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9 juillet 2007 1 09 /07 /juillet /2007 22:01
LAÏCITE  
Sur le forum d’ELKHADRA
http://www.elkhadra.org/eszgzehgerhbfdg.png



ntretien avec le laïciste tunisien Sofiene Ben Hmida

 

 

 

   Une nouvelle organisation a vu le jour le mois dernier en Tunisie, pour lutter contre ce qui est perçu comme un renforcement de la présence du discours religieux dans l'espace public du pays. Sofiene Ben Hmida, l'un des membres fondateurs de l'Association pour la Défense de la Laïcité en Tunisie, s'est entretenu avec Magharebia de la création et de la mission de cette association.

 

 

 

 

 

Sofiene Ben Hmida, l'un des membres fondateurs de l'Association pour la Défense de la Laïcité en Tunisie, qui a vu le jour récemment, a déclaré lors d'un entretien avec Magharebia que l'objectif de son association est d'affirmer qu'il y a encore en Tunisie des gens qui veulent aller de l'avant et lutter contre les partisans de toute régression.

 

Magharebia: Pouvez-vous nous parler de votre nouveau projet ?

 

Sofiene Ben Hmida: Après avoir ressenti la présence d'un danger imprévisible pour le projet de modernisation de la Tunisie, nous avons décidé d'en discuter et de le combattre en utilisant les moyens démocratiques dont nous disposons. Aujourd'hui en Tunisie, on assiste à un mélange étroit entre les sphères publique et privée, entre le religieux et le laïc, et nous pensons qu'il s'agit-là d'un mélange dangereux qui pourrait, à courte échéance, nuire à la société tunisienne et à son développement. Nous pensons également qu'il est impératif que le rationalisme soit présent au sein de la société et qu'il puisse s'exprimer, et ne cède pas le terrain à d'autres formes d'expressions. De même, nous nous efforçons de rompre avec la perception communément admise selon laquelle nous [la société tunisienne] régressons. Nous voulons affirmer haut et fort qu'il y a encore des gens en Tunisie qui aspirent au changement et souhaitent aller de l'avant.

 

Magharebia: Pourquoi avoir annoncé maintenant cette association ?

 

Ben Hmida: Pourquoi pas maintenant ? Cela fait plus d'un an que nous caressions cette idée, après avoir remarqué qu'une certaine confusion des genres commençait à pervertir la société tunisienne, où les idées, les croyances et les mythes qui menacent la modernisation ont commencé à se propager.

 

Magharebia: Il y a ceux qui lient votre projet à la croissance du courant religieux en Tunisie...

 

Ben Hmida: Nous avons pas agi sur la base d'une réaction. Notre projet est plutôt un projet sociétal et intellectuel, qui refuse de se mêler des affaires politiques. Dans tous les cas, la montée du courant religieux ne date pas d'hier, mais remonte au début des années 1990, et le groupe fondateur de notre projet a pris des positions et exprimé ses opinions sur la question religieuse depuis les années soixante.

 

Magharebia: Pensez-vous que la croyance dans la région arabe liant laïcité et apostasie pourrait nuire à votre projet ?

 

Ben Hmida: Une telle confusion n'existe que dans les esprits de ceux qui veulent enraciner cette erreur et l'amplifier, pour faire craindre aux gens l'idée du développement et de la modernité, car la laïcité n'a aucun lien avec l'apostasie. Cette dernière est une position idéologique concernant la religion, alors que la laïcité appelle à la séparation entre l'idéologique et le mondain, entre la vie publique et la vie privée, [et] entre la religion et l'Etat.

 

Magharebia: Comment comptez-vous défendre cette idée sur le terrain ?

 

Ben Hmida: Nous ne fonctionnons pas comme un groupe politique, mais comme un groupe intellectuel, dont le but est de soulever les problèmes et les idées dans le domaine social, afin que les notions de progrès et de modernité restent visibles en permanence — c'est du moins mon opinion personnelle. Nous comptons soulever les problèmes liés à la religion et insister sur sa séparation d'avec l'Etat, car il n'est pas raisonnable pour un gouvernement d'assumer le contrôle des affaires religieuses. Nous comptons également appeler à la mise en oeuvre de la Loi sur les Partis en Tunisie en des termes non équivoques, car cette Loi sur les Partis affirme clairement que la fondation de partis sur la base de la religion est interdite, et que l'Etat doit faire appliquer cette loi avec la même rigueur que celle avec laquelle il fait appliquer la loi financière.

 

Magharebia: Comment votre projet a-t-il vu le jour ?

 

Ben Hmida: C'est en fait une vieille idée que certains d'entre nous — hommes et femmes confondus — avions depuis un an. Après que cette idée eut mûri, nous l'avons dévoilée le 24 mai, et nous préparons actuellement le dossier légal de cette association, qui sera présenté aux autorités compétentes dans le but d'obtenir la licence nécessaire.                             

 

 

                                                            ******

 

 

Maha :

Les signes religieux et vestimentaires indiquant une appartenance, ils ont droit de cité pour peut que l'on considère la laïcité comme la liberté de choisir un culte et non pas l'interdiction d'avoir une religion, c’est le principe juridique de la loi 1905. En fait, tout le problème est là. Le principe laïque se doit d'être indépendant des conceptions religieuses et non pas d'interdire la religion, cad que la religion même source d'une réflexion ou d'un engagement politique doit s'exprime dans un cadre institutionnel qui impose le respect des droits des autres points de vue et des différences. La distinction de ces différences et le pacte républicain et démocratique du vivre ensemble se fait dans le pouvoir laïque, et non pas dans la société laïque, qui n'est qu'un leurre car elle n'existe pas, même dans les pires dictatures matérialistes, elle a dramatiquement échoué, le retour du religieux, enfin son émergence à la lumière du jour dans des aberrations comme la Chine ou Cuba est de plus en plus forte. Le pouvoir doit être séparé du religieux, mais toute personne a droit à sa religion et donc droit à s'afficher religieux, à penser religieux et à militer religieux, c'est  le jeu démocratique normal, ceux qui veulent se battre contre le courant politique religieux, s'ils sont démocrates, ne peuvent le faire que par des moyens  institutionnels qui respectent  la loi, non pas par l'interdiction, la violence, le coup d'état et la répression. On peut voir la laïcité comme la liberté pour tout un chacun de s'afficher tel qu'il est, ou l'interdiction pour tous de se différencier. Personnellement, j'opte pour la première solution, car à mon avis, là, on est dans le strict domaine de l'acte démocratique.

nouha

Je suis pour la laïcité, je suis pour les droits civiques et la liberté de penser et d'expression, au nom de quoi  un type ou qq types qui ne représentent qu'eux même  auraient le droit d'interdire que des religieux  s'organisent en parti? L’interdit, n'importe lequel, détruit toute forme de légitimité, les tunisiens sont majeurs pour se prononcer selon leur conscience, d'autant plus que ces faux démocrates, qui se disent  bouffeurs de soutanes avec leurs associations bidons,    dynamisent à tour de bras la dictature, ils veulent donner l'illusion qu'ils se battent pour une Tunisie démocratique, leur vision de la Tunisie sera tout simplement une vulgaire réplique de celle soumise de BEN ALI.ces faux laïcs mais authentiques bonimenteurs devraient apprendre à défendre leurs "idées", combattre pour elles avec des arguments qui sauront séduire l'opinion tunisienne, une opinion qui s'en fout royalement de leurs états d'âme, et que s'ils continuent à l'infantiliser, va finir par tomber comme un fruit mûr dans les bras de ben Ali ou n'importe quel autre GANNOUCHI, émir de pacotille, mais peut-être  que c'est pour eux le but à atteindre. 

 

 

 

Derbali :                                                                     

 

Les démocrates chrétiens viennent d'accéder au pouvoir en Belgique, ils le sont , l'ont été et le seront dans pas mal de démocraties, leur programme d'une façon générale et même des fois pointue est inspiré fortement de la morale chrétienne, une morale qui dés les temps modernes avait fait sa mue et avait totalement accepté les principes fondamentaux des droits de l'homme qui sont la source de la laïcité, il est aussi vrai que certains pays musulmans, les rares , très rares démocratie  sont pleinement dans cette démarche, bien sûr, il faut que la réforme soit la règle dans les pays musulmans, aujourd'hui ce ne sont pas les grands courants islamiques  qui sont l'obstacle à cette  réforme et par voie de conséquent à la démocratie, condition sine qua non à tout progrès social, culturel et donc religieux et politique dans nos pays, mais bien les systèmes dictatoriaux, et les mercenaires, les charlatans d'une pensée unique et aliénée qui poussent plus à la déflagration sociale avec tout ce que cela  suppose de négationnisme, avec ses convois de haine, de censure, de spoliation, de tortures et de liberticide.

 

http://derbali.wordpress.com

   sonia   :                                                                    

 

Ce genre de penseurs bornés veulent  nous imposer un politiquement correcte, qui veut que le  principe de laïcité doit être considéré comme une volonté de combat contre l'esprit religieux, ou encore comme une règle applicable à la seule religion musulmane, qui comme toute les religions  a sa pensée sociale et politique, qui doit bien entendu dans le champ politique obéir  aux institutions, cela existe en Turquie, en Malaisie ect..., pour eux l'ISLAM POLITIQUE, c'est nécessairement la CHARIA. Cette conception, très restrictive, de la laïcité est fausse, dangereuse, criminelle et totalement antidémocratique. La laïcité se déduit directement de l'affirmation des valeurs universalistes qui sont au fondement de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, autonomie du sujet, égalité en droits, liberté de conscience, du suffrage ect....

 

La conscience libre de chaque individu ne peut être soumise à des pouvoirs qu'elle n'aurait pas approuvés par UN contrat social et par les mécanismes de la démocratie, l'Islam politique n'est pas inapte à cela. Dans l'ordre politique, la laïcité constitue donc un rempart de neutralité absolue érigé autour des institutions publiques pour les protéger des influences confessionnelles, des influences. économiques et surtout des influences partisanes, il ne s'agit pas et en aucune façon d'interdictions comme le prétend ce monsieur, il s'agit d'un pacte social établit entre les différents courants de l'opinion sous le contrôle d'institutions fortes et d'une constitution républicaine, pas d'une parodie de démocratie limité à ceux qui se soumettent  à une ou des idéologies éradicatrices.

 

"Il y a assez sur Terre pour répondre aux besoins de tous, mais pas assez pour satisfaire l'avidité de chacun" GHANDI"


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9 juillet 2007 1 09 /07 /juillet /2007 21:59
CHRONIQUES ORIENTALES
http://www.elkhadra.org/img19.jpg



Du fond de sa prison où il a été condamné à la détention à vie, le populaire dirigeant palestinien a fait parvenir à l'Humanité (avec l'aide du député communiste français Jean-Claude Lefort) le texte suivant.

 

 

Le 4 juin 1967 est un jour sombre dans l'histoire du peuple palestinien. C'est une date qui reste dans notre conscience collective tout comme la Nabka - la « catastrophe » - l'événement qui, il y a cinquante-neuf ans, a transformé le peuple palestinien en un peuple de réfugiés, un peuple sans patrie. Je voudrais rappeler à nouveau aujourd'hui que j'ai vécu toute ma vie sous l'occupation israélienne, ma vie, ce voyage fait de frustrations et de souffrances qui ont commencé il y a quarante ans. Au cours de ces quatre décennies, comme tous les Palestiniens, j'ai dû supporter toutes les peines, les douleurs, l'emprisonnement, la torture et l'expulsion. J'ai subi les interrogatoires inhumains dans les prisons de l'occupant. J'ai été détenu arbitrairement sans procès, j'ai été assigné à résidence et j'ai échappé à plusieurs autres tentatives d'emprisonnement. Je n'étais pas là lorsque mes quatre enfants sont nés, je ne les ai pas vus grandir, je n'ai pas assisté à la distribution des prix de leurs écoles et j'ai été privé de tous ces moments de joie... comme des dizaines de milliers, des centaines de milliers d'autres Palestiniens.

J'ai toujours rêvé d'un pays libre et d'un état démocratique, d'un pays où nous pourrions vivre en paix et en sécurité avec nos voisins, avec l'État d'Israël, cet État qui a infligé tant de souffrances à mon peuple. Je rêve encore qu'un jour mon peuple sera libéré de l'esclavage que lui impose l'occupation israélienne. Je suis fier que le peuple palestinien refuse de plier sous l'humiliation et la détresse de l'occupation et continue sa résistance légale pour obtenir sa liberté, le droit de retour et lépendance... comme d'autres peuples l'ont fait dans le passé. Car les Palestiniens aujourd'hui supportent des degrés d'humiliation, de misère et de sous-alimentation pires que ceux supportés au cours des quarante années d'occupation. La brutalité et la discrimination ont atteint leur sommet.

Il est temps que tous ceux qui souhaitent que la paix, la sécurité et la stabilité règnent dans le monde réalisent que pour atteindre ce but au Moyen-Orient il faut mettre fin à l'occupation par Israël de tous les territoires palestiniens occupés depuis 1967 ainsi qu'à l'occupation de toutes les terres arabes occupées. Il faut créer un État palestinien indépendant et souverain avec Jérusalem pour capitale. Enfin, la paix, la sécurité et la stabilité ne régneront dans notre région du monde que si l'on trouve une solution équitable au problème des réfugiés palestiniens, solution basée sur la résolution 194 de l'ONU.

Les amis qui sont à nos côtés dans notre lutte juste soutiennent la justice, la liberté, l'humanité et le respect des droits de l'homme. Il est grand temps de mettre fin à la plus longue et à la plus atroce occupation de l'histoire du monde moderne. La libération de la terre et du peuple palestiniens, au-delà de la libération de notre peuple, est également une occasion de libérer le peuple israélien des maux de l'occupation, de ses crimes et des tensions qui en découlent. Notre peuple n'oubliera jamais ceux qui nous ont soutenus, les hommes, les femmes, les individus, les associations et les partis politiques, les institutions, les comités de solidarité, les États étrangers et les peuples. Nous n'oublierons jamais qu'ils ont été aux côtés du peuple palestinien dans sa lutte pour sortir de ces temps difficiles et la noblesse de leur engagement restera dans nos mémoires. Je suis porté par l'espoir que nous, peuple palestinien et tous nos amis, pourrons célébrer un jour dans les rues et sur les places de Jérusalem l'avènement de la liberté et de la paix sur notre terre de Palestine, terre de paix.



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Des infos secrètes concernant Israël tombent aux mains du Hamas
par
François Xavier


 



 
Le Hamas s’est emparé de la bande de Gaza. Il s’avère que d’importants documents ultrasecrets, saisis dans le bâtiment des services de renseignement du Fatah, révèlent des relations occultes entre Israël et cette organisation.
in Yeni Safak, 20 mai 2007
Source : www.yenisafak.com.
traduit du turc par Marcel Charbonnier
A la suite de la prise de contrôle de la bande de Gaza par le Hamas, la semaine dernière, nous sommes en train de vivre des développements très intéressants. Un site internet proche des services de renseignement égyptiens a révélé que, ces derniers jours, un trafic téléphonique sans précédent a été relevé entre Israël et l’Egypte. Ce site affirme également qu’au cours des discussions en cours depuis deux jours entre ces deux pays, Israël a exigé des responsables des services de sécurité égyptiens qu’ils lui remettent des milliers de documents secrets dont le Hamas s’est emparé, à Gaza. On apprend que le Hamas, en s’emparant du Centre des Renseignements du Fatah, à Gaza, est tombé sur un gigantesque archivage de données de renseignement. Les sources du renseignement israélien ayant donné cette information aux services homologues égyptiens a fait savoir qu’au cas où le Hamas révélerait et diffuserait ces informations, cela représenterait la « plus grande catastrophe du siècle ».
Toutes ces infos vont-elles se retrouver aux mains des Iraniens ?
Le site en question a affirmé que, d’après les sources du renseignement israélien, on n’avait pas vécu des événements d’une telle gravité depuis la chute du régime nazi, à la fin de la Seconde guerre mondiale, ou encore depuis la fin du régime communiste d’Allemagne de l’Est, dans les années 1990. Il fait savoir que les informations saisies [par le Hamas] dans le centre du renseignement palestinien [de Gaza], créé par les Etats-Unis et l’Angleterre, se comptent par millions. Il a été affirmé qu’Israël à demandé au régime égyptien de l’aider à s’emparer immédiatement de ces informations, de peur qu’elles ne tombent aux mains de l’Iran, du Hizbullah et de la Syrie.
Que contiennent lesdites informations ?
Ces documents comportent notamment, a-t-il été indiqué, des informations concernant des opérations conjointes entre services israéliens et étrangers du renseignement, les noms de Palestiniens ayant servi d’intermédiaires avec Israël, les noms de kollabos palestiniens ainsi que des informations relatives aux transferts d’armes et d’argent sale [entre Israël et l’Autorité palestinienne, ndt]
in Yeni Safak, 20 mai 2007
Source : www.yenisafak.com.tr/dunya/ ?c=4&1=51248
traduit du turc par Marcel Charbonnier
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 



Gaza : plus qu’une prison, un laboratoire pour un monde-forteresse.



 



 
Naomi Klein,
Gaza aux mains du Hamas, avec des militants masqués assis dans le fauteuil présidentiel ; la Cisjordanie instable, des camps militaires israéliens formés en hâte sur les hauteurs du Golan ; un satellite espion sur l’Iran et la Syrie ; la guerre avec le Hezbollah qui s’en faut d’un cheveu ; une classe politique percluse de scandales, ayant perdu toute confiance publique.
A première vue, ça ne va pas fort pour Israël. Mais il y a un mystère : pourquoi, au milieu d’un tel chaos et carnage, est-ce que l’économie israélienne progresse comme en 1999, avec une bourse qui grimpe et des taux de croissance à la chinoise ?
Thomas Friedman a récemment présenté sa théorie dans le New York Times. Israël « cultive et récompense l’imagination individuelle, » et ses habitants font sans cesse éclore des start-up high-tech ingénieuses - peu importent les dégâts causés par les politiciens. Après avoir examiné les projets de fin d’étude des étudiants en ingénierie et informatique à l’Université Ben Gourion, Friedman fit une de ses fameuses annonces déjantées : Israël « a découvert du pétrole ». Ce pétrole, apparemment, se situe dans les esprits des « jeunes innovateurs et entrepreneurs capitalistes, » israéliens, trop occupés à faire des méga-contrats avec Google pour s’arrêter à la politique.
Voici une autre théorie : L’économie israélienne ne surchauffe pas malgré le chaos politique qui fait les gros titres, mais grâce à lui. Cette phase de développement remonte au milieu des années 90, quand Israël - l’économie la plus dépendante de la technique dans le monde - était à l’avant-garde de la révolution de l’information. Après l’explosion de la bulle internet en 2000, l’économie d’Israël fut dévastée, connaissant sa pire année depuis 1953. Puis arriva le 11 septembre, et soudainement de nouvelles perspectives de profit apparurent pour toutes les compagnies prétendant qu’elles pouvaient localiser des terroristes dans les foules, rendre des frontières imperméables aux attaques, et extraire des aveux des prisonniers muets.
En trois ans, de vastes secteurs de l’économie technologique d’Israël ont été réorientés radicalement. En termes Friedmaniens : Israël est passé de l’invention d’outils pour le « monde plat » à la vente de barrières à une planète d’apartheid. Les entrepreneurs qui réussissent le mieux dans le pays sont nombreux à utiliser le statut d’Etat-forteresse d’Israël, entouré d’ennemis furieux, comme d’une sorte de hall d’exposition ouvert jour et nuit, un exemple vivant du savoir faire pour une sécurité relative au milieu d’une guerre perpétuelle. Et la raison de la super-croissance d’Israël, c’est que ces compagnies s’activent à exporter ce modèle dans le monde.
Habituellement, les discussions sur le commerce militaire d’Israël portent sur le flot d’armes vers le pays, les Caterpillars étasuniens qui servent à détruire les maisons en Cisjordanie et les compagnies britanniques qui fournissent des pièces de F16. On néglige l’énorme business d’exportation en pleine expansion. Israël envoie maintenant 1,2 milliards de dollars de produits de « défense » aux USA, comparés à seulement 270 millions en 1999. En 2006, Israël a exporté 3,4 milliards de dollars de produits de « défense », plus d’un milliard au dessus de ce qu’il a reçu en aide militaire US. Ceci fait d’Israël le 4eme marchand d’armes du monde, dépassant la Grande Bretagne.
Une grande part de cette croissance a été dans le secteur dit de “sécurité intérieure”. Avant le 11 septembre, la sécurité intérieure existait à peine en tant qu’industrie. A la fin de cette année, les exportations israéliennes du secteur atteindront 1,2 milliards de dollars, en augmentation de 20%. Les produits et service phares sont les barrières high-tech, les drones, les cartes d’identité biométriques et les systèmes d’interrogatoire des prisonniers - précisément des moyens et technologies qu’Israël a utilisés pour verrouiller les territoires occupés.
Et voila pourquoi le chaos, à Gaza et dans le reste de la région, ne menace pas le solde final à Tel Aviv, il peut même le relever. Israël a appris à faire d’une guerre sans fin un avantage de marque, et fait la promo du déracinement, de l’occupation et de l’enfermement des Palestiniens, comme d’une expérience d’un demi-siècle dans la « guerre globale contre le terrorisme. »
Ce n’est pas par hasard que les projets d’étudiants de l’Université Ben Gourion qui ont tant impressionné Friedman avaient des titres tels que « Matrice de covariance innovante pour la détection de cibles ponctuelles dans les images hyperspectrales » et « Algorithmes pour la détection et l’éviction d’obstacles. » Trente compagnies de sécurité intérieure ont été lancées en Israël rien que ces six derniers mois, grâce en grande partie à de généreuses subventions du gouvernement, qui ont transformé l’armée israélienne et les universités du pays en incubateurs pour les start-up de sécurité et d’armement (à garder en tête dans les débats sur le boycott universitaire).
La semaine prochaine, les mieux établies de ces compagnies viendront en Europe pour le Salon du Bourget, l’équivalent de la Semaine de la Mode pour l’industrie des armes. Une des compagnies israéliennes sera Suspect Detection Systems (SDS), qui présentera Cogito1002, un kiosque de sécurité blanc d’air futuriste qui demande aux voyageurs aériens de répondre à une série de questions générées par ordinateur, ajustées selon le pays d’origine, tandis qu’ils mettent leur main sur un senseur « biofeedback ». L’appareil lit les réactions corporelles aux questions et certaines réactions indiquent que le passager est « suspect ».
Comme des centaines d’autres start-up israéliennes, SDS se vante d’avoir été fondé par des anciens de la police secrète israélienne, et que ses produits ont été testés sur le terrain sur les Palestiniens. Non seulement la compagnie a testé ses terminaux biofeedback à un checkpoint de Cisjordanie, mais elle proclame que « le concept est soutenu et renforcé par la connaissance acquise et assimilée à partir de l’analyse de milliers de cas en relation avec les kamikazes en Israël. »
Une autre star du salon du Bourget sera Elbit, un géant de la défense israélienne, qui prévoit d’exhiber ses avions sans pilote Hermes 450 et 900. Pas plus tard qu’en mai, d’après les dépêches, Israël utilisait les drones dans des missions de bombardement à Gaza. Une fois testés dans les territoires occupés, ils sont exportés : l’Hermes a déjà été utilisé à la frontière Arizona-Mexique, les terminaux Cogito1002 sont expertisés dans un aéroport étasunien ; et Elbit, une des compagnies derrière la « barrière de sécurité » israélienne, est en partenariat avec Boeing pour construire la barrière frontalière « virtuelle » de 2,5 milliards de dollars du Department of Homeland Security, autour des Etats-Unis.
Depuis qu’Israël a commencé sa politique de fermeture des territoires occupés avec des checkpoints et des murs, les militants des droits de l’homme ont souvent comparé Gaza et la Cisjordanie à des prisons en plein air. Mais en étudiant l’explosion du secteur israélien de la sécurité intérieure, un sujet que j’explore plus en détail dans un livre à paraître (The Shock Doctrine : The Rise of Disaster Capitalism), il me frappe qu’ils sont aussi autre chose : des laboratoires où les techniques terrifiantes de nos Etats sécuritaires sont testées sur le terrain. Les Palestiniens - qu’ils vivent en Cisjordanie ou dans ce que les politiciens israéliens appellent déjà le « Hamasistan » - ne sont plus seulement des cibles. Ce sont des cobayes.
Aussi, dans un sens, Friedman a raison : Israël a atteint le pétrole. Mais le pétrole n’est pas dans l’imagination de ses jeunes pousses. Le pétrole est dans la guerre contre le terrorisme, dans l’état de peur constante qui créée une demande globale sans limite d’appareils pour observer, écouter, contenir et viser des « suspects ». Et, ainsi qu’il s’avère, la peur est la dernière matière première renouvelable.
Traduction : JPB
P.S.
Naomi Klein a écrit de nombreux livres, son plus récent, “The Shock Doctrine : The Rise of Disaster Capitalism », paraîtra en septembre.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Pourquoi les Etats-Unis veulent un "changement de régime" au Soudan
 
Comaguer
 
 
L’arrivée au sommet de l’agenda diplomatique mondial de la question du Darfour n’est ni l’effet du hasard ni la conséquence d’une aggravation dramatique et soudaine d’une situation conflictuelle existant depuis plusieurs années dans cette province occidentale du Soudan.
 
