللاجئون البقاء في منازلهم المحاصرة في أحياء بغداد؟

 

استقرت المجموعة الأولى في مخيمها الجديد على أمل أن تفتح الحدود العربية الطريق لانتقالها من جحيم إلى آخر، لكن أوامر السلطان تقضي بمزيد من اغلاق الحدود ورفض انتقال حتى المرضى والنساء والأطفال إلى المخيم المجاور. سطرت المجموعة الأولى تاريخاً جديدا في سفر اللجوء. بدأ الفارون من البطش والدمار يتقاطرون على المخيم الوليد، ومع مرور الأيام تزايدت أعدادهم بسرعة فائقة حتى بلغت بمرور سبعة أشهر على اقامته نحو 1400 مشرد وبات توفير الرعاية لهم أمرا بالغ الصعوبة.

 

في جو صحراوي ملتهب نهارا، يتسلم كل فرد فقط نصف لتر من الماء لاطفاء عطشه، علما أن جسمه يحتاج لكميات مياه ليست قليلة لمواجهة حرارة صيف الصحراء، وفي الليل تهبط درجات الحرارة إلى أخفض مستوياتها بحيث لا تكفي بطانية واحدة مواجهة رياح باردة تعصف في قلب خيمة متواضعة عرضة لهجمات الزواحف والحيوانات الضالة.. ورغم قسوة ظرفهم تعرضوا لاعتداء أفراد الشرطة العراقية في منتصف شباط الماضي عندما داهموا خيامهم وأطلقوا النار باتجاههم وأصابوا مجموعة من الشبان بجراح.

 

على مدار أشهر طويلة، باءت كل محاولاتهم لاجتياز الحدود السورية بالفشل..وفي ندائهم الأخير ناشدوا أصحاب" المعالي" ومؤسسات حقوق الانسان العالمية ومنظمات "الرفق بالانسان" وطواقم الممثلة الفرنسية المعتزلة بريجيت باردو!! للتدخل من أجل وضع حد لمأساتهم المتفاقمة حتى لا تتمدد مساحة مقبرة ريتاج في صحراء العرب التي شهدت موت ضمائرهم..هل من ضمير عربي حي يستجيب لندائهم الأخير ويخلصهم من عذاب طويل أحكم طوقه كيان اسرائيل؟!

 

* bfeature@hotmail.com

 

* * *

الاماكن المقدسة في دائرة الاستهداف الاسرائيلي...!

نواف الزرو*

 

 افرج جيش الاحتلال في الآونة الاخيرة ربما عن اخطر وثائقة المكتنزة منذ النكبة، والمتعلقة بنهج التدمير والترحيل والتهويد الشامل لفلسطين، وعلى نحو خاص ذلك الجزء المتعلق بنهج تدمير الاماكن المقدسة الاسلامية والمسيحية على حد سواء، بغية محو كل هذه الآثار والمعالم المقدسة العربية في فلسطين، فقد كشفت صحيفة "هآرتس العبرية /2007/7/6 في هذا السياق النقاب عن "حملة مبيتة لتفجير المساجد"، حيث يشير مراسل الصحيفة وهو ميرون رفافورت الى"ان اسرائيل هدمت ما لا يقل عن 120 مسجدا في القرى الفلسطينية التي احتلتها العام 1948، اضافة الى بعض الكنائس المسيحية، بل انها هدمت خلال الحملة عدة كنس يهودية، ويوضح المراسل "بأن هذا الهدم الذي تم في كثير من الأحيان بعمليات تفجير بالديناميت كان غرضه القضاء على أي أثر عربي في البلاد والعمل بأكبر قدر ممكن للحفاظ فقط على ما تبقى من آثار يهودية فيها ومحو أي أثر عربي فيها، وكأن الاسرائيليين يريدون ان يقولوا ان هذه البلاد لليهود فقط ولم يكن فيها أي أثر عربي".

 

كما تظهر الوثائق المفرج عنها من أرشيف الجيش الإسرائيلي مؤخرا: "أن الجيش الإسرائيلي عمل منذ قيام الدولة العبرية في العام 1948 على إزالة آثار قرى وبلدات عربية تم تهجير سكانها ومحوها من الوجود وتنفيذ حملات غايتها تفجير مساجد وأضرحة أولياء بأوامر صادرة عن قائد الجبهة الجنوبية في حينه موشيه ديّان، الذي حول حسب المؤرخ إلاسرائيلي فلسطين إلى صحراء مدمرة لطمس الحضارة العربية التي كانت قائمة وإقامة إسرائيل عليها /عن تقرير لصحيفة هآرتس العبرية /2007/7/6".

 

تحملنا هذه الوثائق بالغة الاهمية الى تلك الادبيات والثقافة الصهيونية التي تقف وراء عقلية الهدم والتدمير للمقدسات، اذ أنتجت المؤسسة الدينية اليهودية عبر مدارسها وهيئاتها وتنظيماتها ومستنقعاتها المنتشرة على امتداد المجتمع اليهودي، العقلية العدوانية التدميرية ضد الأماكن المقدسة في فلسطين وفي المدينة المقدسة على وجه الخصوص.

 

والحقيقة أن الصحيفة العبرية تكون بهذا قد ألقت الضوء الساطع وبأثر رجعي مهم على جذور أفكار ونوايا النسف والتدمير الإسرائيلية ضد الأماكن المقدسة.

وعلى ذلك لعلنا نتوقف عند تلك المنطلقات والادبيات الفكرية والايديولوجية التي وراء استهداف الاماكن المقدسة والاقصى في مقدمتها، فإن كنا لا نستطيع في هذه القراءة المكثفة العاجلة استعراض وتحليل أدبياتهم الفكرية والأيديولوجية الدينية المتعلقة بالقدس باعتبارها " مدينة يهودية " والمتعلقة بالنوايا والخطط والممارسات الإجرامية التدميرية ضد الأماكن المقدسة في المدينة، فأننا نشير بشكل محدد إلى ما كان مناحيم بيغن قد أكد عليه قائلاً : " أن لا قيمة لإسرائيل بدون القدس، ولا قيمة للقدس بدون الهيكل"،  وكذلك إلى ما كان غرشون سلوموم زعيم جماعة أمناء جبل الهيكل التي تسعى بلا توقف إلى هدم الأقصى المبارك قد أكد عليه قائلاً : " أن وضع حجر الأساس للهيكل يمثل بداية حقبة تاريخية جديدة، نريد أن نبدأ عهداً جديداً للخلاص اليهودي "، وكذلك يوم فتح النفق الاحتلالي تحت الحرم القدس الشريف، حيث اعلن نتنياهو كما هو معروف قائلاً : " لقد بدأ التاريخ اليهودي عند هذه الصخرة مشيراً إلى صخرة كبيرة في النفق". وما يميز الأدبيات الفكرية والدينية اليهودية والسياسية للحكومة الإسرائيلية هو التشدد والتعصب الديني والعنصرية والتعالي على " الأغيار " غير اليهود وعدم احترام الأديان الأخرى، الأمر الذي ترتب عليه الكثير من الممارسات العنصرية التدميرية اللا أخلاقية ضد الأماكن المقدسة الإسلامية والمسيحية على حد سواء.

 

ولذلك فان سجل دولة الاحتلال الاسود في اقتراف الجرائم ضد المساجد والكنائس والمقابر يعود الى عهد التنظيمات الارهابية الصهيونية والى بدايات اقامة الدولة العبرية على ارض فلسطين كما اظهرت الوثائق المفرج عنها من ارشيف جيش الاحتلال.

 

فمنذ " اقامة تلك الدولة وحتى عام 1950 اي خلال عامين فقط اقدمت على هدم وتدمير 1200 مسجد كما يؤكد الباحث الفلسطيني في مؤسسة الاقصى لرعاية المقدسات الاسلامية في فلسطين 1948 الشيخ احمد فتحي خليفة.

 

وتتكثف جرائم الاحتلال ضد الاماكن المقدسة بالعناوين التالية:

 

اولا: هدم وتدمير المساجد والكنائس

ثانيا: محاولة شطب الهوية الدينية

ثالثا: اطلاق النار على عدد من الاماكن الدينية

رابعا: العمل على اثارة مشاعر المسلمين والمسيحيين

خامسا: مداهمة عدد من الاماكن الدينية

سادسا: قصة الحفريات تحت الاقصى

 

ولعل من اخطر التطورات والاجراءات الاحتلالية التي تشهدها المدينة المقدسة في هذه الآونة هي تلك الحفريات العميقة المتشعبة تحت اساسات الحرم القدسي الشريف والتي يزعمون انها تهدف الى اكتشاف مكان الهيكل اليهودي الثاني تمهيدا لهدم الاقصى المبارك وبناء الهيكل الثالث، وهذ التصعيد الاسرائيلي ليس اعلاميا او تكتيكيا او تضليليا  وانما يأتي في سياق خطة احتلالية شيطانية تهدف الى احكام السيطرة والهيمنة الاسرائيلية على المدينة المقدسة الى ابد الآبدين...!

 

واستتباعا...ووفق جملة من التقارير الموثقة فقد شاركت وتشارك أجهزة رسمية سياسية وبرلمانية ووزارية وأمنية إسرائيلية، سواء بصورة مباشرة وصريحة أو بصورة غير مباشرة، في دعم المخططات والإجراءات والممارسات العدواني

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21 août 2007 2 21 /08 /août /2007 20:07

L'image “http://www.casafree.com/modules/xcgal/albums/userpics/10016/normal_islam.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.


Des prêtres catholiques se forment à l'islam "pour faire la part des choses entre ce qui est colporté et la réalité"
 


 
Dans mon quartier, l'église est vide et la mosquée est pleine ; cette réalité m'oblige à m'intéresser à l'islam." La franchise n'empêche pas la prudence et le prêtre qui dresse ce constat préfère ne pas être identifié.

Participant à la session de formation organisée récemment à Orsay (Essonne) par le service des relations avec l'islam (SRI) de la Conférence des évêques de France, il a, durant une semaine, découvert l'islam en France et dans le monde sous ses aspects historiques, spirituels, sociaux, culturels et religieux.

Sur le terrain ou au niveau institutionnel, les contacts du monde catholique avec l'islam sont fréquents mais demeurent formels ou marqués par la méconnaissance, la peur et les clichés.

Soucieux de prendre en compte cette réalité, les évêques, qui disposent par ailleurs d'un conseil pour "les relations interreligieuses et les nouveaux courants religieux", ont mis en place un groupe de travail pour réfléchir aux "types de dialogues possibles entre catholiques et musulmans". "Dans l'épiscopat, les rapports avec l'islam vont de la diabolisation à la naïveté", reconnaît un évêque, engagé dans la réflexion sur le sujet.

Aujourd'hui, près de la moitié des diocèses ont un délégué chargé des relations avec l'islam. "Mais l'offre de formation n'est pas suffisante", regrette Roger Michel, prêtre et formateur. "Pourtant, la demande existe. Cette année, nous avons accueilli plus de quarante personnes contre vingt-huit l'an dernier", indique Christophe Roucou, directeur du service des relations avec l'islam.

Soeur Annie, membre d'une communauté religieuse installée dans des HLM de la banlieue du Mans est venue à Orsay en quête d'une formation "plus poussée" pour "faire la part des choses entre ce qui est colporté sur l'islam et la réalité". "Jusque-là, les échanges avec mes voisins musulmans étaient terre à terre, dit-elle. Cette formation me permettra d'être plus sûre de moi pour discuter religion avec eux."

"On n'a appris l'islam ni à l'école ni au séminaire, témoigne aussi André Dhélin, prêtre dans le Nord. Je le découvre sur le terrain, mais je sais bien que l'islam est plus large que ce que je peux en voir dans ma paroisse !"

"Jusqu'à récemment, l'Eglise était plutôt axée sur l'accueil fraternel des immigrés. Aujourd'hui, il faut une formation pour approfondir le dialogue théologique", défend Max de Guibert, un prêtre nouvellement chargé du dialogue interreligieux dans son diocèse.

QUESTIONS CONCRÈTES

Plus inattendue, la présence d'un moine de l'abbaye de Cîteaux (Côte-d'Or) souligne la dimension spirituelle de l'islam. "Dieu saurait-il distinguer entre un musulman mystique et un chrétien mystique ?", lance frère Frédéric, engagé dans des échanges interreligieux, notamment avec une communauté de soufis installée près de son abbaye.

Mais, pour la plupart des participants, les questions sont plus concrètes. "Dans les paroisses, on voit arriver de plus en plus de couples mixtes ; des musulmans participent aux mariages religieux. Quelle image doit-on leur donner de l'Eglise ?", s'interroge l'un d'entre eux. Faute de "savoir faire", certains curés refusent de procéder à des mariages dont l'un des conjoints est musulman. "Côté musulman, on ne sait pas à quel type d'interlocuteurs s'adresser pour résoudre ces questions", se plaignent aussi les acteurs de terrain.

"Souvent, il faut baptiser les convertis en cachette car la pression sociale de leur communauté est trop forte", rapporte un prêtre. "Ce que les gens entendent de l'islam ne les incite pas à voir les choses d'un oeil positif et je suis frappé par le désarroi des familles (de culture catholique) qui voient leurs jeunes se tourner vers l'islam. Elles craignent qu'ils ne finissent terroristes", raconte un autre.

Le prosélytisme réel ou supposé de certains groupes musulmans inquiète aussi. "Même dans les écoles catholiques (où les élèves de confession musulmane sont parfois majoritaires), des familles demandent la suppression de la viande de porc", s'indigne une participante.

Tous demeurent néanmoins convaincus de "l'enrichissement mutuel" que procure le dialogue entre les deux religions. Un avis qui ne fait pas l'unanimité dans l'Eglise. "Le dialogue interreligieux tel qu'il se pratique est une comédie car on n'y parle pas des points de doctrine qui nous divisent ; les musulmans ne montrent qu'un aspect des choses et ne font que la moitié du chemin", indiquait récemment au Monde le prêtre responsable des relations avec l'islam pour le diocèse de Paris, François Jourdan.

Stéphanie Le Bars

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La plupart des "experts sociaux" se sont trompés, y compris ceux de la CIA
Le réveil de l’islam est lié à la modernisation


Le réveil de l’islam est lié la modernisation, telle est la thèse surprenante des sociologues américains Rodney Stark et Roger Finke. Certes cette thèse n’est qu’un aspect mineur de leur ouvrage magistral Acts of faith [1], mais elle nous a paru suffisamment importante et surtout suffisamment éclairante pour que nous la mettions en exergue.
Les visiteurs de ce site connaissent bien le premier de ces auteurs [2]
Thèse surprenante, parce que l’on considère couramment que le « revival » islamique s’oppose à la modernité et qu’il est donc réactionnaire, voire régressif. Cette vision des choses, totalement erronée pour nos auteurs, proviendrait de notre croyance dans la sécularisation de la société, croyance qui remonterait au 18e siècle, « Siècle des Lumières », et qui ne reposerait, en fait, sur rien de tangible. Evidemment, faire du réveil islamique un produit de la modernisation change complètement la vision que l’on peut en avoir.
On n’est pas très éloigné du point de vue soutenu par Patrick Haenni [3]
En 1982, Mary Douglas , sociologue bien connue, remarquait que les experts en sciences sociales n’avaient pas prévu la « résurgence de l’islam « et demandait : pourquoi en était-il ainsi ? Ces experts, y compris ceux de la CIA depuis le début ont échoué à anticiper l’énorme vitalité religieuse de l’islam à cause de leur foi dans la sécularisation. Se basant sur le manque apparent de piété des citoyens des nations islamiques ayant reçu une éducation occidentale et anticipant la marche rapide de la modernisation, les experts en déduisaient que la religion ne serait plus un problème et croyaient dur comme fer que l’aiguille de l’horloge ne tournerait pas à l’envers. (248)
Les mêmes préjugés continuent à empêcher de comprendre le réveil islamique actuel – ceci alors que les « fondamentalistes » musulmans peuvent causer des troubles politiques, ils ne poseraient aucun problème basique parce qu’ils sont de simples réactions malheureuses contre la modernité venznt des parties les plus ignorantes et les plus retardées de la population de nations pas très modernisées. Tout ceci est une idiotie.
Certes, les membres de l’élite les plus occidentalisés des sociétés islamiques peuvent avoir été les plus proches de la sécularisation, mais à côté d’eux le soit disant fondamentalisme islamique a tiré ses leaders et une grande partie de son soutien des membres les plus éduqués et les plus privilégiés et ce n’est donc pas un mouvement réactionnaire des « masses » (248).
Les numéros entre parenthèse de ces notes de lectures renvoient à la pagination du livre.

[1] Rodney Stark et Roger Finke,Acts of faith, Explaining the human side of religion, University of California Press, 2000

[2] cf. Le christianisme à l’origine du capitalisme, dans la rubrique Christianisme

[3] cf. L’islam de marché est en marche, dans cette même rubrique

                                                                                    *

Le réveil de l’islam est lié à la modernisation


Le réveil de l’islam est lié la modernisation, telle est la thèse surprenante des sociologues américains Rodney Stark et Roger Finke. Certes cette thèse n’est qu’un aspect mineur de leur ouvrage magistral Acts of faith [1], mais elle nous a paru suffisamment importante et surtout suffisamment éclairante pour que nous la mettions en exergue.
Les visiteurs de ce site connaissent bien le premier de ces auteurs [2]
Thèse surprenante, parce que l’on considère couramment que le « revival » islamique s’oppose à la modernité et qu’il est donc réactionnaire, voire régressif. Cette vision des choses, totalement erronée pour nos auteurs, proviendrait de notre croyance dans la sécularisation de la société, croyance qui remonterait au 18e siècle, « Siècle des Lumières », et qui ne reposerait, en fait, sur rien de tangible. Evidemment, faire du réveil islamique un produit de la modernisation change complètement la vision que l’on peut en avoir.
On n’est pas très éloigné du point de vue soutenu par Patrick Haenni [3]
L’islam contemporain tire sa force de deux facteurs importants :
1) l’islam sert couramment comme base institutionnelle de nationalisme et d’opposition au colonialisme – aux plans politique, culturel et économique.
Comme David Martin l’a expliqué : « La plupart des sociétés islamiques ont subi des conditions semblables à celles de l’Irlande et de la Pologne, étant assujetties à un contrôle et à une influence étrangères. Ceux qui répandent les versions des Lumières non seulement n’ont aucune base originelle dans l’histoire interne des sociétés islamiques mais ils propagent une idéologie dont la base originelle fait partie de l’histoire de l’Europe chrétienne et colonialiste.
La religion crée une relation entre les gens et établit un lien avec un passé triomphaliste, tandis que la sécularisation est venue avec la dépendance, la faiblesse et l’infiltration étrangère. Aussi l’intelligentsia, partie prenante au mouvement contre le colonialisme, était sensible à des définitions fortes de leurs taditions originelles qui mettaient l‘accent sur la pureté et l’intégrité islamiques. Ils avaient l’intention de se moderniser selon leur propre voie et la seule voie suffisamment enracinée dans leur histoire multi séculaire était islamique [4]
2) En plus de servir les nations islamiques exactement de la même façon que la piété catholique a servi la Pologne, le Québec et l’Irlande, l’islam a ajouté l’avantage de n’être pas monolithique.
Assurément, les croyances non islamiques sont hors la loi dans beaucoup de société islamiques, et parfois une branche de l’islam en persécute une autre. En général, cependant, des conditions d’un marché relativement libre prévalent en islam, laissant libre cours à la compétition de groupes islamiques concurrents - un niveau de compétition qui est tout à fait suffisant pour générer un haut niveau d’engagement religieux [5].
Ici la comparaison doit se faire avec les firmes chrétiennes dans l’économie religieuse américaine. Alors qu’il y a un grand nombre de groupes religieux non- chrétiens aux Etats-Unis, en termes d’inscription ils sont insignifiant et ne pas en tenir compte ne ferait pas de différence dans l’appréciation des hauts niveaux de religiosité en Amérique.
La même chose s’applique à l’islam dans le sens que nous ne devons pas chercher la diversité d’abord en termes de fois non musulmanes, mais à l’intérieur des frontières de l’islam lui même . Et à l’intérieur de l’islam, l’état normal des affaires est le pluralisme.
Etant donné les liens serrés non habituels entre l’église et l’Etat qui ont caractérisé les sociétés islamiques pour la plupart de leurs historiens, la pluralisme islamique a été « une réalité sociologique longtemps cachée par un pouvoir autoritaire qui ne pouvait pas s’accorder à lui sans menacer sa propre survie » [6]. Durant les siècle passé ou à peu près, le pluralisme islamique s’est manifesté ouvertement dans beaucoup de sociétés et a généré le même degré de mobilisation de masse que celui produit par le pluralisme [religieux] aux Etats-Unis.
Finalement, les recherches montrent que plus l’environnement religieux est non régulé et concurrentiel, plus nombre sont les musulmans prêts à entreprendre leur pèlerinage à La Mecque (249)
Les numéros entre parenthèse de ces notes de lectures renvoient à la pagination du livre.

[1] Rodney Stark et Roger Finke,Acts of faith, Explaining the human side of religion, University of California Press, 2000

[2] cf. Le christianisme à l’origine du capitalisme, dans la rubrique Christianisme

[3] cf. L’islam de marché est en marche, dans cette même rubrique

[4] David martin, 1991, "The Seculairisation issue : Prospect and Retrospect". British Journal of Sociology 42, p. 472

[5] C’est la thèse - remarquable - des auteurs que la concurrence sur le « marché » des religions améliore, comme sur tout autre marché, la qualité des produits et des services

[6] Niandou-Souley, Adoulaye, and Gado Alzouma. 19996."Islamic Renewal in Niger :From Monolith to Plurality". Social Compass 43, p. 255

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La plupart des "experts sociaux" se sont trompés, y compris ceux de la CIA
Le réveil de l’islam est lié à la modernisation


Le réveil de l’islam est lié la modernisation, telle est la thèse surprenante des sociologues américains Rodney Stark et Roger Finke. Certes cette thèse n’est qu’un aspect mineur de leur ouvrage magistral Acts of faith [1], mais elle nous a paru suffisamment importante et surtout suffisamment éclairante pour que nous la mettions en exergue.
Les visiteurs de ce site connaissent bien le premier de ces auteurs [2]
Thèse surprenante, parce que l’on considère couramment que le « revival » islamique s’oppose à la modernité et qu’il est donc réactionnaire, voire régressif. Cette vision des choses, totalement erronée pour nos auteurs, proviendrait de notre croyance dans la sécularisation de la société, croyance qui remonterait au 18e siècle, « Siècle des Lumières », et qui ne reposerait, en fait, sur rien de tangible. Evidemment, faire du réveil islamique un produit de la modernisation change complètement la vision que l’on peut en avoir.
On n’est pas très éloigné du point de vue soutenu par Patrick Haenni [3]
En contradiction flagrante avec la doctrine de la sécularisation, il semble y avoir une compatibilité profonde entre la foi islamique et la modernisation – plusieurs études provenant de diverses parties du monde suggèrent que l’engagement musulman s’accroît avec la modernisation.
Etudiant les musulmans de Java, Joseph Tamney [4] a trouvé que l’engagement religieux y était positivement corrélé avec l’éducation et des situations de prestige. C’est-à-dire : il y avait plus de chances pour que des gens qui ont été au collège ou occupé des positions de haut standing prient cinqa fois par jour, donne des aumônes, jeunbent en accord avec la pratique islamique orthodoxe que des musulmans de peu d’éductaiuon ou occupant des emplois de peu de prestige. Tamney a aussi trouvé que la pratique musulmane augmentait avec la modernisation. Dans son livre suivant [5] , Tamney a analysé la « résilience » de la religion : comment elle a été capable de s’adapter aux défis de la modernité. (75)
Une étude du mouvement « fondamentaliste » au Pakistan montre que les leaders sont hautement éduqués (tous ayant des diplômes supérieurs) et que les supporters du mouvement sont tirés pour la plupart de la nouvelle classe moyenne [6] . Cela est confirmé par des données concernant les étudiants turcs. Depuis 1978, il y a eu un accroissement remarquable dans le pourcentage des étudiants de l’Université d’Ankara tenants d’une foi islamique orthodoxe, et en 1991, l’écrasante majorité des étudiants se situaient dans cette mouvance. En 1978, 36 % des « étudiants exprimaient la ferme croyance que « il y a un Ciel et un Enfer », tandis qu’en 1991, les trois quarts partageaient cette vision des choses. Même observation chez Kayan Mutlu [7]. Ces étudiants seront les futurs leaders politiques et intellectuels de la nation, y compris les ingénieurs et scientifiques. De plus, la Turquie par la plupart des indices est la plus modernisée des nations islamiques et, depuis les années 1920, a expérimenté des décennies d’irréligion séculière officielle et semi officielle [...]. De la même façon, il y a eu des changements brutaux en faveur de la piété islamique parmi les étudiants au Nigéria, en France et au Sénégal, remplissant la place laissée vacante par le marxisme.
Bien sûr, ces données sur l’islam sont fragmentaires. Mais aucun observateur informé n’a besoin de telles données pour détecter la formidable vitalité de l’islam contemporain et pour se rendre compte qu’il est en relatioin directe avec la modernisation. (75)
Les numéros entre parenthèse de ces notes de lectures renvoient à la pagination du livre.

