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18 mars 2007 7 18 /03 /mars /2007 19:10
L’INSTITUTION DE LA DICTATURE
 Par
Faouzia


Le concept d’institution en Tunisie est  une idée totalement abstraite, mais les institutions se présentent sous des formes concrètes et variées ; elles traitent toutes d’un ou de plusieurs aspects du social, en le structurant selon des modalités propres, et elles font apparaître une problématique du social à plusieurs niveaux : le lien social, la violence et l’imaginaire. Les institutions du système dictatorial ordonnent le pays et les pratiques. Ce faisant. Elles créent une manière de vivre un lien social, complètement dévoyés et soumis à une vision  obsolète et crapuleuse de la nation toute entière et à ses intérêts. Elles disent ainsi, sur des modes variés, ce qu’est et ce que doit être la relation entre les tunisiens et  aux autres, d’où le déficit total des libertés publiques. Elles le font, d’une part, en établissant un système de valeurs et de normes qui sert de cadre à ses stratégies violentes de domination de toute la société et se concrétise dans des manières de vivre et dans des conduites reconnues et valorisées par une sorte de clientélisme érigé en  système de gouvernance. D’autre part, ce système se traduit en termes de socialisation visant à former un certain type d’homme qui, à son tour, se réfère à l’idéal proposé par l’institution dictatoriale,  pour faire comprendre et dire qui il est et ce qu’il veut absolument à l’exclusion de toute autre force, surtout si elle est légitime, ou pensée  contradictoire et  autonome. L’institution dictatoriale qui soumet la Tunisie et les Tunisie à son ordre barbare façonne et perpétue un lien social toujours problématique, dans la mesure où elle s’érige en instance d’unification, d’unité sans aucune forme de légitimité populaire et civique, et où cette instance est elle-même transformée par les fantasmes de ses membres en une parodie  de toute la nation tunisienne  murée dans le mutisme, le mensonge et bien sûr la lâcheté. La société tunisienne opprimée  est confrontée à la problématique de la violence, cela sous plusieurs formes. Les institutions selon les règles imposées par la dictature sont les lieux par excellence d’une violence fondatrice. Si l’on part de l’hypothèse freudienne que l’existence des institutions illégitimes, telle que les institutions tunisiennes dans leur ensemble est liée aux « crimes commis en commun » par ses initiateurs, elles instaurent une violence légale en prononçant les interdits, en développant le sentiment de culpabilité qui ne s’exprime plus, alors, comme violence, et comme « loi de structure » qui lui sont propres et privés. La violence apparaît ainsi comme un élément inhérent à ces  institutions, dans la mesure où elle résulte d’une légalité anticonstitutionnelle conférée à cette violence et lui donnant un statut d’autorité et de loi. Mais ce dispositif n’est pas de nature à stabiliser entièrement le système et à neutraliser une autre dimension de la réalité institutionnelle : la lutte entre ses membres, et surtout la résistance et la révolte  des consciences pures et éveillées. C’est pourquoi ces institutions sont confrontées à une problématique de la violence qui est aussi celle de la relation entre leurs membres et qui, indique « la possibilité constante du meurtre des autres », c'est-à-dire au propre comme au figuré de la majorité du peuple tunisien dans notre cas. Dans l’institution selon la dictature tunisienne, l’autre est toujours potentiellement un adversaire, dans la mesure où ce qui caractérise cette institution n’est pas la recherche de la vérité, mais un mode de fonctionnement qui impose, d’un côté, la relation de soumission et, de l’autre, exacerbe les rivalités internes et la lutte pour le pouvoir. Dans ce sens, les processus institutionnels comme ceux de la Tunisie apparaissent comme l’instauration de violences légales qui fixent au lien social les conditions de « bons » fonctionnements mais qui mystifient en même temps les individus par la nécessité de la soumission et d’une bonne entente entre les membres tout en développant ou en laissant par ailleurs libres cours aux violences les plus diverses : prolifération de mensonges, affirmations dictatoriales, acharnement contre les membres indociles. Ce sont là autant de formes de négation et de destruction des autres qui révèlent cette institution comme une scène fondamentale où se jouent la vie et la mort sociale des tunisiens. L’institution dictatoriale imposée au tunisien se pose comme un objet idéal auquel on adhère, auquel on consacre sa vie ou une partie de sa vie, elle fonctionne selon les mêmes règles maffieux du parti unique le RCD ; ce système se concrétise de plus en plus dans notre pays à travers de multiples rituels qui serviront de système de référence. Ensuite, les institutions de la dictature tunisienne apparaissent comme des lieux de sécurité qui vont, notamment, encadrer l’identité des individus en leur procurant une solide image d’eux-mêmes à travers le rôle qu’ils pourront jouer dans la Tunisie mise sous contrôle et, par voie, de conséquence en dehors de celle-ci. En tant que système imaginaire, ces institutions de la dictature tunisienne protègent les tunisiens contre l’éclatement de leur propre moi en leur proposant une image rassurante et consolante d’eux-mêmes par rapport à d’autres peuples, en leur offrant un confort d’identité bradée  sans progrès, ni liberté. Toute analyse de cette catastrophe  se fait en faisant appel à un paradigme, or sur la question tunisienne, très rares sont ceux qui toute raison garder  savent faire la part des choses, certains qui se disent démocrates, mais qui surtout au fond le prétendent, réfléchissent , agissent et se comportent comme  des dictateurs.Nous devons tous comprendre et je crois sincérement que les mentalités  sont formatées  dans cette façon de fonctionner,  Lorsque nous cherchons à conférer du sens à un postulat, c’est-à-dire à le rendre intelligible, naît la confrontation entre ce nous appelons « la réalité » à un certain nombre de références servant de projet ou de décodage. Le paradigme nous oblige, en tant que conquéte intellectuelle et culturelle à  transformer une appréhension de la réalité en une représentation scientifique. Il s’agit d’un mécanisme perceptif et cognitif qui transforme la réalité en représentation : il procède à des sélections et des recompositions afin de pouvoir donner du sens à une réalité. Il est un ensemble d’éléments épistémologiques, théoriques, conceptuels et cohérents AUDIT :
-Misère en voie de développement durable et populations affamées en croissance ici et là et progressivement rejetées sous le seuil de la pauvreté absolue ;
- Insécurité en expansion, sans cesse alimentée par l’impunité triomphante et le bâillonnement de la justice ;
- Institutions en décomposition, faisant place au sauve-qui-peut, à la criminalité impunie ;
- État en déliquescence, laissant la voie libre aux milices de l’homme fort du jour et aux bandes maffieuses ;
- Dégradation continue de l’environnement, aussi bien physique et politique que social et culturel ;
- Civilisation érodée, nation déchirée, pays sous tutelle de facto.
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