Le terme gravissime de « génocide » a été lancé en 2004 par COLIN POWELL au sujet du Darfour. L’abus de ce terme, en contradiction avec la définition qui en a été fixé par l’ONU dans la convention internationale contre les génocides adoptée le 9 Décembre 1948 et entrée en vigueur le 12 Janvier 1951, est une constante de la politique étrangère des Etats-Unis depuis la disparition de l’URSS bien qu’ils aient été au nombre des premiers signataires de la dite convention. Mais ils ont démontré ces dernières années qu’ils se souciaient comme d’une guigne du droit international existant et ils préfèrent accuser de ce crime le Soudan qui en est lui-même signataire que d’autres voisins : Tchad, Congo, République Centrafricaine qui ne le sont pas.
Alors pourquoi la mode, même si ce mot fait frémir quand il faut parler de souffrances humaines réelles de populations déjà très défavorisées, est-elle au « génocide au Darfour » ?

Un universitaire étasunien, ALEX DE WAAL, qui s’est récemment penché sur cette question conclut que s’il y a « génocide » au Darfour alors il y a aussi « génocide » au Congo, au Burundi, en Ouganda , au Nigéria et dans plusieurs autres pays.
ALEX DE WAAL est directeur du Programme de Recherche en science sociale à New –York et membre du Global Equity Initiative de Harvard. Il a publié deux livres très documentés sur Le Darfour dans lesquels il étudie les particularités sociales, ethniques et culturelles des habitants du Darfour , particularités réelles et d’une grande diversité mais qui n’ont rien à voir avec l’image , caricaturale et sans fondement d’après lui, véhiculée par les médias dociles selon laquelle les Darfouriens seraient des « Africains » victimes « d’Arabes » avec le sous-entendu dévastateur suivant : les Darfouriens seraient des « gentils Africains » victimes de « méchants arabes », comprenez le gouvernement de Khartoum. (Que des arabes aient traversé la Mer Rouge et se soient installés au Soudan est un fait historique mais il remonte à l’époque de Mahomet et le brassage a eu le temps de se faire.)

Il y a donc deux façons de parler du Darfour :
- le mode humanitaire : dans une région pauvre d’un pays lui-même pauvre une « guerre civile » provoque de graves souffrances humanitaires
- le mode politique : le Soudan est l’enjeu des rivalités entre grandes puissances et il est mis à l’index par les Etats-Unis qui veulent faire tomber le régime soudanais actuel et la « guerre civile » n’est pas, loin s’en faut, que le fait de citoyens soudanais qui s’entretueraient.
Nous ne nous attarderons pas sur le premier mode qui est utilisé par les ONG générales, comme AMNESTY International, MSF, la Croix-Rouge et tant d’autres, soit par des ONG spécifiques qui se sont constituées pour les besoins de cette cause et recherchent surtout une influence sur les opinions publiques occidentales en vue de préparer celles-ci à approuver les actions politico-militaires , clandestines et/ou publiques, contre le pouvoir soudanais, que projettent ou qu’ont déjà entamées leurs gouvernements. Le montage, rôdé en Yougoslavie, est aujourd’hui bien connu.
Pourquoi donc cet intérêt pour le Soudan ?
Le Soudan est le plus grand pays d’Afrique, assez peu peuplé : 33 millions d’habitants pour un territoire grand comme 5 fois la France, peu industrialisé peu équipé – il n’y existe qu’une seule route goudronnée - soumis à une énorme pression de l’appareil impérialiste occidental (le démontre à l’envie la visite officielle de KOUCHNER à Khartoum à peine un mois après son installation au Ministère des Affaires Etrangères)
Entre Tropique et Equateur, le pays s’étend sur plus de 2500 km du Nord au Sud et la haute vallée du Nil, qui sur son territoire se subdivise en deux grands affluents le Nil Blanc qui prend sa source tout au Sud du pays et le Nil bleu venu d’Ethiopie, constitue la colonne vertébrale de ce grand ensemble et concentre la majorité de la population y compris l’énorme Khartoum qui rassemble plus de 7 millions d’habitants.
Il est divers tant par ses climats, ses reliefs que par ses populations et leurs cultures et pourtant, pour paraphraser Galilée, il existe.
Il existe :
- parce qu’au travers de son histoire il n’a pas, sauf pendant une brève période été intégré dans un empire du Nil qui aurait exercé son empire sur la totalité de l’immense bassin fluvial
- parce qu’il a échappé aux ferments de division tribale qui, en Afrique de l’Ouest, a conduit, avec l’appui déterminé du colonialisme européen et surtout français, à l’émiettement territorial
- parce que, a contrario, le colonisateur britannique a tout fait pour éviter qu’au moment de la décolonisation les officiers révolutionnaires égyptiens n’étendent leur pouvoir sur le Soudan
- parce qu’il y a deux facteurs d’unification : l’islam religion d’environ 60 % de la population, et la langue arabe elle aussi majoritaire et qu’en même temps ces deux facteurs d’unification n’ont pas conduit à l’élimination des minorités linguistiques culturelles et religieuses, ni même à un bloc musulman unifié, les appartenances tribales restant vivaces.

Le Soudan est donc un pays africain majoritairement musulman et arabophone qui à travers la résistance au colonialisme d’abord et confronté ensuite, après la décolonisation, à de fortes tendances sécessionnistes tant au Sud qu’au Nord-Est, s’est forgé, dans le combat et dans des conflits qui ont largement dépassé l’intensité de celui du Darfour, une unité. Mais on devrait se souvenir à Washington et ailleurs que le chemin de l’unité nationale n’est pas toujours tapissé de roses !
Son éclatement, d’intérêt secondaire pour l’impérialisme tant que ses richesses naturelles étaient difficiles à exploiter (vu l’immensité du territoire et la pauvreté ou l’inexistence des réseaux de transport) devient un enjeu central dès l’instant où ces richesses, au premier chef le pétrole, sont prometteuses, exploitables et commencent à l’être par des compagnies étrangères qui pour la plupart ne sont pas des compagnies « occidentales ».
L’impérialisme occidental a donc entamé une action multiforme, qui n’exclut pas les rivalités comme entre la France et les Etats-Unis, visant soit à favoriser la sécession de diverses provinces soit à entamer la « somalisation » du pays c'est-à-dire la destruction de l’Etat et l’installation d’un chaos où le pouvoir serait ramassé par des bandes armées vivant de la taxation des exportations (comme pour l’opium afghan). Mais cette seconde perspective est encore lointaine et ne parait guère réalisable sans intervention militaire US massive.
Ce type d’action a échoué au Sud (voir plus loin) mais pourrait être repris à l’occasion d’un référendum prévu par les accords de paix et devant se tenir en 2008 et il a été engagé au Darfour sitôt le calme revenu au Sud.
QUELQUES POINTS DE REPERE HISTORIQUES
L’histoire du Soudan est longue et complexe et notre propos n’est pas ici d’en faire un résumé même bref, mais certains épisodes de l’histoire contemporaine qui ont été des facteurs de l’unité soudanaise méritent d’être soulignés.
Ayant été colonisé par la Grande-Bretagne ce pays est peu connu en France et les publications en langue française le concernant sont rares. Il a bien existé un « Soudan Français » mais, au moment de la décolonisation, il a été remplacé par l’actuel Mali. Sa brusque émergence médiatique, au point que, dans la mise à l’écart presque complète des questions internationales dans la campagne présidentielle française, il a été une des très rares questions abordées et de la manière la plus consensuelle par les deux finalistes, si elle a de quoi surprendre s’avère être une opération très bien organisée.
L’Empire du MAHDI : le colonisateur mis à la porte
Rattaché à l’empire ottoman au début du 19° siècle le Soudan sera un des pays que l’impérialisme britannique en expansion lui arrachera pour assurer son contrôle stratégique sur la route des Indes : le Soudan a en effet 700 kilomètres de côte sur la rive occidentale de la Mer Rouge.
Il lui aura fallu au préalable prendre le contrôle de l’Egypte à l’issue d’un long affrontement avec la France qui ne s’achèvera qu’en 1881. La mainmise britannique sur le Soudan sera difficile et ne sera effective qu’à l’issue d’une guerre sanglante. Le chef soudanais MUHAMMAD AHMAD IBN ABDALLAH dit le MAHDI conduit la résistance au nom de l’Islam. En effet, à l’exception de sa partie Sud, le Soudan est islamisé depuis longtemps et sert de pays de transit à tous les pèlerins venus de l’Afrique subsaharienne qui se rendent à La Mecque. Le colonisateur s’est installé à Khartoum et le général anglais GORDON y commande une garnison anglo-égyptienne. Le 26 Janvier 1885, les troupes du MAHDI s’emparent de Khartoum, tuent le général GORDON et mettent fin à la toute nouvelle tutelle anglo-égyptienne sur le pays. Cet épisode est relaté, en adoptant le point de vue britannique colonialiste ? dans le film KHARTOUM (1966).
Le Soudan devient alors un Etat islamiste indépendant et va le rester pendant 14 ans. Mais il s’épuise dans des conflits avec ses voisins : L’Egypte et l’Ethiopie qu’il tente de soumettre à sa loi et une nouvelle campagne militaire de 3 ans (1896-1899) permet à la Grande-Bretagne de faire tomber le régime du MAHDI. Le pays ne sera pas pacifié pour autant et de nombreuses révoltes auront lieu tant au Nord où elles sont animées par des islamistes qu’au Sud où les populations ont été christianisées.
Le régime NEIMEIRY
Sitôt renversée la monarchie égyptienne, voulant à tout prix éviter une annexion du Soudan par les officiers nassériens progressistes, la Grande-Bretagne accorde l’indépendance au Soudan. Cependant, en l’absence de lutte centrale de libération, il n’émerge pas de pouvoir politique national fort jusqu’à une stabilisation réalisée par le gouvernement militaire du Général NEMEIRY qui reste à la tête de l’Etat de 1969 à 1985.
Arrivé au pouvoir en compagnie des communistes, NEMEIRY les écarte et le régime suit en politique internationale une évolution parallèle à celle du régime égyptien et ne se signale ni par un engagement tiers-mondiste ni par une position neutraliste. Mais malgré sa taille et sa diversité géographique, culturelle et ethnique, il reste uni et NEMEIRY est respecté dans le monde entier pour avoir réintégré dans le jeu politique national les régions sécessionnistes du Sud en dotant le pays d’une constitution fédérale qui donne de larges pouvoirs aux régions.
Le régime AL BASHIR
NEMEIRY est renversé par un coup d’Etat sans effusion de sang, la situation demeure instable jusqu’en 1989 où le 30 Juin un nouveau coup d’Etat militaire amène au pouvoir le général OMAR HASSAN AHMED AL BACHIR. Signe des temps, le nouveau gouvernement est appuyé par un mouvement islamiste : le Front national islamique (FNI) de HASSAN TOURANI. AL BACHIR est toujours à la tête du pays et contrairement à l’image qui a été véhiculée à l’extérieur, le régime n’est pas un régime islamiste radical. En fait, le FNI ne rallie ni tous les musulmans – les pratiquants - ni même tous les islamistes – les musulmans qui veulent faire de l’Islam la loi d’Etat – qui sont organisés dans d’autres groupes politiques et l’armée échappe assez largement à leur influence. Le nouveau pouvoir ne se laisse donc pas contrôler par le FNI. TOURANI est progressivement écarté du centre du pourvoir et, bien que la Charia soit officiellement inscrite dans la Constitution, les militaires se gardent de tout excès doctrinal, bien conscients qu’ils sont que le maintien de l’unité du pays nécessite le respect de sa diversité de langues et de religions. Al TOURABI après avoir occupé d’importantes fonctions dans le régime est d’ailleurs retourné en prison en 2001.
La véritable raison de la mise à l’index du régime soudanais par l’Occident et les Etats-Unis en particulier est le soutien politique qu’il a apporté à l’IRAK au moment de la guerre du Golfe.
Sans rentrer plus avant dans le récit de l’histoire du Soudan contemporain il faut noter que les divers régimes qui se succèdent, s’ils prennent le pouvoir par la force se font ensuite confirmer au pouvoir par des élections et que le fédéralisme, mis en place par la constitution de 1975 et qui va être approfondi par une nouvelle constitution en 1999, reste le mode d’organisation du pays. Donc malgré des révoltes régionales, au Sud, au Nord-Est, jamais l’unité du pays n’a été radicalement mise en cause ni de l’intérieur ni de l’extérieur, aucun de ses voisins n’intervenant si ce n’est de manière clandestine, contre le Soudan.
Guerres civiles au Soudan : silence sur les unes, tintamarre sur les autres
Parmi ces révoltes régionales, la plus importante va se développer dans la Sud à partir de 1990. Ce n’est en fait qu’une réactivation d’une vieille opposition ressuscitée par l’arrivée au pouvoir à Khartoum des islamistes. Le précédent conflit entre les régions du Sud où l’Islam est minoritaire, la population étant majoritairement chrétienne et animiste (sans séparation nette entre les deux pratiques religieuses) et le pouvoir central s’était achevé en 1975 par les accords d’Addis-Abeba et la mise en place de la constitution fédérale. Mais la nouvelle guerre civile ne donnera pas lieu à une intense activité médiatique en Occident pour la simple et bonne raison qu’elle a d’importants soutiens en Occident même : chrétiens fondamentalistes des Etats-Unis et sionistes qui vont les uns et les autres s’employer à diaboliser le régime « islamiste » de Khartoum avec le secret espoir de parvenir à la partition du pays et à l’indépendance du Sud.
Le Mouvement pour libération du Soudan : le MPLS et son bras armé : l’ APLS, sont dirigés par JOHN GARANG, un officier formé aux Etats-Unis et il bénéficie de nombreuses sympathies à l’étranger : Etats-Unis bien sûr, Israël et l’Ouganda voisin par où arrivent armes et munitions. Mais ces sympathies ne s’arrêtent pas à l’idéologie. Le Sud Soudan renferme d’importantes richesses pétrolières. Les premières recherches et les premières découvertes avaient été le fait de sociétés occidentales au premier rang desquels l’étasunienne CHEVRON qui avait conduit des explorations à la fois en off-shore sur la Mer rouge et dans le Sud. Mais la guérilla du Sud rendait impossible la poursuite de cette activité et CHEVRON comme TOTAL ont abandonné la partie.
Or, pour pouvoir vendre le pétrole du Sud Soudan sur le marché mondial il faut traverser le centre et le nord Soudan et atteindre la Mer Rouge. Donc si le pouvoir central ne laisse pas passer le pétrole entre les gisements du Sud et la mer Rouge, il est inutile du point de vue d’une multinationale US ou européenne dont la préoccupation première n’est pas le développement du Soudan de l’extraire. L’idée peut alors germer de renverser le régime soudanais et d’utiliser la guérilla du Sud pour l’affaiblir. Une guerre civile de ce type, dont l’issue peut favoriser la capitalisme occidental, ne suscite aucune commisération dans nos médias ni aucun projet de « guerre humanitaire » comme il s’en déroulait une à la même période en Yougoslavie. Cette guerre a eu lieu, elle a causé d’importantes pertes humaines et d’importants déplacements de population, mais l’impérialisme qui la favorisait en sous-main ne lui a pas fait beaucoup de publicité.
Le seul acte de guerre impérialiste direct sera le bombardement décidé par CLINTON d’une usine de médicaments de Khartoum supposée produire des armes biologiques et le prétexte en sera la présence sur le sol soudanais de « terroristes islamistes » accusés– à tort ou à raison – d’être impliqués dans le premier attentat contre le WORLD TRADE CENTER de New-York (1993).






Le pétrole rassemble au lieu de diviser
Cependant, malgré la guerre civile qui se prolonge et fait des dizaines de milliers de victimes, la sortie de crise se met progressivement en place. Le Gouvernement soudanais ouvre la porte à de nouvelles compagnies pétrolières : chinoises, malaisiennes et indonésiennes. Elles reprennent les recherches dans le Sud, commencent l’exploitation et lancent en accord avec le gouvernement la construction d’un pipeline conduisant le pétrole d’abord à Khartoum où elles construisent une raffinerie et ensuite vers un nouveau port pétrolier sur la Mer Rouge au sud de Port-Soudan. Parallèlement est mis en place un accord de partage des revenus pétroliers entre la région productrice et le pouvoir central. Les conditions de la paix civile se trouvent donc progressivement réunies et en 2002 l’accord est signé entre le MPLS et le gouvernement de Khartoum. JOHN GARANG, qui mourra très peu après dans un accident d’hélicoptère vite classé, peut-être trop vite, comme dû à de mauvaises conditions atmosphériques, est nommé Vice-président du Soudan et le Soudan devient à partir de 1999 un acteur - de taille moyenne pour le moment mais les recherches se poursuivent et sont prometteuses - du marché pétrolier mondial au nez et à la barbe des multinationales US.

Le Sud pacifié, le Darfour entre en scène
Pour les stratèges en déstabilisation de Washington le Darfour est un vrai cas d’école. Un région éloignée de la capitale, mal reliée au reste du pays par des routes qui ne sont pas toujours praticables, plus facile d’accès pour ses voisins : Tchad et Libye que pour le pouvoir central, une région porteuse de promesses pétrolières et une guerre civile conduite par deux groupes rivaux ayant plus de velléités de participer au partage d’une future manne pétrolière que d’indépendance politique. Le choix est clair : il faut faire mûrir l’abcès pour intervenir de plus en plus ouvertement. Bien sûr on peut sans tarder faire parvenir des armes aux rebelles par l’Ouest et la Tchad, copiloté par la France mais dont le dictateur entretient également de très bons rapports avec les Etats-Unis se prête volontiers à ce jeu en soutenant un des deux groupes rebelles : le MJE. Mais il faut frapper plus fort. Le Soudan est donc classé dans les pays dangereux et la campagne médiatique mondiale pour faire accepter l’idée d’intervention est lancée. On peut la dater du jour de 2004 où Colin Powell lance l’arme de destruction politique massive : l’accusation de « génocide ». Il consacrait ainsi la réussite de la campagne antisoudanaise lancée par le lobby sioniste aux Etats-Unis et entérinée par le Congrès US. Celui-ci avait adopté en effet le SUDAN PEACE ACT signé par BUSH en Octobre 2002 et qui donnait au département d’Etat les moyens financiers de ses interventions « humanitaires » en même temps qu’il sanctionnait économiquement le Soudan.
A partir de cette date, le projet d’intervention militaro-humanitaire est clair et officiel. Face à lui, le gouvernement soudanais résiste. Il accepte une présence militaire de troupes de l’Union Africaine au Darfour. Il refuse par contre la présence de casques bleus de l’ONU car, comme cela s’est vérifié au Sud Liban après l’attaque israélienne en 2006, les soldats de l’ONU sont presque tous des soldats des pays de l’OTAN. Il voit bien également que le Pentagone est depuis le début de la « guerre contre le terrorisme » en train de prendre pied de plus en plus solidement en Afrique Orientale : base militaire à Djibouti (dans des locaux aimablement mis à disposition par l’armée française, maintenant bombardement de la Somalie et invasion éthiopienne du territoire sous direction US. Il sait d’expérience que le régime Ougandais qui a apporté un soutien régulier au MPLS et à l’APLS pendant la rébellion du Sud est un allié fidèle des Etats-Unis et que les services secrets israéliens et les agences de sécurité israéliennes y sont très actives. Il sait que le TCHAD, pays considéré comme le plus corrompu d’Afrique par Transparency International, s’est beaucoup rapproché des Etats-Unis depuis que le pétrole tchadien est exploité par EXXON. L’Egypte ne lui est pas hostile mais elle est alignée sur les Etats-Unis. Le Soudan est quasiment encerclé.
Il va donc négocier avec les rebelles du Darfour et parvenir à un accord de paix très complet accordant de nombreux droits économiques et sociaux aux régions du Darfour. Cet accord de paix établi en 3 langues : arabe, français et anglais et que nous avons pu consulter pourrait servir de modèle de sortie de crise dans de nombreux pays où existent des conflits analogues. Malheureusement un des groupes rebelles, le MJE, soutenu par le régime tchadien, va refuser de le signer et le calme ne revient pas.

LE PETROLE SOUDANAIS

Ce document (non reproduit sur ce site-ndlr) de 2002 fait apparaître le pipeline de 1500 km qui alimente Khartoum et Bashair le nouveau port pétrolier à 25 km au sud de Port Soudan, les zones concédées aux compagnies pétrolières étrangères et montre que les concessions atteignent maintenant le Sud Darfour

Sur cette carte figurent les noms des compagnies pétrolières concessionnaires. On remarque qu’y figure encore la française TOTAL et il se chuchote dans les milieux pétroliers que TOTAL pourrait bien être aussi un sous-traitant sur les périmètres concédés à la malaisienne PETRONAS
La GREATER NILE PETROLEUM OPERATING COMPANY regroupe la chinoise CNPC, la malaisienne PETRONAS, la soudanaise SUDAPET. A l’origine en faisait également partie la canadienne TALISMAN. Celle-ci, soumise à des pressions « humanitaires » aux Etats-Unis et au Canada a cédé en 2003 sa participation à l’indienne VIDESH, filiale de la plus grande entreprise pétrolière et gazière indienne : ONGC.
Il y manque les périmètres concédés depuis à la NATIONAL IRANIAN GAS CORPORATION (Compagnie nationale iranienne du gaz) concessions qui témoignent de la qualité des relations entretenues aujourd’hui par Khartoum et Téhéran et ceux concédés à la société pétrolière yéménite dans la région Nord-Ouest prés de la Libye.

Projecteurs « humanitaires » sur le Soudan, silence sur l’Ouganda
Note sémantique : désormais nous utiliserons l’expression « faire le Kouchner » pour symboliser toute agitation médiatique visant à caricaturer toute situation de tension ou de conflit et à systématiquement prendre parti en faveur des grands intérêts du capitalisme occidental s’ils sont convergents ou en faveur des grands intérêts du capitalisme français s’ils sont divergents avec ceux des autres pays impérialistes.
L’encadrement idéologique et le programmation de l’activiste médiatique KOUCHNER sont assurés par l’« INTERNATIONAL CRISIS GROUP » groupe d’influence siégeant à Bruxelles et dont CHRISTINE OCKRENT est une dirigeante. Les Notes que produit l’ICG annoncent souvent des mois à l’avance les grands thèmes qui feront ensuite la une des médias internationaux.
http://www.crisisgroup.org

Au nombre des membres du Conseil d’administration de l’ICG on compte : Chris Patten, ancien commissaire européen, Joschka Fischer, ancien ministre des affaires étrangères d’Allemagne, Zbigniew Brzezinsky, grand stratège de la politique US dans les années 80, SOROS le milliardaire financeur de révolutions de couleurs, le général WESLEY CLARK chef des bombardements de l’OTAN sur la Yougoslavie et pas mal d’anciens premiers ministres ou chefs d’Etat : belge, hollandais, chilien, philippin...sans oublier l’ancien premier ministre finlandais, aujourd’hui président d’honneur de l’ICG MARTTI AHTISAARI, chargé par la « Communauté internationale » (lire Washington et Bruxelles) d’arracher le Kosovo à la Serbie.
Pendant que les médias-mensonges et les perroquets « humanitaires » font les Kouchner sur le Soudan et le Darfour ils observent un silence scrupuleux sur la situation lamentable des droits de l’homme chez son voisin du Sud : l’Ouganda.
Pourtant la dictature civile de MUSEVENI, fidèle allié des Etats-Unis, est une des plus féroces d’Afrique. Mais tout est pardonné au régime ougandais pourvu que le pays obéisse scrupuleusement à la Banque Mondiale et qu’il serve d’exutoire, à peine clandestin, à toutes les richesses minières extraites, depuis des décennies, illégalement des provinces de l’Est du Congo et qui rejoignent le marché mondial en passant par Kampala. Ce trafic est facile car il porte sur des produits : or, diamants, coltan (minerai double de Colombium et de tantale utilisé en quantité croissante dans toutes les « puces » électroniques) très chers au kilo et dont le transport ne nécessite pas de grosses infrastructures routières aujourd’hui inexistantes dans cette région.
La solution du problème du Darfour est autant au Tchad qu’au Soudan
Au printemps 2004, le sous secrétaire d’Etat US pour les questions africaines HERMAN J.COHEN souligne dans une interview à Radio France International que la Tchad joue un rôle destructeur dans le conflit du darfour. L’été 2006 il déclare sur le site web de l’association « International Peace Operation » : « Déby doit partir pour le bien du Tchad et du Soudan ». Il ne fait qu’officialiser le soutien matériel et financier du dictateur tchadien aux rebelles du Darfour.

La Chine en première ligne
La Chine a joué un rôle important dans le règlement de la guerre du Sud en fournissant les bases matérielles de l’accord pétrolier. Cet accord qui lui assure un approvisionnement régulier en pétrole soudanais – elle est destinataire de 85 % des exportations - a aussi permis la mise en exploitation des gisements, la construction de la raffinerie de Khartoum qui approvisionne l’économie soudanaise, la construction du pipeline et au total un progrès substantiel de l’économie soudanaise et une amélioration des finances publiques du pays.
Simultanément elle favorise la modernisation économique du pays dans d’autres secteurs et a par exemple équipé l’industrie cotonnière soudanaise de matériel nouveau permettant croissance de la production et des exportations textiles.
Ces interventions chinoises qui favorisent le décollage économique du Soudan se font en arrachant celui-ci à l’influence du FMI et de la Banque Mondiale, en l’arrachant à la domination des multinationales pétrolières occidentales et donc clairement sur une trajectoire de confrontation avec les intérêts capitalistes occidentaux
Bien acceptée par le gouvernent soudanais – le Soudan a fait partie des pays africains amis reçus en grande pompe à Pékin à l’automne 2006 pour le sommet Chine-Afrique, directement visée par l’offensive étasunienne qui vise à l’évincer du pays, elle s’implique de plus en plus dans la recherche d’une fin de conflit au Darfour. Elle vient de nommer un envoyé spécial pour le Darfour : LIU GUIJIN, et en liaison avec l’Union africaine et l’ONU elle s’emploie à favoriser la fin des combats, le retour à une vie normale – des troupes chinoises du Génie vont aller sur place pour aider à reconstruire les infrastructures élémentaires - et l’application des accords de paix.
Face à cette situation où ils sont perdants sur tous les tableaux, il ne reste aux Etats-Unis que la politique du pire : celle de la dramatisation médiatique de la crise du Darfour, du sabotage des efforts de paix et ensuite le recours à la force, pour installer à Khartoum un régime qui leur soit soumis.
Cette politique est tellement lisible qu’aux Etats-Unis le mouvement d’opinion pour le « salut du Darfour » « SAVE DARFOUR » bien relayé par le lobby sioniste et les milieux hollywoodiens mobilise aujourd’hui plus dans la rue que les mouvements de protestation contre la guerre d’IRAK et que le principal slogan des manifestants à l’adresse du gouvernement US est « Quittez l’Irak, allez au Darfour » !