[1] Rodney Stark et Roger Finke,Acts of faith, Explaining the human side of religion, University of California Press, 2000

[2] cf. Le christianisme à l’origine du capitalisme, dans la rubrique Christianisme

[3] cf. L’islam de marché est en marche, dans cette même rubrique

[4] Tamney, Joseph B. 1979. "Rstablished Religiosity in Modern Society : Islam in Indonesia." Sociologivcal Analysys, 40

[5] Tamney 1992, The Resilience of Christianity in the Modern World, Albany : State University of New York Press

[6] Ahmad Munmtaz. 1991. Islamic Fundamentalism in South Asia : The Jamaat-i-Islamiu and the Tablighi Jamaat of South Asia." in Fundamentalisms observed, edited by Martin E. Marty ad R. Scott Appleby. Chicago : University of Chicago Press

[7] Mutlu Kayan. 1996. "Examining Religious Beliefs among University Students in Ankara", British Journal of Soc iology, 47

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Al-Hallâj, le « Christ » musulman, a ramené Louis Massignon à la foi chrétienne
A cette époque, le pape dénonçait le "vice capital du libéralisme"


L’édition des lettres de Louis Massignon au père Anastase de Bagdad, écrites pour l’essentiel en 1909, ressuscite comme miraculeusement al-Hallâj, l’étrange et sans doute le plus grand mystique musulman, « mort dans la religion de la croix » le 25 mars 922, qui était le jour de l’Annonciation.
En même temps est éclairée d’une sombre lumière la haute figure de Massignon, restée en grande partie énigmatique. Le grand orientaliste a oeuvré pour le rapprochement des cultures chrétienne et musulmane. Marié après une jeunesse sexuellement aventureuse, il désirera de toute ses forces devenir prêtre, demandant une audience privée à Pie XII pour plaider sa cause.
Au grand dam du Pape, il obtient finalement à l’âge de 67 ans, son ordination de l’Eglise melchite, le 28 janvier 1950, à Sainte-Marie-de-la-Paix, au Caire, ce qui convient à son ardent désir de prier en arabe, mais l’ordination doit rester secrète et il lui est interdit de dire la messe en public.
Hanté par al-Hallâj qui le ramène dans la foi du Christ, Louis Massignon considère que le libre examen n’est que la luxure de l’esprit. C’était une époque où le pape Léon XIII, pape dénonçait le « vice capital du libéralisme », enseignant que la liberté accordée à tous n’était pas désirable par elle-même « puisqu’il répugne à la raison que le faux et le vrai aient les mêmes droits ».
Quand il écrit ces lettres au père Anastase, Louis Massignon est âgé de 26 ans. Déjà il passe pour un prodige d’érudition. Ne parle-t-il pas l’arabe, le turc, le persan et un peu de chaldéen ? Après avoir terminé sa mission archéologique, à al-Okhaïdir, il a reçu la « visite de l’Etranger » sur le bateau qui le ramène à Bagdad. Et c’est le père Anastase, un autre érudit en littérature arabe, qui l’entend en confession.
Louis avait cessé toute pratique sacramentelle depuis cinq ans. Entre 1906 et 1908, son amant égyptien l’avait initié à l’amour du même sexe. Il croit encore que Hallâj al-assâr (le « cardeur » des consciences) avairt une doctrine christianisante, et décide de consacrer sa thèse à ce personnage, car il veut mettre en lumière sa doctrine de la divinité du Christ, si imprévue dans l’islam – née pour lui, du besoin d’un guide impeccable, possédant la « plénitude de l’Esprit » - pour ne pas errer dans les voies mystiques : doctrine si curieusement récompense par une mort ignominieuse en croix, qu’il paraît nettement avoir désirée. » Certes, il finira par reconnaîttre que al-Hallâj est bien mort fidèle au Coran, lais il n’en reste pas moins plausible que c’est le mystique musulman qui l’a ramené dans la foi du Christ.
Louis Massignon Autour d’une conversion Lettres de Louis Massignon et de ses parents au père Anastase de Bagdad Textes choisis et annotés par Daniel Massignon, Préface de Maurice Bormans , Cerf, 113 p., 18 €
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"Le libre examen n’est que la luxure de l’esprit"
Al-Hallâj, le « Christ » musulman, a ramené Louis Massignon à la foi chrétienne
A cette époque, le pape dénonçait le "vice capital du libéralisme"


L’édition des lettres de Louis Massignon au père Anastase de Bagdad, écrites pour l’essentiel en 1909, ressuscite comme miraculeusement al-Hallâj, l’étrange et sans doute le plus grand mystique musulman, « mort dans la religion de la croix » le 25 mars 922, qui était le jour de l’Annonciation.
En même temps est éclairée d’une sombre lumière la haute figure de Massignon, restée en grande partie énigmatique. Le grand orientaliste a oeuvré pour le rapprochement des cultures chrétienne et musulmane. Marié après une jeunesse sexuellement aventureuse, il désirera de toute ses forces devenir prêtre, demandant une audience privée à Pie XII pour plaider sa cause.
Au grand dam du Pape, il obtient finalement à l’âge de 67 ans, son ordination de l’Eglise melchite, le 28 janvier 1950, à Sainte-Marie-de-la-Paix, au Caire, ce qui convient à son ardent désir de prier en arabe, mais l’ordination doit rester secrète et il lui est interdit de dire la messe en public.
Hanté par al-Hallâj qui le ramène dans la foi du Christ, Louis Massignon considère que le libre examen n’est que la luxure de l’esprit. C’était une époque où le pape Léon XIII, pape dénonçait le « vice capital du libéralisme », enseignant que la liberté accordée à tous n’était pas désirable par elle-même « puisqu’il répugne à la raison que le faux et le vrai aient les mêmes droits ».
La conversion de Massignon n’est certes pas une partie de plaisir. Lui qui se persuade que, seul, « le bien produit le bien », le mal continue en lui son chemin. « J’ai vraiment des jours amers, complètement seul dans la nuit, écrit-il à son confesseur, où le mal continue à m’être odieux mais m’attire bassement, tandis que le bien semble s’anéantir et m’échapper. Les heures de dévouement plénier, où je connaissais au moins la dernière joie, celle de se sacrifier et de s’offrir tout entier à Dieu, ces heures sont loin. Mon don n’est pas agréé, et Il me demande chaque jour un peu de moi-même, sans jamais me laisser espérer qu’un jour prochain mon sacrifice sera consommé. Allah !le difficile n’est pas de s’offrir, mais de se donner petit à petit, quand Il veut et seulement quand Il l’exige. C’est une souffrance qui renaît à chaque instant . Je sais bien que je devrais y trouver ma joie, mais je tombe si souvent, et trébuche de tristesse. »
Beaucoup de ces lettres sont de la même encre, à la fois noire et limpide, trahissant la violence d’une intelligence contrariée. « J’espère [...] être redevenu plus simple. La simplicité est une chose exquise, quand on la possède sans s’en douter, ce qui est rare ». Ou encore : « J’arrive mal à me maintenir en ce juste milieu où les humiliations conduisent à [cette vertu la plus difficile à acquérir] l’humilité. »
Par chance, la mère du jeune homme veille au grain. Chaque jour, elle prie pour remercier Dieu de la « grâce de la conversion de Louis », et surtout pour qu’il lui envoie « la compagne de sa vie, chrétienne et affectueuse » [...]. Cette prière finira par être exaucée puisque Louis convolera en « justes noces » cinq ans plus tard.
Louis Massignon Autour d’une conversion Lettres de Louis Massignon et de ses parents au père Anastase de Bagdad Textes choisis et annotés par Daniel Massignon, Préface de Maurice Bormans , Cerf, 113 p., 18 €
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"Le libre examen n’est que la luxure de l’esprit"
Al-Hallâj, le « Christ » musulman, a ramené Louis Massignon à la foi chrétienne
A cette époque, le pape dénonçait le "vice capital du libéralisme"


L’édition des lettres de Louis Massignon au père Anastase de Bagdad, écrites pour l’essentiel en 1909, ressuscite comme miraculeusement al-Hallâj, l’étrange et sans doute le plus grand mystique musulman, « mort dans la religion de la croix » le 25 mars 922, qui était le jour de l’Annonciation.
En même temps est éclairée d’une sombre lumière la haute figure de Massignon, restée en grande partie énigmatique. Le grand orientaliste a oeuvré pour le rapprochement des cultures chrétienne et musulmane. Marié après une jeunesse sexuellement aventureuse, il désirera de toute ses forces devenir prêtre, demandant une audience privée à Pie XII pour plaider sa cause.
Au grand dam du Pape, il obtient finalement à l’âge de 67 ans, son ordination de l’Eglise melchite, le 28 janvier 1950, à Sainte-Marie-de-la-Paix, au Caire, ce qui convient à son ardent désir de prier en arabe, mais l’ordination doit rester secrète et il lui est interdit de dire la messe en public.
Hanté par al-Hallâj qui le ramène dans la foi du Christ, Louis Massignon considère que le libre examen n’est que la luxure de l’esprit. C’était une époque où le pape Léon XIII, pape dénonçait le « vice capital du libéralisme », enseignant que la liberté accordée à tous n’était pas désirable par elle-même « puisqu’il répugne à la raison que le faux et le vrai aient les mêmes droits ».
Mais voici que le doctrinaire s’exprime avec l’ardeur du néophyte, mettant sur le même plan la luxure et le libre examen – ce qui fera hurler la plupart de nos contemporains : »Je m’effrayais d’une suspension de la grâce, d’une sorte de privation totale – où ce n’était plus seulement la luxure qui étreignait mes membres, mais le doute qui maîtrisait sans lutte toutes mes idées. » Genèse ces heures troubles où « l’argument antichrétien s’affirme seul devant l’âme avec la netteté, l’évidence d’une certitude », c’est le moment pour la conscience chrétienne « de réagir contre cette « prétendue vérité » qui l’envahit – comme le corps du chrétien doit réagir contre la « prétendue paix » que lui offre la tentation de la luxure. Le libre examen n’est que la luxure de l’esprit. » [sic] Dans la même lettre, datée du 22 octobre 1909, il insiste : « Mes amis, qui n’ont pas la foi, ont toujours ce préjugé pélagien que toute évidence perçue par l’esprit est une vérité, et que l’amas des évidences contradictoires ne peut fournir aucun critérium pour séparer la vérité de l’erreur. Tous les hommes sincères, selon eux, sont dans le vrai n C’est là le sophisme contre lequel je me bats, en leur rappelant que cette thèse soutient pour l’esprit un droit à la luxure qu’ils rougiraient d’accorder à leur corps. Mais je ne me dissimule pas que le vent est actuellement à ces idées, la Déclaration des principes de 1789, idées d’anarchie, d’égalitarisme et de sophistique ». Chrétiens d’aujourd’hui, nbe souriez pas trop vite ! Vingt et un ans seulement avant que ces lignes ne fussent écrites, Léon XIII, pape, avait dénoncé dans Libertas praestissimum, le « vice capital du libéralisme », enseignant que la liberté accordée à tous n’était pas désirable par elle-même « puisqu’il répugne à la raison que le faux et le vrai aient les mêmes droits ».
Louis Massignon Autour d’une conversion Lettres de Louis Massignon et de ses parents au père Anastase de Bagdad Textes choisis et annotés par Daniel Massignon, Préface de Maurice Bormans , Cerf, 113 p., 18 €


"Le libre examen n’est que la luxure de l’esprit"
Al-Hallâj, le « Christ » musulman, a ramené Louis Massignon à la foi chrétienne
A cette époque, le pape dénonçait le "vice capital du libéralisme"


L’édition des lettres de Louis Massignon au père Anastase de Bagdad, écrites pour l’essentiel en 1909, ressuscite comme miraculeusement al-Hallâj, l’étrange et sans doute le plus grand mystique musulman, « mort dans la religion de la croix » le 25 mars 922, qui était le jour de l’Annonciation.
En même temps est éclairée d’une sombre lumière la haute figure de Massignon, restée en grande partie énigmatique. Le grand orientaliste a oeuvré pour le rapprochement des cultures chrétienne et musulmane. Marié après une jeunesse sexuellement aventureuse, il désirera de toute ses forces devenir prêtre, demandant une audience privée à Pie XII pour plaider sa cause.
Au grand dam du Pape, il obtient finalement à l’âge de 67 ans, son ordination de l’Eglise melchite, le 28 janvier 1950, à Sainte-Marie-de-la-Paix, au Caire, ce qui convient à son ardent désir de prier en arabe, mais l’ordination doit rester secrète et il lui est interdit de dire la messe en public.
Hanté par al-Hallâj qui le ramène dans la foi du Christ, Louis Massignon considère que le libre examen n’est que la luxure de l’esprit. C’était une époque où le pape Léon XIII, pape dénonçait le « vice capital du libéralisme », enseignant que la liberté accordée à tous n’était pas désirable par elle-même « puisqu’il répugne à la raison que le faux et le vrai aient les mêmes droits ».
Plus sans doute que ne voudrait le reconnaître l’éditeur de ces lettres (à qui on reprochera aussi les références erronées de la note 1 de la page 76), al-Hallâj hante Massignon. En plaçant le Calvaire au « centre de l’histoire du monde », avec, au passage, des remarques inattendues et très fines sur celui de Tronoën, Louis son « ardent désir » de mourir « non comme il y a un an, pour fuir al douleur d’une honte trop méritée ». Ce qui étreint maintenant le converti, « c’est vraiment le désir de la douleur dernière, qui m’arrachera à jamais au corps souillé que je traîne. »
Ce texte est proche des propres mots du Hallâj « Ma mort, c’est de [sur]vivre, et ma vie c’est de mourir. Je sens que l’abolition de mon être est le plus noble don à me faire, et ma survie tel que je suis le pire des torts. Ma vie a dégoûté mon âme parmi ces ruines croulantes. »
Les mots ultimes du martyre musulman méritaient eux-mêmes d’être cités : « Or, ceux-là qui sont tes serviteurs se sont réunis pour me tuer par zèle pour Ton culte et par désir de se rapprocher de Toi. Pardonne-leur, car si Tu leur avais dévoilé ce que Tu m’as dévoilé, ils n’eussent pas agi comme ils ont agi.’ » Comment Massignon aurait pu ne pas les rapprocher des dernières paroles du Christ ?
Louis Massignon Autour d’une conversion Lettres de Louis Massignon et de ses parents au père Anastase de Bagdad Textes choisis et annotés par Daniel Massignon, Préface de Maurice Bormans , Cerf, 113 p., 18 €



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19 août 2007 7 19 /08 /août /2007 21:11

Avec toutes nos excuses à notre ami d'avoir publié son oeuvre dans notre numéro précédent amputé de sa troisiéme partie,et un nouvel article de notre trés cher ami.Nos excuses aussi à nos amis lecteurs...


http://serveur1.archive-host.com/membres/up/1895607063/still-life-pitcher.jpeg

 

الخلاص الفردي ومشاريع العودة... أين الخلل ؟  [1/3]

]

 

[الجزء الأول]

 

د. خــالد الطــراولي

ktraouli@yahoo.fr

 

كل صغير سوف يكبر وكل مهاجر سوف يرجع، وكل غائب سوف سيعود، ألا ترى الشمس وهي تغادرنا ليلا وفي الفجر نلاقيها من جديد... وقد قيل لأعرابية أي أبنائك أحب إليك؟ قالت المريض حتى يشفى والصغير حتى يكبر، والغائب حتى يعود... ولقد مثلت الغيبة أو الغياب محطة هامة للهجرة في حياة أفراد وفرق وشعوب وحتى حضارات... وغلبت على مشاريع الهجرة والغيبة الإكراه والتشريد، ودخلت مواطن الحسابات والمواجهات والمقاومة واستبعاد الخصم عن مواطن الفعل المباشر والتخلص منه، فكانت غيبة أهل الكهف وهجرتهم ملاذا من الاستبداد الديني، وكانت غيبة المهدي لدى الشيعة ملاذا من الاستبداد السياسي.

لقد مثلت الهجرة ملاذا وإطارا لتواصل وجود فكرة ووجود حامليها، ولقد كان للمكان الآمن التي يجده أصحابها دفعا لعدم الموت وحتى للإبداع والتفوق، فكانت هجرة الرسول الكريم صلى الله عليه وسلم حالة فريدة ولا شك، ولكنها تندرج عبر طابعها الإنساني في هذه الإرادة على البقاء وعلى الحياة وعدم قبول الأمر الواقع وقوفا وتواصلا وإبداعا ونجاحا.

النمـــوذج التونسي ورحلــة العـذاب

وفي عصرنا هذا تواصلت محن المَهاجر بالنسبة لعديد الأقوام بعد أن لفظتهم مواطنهم ظلما وعدوانا، وكانت تونس ولا تزال إحدى هذه البقاع الصغيرة التي غادرها في ليلة عابسة قمطريرة مجموعة من الشباب بعد تدافع سياسي رهيب، لم يترك لهم من خيار سوى القضبان أو الحدود، فغادرت البلاد ونسيم الأوطان بمرارة ومغلوب على أمرها، دفعات متتالية من خيرة الشباب، مختفية عن صولة الجلاد، وعبرت الصحاري والوديان، حاملة معها أحزانها ومشروعها،  حتى أرسى بها ترحالها في أكثر من 50 بلد لم تطأ بعض أرضه قدم تونسية من قبل...

الحالة التونسية ليست فريدة عن مثيلاتها العربية، ولكنها كانت أكثر إيلاما وعنفا وعددا، وحملت سناريوات حزينة لهذه السفرة الطويلة نحو المجهول، هربا بفكرة ومشروع، قبل الهروب بالأجساد!

عقدين من الزمن البعيد أو ما يقاربهما تتالت بسلبها وإيجابها، بأفراحها المقتضبة وأحزانها، بعيدا عن الأهل، بعيدا عن العشيرة، بعيدا عن زقاق المدينة ورفاق الدراسة وأتراب الحي، بعيدا عن الوطن... تداخلت خلالها أبعاد وتطورات، دخل الأبناء على الخط وحتى الأحفاد وبقيت السفينة رغم ثقل حملها تواصل طريقها في بحر الظلمات، جاء الاستقرار يترنح مستمدا وجوده من طول الرحلة وتقدم الأعمار وتوسع الأسر، وابتعد نسيم حي البلفيدير وصياح باعة سوق الحلفاوين والمدينة العتيقة... وبعدت القيروان بمقروضها الجميل، الطيب عرضا وذوقا..، وخرجت سوسة والمهدية والمنستير بأسوارهم العالية ورباطاتهم رويدا رويدا من ذاكرة تذوب...، و أخذت نابل والحمامات أشجارها وقوارصها بعيدا عن مد اليد والعين..، ورست قوارب قرقنة وجرجيس بعيدا عن مرمى الذاكرة وهي تحاول استيعادها من جديد..، وبقيت جربة الجميلة في المخيلة تبحث عن "عطار" يذكرنا بها ونحن نعبر أسواق بارباس في باريس، وظلت صفاقس وقابس وقفصة تدافع بقوة الحديد والفسفاط والكبريت المنبعث من أرجائه عن تاريخ عتيد ووجود في الذاكرة يضمحل...

تلك تونس الجميلة التي حملها الجميع معه وهو يراها بعد حين من الزمن تضمر ولكنها ظلت صامدة تحاول البقاء والثبات رغم طول الرحلة وعناء السفر..، عقدين من الزمن يمران ويبقى الحنين نحو الوطن قائما صلبا لا تضاهيه غير صلابة الإسمنت، إرادة للبقاء وأمل في العودة راسخ رسوخ الجبال... ومرت الأيام.... وبدأ دافع العودة وحنين الوطن يتجدد من حين لآخر عند البعض... وبدأت رحلة أخرى مع الضمير حينا، ومع الواقع حينا آخر تحاول طرح سؤال لم يغب عن الذاكرة ولكنه ظل مختفيا حياء أو موضوعية أو كلاهما... متى نعود ولماذا لا نعود؟؟؟

النمــوذج التونسي وقــرار العـودة

وبدأت قوافل العودة تطل بأنفها محتشمة في البداية، ممثلة في بعض الأفراد  منذ أوائل هذه الألفية عبر المعالجات الشخصية التي فتحت لها القنصليات أبوابها شراعا لتطبيق ماصطلح عليه بتصحيح الوضعيات، لتتسارع خطاها منذ ردهة من الزمن، وكانت هذه الصيفية مثالا حيا لتوسع هذه الظاهرة حيث طالت بعض الوجوه المعروفة على الساحة الإسلامية والمنتمية إلى حركة النهضة. وإذا كان التوجس والاعتراض والرفض هو الموقف الغالب من هذا المسعى، إلا أن تغيرا في المواقف قد بدأ يلوح عند بعض القيادات والتي يبدو أنها لم تعد ترى داعيا لهذا التحفظ بل سارعت إلى مباركته ولا ترى مانعا من هذا الخلاص، وهذا ما يستبان من حديث الدكتور النجار في مقاله الأخير في قوله : " وأخيرا، فها هي بعض من أشعّة نور بدأت تبدّد الظلام: .. وعدد من المهجّرين يعودون إلى أرض الوطن، وقد علمنا أنّ أكثرهم قد تجاوزوا الحدود بكرامة محفوظة، وإن يكن بعض من رفاقهم لم يُمكّنوا بعد من جوازات سفرهم وقد قدّموا مطالبهم منذ مدد طويلة... " [1]

 وقفة تأمل ونقطة نظام تفرض نفسها على هذه المنهجية الجديدة في التعامل مع ملف اللاجئين والمشردين. لقد ذكرت سابقا ومنذ مبادرة المصالحة المعروفة سنة 2003 أن من الأسباب التي دعتني لإطلاقها حينذاك هو تفشي ظاهرة الخلاص الفردي والحديث الذي طالها داخل الكهوف والدهاليز، فأردنا تعرية المستور خطأ حتى لا نبني في الظلام، وكان خوفي غلى ضمور المشروع الإصلاحي ذي المرجعية الإسلامية بضمور عدد حامليه وانسحابهم هو الدافع لتلك الوقفة، ولم أتخل منذ ذلك الحين عن التذكير بأهمية العنصر المهجري وتلازمه مع العنصر الداخلي، وأن خلاصه لا يكون إلا ضمن خطة جماعية تطال المساجين السياسيين وحالة البلد إجمالا...[2]

هـــوامش :

[1] د.عبد المجيد النجار "أما لهذه المأساة من نهـاية" نونس نيوز 04.08.2007

[2] انظر مثال ذلك خالد الطراولي "المصالحة الوطنية والنجاة الفردية خطان لا يلتقيان" رسالة اللقاء رقم 6  بتاريخ 15 أفريل 2006 موقع اللقاء الإصلاحي الديمقراطي www.liqaa.net

أوت 2007

ـ يتبـــع ـ

المصدر :  موقع اللقاء الإصلاحي الديمقراطي

 

 

                                                                                         *

 

 الخلاص الفردي ومشاريع العودة... أين الخلل ؟  [2/3]

 

[الجزء الثاني]

د. خــالد الطــراولي

ktraouli@yahoo.fr

 

لمـــاذا الخلاص الفردي ؟

لنحدد الفضاء الذي نتعامل فيه، ولبعض البقاع الرمادية التي يمكن أن تلوح في الأفق وتعكر صفو الحديث وتنحرف به في مستنقعات وفخاخ... ليس إطارنا عقديا ولا إيمانيا، وليس إطار مزايدات على الوطنية وتنابز بالتخوين واللاوطنية، ولكنه إطار اجتهادي خالص تحتمل ضفتاه الخطأ والصواب لكل دعاته وممارسيه، وقد زعمت دائما ولا أزال وبكل تواضع صواب حديثي اللاحق وخطأ التنظير والممارسة لمنهجية الخلاص الفردي والنجاة الشخصية. ولا يمكنني في هذا الإطار الخلافي حتى الاستنكار والتنديد، فلكل تبريراته واجتهاداته وخلوصه منفردا إلى حكومة ضميره، ولكني أسعى للتذكير والتحذير من تفشي ظاهرة الخلاص الفردي وإبراز خطورة ما يحدث من مباركات وصمت وقبول ضمني لها، على تواصل ونجاعة وحتى وجود المشروع السياسي الإصلاحي ذي المرجعية الإسلامية، والذي ينبني أساسا في هذه الحالات الاستثنائية على وفاق أقصى بين الداخل والخارج.

عند الحديث مع بعض الإخوة الذين عقدوا العزم على الرحيل، أو تسمع من هنا وهناك عن أصحاب هذه المواقف والتصورات، أو تقرأ لهم بعض النصوص، يتبين لك رغم زوايا التداخل والتشابك، وجود أربعة أصناف من اللاجئين العائدين :

 

الصنف الأول : هم جماعة طال عليهم الأمد وعظم الحنين والشوق لديهم للوطن والأهل، يرون أبناءهم تنمو قاماتهم وسيل من الشعر الأبيض يغزو الذقون والرؤوس وليس لهم باع في السياسة عن قرب، فقد طلقوها منذ سنين بعد أن وطئت أقدامهم ديار المهجر. ليس لهم كبير علاقة بالمشروع وكأنهم زُجَّ بهم زجا فيه فتركوه على الحدود، ولكنهم بقوا يحملون تبعات هذا الانتماء، وتركوا الشأن العام واعتنوا بالشأن الخاص، من أهل ومعيشة واسترزاق، فلما فُتحت الأبواب دفعوها بهدوء ومروا مرور الكرام!

الصنف الثاني : لم يكن دوما على وصال مع حركته، فهو مجمد أو مبعد أو مستقيل دون رسالة استقالة، يعيش العزلة السياسية ولا يرى له مكانا تحت الشمس، وليس الخلاص الفردي بالنسبة إليه إلا تغييرا للتراب الذي يقف عليه، فهو منسحب من المشروع التنظيمي وإن كان لا يزال يعيش ويحلم بالمشروع السياسي. فحالة الانسحاب والعدمية التي يعيشها في المهجر، لن تتغير، فالأولى أن يعيش على الهامش وهو على أرض الوطن وليس خارجه.

الصنف الثالث : فهو محبط يائس، بعضهم يعيش الانتماء التنظيمي والمشروع السياسي، وبعضهم يعيش المشروع فقط، ولكنه نتيجة خيبة عارمة وانسداد الآفاق وفشل مشروع الشباب الذي كان يحلم به وعجز المشروع الإصلاحي عن الوصول إلى مبتغاه، زيادة على طول رحلة الهجرة وحنين الأوطان ووعرة الطريق وتسابق سنين العمر، مع بعض النجاحات الاقتصادية من هنا وهناك، كل ذلك ساهم في إحداث النقلة الأخيرة والقرار النهائي بأن قطار العودة قد لاح وأن محطة النزول قد برزت، وأن الاعتراف بالفشل ونهاية المشروع قد تأكدت...

الصنف الرابع : وهو أصعبهم علي، فهم مجموعة لم يفقدوا الأمل في المشروع السياسي ولكن حسموا أمرهم في الانتماء التنظيمي وفي عدم فعالية وجدوى العمل المهجري، لكن حنينهم إلى العمل والنضال باق، غير أنهم يمنّون أنفسهم أن عودتهم إلى أرض الوطن ستمكنهم من العمل المباشر ولو في القليل القليل بداية من الأسرة والحيّ، يرون أن التاريخ هو عبارة عن مراحل تتجدد ولعلها تعاد، فالأولى العمل من جديد ولو في بساطة الجماعة الإسلامية الأولى، من وعظ وإرشاد محدد ومعين، والمراهنة على الزمن في التغيير الذاتي والنفسي ثم السياسي.

 

الحـالة العدميـة للمهجـر

هذه الأصناف الأربعة على اختلافها وتشابك أطرافها، ومع احترامنا لجميعها، تبرز حقيقة مكوّن أساسي يوحّدها ويميزها، وهو حالة العدمية والفراغ التي تجمعها وتعيشها، حيث كان هؤلاء ضحية فضاء تنظيمي وسياسي لم يكن في مستوى الاستجابة لتطلعاتهم وهمومهم ومشاكلهم، فعاشوا على الهامش ولم يكن خيارا، ولكنه غياب خطة توظيف واضحة وممنهجة لهذه الطاقات. ونحن مع ذلك لا ننكر صعوبة الواقع المهجري المحيط في الإمساك بكل أطراف هذا الإشكال.

إن المنطلق الأساسي للخلاص الفردي هو الحسم الذاتي في نهاية مرحلة جماعية وبداية أخرى ذاتية، هو اعتبار لحالة خاطئة يعيشها الفرد من إحباط وعدمية ويأس من المشروع، وعدم كبير ثقة في دوره ومكانه منه، وهو اعتراف بنهاية مشوار نضالي أتت عليه السنين، وأن المطلوب منه قد أداه وزيادة، ولا بد من تقاسم التضحيات مع أجيال أخرى، عليها أن تحمل المشعل وتواصل المسيرة...

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19 août 2007 7 19 /08 /août /2007 08:42


"These things happen in war"
is not a defense.
Murder is murder

.







Palestine: From Historical De-classing
To a Stand-by Regime 1
(Part One)
By Adel Samara

Analyzing class role and culture sheds significant light on the nature of the Palestinian struggle
on one hand, and clarifies why it ends to an impasse on the other. However, most writings on
Arab-Israeli conflict rarely deal with issues of class in general, structure and roles of Palestinian
social classes in particular.
This paper traces the class component in the Palestinian society and struggle without ignoring
other aspects. Its main emphasis is issues such as: Palestinian classes that supported the Oslo
Accords and those that did not, how does the Palestinian Authority rule in the Occupied
Palestinian Territories, why was the PA a stand-by regime, what is the class origin of Hamas,
why did Hamas succeed to replace the PLO organizations, why western capitalist regimes, Arab
rulers, United Nations and Israel did not respect the ‘democracy’ that they insist on, and finally,
who represents the Palestinians.
* * *
Introductory Approach
Writings on the Arab-Israeli conflict rarely deal with the issue of class in general and the
structure and roles of Palestinian social classes in particular. Many writers approach this conflict
from an ethnic-religious perspective that maintains their loyalty to the brutal colonialism of the
U.S., Britain and France, while ignoring the core of the issue: "the role and interests of ruling
capitalist classes in Western Europe and North America", i.e accumulation. Even writers whose
analysis is based on the role of the world capitalist system, including the Arabs among them, do
not tackle the class issue in Palestine itself because they are mainly driven by the national aspect
of the conflict. The Palestinian Resistance Movement (PRM) also concentrates on the
national/political dimensions while avoiding the class content of the struggle. From the
1 A paper presented to a conference on “The Economy and the Economics of Palestine: Past, Present and Future”
sponsored by SOAS Palestine Society at the University of London 27-28 January 2007.

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beginning this struggle was carried out by popular classes, albeit led by Effendis, petty bourgeois
and middle class figures.2 Few Palestinian intellectuals adopt the class analytical approach in
their writings. Even when Marxism was the “ideology” of the Palestinian left, these intellectuals
raised Marxist slogans, but were subjugated to bourgeois leadership in practice. This is why,
when the PLO leadership decided to sign the Oslo Accords that brought them back to the West
Bank and Gaza Strip (WBG), most of the leftist leaders and intellectuals failed to address the
class issue in general and to grasp the class content of those Accords. Today, many continue to
avoid this approach.
The aim of this paper is to trace the class component in Palestinian society and struggle without
ignoring other aspects. A reading from within the Palestinian struggle and with a deep analysis
cannot ignore its class component. If one were to write the people's history, and not only that of
the leaders, it is amply evident that while territorial, economic, class, cultural, and political
disintegration of Palestine affected all social classes in the first occupation in 1948 and the
second in 1967, those who were most deeply harmed, and at the same time exerted the most
resistance, were the popular classes. Even within the Palestinian society, which is immersed in a
deep national struggle, the class struggle persists. This is an issue which has been hidden. Since
1948 the upper classes in Palestine have been very tied to their own interests; these interests
were, in a way, opposed to the interests of the majority of the population. On the other hand, the
popular classes always fought for the national cause. This, in itself, is one form of class and
political exploitation, launched, albeit indirectly, by the bourgeoisie against the popular classes.
This may support a different theory on nationalism: that nationalism in each society, especially
those subjected to colonialism, whether in its traditional form or in new dependency modes, is
manifested in two contradictory commitments, and not only one, albeit hidden during national
liberation era,: the nationalism of the bourgeois class which is mainly compromise the national
cause and the nationalism of the popular classes which is for independence, development and
socialism. Other classes are always reluctant and divided between the two.
Class Conflict in the Final Era of the Ottoman Empire
Class struggle is not limited to ‘street fighting’ as it was in Paris Commune or in Lebanon’s civil
war in 1970s and 1980s. Internal class conflict in Palestine during Ottoman rule, was between
the upper social/political elite, ‘merchants’ and sheiks, and later between the educated of Ashraf
(aristocratic families) and their sons in the last years of Ottoman rule. Class struggle is always
present in class societies; it does not matter how it manifests itself. In colonies the dependent
classes fight for the trickle-down economic interests or political role. This struggle might also be
against the colonial power and for the interest of one class against another. Even today, how do
we understand and analyze the conflict between Fateh and Hamas? Is it beyond a conflict for
power within the same classes, though in a colony and under the false umbrella of a global
colonized democracy….so-called Palestinian elections.
The extraction of surplus by the tax collectors in Ottoman Palestine was the main factor
that contributed to the creation of a merchant class in rural areas. But the integration of Ottoman
Palestine into the World Order, and the concessions and privileges offered to the merchants,
strengthened their role at the cost of the sheiks. While the merchant class started in urban areas, it
2 There is a long, yet not solved, debate whether the middle class is an independent class, or even the pettybourgeois,
the weakest point in this class is that there is no such mode of production called the petty-bourgeois
mode of production.

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extended its direct contraband trade from the colonies, i.e. Palestine, to Europe. The restoration
of the central power by Sultan Abdul Hamid during the last three decades of the 19th century put
an end to the sheiks' rule (who were the good tools for the Iltizam era), and put the educated
young sons of the Ashraf and merchant families who took their place. (Samara 1991:73)
The dependent classes are not always free to choose their allies. The dominant class and
the nation are those who decide. That is why, when the merchants became most necessary for the
Ottomans, they, i.e. the Ottomans, backed them to replace sheiks. Relatively speaking, this
competition for the trickle-down gains is a class struggle, even if it is between 'dependents'.
Other classes in the society were marginalized and remained passive in political terms, but they
were the focus of class struggle among the upper classes, which means that a class attack, class
exploitation, was imposed upon them. "This new era enabled the merchants to accumulate large
amounts of money but they failed to invest in the industrial sector" (Loutsky, 1980). Why? It is
because this class, while accumulated money liquidity, failed to transfer it into capital. This class
failed to transfer itself into an independent class. The absence of independent policies and culture
will never breed an independent modernized economy. The monetary liquidity that this class
accumulated was not a result of a productive activity, but instead was through its relationship
with the colonial power. So long as this class was not motivated by an independence mentality,
productive investment on a national scale will never be in its political program. It might be right
to say that a class dependent on a trickle-down economy will breed a trickle-down politics, i.e.
Self-Rule not independence (as was the case later with the PLO).
The era of British colonialism in Palestine (1917-1945) was not different. The creation of
a foreign state in Palestine, a state designed to be a base performing a specific “function”, was
necessary for the British colonial empire, regardless whether it was Jewish or not. It should be
noted that, Jews were never able to settle in Palestine without being brought, protected, trained,
financed and armed by British colonizers. In that period, Palestinian peasants and workers
suffered from the settlers, that is why they started national resistance through strikes and
upheavals (known as Intifada throughout the ‘British Mandate’ in Palestine). At the same time
merchants, big land owners and effendis were looking for employment for their educated sons in
the Mandate government. The upper class factions were consumed by the idea that British
colonialism would find a ‘just solution’ for the conflict in Palestine. Committed to its colonial
project, i.e. the creation of a Jewish agent state in Palestine, the British colonizers were
extracting surplus from Palestinian peasants; they bankrupted the national economy in order to
build the infrastructure of the Jewish colonial settlements.
"In fact, the Palestinian economy (which was mainly agricultural) was heavily taxed, and
the extracted surplus was transformed to the Jewish capitalist economy" (Asad, 1975) (Hodgkin,
1986). However, big landowners, Palestinian and Lebanese, sold the Arab land to Jewish settlers.
The mercantile mentality of the Palestinian bourgeois class did not change during the
British mandate. Its economic activities continued on both the merchant and usury levels. Its
accumulated surplus was transferred to the British banks in Great Britain as liquid assets, leaving
the country without any significant productive investments despite the existence of several local
opportunities for profits making and accumulation of capital.
It was not until the years of World War II that the Palestinian Arab economy experienced
a dramatic commercialization of agriculture and a semi-industrial production base devoted to
satisfying the needs of British colonial troops. This development was due to the desperate need
of the British colonial military forces in the Middle East for a readily available food supply to
meet the shortages that resulted from the Axis' sea blockade of the allied navies in the
Mediterranean Sea.

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Therefore, while the Jewish settlers were strengthening the productive base for their
capitalist economy, the Palestinian bourgeois class was transferring the surplus of their country's
traditional economy abroad. "Figures on Arab deposits in October 1945 show that they rose from
a total of 532,515 Sterling Pounds at the end of 1941 to just 7 million by the end of October
1945. (The magnitude of such a sum can be gauged by the fact that this 7 million Sterling Pound
amounted to almost 1 million more that the entire civilian budget of the government of Palestine
in the fiscal year 1944/45" (Smith, 1984:118). The accelerated money transfer shows that fast
profiteering was matched by the fast transfer of money abroad.
The money may have fled the country for any one or all of the following reasons: the
threat presented by the British planted Jewish settlers and their potential occupation of the
country; Palestinians were not encouraged by the British occupation to invest in local needs and,
lastly, because the Palestinian merchant bourgeois' culture wasn't a national - productive one.
Whatever might be the real reason or interpretation, the deduced lesson is that the rich class, the
merchants, did not prioritize either their struggle or their productive activity.
Following the defeat of the Palestinian resistance and the Arab armies in the 1948 war,
Palestine as a country was totally disintegrated in terms of space, society, economy and even as a
national movement. Nearly one million Palestinians were evicted after that defeat and scattered
all over the world. Many of the rich faction (merchants, aristocracy, manufacturers and the
educated) found their way either to Britain or the United States while most of the educated and
professionals immigrated to various Arab capitals to work there and develop into a contract
financial capitalist faction.3 The petty bourgeoisie found its shelter inside and around the cities in
the West Bank and Jordan, while the majority, the poor, were piled in refugee camps.
Palestinian merchants and aristocracy4, especially those with the World Bank, established
a class alliance with the Jordanian ruling class, and both maintained a strong relationship with
British colonialism despite its major role in creating Israel. This alliance was reflected in two
sources of privileges for the Palestinian bourgeoisie: benefits derived from its share in the
political power and benefits from employing the poor refugees who earned low wages.
The reason why Palestinian big landowners invested in agriculture in the Jordan Valley
was the concentration of a large refugee labor force in that area.5 That is why, "… a substantial
part of the Sterling Pound 10 million in Sterling balances held by Palestinians in London at the
end of the Second World War was invested in agricultural development in the West Bank and the
Jordan Valley after the 1948 war as well as in urban real estate in Amman and other East Bank
cities. Other funds became available in 1953 when Israel released part of the deposits held by
Palestinians in Arab banks which came under Israeli rule 1948" (Gabbay, 1959:451). Another
important source of capital arose when the government of Jordan established an agricultural
mortgage program in 1950. By the end of 1954 it had granted a total of more than three million
Jordanian Dinars (JD) in loans mainly to those large land owners who supported the monarch.
"In fact that the JD 3 million granted in mortgage during this five-year period went to less
than four hundred borrowers indicates the extent to which the mortgage schema concentrated
capital for agricultural development in the hands of the large landowners."(Smith, 1984)
3 The same faction returned after Oslo to dominate the Palestinian economy through privileges.
4 In December 1948, Sheikh Mohammad Ali al-Ja'bari of Hebron convened a meeting of West Bank notables on
behalf of the Arab congress. They called King Abdullah of Jordan to unite both banks under his rule.
5 Large number of Palestinian refugees was concentrated in the Jordan valley following 1948 eviction of the
Palestinians. There was a settlement plan for the refugees there. A pilot project established there, the Arab
Development Project led by Musa Al-A'alami. The plan failed because the refugees made an Intifada in the refugee
camps in the area, and the police killed 17 protestors.

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Accordingly, Palestinian capitalism established a new alliance according to the new
changes, i.e. from Britain to the Jordanian regime, motivated by its own interests while leaving
struggle for the liberation of Palestine and the Palestinian Right of Return (ROR) to the popular
classes. That is why it is understandable that this bourgeoisie maintained its loyalty to the ruling
class in Jordan, (which, in turn, maintained its alliance with British colonialism)6, separating
themselves from Jordanian national movement against the regime.
Moreover, Palestinian capitalism maintained its loyalty to the Jordanian regime even after
the 1967 occupation and during Jordan's and the PLO's competition over the representation of
the Palestinian people, a loyalty which proved that Palestinians were divided on a class basis
despite their eviction from Palestine as a people and their collective fate as refugees. The popular
classes supported the PLO and, in fact, they were its backbone. In Gaza Strip, the Nasserite
regime of Egypt provided the merchants and aristocracy with a window for smuggling and
making a living in a poor, tiny and crowded area. The position of the popular classes was the
same: they were the backbone of the national struggle.
Palestinians of al-shatat7 and Resistance
The Capitalist Class
Following the destruction of the Palestinian space in 1948, all social classes became
fragmented, escaped the Zionist massacres, and looked for a temporary space waiting for the
final return, a goal which is still not accomplished.
Place and status determined the role of each class in the shatat. The popular and middle
classes were integrated into the parties of the Arab national movement, and later, after the 1967
war and the occupation of the rest of Palestine, when the Palestinian Resistance Movement
(PRM) was mainly an armed struggle, the youth of the popular classes became its backbone.
Those in oil producing countries and some in the America's and Europe paid (daribat althawrah)
"revolution tax" to the PRM leadership, a tax which was agreed upon by the ruling
classes in the oil countries, but was totally orientated to the right wing of the PRM. This
deliberately channeled money was never an ‘innocent’ matter. It was directed to de-radicalize the
PRM through two means:
- Arab oil producing regimes were deliberately strengthening the right wing against the
left which was at that time 1967-1970 competes the right wing.
- By corrupting the PRM as a policy aimed at terminating and capitalizing it. (This is one
of the early trials to transform PLO leadership into bureaucratic capitalism).
Palestinian shatat capitalists maintained a “wait and see” relationship with the PLO.
Following the eviction of the PLO from Lebanon in 1982, the Palestinian shatat capitalists held a
conference in London on June 24, 1982 in preparation for inheriting the PLO. The theme of this
6 A movement of Jordanians and Palestinians whose main parties were the Ba'ath, the Communist, al-Qawmiyoun
a-Sourioun, and Arab Nationalist Movement parties. Most of the members of this movement were from the popular
classes.
7 Shatat is an Arabic term that signifies one's living outside of his/her homeland. In the context of this paper, shatat
is used to indicate Palestinians who were forcefully expelled from their homeland – Palestine as a result of the
Zionist occupation of Palestine in 1948 and the years that followed. These Palestinians reside, since 1948, in many
Arab and other countries world-wide as Palestinian refugees.

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summit may be defined as follows: "Since PLO lost its military role, then it is time of the
capitalists to lead".8
Following the London conference, Arafat opened the channel of communications for
those people who, soon after, froze their initiative; this was probably because they realized that
Israel was not ready to withdrew from parts of the occupied territories or that Israel recognized
their weakness, and if she were to negotiate, Israel would rather negotiate with those who have
popular support, i.e. PLO. Briefly, the role of Palestinian capitalists in the national conflict is
through negotiation, not struggle, and the Homeland for them wasn't a dunam of land in Jafa, but
their bank account. As a people of capital, the Homeland is a business. That is why, when PLO
started negotiations with Israel that Palestinian elite supported and became closer to Arafat and
his bureaucratic capitalist structure. Even inside the occupied territories that large section of
capitalists became sub-contractors and essentially formed a Palestinian comprador.
The Popular Classes
While most of the rich and intellectual Palestinian refugees migrated to far areas, i.e.
Arab Oil producing countries, Britain and the US, the popular classes remained and ‘settled’ as
close as possible to the occupied Homeland, i.e. in the WBG, Jordan, Lebanon and Syria…etc9.
It is clear that they, the popular classes, insisted on returning to their homeland, and, at the same
time, that their financial situation could not help them to go further. They were concentrated in
the refugee camps to create a different community: a very poor people, who were integrated into
the wage earners of most of the host countries, but maintained a special status different from that
of the social classes of the countries they lived in. The situation in Jordan was the exception. The
politically active Palestinians integrated into the Jordanian national movement which, in fact,
considers the Palestinian question on the top of its agenda.
Briefly, the Palestinians of the shatat integrated into the economies of the host countries,
but politically, they remained divided on a class basis. The rich people supported the moderate
policies of the ruling Arab classes, while the popular classes integrated into the national, Political
Islam (PI) and socialist Arab movements. The defeat of the Arab nationalist and ‘socialist’
regimes led to the defeat of the Arab nationalist and socialist movement in the 1967 war.
The Second Occupation 1967:
Mechanisms of National Struggle and Class Integration
There is no consensus among Palestinians whether Israel had, prior to the occupation in
1967, prepared any plans as to how to control the Occupied Palestinian Territories (OPT).10 The
8 In fact, this is similar to what has been said by Hikmat al-Masri in 1978 who stated:
"If the PLO returns to the West Bank through liberation, it is all right. But if PLO will returns through negotiations,
it is we who are the proper people for that".
9 It should be noted that all projects to re-settle Palestinian refugees were designed to settle them far from the
borders of Palestine.
10 As a citizen living all my life in the area, I never agreed with such ready made policy. I spent my life in the
resistance movement, but I never dreamt that we will defeat Israel fast as Palestinians without an Arab national
liberation movement, but I never gave up the continuity of resistance since I believe that as long as people resist,
then the victory is possible.

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Israeli occupation designed its policies in the occupied territories step by step and according to
developments on the international level as well.11
As for the class integration among Palestinians, the occupation gave this issue serious
consideration and early on aimed to avoid people's resistance. At the official level, two Israeli
ministers provided their government with their proposals on the issue. Moshe Dayan, the Israeli
minister of war, suggested that Israel should terminate the infrastructure of the occupied
territories so as to keep the Palestinian labor force and the entire society dependent on the Israeli
economy, i.e. permanent integration without annexation, thus keeping Israel as a pure Jewish
state. Pinhas Sapir, the Minister of Finance, suggested, on the other hand, to keep the economy
of the occupied territories as it is, and to build a free trade relationship between the two
economies, the Israeli and that of the occupied territories. The Israeli government adopted
Dayan’s proposal which was a true settler-colonial one that included ethnic cleansing of the
native people and confiscation of their land. This entailed forcing Palestinians, as much as
possible, to leave not through direct eviction, but by creating all sorts of obstacles and harsh
living conditions. This destroyed and uprooted the Palestinian culture of steadfastness so they
eventually left without being able to claim or prove that Israel was transferring them, i.e. a soft
transfer.
Israeli economic integration of the occupied territories started in the early days of the
1967 occupation. The occupied territories were denoted as a military zone at the advent of the
occupation in June 1967 and since then Israel has issued well over 2000 military orders and
regulations, covering all aspects of life. Israel outlawed existing export-import relations (orders
No. 10-12) in the occupied territories during the first few months of the occupation. Since then
local merchants started marketing Israeli goods or goods imported through Israel. Thus,
merchants can be seen as the first social class to become linked to the Israeli economy, i.e.
normalizing with the enemy motivated by class interests at the cost of national cause. Some of
these merchants imported raw materials from Israel (such as wood, metal and cement) for the
supply of local factories. The result was the dependency of local manufacturers on Israel. In this
way manufacturers became the second class to be linked to the Israeli economy. Until that time,
boycotting Israeli products wasn't at stake; only a few intellectuals were doing it on individual
basis but then boycotting failed as a political/national slogan because they believed that the
community would not practice it.
In the mid 1960s, Israel started to transform its industries toward specialization in
electronics and sophisticated military industries so as to accommodate with the world division of
labor that pushed developed countries towards technological specialization. This was the reason
Israel decreased its emphasis on many of its traditional industries such as textiles, footwear and
chemicals. The occupied territories faced a process of re-allocation of industries to their
detriment. While Israel concentrated on industries with a future, the occupied territories were left
with branches of production of lower technological level and with fewer prospects of growth, a
situation which perpetuated the economic gap between them. Much of the re-allocation took the
form of transferring textile production to the occupied territories. These textile workshops were
the beginnings of the sub-contract industries, which "cemented" the dependency of a subcontracting
(see later) and comprador class in the occupied territories on the economy of Israeli
occupation. As for the working class, despite the 150-200 thousand strong wave of emigration in
the wake of the 1967 war, the unemployment rate actually increased. The reason for this was a
11 For instance, until 1980s it was possible for any villager to build a home in any place of his land. Following that,
the occupation designed maps to extremely limit the borders of each populated area. But PLO never understands
this issue.

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sharp decline in the demand for labor in the occupied territories. As a result, the Palestinian
workers were faced with the choice of emigrating or working in Israel. The first step in the latter
case was work for Israeli contractors inside the occupied territories themselves as Israel started to
expand the road network. Israeli appointed local foremen, in turn, recruited local Palestinian
workers. The expansion of road networks might have been primarily due to Israeli security
reasons and to enable military forces to quickly reach the remote areas which might serve as
secure areas for guerilla fighters.
Ten thousand Palestinian workers were per diem workers for road construction. This
marked the beginning of the creation of a stratum of sub-contractors and mediators who stand as
buffer zone between the Israeli entrepreneurs and capitalists on the one hand and a labor force
from the occupied territories on the other. The number of workers increased rapidly to reach one
third of the occupied territories labor force in the mid 1970s. Even before the large scale
expropriations of land, Palestinian workers came primarily not from cities but from rural areas
and refugee camps that served as a pool for surplus labor force.
To orientate peasants towards dependency on the Israeli economy, Israeli authorities
started a policy called al-mushahada; Israeli bonuses were paid to farmers planting certain crops
which Israel required to satisfy its exports, and flood the markets of the occupied territories with
cheap products, thus competing with those products that were locally produced.
The peasant family was compelled to increase income by sending its members to seek
employment in cities of the occupied territories, oil producing Arab countries, and even in Israel.
As a result, the entire society of the occupied territories, consumers and producers began to
depend on the Israeli economy. This was not voluntary dependence, (with the exception of the
traders and compradors) since it was shaped and formed by the policy of the Israeli state. The
political factor, the role of the Israeli state, worked relatively autonomously in the
peripheralization of the occupied territories. Nevertheless, the economic factor was, and still
remains, the determining one, crystallized in land expropriation, collecting taxes, economic
integration, rapid increase in prices, employment of cheap labor and the accumulation of profits
through unequal exchange and the obstruction of the occupied territories internal accumulation
process.
There are three local classes or class factions that played the role of deepening
dependency, which ultimately made the occupied territories a periphery to the Israeli center:
• The merchant capitalists (city merchants) who existed since the period of the
Jordanian rule and had extensively exploited local farmers.
• The large agricultural landowners who oriented their production to or through
Israel to foreign centers.
• The new comprador capitalists who were created directly and intentionally by the
occupation authorities, and included remnants of the same faction that existed
since the Jordanian and Egyptian rule. The change that took place here was in
terms of individuals not of the stratum.
These three strata provided a good example of the structural dependence (economic, social,
political and cultural) of a peripheral colonized capitalism.
The Israelis captured and dominated the markets of the occupied territories, i.e. 90
percent of imports to the occupied territories and 50 percent of its exports are from Israel; one
third of the labor force of the occupied territories works in Israel. The combination of these facts
illustrates how these three strata quickly prospered. This reminds me of what Meron Benvenisti
noted in relation to the occupied territories, under occupation there is an individual prosperity

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and mass poverty. It seems that Benvenisti grasped the surface of the issue not its deep currents.
That is why he failed to grasp the fact that fat-cats are not only individuals.
These new wealthy people rarely contributed to the development of the local economy, or
even in the expansion of the domestic market. Their trickle-down share of the surplus, while it is
modest in comparison to that of the share of the settler-colonialists, would have been adequate to
activate the local market and provide a basis for internal demand if they did not channel their
demand towards luxurious goods, which were already available in the Israeli market. Moreover,
these strata continued draining the surplus by shifting it abroad as a continuity of the same class
behavior prior to 1948, when Palestine was one social formation.
We might assume that the most clear class structure of Palestinian people was in the West
Bank/Gaza (WBG). But this structure wasn't an obvious one, i.e. we can not say that there was a
real capitalist class in terms of values, industrialization, and traditions of liberalism. Nor can we
say that there was a capitalist class in terms of investment in industry. This class is still relatively
close to the merchant class with a comprador mentality; and although it is not rich in comparison
to the same class in the capitalist center, there are real boundaries that divide it from the popular
classes especially the refugees.
After the 1967 war, Palestinian capitalism faced the challenge of political/class identity.
Should it donate its loyalty and alliance to the resistance movement, the PLO, or should it
maintain its loyalty and alliance with the Jordanian ruling class. Or, should it compromise with
the national enemy, the Israeli occupation.
While this class continuously demonstrated its Palestinian identity and character, it never
cut off its connection to other involved parties. This class is a part of the social fabric of OPT,
occupied Palestinian territories, but at the same time it is those 'Palestinian individuals' who
prospered during the occupation, to use Meron Benvenisti's description for this class. The
striking example of this class is the sub-contract faction which started in early 1968. In fact, the
only faction that was harmed by the occupation is the productive one. But this is not the main
faction of this class, and it is hard to investigate if this faction is really, only, or purely
productive. Many who were well known as industrialists are, in fact, agents for foreign products
from the same sector of their own products.12
The compromise attitude of this class towards the occupation stems from the fact that, as
non-productive capitalism, it lacks the motivation of monopolizing and protecting its own
national market. The fact that the Homeland itself, and not only the market, is occupied and
colonized, made this class more inclined towards making compromise, a compromise which was
crystallized in compradoric economic and political roles.
The same goes for its relationship with Jordanian regime. Through the policy of Open
Bridges, Israel maintained a relationship of mutual interests between the local capitalists and
Jordan as an alternative to the PLO. The Jordanian regime would maintain access to agricultural
products from Jordan Valley, which belongs to the same rich landowners who benefited from
Jordanian loans following the 1948 war.
As for the popular classes, they were the first that continuously declared their support for
the PLO as the sole representative of the Palestinian people. These classes constituted the social
base of the PLO inside oPt, the occupied Palestinian territories, while the refugee camps were
12 In an interview with pharmacies they showed me products imported by local industrialists who imported them 6
months before their expiration date, and they are the only who have licenses to import them. During the first
Intifada I, myself, saw Israeli trucks empty their loads in stores of local factories as their ready-made products.
What the locals did was to stick the labels of the names of their factories on the
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that base in the shatat. The support of the popular classes for the PLO was always exploited by
the PLO's leadership, i.e. a leadership that was mainly composed of the petty-bourgeoisie, but
included some middle class people, and little elite of the bourgeoisie. Throughout the entire long
march of the PLO leadership, it was clearly supported by the popular classes, but it was working,
even as a liberation movement, for the interests of the middle and upper classes.13 The Oslo
Accords were an obvious example of that "peace for capital".14 The middle class leadership of
the Palestinian labor movement, which was mainly from the Communist party, and later from
other leftist organizations, is to be blamed for deforming the class consciousness of the popular
classes under the pretense of a patriotic position in the national struggle of the upper classes.
____________
• Please write to us or send your contributions to: mail@kanaanonline.org.
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kanaanonline.org.
13 The experience of the Jordanian-Palestinian Joint Committee, 1978-1985 is a striking example since its loans,
finally transferred to donations, were limited to the businessmen, landowners, but none offered to the popular
classes.
14 Peace for Capital: Several peace agreements have been signed between some Arab regimes, especially the PLO
leadership (later the Palestinian Authority), and Israel. The experience shows that this peace has, indeed, taken
place among the capitalist classes in the western capitalist center, especially USA and Europe, the Israeli capitalist
ruling class, and the Arab capitalist regimes in the periphery. The main goal of this peace was to maintain and
accelerate the capitalist slogan: “The liberalization of trade on the World scale”. The experience in the West Bank
and Gaza Strip (WBG) also shows that those who benefited from this peace were the capitalist hierarchy starting
from its center in the USA to the comprador capitalists in the WBG. Briefly, this peace did not serve or save the
lives of the Palestinians in the WBG. That is why it is a peace for capital, not for people.

Palestine: From Historical De-classing

To a Stand-by Regime [1]

(Part Two)

 

By Adel Samara

 

 

 

A Note from Kana’an:

 

Analyzing class role and culture sheds significant light on the nature of the Palestinian struggle on one hand, and clarifies why it ends to an impasse on the other. However, most writings on Arab-Israeli conflict rarely deal with issues of class in general, structure and roles of Palestinian social classes in particular.

 

This paper traces the class component in the Palestinian society and struggle without ignoring other aspects. Its main emphasis is issues such as: Palestinian classes that supported the Oslo Accords and those that did not, how does the Palestinian Authority rule in the Occupied Palestinian Territories, why was the PA a stand-by regime, what is the class origin of Hamas, why did Hamas succeed to replace the PLO organizations, why western capitalist regimes, Arab rulers, United Nations and Israel did not respect the ‘democracy’ that they insist on, and finally, who represents the Palestinians.

 


 

* * *

Oslo Peace for Capital

 

            When the PLO was created it was supposed to be a leading and representative body for all Palestinians. As a liberation movement, the PLO exhibited relative harmony between its form and content, while in essence it was led and monopolized by the petty- bourgeoisie and its organic intellectual elite who was hesitating between national struggle and class interests and the ambitions for higher social status. This contradiction does not appear during the era of military struggle, 1967-1994.[2] By signing the Oslo Accords (Oslo), the PLO leadership introduced a drastic change in Palestinian politics. As a “peace for capital” process, the Oslo Accords served most of the segments of Palestinian capitalist classes, at the cost of the historical rights of the rest of the people. The PLO changed from the ‘mother of all’ to be the ‘tool of the few’.

                Once the PLO leadership signed Oslo Accords, it, in fact, fell into the trap of ‘splitting’ its homeland with the settler colonial entity whose lust for land confiscation was limitless. This opens the discussion about the PLO national commitment, i.e. what motivated this leadership, was it a national commitment or its material class interests (economy, power, culture…etc)?

 

The Oslo Accords confirmed the subjugation of the Palestinian bbourgeoisie to the enemy's conditions. The Palestinian economy continues to be dependent upon and integrated into the Israeli economy. Every economic activity in the WBG is designed to be a client of its counterpart in Israel. For instance, every bank that operates in the Palestinian Authority (PA) areas must be represented by an Israeli bank in a clearinghouse.  Telecommunications in the WBG are subsidiaries of the Israeli monopoly Bezek. WBG water and electric companies are dependent on Israeli water and electricity companies. The same goes for the customs system.[3] The Palestinian tax authority is connected with the Israeli system, which explains why their computer system closes on Saturdays.[4] The PA has no authority over its population; its movement in and out of the territory is controlled by Israel. Israeli authorities are the only ones allowed to register births and deaths. No Palestinian is able to leave or return without an Israeli permit, no export/import activity is possible without Israeli control. The territories of the WBG are divided into three categories: A, B and C. Area A, which includes territories that are dense in population, cities and some towns, is under a civil Palestinian rule, but the Israeli army enters these areas freely. Area B, which is mainly villages, is under direct Israeli security control, but some civil activities are donated to the PA. The most important is area C, which contains most of territories of the WBG, and is under absolute Israeli control.[5] That explains why Israeli settlements continued to swell up after the Oslo Accords. The powers delegated to the PA are to collect taxes, receive donors’ funds, trickle-down economy and opportunities for corruption.

            An in-depth discussion of the terms and conditions of the Oslo Accords is beyond the scope of this paper. However, the issue here is what social class those Accords were designed to serve? The nature of the social classes that supported the Oslo Accords might shed some light on the nature of the Accords themselves.

 

Who Supported the Oslo Accords?

 

The social classes that supported the Oslo Accords were the PLO leadership, the Palestinian capitalist class inside the Occupied Palestinian territory and Palestinian financial capitalists.  The PLO leadership became capitalists through controlling the flow of money from various Arab regimes into its accounts; the taxes collected as contributions from Palestinians working in Arab oil producing countries and the contributions and donations from Palestinians in shatat.

This leadership transformed into a bureaucratic capitalist class that did business in Lebanon and many African countries while at the same time it looked for a safe haven for its own interests to practice power albeit under the rude supervision of foreign occupation. As a right wing, middle class and petty bourgeois social class, it was a natural development for this class to develop into a bureaucratic capitalist class and adopt the market economy.[6]

The Palestinian capitalist class inside occupied Palestinian territory is mainly composed of subcontractors, commercial and comprador capitalists, all of whom are integrated within and dependant upon Israeli capital.