Bulletin 166 Comaguer
 
 
 Iran delenda est 
“L’IRAN DOIT ÊTRE DÉTRUITE” VERSION AMÉRICAINE
par HASSIN
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“Carthago delenda est”, allait répétant, Caton l’Ancien sous la Rome impériale. Au coeur du Sénat, il concluait n’importe lequel de ses discours, quelqu’en était l‘objet, par ces mots, “Carthage doit être détruite”. Il avertissait ainsi la Rome impérieuse et impériale de la montée en rivalité de cette Cité punique, proto-Puissance en passe de menacer à nouveau l’hégémonie absolue de Rome. Ses exhortations finirent par mener à la troisième guerre punique et à la destruction de Carthage.
“Iran delenda est”, va répétant à la manière yankee, Bush le Jeune, commentant et expliquant à sa façon toute les crises moyen-orientales : L’Iran doit être détruite puisque ce pays est accusé de fomenter, comploter, déstabiliser à lui seul cette région. On assiste ainsi à une montée en puissance d’une mise en accusation de l’Iran identique à celle qui amena à la seconde guerre contre l‘Irak il y a quelques années.
Tout cela a démarré en douceur, par le biais d’articles et images feutrés, dans un pointillisme diplomatico-médiatique qui dessine, avec recul, le tableau d‘une future "guerre préventive”(ah le bel oxymore...) contre l’Iran. On distille pour l’opinion publique, dans un crescendo guerrier, l’idée que l’Iran serait l’obstacle principal à la stabilisation du Moyen-Orient jusqu’à obtenir que cette même opinion se persuade par elle-même de cette “menace” iranienne apocalyptique.
Un scénario déjà usité mais visiblement non usé est rejoué : celui des armes de destruction massive utilisé pour l’Irak et réactualisé en la “bombe nucléaire chiite” pour l’Iran.
Les mots ont changés, l’idée reste la même... Les stratèges états-uniens n’ont même pas pris le peine de nous fournir un autre motif de guerre tant est certaine pour eux l’idée qu’un mensonge devient message quand il est répété, martelé, psalmodié dans une litanie obsessionnelle, comme le fit Caton l’Ancien à propos de Carthage.
Les médias , mieux encore que le Sénat romain, offrent ainsi un moyen d’amplifier mondialement ce mantra martial.
Même le cinéma hollywoodien a été appelé à déblayer et aplanir le terrain symbolique et psychologique qui mène au futur champ de bataille. Le film “les 300”, sorti il y a peu, offrait ainsi une vision "originale" de la bataille antique des Thermopyles qui opposa Perses et Grecs.
Les Perses, étrangement “arabisés” (mais Perses et Arabes pour certains, c’est turbans blancs et blancs turbans, c’est du pareil au même ! tous des "mahométans"...) sous des keffiehs anachroniques et portant des cimeterres très “jihadisants”, sont bien sûr cruels, fourbes et impavides avec leurs masques interchangeables. Les Grecs, “américanisés”, mâchoires carrées et bannière au vent, sont courageux, vifs et parfaitement humanisés dans l‘excès de leurs sentiments. Faut-il encore filer cette analogie subliminale jusqu’au noeud gordien en précisant que cette bataille des Thermopyles est censée, historiquement, avoir été le point de départ de la Démocratie grecque ?
Dans la presse dite “mainstream”, le pointillisme a été remplacé depuis peu par le trait épais et guerrier. Ainsi divers articles accusent d’ores et déjà l’Iran d’alimenter successivement les Talibans en Afghanistan, le Hezbollah au Liban, le Hamas en Palestine, la résistance à l‘occupation en Irak...Quand on découvrira un lien entre l’Al Qaïda sunnite et l’Iran chiite, alors ce sera le début de la fin.
Comme est étrange cette inversion des faits, ce brouillage idéologique qui fait d’une puissance occupante et étrangère à la région le pilier de la paix . En lisant certains médias , nous passons dans une réalité télégéniquement modifiée, une bulle médiatique spéculative qui enfle et s’auto-alimente dans un flux continu.
Pourtant les faits, les simples faits, sont le cordial et le viatique nécessaires à la compréhension de cette région moyen-orientale qui cristallise tant de crises et d’enjeux majeurs.
Mais c’est là, hélas, que l’on mesure toute le puissance des Etats-Unis, l’Empire du Sens par excellence, qui décide unilatéralement des faits internationaux et de la signification à leur donner ; Puissance symbolique qui nous fait passer de l’autre côté du miroir, dans un monde où le reflet décide de la substance de l’objet reflet et où l’interprétation prend le pas sur la réalité.
Pourtant dans notre système international qui avait fait de la bombe atomique la clé de voûte de la puissance étatique, n’importe quel Etat, un tant soit peu plongé dans la realpolitic des relations internationales, aurait songer à se doter de défenses nécessaires s’il avait vu son voisin, l’Irak, complètement détruit au terme de deux guerres, d’un embargo meurtrier et occupé sous un prétexte fallacieux.
Que l’Iran songe à l’arme nucléaire, dans la logique de cette sécurité, n’a donc rien de surprenant et participerait presque de ce que l’on peut appeler une “défense préventive”, pour copier la novlangue en cours dans les relations internationales. Ajouter à cela que l’Iran est voisin d’Israël qui, refusant toujours tout contrôle international, disposerait vraisemblablement de l’arme nucléaire.
La politique des Etats-Unis, dans cette région épidermiquement sensible s’apparente de plus en plus au lit de Procuste ou lit de Sodome. Dans la tradition hébraïque, il est raconté comment Dieu décida de détruire Sodome en raison de la cruauté de son peuple. La légende donne comme exemple ce fameux lit. Quand un étranger venait à Sodome, il était mis dans ce lit. S’il était trop grand, ses jambes étaient raccourcies, coupés. S’il était trop petit, ses membres étaient étirés afin qu’ils correspondent parfaitement aux mesures de ce lit.
Ainsi va la politique états-uniennes, hiératique et erratique : tout ce qui dépasse doit être coupé et tout ce qui ne correspond pas aux injonctions guerrières est étiré artificiellement jusqu’à obtemption des résultats désirés.
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Banque du Sud : Enjeux et défis
 



 
Publié par : CDATM
L’idée de création d’une Banque du Sud semble finalement prendre corps apr&

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9 juillet 2007 1 09 /07 /juillet /2007 21:54

Présenté par CHOKRI

Oui la Tunisie est arabo-musulmane au détriment de tout le reste de son histoire, non pas par un travail scientifique de négationnisme, mais par le choix de la majorité des tunisiens, c’est plus que visible à l’œil nu, c’est pathologique, aucune autre culture de ce qui fait la nation tunisienne ne fut refoulée par la violence ou le conditionnement dans le subconscient collectif des tunisiens, car ce qui compte dans la vie des peuples et des nations est ce qui reste debout  face à l’usure du temps, le subconscient collectif qui fait l’identité d’un peuple, ce qui compte c’est ce qui leur parle et auquel il s’identifient par choix et pour beaucoup par passion, n’en déplaise au pseudo intellectuel  de l ’aliénation et du négationnisme, que la Tunisie fut phénicienne, berbère, vandale, romaine compte pour du beurre, les tunisiens dans l’identification, même pour le passé proche turc ou français dans leur immense majorité se considèrent comme arabes er musulman, de culture arabe et de religion musulmane dans leur très grande majorité , dire cela c’est dire des réalités incontournables, et ce n’est pas faire offense au 1% ou à 3% de juifs , chrétiens ou chiites, au contraire c’est dépasser  des illusions et des faux débats qui donnent l’impression à quelques affects  extrémistes.
Bonne lecture de ce texte.CHOKRI
Ps : les renvois numérotés au renvoi du bas du texte de Nour sont de mon fait.



L'identité de la nation tunisienne est une réalité, elle fait partie de cette grande réalité qui est la civilisation arabo-musulmane, ce tronc commun à plus d’un milliard de personnes , il possède aussi des dizaines et des dizaines de langues et de cultures très différentes les uns des autres ,je comprends que cette évidence puisse déranger ,dans le temps , le temps de jadis, il y’a quelques années quand pour la première fois j’avais publié ce texte, deux ou trois aliénés dans l’âme de cette nébuleuse et creuse opposition tunisienne,  planqués derrière des pseudonymes dans le confort  claustrophobe du net (1), avaient criés au scandale, sans pour autant argumenter ou dénoncer  l’invraisemblable dans ce texte, ce genre d’individus malheureusement pour eux  et pour la Tunisie séviront encore et sont aussi néfastes pour notre pays, que le poison de cette dictature qui travaille en profondeur les mentalités tunisiennes, cette évidence de plus en plus s’impose à nous dans ce monde mis sous contrôle, je dirais malgré les apparences et bien entendu les défaites et les déroutes que rien n’est joué et que nous sommes à l’aube de grandes choses en restant nous-mêmes, en valorisant notre histoire et nos acquis, en allant vers les autres avec nos propres choix et nos projections, en fuyant toute sorte de fanatisme, de repli et d’ignorance, en parlant vrai, en vivant  nos rêves et nos aspirations  dans la paix et la vérité, cette évidence de nous même s’inscrit dans l’universalité,  elle mets à plat et à vide tous les calculs d’usuriers du politiquement correct, des combines, des reniements et renoncement qui font la déchéance et la trahison, le mensonge et la servitude, ces sophismes  qui sont le seul ciment intellectuel et politique des deux extrêmes qui spolient et déciment les pays arabes et les pays musulmans : les dictatures de la mort , et les aliénés aux normes du néo-colonialisme, bien sûr noyés dans les dogmes .
Les petits arpenteurs des forums et autres capharnaüms n’ont pas les moyens de jouer à ce niveau, au moins tant qu’ils n’argumentent pas et n’assument pas leurs vérités ou dérives qui perdurent à détruire nos espaces de vie, et la Tunisie et les tunisiens, et les arabes et les musulmans. Face à la force aveugle de la terreur et des armes, il est possible de dépasser ces limites auxquels on est conditionné sans relâche, de notre naissance à notre mort. Ce tronc commun à plus d’un milliard d’êtres humains, à des langues et des cultures innombrables qui font démentir les suppliques imbéciles qui affirment que les miracles n’existent pas, la civilisation arabo-musulmane en est un, et cela fait 15 siècles que ça dure, ce n’est pas l’heure des bilans, je dirais même qu’on est à l’aube d’un renouveau, malgré tout.
Ce tronc commun donc  est un tout existant dans un fil conducteur affiné par le temps et la volonté des hommes, qui avec des hauts et des bas a fait,  à travers les siècles,  la preuve de son existence et de ses choix de pensées, pour une destinée commune à tout ces gens si différents, ce cosmopolitisme culturel n’a pas d’autres équivalent dans l’histoire du genre humain. Bien entendu cela dépasse le cadre de l’arabité et des arabes de toutes confessions, ces arabes , qui soit dit en passant , sont minoritaires dans cet espace civilisateur , qui , bien que reposant sur l’existence d’une religion majoritaire :l’islam ,l’Islam est une religion révélée mais aussi, il est une dynamique sociale et culturelle qui même sans le pouvoir politique et sa projection idéologique  conditionne naturellement  par ses dimensions  non religieuses la vie de la cité, il  inspire par ses structures, énormément d’activistes , de penseurs , d’écrivains , de chercheurs vivants dans cet espace,  ou se reconnaissant en lui,  mais qui ne sont ni arabes , ni musulmans ;  j’affirme que la tolérance, la justice  et la vérité du Coran  qui est la référence de vie des musulmans, je ne parle pas de tous ces pouvoirs corrompus, je parle  de l’homme de la rue, explique que de tout temps et  parmi les meilleurs vulgarisateurs et défenseurs de cette civilisation se trouvent des agnostiques , des athées , des prêtres ;des juifs , des chrétiens etc. ; c’est à ce point que l’expression de cette identité commune à toutes ces différences déterminées , malgré les pogroms , la colonisation , la guerre , la pauvreté , la tyrannie au service de l’étranger , pose en priorité ad litteram la condition de la souveraineté de nos jours , car cette condition est le préalable de la liberté et la démocratisation de nos pays respectifs. Mais que signifient exactement ces deux mots de l’identité et la souveraineté? Leur signification commune se niche probablement dans le sentiment qu'une communauté n'est elle-même que si elle peut décider de son propre destin. Sans aucun obstacle.
L'identité et la souveraineté suscitent des discussions passionnelles , on le voit même au petit niveau de l’enfermement psychiatrique d’un microcosme « politicien » tunisien(2) ,complètement paumé et détaché de toute réalité,  qui n’a plus de tunisien, d’arabe ou musulman  que le nom , un repaire de frustrés et de menteurs .cette question « culturelle de l'identité, qu’on le veuille ou pas, qu’on s’en offusque hypocritement ou pas, elle pose  un questionnement existentialiste authentique à tous les niveaux de nos sociétés. Le tunisien , comme l’égyptien , comme l’iranien ou le saoudien , le pakistanais , ou même le chinois ou russe musulman , il y’a le coran et l’arabe qui est la langue du coran qui font dans l’absolu la communauté de leur destin, même s’ils ne parlent pas l’arabe, ils parlent son âme le CORAN , encore une fois il ne s’agit pas de pratiques religieuses ou pas , il s’agit de se définir sociologiquement par rapport à cet uniformatisation et cet unanimisme destructeur qui veut dominer le monde, l’identité, la culture sont nécessaires  à notre humanité et tout acte de résistance pour ne pas  finir esclave d’une hégémonie meurtrière qui est en train de détruire le monde. Notre identité et notre souveraineté  sont depuis toujours  toutes deux mises en danger par, à la fois, une mondialisation et des dictatures marchandes , qui souhaitent « nous » assimiler le plus possible pour mieux nous exploiter , et continuer de dévaliser nos énergies et nos biens; la banque mondiale et ses critères spéculatifs sur tous les termes, le Fonds monétaire international, les Nations unies ; les capitaux étrangers, les idéologies importées , les chiismes et les sectes rétrogrades qui veulent nous obliger, plus d’un milliards d’âmes, plus et contre le saint CORAN, les mafias orientales et occidentales, l'influence américaine, les ex-colonisateurs, ou Dieu sait quoi encore , si on reste tributaire de notre suffisance et nos renoncements ,il sera inutile de se battre et de perdre son temps, nous sommes perdus,  parmi nous , les vrais traîtres , les racistes et les vendus , les haineux d’eux même , de leur engeance , sont à l’œuvre depuis longtemps , les dictatures ne seront pas en rupture de stock de sitôt.
Il est à signaler que toutes ces craintes, le temps passant, sont plus que fondées. Les dénigrements et les curées meurtrières déclenchées en permanence contre la civilisation arabo-musulmane depuis des siècles tiennent de l’acharnement thérapeutique , on continue à s’acharner sur la dépouille à terre grâce à l’arbitraire et à la suffisance , mais tel le sphinx elle renaît toujours de ses cendres , ce qui est incroyable , c’est qu’elle retrouve ses vigueurs et même certaines de ses splendeurs, aujourd’hui plus que jamais , en terre d’occident ,oui en terre d’occident, et preuve  à l’appui, par ceux qui dans leur exil, une HIJRA, parce que l’histoire et ses aléas, comme au temps du prophète SAW, comme il l’avait prédit et ordonné, par ceux qui n’ont pas renoncé à être eux-mêmes, malgré tout, oui encore une fois , partout en occident,  terre de sécularité et berceau de la démocratie , notre civilisation s’épanouit, donne une jeunesse  conquérante et incroyable,  notre civilisation qui affirme de plus en plus  que ce soit par le fait religieux ou par son universalité, ce miracle  qu’on diffame surtout dans la haine de sa cinquième colonne réactionnaire , et dans tous ses cercles de pouvoirs dictatoriaux , à de très rares exceptions prés , comme étant une civilisation incompatible avec le fait démocratique , rien que cela et nous les tunisiens, nous en savons quelques choses soumis au feu nourris de ces aberrations , l’union sacré de Mezri Haddad , l’ignoble Bessiss , Boujadi , ben Ali et nos reliques de crypto staliniens .Ces aberrations sans nom , méprisables à perpétuer le joug des contre vérités , dérivent toutes d'un malentendu bien connu : la croyance que la défense des idéologies désuètes , le marchandage de la souveraineté et du caractère unique ( d’unicité culturelle et religieuse , dans notre cas cela revient au même , et ce ne sont pas les choix des repères qui manquent , les religions monothéistes sont toutes  nées sous nos latitudes) d'une nation ne dépend pas d'une communauté ou d'un peuple, mais d'un contrôle laissé à ceux qui voudraient essayer de « nous » priver de notre identité ou, du moins, l'affaiblir. C'est-à-dire que dans notre cas, les néocolonialistes, les dictatures cerbères et la réaction opportuniste et thuriféraire. Or de plus en plus de signaux sont envoyés contre nos forces de progrès depuis le début du siècle, les guerres coloniales, l’agression de suez, Mossadegh en Iran, le Liban, le génocide palestinien, irakien, la Tchétchénie,  la guerre civile algérienne ect...et j’en oublie plus que le double sûrement .Je pense que la principale préoccupation en ce bas monde , de ces forces hégémoniques et du néocolonialisme , toujours dans leur logique mortifère , c’est de trouver les moyens de voler aux gens leur souveraineté , leur identité , leur âme tout simplement , et dans notre situation ces vérités simples et à la portée de tout un chacun , tellement c’est visible , seront toujours un discours d’arrière garde pour quelques imbéciles , or il est évident dans la réalité, que  sans l’implication totale et radicale de cette vérité civilisationelle , aucune mobilisation ne sera possible , ni aucun changement , ni en Tunisie ni dans aucun autre pays arabe ou musulman. Le respect du caractère unique de chaque nation, son degré de développement et la façon dont un pays reste maître de son destin ne doivent pas être, en priorité, du ressort de ceux qui y vivent, voici le credo des  usurpateurs et leurs maîtres , alors pour eux, tout ce qui concerne cette union culturelle de fait et naturelle par l’histoire , le vouloir et le choix  des uns et des autres, il leur faut l’éradiquer à tout prix, c’est le seul foyer de résistance qui peut contrecarrer leurs odieuses stratégies.
La civilisation arabo musulmane de part son passé, sa mission, son absolu et son métissage veut/et  se conduit comme une véritable dynamique, à la hauteur des autres différents, avec les autres de notre village planète, engagés dans le monde où elle vit et acceptant sa part de responsabilité, de droits et de devoirs. Mais on l’assiège dans des contradictions qui n’ont rien à voir avec ses réalités.
L'humanité entière , celle des grandes civilisations agressés dans ses fondements , par des forces déshumanisées par le superflu et prédatrices par vocation , fait face à ce dilemme crucial: soit observer en silence l'autopropulsion suicidaire de nos ÊTRES profondément déclarés et « construits » par des choix, soi-disant, qui nous sont propres et nécessaires à notre épanouissement ,suicide scientifiquement et planifié par des monopoles marchants , sectaires et dévastateurs , soit participer activement à la sauvegarde des biens de ce monde et, en particulier, au plus précieux d'entre eux : les identités , les cultures qui font la terre et sa biosphère , et cela ne peut-être possible qu’en étant nous même , avec les autres , à l’intérieur de codes moraux que nous avons choisis et qui sont depuis longtemps floués par ces mêmes forces éradicatrices, avec la complicité de nos dictateurs locaux , et l’habituelle aliénation .
La façon dont notre peuple, nos peuples avec leurs acquis et leurs singularités qui laissent défigurer nos repères historiques, culturels et sociaux par une culture standard, une culture industrielle sans créativité et toujours sans aucun sens approprié, respectueux de nos intimes convictions, tient de l’absurde et de l’agonie, tout notre avenir se joue là. Un tel fléau n'est pas dû à l’occident , aux capitaux des firmes transnationales , aux méchants étrangers et à leurs larbins locaux seulement , il est aussi dû au déficit , longtemps accepté par nos forces de progrès qui avaient fait le choix de la confusion , et d’avoir voulu nous vendre le déracinement et les compromis à l’impérialisme dominant pour de la réforme , car bien sûr la réforme est nécessaire pour dynamiser nos fondamentaux , mais réforme ne veut pas dire reniement ou soumission à des postulats totalement réfractaires à notre identité historique , notre bien le plus précieux , celui qui  porte en lui nos conquêtes et les rêves de la plus part d’entre nous. Nous sommes en tant que tunisiens revendiquant toutes les prémices et les sujétions de la civilisation arabo-musulmane, dans notre majorité par atavisme et par passion et amour , cette civilisation commune à plus d’un milliard d’êtres humains , et même dans sa nudité universelle à toute l’humanité ,elle a beaucoup donné et donnera encore , nous ne sommes ni des bâtards , ni orphelins de nous-mêmes , ce nous-mêmes qui malgré certains , résiste à tous les affronts , les conjonctures et les opérations de démolitions depuis des siècles.
Toutes ces dégradations bénéficient du consentement actif des pouvoirs locaux illégitimes et certaines sectes haineuses d’elles-mêmes ; c’est la seule démocratie ,la démocratie seule,  car elle sera le sceau de notre cohérence et de notre acceptation de l’autre,  qui à l’intérieur de nos pays , prendra tout cela en considération et qui mettra chacun à sa place et chacun à son niveau véritable , ce qui est lamentable dans tout cela personne ne doit craindre l’autre, ni avoir peur de la vérité, ce sont les tenants politiques du renouveau arabo-musulman , accusé depuis des siècles d’être anti démocrates qui croient en la démocratie et l’alternative et l’appellent de tout leur être ils ne sont pas tous musulman dans le sens spirituel du terme, ce sont une petite tripotée d’imposteurs qui la craignent ,cette démocratie qui ne pourra pas souffrir des demi-mesures, des calculs et des tripotages. La démocratie pour eux se limite aux discours , et devient de plus en plus un danger à éviter par tous les moyens , au vu des réalités idoines à la majorité des pays arabes et musulmans , autant les extrémistes nationalistes ou verts sont une calamité pour la marche en avant de notre civilisation(3) , autant ces talibans rouges bruns alliés objectifs des dictatures et du néocolonialisme sont un danger pour tout le genre humain, autant les vrais talibans sont une hérésie  pour notre Tunisie . En d'autres mots, pendant longtemps, notre suffisance, notre renoncement et notre attentisme ont fait des ravages dans notre maison commune, nous mêmes sommes les premiers à souiller «notre» identité, alors que nous devrions en être les gardiens et les  protecteurs.
Qui délaisse nos langues au profit de celles des prédateurs ? Qui ne lit pas nos innombrables penseurs, nos auteurs et nos poètes ? Qui ignore jusqu’aux noms des capitales des nombreux pays de notre espace naturel ? Qui n’ouvre pas ses marchés aux produits de nos contrées ? Qui méprise et exerce un abominable racisme contre les frères, les voisins et les proches réunis par la même destinée culturelle et religieuse ? Qui s’oblige au mutisme et à l’isolement, à l’égoïsme et à la consommation ? Qui s'oblige à l’individualisme, à l’égoïsme et à la forfaiture ?
Tout cela n'attaque-t-il pas sévèrement nos langues et nos racines ? Nous qui utilisons - tout à fait volontairement ces clichés et ces slogans, ne sommes-nous pas responsables ?
Si nous sommes vraiment soucieux de préserver notre identité en faisant le bon choix démocratique, alors un environnement international ouvert et la culture démocratique de nos voisins, amis et alliés constituent le meilleur terreau pour développer le caractère unique de notre peuple. L'identité nationale ne peut s'épanouir qu'en respirant l'air frais du grand large, en pratiquant le bon voisinage et en sachant surtout affronter - outre les vents adverses venus de l’extérieur, les mauvais désirs qui montent de l'intérieur.
La vie psychologique, sociale, politique est traversée par une tension entre être soi avec l'autre et être soi contre l'autre, je crois que notre civilisation à son apogée avait toujours été avec l’autre , ouverte à l’autre , cette autre , ou du moins sa face sombre , qui aujourd’hui puissant grâce un peu à nous , veut être le tout au dépends de toute l’humanité , jusqu'à l'ultime négation de l'autre par le meurtre et le crime , qui marquent les commencements de son ordre dévastateur des peuples et des cultures , et qui, sous les formes les plus diverses, n'a jamais disparu de l'histoire contemporaine.
Aujourd’hui les nouvelles forces de cet espace résistant,  qui est la civilisation arabo-musulmane,  veulent L'exigence de la raison et de dépasser cette opposition par l'universalité conquise des droits et des devoirs, de la liberté pour tous et de la démocratie active , sans aucune ingérence prédatrice .L’impérialisme fort de ses moyens de destructions qu’ils soient militaires ou financiers et matériels ne l’entend pas de cette oreille et ne veut appliquer que ses supputations , ses stratagèmes et ses directives abusives , dominatrices , liberticides et égoïstes , mais , de plus en plus , il se heurte à une réalité rebelle : l'histoire, la géographie, toutes ces cultures actives et vivantes que ce soit dans l’acte quotidien de toute un chacun , ou plus intimement dans ses croyances , toutes ces conditions concrètes de l'existence du vécu des peuples qui ont résisté à l’usure du temps , et aux complots, de tous ceux pour qui, vivre ensemble avec ses différences avait été depuis toujours concevable  dans cet espace arabo-musulman , où depuis toujours grâce surtout à la connaissance et au savoir , grâce aussi au soutien religieux et à son implication progressiste, pas la sectaire et la rétrograde qui est contre l’Islam et les musulmans parce qu’il les limite,  mais cet usage du religieux dans un but profane qui a été un élément nécessaire à l’édification de ce grand ensemble culturel du croissant fertile ,fait de tolérance et d’ouverture sur l’autre , pour que soient prises en compte les différences, les identités particulières soucieuses d'être reconnues comme telles au sein de tout groupement humain, de quelque nature qu'il soit, aujourd’hui ces mêmes dispositions , n’en déplaisent à tous les paillassons et autres ignares et aliénés tunisiens , ces vérités dans notre pays comme dans beaucoup d’autres , réclament et insistent par leurs revendications mêmes, sur les principes de liberté, de justice  et  de l'égalité propres à la démocratie , et ils sont une chance pour cette démocratie, que certains et bien trop souvent n’hésitent pas à pervertir.
Assumons nos réalités et mêmes nos handicaps, et soyons nous même avec les autres, il n’y’à point d’autre salut contre les ténèbres et les extrémismes .En Tunisie, renions à la dictature toute légitimité historique, aux aliénés et autres réactionnaires fascisants tout négationnisme historique, en refusant ces deux abjections qui saignent notre pays, les choses naturellement se mettront en place et le peuple tunisien dans son authenticité prendra son destin en charge. Dès lors des voies nouvelles de liberté peuvent être envisagées pour un humanisme ouvert sur l'avenir de l'humanité.
L’identité arabo-musulmane avait été depuis toujours la cible principale du colonialisme, et maintenant du néo-colonialisme, primitifs, brutaux et agressifs, qui agissent par la terreur contre les élites nationales, mais aussi contre tout ce qui représentait une valeur nationale, dans tous les pays arabo-musulmans.
Aujourd’hui on voit la dictature honnêtement assumer ses crimes , elle est aux limites de ce qu’elle peut offrir à la prédation étrangère sans toucher à ses intérêts thuriféraires .Ce qui reste la source principale de la haine arabophone et islamophobe , ce sont tous ces petits groupuscules de réactionnaires rouges bruns , inutiles , mais quand même mercenaires zélés d’autres formes d’arbitraires aussi néfastes que ceux de la dictature.
Les formes de cette projection paranoïaque sur l’histoire nationale et par voie de conséquence sur notre civilisation arabo-musulmane provoquent des blessures profondes sur notre corps social , qui réagit par son indifférence quitte à légitimer son bourreau , plutôt que de se soumettre à leur haine et leurs projets aventuristes et sans aucune réalité en Tunisie , pays qu’ils trahissent et où ils ne pourront avoir le pouvoir que par la haine et la violence , c'est-à-dire perpétuer la tyrannie à leur façon , on change les noms , les dictateurs , et nous continuerons à subir les mêmes pratiques, en cela les salafites armés, les tueurs du pouvoir et les réactionnaires rouges-bruns sont dans la même démarche.
Exister maintenant et plus que jamais dans et par notre revendication arabo-musulmane en amont de toutes les dissensions, c’est s’inscrire librement dans une démarche de solidarité nationale, culturelle et universelle moderne, capable de définir et de soutenir ses objectifs.
Pour répondre aux calamités racistes et autre sexisme de bon aloi , bien de chez nous , celui de la légion étrangère et autres cafards du capharnaüm .Voilà ce que nous disent ces paillassons robotisés : si vous persistez à revendiquer vos choix civilisateurs arabo-musulmans , c’est que vous êtes des archaïques , des tunisiens de second choix ( là le racisme à l’état pur , tous les moitié tunisiens , ou autre convertis amoureux de la Tunisie , ne peuvent avoir le droit à la parole , la Tunisie serait l’affaire des tunisiens purs ? qui sont-ils donc ? ceux là qui sont les plus disposées et les plus prompts à la vendre ?).Donc pour cette secte prétendre à la démocratie pour notre pays, il faut se dissoudre dans cette croisade mondialiste qui nous renie par le fer et le sang, éradique par tous les moyens notre identité et notre désir d’autonomie sur tous les plans.
Moi je suis de ceux qui s’inscrivent en faux contre cette déchéance citoyenne défendue bec et ongles par la guilde des paillassons, qui par exemple, et comme à ses habitudes et depuis toujours s’incruste, travaille seulement  à instrumentaliser et à essayer de récupérer le travail et le sacrifice des autres. Idem sur le net, la majorité disons de la centaine des internautes actifs ne remet pas en cause ce socle identitaire arabo-musulman, les quelques réactionnaires qui déforment par la confusion, l’hypocrisie et le mensonge, qui salissent par le mépris et la haine se comptent sur les doigts d’une seule main, agressent les personnes et vomissent des lieux communs à tous les fascistes parasitaires.
Oui celui qui se méprise soi-même et qui voue une honte sans limite à ses racines est un chien galeux , un chien de quai , toujours à la recherche d’un maître , un toutou à sa maman sans aucune personnalité, tout pouponné , un clébard méprisable qui bouffe à tous les râteliers , et qui en plus est la voix clonée de son maître du moment , incapable de maîtriser sa boulimie et qui un jour ou l’autre mordra la main qui le nourrit , moi je crois qu' être chien pour être chien ,il vaut mieux être un bon corniaud , un bon chasseur , un bon truffier , un bon gardien ,car un chien mercenaire est un vulgaire traître , ça n’argumente pas , ça éructe , ça cite des philosophes sans les lire , sans les aimer , et comble de la misère ces derniers dans leur citations servent les arguments attaqués , l’ignorance est une maladie mortelle , pire que la connerie , et tout ce manège sans goût ni saveur fait sortir les rats habituels des égout du conforme et de l’aliénation où ils pataugent , des racistes et des sexistes vulgaires et stupides qui déversent leur fiel sur les personnes , eux , ils ne sont pas capables d’avoir un fond de commerce , ils sont tous autant qu’ils sont , le produit transformé , aseptisé , manufacturé qui se vend tout seul par manque d’honneur et de dignité , tout juste des arrivistes.