The Palestinian financial capitalists in the shatat are more integrated within international financial capital. Most of this segment of Palestinian capitalism was composed of contractors in the Arab Gulf countries.

            These capitalist factions were backed theoretically and politically by three groups of capitalist organic intellectuals.

The Palestinian liberal westernized intellectual elite, academics, NGOs cadres and the intellectual compradors, who did not practice military struggle, and argued against those who conducted it.[7] In fact, these intellectuals normalized relations with the Israelis from the early years of the Israeli occupation.

A second group of intellectuals who supported the capitalist factions were renegade leftist intellectuals opposed to or neutral towards military struggle and the liberation of Palestine. They were always in favor of recognizing Israel and attacked Arab nationalism and imperialism from a communist point view. Later they remained against Arab nationalism, but became neo-liberals!

And finally, the capitalist factions were also supported by ex-militant intellectuals who had always justified the policies of the PLO leadership and returned with it to the West Bank/Gaza through the Oslo Accords. This group is the most dangerous because of its long dependency on the PLO leadership. They justified the leadership's signing of the Oslo Accords, came back with it, NGO-ized, and normalized with the Zionist Entity (ZE).

            Many intellectuals from within these three groups became directors of NGOs, supporters of the World Bank prescriptions, and crystallized in a group of ‘invisible income’. The issue here is that, they are really organic intellectuals for the capitalist class. As long as this class compradorized, they follow and justify that deformity. Both of them pull the country to the same problem. They are selective intellectuals, once analyzing from a Marxist point view, and another time from a liberal point view and normalizing with the Zionist Entity!

The PLO acceptance of Palestinian Self-Rule (SR) in parts of the West Bank and Gaza, demonstrates the fact that this is the first political entity in modern history to exchange sovereignty for trickle-down economy. It is the first entity that meets the criteria of globalization in terms of complete surrender of sovereignty, and since the creation of the World Bank, it is the first to adhere to its prescriptions as well as to create a secret Chairman’s budget parallel to the national one.[8]

In 1967 Israel proposed 'self-rule' for the West Bank and Gaza Strip. This project suggested that Israel would be responsible for security in the Occupied Territories, and Jordan would have the responsibility for matters of law enforcement. Water resources came under joint administration.[9] When one compares what Israel offered to the Jordanian regime in 1967 with those of the Oslo Accords, then the PLO acceptance of the latter becomes clearly shocking.

            Oslo does not mention joint responsibility for water and it accepts Israeli control of most of rural areas. But, why did the PLO leadership accept all this subjugation?

            As noted earlier, it is the exchange of the Homeland for a business project. It is “peace for capital”, especially when the capitalist class dominates politics, and when there is no opposition. But how?

 

More Reasons to Accept Oslo?

 

            All of the aforementioned Palestinian capitalist classes and factions accepted Oslo despite the fact that it never contained an Israeli withdrawal or land liberation, and it did not breed an independent Palestinian state in the 1967 occupied areas. Was it, then, autonomy? They sacrificed the liberation of Palestine, the Palestinian right of return (ROR), and even the independence of the West Bank/Gaza, but what did they receive in exchange?

            This concentrated the issue of class interests and, for the capitalists; these interests took priority over the national cause. In the early 1970s the PLO leadership realized their inability to liberate Palestine. A detailed examination of why the PLO leadership welcomed “peace missionaries” and gave up its militant role is beyond the scope of this article but a few significant factors should be noted. 

            The social classes and factions, who supported Oslo, were accustomed to conducting businesses without being in an independent state. some of them actually developed outside of the homeland and, except few individuals, they were capitalists who never participated in political struggle, not to mention military struggle. As a petty bourgeois (commercial) and intellectual middle class, the PLO leadership learned how to conduct business in shatat, so why not do business with the enemy? They have long comprador experience with Arab ruling classes and business experience in the pre-Oslo era. They turned the PLO into a political and financial mixture of business/State/NGO’s. This became obvious after Oslo, when the Palestinian Authority (PA) leadership received billions of dollars and used them as if it was their own money.

Through business experience, the PLO leadership slowed down military struggle. But the turning point was the eviction from Lebanon to Tunisia in 1982, as the PLO leadership realized that an independent state is not an imperative condition to conduct business and accumulate profit, especially as long as the price of independence is too much. Accordingly, they decided to be satisfied by the trickle –down economy and politics, i.e. the self-rule.

The structure of th

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19 août 2007 7 19 /08 /août /2007 08:31


إفلاس الرئيس بوش والعصابات الحليفة له عربيا..نماذج منها وعلاقتها بالموت والخراب..

 

حسين المحمدي تونس

 

ثوابت سياسات

 

نومن بدولتين مدنييتين واحدة اسرائيلية واخرى فلسطينية.لكل واحدة جغرافيا تستوعب السكان وتوفر لهم ما امكن

من مقومات الحياة.عملنا ونعمل لهذا عبر القلم والافكار والتصورات.لهذا لا احد يناجر امامنا بالسلام.عملنا ايضا

للحرية منذ احديدا نوفمبر2003 .وكل ما كتبناه كان لها فقط.لا نريد الهزيمة للولايات المتحدة لكن الرئيس بوس يربد ذلك.لا نريد طرد بلاده بل نربدها اهم ركبزة للحرية ونعمل مع الغير من اجل هذا.

 

الحرية تراها عبر سند قوي.ولهذا راينا الحرة منذ نوفمبر2003 ولكن كانت الحرة لحماية الطغيان والطغاة والنهب وكل انواع الفساد ومن يتكلم ارهابي’؟نحن لا نريد ان تخرج الولايات المتحدة بعيدا عن الحرية.بل تسعى لان يكون رجال الديمقراطية والمواطنة داخلها اهم ما نعتمد...ادارة قوقل ترسل لنا الخوف والتخويف عبر وضع لنا صورة صدام صدام وقد اعدم؟ونحن نقول لمن ارسل ويرسل راينا خريتك وايمانك بالدولة المدنية وسعيك للحرية ولها ولان تكون محاكمات عادلة لمن له ثقافة الموت والارهاب...الارهابي هذه بضاعته..ودليل على اننا اقلقناه بقلمنا...

 

 

...الإرهاب والتطرف والعقليةالحربيةوالذهنيةالعسكريةصناعات مخابراتيةمحليةودوليةوكان ويكون هذامنذ60 عاما.اي فشل الامن والامني في فهم وادارةالعالم.غياب الفهم انتج كل الكوارث ولعال اهمهاالى حدالان11سبتمبر وردودالفعل المصاحبةلهاوالتي  قتلت وتقتل المواطنةفي الولايات المتحدةالامريكيةلولا حزم وجراةوايمان الديمقراطيين.

 

...هذاالقول ليس استنتاجااوتحليلا اودراسةبل نجده في اماكن خروج وتربية من قاموا بكل الاعمال الاجرامية.

اذ كلهم من مصر والسعودية وتونس واليمن والاردن والكويت والجزائر تحديدا.اي من دول حليفة لبوش بشكل لا يوصف.وأكثر الاستخبارات الدولية حاضرة داخل هذه البلدان في كل مكان ومجال وعقل دون ملاين المخبرين محليا؟أي إنتاج إرهابيين ليحاربهم بوش؟ومن يتحدث عن هذا ارهابي وتصدر بحقه قوانين تجرمه؟الرئيس بوش

وسلطات هذه الدول آخر من يتحدث عن الإرهاب.واخر من يتحدث عن القانون والحرية والاعتدال والسلام.

 

..لهؤلاء حق واحدالتحدث به.هو صناعةالإرهاب والفسادوالإفسادوبناء السلطات من الأسفل إلى الاعلى على الفساد.ومن يريدالحريةيخرب الاستقرار وبوش هنا.يعني الفساد هو أساس الارهاب مع التزوير والنهب وكل

التجارات الممنوعةولكنهاالتي تمارس من عصابات حاكمةوهي الجمهوريةوالدولةوالسلام ومن هو نظيف

يهدد الأمن الدولي.

 

...الرئيس بوش يعتبر السنيورة وعباس من أساسيات الأمن القومي الأمريكي.وهو عار كبير.إذ السنيورة منهار وبوش يحميه عبر ما هو تطرف.الأمن القومي هو دبلوماسي واقتصادي وعلاقاتي وسياسي وحزبي.أين هذه

القيم لدى حلفاء بوش ودعنا من المتطرفين؟وفق نظرية بوش الأمن القومي في خطر.

 

...الرئيس بوش يرعى الطغاة والطغيان والتزويرلديناوحاول ويحاول قتل المواطنةفي بلاده ومكن حكامنا من

أسلحة وتقنيات لقتل الحرية وأية حيوية مجتمعية.أي لان يحارب التونسي أخاه وهكذا المصري.انتعاشة لسوق

السلاح والمخابرات في أقذرأدوارهاوأفعالها بمايعني موت الفكر...

 

مقابل هذاالنموذج هناك إيران سعت وتسعى إلى اقامةنموذج مرجعياته الإسلام في جغرافياهي الإسلام  ويحكمها الطغيان.ونحن نموذجناالمواطنةوالدولةالمدنيةالديمقراطيةالتي لا يكون فيهاالدين إلاعاملا من عوامل من البناء كما لا يكون فيهاالسلاح والنفط جسورالقتل الإنسان الفرد.هناك قيم يمكن أن يتمحور حولها ويعمل لها الإنسان الفرد.

 

السلاح والطغيان تقيضان للحرية والسلام

 

أولا

لا يمكن أن تكون الحريةوالتداول عربياوحلولا للسلام والتنميةوالدولةالحديثةالا اذاغيرالرئيس بوش من مضامين سياساته الخارجيةوتعامله مع حيويةالمجتمعات العربيةوالتونسيةمنها.وهكذافعل الرئيس ساركوزي.إذ قول الأخير أن الفسادفرنساغيرمسئولةعنه في افريقياهوغيرصحيح.رجال فرنسافي تونس داخل السلطةوالاحزاب قمّة الفساد والافسادوالتزويروالنهب.

 

ساركوزي وزيرالداخليةيعلم بالمكان والمجال الخراب عندناوعنده ولكن..وقليل من هذايقول أن الكثيرمن النواب الفرنسيين والدبلوماسيين وغيرهم نالواالهداياحتى لااذهب ابعدمقابل شرعنةالجريمةوابطال الحقيقةوبعيون مفتوحة.

 

البروفيلات الحاكمةوالحضورالمخابراتي والعلاقاتي الفرنسي والتابع للرئيس بوش تحديداانتجت مانحن فيه اليوم. سلطات منهارةواحزاب من بقاياعقائديةوبينهمااحزاب دينية.لنرى الفضائيات التي أعلن عنهافي عزالحرب على الإرهاب؟ماهيتها؟برامجها؟مؤسسوها؟الانترنات؟الأشخاص المتواجدين في فرنساتحديدا؟كتاباتهم وعلاقاتهم؟

في الأردن تزويرللانتخابات البلدية يوم31جويلية2007 ؟كماكان في تونس ومصروالجزائرواليمن وحيثماجرت انتخابات وحديث عن الحريةوالسيادةوالاستقلال في لبنان؟

 

وحديث عن تغييرالنظام في سوريا؟أغبياء يرددون أغنيات مشروخة...الحرية واحدة وهكذا المشاركة..تقسيم للمجتمعات الى سلطةفاقدةللشرعيةحتى تدارمن الخارج ومعهاحركات دينيةهي ايضاقياداتهافي الخارج؟وبينهما احزاب كتاكيت..وزمن الانتخابات التزوير باسم منع الاسلام السياسي من الفوزوهذا منذ عقود؟يعني عمليا عندنا

في تونس الفسادوالنهب مدنيةوحركةالنهضة..وهكذالبنان وفلسطين والجزائر واليمن ومصر والسعودية والامارات و..

 

الاستقلاليةمحرمة.الحاكم بيدومعارضيه بيدوالاثنان يديمان الخراب والتخلف..ومن يرفض هذاالثلاثي المرعب

إماارهابي؟وإماالحرب الأهلية؟هكذاقال يوم 28جويلية2007 الوزيركوشنير...لبنان مقدم على حرب؟ومن لبنان ذهب إلى مصرلملاقاة هناك ايضاالوزير السعودي؟

 

أسباب الخراب العربي هم من يتوجه اليهم كوشنارمنعاللحرب في لبنان؟من الزيارات والشخصيات نفهم النوايا والمقاصد.مصروالسعوديةيكرهان الحريةوالتداول وانتجاوينتجان الإسلام السياسي ليتعاركامعه وتحت عين الرقيب؟وقالا منذ1981 نحن هنالمحاربةايران؟وأحيل القارئ الكريم إلى خطب الرئيس ريغن منذ جانفي1981..

وسيرى أن ما يقوله بوش اليوم ومساعديه قيل يومهالتبريرالبروفيلات اللعينةالحاكمة..يعني مسرحية سخيفة..

 

والنتيجةللمسرحية11سبتمبروتدميرالمواطنةوالمؤسسات والعلاقات داخل الولايات المتحدة قبلنانحن؟عفواهاهو مبارك يعلن عن اكتشاف تنظيم سلفي عربي يوم30جويلية2007؟الحركات الدينيةغبراغبيائهاومصائبهاخربت بلدانناوتخربها.بررت وتبررتخلفناوالحاجةللطغيان وهذامنذعقود..تبّاللفساد..السلفيةوغيرهاتحاربهاالحرية..

 

  الرئيس بوش وساركوزي عزلا نفسيهما وبلادهما عن المواطنة والمثل والحرية..اختلطا بحكامنا..

 

الانتخابات ممنوعةاذاكانت لاتخدم رجال فرنسا؟وحديث عن عزل سورياوايران والحال أن الطغاةالعرب وفرنسا هم المعزولين عن لبنان.رجال فرنسارغم تسمينهم منذعقودوالحضورالرهيب اعلامياومالياودبلوماسيافانهم منهارين

اماسورياوايران فانه إن صدقنامايقوله موراتينونس وبرنار ايميي وفلتمان فان أصدقاءهم هم المتحكمون في كل امرودون حاجةاصلا لمساندةمن سورياوايران..وهذاعارامريكي وفرنسي وأسباني وإيطالي و...من يردد الحرية يحققها لدى حلفائه لتكون المصداقية عندما يتوجه إلى المتطرفين أليس كذلك؟

 

ثم هذالا يستقيم أبدامع ذهاب كوشنارالى مصر؟مبارك هومن أهم عناصرالازمةوليس لبنانيافقط..ومثله موسى.. مشكلةلبنان تحل بين ممثلي الطوائف اللبنانيةووفق حكومةوحدةوطنيةوقانون انتخابي جديدوتغييب المحاصصات العربيةوالاجنبيةوجعل السفارات المحرك للحياة الوطنية .

 

وهذايتجسدمن خلال رئيس قوي هوالعمادعون.أي رئيس نظيف ومثقف ووطني وغير ملوث.ويمثل داخل الطائفة المارونيةووطنياوله علاقات طيبةمع حزب الله ولاينفي حق إسرائيل في الوجودولا يجعل من سورياحصان الوصول إلى الرئاسةكمالا ينبطح لها.

 

لكن الغريب أن فرنساوالرئيس بوش وموراتينوس وبرودي يتحدثون عن الحريةوالتغييرومحاربةالتطرف والوقوف في وجه إيران ولكن برجال النهب والفسادوالمنهارين؟رفض كلي زمن الانتخابات لأي جهدتغييري حقيقي ورأينا هذافي تونس والجزائرومصرواليمن...زمن الانتخابات تأتي الفضائيات الغربيةوالصحف الغربيةاماالسفارات

الغربية فحدث ولا حرج للقول لنا نحن من لا ننتخب..إنكم الحداثة والدولة؟

 

رفض لعون النظيف وفرض بطريقةماالجميل؟وإدخال الدين كماهوحال السيستاني في العراق؟وحديث عن الدولة المدنيةوتوظيف الدين فقط لحمايةالمنهارين والمفسدين والفساد؟العصابةالحاكمةعربياممنوع تفكيكهاحتى يديرها ساركوزي وحتى تكون عصابته في تونس محمية؟الدين هناليس إرهابا؟الدولةالحديثةلا دخل للبطرك ولا للمفتي فيها وبها.

 

من هنانفهم مضمون وطبيعةعمل كوشناروموارتينوس و...ومن هناقلت الإرهاب مرويمروسيمرمن هنا؟من يحمي الفسادورموزه هومن قتل الحرية..جعجع والسنيورةوالحريري الصغيرومبارك والسعوديةوالامارات وعصابة تونس و..لا يحاربون إيران بتاتاورأيناهذامنذ1981 وبعد27 سنةصرخواالحماية؟أليس هذاالواقع؟وجاء السلاح لمن؟

لمحاربة الحرية وحيوية المجتمع..

 

وللتغطيةعلى هذايجري تلويك موضوع فلسطين وإسرائيل...إنهاالجريمةفي كل ألوانهاوأحزان نتائجها..الإجرام في من يراهن على هؤلاء وتعويمهم وحمايتهم...هذامافعل ويفعل كوشنار..مصروالسعوديةباسم  السنةدمرواالعالم ... الإرهاب كله خرج منهم...احترمواعقول البشر...لا يحاربون إيران..كذبة لا غير..واقول للرئيس بوش ايران لم تحارب ابدا ولن تكون في حاجة الى حرب مع أي بلد عربي لان حضورها الشعبي والديني كبير جدا حتى لدى

الطغاة ومن نهب المال العام والخاص...

 

وزراء الخارجيةالعرب مالهم الخاص وحده يقضي على الفقروالمرض والجهل والحقدوالكره...اي جملةمن الأسباب الحقيقيةللإرهاب ولماتعيش به ومنه وعليه واليه تستندالحر&

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17 août 2007 5 17 /08 /août /2007 21:17






KIPPA  à  POINTE 5

Par

Derbali

Par analogie, le concept d'apartheid peut donc s'appliquer parfaitement à la situation qui prévaut actuellement en terre sainte de Palestine, avec cependant une particularité que l'on ne saurait comprendre sans se référer à l'idéologie constitutive de cet État, le sionisme politique . Dénoncé depuis plus d'un siècle par une partie notable et éminente de la communauté juive qui le considère comme une idéologie perverse ayant trahi la vocation spirituelle et humaniste du judaïsme, le sionisme politique définit le judaïsme comme une nationalité et non comme une religion. S'inspirant des nationalismes chauvins du 19ème siècle comme le «pangermanisme» ou le «panslavisme», il s'inscrit en rupture avec la tradition religieuse juive en laïcisant la judaïté, opérant ainsi une transmutation du judaïsme, de religion en nationalisme. Se situant à contre-courant du mouvement d'assimilation (égalité des droits) dans lequel était engagée la grande majorité des juifs européens - surtout après la Révolution française - le sionisme politique s'est donné pour mission de regrouper les Juifs au sein d'un État qui leur serait propre afin de les soustraire aux violences antisémites et leur assurer une sécurité définitive. Son projet était fondé sur la conviction que les minorités juives étaient inassimilables aux nations (conviction partagée par les antisémites de l'époque). Et la Palestine, considérée par les premiers sionistes comme «une terre sans peuple» bien qu'habitée par un demi-million d'Arabes, devint l'enjeu de leur vaste entreprise de colonisation. À l'époque, le colonialisme européen était triomphant, et c'est naturellement dans son sillage que les sionistes inscriront leur dessein.

 

Conceptualisée par Théodore Herzl, un journaliste viennois (cf. Théodore Herzl, L'État des Juifs, 1886), l'idéologie sioniste a vu le jour à la fin du 19ème siècle et s'est développée pendant la première moitié du 20ème siècle malgré l'opposition prolongée de la majorité des juifs européens et de divers courants religieux. Comme tous les nationalismes, le nationalisme sioniste se fonde sur les mythes de la race et de la terre, mais - c'est là sa particularité et sa force - sacralisés par un mythe «biblique». Une des caractéristiques de cette idéologie dans son utilisation politique du judaïsme, est qu'elle a choisi pour cet usage, dans la tradition juive, ce qui est à la fois le plus archaïque (tribal) et le plus meurtrier (l'exclusivisme). Puisant dans les textes fondateurs du judaïsme, le Talmud et la Torah (Pentateuque pour les Chrétiens, c'est-à-dire les cinq livres initiaux: la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome, et ses annexes dites historiques, les livres de Josué, des Juges, des Rois et de Samuel), le sionisme s'empare du paradigme fondateur du judaïsme, l'Alliance entre Dieu et les Patriarches. Selon les récits de la Genèse, Yahvé a fait don à Abraham et à sa descendance du pays s'étendant «du fleuve d'Égypte et au grand fleuve, le fleuve Euphrate» (Gen. XV, 18-21), «la Terre Promise». Par cette Alliance avec Dieu, le peuple d'Israël - selon la tradition rabbinique - était ainsi élevé au rang de «peuple élu», de «peuple prêtre». C'est sur cette croyance que le sionisme a fondé le mythe du «retour», c'est-à-dire le «droit historique» des Juifs sur la Palestine. «Le sionisme, c'est le retour au judaïsme avant que d'être le retour au pays juif», déclarait Herzl au Congrès de Bâle, en 1897, entretenant sciemment une confusion entre judaïsme et sionisme - ce qui conduit insidieusement à sacraliser les objectifs historiques d'un mouvement politique. Théodore Herzl ne se réclamait pourtant pas de la religion, mais du nationalisme européen du 19ème siècle: «Je suis agnostique (...). La question juive n'est pour moi ni une question sociale, ni une question religieuse..., c'est une question nationale», écrivait-il dans ses mémoires. Mais prenant conscience de la formidable capacité mobilisatrice de ce qu'il appelle la puissante légende («mighty legend», in Diaries I), il proclame: «La Palestine est notre inoubliable patrie historique. Ce nom seul serait un cri de ralliement puissant pour notre peuple» (Herzl, L'État juif). Ce politique éminemment réaliste - et pragmatique! - transposait ainsi la puissante légende du retour en réalité historique.

 

Et pour cause, car il s'agissait pour les sionistes de fonder sur le mythe du «retour» celui de la continuité raciale et historique entre les hébreux bibliques et les Juifs actuels, de constituer un «peuple juif» homogène, de l'Orient à l'Occident. Ils cherchaient ainsi à faire croire que tout «Juif», où qu'il se trouve dans le monde, «retourne» sur la terre de ses ancêtres lorsqu'il vient en Israël, alors qu'en réalité, les conversions et les mariages mixtes ont été tels au cours des siècles que pour 99% des Juifs actuels, aucun ancêtre n'a jamais mis les pieds en Palestine. Maxime Rodinson conclura d'ailleurs sereinement son essai consacré à cette question en ces termes: «Il est très probable - et l'anthropologie physique tend à le démontrer - que les habitants dits «arabes» de la Palestine (en majorité d'ailleurs «arabisés») ont beaucoup plus de sang des anciens hébreux que la plupart des Juifs de la diaspora, dont l'exclusivisme religieux n'empêchait nullement l'absorption des convertis d'origines diverses» (Peuple juif ou problème juif, Éd. Maspéro, 1981). Mais en dépit de la réalité, Herzl s'évertuera à définir la judaïté par le concept réducteur de «race». Dans son livre L'État juif, il insiste dès l'introduction sur l'idée de «race juive»: «Les Juifs, matériellement et intellectuellement supérieurs, avaient perdu tout à fait le sentiment de leur solidarité de race... Les Juifs forts reviennent fièrement à leur race lorsqu'éclatent les persécutions».

 

Là encore, le judaïsme va être le principal outil de légitimation de ce discours ethnocentrique. Alors que les adeptes de la plupart des religions sont liés par une croyance commune, et que ce caractère d'adepte est accessible à tous, l'exégèse rabbinique a établi un lien particulier d'ordre héréditaire. La loi religieuse stipule, en effet, que la qualité de «juif» est transmise par le sang maternel. En Israël, la «Loi fondamentale» (la Halakha qui signifie Voie ou Chemin en hébreu), en vertu de laquelle les rabbins ont le monopole de statuer sur les mariages et divorces juifs, l'héritage et l'identité religieuse, prévoit que «sera inscrit comme juif aux rubriques «religion» et «ethnie» de l'état civil, celui qui est né de mère juive et n'appartient pas à une autre religion ou bien s'est convertie selon la Halakha» (instruction du 10 janvier 1960). Et les conditions exigées pour les conversions sont telles que celles-ci demeurent l'exception. Cette loi religieuse détermine l'accès à la citoyenneté israélienne et conditionne la «loi du retour». Dans son étude détaillée des «lois fondamentales», Le caractère juif de l'État d'Israël (Éd. Cujas, 1977), le Professeur Klein, juriste spécialiste du droit comparé, soulèvera le problème de la confusion constante entre le critère ethnique et le critère religieux. Pourtant, comme le dit le philosophe israélien Y. Leibovitz, «la notion de 'juif' n'était à l'origine ni raciale, ni nationale mais religieuse». Mais l'absurdité d'une telle loi découle du principe même du sionisme, prétendant définir le juif non par son appartenance à une communauté religieuse, comme en témoigne la Bible toute entière, mais par son appartenance à un «peuple», tels que le concevaient les mythes nationalistes de l'Europe du 19ème siècle, et du chauvinisme romantique. L'idéologie sioniste a en effet occulté les écrits du judaïsme comportant une dimension universelle pour ne retenir que ceux, dans la Torah, qui exaltent l'ethnocentrisme en instituant les Juifs comme peuple différent des autres et confortent, par une lecture littérale - c'est-à-dire intégriste - leur entreprise de retour en terre de Palestine. N'est-il pas écrit dans la Torah «qu'Israël vivra en solitaire et ne se confondra pas avec les nations» (Nombre, 23, 94)? N'est-il pas prescrit au juif pratiquant de prononcer chaque matin la prière du Shaharit «Béni soit l'Éternel qui ne m'a pas fait goy (non-juif). Béni soit l'Éternel qui ne m'a pas fait femme. Béni soit l'Éternel qui ne m'a pas fait esclave»? Le Rabbin Cohen écrit sans détour dans son livre sur «Le Talmud» (Éd. Payot, 1986): «Les habitants du monde peuvent être répartis entre Israël et les autres nations prises en bloc. Israël est le peuple élu: dogme capital».

 

Cette même lecture sélective privilégie les textes les plus féroces de la Torah pour légitimer les exactions d'hier et d'aujourd'hui. Comme ceux, notamment, où la spoliation ou l'extermination des autochtones de Canaan est présentée comme une condition du maintien de l'Alliance: «Quand vous aurez passé le Jourdain pour entrer dans le pays de Canaan, vous chasserez devant vous tous les habitants du pays... Mais si vous ne chassez pas tous les habitants du pays, ceux d'entre eux que vous aurez laissés seront comme des piquants dans vos yeux et des épines dans votre chair. Ils vous harcèleront dans le pays même où vous habiterez, et ce que j'avais pensé leur faire, c'est à vous que je leur ferai», ordonne Dieu à Moïse (Nombres XXXIII, 51 à 56). D'après les récits bibliques, les Hébreux, emmenés par Josué, se livrèrent à un véritable massacre. Le Deutéronome répète, n'exigeant pas seulement la spoliation de la terre et l'expulsion des autochtones, mais l'extermination: «Lorsque le Seigneur, ton Dieu, t'aura fait entrer dans le pays... et qu'il aura chassé devant toi les nations nombreuses... tu les voueras totalement à l'interdit.» (Deut. VII, 1-2) «et tu les supprimeras» (Deut. VII, 24). Le livre de Josué, qui relate la conquête sanglante du pays de Canaan, n'est pas seulement un texte classique enseigné dans les écoles israéliennes - malgré la réfutation de l'historicité des écrits bibliques par l'archéologie moderne. Il sert, aussi, au conditionnement psychologique des recrues dans l'armée et lors de l'invasion du Liban, en 1982, l'aumônerie militaire des rabbins ne cessa de prêcher la guerre sainte. «Nous ne devons pas oublier les sources bibliques qui justifient notre guerre et notre présence ici. Nous accomplissons notre devoir religieux juif (Mitzva) en étant ici. Selon ce qui est écrit...», expliquait un rabbin du grade de capitaine (Ha'aretz, 5 juillet 1982). L'imagerie populaire est, elle aussi, utilisée: en 1983, l'administration des PTT émettait trois timbres commémorant Josué.

 

Ces récits de massacres et d'exterminations sacrées sont, dans l'esprit de nombreux dirigeants sionistes, la préfiguration de la manière dont les sionistes - auréolés d'une pseudo légitimité religieuse - se comportèrent (et se comportent encore aujourd'hui) à l'égard des Palestiniens. Le 9 avril 1948, Menahem Begin et ses troupes de «l'Irgoun» massacraient les 254 habitants du village de Deir Yassin, hommes, femmes et enfants, pour faire fuir par la terreur les Arabes désarmés de Palestine (cf. Menahem Begin, La révolte: histoire de l'Irgoun, Éd. Albatros, 1978). En l'espace d'une année, sur 475 villages arabes existant en 1948, 385 villages furent ainsi détruits - avec leurs maisons, leurs cultures et même leurs cimetières et leurs tombes - et 770.000 Palestiniens prirent le chemin de l'exode. «Si l'on possède la Bible et si l'on se considère comme le peuple de la Bible, on devrait aussi posséder les terres de la Bible, celle des Juges et des Patriarches, de Jérusalem, d'Hébron, de Jéricho et d'autres lieux encore», déclarait Moshé Dayan au Jerusalem Post le 10 août 1967. «Ce pays existe comme l'accomplissement d'une promesse faite pas Dieu lui-même. Il serait ridicule de lui demander des comptes sur sa légitimité, déclarait Golda Meir (Le Monde, 15 octobre 1971). Le Premier ministre de l'Afrique du Sud, lui fera écho par cette déclaration datée de 1972: «N'oublions pas que nous sommes le peuple de Dieu, investi d'une mission...»

 

La légitimation de la pureté «ethnique», et donc la justification de l'apartheid et de la «purification ethnique» qui peuvent en découler, repose, quant à elle, sur de nombreux textes religieux, manipulés électivement par les sionistes, comme par exemple: «Tu ne donneras pas ta fille à leur fils et tu ne prendras pas leur fille pour ton fils», ordonne-t-on dans le Deutéronome (VII, 3); dans un autre récit, on peut lire qu'Esdras pleure parce que «la race sainte s'est mêlée avec les peuples des pays voisins» (Esd. 9, 2) et ordonne la sélection «Tous ceux qui avaient pris des femmes étrangères, ils les renvoyèrent, femmes et enfants» (Esd. 10, 44). En Israël, cette séparation de l'Autre - cet apartheid - est érigée en loi. Les mariages mixtes (entre juifs et non-juifs) y sont légalement impossibles - il n'existe pas de mariage civil - et l'hérédité conditionne la citoyenneté. La loi du «Retour» prévoit, en effet, que tout juif, quelle que soit sa nationalité initiale, devient citoyen israélien dès lors qu'il s'établit en Israël, alors que tout Palestinien est considéré par l'article 3 de la Loi sur la nationalité (5712-1952) comme «individu qui, immédiatement avant la fondation de l'État, était sujet palestinien, et qui ne devient pas israélien en vertu de l'article 2» (celui qui concerne les juifs) et comme «n'ayant jamais eu de nationalité auparavant», c'est-à-dire apatride par hérédité. Pour acquérir la nationalité israélienne, il doit prouver qu'il vivait en Palestine juste avant la création de l'État d'Israël en 1948, ce qui est quasiment impossible compte tenu des destructions opérées par les milices terroristes (l'Irgoun de Begin, la Hagana de Ben Gourion, le groupe Stern de Shamir), ancêtres de Tsahal. Il ne lui reste plus alors que la voie de la «naturalisation» - qui exige «une bonne connaissance de la langue hébraïque», et est laissée à la libre appréciation du ministre de l'Intérieur. Haïm Cohen, qui fut juge à la Cour Suprême d'Israël, fera donc cet amer constat: «L'ironie du sort a voulu que les mêmes thèses biologiques et racistes propagées par les nazis et qui ont inspiré les infamantes lois de Nuremberg, servent de base à la définition de la judaïté au sein de l'État d'Israël» (in Joseph Badi, Fundamental Laws of the state of Israel, New York, 1960).

 

Cette instrumentalisation du judaïsme par le sionisme politique avait provoqué de vives protestations de la part des organisations juives, comme l'«Association des rabbins d'Allemagne», l'«Alliance israélite universelle de France», l'«Israelitische Allianz» d'Autriche, les associations juives de Londres et le virulent mouvement du judaïsme Réformé. Au moment même du Congrès de Bâle, en 1897 - qui n'avait pu avoir lieu à Munich (comme le prévoyait Herzl) en raison de l'opposition de la communauté juive allemande - se tenait la Conférence de Montréal où, sur la proposition du Rabbin Isaac Meyer Wise, la personnalité la plus représentative de l'Amérique d'alors, fut votée une motion qui opposait radicalement deux lectures de la Bible, la lecture politique et tribale du sionisme, et la lecture spirituelle et universaliste des Prophètes. «Nous désapprouvons totalement toute initiative visant à la création d'un État juif. Des tentatives de ce genre mettent en évidence une conception erronée de la mission d'Israël qui, d'un champ politique et national étroit, a été étendue à la promotion, à l'humanité entière, de la religion libérale et universaliste que les Prophètes juifs furent les premiers à proclamer... Nous affirmons que l'objectif du judaïsme n'est ni politique, ni national, mais spirituel... Il vise une époque messianique où tous les hommes reconnaîtront appartenir à une seule grande communauté pour l'établissement du Royaume de Dieu sur la Terre.» (Conférence centrale des rabbins américains, Yearbook VII). D'après Rufus Learsi (Israel: A History of the Jewish People, World Publishings Co, 1966), «les plus ardents opposants étaient tous des Rabbins réformés. Les Juifs, disaient-ils, ne sont pas une nation et ne doivent pas chercher à le devenir». Malgré cette opposition constante, inspirée par l'attachement à la spiritualité juive, le sionisme israélien finit par s'imposer comme force dominante grâce à son lobbying effréné auprès des dirigeants des puissances coloniales de l'époque (principalement l'Angleterre, l'Allemagne et la Russie, puis les États-Unis).

 

Cette hégémonie du sionisme politique ne parvint pourtant pas à étouffer la critique des grands spirituels qui n'ont eu de cesse, tel Martin Buber durant toute sa vie et jusqu'à sa mort en Israël, de dénoncer la dégénérescence et même l'inversion du sionisme religieux (spirituel et universel) en sionisme politique. «Le sentiment que j'éprouvais, il y a soixante ans, lorsque je suis entré dans le mouvement sioniste, est essentiellement celui que j'éprouve aujourd'hui», déclarait-il à New York. «J'espérais que ce nationalisme ne suivrait pas le chemin des autres - commençant par une grande espérance - et se dégradant ensuite jusqu'à devenir un égoïsme sacré, osant même, comme Mussolini, se proclamer sacro egoïsmo, comme si l'égoïsme collectif pouvait être plus sacré que l'égoïsme individuel» (in Jewish Newsletter, 2 juin 1958). «Qu'est-ce que l'idée 'd'élection' d'Israël a à faire en tout cela? 'L'élection' ne désigne pas un sentiment de supériorité, mais un sens de la destinée. Ce sentiment ne naît pas d'une comparaison avec les autres, mais d'une vocation et d'une responsabilité d'accomplir une tâche que les prophètes n'ont cessé de rappeler: si vous vous vantez d'être choisis au lieu de vivre dans l'obéissance à Dieu, c'est une forfaiture...», déclarait-il lors du XIIème Congrès sioniste avant de conclure: «Nous espérions sauver le nationalisme juif de l'erreur de faire d'un peuple une idole. Nous avons échoué.» (Martin Buber, Israel and the world, Éd. Schoken, 1948). Le professeur Judas Magnes, Président de l'Université hébraïque de Jérusalem depuis 1926, considérait quant à lui que le «programme de Baltimore» de 1942 exigeant la création d'un État Juif en Palestine «conduirait à la guerre contre les Arabes». Prononçant, à la rentrée de 1946, le discours d'ouverture de cette université, il déclarait: «La nouvelle voix juive parle par la bouche des fusils... Telle est la nouvelle Torah de la terre d'Israël. Le monde a été enchaîné à la folie de la force physique. Le ciel nous garde maintenant d'enchaîner le judaïsme et le peuple d'Israël à cette folie. C'est un judaïsme païen qui a conquis une grande partie de la diaspora. Nous avions pensé, au temps du sionisme romantique, que Sion devait être rachetée par la droiture. Tous les juifs d'Amérique portent la responsabilité de cette faute, de cette mutation... même ceux qui ne sont pas d'accord avec la direction païenne, mais qui restent assis, les bras croisés. L'anesthésie du sens moral conduit à son atrophie.»

 

«Nationalisme juif sécularisé» (comme le désignent ainsi E. Benbassa et J.C. Attias dans Le Juif et l'Autre, Éd. Le Relié, 2002), le sionisme politique a donc donné naissance à une idéologie articulée sur un droit du sol et du sang à connotation religieuse, et se traduisant par un colonialisme agressif, un apartheid spécifique, voire même un racisme caractérisé. Le 10 novembre 1975, en séance plénière, l'Assemblée générale des Nations Unies adopta d'ailleurs La résolution 2279 considérant que le sionisme était une forme de racisme et de discrimination raciale - résolution qui fut abrogée en 1991, juste après la «guerre du Golfe», sous la pression des États-Unis et d'Israël. À l'époque, l'ONU avait recensé dix-sept lois israéliennes porteuses de discriminations. Et la presse israélienne regorgeait - et regorge encore - de propos xénophobes tels ceux de Menahem Barash, parlant des Palestiniens: «Cette peste déjà dénoncée dans la Bible (...). Pour nous emparer de la terre promise par Dieu à Abraham, nous devons suivre l'exemple de Josué pour conquérir la terre d'Israël et nous y installer, comme le commande la Bible (...). Il n'y a pas de place en cette terre pour d'autres peuples que celui d'Israël. Ce qui signifie que nous devons en expulser tous ceux qui y vivent (...). C'est une guerre sainte exigée par la Bible» (Journal Yediot Aharonot, 1974). Dans une tribune intitulée Au nom de judaïsme, Shulamit Aloni, députée à la Knesset et dirigeante du Mouvement pour les droits civiques, dénonçait ce racisme institutionnalisé: «Tout se passe comme si on cherchait à faire pénétrer dans l'esprit des Juifs d'Israël l'idée qu'il existe une différence qualitative et normative entre les juifs et les non-juifs... Tel est le principe qui inspire toutes les lois et réglementations de l'État en ce qui concerne la politique intérieure, le statut des personnes et des familles, les critères de citoyenneté... C'est ce principe qui dicte notre conduite à l'égard des Israéliens arabes, des Bédouins et des habitants de la Cisjordanie et de Gaza, et notre façon de répondre à leurs aspirations... Aucune utilisation, abusive ou déformée, de la loi juive, ne pourra réduire au silence ceux qui savent discerner entre la loi des prêtres et la vision de prophètes. Nous ne permettrons pas à quiconque de faire d'Israël un ghetto religieux à prétention messianique, qui bafoue les lois universelles de l'humanité et du droit international» (Yediot Aharonot, 25 juin 1978).

 

Shulamit Aloni s'alarmait à juste titre. La confusion entretenue entre sionisme et judaïsme permet, en effet, aux différents «partis religieux», ne rassemblant pourtant qu'une infime minorité de citoyens, de jouer un rôle décisif dans l'État d'Israël. Cela peut paraître paradoxal, car la majorité des Israéliens actuels se déclare agnostique ou athée. Mais, comme l'explique Nathan Weinstock (Le sionisme contre Israël, Éd. Maspéro 1969), «Si l'obscurantisme rabbinique triomphe en Israël, c'est parce que la mystique sioniste n'a de cohérence que par référence à la religion mosaïque. Supprimez les concepts de 'Peuple élu' et 'Terre promise', et le fondement du sionisme s'effondre. C'est pourquoi les partis religieux puisent paradoxalement leur force dans la complicité des sionistes agnostiques. La cohérence interne de la structure sioniste d'Israël a imposé à ses dirigeants le renforcement de l'autorité du clergé. C'est le parti social-démocrate «Mapaï», sous l'impulsion de Ben Gourion, qui a inscrit les cours de religion obligatoires aux programmes des écoles, et non les partis confessionnels». Cette identification du sionisme politique et du judaïsme a une conséquence plus grave encore... pour les Juifs eux-mêmes! Car au-delà d'Israël, les Juifs du monde entier se retrouvent prisonniers de la logique totalisante de l'État sioniste qui les considère comme citoyens israéliens en puissance.

 

Avant même la création de l'État d'Israël, les colonialistes sionistes ont exposé clairement leur objectif: «Notre slogan sera: la Palestine de David et de Salomon», disait Herzl (in Diaries). «Il doit être clair pour nous qu'il n'y a pas de place pour deux peuples dans ce pays», écrivait en 1940 Yossef Weitz, le directeur du Fonds National Juif. «Il n'y a pas d'autre moyen de les déplacer tous; il ne faut pas laisser un seul village, une seule tribu... Il faut expliquer à Roosevelt, et à tous les chefs d'États amis, que la terre d'Israël n'est pas trop petite si tous les Arabes s'en vont, et si les frontières sont un peu repoussées vers le nord, le long du Litani, et vers l'est, sur les hauteurs du Golan» (Yossef Weitz, Journal, Tel-Aviv, 1965). Cette logique militariste et expansionniste est une permanente de la politique menée par l'État israélien depuis sa création. Et ce, quels que soient les gouvernements qui se sont succédés depuis: comme l'écrivait le Professeur Leibovitz, de l'Université hébraïque de Jérusalem, «L'État d'Israël n'est pas un État qui possède une armée, mais une armée qui possède un État» (in Israël et Judaïsme, Éd Desclée de Brouwer, 1993). Dans le grand journal israélien Yediot Aharonot, du 14 juillet 1972, Yoram Ben Porath rappelait avec force l'objectif initial: «C'est le devoir des dirigeants politiques israéliens d'expliquer clairement et courageusement à l'opinion un certain nombre de faits, que le temps fait oublier. Le premier de ceux-ci c'est le fait qu'il n'y a pas de sionisme, de colonisation, d'État juif, sans l'éviction des Arabes et l'expropriation de leurs terres».

 

Dix ans plus tard, dans une lettre adressée à Pierre Vidal-Naquet et publiée par Le Monde le 8 juin 1982, le Professeur Benjamin Cohen, de l'Université de Tel-Aviv, écrivait: «Je vous écris en écoutant le transistor qui vient d'annoncer que 'nous' sommes en train d'atteindre 'notre objectif' au Liban: assurer 'la paix' aux habitants de Galilée. Ces mensonges dignes de Goebbels me rendent fou. Il est clair que cette guerre sauvage, plus barbare que toutes les précédentes, n'a rien à voir, ni avec les attentats de Londres, ni avec la sécurité de la Galilée... Des juifs victimes eux-mêmes de tant de cruautés, peuvent-ils devenir tellement cruels?... Le plus grand succès du sionisme n'est donc que ceci: la 'déjudaïsation'... des juifs. Faites, chers amis, tout ce qui est en votre pouvoir pour que les Begin et Sharon n'atteignent pas leur double objectif: la liquidation finale (expression à la mode ici ces jours-ci) des Palestiniens en tant que peuple et des Israéliens en tant qu'êtres humains.» Les massacres des réfugiés palestiniens des camps de Sabra et Chatila, perpétrés sous la protection du Général Sharon, sont encore dans toutes les mémoires. Plus récemment, en septembre 2002, un appel signé par une centaine de membres du corps académique israélien, tentait d'alerter l'opinion publique internationale en ces termes: «Nous, membres du corps académique israélien, sommes horrifiés par les préparatifs d'une agression américaine contre l'Irak et par le soutien enthousiaste des responsables politiques israéliens à ces préparatifs. Nous sommes profondément inquiets par les indications que le 'brouillard de la guerre' pourrait être utilisé par le gouvernement israélien pour commettre encore plus de crimes contre le peuple palestinien, qui pourraient aller jusqu'au nettoyage ethnique total (...). Dans une récente interview donnée au journal Ha'aretz, le chef d'État Major Moshé Ya'alon a décrit les Palestiniens comme «une manifestation cancéreuse» et a comparé les actions militaires dans les Territoires occupés à de «la chimiothérapie», laissant entendre que «des soins» plus radicaux pourraient être nécessaires. Le Premier ministre Sharon a soutenu ce «jugement réaliste». L'escalade dans la démagogie raciste concernant les Palestiniens citoyens d'Israël pourrait indiquer l'envergure des crimes qui sont probablement envisagés».

 

Cet appel alarmiste des universitaires israéliens n'est pas sans fondement. Depuis le début de la conquête de la Palestine, les dirigeants sionistes n'ont eu de cesse d'essayer de régler leur problème majeur: comment créer une majorité juive dans un pays peuplé par une communauté arabe palestinienne autochtone? Pour eux, la solution découlait de leur programme colonialiste: réaliser une colonie de peuplement en chassant les Palestiniens et en poussant à l'immigration juive. Ainsi naquit le mythe d'une «terre sans peuple pour un peuple sans terre», niant l'existence même des Palestiniens et donc leur droit légitime à constituer leur Nation. Il s'agissait, en fait, de s'emparer de leurs terres d'une façon délibéré

 

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Edward Saïd

in The Guardian - le 25 janvier 2003

traduit de l'anglais par CCIPPP

Les Etats-Unis se préparent à attaquer le monde arabe, et les Arabes sont soumis et gémissent.Quiconque ouvre le New York Times de façon quotidienne peut lire l'article le plus récent à propos des préparatifs de guerre qui occupent les Etat-Unis. Un autre bataillon, encore des transports de troupes et des croiseurs, un nombre toujours plus important d'avions, de nouveaux

contingents d'officiers sont envoyés dans le Golfe Persique. Une force énorme et délibérément intimidante est en train d'être rassemblée au-delà des mers, alors que dans notre pays les mauvaises

nouvelles sociales et économiques se multiplient de façon implacable.L'immense machine capitaliste parait vaciller et semble même mettre à bout la majorité des citoyens. Et pourtant George Bush

propose une nouvelle et importante réduction d'impôt pour le 1% le plus riche de la population.Le

système public d'éducation est en crise et une assurance sociale n'existe tout simplement pas pour 50 millions d'Américains. Israël demande pour 15 billions de dollars de nouvelles garanties de prêt et

d'aide militaire. Et les taux de chômage aux Etats-Unis augmentent de façon inexorable en même

temps que chaque jour des emplois sont perdus. Les préparatifs pour une guerre incroyablement

coûteuse se poursuivent néanmoins, sans approbation publique et, au moins jusqu'à très récemment,

avec une évidente désapprobation. Une indifférence générale de la majorité de la population (qui peut dissimuler une grande crainte, de l'ignorance ou de l'appréhension) a accueilli le bellicisme de

l'administration [Bush,N.d.T] et son curieux manque de réponse au défi manifesté par la corée du

Nord. Dans le cas de l'Iraq, où il n'y a pas d'armes de destruction massive dont on puisse parler, les Etats-Unis planifie une guerre ; dans le cas de la Corée du Nord, ils offrent aide économique et

énergétique. Quelle humiliation dans la différence entre le traitement imposé aux Arabes et

le respect manifesté face à la Corée du Nord, une dictature aussi sombre et cruelle.Dans les mondes arabe et musulman, la situation apparait plus singulière. La plupart des politiciens américains, des experts, des officiels de l'administration et des journalistes ont répété les poncifs devenus des

standards très éloignés de la réalité de l'Islam et du monde arabe. Une bonne part de ces poncifs a précédé le 11 septembre. Au cour unanime d'aujourd'hui s'est ajouté le rapport des Nations Unies

concernant le développement social du monde Arabe, rapport certifiant que les Arabes sont

dramatiquement à la traîne du reste du monde en ce qui concerne la démocratie, la connaissance et les droits des femmes. Chacun sait (avec bien évidemment quelque justification) que l'Islam demande une réforme et que le système éducatif dans le monde Arabe est un désastre - de fait, une école pour fanatiques religieux et  bombes humaines [suicide bombers - N.d.T] fondée non seulement par

des imams ayant perdu la raison et leurs riches adeptes (tel Oussama Ben Laden) mais aussi par des

gouvernements considérés comme des alliés des Etats-Unis. Les seuls " bons " Arabes sont ceux qui occupent les médias et dénigrent sans aucune réserve la culture et la société arabe d'aujourd'hui.

Rappelons-nous la répétitivité de leurs condamnations, avec rien à dire de positif sur eux-mêmes, ni sur leur peuple ni sur leur langue ; ils ne font que recracher les éternelles et fatigantes formules

américaines que l'on trouve sur les ondes ou les pages imprimées. Nous manquons de démocratie, disent-ils ; nous n'avons pas assez mis en cause l'Islam, nous devons faire plus pour nous débarasser du spectre du nationalisme arabe et du credo de l'unité arabe. Tous ceci ne serait que détritus idélogiques et sans aucun crédit. Tout ce que nous disons avec nos instructeurs américains à propos des Arabes et de l'Islam - des clichés orientalistes recyclés et imprécis, répétés à satiété par des médiocrités du type de Bernard Lewis - sont exacts, insistent-ils. Le reste ne serait pas assez réaliste ou pragmatique. «  Nous " avons besoin d'accéder à la modernité - modernité signifiant de fait que nous soyons occidentalisés, globalisés, avec un marché libre et une démocratie, quoi que ces mots puissent signifier. Il pourait y avoir un essai de rédigé sur la prose de grands diplômés tels Fuad Ajami, Fawwaz Gerges, Kanan Makiya, Shibli Talhami, Mamoon Fandy, et sur les relents de

servilité contenus dans leur langage, l'inauthenticité et la répétition guindée et désespérée de ce qui leur est imposé. Le choc des civilisations, que George Bush et ses esclaves tentent de

promouvoir afin de justifier une guerre préventive pour le pétrole et leurs vues hégémoniques sur l'Irak, est supposé aboutir à la construction triomphale d'une nation démocratique, au changement

de régime et à une modernisation forcée à l'américaine. Qu'importent les bombes et les ravages produits par les sanctions jamais mentionnées. Il s'agira d'une guerre purificatrice dont les buts sont de chasser Saddam et ses sbires et de les remplacer tout en redessinant la carte de toute la région. Nouveau Sykes Picot. Nouveau Balfour. Nouveaux 14 points de Wilson. Monde tout à fait nouveau. Nous sommes appelés par les Irakiens dissidents, et les Irakiens fêteront leur libération et oublieront

peut-être leurs souffrances passées. Peut-être .Pendant ce temps, la destruction des âmes et des

corps se poursuit en Palestine, empirant à chaque instant. Il ne semble pas y avoir de force

capable de stopper Ariel Sharon et son ministre de la défense, Shaul Mofaz, lesquels meuglent leur défi au monde entier. Nous interdisons, nous punissons, nous bannissons, nous brisons, nous

détruisons. Le torrent d'une violence sans frein s'abat sur une population entière. Au moment où j'écris ces lignes, j'ai reçu une information selon laquelle le village d'Al-Daba' dans le district de Qalqilya

(Cisjordanie) est sur le point d'être rayé de la carte par les bulldozers israéliens (fabriqués aux

Etats-Unis) de 60 tonnes : 250 Palestiniens perdront leurs 42 maisons, 700 dunums de terre agricole, une mosquée et une école élémentaire pour 132 enfants. Les Nations Unies restent passives,

contemplant comment à chaque heure sont transgressées ses résolutions. Hélas, George Bush s'identifie à Ariel Sharon, et non pas au jeune Palestinien de 16 ans utilisé comme bouclier humain par les soldats israéliens.Pendant ce temps, l'Autorité Palestinienne propose un retour aux pourparlers de paix, et probablement à Oslo. Bien qu'ayant été floué pendant 10 ans, Arafat paraît inexplicablement vouloir y revenir. Ses fidèles lieutenants produisent des déclarations et écrivent des contributions ans la presse, suggérant leur bonne volonté à accepter quelque chose que ce soit. De façon tout à fait

remarquable, la grande masse de ce peuple héroïque paraît vouloir aller de l'avant, sans paix et

sans répit, saignant, affamé, mourant jour après jour. Leur confiance en la justesse de leur cause et leur dignité leur interdisent de se soumettre honteusement à Israël comme l'ont fait leurs sponsables. Que peut-il y avoir de plus décourageant pour l'habitant de Gaza qui résiste à l'occupation israélienne, que de voir ses dirigeants jouant les suppliants à genoux devant les Américains ? Dans ce panorama de désolation, ce qui saute aux yeux est la totale passivité et l'impuissance de tout le monde Arabe. Le gouvernement américain et ses valets, déclaration après déclaration, affichent leurs objectifs, éplacent des troupes et du matériel, transportent des tanks et des contre-torpilleurs, et les Arabes, individuellement et collectivement peuvent à peine, en rassemblant leur courage, manifester un faible refus. Au mieux ils disent : " Non, vous ne pouvez pas utiliser nos bases militaires sur notre territoire ", pour se déjuger quelques jours plus tard. Pourquoi un tel silence et une impuissance aussi stupéfiante ? La puissance dominante dans le monde est en train de préparer une guerre contre un pays Arabe souverain actuellement gouverné par un régime épouvantable, avec pour objectif non seulement de détruire le régime du Ba'ath mais aussi de refaire la carte de tout le monde Arabe, en changeant

peut-être d'autres régimes et d'autres frontières dans la foulée. Personne ne pourra se mettre

à l'abri d'un tel cataclysme s'il se produit. Et nous n'avons droit qu'à un long silence suivi de quelques bêlements polis en guise de réponse. Des millions de personnes vont être affectées, et l'Amérique

planifie leur futur avec mépris et sans les consulter. Est-ce que nous méritons un tel mépris raciste ?

Ceci n'est pas seulement inacceptable mais aussi impossible à croire.Comment une région de 300 millions d'individus peut-elle attendre passivement les coups à venir sans pousser un hurlement collectif de résistance ? Le monde Arabe s'est-il dissout ? Même un prisonnier sur le point d'être exécuté prononce en général quelques mots. Pourquoi n'y a-t-il pas à présent une ultime déclaration pour toute une région historique, pour une civilisation sur le point dêtre bousculée et totalement transformée, pour une société qui malgré ses inconvénients et ses faiblesses, fonctionne ?

Des enfants Arabes naissent tous les jours, d'autres enfants vont à l'école, des hommes et des emmes se marient, travaillent, ont des enfants ,ils jouent, et rient, et mangent, ils sont tristes, ils

souffrent de maladie et de mort. Il y a de l'amour et de la compagnie, de l'amitié et de l'enthousiasme. Oui, les Arabes sont réprimés et mal gouvernés, terriblement mal gouvernés, mais ils s'adaptent malgré tout dans leur travail et dans leur vie. C'est une réalité ignorée des dirigeants arabes et des Etats-Unis lorsqu'ils gesticulent à destination d'une soit-disante « rue Arabe" [Arabe street - N.d.T], concept inventé par de médiocres orientalistes. Qui traite aujourd'hui des questions existentielles qui se posent à propos du futur de notre peuple ? La tâche ne peut pas dépendre d'une cacophonie de religieux fanatiques ni de moutons fatalistes et soumis. Mais il semble que ce soit malgré tout le cas. Les gouvernements Arabes - non, la plupart des pays Arabes - se reculent dans leurs sièges et attendent, tandis que l'Amérique prend des poses, met en garde et menace,

tout en alignant plus de bateaux, de soldats et de F-16 avant de porter ses coups. Le silence

est assourdissant.Des années de sacrifices et de luttes, d'os brisés dans des centaines de

prisons et chambres de tortures de l'Atlantique jusqu'au Golfe, des familles détruites, de la pauvreté et de la souffrance sans fin. Des armées énormes et chères. Et tout cela pour quoi ?

Ce n'est pas une question de parti, d'idéologie ou de faction : c'est une question que le grand théologien Paul Tillich nommait le sérieux ultime ultimate seriousness, N.d.T]. La technonologie, la

modernisation et une inévitable globalisation ne constituent pas une réponse face à ce qui

nous menace maintenant. Nous avons dans notre tradition une part complète de discours séculaire et religieux traitant de début et de fin, de vie et de mort, d'amour et de colère, de société et d'histoire. Mais aucune voix,aucun individu disposant d'une large vision et d'une autorité morale

parait capable d'y puiser et de porter cela à l'attention. Nous sommes à la veille d'une catastrophe et nos dirigeants politiques, moraux et religieux font de timides mises en garde et, tout en se dissimulant derrière des chuchotements, des clins d'oeil de connivence et des portes fermées, ils font des plans sur les moyens d'échapper à la tempête. Ils réfléchissent à leur survie et peut-être à la

providence. Mais qui est en charge du présent, de ce qui est matériel, de la terre, de l'eau, de l'air et des vies qui dépendent des uns et des autres ? Personne ne parait avoir cette responsabilité.

Il y a une expression magnifique qui exprime de façon précise et ironique notre inacceptable impuissance, notre passivité et notre incapacité à nous aider les uns les autres alors que notre force serait requise. Cette expression est : la dernière personne à sortir peut-elle éteindre les lumières ?