Oui la civilisation romaine, grecque, phénicienne, carthaginoise sont éphémères en Tunisie et d’ailleurs partout dans les pays arabes, à part les pierres que les peuples ne regardent même pas, qui parle phénicien, grec, latin, toutes ces langues mortes et enterrées ? Que reste –il de ces grandes civilisations dans nos mœurs et coutumes ? Rien, les arabes ont laissé l’essentiel aux peuples avec lesquels ils se sont métissés, que ces derniers se sont confondus avec eux, l’osmose fut totale et personne n’y peut rien.
Pour ce qui est des berbères,  personne en TUNISIE ne leur renie leurs droits , en Algérie ce sont une minorité de fascistes racistes , 1% derrière le maffieux KACI SAIED , le LE PEN algérien qui font du berbérisme un problème , un problème qui peut être résolu dans le cadre d’une réelle démocratie algérienne , le plus grand parti berbère le FFS ne renie en rien sa dimension arabo-musulmane , et sait bien que le problème des libertés en Algérie touche tous les algériens , d’ailleurs les hommes de pouvoir algériens et les grosses fortunes de la corruption sont pour la plus pat Kabyles.(4)
En Irak c’est la dictature de ce fou de Saddam qui a massacré des milliers de kurdes , de chiites et de sunnites , aujourd’hui les mêmes tueurs qui n’ont rien à voir avec le nationalisme arabe , et tous les desperados extrémistes , des mercenaires des USA en d’autres lieux qui massacrent à tour de bras. Tarek ibn Ziad le vrai conquérant ( pas le bidon ,le bouffon menteur et vraiment inutile) , ainsi que Saladin le kurde sont des purs produits de la civilisation arabo-musulmane , de son art de la guerre , de sa poésie et de sa diplomatie , sans elle, ils auraient été des profanes parmi tant d’autres , la civilisation arabo-musulmane par sa grandeur et sa nature humaine intègre tout un chacun qui veut exister en tant qu’individu avec tout ce que cela comporte comme différence et intime conviction , si les tenants de la puissance arabo musulmane étaient des racistes et des éradicateurs , nous n’aurions jamais eu de problèmes de minorités agissantes et revanchardes au 20 siècle , comme les phalangistes , les kurdes et les coptes , leurs cas aurait été résolus à l’apogée de notre puissance , mais Dieu merci les pogroms ne sont ni dans notre culture , ni notre éducation et encore moins dans notre foi.(5)
Encore une fois , des siècles de siège , de déportations et de crimes organisés contre nous et notre identité ont échoué , l’agression continue plus que jamais , pas seulement par les armes , mais par d’autres moyens de plus en plus vicieux , mais nous savons tous , les rares élections plus ou moins honnêtes nous en donnent chaque jour la preuve , toutes sortes de productions aussi à travers le monde , cette civilisation arabo-musulmane est à l’aube de son renouveau , les grandes puissances du mal sont incapables de stopper sa marche en avant , ce ne sont pas les paillassons qui arriveront à salir sa mémoire et son présent.
(1)Nour avait publié ce texte à l’époque dans Tunisnews, un certain Tunisie AMIE , je crois,  l’avait de son propre chef posté dans feu Tunezine, deux parasites, deux cafards du capharnaüm, toujours les mêmes du clan des fichistes parasitaires, du nom de TIZ et de Hasni, des individus calculateurs et de véritables délinquants avaient vomis sur cet article avec une haine incroyable, sans chercher à argumenter, tout simplement par ce que NOUR sur certains conseils dont les miens,  je le  reconnais, n’écrivait plus  dans leur torchon aliéné RT.
(2)Tout à fait d’accord avec elle, ceux des tunisiens réactionnaires qui s’imaginent ignorer, voire éradiquer cette dimension, sont objectivement les alliées de la dictature, or au jour d’aujourd’hui cette conception  d’une Tunisie «  démocratique » pour les rouges bruns, certains qui dominent la LTDH, ID, ADFT et leurs affidés qui sont missionnés par  les rouges français , ces « tunisiens » sont plus que minoritaires face au bloc démocratique qui reconnait et se bat pour cette dimension, tous les grands partis et les grands leaders de cette opposition  sont dans cet état d’esprit.
(3)Mes sincères félicitations, pour dire la vérité, mes condoléances  à la momie du parti islamiste tunisien »ENNAHDA » qui vient en exil de reconduire à sa tête pour la centième fois, le wahhabite grabataire cheik GANNOUCHI, une sorte de ben Ali bis, je comprends que ce parti participe à sa façon à handicaper le camp du progrès, et à sa tête les musulmans réformateurs et progressiste. Plus que jamais, ces forces de progrès doivent s’exprimer en faisant table rase des archaïsmes du passé.
(4)Oui en Tunisie il n’y’a aucun problème berbériste, bien sûr que la tunisianité est un ensemble homogène, la Tunisie moderne est enfanté par le génie arabo-musulman
(5)C’est exactement cela cet espace civilisateur permet  à tous les individus qui le compose d’être, d’avoir et d’exister.
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9 juillet 2007 1 09 /07 /juillet /2007 21:53
Tout Est A Faire
Par
Bilel
Le nouvel ordre mondial qui écrase tout sur ses travers et ses transversales, et le délitement de l'esprit de résistance dans la société tunisienne, dans laquelle l’impasse nihiliste, sa posture attentiste, sa déchéance posée comme un mot d’ordre doivent être critiquées, voire combattues par tous les vrais démocrates tunisiens ou ce qui en reste. Nous vivons plus que jamais aux crochets d’une ère post-politique dans laquelle  constatons et nous voyons , indifférents, reclus, soumis,  se diluer la politique, la gestion de l’économie, le projet des lumières, l'humanisme et la paix. Nous vivons dans cette hantise stressante et terrifiante devant le spectre d’une guerre  immatérielle, où l’espoir est invisible et le virus, les poisons, partout et nulle part en Tunisie font et feront encore et de plus en plus de ravages. Rien ne se passe au niveau de la réalité matérielle visible chez nous et dans notre  triste quotidien, aucune explosion massive ; pourtant l’univers a toujours  connu des dictatures qui salissent l'humanité, tout autour de la Tunisie,l’horreur commence de s’effondrer, la vie se désintègre dans une nouvelle forme de conscience que seule la liberté peut faire progresser le genre et les peuples.

Quelle est donc la nouvelle alternative qui est nous est proposée depuis cette entrée dans un réel dont les frontières avec le fantasme, l’irréel, le fantastique sont de plus en plus fragiles ? Dans une société occidentale qui prétend défendre la liberté de penser, dont le nouvel esprit du temps est la tolérance universelle, que dire des multiples mensonges de ses administrations, du pouvoir de ses médias, de la réalité de ses promesses, de leurs impacts sur nos modes de vie .Nous allons peut-être atteindre, avant tout  un choc à l’intérieur de nos propres civilisations.

Ce choc à l'intérieur de notre civilisation arabo-musulmane sera L'alternative idéologique opposant l'univers libéral, démocratique peu ou prou et digitalisé, à une radicalité prétendument djihadiste , et à la dictature néolibérale et maffieuse de ben ALI, aucun doute là-dessus,  et ses conséquences seront plus que prévisibles, dramatiques et catastrophiques selon toutes les probabilités ; les rouges staliniens et mêmes les rouges tout court selon la rhétorique  des salons feutrées de la bourgeoisie tunisienne réactionnaire et décadentes,  les rouges-bruns qui paradent à humaniser la folie de la bête immonde enfantée le 7 novembre 1987 sous le fallacieux prétexte du danger intégriste,  sont hors jeu depuis belle lurette, pour l'instant  et vu le déchirement et les incohérences de ce qui est  l'opposition tunisienne, elle  ne serait en définitive qu'une opposition, masquant notre incapacité à percevoir les vrais enjeux politiques nationaux contemporains. Le seul moyen de nous extraire de l'impasse nihiliste à laquelle nous réduit cette fausse alternative est une sortie du désert  attentiste, de son idéologie ouverte à la compromission et post-politique.
Voilà bien ce que tend à nous montrer le nouvel opus de la pensée le plus décalé du moment, ce que nous démontrent inconsciemment les ABBOU et autres prisonniers d'opinion, idem pour les hittistes et les"harregua" ,  les vrais enjeux politiques contemporains tendent à masquer combien les sociétés qui s’enorgueillissent à défendre la liberté de penser, le droit des personnes, la liberté d’entreprendre, la défense de la démocratie, ont mis en place un système de plus en plus serré de contrôle des sociétés vivants sous toute forme de pouvoir totalitaire, indirectement pour garantir leur bien-être, et rebâtir les empires d’antan sous d’autres formes et d’autres décors. Peu importe le degré d’expression qu’il nous a été donné en aval par ces sociétés dite « démocratiques », il nous manque en amont les mots pour le dire, nos mots pour le dire par ce que nous ne sommes,  ni des citoyens  ni maîtres de nos destins et nos biens, et il nous manque plus que toute autre chose,  notre volonté pour changer les choses par nous-mêmes. Nous sommes prisonniers d’un système forclos qui nous enferme dans un cadre qui est par avance prédéfini, malgré les fausses alternatives qu’il prétend nous offrir.
Le vrai problème est la fragilité de notre statut d’exclus au niveau le plus élémentaire, nous sommes, nous tunisiens,  tous ou presque,  des  exclus, au sens où cette position zéro, celle de l’exclusion généralisée dans notre pays, est devenue l’objet de la biopolitique, et que le possible politique et le droit de vivre  ne nous sont accordés que dans un geste second, conformément aux attentions stratégiques du biopouvoir.
Toutes nos échecs assumés et répétés avec une facilité à faire vaciller toute forme de raison, à affaiblir toute motivation, à désespérer toute volonté, nous emmènent de l’Homo sucker, celui qui croit se jouer du système alors qu’il n’est que le jouet du système, à l’homo sacer la parfaite figure de l'attentiste type et  forclos dans l'espace politique. Des individus sans aucun droit. Nous retombons là dans la barbarie, celle d'un combat pour la démocratie qui exclut à sa façon, et dramatiquement son élément le plus puissant, le plus fédérateur, le peuple. Des prisonniers politiques en Tunisie aux ghettos mentaux des exilés tunisiens partout dans le monde.  Homo sacer qui, morts ou vifs, en tant qu’êtres humains, ne font pas partie de la communauté tunisienne pour la dictature, mais pas seulement pour elle.
Le constat est amer, la réelle acceptation de l’autre, dans l'opposition tunisienne fragmentée,  ne produit finalement que du « vide » car nous n’acceptons l’autre que si cet autre nous ressemble, mais cette fausse acceptation masque en réalité l’absence d’idéologies qui étaient naguère, et toujours,  nos chaises roulantes.


Toute notre histoire oppositionnelle contemporaine repose sur  des investissements pulsionnels et idéologiques qui  façonnent notre nouvel ordre des priorités.  Nos rapports avec l'unique et véritable réalité tunisienne désormais relèvent d’un fonctionnement particulier de nos humeurs, de nos colères et de notre indifférence suicidaire .......... -pour sortir de l'impasse à mon humble avis, il faut commencer par démonter

toutes les illusions soutenues par nos bien-pensants du moment, dynamiter toutes les idoles comme autant d’épouvantails qui nous gardent dans une ignorance crasse. Combattre et ignorer ce beau retour dans les simulacres du réel, une réalité qui nous prépare un capitalisme « mondialisateur » triomphant, qui à ne pas en douter nous portera pour toujours et à jamais l’estocade et le coup de grâce.
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9 juillet 2007 1 09 /07 /juillet /2007 21:51

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Aux humbles la patrie reconnaissante
 Par
Faouzia

Tous les acquis culturels, politiques et historiques qui ont fondé la légitimité de l’opposition démocratique tunisienne  sont en voie de disparition, car elles ne sont , n’existent et n’ont  la moindre visibilité pour le simple tunisien , que par  leurs statures humaines, et le charisme, le seul charisme de certaines personnalités qui la composent, certaines hein ?Parce que dans ce magma les impostures, les opportunistes et les marchands de tapis sont plus nombreux que  les vrais militants, oui  ce sont les nuisibles qui par leurs atermoiements et leurs médiocrités qui sont le plus souvent les plus visibles, c’est terrible, c’est horrible, mais il ne faut jamais s’arrêter à ce constat et  de les dénoncer,  tout comme la dictature, à qui consciemment ou inconsciemment ils  servent de force d’appoint, les dernières en date, les femmes démocrates ont jetés le masque, rares les voix tunisiennes qui se sont élevées contre cette trahison, ou devrions nous comprendre, qui ne dit rien consent ?Ce ne sont que des  parasites, mais  par respect justement pour les prisonniers politiques, pour ABBOU, les M.Y, M.M, ZOUARI, KARKER, HOSNI , JOUHRI et des dizaines d’autres, enfin que les gens qui valent la peine au propre comme au figuré, il faut se rassembler et continuer le combat, coûte que coûte, je ne sais si cette réunion pour une deuxième république accouchera de quelque chose, mais chaque initiative unitaire, à mon humble avis doit être encouragée, c’est l’inaction qui nous sature et nous tue, booste la dictature et donne l’impression aux tunisiens et au monde entier que l’opposition tunisienne  est très faible, voire inexistante .Même si aujourd’hui l’opposition à la dictature est incapable  de les sauver, tous les tunisiens , les emmurés en tête verront dans toute initiative  cohérente et unitaire, un progrès et une démarche salutaire pour sauver la Tunisie des serres des tortionnaires, des spéculateurs, des criminels et des assassins. Un   discours civique et démocratique c’est facile à tenir… mais ensuite ?c’est là où le bat blesse, le manque de projection et de stratégie qui laisse un grand vide, un vide où  depuis toujours toutes les nuisances et les tous opportunismes s’engouffrent, la nature ayant horreur du vide, tous les vendeurs à la sauvette et les délinquants intellectuels habituels s’en donnent à cœur joie, pas seulement sur le net tunisien, le net tunisien ne représente presque  rien, mais aussi dans la pollution et le squat  des moyens d’information étrangers au marasme tunisien. Ces nuisances,  sont  les tactiques conjuguées naturellement d’un pouvoir aux abois et quelques arrivistes aux prébendes qui bouffent à tous les râteliers

Ne nous méprenons pas, un discours politique réaliste pour sortir la Tunisie du marasme et de la déconfiture  ne peut, aujourd’hui, que se fonder sur une pratique simple, courageuse, honnête et claire. Ce sont elles, les pratiques pragmatiques de l’outil politique avec tout ce qu’il comporte de réalisme, de transparence et de lucidité, qui fonderont les espoirs et donc la motivation et l’engagement  du tunisien. Le simple tunisien hors rhétorique et la clef de tous nos problèmes. L’engagement clair et l’action sans aucune arrière pensée, autre,  que  les intérêts de toutes la nation, sont les seuls choses  qui pourront intéresser, emballer le tunisien,  et d’ailleurs ce sont en définitive les seules choses  qu’il est capable de comprendre dans sa propre vérité.

Le discours de l’opposition d’aujourd’hui ne passe pas/plus parce qu’il est vide. Vide de toute référence concrète, vide de toute pratique, vide d’expériences qui montrent, qui prouvent, qui pourraient convaincre qu’un changement paisible est possible, et surtout qu’il vaut le coup,  qu’une  nouvelle société tunisienne, plus civilisée, plus ouverte, plus tolérante, plus juste et progressiste  est  possible, que de nouveaux  rapports sociaux basées sur l’alternative et le pluralisme  sont viables, fiables,  malgré les lourdeurs et les tares qui minent le  nation tunisienne, indifférente pendant si longtemps à son sort, soumise à l’arbitraire et au clanisme.

Le discours de l’opposition aujourd’hui n’est qu’un discours qui s’auto justifie, qui se ment à lui-même, il n’est porteur de rien de concret, il est virtuel,  autiste et ne s’adresse, par manque de cohérence, qu’à un cercle fermé d’initiés, fragmentés autour de quelques individualités elles mêmes sans aucune réelle représentativité des fois, certaines d’entre elles  tout en critiquant les mécanismes de la dictature, vont même jusqu’à les imiter et des fois à les surpasser. Il fonctionne en circuit fermé. Il fait appel à l’affect (fidélité) ou à des slogans marketing qui ne recouvrent aucune réalité concrète dans la rue et dans la masse tunisienne. En dehors d’une telle conception du politique, on pourrait, le bon sens populaire pourrait  se laisser aller à croire , malgré sa lamentable condition, que  toute politique est  pourrie, manipulation, mystification, incompétence et de tentative d’extorsion du pouvoir qui est bien plus grave que l’extorsion de fonds  à des fins personnelles et/ou partisanes. Ceci est vrai pour la dictature, nous devons le faire savoir sans cesse aux tunisiens, cette dictature qui assume le système qu’elle gère sans aucun état d’âme, mais l’opposition démocratique doit aussi veiller et dénoncer ceux de ses membres ou qui se disent de ses membres, de tomber dans ces travers.

Que des « révolutionnaires » à la petite semaine, des prostitués intellectuels qui veulent faire la pluie et le beau temps  sur ce qui reste du grand corps malade de l’opposition, cela ne devrait étonner personne aujourd’hui ;   on les voit dénigrer à tout va  sans aucune légitimité d’autres tunisiens qui durant toute leur vie ont lutté contre  la dictature, les dénigrer et les insulter avec des arguments dignes des tueurs de ben Ali, en cela ce dernier a réussi à faire apparaître une race de mutants , des virus encore plus destructeurs que ses esclaves militants du parti unique pour « occuper » ses ennemis, oui sa stratégie petit à petit  fait table rase de toute forme d’opposition, les jeunes devant cet état de choses se laissent aller au renoncement ,et ce qui tout à fait humain, pensent à leur »gueule » et sauver leur peau, qu’à l’intérêt général du pays, ces parasites aussi  médiocres que ben Ali, se désintéressent  du pays et de  la nation entière qui sombrent  dans la déchéance, ils ne combattent pas ben Ali, au contraire, ils se mettent  à son niveau. Dans la médiocrité et la déchéance ce dernier est comme un requin dans l’eau, un champion toute catégories confondues et il contamine  tout ce qu’il approche. Ces révolutionnaires de AGAB IZZAMEN, obnubilés par les subventions et les places d’expression qui tiennent des jeux du cirque que leur offre la matrice de l’aliénation occidentale, celle qui ne veut pas entendre parler  d’opposition tunisienne, purement nationale et indépendante de leur penser correct, de leur hégémonie culturelle, qui a des relents racistes et des préjugés colonialistes, ne raisonnent pas sur la durée et le long terme, ils sont dans l’apparat et l’apparence, dans le déni et la forfaiture, ce genre d’attitudes est aussi dangereux pour  toute vérité tunisienne que la dictature, voire bien plus car elle dénigre par ses méfaits, l’instant. Cette matrice favorise  la popularité médiatique de leur courtisans et autres affidés toujours  prêt à marcher dans leurs  combines politiciennes, aux dépends  des réalités et de la crédibilité  de la résistance tunisienne à  ben Ali, tout ce petit monde de la forfaiture n’a  qu’une vision marketing de l’action politique qui dépasse et démystifie largement l’authentique question tunisienne, considérée comme mineure, tout juste parce qu’elle porte en elle une histoire, des repères  civilisateurs intangibles et immuables, ces pratiques ne peuvent que laisser songeur, pour ceux des tunisiens « identitaires » et qui tiennent comme à la prunelle de leurs yeux à leur tunisianité, et ils sont très nombreux, peut être la majorité absolue des tunisiens, nous sommes en face  de deux dangers mortels et au fond  bien lisible et déclarés, ces parasites et la dictature,  ce petit monde opaque qui ne parle  pas de ses   véritables intentions et la pertinence de ses analyses et de ses intentions vit dans la tentation de l’éradication,  c’est plus facile pour lui de dresser des bûchers et d’instrumentaliser  la souffrance d’autrui. C’est en fait l’expression d’une vision totalement aberrante de ce qu’est l’Histoire de la Tunisie et un mépris souverain de ce qu’on ose encore appeler le Peuple tunisien que ces aliénés professent, en quoi sont-ils différents de ben Ali ?

L’énergie militante déployée par les quelques militants actifs, et curieusement  ce sont toujours les mêmes, le renouvellement  est une vision  de l’esprit tordu de certains bonimenteur, la peur tue et le courage est une denrée rare chez nous, il suffit  de compter le nombre impressionnant de ces pseudos qui pérorent et éructent depuis l’étranger et qui veulent s’imposer en donneurs de leçons et en procureurs contre des tunisiens qui n’ont plus rien à prouver, l’anonymat est plus que compréhensible, bien sûr qu’il faut se protéger contre l’horreur et la haine de ben Ali, mais il doit être humble  er reconnaissant vis-à-vis de tous ceux-là qui sacrifient leurs vies pour la patrie, et non pas à l’abri  de sa lâcheté, diffamer et polluer les esprits, cette énergie  est ainsi dépensée en pure perte, soyons responsable et lucide et commençons vraiment à travailler rationnellement. Les grandes messes de l’indignation sélective, les défilés processions, les manifestes, les pétitions, les grèves de la faim,  les affiches consciencieusement collées, les tracts besogneusement distribués, l’argent généreusement versé aux quelques uns qui n’ont d’ONG que le nom n’ont rien changé et ne changeront rien au rapports sociaux dans lesquels vivent les tunisiens., tant que ces squatteurs persistent à polluer  l’espace politique tunisien incohérent stratégiquement  face à la dictature, le salut est dans la vérité, la transparence et la franchise des intentions, il est intègre, représentatif, légitime,  et hors de toute OPA idéologique, ou de personnes.

L’opposition dans sa configuration actuelle est incapable de résoudre le problème de l’exclusion, des libertés bafoués, de la spéculation et du népotisme, de la dégénérescence sociale et de la préservation de la culture tunisienne. Pourquoi ? Simplement par ce que sa problématique économique, politique, culturelle ect... est rigoureusement identique à celle de la dictature, vide, creuse,  sans aucune projection dans l’avenir, elle ne remet à aucun moment en question le systéme et n’a aucune stratégie pour y parvenir.

L’illusion que peut procurer l’opposition tunisienne, tant qu’elle est dans cette état d’esprit tribal, , l’espoir qu’elle peut encore faire miroiter est la garantie essentielle, sur le plan politique de la pérennité pour le système dictatorial et de la pérennité des bureaucraties, des tares, des lourdeurs et des dérives  qui l’incarnent, ni plus ni moins.

Durant tout le 20e siècle, et encore aujourd’hui, et partout en Tunisie,  le  destin  de la radicalité politique  ne semble pas être de s’émousser  et/ou de ne pas se perdre dans les imprécations. Mais, rationnellement il faut le reconnaitre,  quand on est pragmatique et ayant le sens de la politique,  toutes les organisations, qui tenaient, ou qui tiennent un discours radical, un discours sur le changement de société, par la violence ou par le putsch sans associer  le peuple au désir et à l’action pour le changement,  ont toutes sombré dans la collaboration, la participation, le faux réformisme, l’électoralisme  des bourrages des urnes et des scores absurdes(les 99,92% de ben Ali par exemple, qui se renouvellent à chaque »élection » tunisienne, cela sera le cas aussi en 2009, il ne faut pas se faire d’illusions est admis simplement par l’état d’esprit dévasté des tunisiens) , voire dans l’invective et pour certaines le terrorisme verbal ou armé( cas très rare et très limité en Tunisie, il faut le dire, mais jusqu’à quand ??)… bref n’ont rien changé. Certaines ont fait leurs les principes de la dictature, d’autres les ont irrémédiablement condamné mais sans trouver la moindre issue pour en sortir, laissant les tunisiens à leurs désespoirs et leurs contradictions. Y aurait-il une fatalité par le caractère indépassable de la dictature et de l’inertie oppositionnelle et donc par le caractère totalement utopique et irréaliste des projets de changement ? C’est l’hypothèse que voudrait bien faire valider les profiteurs du système, et les rentiers de l’opposition tunisienne, ils sont d’ailleurs parfaitement secondés en cela par les escrocs du terrorisme intellectuel qui saignent  les forces vives d’une Tunisie de plus en plus aux abonnés absents

En dehors de cela, toute initiative hors « systèmes » de cette opposition de pacotille  est décrétée  utopie et aventuriste, autrement dit irréaliste.

La période n’est plus aux fausses solutions et aux pratiques obsolètes. La dégénérescence de la pensée politique dans notre pays a produit une caste parasite qui entretient et se nourrit de notre propre impuissance.

Le concept d’opposition démocratique désormais  doit-être réexaminé à la lumière des erreurs du passé, des contradictions du présent et des impératifs de l’avenir et non plus simplement en terme de marketing politicien, rien que pour parader et occuper l’espace, en terme de pratique alternative concrète, sans langue de bois ni rhétorique. L’opposition  doit fonder une pratique militante innovante et en rupture avec les règles imposées par l’attentisme des clercs et la dictature. Sans praxis, point de salut. Le problème c’est que dans les organisations de l’opposition tunisienne aujourd’hui, on ne sait pas/plus ce qu’est la praxis. Faites l’expérience, demandez aux rares militant-e-s !
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10 juin 2007 7 10 /06 /juin /2007 18:09









 
l'action politique pour être crédible,  doit absolument être cohérente et donc prendre en
compte le réel sans feintes ni maquillage, ni fard. Elle doit s'inscrire dans une vision d'ensemble et se projeter dans la réforme et la restructuration des lieues agressés et la plus par du temps détruit par le système totalitaire, ce système honni imposé au pays depuis  des lustres par une dictature barbare. Remise en état des infrastructures et des êtres, dans la continuité des idées émises et plébiscitées tout au long de la période oppositionnelle, remise en état  pleine d'humilité et de lucidité, en prenant en compte les facteurs naturels et conjoncturels, physiques et psychologiques, historiques et culturels  du pays, et ne pas se borner à gérer les crises au jour le jour.
 
Agir politiquement aujourd'hui pour le bloc démocratique en situation d'échec, oui nous sommes en situation d'échec et ce n'est pas une honte majeure de la reconnaitre, tout est de notre propre faute, l'essentiel c'est de ne pas lâcher prise et de ne pas abandonner: Ma peau au bout de mes idées doit être le sacerdoce, sous la botte terrifiante de BEN ALI, agir en politique, suppose la gestion du quotidien du pays en s’opposant , en dénonçant et en luttant d’une manière moderne  contre toutes les dérives et les mensonges du système,  comme d'ailleurs plus tard dans l'édification de la Tunisie démocratique, et tout dans la transparence, le dialogue, la tolérance et la fraternité. Ne pas renoncer et faire la part des choses, car le propre de l'action civique et démocratique, c'est d'agir en connaissance de cause, c'est faire en sorte que l'action soit le prolongement naturel d'une légitimation sur le tunisien et la Tunisie , c'est donner un sens à la liberté des tunisiens pour permettre l'accomplissement d'une volonté de destin commun, sachez le mes bons amis et je ne me lasserais jamais de vous le dire, sans les tunisiens rien ne sera possible, à vous et à nous tous  de combler le fossé énorme qui nous sépare d'eux, cela doit être notre priorité et même notre raison d'être, car c'est bien là que tout s'est joué pour nous et le sceau de notre échec, c'est notre unique place forte désormais à conquérir et définir, ainsi une bonne fois pour toute, la défaite de la dictature se fera seulement par  la confiance, les convictions et la mobilisation totale des TUNISIENS. Et c’est seulement à ce moment là que nous pourrons parler du possible crépuscule de cette dictature absurde qui nous détruit.
 
Le politique est une vision, qui requiert une exigence philosophique et morale en général et plus encore dans le cas tunisien, nous oblige à une réflexion sur la nation tunisienne dans son ensemble.
 
Etre opposant politique tunisien au régime, c’est absolument relever les défis du présent et de l'avenir, c’est exiger que l'on soit capable de voir loin dans le temps et dans l'espace, c’est l'initiative et le mouvement, les principes et l'éthique, c'est avoir une vue synoptique des choses, cela  coule de sagesse. C'est à cette seule condition que l'opposant politique tunisien digne de ce nom sera en mesure d'établir un diagnostic correct de la situation, d'en tirer les conséquences qui s'imposent et donc de définir des orientations réalistes, pragmatiques, cohérentes et surtout justes.
 
L'homme politique intègre est un donneur de sens. Tout ne vaut pas tout, les hommes ne sont pas des numéros interchangeables, oublier  ces principes de base, c’est choisir l’enfermement de la déroute et l’attentisme. Différents entre eux comme le sont les peuples anciens, ayant une grande histoire et une civilisation millénaire, les tunisiens ne peuvent accomplir leur devenir historial qu'en retrouvant et transcendant leurs racines, et cette démarche à l'évidence doit être dans le projet de l'intellectuel et du politique tunisien qui prétend à la conscience et au dévouement. Oublier cette règle fondamentale de la sociologie et de la politique aboutit à rompre avec le réel, à entrer dans de dangereuses utopies et donc entrer dans une sanglante logique d'échec, nous devons absolument tirer les leçons de notre histoire, du vécu des oppositions tunisiennes et ce depuis l'indépendance, certaines choses sont différentes en Tunisie d’aujourd’hui  mais le fond ainsi que les attentes et les revendications  restent les mêmes. Car, comme disait IBN KHALDOUN, "on comprend surtout ce que l'on est prédestiné à comprendre par sa propre vocation, par sa propre orientation culturelle et celle du moment historique auquel on appartient", cette réflexion, cette pensée profonde n’a pas pris une ride dans le cas tunisien entre autres, un cas suspendu à ses tares qui à force sont devenus ses immuables vérités, l’habitude anesthésie l’ambiance, l’atmosphère et plus grave que tout l’état d’esprit général, pour nous en sortir et nous immuniser de cette maladie, il nous faudra beaucoup d’humilité et d’audace, beaucoup de sacrifices , de courage et de rigueur, sans quoi  rien de définitif et de beau ne sera possible pour notre pays.
 
Un peuple libre, une terre retrouvée, une justice et des institutions fortes, un pluralisme une société civile et une constitution pérennes, sans ces éléments il ne peut  y avoir accomplissement d'une destinée commune pour les tunisiens, il ne peut y avoir de devenir humain pour la Tunisie.
 
Notre devenir ne s'accomplira aussi que si nous sommes capables d'assumer notre héritage, de le prendre en compte dans sa globalité, en renouant avec notre plus ancienne mémoire, avec notre propre manière d'être au-monde, et que nous la prolongions d'une façon civilisée et juste.
Seule la dimension transcendante et verticale du devenir nous permettra d'inscrire dans le présent les germes de notre avenir, cela aussi doit s'inscrire dans la stratégie du bloc démocratique  tunisien, car dans sa projection elle signifiera le refus du reniement et du renoncement, de l'arbitraire et des compromissions, devenir ce que nous sommes comme les peuples civilisés, c'est une exigence de vie.
la mobilisation politique en tunisie sera  avant tout endogène. C'est-à-dire, elle sera malgré tous les calculs, l’affaire du  peuple tunisien, c’est lui seul  qui doit être le moteur et l’artisan de son propre engagement et libération.
-la cohérence et le rassemblement sont  la condition sine qua non pour asseoir tout projet de démocratisation. La justice et  la sécurité sont des préalables absolus pour assurer le progrès économique par la suite et même en période de transition nécessaire techniquement pour la remise en ordre de fonctionnement de l'administration et de l'état, l'opposition tunisienne dispose d'assez de potentialités et d'excellence pour ce faire.
-la démocratie et le respect des droits de l’homme seront des nécessités absolues de même que la transparence dans la gestion des affaires publiques, et la lutte contre la corruption. Cela suppose, un Etat de droit, une justice forte et indépendante au sens que lui donnait Montesquieu, un pluralisme politique, la liberté syndicale et de la presse, une société civile active, qui soit en même une force de proposition et d’action.
Le développement économique doit donc être pensé en imbrication étroite avec le processus de consolidation des droits de l’homme, de renforcement progressif de la démocratie.
L’avenir de la Tunisie dépend principalement d’elle-même. Mais elle est dans une situation si difficile qu’elle ne peut s’en sortir seule, le monde est devenu un petit village et l'environnement immédiat ou lointain de la Tunisie sera à prendre absolument en considération. nous aurons besoin de l'aide de tous les peuples de bonne volonté  mais  nous devons par respect pour notre pays , nos morts et nous même être exigeant à propos de cette  aide qui devra débloquer le plein usage de nos propres forces et énergies plutôt qu’une aide qui cherche à nous façonner selon son modèle, car il ne faut jamais oublier que nous sommes le fruit d'une civilisation et d'une histoire qui a tant donné à l'humanité
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10 juin 2007 7 10 /06 /juin /2007 18:08
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Il ne faut pas chercher à connaitre, à trouver la cause, à essayer de  comprendre pour mieux combattre le mal , à trouver la ou  les causes et les désigner, les causes du terrorisme car, là, plus que partout ailleurs les effets de ce mal  ont une cause justement messieurs les blaireaux , en Tunisie et partout ailleurs, on ne se fait pas sauter le caisson  et tuer les autres pour le plaisir, pour  certains  gauchistes et autres réactionnaires tunisiens, les doigts dans le nez, le joint au bec, le foie  chez la radicale cirrhose, les doigts des pieds en éventail, le derche en élévation et le groin plongé dans les nouba de tous les râteliers,  essayer de comprendre, d’analyser cette catastrophe et désigner les maux endémiques  de la société tunisienne, que sont la pauvreté , la spéculation, le manque total de justice, de vérité et de libertés, ces calamités « humaines » , messieurs les usuriers du temps perdu et celui à perdre dans la branlette thérapeutique à tirer des plans sur la comète en ignorant  l’intime conviction collective de la majorité des tunisiens qui stoïquement depuis belle lurette suent le sang  sous le harnais de la dictature de ben Ali, à qui sans honte, avec toute la prétention des caves, vous reconnaissez quelques vertus et la meilleure d’entre elles, celle de l’éradication des islamistes tunisiens qui vous en foutu  depuis toujours une cuisante pâtée, une branlée sans nom. Les islamistes tunisiens avec leur défauts comme avec leurs qualités, et Dieu sait  que leurs défaut avaient depuis longtemps pris le pas sur leurs qualités, mais ce n’est pas une raison pour jeter le bébé avec l’eau du bain, pour se jeter comme vous le faites dans les bras de EN ALI qui vous vomit, beaucoup de démocrates  tunisiens géniaux qui eux sont plus représentatifs que vous, comme AHMED MANAÏ, MARZOUKI, YAHYAOUI ont toujours insisté et amené  les islamistes tunisiens à la raison, à la réforme et à la démocratie grâce entre autre, aussi, à la clairvoyance surtout d’islamistes tunisiens comme SI SALAH KARKER, ZOUARI, JEBALI ect…Toutes ces calamités endémiques qui tuent  et irradient la nation tunisienne sont le fait de la dictature de ben Ali, pour vous dénoncer et refuser ces calamités,  c’est  excuser le terrorisme, pauvres ignares et sherpas de la misère humaine, vous êtes des dinosaures et en tant que tels  votre place est tout simplement dans la poubelle qui déborde de notre pauvre histoire nationale. Ce genre de diabolisation qui sont le fait d’ittajdid, CHARFI, les femmes démocrates  et CIE sont la preuve si besoin  en est, que certains parasites qui se disent opposition tunisienne  ne sont en fait que des thuriféraires en demande  de collaboration permanente avec un régime qui  saigne la Tunisie à mort, ils avaient collaboré avec lui pendant le putsch de la honte, ils furent renvoyés à leurs chères études par un plus voyou qu’eux, mais ils ne désespèrent pas  de rerentrer dans ses bonnes et maléfiques grâces. Voilà le discours dominant sur le terrorisme chez les parasites et les salonards de la gauche munichoise tunisienne. Pour eux la violence politique  chez les jeunes tunisiens , sa cause n’est pas en premier lieu et même totalement  le régime dictatorial de ben Ali, mais je ne sais quel stratégie et complot  Nahdaouis, c’est faire trop d’honneur  au groupuscule finissant de l’ »émir » GANNOUCHI qu’affirmer cela, et que dire alors des suicidaires de la « hargua » qui crèvent par dizaine en traversant les mers et les frontières, ils le font pourquoi, par plaisir ?Quelle est la cause de leur désir de quitter la Tunisie, à n’importe quel prix et malheureusement presque toujours au prix de leur vie, le paradis de ben Ali ?la gauche LAVALISTE tunisienne est dans l’abdication de la pensée, elle est dans l’alliance objective avec les stratégies de désinformations de la dictature concernant toute forme de déviance de la société tunisienne , elles sont toutes les deux, mine de rien, les causes premières de ces déviances et ces violences antisociale des jeunes tunisiens . Ses crimes  contre la nation tunisienne  à une autre échelle que celui de la dictature , dans une autre forme de dialectique tient de  cette abdication de la pensée qui fait un grand mal à l’esprit critique tunisien pragmatique et équitable, sert d’alibi à un pouvoir barbare et sape  le travail des démocrates tunisiens patriotes et lisibles.
Expliquer, chercher à comprendre le phénomène du terrorisme , dénoncer ses causes qui sont en Tunisie encore une fois, pathogènes, tellement la dictature  détruit la raison et le bon sens d’une population laminée par l’horreur, l’incertitude et le désespoir du lendemain, n’est pas  consubstantiellement l’excuser , bien au contraire, c’est s’en prévenir et mettre l’horreur que ce soit  celle du terrorisme ou de sa seule source, la dictature de ben Ali,  devant le fait accompli.
Pour ALHIWAR et tous les recalés  de cette gauche  nostalgique et stalinienne qui se tient dans un mouchoir de poche dans les partis collaborationnistes du PCT tunisien, ETTAJDID , les femmes démocrates ect… à encenser l’éradication des islamistes tunisiens , la répression qui touche les militants de l’islam politique et quelques démocrates tunisiens qui ne se renient pas, pour eux,   il ne faut pas chercher à comprendre les causes de la rare violence en Tunisie, car comprendre, c’est excuser le terrorisme. Il faut simplement lutter contre la haine qui ne résulte ni de traumatismes  ni d’injustices, ni d’humiliations, ni de spéculations, ni de meurtres, ni de tortures, mais est inhérente à la nature et à l’histoire des musulmans tunisiens,  ou des islamistes tunisiens,  puisqu’il faut  dérégler le sens des mots  au nom du nouvel ordre international qui fait danser  les courtisanes et les morts-vivant. Pour ces parasites tunisiens,  donc,  qui manient  une dialectique policière et liberticide, ceux qui veulent comprendre et dénoncer les causes premières du  terrorisme qui s’est exprimé à SLIMANE s’emploient de fait à le justifier, trop de malheurs et de misères poussent à rire et si tous les cons tunisiens se donnaient la main… c’est bien ce que BUSCH, POUTINE et BEN ALI affirment la main sur le cœur . Si ces parasites étaient vraiment démocrates et pour une Tunisie démocratique, leur mission , leur attitude  , leur démarche d’intellectuels auraient été de se saisir , de ce phénomène majeur qu’est le terrorisme et de susciter, de soutenir, d’en alimenter l’analyse pour éclairer  VRAIMENT les tunisiens et l’opinion universelle, qui sans eux rien ne sera vraiment possible en Tunisie .Car  chercher ou comprendre n’est pas approuver, expliquer n’est pas légitimer et cela pourrait permettre d’en empêcher la résurgence.
Pour les vrais démocrates il faut à la fois être dur avec le terrorisme tunisien si tout fois il a une réalité, car en vérité,  le seul terrorisme identifié dans la durée  en Tunisie est celui de la dictature,  et dur avec les causes de terrorisme, c'est-à-dire la seule  honnêtement et clairement identifié encore une fois et tous les cas de figure, la dictature, oui les désespérés de SLIMANE sont sortis de la matrice destructrice de l’être tunisien qui est la tyrannie de ben Ali. S’attaquer à ses effets dans notre pays comme le suggèrent ces pseudos intellectuels parasites et pique assiettes  sans traiter ses origines ne permettra pas jamais  de résoudre ce problème, et c’est du pain béni pour le système. Si on veut combattre de façon efficace un phénomène, il est tout simplement préférable d’avoir commencé par l’analyser correctement, cela doit être clair pour ceux qui se disent démocrates et pour le droit. Pour la dictature rien de nouveau à l’est de nulle part elle se cherche toujours et en permanence des raisons d’être et d’exister, les actes désespérés  alimentent  ses programmations et son logiciel. Encore une fois  le terrorisme de certains tunisiens est le fruit de conditions politiques, sociales et économiques catastrophiques imposées à la Tunisie par des criminels sans foi ni loi 
On ne naît pas terroriste, on le devient, et ceci est vrai sous toutes les latitudes, les pseudos intellectuels tunisiens  qui veulent pratiquer l’eugénisme font dans la suffisance, l’ignorance et la facilité, moi aussi j’aimerais céder à ces facilités réconfortantes et croire que l’on nait aussi dictateur ou parasite.
LES BELLES AU PAYS DORMANT
http://tina.merandon.revue.com/business/imposteur.jpg
Les déclarations d'intention, les positions affirmées, le choix des alliances, la transparence, le réalisme sont vitaux et essentiels pour le bloc démocratique dans sa lutte contre la dictature, tout dans l'espace politique et démocratique tunisien doit être mis à plat sans aucune forfaiture, tout cela doit être fait dans la sagesse et la clarté, sans cela et dans la durée, la dictature sera l'ultime recours et la seule référence de la masse tunisienne .Vivre dans l’omission de ces évidences laisse la voie libre aux plus lourds stéréotypes, amalgames, sophismes et présupposés clôturant la pensée et la création de la résistance et de l'opposition libre tunisienne ou ce qui en reste mieux que ne le ferait la plus efficace des censures.

Il n’est évidemment pas question de dicter la bonne manière de penser ou de parler ou de militer, pas plus que de dresser une liste des sites et des personnes interdites d'être comme c'est le cas, aujourd’hui, pour certains Torquemada de soi disant opposants tunisiens qui font dans la forfaiture et l'anathème, dans l'usure et les calculs claniques. Ne pas prétendre comme c'est le cas de beaucoup de tunisiens militants indépendant connaître la bonne façon de militer, c'est tellement criant dans le marigot tunisien qu'il faut reconnaître et dire qu’il y en a indéniablement de mauvaises.

Ce dramatique constat est dans l’ampleur et la gravité de leurs effets , entretien des préjugés et des politiques d'exclusion, racistes ; légitimation de l’oppression dite sécuritaire par certains groupes comme les femmes démocrates, quelques rouges-bruns qui ne sont pas revenus de leur déculottées du putsch du 7 novembre et qui se terrent comme des rats décomposés par leurs contradictions , euphémisation de nombreuses violences, notamment dictatoriales , occultation des questions dites « mineures » comme les islamistes ou les prisonniers politiques en général ; triomphe du mépris des pauvres, des déshérités de la civilisations arabo-musulmane.

« D'abord, ils vous ignorent, ensuite ils se moquent de vous, ensuite ils vous combattent et enfin, vous gagnez. » Gandhi
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La rouille
http://francis75.canalblog.com/albums/loin_ici____/m-rouille_horloge_A.jpg
Les uns se sont battus contre le colonialisme, d'autres pas, l'Independence est venue par le sang versé des braves, et puis petits à petits les braves ceux qui avaient survécu se sont fait flouer, laminer par des opportunistes et autres calculateurs déjà collaborateurs plus malins qu'eux, depuis, les tunisiens n'avaient eu, jusqu'à ce jour de leur vie, toute leur mort, je me dois de dire au vu de l'état de composition où se trouve la Tunisie dans sa nature géologique et humaine et animale comprises , qu'une inapaisable envie, la liberté, nom d’un chien la liberté , même celle des chiens et de préférence, d’obsession pour les crétins et les aliénés sans se défaire de leur âme de leur peau de ce qu’ils sont et qu’ils ont depuis toujours été dans leur immense majorité collective , consciente et choisie, oui choisie :des arabes et des musulmans dans la paix apaisée . Il la rêvait tous les jours, cette liberté, depuis toujours, du matin au soir, avec un emportement furieux de l'intérieur qui les fait mourir, déformés et silencieux dans l'apparence des esclaves. Ils espéraient hiver comme été, au printemps comme à l'automne, au quotidien, quand les diktats interdisent la joie, la vérité d’un bonheur simple comme l’univers et les rêves ; ils vivent comme des ombres en peine au tiré, à crédit, à l'affût de leur propre histoire et de leur misérable vie, au miroir des alouettes, au bluff. Ils ne parlent que d’ailleurs, rêvent d’ailleurs, répètent sans cesse : " Doit-on être malheureux quand on aime la liberté ! "
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Je suis tunisien né en France. Je suis tunisien, Je suis aussi français quoi de plus normal en somme. Je suis entièrement et complètement binational et j'emmerde les cons, entre autre les  cons de frileux de la pauvre blogosphère tunisienne, celle de Tunis et celle de l'exil, oui surtout celle qui pratique la langue de bois sur une dimension olympique, oui j'emmerde vertement sans aucune règle de calculs les moroses français et tunisiens , le pape, les enturbannés, les fanatiques et les chochottes, ben Ali, toute la ligue arabe et Sarko en même temps, voilà bande  de tarés, moi j'appartiens au clan de ceux qui n'attendent rien de l'ignorance et de la ringardise, je suis un prétentieux et je suis une bande à moi tout seul tendance RINTINTIN. Mille fois OUI!!Je me reconnais dans cette identité paradoxale qui est la mienne. Je ne me suis jamais senti un  immigré dans ce pays où je suis né par désir et ou je suis resté par amour de la liberté, à travers ça, ces petites choses simples qui sont difficiles bien entendu comme toutes les choses simples à comprendre,  je voudrais les voir dans une Tunisie démocratique, j'irais y finir ma vie et je ne laisserais jamais les cons tranquilles, c'est comme ça, c'est un choix de vie, je le dois à tous les tunisiens qui valent la peine et je suis sûr qu'ils existent par milliers, comme la plus part des amis qui y sont malgré tout dans cette Tunisie matérielle, ou virtuelle et rêvée, je ferais tout mon possible pour éviter à mort les cons, et dans la connerie celui qui me parlera de relativité est un irresponsable, c'est quand même de la mort d'un pays et de son esprit millénaire qu'il s'agit. Je suis binational et cela ne m'a jamais posé de problème, enfin pour ce qui est des racistes, j'ai seulement été moi, toujours moi sans repli, sans baisser la tête, sans me prostituer comme Sarko, Macias et toute cette clique de sionistes thuriféraires, je vis sur l'aile du temps et je n'en n'ai rien à foutre de risquer ma peau, alors la survie de mon site ou mon blog c'est du mou pour le chat, passez votre chemin il n'y'a rien à voir, pour vous abrutir  allez jeter un coup d'œil sur les blogs tunisiens, la plus part d'entre eux sont  des justification extra judiciaire de la dictature de ben ALI .