Nous sommes à la veille d'un bouleversement qui laissera peu de chose debout et qui angereusement laissera même peu de chose dont on puisse se souvenir, excepté la dernière injonction pour faire disparaître la lumière.

Le temps n'est-il pas venu d'affirmer une sincère alternative pour le monde Arabe, face aux ravages sur le point d'engloutir notre société ? Il ne s'agit pas d'invoquer uniquement un changement de

régime, et Dieu sait comme nous savons le faire. En tout cas cela ne peut être un retour à Oslo

qui serait une nouvelle supplication à Israël d'accepter notre existence et de nous laisser vivre en paix, ou autrement dit une autre incitation servile et rampante à la pitié. Personne ne viendra donc

se mettre en pleine lumière pour refléter une vision de notre futur qui ne soit pas basée sur un scénario écrit par Donal Rumsfeld et paul Wolfowitz, ces deux symboles de nullité du pouvoir et d'arrogance incontinente ? J'espère que quelqu'un m'entend ...

Edward Saïd

 

 

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17 août 2007 5 17 /08 /août /2007 19:58
Panique sur les marchés financiers




Sur le forum d'ELKHADRA



http://elkhadra.aceboard.fr/271939-7119-1991-0-Panique-marches-financiers.htm




L'image “http://faq.moutonking.com/wiki/images/e/e8/Geneticienne.png” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.



Sindabad

Jim Cramer panique en direct sur NBC, Bear Stearns a déclenché « l’Armagedon »
9 août 2007 - 17:38

8 Août 2007 (Nouvelle Solidarité) - Interrogé sur la crise du jour de Bear Stearns, le prévisionniste financier américain très populaire Jim Cramer, lui-même ancien de Goldman Sachs et Bear Stearns, s’est livré le 3 août à un sérieux « coup de gueule » pendant son émission « Mad Money with Jim Cramer » sur la chaîne CNBC.

Combinant coup de théâtre et véritable inquiétude, Cramer hurlait à pleins poumons que le président de la Réserve Fédérale Bernanke devrait « ouvrir d’urgence le guichet des liquidités » (...) « Bernanke n’a pas la moindre idée de combien la situation est mauvaise, pas la moindre idée, pas la moindre idée ! J’ai parlé avec les dirigeants de chacune de ces firmes ces dernières 72 heures. Les gens que je connais sont dans ce business depuis 25 ans, et ils vont perdre leur boulot, les boites vont disjoncter et déposer le bilan. » (...) « Ceci est un marché d’une autre sorte, et la Réserve Fédérale est endormie. Ils ont perdu la tête. Ils ne savent rien. Ils n’ont pas la moindre idée de ce qu’il se passe dans le secteur. Il y a 14 millions de personnes qui ont hypothéqué leurs maisons depuis 3 ans. Sept millions de ceux-là sont des contrats à taux variables. Ils vont perdre leurs maisons. Ils sont fous. Moi, j’ai travaillé sur les marchés à rendement fixe chez Goldman Sachs. Ce n’est pas le moment d’afficher de la satisfaction. »

Quand on lui demande si la baisse des taux qu’il réclame ne provoquerait pas un Armagedon, Cramer répondit : « On a [déjà] un Armagedon sur les marchés à rendement fixe »

L’entretien en anglais est actuellement accessible sur YouTube http://fr.youtube.com/watch ?v=SWksEJQEYVU

*Armagedon est, selon le livre de l’Apocalypse (chap. 16, verset 16), la « bataille finale » entre le bien et le mal.

Source : http://www.solidariteetprogres.org/spip/sp_article-breve.php3?id_article=3189

*
La BCE craint que les « subprime » fassent plonger les banques européennes et injecte 95 milliards d’euros sur les marchés
9 août 2007 - 18:50

9 août 2007 (Nouvelle Solidarité) - Alors que tout le monde sur les marchés financiers a peur de la contamination des banques françaises et européennes par l’effondrement des « subprime » américain, la Banque Centrale Européenne a annoncé cet après-midi qu’elle injectait 94,8 milliards d’euros de flux monétaires sur les marchés afin de « compenser des mouvements inattendus sur le marché liés à la crise du crédit à risques [le fameux « subprime »] » rapporte l’AFP.

Cette intervention de la BCE est un record, car si elle avait déjà recouru à ce type d’injection d’urgence, la BCE n’avait jamais injectée une telle somme. Le 12 septembre 2001 elle avait injectée 69 milliards d’euros, puis 40 milliards le 13 septembre. Est-ce que la BCE redoute un 11 septembre financier ? Lors d’un point presse, la BCE a adressée un message aux analystes financiers, déclarant que l’injection visait à « assurer des conditions normales sur le marché ». La dévotion interventionniste de l’ « indépendante » BCE pour renflouer le système financier en pleine désintégration rappelle qu’il est temps que cette institution, tout comme le système financier, soit placée sous l’autorité des Etats, afin que l’argent soit émis en faveur de la production et du long terme plutôt que dans une spéculation à la vue courte et à la fin proche.

Au moment ou la BCE faisait son annonce, le CAC 40 perdait 3,12 %, un record depuis les echos du mini krach de la bourse de Shangaï le 27 février dernier. Les marchés ont manifesté leurs inquiétude tout au long de la journée, notamment depuis que BNP Paribas a annoncé la suspension de 3 de ses fonds liés au marché immobilier américain. Non seulement la valeur boursière de BNP a perdu -3,70 % à la clôture, mais ses homologues ont aussi fait les frais des craintes liées au « subprime ». Crédit Agricole a perdu -4,59 %, Société Générale -4,83 %, Natixis - 4,97 %, Dexia - 5,08 % et AXA -3,56 %.

La décision de la BCE, a commenté Jacques Cheminade, est un aveu. Le système financier et monétaire international se désintègre. Ce n’est pas du crédit pour le doper qu’il faut émettre, mais de système qu’il faut changer, a-t-il dit.
*
Les banques centrales cernées par la crise, 155 milliards de dollars injectés en un jour
10 août 2007 - 08:04

9 août 2007 (LPAC) - Ces deux dernier jours, les banquiers centraux ont ouvert les vannes du crédit pas cher pour banques en péril, contredisant complètement leur politique de non interventionnisme pourtant réaffirmée pas plus tard que mardi dernier, le 7 août. Par ce retournement, ils ont montré qu’ils considèrent la crise de l’ensemble du système bancaire comme un menace imminente. Lyndon LaRouche a dit jeudi matin « C’est la crise dont je parlais dans ma déclaration de la semaine dernière. Ca n’a pas changé. Ce qui s’est passé, c’est que la crise est devenue bien plus grave en quelques jours, si bien que les banquiers centraux ont dû revenir sur leur position. Cette crise les écrase. »

 Côté américain, Bloomberg rapporte que la Réserve Fédérale a injecté aujourd’hui, 24 milliards de dollars (18 milliards d’euros) de réserves temporaires dans le système bancaire des Etats-Unis.

 Un peu plus tôt en Europe, alors que toutes les transactions interbanques étaient suspendues pendant quelques heures, la Banque Centrale Européenne a convoqué une réunion d’urgence sur la crise aigu des marchés de crédit et a décidé de fournir aux 49 banques qui l’avait demandé, une ligne de crédit extraordinaire de 95 milliards d’euros. Une source des milieux bancaires français a dit que la BCE a eu la main forcée par « une demande intense [d’argent pour couvrir des pertes] venant des Etats-Unis. » Comme pour la Réserve Fédérale, c’est un renversement spectaculaire de politique, qui voulait que rien ne soit fait contre l’assèchement mondial des liquidités.

 D’après différentes agences de presses, la Banque Nationale Suisse avait déjà changé sa politique mercredi, en fournissant les banques suisses en argent supplémentaire.

 Bien que Goldman Sachs le nie, de nombreuses sources affirment que son fonds Global Alpha gérant 9 milliards de dollars, avait été liquidé. D’autres rumeurs du même genre concernent le hedge fund D.E. Shaw, qui gère 19 milliards d’actifs.

Mardi dernier, la BCE avait déjà donné son feu vert pour un crédit temporaire de l’ordre de 292,5 milliards d’euros. En comptant les disponibilités d’avant mardi, la BCE aurait désormais injectée 440 milliards d’euros dans le système bancaire.

Charles Diebel, chef de la stratégie pour les taux européens chez Normura International a écrit au sujet de l’intervention de la BCE « Personne ne connaît vraiment l’ampleur réelle des problèmes actuels. Ceci ébranle la confiance en le système, d’où la réaction de ce matin. » Ina Steinke, agent sur les marchés monétaires pour NordLB à Hanovre a dit que « Chaque banque est désormais suspecte, donc personne ne veut plus prêter d’argent à personne. »

Le cabinet d’analyse financière High Frequency Economics écrit « S’il se trouve que les banques sont constamment anxieuses à l’idée de se prêter de l’argent les unes aux autres - c’est le scénario noir - imaginez ce qu’elles ressentiraient à l’idée de vous prêter ou de me prêter, ou de prêter à des entreprises n’ayant pas des notations favorables (...) ou aux hedge funds. Faites y attention. Soit il s’agit d’une fausse alerte, soit d’un moment pivot dans l’histoire », comme le rapportait le Wall Street Journal.
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 saïd

- 4% ce matin sur toutes les bourses.
- Les banques centrales européennes ont  injecté en soutien de leurs économies, environ 170 milliards  d'euros.
-Les banques US 50 milliards de dollars.
Début de panique???

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 Sindabad

11 août 2007 (LPAC) - Selon le journal britannique The Guardian du samedi 11 août, les banques centrales du monde ont injecté 323 milliards de dollars dans le système monétaire et financier entre jeudi et vendredi.

Les Unes criardes de la presse britannique affichent : « Les banques centrales injectent des milliards - mais la débandade globale continue », dans The Guardian ; « La city frappée par la plus grande crise depuis une décennie », dans The Daily Telegraph ; « Les marchés mondiaux sont sous la pression de la crise du crédit », et « Les hypothèques mortes créent une panique globale », dans The Times.

Le marché des titres de Londres a reçu un coup ce vendredi, avec l’indice FTSE 100 chutant de 3,7 %, désintégrant environ 64 milliards de livres sterling chez les principales actions (95 milliards d’euros). A comparer avec les -10,84 % d’octobre 1987 et -5,72 % du 11 septembre 2001. Les compagnies de courtage, les actionnaires de hedge funds et les banques ont été durement touchés. Les grands perdants comprenaient Man Group, avec -9 % ; le prêteur d’hypothèque Northern Rock, avec -9,6 % ; Lonim, avec -7 % ; BHP Billiton, avec -6,7 % ; Barclays Bank, avec -6,4 %, évaporant 3 milliards de livres sterling de sa valeur sur le marché.

Le FTSE s’est effondré de 232,9 points pour se retrouver à 6038,3, proussant un « trader » à déclarer, « C’est absolument sans précédent. Dans les 15 dernières minutes, on a perdu 50 points. Ca me mets sérieusement les boules, je ne veux plus être là-dedans, j’ai peur », selon le Daily Telegraph d’aujourd’hui.

Pendant ce temps la Banque d’Angleterre a fait profil bas, sans rien dire à propos d’injection d’argent. Elle n’a pas à prendre de décision, selon The Guardian, parce qu’elle a crée un nouveau système d’argent sur le marché, fournissant un établissement de crédit standard illimité et permanent, disponible pour les banques commerciales, qui peuvent s’y alimenter si elles le souhaitent. Le taux est à 6,75 %, un point de pourcentage plus haut que le taux courant. Mais l’on ne sait pas s’il a déjà été utilisé, puisque aucune annonce ne doit être formulée.

Le premier ministre Gordon Brown, Chancelier de l’échiquier seulement depuis le mois dernier, est cité tenant ces propos : « Il y aura toujours des problèmes sur les marchés et bien entendu, nous ne pouvons pas nous protéger des évènements se produisant dans toutes les parties du monde. Je pense que le message important au sujet de l’économie britannique est que nous avons fait tout ce qui est en notre pouvoir et continuerons de procéder ainsi pour maintenir la stabilité de l’économie. »

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naoufel

Où la “correction“ prend des airs de krach
A l'heure où ceci est écrit, la baisse du CAC 40 est d'environ 16,5 % (5.264 points à 13h58) depuis un plus haut (6.150 points) atteint le 13 juillet dernier.

Voici deux semaines, Boursorama interrogeait ses lecteurs sur la valeur prochaine du CAC 40 (alors situé vers 5.600 points). Plus de 52% des internautes affirmaient croire en une hausse et seulement 26% voyaient le CAC 40 descendre vers 5.400 points. Il est donc maintenant sous les 5.300 points. Et avec lui, toutes les Bourses mondiales chutent lourdement.

Changement de perspective : Boursorama interroge ces jours-ci les internautes sur l'impact possible de la crise des prêts immobiliers aux Etats-Unis. Cette fois, la réponse est différente : si 41,4 % des quelque 59.000 réponses reste optimiste (“c'est le moment de réinvestir à long terme“, 23,9% et “il ne faut pas dramatiser, pas d'impact durable et profond“, 17,5 %), 51,6% des réponses et pessimiste (“l'incertitude va perdurer“, 22,6 % et “on n'a encore rien vu, le pire est à venir“, 30,5 %).

Il semble bien, malgré les déclarations rassurantes de quelques spécialistes, en général non-neutres car professionnellement engagés dans les circuits financiers, que la crise prenne de l'ampleur et que des premiers mouvements de panique se fassent jour, comme l'indiquait, ce matin, la baisse des Bourses asiatiques (la plus forte en trois ans) et, notamment, la chute de  7% de la Bourse de Séoul.

A ce stade, la psychologie -souvent moutonnière- des investisseurs est atteinte. Sauve qui peut et sauve que peut. La confiance, jusqu'ici auto-entretenue par l'ensemble du système (investisseurs, courtiers, banques, sociétés de notation, etc), pour des raisons contestables, s'est évanouie.

Elle reviendra, un jour ou l'autre, pour d'aussi bonnes ou mauvaises raisons qu'elle est partie. En attendant, toute mauvaise nouvelle économique ou financière -qu'elle touche à l'immobilier ou à un autre secteur- est susceptible de nourrir la baisse.

Or les mauvaises nouvelles risquent de ne pas manquer dans les jours et les mois qui viennent :

• depuis la baisse des permis de construire aux Etats-Unis, jusqu'à la mauvaise saison annoncée sur le front des cyclones dans les Caraïbes (qui peuvent mettre en danger l'exploitation pétrolière off-shore et pousser à l'augmentation du baril);

• depuis la fragilité des hedge funds que la crise du crédit immobilier a masqué ces dernières semaines, jusqu'à la baisse de la consommation aux Etats-Unis et ailleurs, qui entrainerait une baisse de la croissance, voire une récession ;

• depuis la baisse tendentielle du dollar, jusqu'à des troubles sociaux en Chine...

La liste est encore longue et promet une arrière-saison chaude, après un été pourri.

                                                                                            *
http://carnetsdenuit.typepad.com/carnets_de_nuit/images/2007/08/10/crunch_happens.jpg

160.000 milliards de dollars

Crunch_happens 160.000 milliards de dollars [115.976 milliards d'euros], soit trois fois le PIB de la planète, c'est, selon Le Monde daté du 8 août, la somme actuellement représentée par les actifs financiers .  

Si les détenteurs de ces sommes, largement virtuelles, avaient, par manque de confiance, la curieuse idée d'exiger d'un coup la transformation d'1% de cette somme (1.159 milliards d'Euros) en argent sonnant et trébuchant, les injections de liquidités de la BCE (155,85 Milliards d'Euros entre hier et aujourd'hui), de la Fed (17, 5 milliards d'euros, hier) et de la Banque Centrale du Japon (1.000 milliard de yens, soit 6,2 milliards d'euros, ce matin) seraient loin d'y suffire. Confiaaaance...

                                                                                          *
http://carnetsdenuit.typepad.com/carnets_de_nuit/images/2007/08/09/shanghai_pudong_web.jpg

Et si les chinois cessaient de financer l'Amérique ?

Shanghai_pudong_web On l'a dit ici, là ou là, à plusieurs reprises, l'une des menaces majeures qui pèsent sur la finance mondiale et, au-delà, sur l'économie-monde, réside dans le double déficit abyssal -commercial et public- des Etats-Unis.

Le train de vie américain (celui des ménages, mais également celui de l'Etat Fédéral et, notamment, de ses dépenses militaires) est financé par le reste du monde et, notamment, par les pays pétroliers, le Japon et la Chine.

La question lancinante qui revient est simple : que se passera-t-il le jour où les créanciers de l'Amérique, pour des raisons diverses (idéologiques, géo-politiques, financières ou économiques),  décideront ou devront  rapatrier leurs avoirs, aujourd'hui largement investis en bons du trésor américain ?

Cette question n'est pas seulement théorique : à preuve, la Chine, deuxième créancier de l'Amérique après le Japon, détenait, en mai dernier, 407,4 milliards de dollars en bons du Trésor Américain.

Depuis deux ans, la Chine a fait évoluer sa politique d'investissements. De plus en plus, elle diversifie les investissements rendus possibles par ses colossales réserves commerciales, par l'acquisition de concessions minières en Afrique ou celle de participations dans le capital de sociétés internationales. Au point que les américains s'en inquiètent.

Xia Bin, le responsable financier du Centre de recherche sur le développement, a affirmé voici quelques jours au Daily Telegraph que les réserves étrangères de la Chine devraient être utilisées comme un "pion de marchandage".

He Fan, un responsable de l'Académie chinoise des sciences sociales, a affirmé que Pékin avait la capacité de provoquer une chute du dollar s'il le voulait.

Aussitôt, Le président George W. Bush et son secrétaire au Trésor Henry Paulson ont mis en garde [hier] la Chine contre toute vente de titres américains, qui serait "téméraire" et "absurde".

"Il serait téméraire de leur part d'agir ainsi", a affirmé M. Bush dans une interview sur la chaîne de télévision Fox News. A la question de savoir si cela affecterait la Chine plus que les Etats-Unis, M. Bush a répondu : "absolument, c'est ce que je pense".

Pour sa part M. Paulson a estimé qu'il s'agissait d'une idée "absurde".

Téméraire, c'est sûr : si la Chine met à mal les Etats-Unis, son principal client, elle met en danger sa croissance, fondée sur la fabrication de produits destinés à l'exportation.

Absurde ? C'est beaucoup moins sûr si, par exemple, elle décide de consacrer une part plus importante de son activité à la consommation intérieure.

 
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 Sindabad

Ce qui s'est passé sur les marchés financiers est bien expliqué dans le post 'T'as pas cent balles ou la mécanique du credit-crunch'. Il y a cependant une question qui vient en tête : cette situation est-elle si imprévisible pour les architectes de cette construction et pour la fed(réserve fédérale américaine)?

La réponse est évidemment : pas du tout. Les 'architectes financiers', comme Greenspan, connaissaient pertinemment les risques liés à cette construction. Alors une autre question s'impose d'elle-même : pourquoi l'ont-ils mise en place ?

Tout simplement parce que le système est en faillite et qu'il ne savent plus comment créer de la vraie croissance, de la vraie richesse pour le sauver. Ils se rabattent alors sur une croissance d'emprunt parce qu'ils n'ont rien d'autre, et face à la recession tout est bon à prendre. Ce que nous voyons se produire actuellement sur les marchés financiers n'est qu'une des phases de l'effondrement définitif, phases qui iront en s'accélérant au fur à mesure que les piliers successifs seront ébranlés. L'effondrement a commencé il y a longtemps. Nous assistons maintenant à la fin de la fin.

En remplaçant Greenspan à la fed, Bernanke avait déclaré, il y a plus d'un an,  pour rassurer les marchés : 'S'il le faut nous jeterons l'argent par les hélicoptères'. Cette déclaration est tout à fait révélatrice sur la psychologie et l'état réel des marchés et de l'économie, pour que Bernanke la fasse.

Il y a exactement 3 ans, en août 2004, j'écrivais sur le net : 'l'effondrement en cours se mesure désormais en années et non plus en décennies'. Le système ne peut boucler la décennie, le cap 2014 ne sera pas atteint contrairement à ce qu'affirment  les  'experts' qui font des prévisions et veulent nous donner une idée sur la situation en 2030. Ce qui prouve la valeur réel de ces soi-disant 'experts' sortis des temples de l'ignorance et de la tromperie que sont devenues les universités qui , elles aussi, ne peuvent échapper à l'effondrement de toutes les institutions humaines.
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 naoufel

http://carnetsdenuit.typepad.com/carnets_de_nuit/images/2007/08/10/price_reduced.jpg



T'as pas cent balles ou la mécanique du credit-crunch
Price_reduced Tu as besoin d'argent. Tu viens me trouver et tu me dis que tu veux m'emprunter cent balles pour acheter un appartement.

Mes conditions sont simples : tu me rembourses dix balles tous les ans pendant vingt ans, tu prends une assurance qui prendra ton relai dans les remboursements s'il t'arrive un pépin et, en sur-garantie, tu me donnes une hypothèque sur l'appartement que tu achètes avec l'argent que je te prête.

Le prix des apartements monte en flèche, l'appartement que tu achètes cent balles vaudra sans doute deux cent balles dans deux ou trois ans. C'est bon pour toi. C'est bon pour moi : si tu t'enrichis, tu seras un meilleur client pour moi, si ça tourne mal, la garantie que tu me donnes me permettra de faire un sur-bénéfice.

Car de mon côté, je n'ai pas cet argent, mais mon métier de banquier est de savoir en trouver à moins cher que ce que je te prête. Pendant que tu me rembourseras dix balles par an pendant ving ans, je rembourserai huit balles par an à ceux qui m'ont prêté les cent balles nécessaires à l'opération. La différence paiera mes frais et mon profit.

Je te connais, tu es jeune, tu as un bon job, tu gagnes quarante balles par an. Je te fais confiance. Je te prête donc cent balles, je range ta garantie au coffre-fort. Avec les garanties que tu me donnes, je peux dormir tranquille, l'affaire est réglée en deux coups de cueiller à pot. Jusque là tout va bien.

Manque de pot, ton perds ton job au bout de deux ans ou, variante, tu as emprunté à taux variable et ces idiots de taux se mettent à grimper. Dans les deux cas, qui peuvent d'ailleurs se cumuler, tu ne peux plus me rembourser chaque mois. Dans un premier temps, c'est pas grave pour moi, j'ai prêté à cent mecs comme toi. Je ferai jouer ton assurance, si ça ne suffit pas, je puiserai un peu sur mes frais et sur mes profits. Si ça se prolonge vraiment, je ferai jouer ma garantie, je prendrai ton appartement, et je le revendrai. Avec une bonne chance de plus-value.
Mais voila, les emmerdes n'arrivent jamais seules. Voila que trente ou quarante des mecs à qui j'ai prêté cent balles perdent leur job, tombent malades, font faillite, bref, ne peuvent plus me rembourser.

Pour pouvoir rembourser mon propre prêteur, il faut que je revende quelques-uns des appartements. Le premier se vend très bien, avec une sacrée plus-value. Mais ça ne suffit pas. J'en remets dix autres, d'un coup, sur le marché. Là, la moitié me reste sur les bras. Mon prêteur s'énerve. Il faut que je vende “à tout prix“. Donc je dis à mon agent qu'il peut réduire le prix.

Quand les clients potentiels voient que ça baisse, ils rechigent à acheter, font traîner. D'autant que leurs propres banquiers, qui sont dans la même situation que moi, sont réticents à prêter de l'argent, qu'il commencent à avoir du mal à rembourser eux-mêmes.

Pour faire face à mes engagements, je revends d'autres trucs : des actions pétrolières, des obligations d'Etat. Mais plus j'essaie de vendre, plus les prix baissent et moins il y a d'acheteurs.

J'appelle mes confrères. Leur moral n'est pas terrible. En fait, ils perdent confiance. Ils sont tous vendeurs. Et il n'y a plus d'acheteurs. Tout le monde veut garder ou récupérer ses sous. Du coup, l'argent devient rare, comme on dit : les banquiers, qui ne voulaient plus prêter pour des opérations immobilières, commencent à faire la sourde oreille pour prêter aux entreprises.
La crise s'étend. Invisible d'abord. De pays en pays. De secteur en secteur. Les banques centrales jugent alors urgent d'injecter des liquidités dans le système, pour rendre l'argent moins rare. Au risque de réveiller l'inflation. Cela suffira-t-il à rétablir la confiance ?

On en est là...
ps: merci à José
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17 août 2007 5 17 /08 /août /2007 09:10
Le poids des Arabes aux USA
En avril dernier, près de 900 personnalités, un véritable Who’s Who des Américains d’origine arabe en plus de nombreux invités illustres, ont assisté, dans un magnifique hôtel à Washington DC, au prestigieux gala annuel du prix Khalil Gibran, Esprit de l’humanité.

Le prix, décerné par la fondation de l’Arab-American Institut (AAI) depuis 1999, contribue à la promotion de la diversité et l’interaction culturelle. Il symbolise aussi les valeurs démocratiques et humanitaires au-delà des barrières identitaires et auxquelles est attachée la communauté d’origine arabe établie aux Etats-Unis d’Amérique. L’auteur du Prophète était connu ici pour sa fierté identitaire et son respect envers la liberté qu’il trouva en Amérique. A présent, la génération d’immigrés et de fils d’immigrés venus du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord et des autres contrées arabes, renouvelle son attachement à ces principes tout en faisant face aux défis imposés par la conjoncture. Aéroport JFK, New York City, 18h. Sitôt débarrassé des formalités trop sévères, voire inhumaines, pour fouler le sol américain, on saute dans le premier taxi en direction du East Queens où se trouve l’aéroport Laguardia. Premier coup d’œil à l’intérieur du Cab, notre attention est attirée par un CD qui pend au bout d’une chaîne enroulée autour du rétroviseur et sur lequel est gravée Ayat El Koursi. Etes-vous musulman ? Sans sourciller, notre chauffeur au teint afro-américain, pour reprendre l’euphémisme usuel pour désigner ici les Noirs, répond prestement : « Alhamdoul’lah. » La discussion s’engage, et dès que notre nationalité algérienne est déclinée, il réagit en prononçant une phrase en arabe maghrébin parfait et quelques mots en français. Notre chauffeur s’appelle Oumar et vient de Mauritanie. Rien d’étonnant à cela, c’est l’Amérique et New York a été, depuis les premières vagues d’immigrants arabes, la porte d’entrée au Nouveau monde. La diversité ethnique de ce pays est une réalité et la présence des Arabes est plus importante qu’on puisse le croire et peut même étonner parfois, à voir leur concentration dans certaines régions. Au New Brunswick, dans l’Etat du New Jersey, 90% des employés chauffeurs de la compagnie locale de taxi sont d’origine égyptienne.

L’Arabe est-il soluble dans le rêve américain ?

On compte plus de trois millions et demi d’Arabes aux USA, et plus de 80% sont des citoyens américains natifs qui jurent leur loyauté à la bannière étoilée. Comment vivent-ils et comment assument-ils leur américanité ? Quel est le degré de leur intégration et leur impact sur la vie politique et sociale de l’Amérique d’aujourd’hui ? Les réponses pourraient surprendre chez nous et peut-être même choquer certains esprits attachés aux évidences. En effet, une grande partie de cette diaspora vit en Amérique depuis au moins trois générations. La décennie de 1880 est connue comme étant celle de l’arrivée des premiers Arabes émigrés. Ils sont Palestiniens, Jordaniens, Marocains, Irakiens, Egyptiens, Algériens ou Libanais ; ils sont musulmans, sunnites ou chiites, chrétiens catholiques, maronites, orthodoxes ou protestants. Les Arabes vivent et s’assument en parfaits Américains et prétendent à leur part du rêve et de la success story americaine. Géographiquement, ils sont répartis sur l’ensemble des Etats qui forment l’Amérique avec une très forte concentration en Californie, New York et le Michigan. Environ 94% vivent dans les métropoles, telles Los Angeles, Chicago, Détroit, New York City et Washington DC. Preuve, s’il en est, d’une préférence pour des activités de l’industrie, le secteur des services ainsi que le management. En tous les cas, la diaspora arabo-américaine peut se targuer d’être une communauté active avec un taux d’emploi dépassant légèrement le taux national, sachant que 88% des adultes sont employés dans le secteur privé. Au milieu de ces statistiques démographiques, la présence d’immigrants d’origine algérienne n’est pas ce qu’on peut qualifier de significative et se traduit par le taux de 7%, qui inclut également les immigrés du Bahrein, des îles Comores, Djibouti, Koweït, Libye, Oman, Qatar, l’Arabie Saoudite, la Tunisie, les Emirats arabes unis et le Yémen. La représentation par nationalité est dominée par les Libanais, qui constituent la majorité avec 39% du total, un taux revu à la hausse après la destruction du Liban par Israël durant l’été dernier et l’exode de milliers de familles aux USA. Les Egyptiens et les Syriens viennent après avec 12% pour chaque communauté, selon des statistiques établies en 2000, devant les Irakiens et les Palestiniens qui comptent aussi des communautés importantes. Par confession religieuse, la part du lion revient aux catholiques romains avec 35%, suivis des musulmans avec 24% et les chrétiens orthodoxes avec 18%.

Un Arabe chez Larry King et Oprah ?

Sur le plan professionnel, les Arabes travaillent dans toutes les branches et occupent de plus en plus des postes de responsabilité politique et nationale. L’exemple le plus célèbre pour nous est sans doute celui de Elias Zerhouni. L’enfant de Nedroma, diplômé de l’école de médecine d’Alger en 1975 et installé depuis au pays de l’Oncle Sam, a été nommé par le président Bush en mars 2005 à la tête du National Institute of Health (NIH), l’agence de recherche biomédicale la plus importante des Etats-Unis. Dans le même domaine, le Dr Mickael Debakey, cardiologue émérite, actuellement chancellor de l’école de médecine de Baylor, fait lui aussi autorité sur le territoire américain. La liste est longue et plus longue qu’on ne le croit, rien que dans les branches de la médecine, mais les Arabes occupent en vérité tous les domaines d’activité et sont célèbres dans les sciences mais aussi en politique, dans le monde de l’art et des médias, le monde du spectacle et de l’entertainment et font même les couvertures des magazines people. Qui ne connaît pas la pulpeuse Selma Hayek, ou la sulfureuse Shakira, Tony Shalhoub, héros de la série Monk, le comédien oscarisé F. Murray Abrahams, Mustapha El Akkad, le producteur multimillionnaire Mario Kassar, l’idole des jeunes Paul Anka ou encore le guitariste légendaire Franck Zappa qui a lui aussi du sang arabe dans les veines ? Dans les affaires, ils réussissent remarquablement. Najeeb Halabi, ex-président de The Federal Action Administration, était aussi le numéro un de la compagnie Panamerican-Airlines. Sa fille Lisa épousera le roi Hussein de Jordanie et deviendra la célèbre reine Noor. En politique, les Arabes deviennent activistes et faiseurs d’opinion, à l’image de Ralph Nader, candidat à l’élection présidentielle pour le parti des Verts. D’autres chemins leur réussissent mieux et leur permettent d’entrer par la grande porte. La nomination en février dernier par George W. Bush de Donna Shalala à un poste à la Maison-Blanche avait boosté l’introduction des Arabes américains au plus haut niveau du pouvoir. Tapis à l’ombre de la politique, les Arabes musulmans américains sont restés moins actifs après les attaques terroristes du 11 septembre 2001, en tous les cas, ils l’ont toujours été comparativement aux Arabes chrétiens. Ce n’est qu’à partir de 2004 qu’ils ont commencé à s’intéresser activement à la politique et à bâtir leurs niches dans les rouages du pouvoir.

Ont-ils compris l’enjeu ?

Cela dit, les Arabes musulmans ont beaucoup de retard à rattraper. En effet, sur les cinq Arabo-Américains, membres du Congrès, aucun n’est musulman. Cela explique en partie l’absence d’impact de la part de la communauté musulmane sur la politique extérieure des USA vis-à-vis du conflit au Moyen-Orient et la guerre contre l’Irak. Ce handicap reste celui de toute la communauté arabe. Il n’y a qu’à voir le total des fonds engrangés entre 1990 et 2004, atteignant à peine les 800 000 dollars loin derrière l’apport de la communauté pro-israélienne, qui, elle, a généré pour la même période, 56,8 millions de dollars. Un journaliste faisait remarquer récemment sur les pages d’un périodique juif américain que la situation a nettement changé depuis 2004. Les Arabes possèdent désormais eux aussi leurs propres Think-Tanks chargés d’élaborer les stratégies et trouver les moyens d’offrir une place meilleure à la communauté, d’en améliorer l’image et de défendre ses intérêts et ses causes aussi bien en Amérique qu’ailleurs, notamment au Moyen-Orient. Les plus illustres des penseurs gravitent autour de l’AAI basé à Washington DC. Dirigé par le docteur James Zogbi, considéré comme une légende par ses collègues, l’institut ne manque pas d’initiatives pour mobiliser la communauté autour des questions politiques. Objectif : unifier les rangs et peser dans l’échiquier politique qui fonctionne selon la logique du lobbying. L’AAI semble cerner l’enjeu et bien mesurer ses pas. Il incite les Arabes à aller aux urnes, que ce soit pour voter démocrate ou républicain, qu’importe, le but n’étant pas de soutenir tel ou tel parti mais plutôt de faire comprendre au potentiel électoral arabe qu’il ne tient qu’à lui de choisir ses représentants dans les institutions et de les porter aux postes de commande. Aujourd’hui, nous sommes loin de la vague de xénophobie anti-Arabes déclenchée au lendemain des attaques du 11 septembre 2001 et la série de crimes de race dont ont été victimes les familles arabes installées en Amérique. Mais beaucoup sont sensibles à l’antisémitisme non déclaré comme tel qui persiste dans les méthodes sécuritaires adoptées par le gouvernement et basées sur le faciès. Le dispositif juridique du Patriot-Act ainsi que les mesures draconiennes installées dans les aéroports touchent, il est vrai, l’ensemble des Américains et des visiteurs, mais ciblent davantage les peaux basanées aux noms à connotation arabe. Plus profonde est la persistance des stéréotypes enracinés dans la mentalité de l’Américain blanc et chrétien. Les plus ouverts reconnaissent l’ignorance inexcusable de l’Américain envers la mentalité arabe et la civilisation dont elle découle. Quelques initiatives ont été prises pour introduire l’enseignement de la langue arabe dans certains établissements scolaires, mais cela reste des réactions improvisées pour comprendre la soi-disant haine des musulmans envers les valeurs américaines. Contrairement à l’Europe, les relations humaines, telles que dessinées par l’American way life, évitent aux Arabes d’être exposés à des situations humiliantes et leur permet de s’émanciper grâce au principe de la primauté de l’individu. Il ne tient qu’à la qualité d’organisation de cette communauté d’en obtenir plus.
N.NESROUSCH
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16 août 2007 4 16 /08 /août /2007 09:31

Algérie : luttes de clans sur fond de conflits géopolitiques


Par François Gèze, Salima Mellah


Pour l’opinion algérienne comme pour tous ceux qui tentent de résister au rouleau compresseur de la désinformation produite par le DRS algérien (les services secrets de l’armée), l’attribution de la responsabilité des attentats du 11 avril 2007 à Alger à l’« Organisation d’Al-Qaida au pays du Maghreb islamique » (ex-GSPC) ne peut être prise pour argent comptant, comme le font la plupart des médias occidentaux. Dans cet article, qui se fonde quasi exclusivement sur une analyse rigoureuse de « sources ouvertes » - donc à la portée de tous les observateurs sérieux -, nous montrons que les commanditaires de ces attentats ne peuvent appartenir qu’aux plus hauts cercles du pouvoir algérien, aux mains d’une poignée de généraux.
Cet événement tragique constitue ainsi une étape importante dans l’exacerbation de la lutte de clans au sein de la « coupole » militaire maffieuse dirigeant le pays, qui a conduit certains « décideurs » à recourir à nouveau à l’instrumentalisation de la violence « islamiste ». Cette exacerbation s’explique par la conjonction de quatre facteurs principaux : a) la remise en cause de l’alliance stratégique avec les États-Unis, liée aux bouleversements des rapports de forces géopolitiques mondiaux (montée en puissance de la Russie et de la Chine, etc.) ; b) l’extraordinaire croissance de la rente pétrolière et gazière liée à la hausse des prix des hydrocarbures, qui a aiguisé les appétits financiers des clans en présence ; c) la profonde crise sociale qui ravage le pays (misère et chômage croissants, émeutes à répétition...) ; d) la maladie du président Abdelaziz Bouteflika, condamné à plus ou moins brève échéance, qui impose de renouveler la façade civile du pouvoir réel, selon de nouveaux équilibres difficiles à trouver.



En France en particulier, journalistes, universitaires et experts du sécuritaire font alors de la surenchère : c’est à qui établira de la manière la plus probante des liens entre le GSPC et la nébuleuse internationale d’Al-Qaida. Si des nuances d’analyse sont perceptibles, la certitude que partagent tous ces « spécialistes » est qu’il s’agit bien d’une action terroriste commise par des islamistes opposés au régime algérien et obéissant aux instructions des chefs d’Al-Qaida. Les quelques éléments confortant cette thèse sont amplifiés, tandis que les nombreuses zones d’ombre sont sciemment occultées. Ce qui est érigé comme preuve irréfutable sont les communiqués du GSPC, alors que rien ne permet de certifier leur authenticité. Autre preuve tout aussi aléatoire : le mode opératoire. Attribuées à des « kamikazes », ces opérations, dit-on, ne feraient pas partie de la tradition djihadiste algérienne et prouveraient l’implication d’Al-Qaida.
En Occident, la prétendue affiliation du GSPC à Al-Qaida n’a suscité aucune interrogation depuis que le numéro deux d’Al-Qaida aurait invité le GSPC à rejoindre l’organisation et que ce dernier aurait renouvelé son allégeance à l’« Internationale djihadiste » en septembre 2006. En Algérie, depuis des années, la collusion entre ces deux entités a été très régulièrement évoquée par la presse. Et malgré les maigres indices, comme celui d’un supposé émissaire yéménite qui serait venu en Algérie en 2002 pour accorder la caution d’Al-Qaida à l’organisation locale avant de trouver la mort dans une embuscade [1], une grande partie de la presse algérienne a continué depuis à colporter cette idée comme une évidence.
Une surprenante minimisation du « terrorisme islamiste »
Mais curieusement, depuis quelques mois, certains journaux algériens francophones, pourtant conditionnés par plus de quinze ans de propagande à dénoncer de façon virulente les « hordes islamistes » en Algérie, n’ont plus la même éloquence pour agiter la menace de l’apparition d’Al-Qaida en Algérie. Après chaque attentat perpétré ces derniers mois, des commentateurs s’interrogeaient sur les véritables commanditaires. Ainsi, Mohamed Zaaf, du Jeune Indépendant , constatait à la suite de la série d’attentats qui a touché le pays en février 2007 : « Mais, d’El-Qaïda nous ne connaissons de réel que les voix enregistrées. Depuis l’annonce du tutorat, le GSPC obéit donc aux voix et densifie ses activités avec l’ouverture du procès de la corruption. Le GSPC avait menacé de s’en prendre à la France et aux intérêts français. Il prit cependant tout son monde à contre-pied. Car les intérêts qui avaient été en réalité ciblés, ce sont les intérêts américains, près de Club des pins, et les intérêts russes à Hayoun [2] . »
Encore plus étonnant est le fait que certains dirigeants politiques algériens - qui, durant des années ont tenté de convaincre leurs partenaires occidentaux de la menace islamiste et de ses liens avec l’organisation internationale - ont plutôt réagi de manière frileuse aux derniers attentats commis par un GSPC dont l’allégeance à Al-Qaida ne faisait pas de doute en Europe. N’a-t-on pas vu un Yazid Zerhouni, ministre de l’Intérieur, déclarer à la suite de l’attentat commis le 10 décembre 2006 contre un bus transportant des travailleurs de l’entreprise algéro-américaine BRC (Brown Root and Condor), alors qu’un communiqué signé par le GSPC circulait sur Internet, qu’il ne s’agissait là que d’un « document » ? Il précisait que « l’enquête [...] est en cours. Aucune piste n’est écartée pour le moment. Seules les investigations que mènent les services concernés peuvent affirmer avec précision les responsables de ce crime [3] ». Quant à l’attentat commis le 3 mars 2007 contre un bus transportant notamment des travailleurs russes de la compagnie Stroitransgaz, il n’a guère été médiatisé, alors qu’il s’agissait de la première attaque meurtrière contre des ressortissants étrangers depuis que le GSPC s’est transformé le 24 janvier 2007 en « Organisation d’Al-Qaida au pays du Maghreb islamique ».
Le 14 mars 2007, le président Bouteflika lui-même déclarait dans une interview : « Des actes terroristes sont encore commis de temps en temps. Ces actes sont le fait du grand banditisme. Ils n’ont rien d’idéologique. Nous nous attelons à les combattre pour y mettre un terme définitif. » Lorsque le journaliste lui demanda si les Européens devaient prendre au sérieux les menaces d’un GSPC affichant des ambitions régionales, le président algérien répondit : « Il faut faire la part des choses entre la réalité et la propagande, et restituer les choses dans leur juste proportion. Et les Européens le savent, eux, qui sont très bien renseignés sur ces questions [4] . » Loin de témoigner de la conviction du président de l’existence d’une menace excessive, ces propos laissent plutôt entendre qu’il soupçonnerait les Européens (ou d’autres ?) d’instrumentaliser celle-ci.
Relevons également qu’un journaliste algérien, Mounir B., « expert en terrorisme » réputé proche du DRS (les services secrets de l’armée), affirmait lui-même un peu plus d’un mois avant les attentats du 11 avril : « Les autorités algériennes ne se sont pas montrées particulièrement inquiètes jusqu’à la dernière série d’attentats en Kabylie. “Le GSPC a changé de nom, mais pour nous rien n’a changé”, a déclaré le ministre de l’Intérieur. Il n’a pas totalement tort. Le rapport de force sur le terrain n’a pas changé en faveur des groupes terroristes. Ils sont toujours faibles numériquement, ils éprouvent de grandes difficultés pour s’approvisionner et renouveler leur armement [5] . » Et d’ailleurs, la plupart des journaux algériens se font depuis des mois l’écho des succès des offensives militaires en cours dans différentes régions du pays, tandis que les difficultés d’action du GSPC version Al-Qaida sont sans cesse mises en relief. Les forces de sécurité auraient capturé de nombreux hommes armés, ce qui leur permettrait d’obtenir d’importantes informations sur l’évolution des groupes actifs. Pourtant, le décompte des attentats montre bien une recrudescence de l’activité de groupes armés ces derniers mois, mais son importance est souvent minimisée, en particulier son lien supposé avec Al-Qaida [6] .
Visées américaines sur les hydrocarbures d’Algérie et du Sahel
Alors pourquoi cet autre son de cloche venu d’Alger ? Pourquoi ce ton moins alarmiste ? Plus les Occidentaux amplifient leur perception de la menace, plus les officiels algériens la réduisent. Que suggère Yazid Zerhouni lorsqu’il déclare au lendemain des attentats d’Alger du 11 avril 2007 qu’« il ne faut pas exclure qu’il y ait d’autres intérêts ne voulant pas voir l’État algérien se ressaisir, se restructurer et fonctionner de manière plus efficace [7] » ? Et El Watan ne répond-il pas en partie à cette question en s’interrogeant, de façon très surprenante de la part d’un quotidien qui, jusque-là, n’avait eu de cesse de se féliciter du réchauffement des relations algéro-américaines : « Le Maghreb, notamment l’Algérie, est-il sur le point de faire les frais de luttes géopolitiques que se livrent les USA et la France au moyen du terrorisme islamique [8] ? » L’article concluait : « À ce jeu sournois semble parfaitement s’accommoder le réseau El-Qaida qui, en réalité, travaille, consciemment ou pas, pour les intérêts géopolitiques américains. Cette peur savamment entretenue du terrorisme islamiste, et notamment du réseau El-Qaida, leur permet de légitimer la nouvelle configuration du monde, notamment le Grand Moyen-Orient qu’ils viennent de décider. »
De fait, ce raisonnement a quelque raison d’être face à la volonté des Américains de renforcer leur présence économique et militaire en Afrique du Nord en général et en Algérie en particulier. L’intensification des relations entre les États-Unis et l’Algérie remonte à la période de la présidence de Liamine Zéroual (1994-1998), mais la « lune de miel » a connu son apogée en 2003-2006 avec de très nombreuses visites bilatérales à tous les niveaux de l’État et de la société, les plus en vue étant celles de Donald Rumsfeld en février 2006 et de Dick Cheney en avril de la même année. La coopération énergétique entre les deux pays a été qualifiée de « très dense », les États-Unis étant devenus le premier client de l’Algérie avec des achats de plus de 11 milliards de dollars en 2005, presque exclusivement constitués d’hydrocarbures [9].
Mais l’Algérie n’est qu’un des pays visés par les firmes américaines et les immenses réserves d’hydrocarbures non exploitées dans le Sahel semblent bien dicter à Washington sa stratégie sécuritaire dans cette région. Là plus clairement qu’ailleurs, la « Global War on Terror » que mène l’administration Bush apparaît indissociable de la recherche d’un accès garanti aux ressources énergétiques locales. Et pour l’assurer, le Pentagone a affirmé son objectif d’implanter rapidement en Afrique un commandement régional de l’armée américaine (Africom), qui permettrait le contrôle des armées locales.
C’est à la suite de l’enlèvement de touristes européens début 2003 dans le Sahara algérien par un commando présenté comme étant du GSPC que les Américains, en vertu de leur nouvelle conception géostratégique du « Grand Moyen-Orient », ont prévu que l’Algérie deviendrait un « État pivot ». Non seulement l’armée algérienne participe depuis à différentes manœuvres militaires organisées par l’US Army et l’OTAN, mais l’existence d’une base militaire américaine secrète dans la région de Tamanrasset, malgré les démentis répétés des responsables politiques des deux pays, ne semble pas faire de doute [10]. Le pays a été aussi intégré à l’« Initiative Pan-Sahel », devenue début 2005 « Initiative transsaharienne de lutte contre le terrorisme (TSCTI) », destinée à inclure dans une stratégie militaire américaine des pays comme l’Algérie, le Tchad, le Mali, la Mauritanie, le Maroc, le Niger, le Sénégal, le Nigeria et la Tunisie. Les visées américaines ont été concrétisées en juin 2005 lors des exercices conjoints baptisés « Flintlock 2005 », dirigés par le commandement des forces américaines basé en Europe.
« Lutte antiterroriste » et « bonne gouvernance » sont les slogans de l’heure. L’action militaire se dotant de son équivalent politique, le pays a été inclus dans l’« Initiative de partenariat avec le Moyen-Orient » (MEPI), prévoyant notamment l’assistance aux réformes politiques, le renforcement du rôle des femmes, de la jeunesse et de la société civile. Coopération militaire et économique et programme d’assistance aux réformes politiques sont les deux faces d’une même médaille [11].
Or, des neuf pays inclus dans la stratégie sahélienne, expliquait en juillet 2005 l’expert pétrolier algérien indépendant Hocine Malti, sept « possèdent des réserves plus ou moins importantes de pétrole. Le Nigeria possède des réserves prouvées de 31,5 milliards de barils, l’Algérie en a 11,8 milliards, celles du Tchad sont estimées, à ce jour, à 1 milliard (le pays en est à ses tout premiers débuts de l’aventure pétrolière), le Sénégal possède 700 millions de barils, la Tunisie 308 millions, le Niger 300 millions et la Mauritanie 200 millions. Tout autour de ces pays, on en trouve d’autres qui sont également riches en pétrole ; la Libye a des réserves prouvées de 39 milliards de barils, le Soudan en a 563 millions, tandis que le Sahara occidental a un sous-sol très prometteur [12] ».
Un GSPC épouvantail
La menace d’un GSPC non seulement actif en Algérie mais « étendant ses tentacules » aux confins du Sahara vers le Sud semblait donc depuis quelques années faire l’affaire de tous les pays concernés [13]. Du côté américain, cette menace constituait un prétexte rêvé pour justifier sa présence militaire dans la région. Du côté du pouvoir algérien, elle a justifié le développement de la coopération sécuritaire avec les États-Unis : celle-ci l’a considérablement aidé à sortir de son isolement des années 1990, à s’affranchir d’une France trop impliquée dans les trafics et manipulations algériennes, mais surtout à tourner la page des « années de sang », durant lesquelles les forces de l’ordre toutes composantes confondues ont commis des crimes contre l’humanité - dont les responsables se sont vus désormais absous de facto par la première puissance mondiale, car devenus un « modèle de la lutte efficace contre le terrorisme [14] ».
Mais alors, pourquoi le bizarre revirement depuis 2006 d’une partie de la presse algérienne face à la « menace du GSPC », à la veille d’attentats particulièrement meurtriers commis par ce dernier ? Pour répondre à cette question , il est indispensable de revenir d’abord sur la genèse de cette organisation, dont de nombreux indices concordants montrent qu’elle est en réalité un instrument du principal clan du pouvoir algérien - celui des chefs du DRS -, qui a été également le promoteur du rapprochement avec les États-Unis.
Bien sûr, cela n’exclut pas la persistance de petits groupes armés véritablement autonomes et se réclamant de l’islam pour combattre les forces de sécurité sous le « label GSPC », comme c’est sans doute le cas des « maquis » du Nord-Constantinois ou de l’Ouarsenis : même s’ils restent ultra-minoritaires, la situation sociale est si grave qu’il ne manque pas de jeunes désespérés pour choisir la lutte armée (tandis que beaucoup d’autres choisissent celle tout aussi aléatoire des harragas , les embarcations de fortune utilisées pour rejoindre l’Europe). Mais d’autres « maquis GSPC », notamment en Kabylie, s’ils attirent aussi - et de plus en plus ces derniers mois - des jeunes prêts à sacrifier leur vie, semblent plutôt relever du « modèle GIA » de la fin des années 1990, où des « émirs » agents du DRS entraînaient des inconscients dans des actions terroristes contre la population. Quant au nouveau terrorisme urbain attribué au GSPC, vu l’extraordinaire prégnance du quadrillage policier, il est tout simplement inconcevable qu’il ne soit pas un instrument du DRS. Et bien d’autres éléments attestent que la transformation progressive du GSPC en « branche armée » d’Al-Qaida en Algérie (puis au Maghreb) est le fruit d’une pure construction des « services » algériens.
Selon les « sources sécuritaires » régulièrement citées par la presse algérienne (à savoir le DRS, source de fait exclusive de toutes les informations sur le « terrorisme islamiste » en Algérie), le GSPC a acquis une dimension régionale sous l’impulsion d’Amari Saifi, dit « Abderrezak El-Para », qui aurait organisé la prise d’otage des touristes européens en janvier 2003. Or, Amari Saifi, ancien parachutiste et ex-garde du corps du général Khaled Nezzar, n’avait été jusque-là actif que dans l’est du pays, dans la région de Tébessa, où le GSPC était notamment impliqué dans d’immenses trafics de contrebande et de drogue au même titre que - en collusion avec ? - de hauts responsables du DRS [15] . À l’issue d’une cavale de vingt mois, dont près de huit avec des otages, il a été remis fin octobre 2004 aux autorités algériennes, qui depuis le maintiendraient incarcéré.
Pourtant, très curieusement, c’est « par contumace » qu’Amari Saifi a été condamné en juin 2005 à la réclusion à vie par le tribunal criminel près la cour d’Alger pour « création d’un groupe terroriste armé » [16]. Et, de façon plus rocambolesque encore, alors qu’il était toujours sensé être détenu dans une prison algérienne, il devait être à nouveau jugé pour le même motif en mars 2007 par le même tribunal - lors d’un procès finalement reporté -, mais toujours... par contumace ! Le motif absurde officiellement avancé pour cette étonnante mascarade judiciaire était que « les procédures judiciaires engagées dans le cadre de cette affaire ont débuté avant que Aderrezak le Para ne soit remis aux autorités algériennes et, donc, considéré comme étant en fuite [17] ». Le plus étrange dans cette affaire, c’est qu’aucun des États européens dont les ressortissants avaient été kidnappés n’a demandé son extradition ou tout au moins son audition. Lors d’une visite en Algérie en janvier 2007, le secrétaire d’État allemand à la Sécurité, August Hanning, déclarait ainsi dans une interview : « Nous ne le [Abderrezak al-Para] réclamons plus. D’après mes informations, il est entre les mains des autorités algériennes. Il est jugé et condamné pour des actes qu’il a commis en Algérie [18]. » Propos des plus surprenants, puisque El Para n’avait pas encore été jugé pour le rapt des trente-deux touristes (dont l’une a succombé pendant sa séquestration).
Cet épisode invraisemblable n’a été relevé par aucun des grands médias français et occidentaux. Il atteste pourtant, ainsi que nombre d’autres indices [19] , que le « Para » ne peut être qu’un agent du DRS, propulsé par ses chefs à la tête du GSPC. Les autres « figures emblématiques » de ce groupe pour le moins énigmatique sont tout aussi évocatrices : Nabil Sahraoui, « émir » supposé du GSPC jusqu’à sa neutralisation en juin 2004, aurait fait partie des éléments du GIA ayant organisé la fameuse évasion de 1 200 détenus de la prison Tazoult en mars 1994, opération réputée avoir été commanditée par le DRS à la fois pour liquider des islamistes et pour infiltrer les maquis [20]. Selon le communiqué militaire faisant état de la mort de l’émir en juin 2004, plusieurs de ses adjoints les plus importants auraient eux aussi été tués en même temps que lui [21]. Or, huit mois plus tard, la presse algérienne annonçait que l’un de ces lieutenants tués, Abdelmalek Droukdel, aurait été désigné comme successeur de Nabil Sahraoui à la tête du GSPC [22]. En mai 2005, la même presse annonçait à nouveau l’élimination de Droukdel [23]. Peu après, il était à nouveau « ressuscité » à la tête du GSPC, poste qu’il occuperait toujours à ce jour... Ce cirque médiatique, qui ne sert qu’à alimenter la confusion, rappelle évidemment les cas des « émirs nationaux » du GIA Djamel Zitouni et Antar Zouabri, eux aussi tués et ressuscités plusieurs fois selon les « sources sécuritaires » et dont on a appris depuis qu’ils étaient des agents du DRS [24].
Autre coïncidence remarquable : le 4 juin 2005, c’est à deux jours des manœuvres militaires « Flintlock » déjà évoquées, organisées dans le Sahel sous l’égide le l’US Army, que la caserne mauritanienne de Lemgheity, proche de la frontière avec l’Algérie, est attaquée par un commando présumé du GSPC. C’est le baptême du feu d’un certain Mokhtar Belmokhtar, présenté comme l’« émir » de la zone Sud, affilié à Al-Qaida. L’attaque du groupe armé a lieu dans la région même où, du 6 au 26 juin 2005, participeront aux exercices près de 3 000 soldats de huit pays africains, dont l’Algérie. Ce n’est certainement pas un hasard si la caserne de Lemgheity est située dans une zone censée receler d’importantes réserves de pétrole : dans le bassin de Taoudenni, les sociétés pétrolières se concurrencent pour l’obtention des droits, en particulier l’australienne Woodside et la française Total [25].
Selon la presse algérienne de l’époque, toutes ces opérations seraient le fait du GSPC, groupe ayant pris en 1998 la succession des GIA après s’en être distancié en raison des massacres que ceux-ci commettaient contre des civils. Il est vrai que la majorité des actions attribuées au GSPC ont été dirigées contre des patrouilles militaires, des gardes communaux ou des miliciens. Mais, tandis que médias et politiques algériens s’entendent pour annoncer régulièrement la quasi déconfiture du groupe en raison des défections et des coups portés contre lui par l’armée [26], c’est à partir du printemps 2006 que se répètent les annonces du ralliement du GSPC à Al-Qaida - toujours selon des « sources sécuritaires » ou selon des sites Web du GSPC, à l’authenticité invérifiable - et que des attentats spectaculaires à la bombe se multiplient contre des commissariats et des brigades de gendarmerie, mais aussi contre des cibles civiles.
C’est ce qui conduisait la revue Risques Internationaux à écrire en décembre 2006 : « Hier comme aujourd’hui, la plupart des groupes affiliés au GSPC ont été infiltrés par le DRS. Le commandement du GSPC, bien connu du DRS selon les déserteurs des services algériens, évolue sans inquiétude, surtout dans la Mitidja Est, à Mizrana, à Khemis Khechena et à Boumerdès. Longtemps, la plupart des réunions des membres influents du GSPC ont été organisées à Sid Ali Bounab, un lieu bien connu du DRS, mais rien n’a été fait pour décapiter ce groupe armé, bien au contraire. Selon l’un de nos interlocuteurs : “Ce qui se passe actuellement en Algérie, notamment la multiplication des attentats, des embuscades dirigées contre les militaires, est révélateur des objectifs et des intentions du DRS. La provocation opérée par le DRS est maintenant en route pour ramener l’Algérie aux sanglantes années 1990” [27]. »
L’affiliation du GSPC à Al-Qaida est scellée par les propos filmés d’Ayman Adh-Dhawahiri, réputé être le numéro deux de cette dernière, qui à l’occasion du 11 septembre 2006, déclare l’union entre les deux organisations. Laquelle sera suivie, le 24 janvier 2007, de l’annonce du changement de dénomination du GSPC en « Organisation d’Al-Qaida au pays du Maghreb islamique ».
L’hégémonie des chefs du DRS ébranlée
À quelles logiques répond cette instrumentalisation d’un tel groupe terroriste par les chefs du DRS ? Avant de tenter de répondre à cette question, il est important de rappeler que, depuis les années 1980, la réalité du pouvoir en Algérie est aux mains des généraux qui contrôlent l’armée et les services secrets (Sécurité militaire, devenue DRS en 1990) et que le président et les civils du gouvernement ne constituent qu’une façade pseudo-démocratique, sans pouvoir réel. Depuis cette période, les généraux membres de cette « coupole » étaient affiliés à différents clans aux contours variables. Parfois opposés entre eux dans de sourdes luttes pour le contrôle des richesses du pays, ils n’ont toutefois jamais remis en cause leur unité, comme en a témoigné de 1992 à 1998 leur engagement sans faille dans la « sale guerre » d’« éradication de l’islamisme », conduite en réalité contre l’immense majorité de la société [28].
Or, et c’estlà un point essentiel dont sont à juste titre convaincus la plupart des Algériens, il s’est agi d’une guerre très singulière, marquée par l’instrumentalisation de la violence islamiste par les chefs du DRS. Contrôlant dès 1995 l’essentiel des fameux GIA (grâce à des « émirs » retournés ou des agents infiltrés), ils les ont utilisés à la fois pour terroriser la population et pour adresser, par massacres de civils interposés, des « messages » à leurs adversaires au sein du pouvoir qu’ils cherchaient à affaiblir. Ce fut le cas lors des années 1996-1998 : les grands massacres perpétrés par les « groupes islamiques de l’armée » servirent alors à déstabiliser le clan du président Liamine Zéroual [29] .
Après la démission contrainte de ce dernier, l’intensité du « terrorisme islamiste » a brutalement diminué, car les conflits internes au sein du pouvoir se sont beaucoup apaisés : de nombreux éléments indiquent en effet que le clan contrôlé par le chef du DRS, le général de corps d’armée Mohamed « Tewfik » Médiène (67 ans), et son adjoint le général-major Smaïl Lamari, l’a alors durablement emporté. À ce jour, ces deux hommes occupent toujours leur poste depuis... septembre 1990 (près de dix-sept ans !), alors que la plupart des autres chefs de l’armée ont été mis à l’écart [30] . Et au début des années 2000, ils ont verrouillé les postes clés du DRS en y maintenant ou y plaçant leurs hommes, dont certains ont été à la pointe de la « gestion » de la torture et de la terreur au cours des années de la « sale guerre ». Pour n’en citer que quelques-uns : la DCSA (Direction centrale de la sécurité de l’armée) est désormais dirigée par le général Mhenna Djebbar, dont la terrible réputation à la tête du CTRI de Blida (principal centre de torture du DRS) de 1990 à 2001 lui permet de « tenir » les officiers de l’ANP ; le général Athmane « Bachir » Tartag, ancien chef d’un autre centre de torture, le CPMI, de 1990 à 2001, a lui aussi été promu ; et le général Rachid Laalali, alias « Attafi », dirige toujours la DDSE (Direction de la documentation et de la sécurité extérieure), chargée notamment de la gestion de l’action psychologique et de la désinformation, en Algérie comme à l’étranger.
C’est aussi sous le contrôle étroit du chef du DRS que le président Bouteflika a été « élu » en avril 1999 et « réélu » cinq ans plus tard. C’est également sous leur contrôle que s’est opérée la stratégie de rapprochement avec les États-Unis (au détriment de la France), stratégie qui a permis à ces deux généraux et à leurs affidés de réaliser de fructueuses affaires secrètes avec certains grands groupes pétroliers américains. Et ce sont aussi - rappelons-le - les convergences d’intérêts entre les deux pays en matière de lutte contre le terrorisme qui ont permis à l’Algérie de sortir de son isolement.
Mais, depuis 2006, il semble bien que cette hégémonie des généraux du « clan Tewfik » se soit fragilisée. Sur le plan interne, ils n’ont pu atteindre leur objectif d’une « sortie de crise » qui aurait permis d’instaurer durablement un nouveau mode de pouvoir et de « gouvernance sociale », leur assurant à la fois l’impunité de leurs crimes contre l’humanité commis au cours des années 1990, une relative paix sociale et la certitude de maintenir (à leur profit et à celui de leurs enfants) le pillage organisé des ressources naturelles du pays (notamment par le biais des commissions occultes sur les échanges commerciaux).
Certes, l’« autoamnistie » organisée par les textes d’application (adoptés en février 2006) de la « Charte pour la paix et la réconciliation nationale » a assuré provisoirement l’impunité des chefs de l’armée : elle a été admise sans contestation par la « communauté internationale », alors même qu’elle viole ouvertement tous les textes de droit international en la matière et la Constitution algérienne elle-même [31]. Mais cette impunité reste fragile, dès lors que des familles des victimes - à l’image des « folles de Mai » argentines - continuent à se mobiliser pour la véritéet la justice, malgré toutes les persécutions et manipulations. Quant au front social, l’échec est absolu : la dégradation des conditions de vie d’une grande majorité d’Algériens est telle que les émeutes sont devenues quasi quotidiennes depuis 2003 ; et le maintien d’un « terrorisme résiduel » du GSPC pour y faire face en terrorisant les populations ne semble plus suffire.
La stabilité économique enfin, garante des rentes de la corruption, n’est pas plus assurée : l’économie réelle est sinistrée, en dehors du secteur des hydrocarbures, où se concentrent les investissements étrangers. Et de ce point de vue - c’est là l’élément nouveau et essentiel -, l’intérêt de l’alliance stratégique avec les États-Unis pour les généraux de la coupole militaire (et leurs alliés civils), tous clans confondus, s’est nettement amoindri et celle-ci a été remise en cause.
Remise en cause de l’alliance stratégique avec les États-Unis
La première raison de ce tournant est l’explosion des prix des hydrocarbures, qui ont augmenté de façon vertigineuse les ressources de l’Algérie, laquelle dispose désormais de quelque 100 milliards de dollars de réserves de change. L’énormité de ce « gâteau » a exacerbé l’appétit des clans de la coupole : certains d’entre eux, à l’évidence liés aux réseaux de la « Françalgérie » et utilisant la figure déclinante du président Bouteflika (plus marionnette que jamais) ont commencé à contester la domination du « clan Tewfik ». Seconde raison : tous les clans ont pris en compte la nouvelle donne que représentent les débâcles américaines en Irak, en Afghanistan et au Liban, le refus de pays comme le Venezuela ou l’Iran de se plier aux règles du gendarme mondial, ainsi que la montée en puissance de la Russie et la Chine ; autant d’éléments qui montrent que la subordination à la politique américaine n’est pas nécessairement la seule option possible.
D’où, au terme de rudes débats, le revirement des « décideurs » de l’ombre, actée par le gouvernement en juillet 2006, par rapport à la « loi sur les hydrocarbures » adoptée en avril 2005. Celle-ci était considérée par nombre d’observateurs comme une véritable braderie des richesses naturelles nationales : elle prévoyait d’accorder aux grandes compagnies pétrolières, américaines en particulier, des avantages considérables, allant jusqu’à abandonner en pratique la propriété du sous-sol au plus offrant. Hocine Malti s’interrogeait alors fort justement sur l’annulation (très mal accueillie à Washington) des clauses les plus litigieuses de cette loi : « Quel a été le rôle de la mafia politico-financière dans cet embrouillamini ? Il se dit, dans les milieux d’affaires, qu’à partir du moment où la loi 05-07 garantissait aux entreprises étrangères une participation minimum de 70 % sur toute parcelle qu’elles convoiteraient, le rôle des parrains algériens, ceux qui depuis très longtemps déjà ont fait main basse sur le secteur pétrolier, ceux qui considèrent ce secteur comme leur propriété personnelle, ceux qui ne permettent la participation des sociétés lambda ou oméga que si elles viennent “cracher à leur bassinet”, ces parrains verraient leurs rôles s’amenuiser considérablement, voire disparaître totalement. Ils auraient alors, sous couvert de patriotisme économique, mené campagne pour un retour au système qui leur a permis d’introduire en Algérie telle ou telle compagnie pétrolière et accumuler ainsi des fortunes considérables [32]. »
Et sur le plan militaire également, ces « décideurs » ont commencé à prendre leurs distances par rapport à la superpuissance mondiale. Les spéculations autour de l’aménagement officiel d’une base militaire américaine ou de l’OTAN ont ainsi été coupées court avec le refus clair du ministre des Affaires étrangères - exprimé à la radio algérienne le 3 mars et réitéré quelques jours plus tard devant le général Raymond Hénault, président du Comité militaire de l’Alliance atlantique. Cette déclaration ne contredit pas nécessairement la réalité de l’existence d’une telle base. Mais elle montre que ceux qui tirent les ficelles du gouvernement cherchent désormais majoritairement à se démarquer - au moins verbalement - d’une orientation clairement proaméricaine. Cette position concorde avec le rejet exprimé d’une intégration de l’Algérie au projet de mise en place d’un commandement général en Afrique (Africom) prévu pour septembre 2007. (L’Algérie n’aurait, selon une déclaration du ministère de la Défense, envoyé qu’un cadre supérieur de l’armée - et non pas son chef d’état-major - à la rencontre organisée début mars à Dakar par le commandement en chef des forces américaines en Europe [33] .)
Enfin, depuis 2005, on a assisté à un spectaculaire resserrement des relations avec la Russie, redevenue sur le plan militaire, avec le dernier contrat d’achats d’armes d’un montant de 15 milliards de dollars, le premier partenaire stratégique de l’Algérie [34]. Un scandale (non médiatisé celui-là) a par ailleurs contribué au resserrement des relations militaires avec la Russie, au détriment des États-Unis : au cours de l’été 2006, les services de renseignement militaire russes ont révélé aux chefs du DRS le trucage par les services américains des systèmes de communications sophistiqués achetés aux États-Unis par la firme Brown & Roots Condor pour le compte de l’état-major général. Selon le journaliste indépendant Madjid Laribi, qui a révélé l’affaire, ces « valises de commandement » permettant de sécuriser et contrôler toutes les communications militaires étaient en réalité « connectées en permanence sur les systèmes d’intelligence électronique américains et israéliens [35] » !
Mais le rapprochement avec la Russie - discrètement approuvé par la France - est également manifeste sur le plan économique : les grandes compagnies pétrolières et gazières russes (Gazprom, Lukoil, Rosneft, Stroytransgaz...) ont développé (ou projettent de le faire) des partenariats avec la Sonatrach pour l’exploitation des hydrocarbures algériens, jusque-là chasse (presque) gardée des firmes américaines [36]. Et le projet d’une « OPEP du gaz » autour d’une alliance algéro-russe a défrayé la chronique ces derniers mois (notamment lors de la réunion du Forum des pays exportateurs de gaz qui s’est tenue à Doha en avril 2007), même s’il reste encore à concrétiser [37].
L’exacerbation de la lutte des clans
Ce contexte explique l’exacerbation au sein du pouvoir algérien des luttes de clans pour le partage des richesses. Depuis 2006, elle s’est manifestée de nombreuses manières. En témoigne par exemple la ténébreuse « affaire Zendjabil » - restée évidemment sans suite -, qui a défrayé la chronique algéroise à l’automne 2006. À la suite de la reddition de ce « baron de la drogue » responsable d’importants trafics dans l’Oranais, on verra ainsi, chose extraordinaire, la journaliste Salima Tlemçani - réputée proche du général Tewfik et, plus récemment, du chef de la police, Ali Tounsi - mettre en cause dans El Watan l ’ancien chef de la 2 e région militaire, le puissant Kamel Abderrahmane, comme étant le véritable commanditaire de ces trafics [38] .
Mais c’est bien le GSPC, ou du moins l’étiquette commode qu’il représente, qui a été depuis 2006 l’instrument privilégié des « messages » plus ou moins sanglants que s’adressent les différents clans du pouvoir, renouant ainsi avec les « habitudes » de gestion de crise des années 1990, sans qu’il soit toujours possible de discerner quel clan est derrière telle ou telle action - celui du général Tewfik disposant sans aucun doute d’une longueur d’avance grâce au contrôle qu’il exerce de longue date sur les « troupes » du GSPC.
Un cas exemplaire est celui de l’attentat commis le 10 décembre 2006 à Bouchaoui (près d ’ Alger) contre un bus transportant des travailleurs de la société Brown Root & Condor (BRC). Le lieu (ultra-sécurisé) et les circonstances de cette attaque indiquent que ses commanditaires sont à chercher ailleurs que dans les maquis de Boumerdès (fief prétendu du GSPC). Créée en 1994, BRC est une joint-venture entre Sonatrach (51 %) et l’américaine Kellogg Brown & Root (49 %, filiale « engineering » de Halliburton), dans laquelle serait fortement impliqué le haut commandement du DRS. Elle faisait parler d’elle dans la presse depuis quelques mois par le biais de fuites orchestrées par des proches de la présidence à propos de surfacturations de ses prestations : « Elle s’est vue octroyer les plus importants projets sans soumissionner, comme le stipule la loi, à des appels d’offres. C’est ainsi que BRC s’est vu adjugé illégalement la plupart des marchés, qui ne sont pas des moindres, de la Sonatrach, de la Défense nationale, du ministère de l’Énergie et des Mines et autres projets industriels et immobiliers puisque la société en question fait tout en Algérie [39]. »
L’attentat du 10 décembre a été revendiqué par le GSPC - qui a même diffusé sur Internet une vidéo de l’action. Mais s’agit-il bien du « vrai GSPC », celui contrôlé par les hommes du général Tewfik ? Certains journaux ont répercuté sans distance cette revendication. Mais elle a été curieusement mise en doute par d’autres, comme El Watan sous la plume de la même Salima Tlemçani : « Cet attentat a suscité de nombreuses interrogations sur les circonstances troublantes dans lesquelles il a eu lieu. L’objectif recherché à travers cette attaque est visiblement l’impact médiatique qu’elle engendrera, notamment sur le plan international. La société BRC, faut-il le rappeler, fut, cet été, au centre d’un grand scandale ayant alimenté la presse nationale. Une action en justice a été engagée, sur instruction de la présidence, au parquet de Bir Mourad Raïs. La décision a été prise après les conclusions de deux missions de contrôle, l’une de l’inspection des finances et l’autre de la cour des comptes. L’instruction judiciaire sur cette affaire se poursuit toujours, mais rien n’a filtré officiellement. Autant de raisons qui font craindre que l’attentat puisse porter l’empreinte de la mafia politico-financière [40]. »
Conséquence de ces luttes intestines : il est depuis question de dissoudre la BRC et en mars 2007, son président aurait été inculpé d’« intelligence avec une puissance étrangère » et incarcéré à la prison militaire de Blida [41] - sachant qu’il s’agit là d’un proche du général Tewfik, on mesure la dimension du conflit. Les tenants et les aboutissants de l’affaire BRC sont loin d’être élucidés. Mais sa médiatisation surprenante et l’attentat dont la firme a été l’objet doivent être vus comme un symptôme de la crise du pouvoir : ce bastion notoire du « clan Tewfik » n’est plus invulnérable.
C’est aussi que, aux facteurs structurels de sa fragilisation que l’on vient d’évoquer, s’en ajoute un autre plus conjoncturel, mais pas moins décisif : la maladie du président Bouteflika. Depuis son hospitalisation au Val de Grâce en novembre 2005, sa santé est fragile et sa survie incertaine. D’où la préoccupation, depuis lors, de ses mentors militaires de lui trouver un successeur à même d’assurer la crédibilité de leur façade civile, essentielle à leurs yeux. La solution est loin d’être évidente et constitue une autre source des conflits au sein des clans de la « coupole » militaire : qui sera demain la nouvelle « marionnette » à même de garantir leurs intérêts face à la communauté internationale, tout en disposant d’un semblant de crédibilité au plan interne ?
« Tout changer pour que rien de change » ?
C’est à la lumière de cette succession d’événements que doivent être analysés les attentats du 11 avril et le rôle qu’y aurait joué le GSPC. La multiplication, dans les jours qui ont suivi, de déclarations inhabituelles de certains responsables politiques et d’« articles codés » souvent contradictoires dans une presse algérienne toujours étroitement contrôlée par les différents « cercles du pouvoir » témoigne à tout le moins, par leur caractère exceptionnel, que ces attentats constituent une phase aiguë de la lutte des clans au sommet. Et qu’ils ont été commandités, pour atteindre comme à l’habitude plusieurs objectifs à la fois dans un jeu complexe de billard à moult bandes, par l’un des clans du pouvoir - très probablement par celui qui reste le plus puissant, même s’il est affaibli, celui du général Tewfik.
Premier indice de la manipulation : le rôle prétendu des trois « kamikazes » qui auraient conduit les véhicules piégés. Quelques heures après les attentats, un communiqué d’Al-Qaida au Maghreb les revendiquait et diffusait les photos de ces « kamikazes ». Mais six jours plus tard, le ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, proche de Bouteflika, déclarait : « La piste du kamikaze qui a visé notamment le Palais du gouvernement n’est pas plausible. [...] Moi, je pense qu’on les a chargés d’une mission et puis on les a fait exploser pour ne laisser aucune trace [42]. »
Il en veu
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15 août 2007 3 15 /08 /août /2007 15:39