Rien n'est linaire, tout est clair comme l'eau de jouvence. On agit sur les choses et les choses agissent sur nous, pourquoi donc, nous qui sommes privilégiés, nous qui  ne manquons de rien, nous militons contre la dictature de BEN ALI, DITES MOI ? C’est peut-être aussi, sûrement, parce que nous vivons intensément cette France des valeurs humanistes, à fond la caisse et de l'intérieur, sans baisser le froc, sans cracher dans la soupe et sans modération. Toute dynamique est dans la complexité disait quelqu'un que j'adore. Tout se tient…J'ai beaucoup reçu de ce pays, mon mien de douce France, mais j'ai aussi énormément donné sans compter à ses varices, quoi? Le fait de porter haut ses valeurs fondamentales, lesquelles???Mais celle de ne pas accepter l'arbitraire et de me battre contre la dictature de BEN ALI entre autre et mon abonnement au stade de France. Cela n'a rien à voir avec la France ?Creuse un peu ma fureur candide, tu te rendras compte que c'est une des sources  de tout l'amour que j'ai pour la Tunisie et qui me bouffe les tripes, cet amour depuis le premier cri avait pollué mon âme et puis les bancs de l'école, et puis la rue, et puis les autres, et puis tout simplement la vie, ici toujours là-bas bordel, une des seules choses qui me fait pleurer, avec les chansons de maman qui est une vulgaire immigrée et qui vous emmerde.

On ne quitte pas un amour pour devenir exilé qu'elle me dit de sa bouche nacrée de quinze siècles d'âge. On quitte un amour parce que vivre sur sa seule vérité et ses passions devient un jour impossible quelles qu'en soient les raisons…et toutes les raisons sont respectables et même l'absence de raison. on ne choisit de devenir étranger, exilé et dépité dans un autre pays .On part, on fuit une réalité, on rêve d'un autre avenir, je comprends  cette tristesse qui creusent les rides de tous ceux que j'admire et que j'aime, papa, KARKER, MANAÏ,SADRI ect...sans compter les exilés de l'intérieur, pire encore,, ZOUARI, JEBALI, MARZOUKI, YAHYAOUIect.. .  Car chaque exil  est un renoncement et le prix à la longue en est trop cher, un seul choix. Vivre tiraillé. En lutte.

« D'abord, ils vous ignorent, ensuite ils se moquent de vous, ensuite ils vous combattent et enfin, vous gagnez. » Gandhi
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10 juin 2007 7 10 /06 /juin /2007 18:07
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En Palestine occupée on peut observer depuis un demi-siècle les formes modernes d'un génocide commis tranquillement, avec un aplomb hallucinant, au vu et au su de tout le monde : massacres par bombardement de populations civiles, enfants tués ou estropiés par des snipers, démolition de maisons, rationnement de l'eau, empêchement d'accéder aux soins et à l'école, puits bouchés, oliviers arrachés, usines, ateliers et champs démolis, production d'électricité détruite, tuyaux d'écoulement d'eaux détruits, stress continuel par drones volant la nuit, avions passant le mur du son tous les jours, tortures, disparitions, kidnappings, punitions collectives, chantage, famine organisée par l'occupant. Plus de dix mille prisonniers croupissent dans les prisons sionistes, dont de nombreuses femmes et beaucoup d'enfants. Et pendant ce temps , la construction du Mur de la honte avance, la colonisation de la Cisjordanie se poursuit, les check-points prolifèrent et ... le bourreau sioniste continue impunément à jouer les victimes, avec la complicité active de la " Communauté internationale ", en premier lieu USA et Union européenne.
 
 
 
* Nous exigeons la reconnaissance du gouvernement palestinien, élu démocratiquement, par la France et l'Europe qui doivent établir des relations diplomatiques avec lui. * Nous exigeons que l'Union européenne rétablisse les aides financières au gouvernement palestinien qui ne sont qu'une petite réparation pour les malheurs infligés à la Palestine par cette même Europe - afin de freiner la famine qui sévit en Palestine et décime une des populations les plus fragilisées de la planète.
* Nous exigeons que le Conseil de Sécurité, si prompt à déclarer sans aucune raison valable la guerre à l'Irak, sanctionne les massacres quotidiens en Palestine.
* Nous nous prononçons toujours pour une Palestine, plurielle, multiculturelle et multiconfessionnelle, pour tous ceux qui aiment cette terre, de la Méditerranée au Jourdain. Venez en débattre avec nous !
Palestine - un seul État pour tous " Une personne, une voix "
Alliance zapatiste de libération sociale http://azls.blogspot.com
Association entre la plume et l'enclume
Association pour un seul État démocratique en Palestine/Israël
Collectif Cheikh Yassine La Pierre et l'Olivier
 
http://bp1.blogger.com/_uZTNVdbG1YE/RlaiJo7_mfI/AAAAAAAAA8E/Xaa8DaI-u3A/s320/Gilad_Atzmon_4_by_BenHeine.jpgpar Gilad Atzmon , 22 mai 2007

Les penseurs idéologiques et politiques ont coutume de commencer leur tâche en définissant le sujet de leur raisonnement. On peut présumer qu’ils en sont parvenus à leurs conclusions à travers le processus intellectuel de la déduction et de la recherche catégorielle. Voici quelque citations (dévastatrices) qui illustrent ce que certains pionniers de l’idéologie sioniste avaient à dire sur leurs frères, ceux pour lesquels ils étaient en train de développer un projet nationaliste fondé sur la philosophie de l’identité ethnique et raciale :

«Le Juif est une caricature, à la fois physique et spirituelle, d’un être humain normal et naturel. En tant qu’individu dans la société, il se révolte et rejette le joug des obligations sociales, il ne connaît ni ordre ni discipline. » (Our Shomer “Weltanschauung”, Hashomer Hatzair Décembre 1936, p.26. Cité par Lenni Brenner [1])
«C’est un fait indéniable que les Juifs sont collectivement malsains et névrosés. Ces Juifs professionnels qui, piqués au vif, nient avec indignation cette vérité, sont les plus grands ennemis de leur race, car cela les conduit à rechercher des fausses solutions ou au mieux des palliatifs
(Ben Frommer, The Significance of a Jewish State, Jewish Call, Shanghai, Mai 1935, p.10. Cité Lenni Brenner [2])
«L’esprit d’entreprise du juif est irrépressible. Il refuse de rester un prolétaire. Il veut saisir la moindre occasion de gravir un échelon de l’échelle sociale. » (The Economic Development of the Jewish People, Ber Borochov, 1916 [3])
« Le Juif émancipé n’est pas sûr de lui dans ses relations avec ses semblables, timide avec les étrangers, suspicieux à l’égard même des sentiments secrets de ses amis. Ses meilleures capacités s’épuisent dans la suppression, ou au moins dans l’occultation malaisée de son propre caractère réel. Car il craint que ce caractère ne soit reconnu comme juif, et il n’a jamais la satisfaction de se montrer tel qu’il est, avec toutes ses pensées et sentiments. Il devient intérieurement un estropié et extérieurement irréel, prompt pour cela à toujours ridiculiser et haïr tout homme de sentiments plus élevés, comme tout ce qui est irréel. Généralement, les Juifs d’Europe occidentale souffrent de cela et cherchent à l’atténuer. Ils ne sont plus en possession de la croyance qui donne la patience nécessaire pour supporter la souffrance, car ils voient là la volonté d’un Dieu qui les châtie mais ne les aime pas . »(Max Nordau, , Adresse au Premier Congrès sioniste, 1897 [4])

Les premiers idéologues sionistes ne prenaient pas de gants quand ils parlaient de leurs frères juifs de la Diaspora. Ber Borochov diagnostiquait avec éloquence les tendances non-prolétariennes inhérentes aux Juifs. Max Nordau n’était pas avare de mots pour décrire ce qu’il voyait comme une incompétence sociale intrinsèque chez les Juifs d’après l’émancipation. Aux yeux d’ Hashomer Hatzair, le Juif en Diaspora n’est qu’une caricature et pour Ben Frommer, ce n’est rien moins qu’une névrose à laquelle nous avons affaire. Apparemment, les premiers sionistes étaient plutôt audacieux dans leurs raisonnements sur les conditions sociales de leurs frères. Mais ils étaient optimistes, croyant d’une manière ou d’une autre qu’un « nouveau commencement » pourrait guérir le juif émancipé de ce qui leur semblait être un sort « honteux . Ils croyaient en un «retour à la maison » de tous les Juifs du monde, convaincus qu’ainsi les Juifs seraient guéris de leurs symptômes.
Dans un article publié juste après le premier Congrès sioniste (1897) Ahad Ha'Am, sans doute le plus éminent polémiste de l’époque, écrivait : “le Congrès a signifié ceci : que pour échapper à tous ces troubles (les symptômes anti-sociaux juifs tels que décrits par Nordau), il est nécessaire d’établir un État juif.” [5]
Inspirés qu’ils étaient par les idéologies du XIXème siècle – nationalisme, marxisme, premier romantisme, darwinisme et Philosophie de la Vie(Lebensphilosophie) - , les premiers sionistes prêchaient en faveur de la création d’un lien entre le Juif et sa terre. Naïvement, ils croyaient que l’amour de la terre, de l’agriculture et de la nature transformeraient le juif émancipé en un être humain ordinaire. Les premiers sionistes prédisaient que le sionisme créerait une nouvelle forme de judéité, dans laquelle les juifs pourraient s’aimer eux-mêmes tels qu’ils étaient plutôt que tels qu’ils prétendaient être. Tandis que les socialistes parmi eux parlaient d’un nouvel engagement dans l’idéologie de la classe ouvrière (Berl Kazanelson, Borochov, A.D. Gordon), ceux de droite (Jabotinsky, Frommer) rêvaient d’une race de seigneurs qui apparaîtrait pour dominer le pays (la Palestine, NdT).Qu’ils fussent de droite ou de gauche, ils croyaient tous vraiment qu’en retournant chez eux, les Juifs seraient ne mesure de remplacer leurs traits traditionnels, centrés sur la croyance d’être le peuple élu, par des aspirations à la similitude. Ils croyaient authentiquement que le sionisme ferait des Juifs « des gens comme tous les autres ».
De même que les premiers sionistes n’avaient jamais tenté de cacher les dimensions de leur rêve prophétique, ils ne faisaient non plus aucun effort pour cacher leur mépris à l’égard de leurs frères. Dans leur fantasme émergent d’un réveil national, les Juifs allaient se séparer de leur avidité et de leur soif d’argent autant que de leurs tendances cosmopolites. Dans leur vision, le sionisme avait pour but de transformer le Juif en un être humain ordinaire, organique. Le mouvement vers Sion devait combler le gouffre créé par l’émancipation. L’installation à Sion devait donner naissance à un homme nouveau. Un Juif se regardant avec fierté, un Juif donnant un sens à la judéité. Un Juif défini par des qualités positives plutôt que par une pure négation.
La dialectique de la négation
http://bp2.blogger.com/_uZTNVdbG1YE/RlaiJ47_mhI/AAAAAAAAA8U/mlk8tjmXbHg/s320/OpenMe%28BenHeine%29.jpgAutant les choses peuvent être définies par ce qu’elles sont, elles peuvent tout aussi bien être définies par ce qu’elles ne sont pas. Quelque chose peut être défini par ses qualités positives –être X, Y et Z – mais aussi bien comme n’étant pas V, R et N. Mon “cousin” peut être compris comme étant le fils de mon oncle ou de ma tante, amis il peut aussi bien être défini par une liste interminable de choses qu’il n’est pas. Par exemple, il ou elle n’est pas ma sœur, mon frère, ma grand-mère, une pomme de terre, un avion etc. De même, un Allemand peut être défini comme un ressortissant allemand, parlant allemand et mangeant de la Wurst (saucisse), mais le même sujet peut être défini par une liste interminable de qualités et de caractéristiques qu’il n’a pas. Il n’est ni Français ni Anglais, il ne parle ni espagnol ni persan, il ne mange pas de hoummous, il n’est pas une pomme de terre et il est loin d’être une maison de briques rouges.Quant il s’agit des Juifs, les choses se compliquent.
Alors que les Juifs pratiquants peuvent énumérer une longue liste de qualités positives qui les identifient – ils suivent par exemple le judaïsme, ils pratiquent les lois juives, ils suivent le Talmud, ils respectent les restrictions diététiques kasher etc.-, les Juifs émancipés laïcs ont peu de caractéristiques positives à offrir avec lesquelles ils s’identifient. Si vous demandez à un Juif laïc ce qui fait de lui un Juif, vous aurez cette réponse : “Je ne suis ni un chrétien ni un musulman. » D’accord, mais qu’est-ce qui fait de toi un Juif en particulier ? Il vous répondra peut-être : “Je ne suis pas tout à fait un Américain, un français ou un Britannique. Je suis, quelque part, différent.” De fait, les Juifs émancipés auront du mal à énumérer les qualités positives permettant de les identifier comme Juifs. À ce qu’il semble, les Juifs émancipés sont identifiés par la négation. Ils sont faits de toutes ces nombreuses choses qu’ils ne sont pas.
C’est précisément là que le sionisme intervient. Il a été inventé pour placer les Juifs dans un projet visant à une identification authentique. Le sionisme avait pour but de faire réfléchir le Juif sur lui-même en termes de qualités positives. Dans la réalité fantasmée des sionistes, les générations de « rapatriés » allaient pouvoir déclarer : « Nous sommes les nouveaux Juifs, nous sommes Israéliens, nous sommes des êtres humains comme tous les autres, nous vivons dans notre pays, le pays de nos pères. Nous parlons hébreu, la langue de nos ancêtres, nous mangeons les fruits et légumes que nous avons nous-mêmes cultivés sur notre sol. »Évidemment le sionisme a échoué, et ceci pour de multiples raisons. Bien que les Israéliens parlent hébreu et vivent sur une terre qu’ils associent à leur passé collectif, le « nouveau Juif » a échoué à se transformer en un humaniste authentique. Israël est une société capitaliste urbaine qui se maintient aux dépens d’autres. Le lien au sol et à la nature n’a pas duré longtemps. Et comme si cela n’était pas suffisant, les Israéliens ne sont pas parvenus à divorcer d’avec la dialectique de la négation. Israël n’est jamais devenu un État de ses citoyens. C’est toujours un État raciste qui recourt à des lois d’immigration orientées racialement. De fait, le sionisme n’a jamais pu prévaloir. Il a été entaché dès le premier jour de péchés coloniaux. Mais, bien que le sionisme se soit rapidement établi comme pratique criminelle, une partie de ses critiques de l’identité des Juifs émancipés en Diaspora mérite d’être examinée de près. En fin de compte, celui qu’on appelle le Juif émancipé en Diaspora reste défini par la négation et ce seul fait à beaucoup d’implications graves.

La politique de la négation
http://bp2.blogger.com/_uZTNVdbG1YE/RlaiJ47_mgI/AAAAAAAAA8M/VGEXeXO1RMA/s320/OneAnother%28BenHeine%29.jpgLa ‘dialectique de la négation’ peut nous éclairer sur le réalité meurtrière des Wolfowitz, Perl et autres bellicistes émancipés comme l’ AJC (American Jewish Committee) qui fait actuellement du lobbying pour une guerre contre l’Iran. Il n’est pas vraiment surprenant de voir qu’aussi bien aux USA qu’en Grande-Bretagne c’était principalement des lobbys sionistes qui ont fait un lobbying enthousiaste en faveur de la guerre contre l’Irak. AU nom de la « démocratie”, de Coca-Cola et des “droits de l’homme”, les lobbys israéliens ne cessent de se faire les promoteurs d’une politique consistant à cravacher un pays après l’autre.En ce qui concerne l’idéologie néoconservatrice qui a récemment fleuri, nous sommes apparemment en train de passer d’un discours sur la “terre promise” à une politique de la “planète promise”.Mais faut-il s’en prendre aux seuls Néocons ?
En fin de compte, les néocons ne sont pas si éloignés de cela de leurs parents bundistes*.Je suggère de ralentir et nous demander ce que signifie une identité juive en Diaspora au XXIème siècle. Nous ferions mieux de nous demander si la notion d’identité juive émancipée a changé un tant soit peu depuis que les premiers sionistes ont dénoncé son caractère problématique il y a plus d’un siècle. Demandons-nous plutôt ce qui amène après tout un “marxiste juif” à mettre en avant sa judéité. Depuis que je vis en Europe, j’ai rencontré des groupes de gens qui s’appellent ‘Juifs pour la Paix, ‘Juifs pour la Justice en Palestine’, ‘Juifs pour ceci’ et ‘Juifs pour cela’. J’ai entendu parler récemment de ‘Juifs pour le boycott des produits israéliens’. Et j’en viens à me demander ce qui est à l’origine de ce comportement pacifiste séparatiste et orienté racialement. Je dois aussi admettre que bien que j’ai rencontré beaucoup de militants pacifistes allemands, je ne suis jamais tombé sur un quelconque ‘Groupe aryen de solidarité avec la Palestine’ ni même sur des militants menant campagne en tant que ‘Caucasiens contre la guerre’. Il n’y a que les Juifs pour s’engager dans des campagnes pour la paix orientées racialement.Aussi terrifiant que cela puisse paraître, Borochov et Nordau nous ont déjà fourni la réponse.
Dans sa recherche d’une ‘identité politique’, le Juif émancipé finit par succomber lui-même à la dialectique de la négation. Son identité politique se définit plutôt par ce qu’il n’est pas que par ce qu’il est. Unis en tant que groupe, ils ne sont pas Allemands, ils ne sont pas Britanniques, ils ne sont pas Aryens, ils ne sont pas Musulmans, ils ne sont pas juste des prolos ordinaires. Ils sont juifs parce qu’ils ne sont rien d’autre. Au premier regard, il semble qu’il n’y ait pas de problème à se définir par la négation. Mais en y regardant de plus près, la notion de négation peut révéler certains des aspects dévastateurs de cette forme de dialectique de l’émancipation.La pensée éthique peut être la première victime de la dialectique de la négation.
Pour penser éthiquement, une pensée authentique et organique est nécessaire. Selon l’impératif catégorique de Kant, un être éthique agit ‘seulement selon une maxime dont il voudrait en même temps qu’elle devienne une loi universelle’. En d’autres termes, Kant identifie la pensée éthique avec une orientation authentique, positive qui vous permet de vous regarder vous-même dans une perspective universelle. Évidemment, un tel processus requiert une réflexion rigoureuse sur soi-même. La négation, en revanche, requiert l’opposé, elle requiert qu’on prospecte et fouille la praxis d’autrui. Encore une fois, au lieu de comprendre qui vous êtes, vous vous mettez à vous différencier d’autrui. Plutôt de que de regarder en lui-même , le sujet négateur fonde ses relations avec son environnement sur des prises de décision pragmatqiues et pratiques. Dans le meilleur des cas, il peut prétendre avoir une pensée éthique mais pas plus.
Les premier sionistes était suffisamment critiques pour dénoncer les caractéristiques non-éthiques de leurs semblables. Le sionisme visait à ériger un nouveau juif éthique, un véritable être moral. Mais les prémisses étaient viciées d’emblée. Les sionistes voulaient faire des juifs ‘des gens comme les autres’. L’échec du rêve sioniste a fait apparaître clairement que même le nouveau Juif, le sioniste, ne peut pas s’engager dans une authentique pensée éthique. Tout au plus, il peut avoir les apparences d’une éthique.
Aussi terrifiant que cela puisse paraître, il suffit d’examiner la Hasbara** israélienne et la politique néocon de par le monde et spécialement aux USA et en Grande-Bretagne pour constater cette amère vérité. Les siocons et la Hasbara présentent toujours une argumentation ‘de type éthique’. Ils ont toujours des excuses morales pour justifier les destructions et les carnages. Comme nous le savons, “l’ unique démocratie du Moyen-Orient” est la même qui a réduit des millions de Palestiniens à la famine dans des camps de concentration pendant des décennies. De même, les Wolfowitz et les Perles ont entraîné les USA et la Grande-Bretagne dans une guerre criminelle en Irak au nom de la ‘démocratie’, des ‘droits humains’ et du ‘libéralisme’.
Il est clair que les Palestiniens et les Irakiens sont victimes de la politique de la négation. Mais ils ne sont pas les seuls. Le sujet occidental qui est sali par le crime de génocide est tout autant une victime du virage occidental vers la politique de la négation. Plutôt que de nous définir par ce que nous sommes, nous avons été habitués à nous laisser définir par nos politiciens en fonction de ce que nous haïssons – ou sommes supposés haïr - : les rouges, l’axe du mal, les islamofascistes etc. Le plus terrible c’est que des gens qui succombent à la dialectique de la négation ne peuvent pas s’engager dans la paix et la réconciliation. La raison est simple : la notion même de paix entraîne un effondrement du mécanisme de négation. Du point de vue de la négation, réconciliation veut dire élimination. Aimer votre voisin peut conduire à une perte d’identité. Comme les premiers sionistes l’ont observé, les conditions de l’émancipation ont mis le Juif occidental dans une crise complexe d’identité.Faire la paix avec l’humanité signifierait la perte de l’identité juive.
Inutile de préciser que dans les derniers siècles, des millions de Juifs européens et américains ont choisi la paix et l’assimilation. Ils ont divorcé d’avec leur identité juive et ils ont disparu dans la foule. Mais ceux qui maintiennent la négation comme moyen d’identification sont ceux qui s’opposent de manière inhérente et catégorique à la notion de paix. Mais plus souvent qu’à leur tour, ils le font justement au nom de la paix.
Encore plus intéressant, le fait que l’identité juive émancipée est définie par la négation peut nous permettre de comprendre pourquoi les Juifs émancipés sont si souvent confortablement installés dans les campagnes politiques et les mouvements révolutionnaires : ils sont toujours contre quelque chose. Ça peut être la bourgeoisie, le capital, le colonialisme,l’Islam, les violations des droits humains, le révisionnisme historique, le sionisme et ainsi de suite. De toute apparence, le chemin de la «’dialectique de la négation » à la ‘politique de la haine’ est court.