Je suis pour le terrorisme








Nizar Qabbani

Traduit par Fausto Giudice et illustré par Ben Heine



Je suis pour le terrorisme




On nous accuse de terrorisme
Si nous prenons la défense
D'une rose, d'une
femme
Et d'un infaillible poème
D'une patrie qui n'a plus
Ni eau ni air
Ni tente ni chamelle
Ni même de café noir.

On nous accuse de terrorisme
Si nous avons le courage de défendre
La chevelure noire de Balkis
Les lèvres de Maysoun
Hind, Daad
Ou Loubna et Rabab
Et une pluie de khôl noir
Tombant de leurs cils comme une inspiration !
Vous ne trouverez pas chez moi
De poème secret…
De langage secret
Ni de livre secret enfermé derrière portes closes
Et je ne garde pas de poème
Arpentant les rues, voilé par un hijab.

On nous accuse de terrorisme
Quand nous écrivons sur les dépouilles de notre patrie
Foulée, démembrée, déchiquetée
Aux moignons dispersés
Une patrie cherchant
son nom
Et un peuple innommé
Une patrie qui a perdu ses anciens grands poèmes
À l'exception de ceux de Khansa
Une partie qui a perdu sa liberté rouge, bleue ou jaune
Une patrie qui nous interdit
D'acheter un journal
D'écouter les informations
Une patrie où les oiseaux sont interdits de pépiement
Une patrie
Dont les écrivains écrivent
Sur le vent, par peur.
Une patrie
À l'image de notre poésie
Faite de mots abandonnés
Hors du temps
Importés
Avec une face et une langue étrangères…
Sans début
Ni fin
Sans lien avec son peuple ou son pays
Impasse de l'humanité
Une patrie
Allant aux négociations de paix
Sans dignité
Nu-pieds
Et sans aucune dignité
Une patrie
Où les hommes pris de peur se sont pissés dessus
Et où seules restent les femmes !

Le sel est dans nos yeux
Le sel est sur nos lèvres
Ou dans
nos paroles
La sécheresse de nos âmes
L'avons-nous héritée des Beni Kahtane ?
Il n'y a plus de Mouaouya dans notre nation
Ni d'Abou Sufiane
Plus personne pour dire « NON ! »
À ceux qui ont bradé nos foyers, notre terre
Et ont fait de notre histoire radieuse
Un bazar !
Il n'est plus un seul poème dans notre vie
Qui n'ait perdu sa virginité
Dans le lit du Pouvoir
Nous nous sommes accoutumés à l'ignominie
Que reste-t-il donc d'un homme
Lorsqu'il s'est habitué au déshonneur ?
Je cherche dans le livre de l'histoire
Oussama Ibn Munqidh
Okba Ibn Nafi
Je recherche Omar
Je recherche Hamza
Et Khalid chevauchant vers Damas
Je recherche Al Mutasim Billah
Sauvant les femmes
De la barbarie des envahisseurs
Et des furies des flammes
Je recherche l'homme de la fin des temps
Mais ne trouve que des chats effrayés dans le noir
Craignant pour leur vie
Menacée par le règne des souris.

Sommes-nous atteints de cécité nationale ?
Ou sommes-nous devenus daltoniens ?


On nous accuse de terrorisme
Quand nous refusons la mort
Sous les bulldozers d'Israël
Qui dévastent notre terre, notre histoire, nos Évangiles
Notre Coran
Les reliques de nos prophètes
Si c'est là notre crime
Que le terrorisme est beau !

On nous accuse de terrorisme
Si nous refusons notre extinction
par les Mongols, les Juifs, les Barbares
Si nous lançons des pierres
Sur les vitres
Du Conseil de Sécurité
Aux mains des Tsars de notre temps
On nous accuse de terrorisme
Si nous refusons
De tendre notre main à
L'Amérique
Ennemie
des cultures humaines
Elle-même sans culture,
Ennemie des civilisations humaines
Elle-même sans civilisation
L'Amérique, bâtisse géante
Sans murs.




On nous accuse de terrorisme
Si nous refusons une époque où l'Amérique
est devenue suffisante, riche, puissante
Traductrice assermentée
de l'hébreu.
On nous accuse de terrorisme
Si nous lançons une rose
Vers Jérusalem
Vers Al Khalil
Vers Gaza
Vers Nazareth
Si nous livrons du pain et de l'eau
Aux Troyens assiégés.

On nous accuse de terrorisme
Si nous élevons la voix
Contre les dominateurs qui veulent nous isoler
Contre tous ceux qui ont changé de
selle
Et d'unionistes sont devenus laquais.



On nous accuse de terrorisme
Si nous faisons profession de culture
Si nous lisons un livre de juridiction ou de politique
Si nous en appelons à notre Dieu
Si nous la lisons la Sourate Al Fatah
Et écoutons le prêche du Vendredi
Nous commettons là un acte terroriste.

On nous accuse de terrorisme
Si nous défendons notre pays
Et la dignité de son sol
Si nous nous révoltions contre l'extorsion de notre peuple
Notre propre extorsion
Si nous protégeons le dernier palmier de notre désert
Et la dernière étoile de notre ciel
Et les dernières lettres de nos noms
Et la dernière goutte de lait du
sein de notre mère
Si tel est notre crime
Que le terrorisme est magnifique !


Je suis un terroriste
Si le terrorisme peut me préserver
Des immigrants de Russie
De Roumanie, de Hongrie, de Pologne
Qui se sont installés en Palestine sur notre dos
Pour voler les minarets de Jérusalem
La porte d'Al Aqsa
Ses ors et ses dômes.

Je suis pour le terrorisme
Si nous pouvons libérer le Christ
La Vierge Marie et la Ville sainte
Des émissaires de mort et de dévastation
Hier la route nationale traversait nos terres
Triomphante comme un pur-sang arabe
Et nos parcs étaient des rivières coulant avec vigueur et fierté
Après Oslo
Nous avons
perdu nos dents
Et sommes devenus un peuple frappé de surdité et de cécité.


Je suis pour le terrorisme
Si cela peut me préserver des Tsars juifs
Et des Césars romains.

Je suis pour le terrorisme
Tant que ce nouveau monde
Sera également divisé entre
Amérique et Israël.

Je suis pour le terrorisme
Tant que ce nouveau monde
Nous classera comme loups

Je suis pour le terrorisme
Tant que le Congrès américain
Fera la loi
Et décidera des récompenses et des châtiments.

Je suis pour le terrorisme
Tant que ce nouveau monde
Détestera profondément
L'odeur des Arabes.



Je suis pour le terrorisme
Tant que ce nouveau monde
Massacrera mes bébés
Et les jettera aux chiens.

Pour tout cela
Je veux crier haut et fort
Je suis pour le terrorisme
Je suis pour le terrorisme
Je suis pour le terrorisme.






Note du traducteur à l'usage des lecteurs ignorants des références arabo-musulmanes
Balkis : c'est le nom arabe de la
Reine de Saba, dont la rencontre avec Salomon (Souleyman) est relatée dans la Sourate 27 (An Naml, Les Fourmis) du Coran). C'est aussi le prénom de la seconde épouse du poète (voir ci-dessous).
Maysoun, Hind, Daad, Loubna et Rabab : prénoms féminins évoquant la beauté
Khansa : « la gazelle », surnom de Tumadir Bent Amr (575-646), poétesse antéislamique célèbre pour les élégies à ses frères Sakhr et Mouaouya.
Rouge, bleu et jaune : le rouge est le feu, chaud et sec, le bleu la terre, froide et sèche et le jaune l'air, chaud et humide. Le rouge symbolise Mars, le bleu Mercure, le vert la Lune.
Beni Kahtane : fils de Kahtane, tribu originelle des Arabes,apparue après le déluge et vivant dans le Hijaz.
Mouaouya Ibn Abi Sufiane (603-680) : fils de l'un des plus farouches adversaires du prophète Mohamed : Abou Sufiane Ibn Harb. Il est le premier ommeyyade à porter le titre de
calife en 661. Il prend ce titre à Ali à la suite d'un abritrage entre Ali et lui après la bataille de Siffin. Les Ommeyyade tirent leur nom d'Omayya, grand-oncle du prophète Mohamed. Ils appartenaient à la tribu des Quraychites, tribu dominante à La Mecque au temps du prophète. Après s'être opposés à celui-ci, ils l'avaient rejoint au dernier moment.
Oussama Ibn Munqidh : prince syrien, né en 1095 à Chayzar sur l'Oronte et mort à Damas en 1188. Auteur d'une autobiographie, L'Itibar, « L'expérience », dans laquelle il relate ses rapports avec les Francs : « Quand on est au fait de ce qui touche aux Francs on ne peut qu'exalter et sanctifier le Très Haut, car on voit en eux des bêtes qui ont la vertu du courage et de l'ardeur guerrière ».
Oqba Ibn Nafaa (ou Nafi) : conquérant arabe du Maghreb oriental, ce Quraychite défait les troupes de l'exarque byzantin Grégoire en 647 à Sbeïtla et devient gouverneur de l'Ifriqiya en 663.
Il a édifié la Grande mosquée de Kairouan dans l'actuelle Tunisie.
Omar Ibn Khattab : Quraychite, second calife de l'Islam après Abou Bakr.
Hamza Ibn Abdul Muttalib : oncle de Mohamed, avec lequel il a été élevé. L'un des premiers convertis à l'Islam, sa bravoure au combat lui valut les surnoms de « lion d'Allah » et de « lion du ciel ».
Khalid Ibn Al Walid (584 – 642), aussi appelé Abou Souleyman, surnommé « l'épée d'Allah », un Quraychite, fut le principal général de Mohamed après sa conversion. Il participa après la mort du Prophète à la reconquête de la péninsule arabique et est le commandant des armées arabes lors des conquêtes de l'Irak et de l'empire byzantin (bataille de Yarmouk). Sur plus de cent batailles qu'il commanda, il n'en perdit aucune.
Al Mutasim Billah : (794-842) : troisième fils de Haroun Al Rachid, « huitième calife Abbasside qui remporta huit batailles, qui eut huit
enfants mâles et huit filles, qui laissa à sa mort huit milles esclaves et qui a régné huit années huit mois et huit jours » (Jorge Luis Borges, Fictions).



Nizar Qabbani (1923-1998), né en Syrie en 1923, est l'un des poètes arabes les plus populaires du XXème siècle. Il a, dans une cinquantaine de recueils, renouvelé la poésie arabe par ses textes érotiques et antiautoritaires souvent mis en musique et chantés. Il fait irruption en 1954 avec un premier volume « Enfance d'une poitrine », qui rompt avec le conservatisme ambiant. Très marqué par le suicide de sa sœur, qui refusa d'épouser un homme qu'elle n'aimait pas, il deviendra un poète féministe, écrivant souvent du point de vue d'une femme. Vivant à Londres depuis 1967, il y fonde une maison d'édition après la défaite arabe de 1967. Mais il reste attaché à Damas, sa ville natale, dont il chante le « parfum de Jasmin ». Et il sera diplomate
pendant trente ans, représentant son pays. Au fil des années, sa poésie deviendra de plus en plus politique et contestatrice. Un vers de lui est célèbre : « Oh Sultan, mon maître, si mes vêtements sont déchirés et en lambeaux, c'est parce que tes chiens ont la permission de me mettre en pièces. » Une tragédie a endeuillé la dernière partie de sa vie : sa seconde épouse Balkis Arrawi, une enseignante irakienne, fut victime à Beyrouth d'un attentat à la bombe attribué à un groupe pro-iranien. Nizar Qabbani est mort à Londres en 1998.
Original : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=2373&lg=ar
Traduit de la size=1>version anglaise d'Adib S. Kawar par Fausto Giudice, membres de
Tlaxcala, le réseau de traducteurs
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Illustrations de Ben Heine, Tlaxcala


Nizar Qabbani


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