La négation et le discours de la solidarité avec la Palestine http://bp3.blogger.com/_uZTNVdbG1YE/RlaiKI7_miI/AAAAAAAAA8c/vUk0lMrgf8U/s320/Palestine+for+Palestinians+%28Ben+Heine%29.JPG
Être un juif émancipé, c’est être défini par la négation. Et ce seul fait peut expliquer pourquoi le discours intellectuel de solidarité avec la Palestine est à ce point saturé de contributions de Juifs émancipés. Il est vrai que les Juifs opposés au crime sioniste ne sont pas peu nombreux. Mais vu leur enthousiasme de laïcards émancipés, on a parfois l’impression que le discours sur la Palestine a été transformé en débat interne juif.La raison en est simple : la négation du sionisme est une bonne manière d’établir une identité politique juive puissante.
Si cela peut expliquer pourquoi des juifs sont tellement engagés dans la solidarité avec les Palestiniens, cela peut aussi expliquer pourquoi le mouvement de solidarité avec la Palestine n’a jamais pu devenir un mouvement de masse mondial. Apparemment, il n’y a pas beaucoup de gens prêts à rejoindre la synagogue libérale. Comme on peut le constater, si la bataille contre le sionisme répond aux besoins personnels et politiques de certains Juifs justes, le peuple palestinien a été le dernier à bénéficier de ce réveil moral juif.Je serais cependant le dernier à prétendre que les juifs n’ont pas leur mot à dire dans le mouvement de solidarité avec la Palestine. Les choses étant ce qu’elles sont, il y a beaucoup de Juifs justes de par le monde qui sont fortement motivés pour aider la Palestine. Vu l’envergure des crimes commis par l’État juif, cela fait sans doute sens. Mais les juifs émancipés devraient être vigilants sur leur rôle dans le mouvement. Les Juifs émancipés devraient apprendre à distinguer entre leurs propres intérêts politiques auto-centrés et la cause palestinienne qui est en train de devenir une notion vraiment dynamique pleine de complexité. Je pense vraiment que les Juifs seraient d’un grand secours s’ils laissaient le mouvement de solidarité prendre son envol hors du Ghetto.
Et en disant cela, je me rappelle une vieille blague juive:
Question : Quelle est la différence entre un chien et une mère juive ?
Réponse : Le chien lâche l’os tôt ou tard…
Il est temps pour les Juifs émancipés épris de paix de suivre le chien plutôt que leur mère, il faudrait juste qu’ils lâchent prise. Je voudrais suggérer que combattre le sionisme, pour un Juif, c’est tourner le dos à sa judéité et faire la paix avec l’humanité. Combattre le sionisme, c’est prouver que Nordau, Frommer et Borochov se trompaient totalement. Le Juif n’est pas timide, il est assez courageux pour faire face au mal qui est en lui.Pour un Juif, combattre le sionisme, c’est aller de Jérusalem à Athènes, rejoindre l’humanité et abandonner la politique de la négation.
Notes de l’auteur
1 - http://www.marxists.de/middleast/brenner/ch02.htm#n10
2 - http://www.marxists.de/middleast/brenner/ch02.htm#n10
3 - http://www.angelfire.com/il2/borochov/eco.html
4 - http://www.geocities.com/Vienna/6640/zion/nordau.html
5 - http://www.geocities.com/Vienna/6640/zion/jewishproblem.html
Notes du traducteur
* Bund : Union générale des travailleurs juifs de Lituanie, de Pologne et de Russie (en yiddish : Algemeyner Yidisher Arbeter Bund in Lite, Poyln un Rusland), mouvement socialiste juif créé à la fin du XIXème siècle dans l'Empire de Russie. Le Bund a toujours été opposé au sionisme et s'est battu pour l'émancipation des travailleurs juifs dans le cadre d'un combat plus général pour le socialisme. Il s'est également opposé aux tendances centralistes et dictatoriales des bolcheviks russes. Le Bund prit part à la guerre civile aux côtés des bolcheviks. Une partie des militants bundistes se rallièrent au parti communiste. Les autres organisations bundistes furent interdites en Union Soviétique dès la fin de la guerre civile, en 1921. L’occupation allemande a décimé le Bund, dont des sections subsistent aujourd’hui aux USA, au Canada et en Australie.
** Hasbara : mot hébreu signifiant « explication », utilisé pour définir la propagande d’Israël et des ses partisans. Original : http://peacepalestine.blogspot.com/2007/05/gilad-atzmon-dialectic-of-negation.html
Illustrations : Ben Heine, Tlaxcala
Traduit de l’anglais par Fausto Giudice, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est en Copyleft pour tout usage non-commercial : elle est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner sources et auteurs.
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10 juin 2007 7 10 /06 /juin /2007 18:06
Pascale Fourier : Et notre invité sera Hakim El Karoui , auteur de « L’avenir d’une exception » aux éditions Flammarion.
Imaginez-vous que nous allons écouter Hakim El Karoui pendant trois semaines. C’est qu’il a écrit un livre riche, novateur dans les mises en relation qu’il fait, un livre dense, mais dans le bon sens du terme. Hakim El Karoui se présente lui-même comme celui qui a été la plume de Jean-Pierre Raffarin -et ça pourrait faire grincer les dents de certains... Mais qu’importe ! Ce qu’il dit, ce qu’il propose, est plus qu’intéressant. Et vous constaterez comme moi, que quoiqu’investi dans la politique, jamais il ne perd de vue ceux qu’on pourrait appeler "les humbles" et la nécessité que tous puissent vivre dignement. Mais, plus intéressant peut-être que le fait qu’il ait été la plume de Raffarin, il est ancien élève de l’École Normale Supérieure et agrégé de géographie. Pas économiste, géographe ! Et c’est sans doute ce qui lui permet de mieux penser le monde en tant qu’ensemble géopolitique divers, ce qui est essentiel pour comprendre la mondialisation, et ce dont il va témoigner dans la première plage d’intervention. Je lui avais dit que je laissais parler mes invités sans les interrompre. Il en a profité au maximum : c’est parti pour dix minutes de réflexion.
Vous êtes un de ceux qui permettent l’émergence dans le débat de la thématique du néo-protectionnisme, en opposition au libre-échange intégral. Qu’est-ce qui justifie pour vous la nécessité du protectionnisme à l’heure actuelle ?
Hakim El Karoui : Vaste question ! Je crois que la première chose à voir, c’est l’évolution des rapports de force internationaux, parce que c’est vraiment là que se situe le cœur du sujet. Et c’est aussi par cet intermédiaire, je pense, qu’on peut avoir une approche qui n’est pas idéologique - même si je ne réfute pas du tout l’idéologie, idéologie ce n’est jamais qu’une façon de mettre en forme le monde : tout le monde à une idéologie. Mais moi, je ne suis pas favorable ou défavorable au libre-échange en tant que tel. Je pense que ce n’est pas le sujet.
La question, c’est : "Est-ce que ça marche ?". Dans une réflexion politique, la première question qu’on se pose, c’est : " Est-ce qu’on a la bonne solution face à la réalité ?". Et donc, il faut partir de la réalité. Et la réalité aujourd’hui, je pense qu’en Occident on a un peu du mal à l’admettre ; je crois qu’on la voit, mais on n’admet pas ses conséquences et ses fins dernières. Je crois qu’on est entré dans une nouvelle phase de la mondialisation, qui est d’une certaine manière une troisième mondialisation, si on considère que la mondialisation britannique au XIX° et puis la mondialisation américaine dans la seconde partie du XXe siècle et surtout à la fin du XXe siècle se sont achevées avec en fait un rééquilibrage des puissances au niveau mondial. Jusqu’en 2003 - à mon avis, la césure, c’est la guerre en Irak, et évidement pas le 11 septembre -, on a l’idée que le monde est organisé autour des États-Unis, avec une image que j’aime bien, qui est celle du système solaire, avec un soleil américain, d’une certaine manière, et des planètes qui tournent autour, avec une positivité ou une négativité vis-à-vis des États-Unis, mais qui en tout cas tournent autour, et qui se positionnent par rapport à eux, en "pour" ou "contre" eux.
A partir de 2003, en fait avec l’émergence de la Chine plus qu’avec les événements au Proche-Orient, on se rend compte que les États-Unis se rendent compte -et ça Emmanuel Todd l’avait bien montré dans « Après l’Empire »- , que eux qui se croyaient indispensables sont devenus dépendants sur le plan économique, que eux qui se croyaient invincibles sur le plan militaire sont devenus vulnérables. En Irak évidemment, mais aussi en Afghanistan, on l’oublie trop , où il y a eu cette guerre suivie d’une "nation building" américain, qui échoue, avec des Américains qui se désengagent aujourd’hui, qui se sont désengagés au fil du temps, et qui ne réussissent plus à tenir leur vieille doctrine militaire qui était celle des deux théâtres. À l’époque, c’était un théâtre européen et un théâtre asiatique face à l’Union soviétique ; ça s’était transformé en l’occurrence en un théâtre afghan et un théâtre irakien d’ intervention militaire. Donc, aujourd’hui on se rend compte qu’en Afghanistan, ils se sont désengagés, en Irak, tout le monde connaît la situation, et que donc, même sur le plan militaire, même avec le plus gros budget militaire américain depuis 1945, c’est-à-dire vraiment en état de guerre, les Américains n’ont plus la capacité stratégique d’intervention absolue.
Un autre enjeu, je pense, est moral. L’Amérique était la patrie de la liberté et est devenue d’une certaine manière la patrie de l’oppression, avec des événements comme ceux de Guatanamo, qui à mon avis sont graves pour l’image de l’Amérique, mais qui sont surtout graves pour l’image que l’Amérique a d’elle-même : on peut le voir aussi sur l’évolution de la criminalité, l’évolution du nombre de condamnés à mort... Crise morale américaine qui ne se traduit pas par un délitement américain ? Ca, je n’y crois pas, parce qu’il y a toujours une capacité politique, une capacité à "faire nation" importante, qui est une vraie puissance, mais qui en tout cas dit bien que c’est la fin de l’hyper puissance américaine donc parlait Bendrim. Donc ça, c’est l’Amérique.
La deuxième chose, c’est la Chine. Je prends la Chine parce que c’est le pays emblématique, c’est le plus important, et c’est celui avec qui l’imbrication avec les États-Unis est la plus importante. Mais, en fait, c’est la Chine, c’est l’Inde, c’est le Brésil, c’est bientôt le Vietnam, etc. C’est l’idée que les nouveaux pays émergents sont en train de construire un nouveau rapport de forces internationales, dont la meilleure scène est à mon avis l’OMC, pour une raison simple, c’est qu’à l’OMC un pays égal une voix. Et on se rend compte qu’à l’OMC l’alliance entre l’Amérique et l’Europe ne permet plus aujourd’hui de faire passer des décisions. Les pays émergents alliés entre eux, alliés avec les pays occidentaux ou industrialisés, réussissent à bloquer les décisions. Et, quand on voit après, plus dans le détail, l’imbrication financière entre les États-Unis et la Chine, le fait que 20 % des biens de consommation consommés aux États-Unis sont importés de Chine, le fait que la Chine a aujourd’hui 1100 milliards, ou 1200 milliards de dollars de réserves dans les caisses de sa banque centrale, le fait que les États-Unis ont un déficit commercial d’à peu près 200 milliards de dollars vis-à-vis de la Chine - tout cela dit qu’en fait les Américains peuvent envoyer Paulson, le secrétaire au Trésor, peuvent envoyer Bush pour dire le chinois aux Chinois : "Réévaluez votre monnaie, etc", les Chinois ne le font pas parce que tout simplement ce sont eux qui tiennent le dollar aujourd’hui. Et comme, en plus, ils ont beaucoup d’actifs en dollars, ce n’est doublement pas leur intérêt de réévaluer leur monnaie.
Donc, on a ce rééquilibrage entre l’ancien Sud et l’ancien Nord. Et on a un schéma, si je reprends l’image du système solaire, où on passe d’un seul soleil à plusieurs soleils qui vont être plus petits, qui vont être régionaux à l’échelle de la planète : autour des Etats-Unis, autour de l’Europe, autour de l’ensemble sino-japonais (qui a vocation à se rapprocher même s’il y a des vraies tensions politiques et stratégiques internes), et puis peut-être autour d’un ensemble indien ou brésilien. Tout cela va continuer à se reconstruire.
Et puis enfin, il y a un événement qui occupe beaucoup l’actualité, mais qui me semble, moi d’un point de vue géopolitique assez mineur, mais qui est important pour les consciences et pour la façon dont l’Occident se voit, qui est la crise de transition des sociétés arabes, qui se traduit par un anti-occidentalisme extrêmement virulent, sur lequel on pourra revenir plus tard. Mais, puisque j’essaie de parler de protectionnisme, je crois que ce n’est vraiment pas cela l’enjeu...
Donc, rééquilibrage entre le Nord et le Sud d’un point de vue notamment économique... Et sur le plan de la régulation économique, ça a une conséquence majeure qui est celle que la vieille idée, qui n’a jamais été théorisé en tant que telle, mais qui me semble moi assez juste, ce qu’on appelle "l’inégalité protectrice", à savoir l’idée qu’en fait on a à gagner à l’inégalité entre le Nord et le Sud, via les avantages comparatifs, donc la spécialisation, la division internationale du travail, cette idée ne fonctionne plus.
Si on prend la Chine, on se rend compte que, en théorie, les salaires devraient monter en Chine. Sauf que avec la quantité de travailleurs peu qualifiés, le fait qu’il y ait 130 millions de travailleurs migrants, etc, il y a un stock considérable qui permet aux industriels chinois de garder un salaire peu qualifié extrêmement bas. Et quand on regarde les chiffres, ce salaire-là n’augmente pas. Du coup, ça pèse sur les salaires européens. Ensuite, normalement un nouveau marché devrait émerger en Chine. Il y a un nouveau marché, clairement pour les produits de luxe, parce qu’il y a vraiment une nouvelle classe, via l’hyper-capitalisme chinois, importante. Je voyais un dirigeant d’Hermès récemment qui disait : "On vend beaucoup de cravates en Chine". Les gens d’Hermès, c’est sûr ! Mais la classe moyenne ne se développe pas. Pour une raison simple, c’est qu’il y a 50 % de taux d’épargne, ce qui est lié au choix du système hyper-capitalisme chinois, au sens où il n’y a pas de protection sociale, il n’y a pas de retraite, il n’y a pas de couverture maladie, et donc les gens épargnent considérablement pour leur avenir, pour leurs familles etc. Donc la classe moyenne évidemment se développe, mais elle ne se développe pas à la vitesse à laquelle elle devrait se développer. Du coup, le nouveau marché chinois, d’une certaine manière, se fait attendre.
Ensuite, il n’y a pas de spécialisation des Chinois dans la faible valeur ajoutée. Tout ce qu’on entend sur la Chine, "l’usine du monde", c’est très bien, mais ce ne sont pas les usines du XIX° siècle, ce sont les usines du XXIe siècle. Il y a des usines du XIXe siècle, avec les conditions de travail, etc, qu’on connaît, mais il y a aussi les usines du XXIe siècle. Et ça, c’est le quatrième point vraiment important : les Chinois remontent pas à pas toutes les marches de la valeur ajoutée. Et par conséquent l’Occident, - encore une fois je parle de dans cinq ans, dans dix ans -, l’Occident ne va pas avoir, contrairement à ce qu’il croit encore aujourd’hui, le monopole en gros de "l’intelligence". Cette vieille division du monde entre "nous, on est les gens du Nord, on est intelligents, et puis il y a les gens du Sud qui sont à la traîne, pour ne pas dire qu’ils sont bêtes et idiots", cette division-là ne marche plus.
Les partisans du libre-échange vont dire que les consommateurs y gagnent. Il est clair que dans certains domaines les consommateurs y gagnent. mais il est vrai aussi que, si on regarde le domaine du textile, en 2005, année de la fin des quotas, les prix du textile en France ont moins baissé qu’en 2004... parce que l’essentiel des marges a été chez les distributeurs, chez les marques !
Donc, il ne s’agit pas de dire que tout cela est bien en général ou que c’est mal en général : il s’agit de reconnaître que déjà avant ça ne marchait pas - on reviendra peut-être sur le vrai chiffres du chômage... - mais qu’en en tout cas aujourd’hui et tendanciellement, il est clair que ça ne peut plus fonctionner.
Et moi, il me semble que c’est ce qu’ont dit que les Français en 2005. Jétais à Matignon, j’ai voté Oui, pour des raisons techniques, parce que le traité donnait plus de poids à la France.... Mais je pense qu’il faut entendre ce qu’ils nous ont dit, ce qu’ils ont dit, et ce qu’ils vont dire bientôt à l’élection. Là, on est toujours dans un système fermé où moi je sais qu’il va y avoir des surprises colossales à l’élection présidentielle et aux législatives : on peut très bien se retrouver avec une cohabitation ; on peut très bien se retrouver avec des phénomènes complètement inattendus, un Le Pen qui continue de monter, un Bayrou qui est aujourd’hui sur le positionnement de Le Pen d’une certaine manière, etc. Le système est en crise, et comme dirait Chirac, la maison brûle et nous regardons ailleurs....
Pascale Fourier : Et donc, face à tout cela, vous préconisez un protectionnisme européen…C’est un vilain mot, ça…
Hakim El Karoui : Oui. "Protectionnisme", c’est effectivement un très vilain mot ! Xénophobe, fasciste... en fait, en gros xénophobe... ce qui est assez extraordinaire s’agissant d’une façon de régler les échanges commerciaux internationaux !
En fait, il y a évidemment de vraies raisons, historiques, et surtout des contresens historiques majeurs. D’abord, on confond le protectionnisme et l’autarcie. Moi, l’image que j’emploie, ce n’est pas celle d’une muraille de Chine, d’une barrière, c’est l’image d’une écluse. Une écluse, c’est quoi ? C’est un instrument par lequel on régule, et finalement on joue sur le temps. Il ne s’agit pas de dire qu’on ne va plus échanger avec la Chine ou avec l’Inde : il s’agit de dire qu’on va juste réguler ces échanges-là, et faire en sorte que, d’une façon ou d’une autre, on puisse redonner un petit peu de compétitivité aux salariés européens et pourquoi pas américains, et puis en même temps peut-être inciter les Chinois, indirectement, à développer plus leur marché intérieur, quitte à faire de la protection sociale. Mais, mon idée n’est vraiment pas qu’il faut dire aux Chinois quel est le bon mode de développement à suivre. Là aussi, les Européens sont très forts pour donner des leçons.... Il ne s’agit pas de donner des leçons. Il s’agit de le dire : "On a des gens qu’on veut protéger, pas parce qu’on est frileux et qu’on veut créer des rentes, mais effectivement parce que, derrière, il y a la cohésion des sociétés, l’avenir quand même d’un certain nombre de millions de personnes. Vu le rythme où ça va, ça ne marche plus, et c’est ce qu’ils disent". Donc en fait, c’est juste démocratique.
Donc, je crois que derrière l’idée du protectionnisme, il y a l’idée que le dernier à avoir fait du protectionnisme, c’était Hitler. On oublie juste que les États-Unis ont été protectionnistes de leur naissance à peu près jusqu’aux années 1970, que l’Europe s’est construite dans un grand marché de plus en plus construit à l’intérieur - ou de plus en plus libéré si vous voulez - avec des frontières commerciales extérieures très claires. L’Europe de 56 à 73, c’était ça : on construit petit à petit un grand marché intérieur, donc on lève les barrières internes, et donc on garde des barrières externes. En 73, ça a été cassé pour deux raisons : l’entrée de la Grande-Bretagne dans l’Europe et surtout les efforts des États-Unis via différents round du GATT, qui au fur et à mesure que l’Europe construisait sont marché intérieur, demandaient la levée des barrières extérieures.
Il y a d’autres idées reçues sur le protectionnisme, mais je ne vais pas toutes les passer en revue... Il y a l’idée que ça a créé la crise de 29, alors que c’est exactement l’inverse : c’est la crise de 29 qui a créé une renationalisation des politiques commerciales. Et la dernière idée qui est vraiment très importante, c’est que le libre échange créerait de la croissance alors que le protectionnisme créerait la dépression. Quand on regarde l’histoire économique, on se rend compte que c’est exactement l’inverse. Lors de la première mondialisation, entre 1870 et 1914, il y avait un taux d’exposition aux échanges internationaux extrêmement important, encore plus important qu’aujourd’hui ; et il y a eu plus de croissance quand il y a eu plus de protectionnisme. Pour une raison simple, c’est que le protectionnisme permet le développement du marché intérieur. Et le libre-échange casse le marché intérieur.
Donc, il faut trouver un équilibre. Encore une fois, c’est une question de régulation. Et si on ne veut pas trouver cet équilibre, on crée un système qui polarise les économies, qui polarise les sociétés, qui est à mon avis aujourd’hui porteur de délitement social et vraiment de risques politiques majeurs.
Pascale Fourier : Mais pourquoi choisir l’Europe… ?
Hakim El Karoui : L’Europe, pour plusieurs raisons. Il y a une raison économique, il y a une raison politique.
La raison économique, c’est que le risque du protectionnisme, c’est de créer des rentes. Et quand on fait du protectionnisme sur des marchés qui sont trop petits on créés des rentes, en fait assez rapidement, parce qu’il n’y a plus de concurrence. Et évidemment l’idée du protectionnisme s’inscrit dans l’économie de marché, elle ne s’inscrit pas contre l’économie de marché ou même contre l’économie libérale (on peut être libéral libre-échangiste et libéral protectionniste). Donc il y a une question de taille. Ensuite, - et c’est lié à la taille- , quand on a un marché comme aujourd’hui l’Europe de 500 millions d’habitants, le premier marché du monde, on peut considérer que le risque de la rente est faible parce qu’il y a une concurrence interne très forte et en même temps, même s’il y aurait beaucoup à dire sur les nouveaux adhérents, il y a quand même une forme de régulation qui se fait par les législations sociales, fiscales, qui ne sont évidemment pas les mêmes, mais qui sont quand même en voie de convergence, en tout cas qui sont plus proches à l’intérieur de l’Europe qu’à l’extérieur de l’Europe. Et puis il y a aussi de la redistribution, via des aides européennes. Ce qui manque, c’est notamment les mouvements de personnes. Donc, il y a une vraie raison économique.
Et puis, la raison politique, qui est encore à mon avis plus importante, c’est qu’aujourd’hui l’Europe s’est inscrite dans un schéma où en fait tous les Etats se font concurrence entre eux. On voit très bien la concurrence fiscale en ce moment, mais ce qu’on voit moins, c’est le choix de l’Allemagne de la compétitivité à tout prix, qui est très cohérent avec le système. C’est l’agenda 2010 de Schröder qui rentre maintenant en application. Ca a redonné de la compétitivité aux entreprises allemandes à l’exportation, mais le problème, c’est que ça s’est fait au détriment du marché intérieur, et donc au détriment de la consommation allemande de produits importés en Allemagne, notamment européens. Et une bonne partie du déficit commercial français et italien aujourd’hui, c’est la sous-consommation allemande. Donc, le protectionnisme, ça a un intérêt, c’est que ça crée un intérêt général commun. Et le cas de l’Allemagne est très intéressant. Au XIXe siècle, en 1834, les Etats allemands, les principautés allemandes, ont fait le Zollverein, et quarante ans après, elles ont fait l’union qui n’avait pas été possible parce que jusque là il y avait des intérêts divergents. À partir du moment où on crée un grand marché intérieur, avec des frontières commerciales extérieures, on crée en fait un espace d’intérêt commun. Et le vrai problème de l’Europe aujourd’hui, c’est de recréer cet espace d’intérêt commun qui a complètement disparu. Et, vu la taille des ensembles avec lesquels il faut dialoguer, l’ensemble américain, l’ensemble chinois, l’ensemble indien… il faut le faire à la même taille. Et cette taille ne peut être qu’européenne - ce qui pose un autre problème qui est celui de la mise en oeuvre...
Pascale Fourier : Moi, j’aurais tendance à vous dire : " Ce ne sera jamais possible de mettre en place un protectionnisme au niveau européen, parce que les forces politiques ne sont pas prêtes à ça dans les différents pays..."...
Hakim El Karoui : J’aurais tendance à vous dire que vous n’avez pas complètement tort. Je ne devrais pas. Mais quand on analyse les forces politiques en présence au niveau européen, on voit bien qu’à l’intérieur de l’Europe, c’est une idée qui d’une certaine manière n’existe pas, mais qui pourtant, à mon avis, peut s’appuyer sur des soutiens à l’échelle d’un quiquennat... à commencer, parmi les fondateurs de l’Europe, par les Luxembourgeois, qui n’ont pas de problèmes commerciaux, puisqu’ils n’ont pas d’industrie manufacturière, mais qui ont une certaine idée de l’Europe. Juncker par exemple n’est pas du tout hostile à ce genre d’idée.
Je pense que l’Italie économiquement a toutes les raisons du monde de se rallier à ce genre d’idée. Il se trouve que Prodi veut être dans le dogme et dans la norme, donc il y aura une certaine difficulté intellectuelle, mais je ne pense pas politique.
Ensuite, il y a les pays de l’Est, qui aujourd’hui profitent à plein des délocalisations allemandes, puisque la croissance de l’Allemagne se fait via les pays de l’Est. Et on peut, je pense, leur expliquer à hauteur de 3-4 ans que la production est partie chez eux, mais que demain ce qui est parti chez eux partira au plus près des marchés, donc en Asie etc.
Et puis, il y a les pays du Nord. Les pays du Nord, il n’y a aucune chance avec eux. Ils sont dans une logique qui est complètement différente, évidemment à commencer par l’Angleterre.
En fait, il y a le vrai débat avec l’Allemagne, qui est le noeud du sujet. Moi je pense que les Allemands ont fait un choix qui est vraiment clairement totalement opposé. Ils ont un rendez-vous politique en 2008-2009 et on verra bien si ça fonctionne en 2008-2009. Ça a marché cette année parce qu’il y avait un effet de rattrapage, parce qu’il y avait la peur de la TVA. Moi je pense que ça ne marchera pas en 2008-2009. Les profits allemands aujourd’hui vont aux grandes entreprises, à certaines PME importantes qui exportent, mais ne vont pas du tout aux salariés, mais alors là pas du tout ! Donc, la question c’est : "Est-ce que les salariés allemands vont se révolter contre ce système ? " .
Quant aux français, il y a quand même une légitimité démocratique à poser une question sur la réorientation de l’Europe, c’est le référendum de 2005. Moi, ma volonté c’était que ce débat-là soit dans la présidentielle de 2007, qu’il soit porté par un candidat, et à mon avis il gagnait l’élection avec ça, ce qui permettait d’avoir une légitimité démocratique pour en discuter avec nos partenaires européens, même si a priori ils sont idéologiquement contre.
Pascale Fourier : C’était donc Des sous Et Des Hommes, en compagnie de Hakim El Karoui, auteur de " L’avenir d’une exception » aux éditions Flammarion : dans la première partie de son livre, il développe très finement la notion de "troisième mondialisation", qu’il a explicitée en première partie de cette émission. Je ne peux que vous conseiller la lecture de son livre, vraiment absolument passionnant. Vous pouvez aussi visiter le site qu’il l’anime www.protectionnisme.eu . Vous y retrouverez des textes d’invités de Des Sous, des invités que pour ma part j’avais trouvés particulièrement remarquables : Jacques Sapir et Jean-Luc Gréau.
Emission Des Sous...et des Hommes du 13 Février 2007 sur AligreFM. Merci d’avance.
 
Pascale Fourier : Et notre invité, comme les deux semaines précédentes, sera Hakim El Karoui, auteur de « l’avenir une exception », aux éditions Flammarion.
Voilà donc deux semaines que nous sommes en compagnie d’Hakim El Karoui. Il nous a explicité pourquoi l’émergence d’une troisième mondialisation faisait que le libre-échange ne pouvait plus fonctionner et qu’introduire des éléments de protectionnisme était absolument nécessaire. Nous avons essayé de voir les arguments de ceux qui s’opposaient au protectionnisme et ce qui faisait que et les politiques et les médias étaient plus ou moins imperméables à cette idée. Mais il me restait dans la tête un des arguments qu’avancent ceux qui prônent le libre-échange. Je l’ai donc dit à Hakim El Karoui et, vous verrez : en introduisant la première émission, je vous disais qu’Hakim El Karoui, ancienne plume de Raffarin, ce qui pouvait faire grincer des dents, était vraiment attentif aux humbles, et à la volonté du peuple.... ; vous allez en avoir la preuve évidente.
Moi, ce que j’entends dans les propos de ceux qui soutiennent ce le libre-échange, c’est que, de toutes façons, il y a des secteurs qui n’ont plus validité à exister dans notre pays, et qu’effectivement le progrès technique veut que cela soit fait autre part, que c’est très bien, et que les gens qui travaillaient dans ces la secteur-là, grâce à la formation, vont trouver à se réemployer ailleurs... Donc il n’y a pas de problème...
Hakim El Karoui : Oui. Ces gens-là, ils ont jamais vu un électeur. Et ils n’ont jamais discuté avec un ouvrier qui avait été licencié. Je voyais sur le site du Monde, en réaction à plusieurs tribunes sur le protectionnisme, quelqu’un qui signait "ex-salarié du textile" : Je préfère payer mes chaussettes plus cher et avoir moins de voisins au chômage". C’est un peu schématique, mais je trouvais que le débat était extrêmement bien résumé.
Encore une fois, c’est une question d’équilibre. Il faut trouver le bon équilibre. Je ne crois pas qu’en Europe on puisse considérer qu’on va faire de l’industrie textile classique, qu’on puisse être compétitif aujourd’hui. On peut dire tout ce qu’on veut, ce n’est plus le cas. Alors, on va faire du textile à très forte valeur ajoutée, on peut faire ce qu’on veut -les autres font aussi-, mais pour des raisons de coût de la main d’oeuvre, pour des raisons de disponibilité, pour des raisons de baisse des coûts de transports, etc, il est normal qu’il y ait une relocalisation de l’industrie ou des activités en général.
Donc, il ne s’agit pas de dire : on fige le monde dans une réalité passée, on va embellir le passé, etc. Je crois vraiment qu’il faut regarder l’économie, et son évolution, de façon tendancielle, en regardant l’avenir et pas le passé. Donc, il va y avoir des re-spécialisations, etc.
Mais la question est de savoir comment on les gère, à quel rythme et avec quelle idée de notre industrie à nous. "Comment on les gère", c’est très important, parce que la requalification des salariés, c’est clairement une des clés du système. Mais, d’abord il faut avoir la bonne analyse. Donc, pas considérer que les pays du tiers-monde, ce sont des idiots, des analphabètes, et qu’ils pourront faire des T-shirts pendant que nous nous faisons des Airbus. Ça ne marche pas. Donc ça veut dire qu’il faut être capable de requalifier extrêmement vite, et vraiment à un bon niveau. Donc il faut mettre les moyens - aujourd’hui on n’a pas les moyens : on a un système de formation professionnelle qui fonctionne extrêmement mal ; on a un système de redistribution qui aujourd’hui explose, parce que on voit bien la dette publique, etc. On subventionne les salaires des salariés peu qualifiés : les 21 milliards d’allègements de charges, ce sont des subventions aux emplois peu qualifiés. Donc, on voit bien qu’on arrive au bout du système. Qu’on n’y arrive plus. D’où l’idée de dire, "on prend un peu de temps". On prend un peu de temps, non pas pour se reposer sur nos lauriers passés, mais pour dire aux gens qu’on va essayer de débloquer un petit peu la société française - en fait, plus le système pèse, plus la société française se bloque, moins on peut faire de choses - et de mieux allouer les ressources, de mieux faire en sorte et que ceux qui n’ont pas accès au système de formation, aujourd’hui, y aient accès. Et ça, ça veut dire faire des arbitrages. Aujourd’hui, on n’est plus capable de faire des arbitrages. Donc, ça c’est une chose.
La deuxième chose, c’est que les Français, à mon avis, sont dans une vision du monde qui est une vision noire : il n’y a pas d’horizon. Il n’y a pas d’horizon à la compétitivité toujours plus importante, puisqu’on se dit : "De toutes façons, ils seront toujours plus compétitifs". Donc, là aussi, il faut pouvoir donner des limites. Et dire qu’on va réguler les flux commerciaux, c’est dire : " Il y a une limite, on ne va pas vous demander de travailler 50 heures par semaine, on va pas vous demander de baisser les salaires comme ça s’est fait en Allemagne. On va essayer de garder une certaine forme de.... on va appeler ça "modèle social", ou je sais pas quoi, peu importe à la limite. Mais on ne va pas vous demander de faire des sacrifices qui n’ont pas de sens ou que vous ne voulez pas accepter". Et puis après tout, c’est quand même la majorité de la population qui décide en démocratie. Ça, c’est un deuxième point.
Et puis, je pense qu’il y a une idée vraiment dont il faut sortir. C’est qu’il y a le nord, et puis il y a le Sud. Aujourd’hui les intérêts dans ce débat-là, sont les mêmes pour les élites du Nord et les élites du Sud. La nouvelle classe chinoise, qui s’enrichit, qui n’a pas besoin de payer, de répercuter l’augmentation de productivité de ses salariés, parce qu’il y en a tellement, et puis qu’ils les tiennent tellement via le régime autoritaire..., cette nouvelle classe a les mêmes intérêts que l’élite qui souvent est pleine de bonne volonté, européenne ou américaine. Donc, il faut sortir de cette idée qu’il y a le Nord et le Sud. Et je crois qu’il faut reconsidérer les rapports de force, encore une fois internationaux, mais aussi internes aux sociétés.
Pascale Fourier : Il se trouve que j’avais une question depuis longtemps dans la tête, celle de savoir comment les partisans du libre-échange qui cause les dégâts, les inégalités évidentes que nous voyons, pouvaient se justifier moralement, à leurs propres yeux, leur soutien à ce système, à cette idéologie. Et, dans le livre de Hakim El Karoui, il y avait des réponses. Alors, je l’ai lançé sur cette piste...
Tout à l’heure, ça remonte à loin dans l’interview, vous avez dit que , derrière cette conception économique, protectionnisme ou libre- échange, il y avait une vraie vision de la société. Vous vouliez dire quoi ?
Hakim El Karoui : Je voulais dire qu’il y avait une vision qui était fondée sur les inégalités, les "inégalités protectrices". L’idée est que d’abord il y a une différence entre le Nord et le Sud, et que l’on gagne dans la division internationale du travail, puisqu’on est du bon côté, que ça se traduit par le choix du libre-échange qui s’appuie sur les avantages comparatifs qui sont toujours favorables au nord au détriment du Sud. Comme on sait très bien que ça crée des inégalités, en fait on crée de la redistribution : c’est l’idée de John Ross sur la justice, qui dit que tout le monde en profite ; c’était une idée de Clinton : " La mer monte, mais tous les bateaux en profitent" et aucun ne reste de côté ou ne reste sur le quai. Je crois que c’était vraiment ça, l’idée d’"inégalités protectrices" : on va jouer sur le système mondial, on va jouer sur la spécialisation économique, et via l’augmentation des richesses d’abord, via la redistribution, en fait tout le monde va en profiter.
Je crois que cette idée-là ne marche plus. D’abord, parce que, comme je le disais, la spécialisation entre le Nord et le Sud ne fonctionne pas, que les avantages comparatifs ne fonctionnent pas, et que la redistribution, eh bien on est arrivé au bout du système parce que le système coûte trop cher.
Alors, on peut dire, il suffit de faire comme les Anglais ou les Américains et baisser le coût du travail peu qualifié, baisser énormément le SMIC par rapport à la réalité française, mais ça les Français n’en veulent pas. On peut aussi considérer qu’il faut faire ce qu’on fait les Allemands, faire énormément de gains de compétitivité, en travaillant plus, en remboursant moins les prestations sociales, en baissant énormément les impôts etc., en mettant un peu l’économie et la société sous tension. Moi, je crois que les Français ont déjà dit qu’ils n’en voulaient pas, même si, moi je trouve que c’est cohérent avec le système. Donc, je crois que l’inégalité ne marche pas.
Ensuite, pourquoi c’est une vision de la société ? Parce que, dans le libre-échange et dans la mondialisation, en fait, il y a des gagnants et des perdants. Les gagnants, c’est ceux qui sont toujours plus compétitifs dans le marché qui est de plus en plus mondial. Quand vous avez une qualification très importante, quand vous êtes un très grand chercheur, quand vous êtes un très grand financier, quand vous avez des capacités industrielles, à la limite peu importe, une capacité qui vous situe sur le marché mondial où du coup vous avez une capacité qui est rare, du coup comme elle est sur un très très grand marché, elle va être payée très cher. Donc, vous allez y gagner. Et en fait, on se rend compte que l’élite française est très nombreuse à y gagner parce qu’il y a de très grandes entreprises, parce qu’il y a des gens de très haut niveau, contrairement à ce qu’on croit et à ce qu’on dit. Et du coup, cette élite, qui est encore une fois souvent pleine de bonne volonté, dit : "Mais enfin, nous, on a réussi, on est quelques-uns, on n’est pas 1 %, on est 10, 15 %, 6,7, 8, 10 millions de la population, il faut que les autres puissent y aller. Donc, ce qui est possible pour nous, est possible pour les autres. Et la preuve, regardez l’école ! Il y a eu un mouvement ascendant de connaissances, d’alphabétisation d’abord, de connaissances, d’accès au baccalauréat. Entre 86 et 95, on est passé de 35 % d’une classe d’âge à 60 % d’une classe d’âge qui a eu le baccalauréat. Donc la vieille idée des Lumières, du progrès de l’esprit humain, qui a vraiment connu une accélération extraordinaire, le problème, c’est qu’aujourd’hui, ce dont on se rend compte, c’est, à mon avis que le problème de l’école, c’est qu’eh bien on plafonne ! Si on prend les chiffres du bac, depuis 10 ans, on plafonne à 60 %. Alors, les profs disent : "C’est parce que il n’y a pas assez de moyens". Les gouvernements disent : "Mais ne rigolez pas : il y a 300 000 élèves en moins, le budget a augmenté de 20 %, on ne peut pas mettre plus de moyens. On peut peut-être mieux organiser le système, mais ce n’est pas un problème de moyens. Et je crois qu’en fait les gens derrières disent qu’il y a les moyens, il y a toutes les inégalités du monde, qui sont une réalité, mais enfin globalement le système permet quand même - et je pense que ce n’est pas totalement faux - de repérer les gens qui sont bons ! Ceux qui n’y arrivent pas, c’est tout simplement parce qu’ils sont inégaux : ils sont moins intelligents...". Et je crois que cette idée participe à cette montée de cette justification de l’idée d’inégalités dans la grande élite française.
Et puis donc, si on reprend la mondialisation, on se rend compte qu’il y a les autres, ceux qui n’ont pas une capacité mondiale. Il y a les milieux peu qualifiés, les milieux ouvriers, etc., à qui on a dit depuis franchement assez longtemps qu’on avait fait une croix sur eux. D’ailleurs, on les met dans des cités. Comme il y en a beaucoup d’origine étrangère, finalement ça ne dérangeait pas parce qu’en fait ils ne votaient pas. Mais ce qui est en train de se passer aujourd’hui, c’est que la classe moyenne se rend compte qu’elle ne bénéficie pas du système. Ses salaires n’augmentent pas. Il y a une polarisation entre le haut et le bas de la société de plus en plus importante. Et la classe moyenne a peur. Alors, ça se manifeste différemment, beaucoup par des votes extrêmes, puisqu’on se dit finalement que les ouvriers, ce sont les étrangers et qu’on va voter Le Pen en disant qu’il y a quelqu’un en-dessous de nous : ça rassure de se dire qu’il y a quelqu’un en-dessous de nous... Il y a de plus en plus de gens comme ça qui disent qu’ils sont hors-système, qu’ils ne sont pas entendus. Et c’est dangereux sur un plan strictement politique.
Et donc je pense qu’il faut réguler aussi cette évolution de la société en redonnant du temps, en redonnant un peu de perspectives à la classe moyenne et, si on peut, aux milieux populaires, pour dire : "Vous avez toujours votre place". Aujourd’hui, on leur dit : "Vous n’avez plus votre place".
Pascale Fourier : Quelque chose m’étonne dans ce que vous avez dit. A un moment, vous disiez que l’inégalité protectrice fonctionnait parce qu’il y avait de la redistribution. Il y a de l’inégalité, mais de toute façon, ça va être redistribué, donc ça va protéger un peu tout le monde... Cela suppose que certaines personnes pensent que l’on peut se satisfaire de l’idée de bénéficier de la redistribution, c’est-à-dire de pas gagner légitimement sa vie...
Hakim El Karoui : Non. Pas tout à fait. Parmi les électeurs de droite, il y a clairement l’idée qu’il y a ceux qui profitent du système. Quand vous lisez le Point - Le Point, c’est vraiment devenu l’hebdomadaire poujadiste -, vous vous rendez compte qu’il y a une Une sur deux entre ceux qui profitent du système et ceux qui payent pour les autres, ceux qui se lèvent tôt. Et c’est un peu l’idée de Sarkozy. En gros, il y a toujours deux France. Il faut organiser le conflit entre les deux France, et c’est comme ça qu’on avance. Certes, les profiteurs existent. Mais la question, comme d’habitude, c’est de quantifier : s’il y a 1 % de la population ou si c’est 10 %, ça n’a pas le même sens. Moi je crois qu’il y a peut-être 1 %, en tout cas pas 10 % : c’est une évidence absolue.
Les socialistes, eux, vont tous vous dire que oui, il y a des problèmes, mais pour les régler, il faut faire de la redistribution, et que donc on va augmenter les impôts, etc. A gauche, il y a cette idée que l’idée que la redistribution suffit. Enfin, je crois que la réalité a suffi à montrer que la redistribution ne suffit pas ! Il n’y a qu’à être allé une fois dans sa vie dans une cité pour savoir que la redistribution ne suffit pas.
Un autre positionnement consiste à dire qu’il faut aller à fond dans le système, en se disant qu’il va y avoir des inégalités, mais qu’après tout elles sont justifiées, et qu’il faut faire de la compétitivité et essayer d’améliorer l’offre. Ça, c’est plutôt la droite. La gauche, elle, va dire qu’elle va faire de la redistribution, mais elle reste dans le système. La droite et la gauche sont donc complémentaires, d’où les alternances, d’où les cohabitations, etc, parce que les gens disent non pas qu’il n’y a pas de différence, mais qu’il y a une vraie complémentarité : la droite essaie d’améliorer la compétitivité, et la gauche fait l’accompagnement social. En gros, c’est ça, la répartition des rôles.
Aujourd’hui, les gens disent qu’ils ne veulent ni de l’un - la redistribution, on n’a plus les moyens - , ni de l’autre - la productivité, ça va trop loin, et puis ça ne nous donne pas de perspectives : donc on cherche autre chose. Sauf qu’en fait le logiciel est tellement implanté dans les têtes des décideurs, des journalistes de droite, comme de gauches, qu’on n’arrive pas à se dire qu’il y a vraiment autre chose. Moi, je crois que la redistribution, clairement, ça ne marche plus, et que surtout, c’est extrêmement dangereux de dire qu’on peut y arriver avec la redistribution. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas en faire ! Mais je crois qu’il faut non pas se dire qu’on va améliorer les systèmes, mais se dire qu’il faut changer, un petit peu en tout cas, le système.
Pascale Fourier : Par le protectionnisme... ?
Hakim El Karoui : Oui. Par le protectionnisme. Qui, encore une fois, ne va pas régler le problème, mais va introduire un phénomène nouveau, un élément de régulation nouveau, qui est très largement le temps. Et qui va dire aux gens : "On va piloter l’évolution de vos métiers, on va piloter l’évolution de vos formations, on va mettre l’État là pour faire ce pilotage, et ne plus faire de l’État qu’un instrument qui va faire de la redistribution". Vous savez, 4 % du budget national, c’est le régalien ; 24%, c’est les prestations sociales. Alors on voit bien comment fonctionne l’État aujourd’hui. Et moi je pense que l’État est archi-légitime pour faire cette politique industrielle, au sens vraiment le plus noble du terme, qui ne consiste pas à dire qu’on va nationaliser les entreprises, mais à dire qu’il y a une stratégie à avoir pour les hommes, pour les entreprises, pour la formation, pour les jeunes etc.. Et cette stratégie aujourd’hui, on ne la voit pas, parce qu’on ne se donne pas les moyens de la piloter.
Pascale Fourier : Et oui donc, c’était la fin de la troisième émission faite avec Hakim El Karoui, qui a écrit « L’avenir d’une exception » aux des éditions Flammarion. Ce que j’aime chez Hakim El Karoui, outre la pertinence de ses propos, c’est qu’il donne lui, et contrairement à bien des commentateurs divers, économistes, politiques et sociologues, une image positive des Français et des valeurs dont nous sommes porteurs. Son livre est un beau livre, passionnant, plein d’espoir, si du moins les politiques savent un jour être plus les attentifs aux arguments protectionnistes. Je ne peux que vous conseiller à nouveau la lecture de son livre, à nouveau que vous inviter à aller sur le site qu’il anime www.protectionnisme.eu.
À la semaine prochaine !
Rappel : Vous pouvez imprimer ce texte. Quel que soit l’usage que vous en ferez, il vous est demandé de citer votre source : Emission Des Sous...et des Hommes du 20 Février 2007 sur AligreFM. Merci d’avance.
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10 juin 2007 7 10 /06 /juin /2007 18:05
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"Croisade" antiterroriste : la défaite de Bush 

 

Quelles réflexions vous inspire aujourd'hui la Coalition formée par les États-Unis pour entreprendre la guerre en Irak ?
La situation s'avère problématique pour les États-Unis. Tout en donnant l'impression de vouloir partir à terme d'Irak, ils renforcent leur contingent. L'attitude des Britanniques est particulièrement parlante. Tout en étant l'allié pro-américain occidental par excellence, c'est pourtant le pays qui insiste fréquemment sur le fait que les Britanniques seraient bien inspirés de quitter l'Irak. Cette attitude atteste des limites de la présence de la Coalition en Irak, mais aussi de certaines faiblesses, voire certains échecs, eu égard à la stratégie et aux ambitions qui avaient été affichées dans un premier temps. Plus grave, les Britanniques disent aujourd'hui : « Finalement, nous, dès qu'on peut, on part ». Lorsque, tôt ou tard, la Coalition aura effectivement quitté le territoire, le chaos auquel on assiste actuellement risque d'apparaître comme un épisode mineur par rapport aux menaces qui vont s'imposer par la suite à l'Irak. Parce que la stratégie de l'après-Coalition n'aura pas été pensée.
Malgré la mise en place d'un nouveau plan de sécurité en Irak, les actes de violence sont loin de s'estomper et la Coalition semble s'enliser. Quelles pourraient être les perspectives de sortie de guerre ?
Les perspectives de sortie de crise auraient dû être planifiées bien avant. Le grand tort des Américains est d'avoir agi comme s'ils étaient les seuls acteurs capables d'orienter la situation en Irak. Ils n'ont rien fait, du moins pas grand-chose, pour que des acteurs tiers, notamment l'ONU, puissent avoir un rôle positif dans le sens, non seulement de la sortie de crise, mais aussi de la reconstruction de l'Irak et de son avenir. Le fait que l'Amérique ait décidé d'attaquer l'Irak, pour de mauvais motifs de surcroît, pour se retrouver dans la situation actuelle est une catastrophe en soi. Il leur sera très difficile d'asseoir pacifiquement et positivement une nouvelle donne en Irak. La seule solution de sortie de crise disponible, c'est la consolidation institutionnelle, par la voie parlementaire. Sachant que les seules perspectives actuelles sont celles d'une fédéralisation de cette République d'Irak, c'est-à-dire une séparation de facto entre Kurdes sunnites et chiites. Dans le meilleur des cas, on assisterait à une sortie de crise positive si ces communautés acceptaient leurs différences et l'autorité d'un gouvernement central. L'hypothèse la plus redoutable serait une implosion de l'Irak après le départ des Américains, prélude à l'explosion. Car si l'Irak implose, les dégâts collatéraux seront inéluctables.
Quels sont les signes qui laissent entrevoir cette implosion ?
En termes de risques effectifs, il y a l'opposition sur le terrain entre groupes sunnites et chiites. Forcément, quand vous dites sunnites et chiites, vous pensez aux puissances et aux acteurs de la région. L'Arabie Saoudite estime que l'Iran est en train de capitaliser sur les chiites en Irak et a fait savoir récemment que si les États-Unis quittaient l'Irak, les Saoudiens ne laisseraient pas les sunnites à leur propre sort, et iraient au secours de leurs frères. S'agissant des puissances situées à l'extérieur de la donne irakienne, deux possibilités : soit elles interviennent à l'intérieur de l'Irak, - ce qui signifie une régionalisation du conflit -, soit elles laissent les acteurs des violences en Irak « faire des bébés » dans la région. Les germes de cette donne irakienne restent encore contenus pour l'instant. Mais l'exacerbation communautaire interirakienne et ses répercussions transnationales semblent inscrites dans la logique des choses.
Certains pays arabo-musulmans qui avaient soutenu la Coalition, s'estiment aujourd'hui « floués » par les Américains. Peut-on craindre un raidissement de leur part vis-à-vis des États-Unis ?
Vous pensez à la Libye dont les positions ont évolué en fonction de la situation irakienne. Après un assouplissement évident, en décembre 2003, de la Libye vis- à-vis des États-Unis, la période d'après l'invasion de l'Irak a conduit à une forme de désenchantement du colonel Mouammar Kadhafi. Par ailleurs, le Guide libyen constate qu'après avoir renoncé à ses ambitions nucléaires, il n'a pas obtenu, surtout de la part des États-Unis, les compensations attendues, qu'elles soient d'ordre économique ou politique. C'est en cela que la Libye se sent flouée. Certains États qui, paradoxalement, sont les plus proches alliés des États-Unis - Jordanie, Arabie Saoudite, Égypte - se montrent encore plus critiques, car ils ont peur pour leur avenir. Les Saoudiens craignent de voir les chiites suivre l'exemple irakien, et entretiennent un fantasme selon lequel les chiites pourraient faire allégeance aux Iraniens. Or les chiites sont concentrés sur les zones riches en pétrole de l'Arabie Saoudite. La crainte de la monarchie sunnite wahhabite saoudienne, c'est de les voir faire sécession sur le territoire et s'accaparer le pétrole, ce qui réduirait les sunnites à un total dénuement.
Cette crainte peut-elle amener l'Arabie Saoudite à durcir sa position vis-à-vis des États-Unis ?
Oui et non. Un fait nouveau s'est produit fin mars au sommet de la Ligue arabe à Riyad. Le souverain saoudien a appelé les Arabes à s'unir, tout en estimant que la situation en Irak est une occupation illégitime. C'est presque une révolution de la part de l'Arabie Saoudite, qui a toujours privilégié le panislamisme sur le panarabisme dont il s'est toujours méfié. Les Saoudiens constatent que l'islamisme politique est en pleine expansion, et la plupart des populations du Moyen-Orient s'identifient à un islamisme chiite. Donc, pour l'Arabie Saoudite, il est plus payant et efficace de jouer la carte du panarabisme, sachant que d'autres ont déjà capitalisé sur l'islamisme. C'est à l'aune de ces bouleversements inédits qu'on peut comprendre les craintes qui pèsent sur certains pays. Mais tout cela ne signifie pas que les Saoudiens sont en train de jouer la rupture vis-à-vis des États-Unis. Au contraire, c'est une manière de dire aux Américains : nous voulons de bonnes relations avec vous, mais à condition qu'elles soient basées sur des principes qui garantissent nos avantages acquis et nos intérêts.
Comment expliquer le silence des pays arabes dans le bras de fer qui oppose Washington et Téhéran à propos du dossier nucléaire ?
La plupart des gouvernements arabes ne veulent pas aller à l'encontre de leurs opinions publiques. L'une des cartes jouées par l'Iran, c'est la question israélienne et les sentiments liés au judaïsme. La crainte est réelle chez les dirigeants arabes de voir cette stratégie iranienne susciter une forte adhésion au sein de leurs populations, quelles soient sunnites ou chiites. Ils ménagent donc leurs critiques vis-à-vis de l'Iran, afin de ne pas heurter une partie de leurs populations. Par ailleurs, il est à préciser que ces pays, les pays du Golfe en général, l'Arabie Saoudite en particulier, redoutent un leadership de l'Iran au niveau régional, qui serait contraire à leurs propres intérêts stratégiques.
À quelques mois de la fin du mandat de George W. Bush, quel bilan tirer de la lutte contre le terrorisme ?
La guerre contre le terrorisme de Bush a montré ses limites. L'Irak qui devait être l'une des étapes pour l'éradication du terrorisme, en est devenu aujourd'hui un vivier. Al Qaida a pignon sur rue en Irak et y est très actif. Même si les mesures sécuritaires dans la lutte contre le terrorisme sont nécessaires, la menace s'est amplifiée. Et je vois mal, d'un point de vue occidental, comment un discours « sécuritaire » pourrait produire un effet vis-à-vis d'un Ben Laden qui a des opinions bien arrêtées sur ces différentes orientations. Mais, si on ne peut changer Ben Laden, on peut par contre empêcher des gens de le rejoindre. Il faut leur apporter des réponses ou des arguments politiques. Or, les États-Unis ont évacué les perspectives politiques et ont privilégié les options militaires. Résultat, la légitimation par beaucoup de gens de la stratégie d'Al Qaida et de Ben Laden, ou la tentation pour certains, issus du monde musulman ou non, de rejoindre les rangs du mouvement terroriste. Et ce, pour combattre non seulement les Américains, mais, in fine, une certaine idée de l'Occident. La stratégie de Bush n'a pas résolu le problème du terrorisme et a finalement accentué les risques d'un choc des civilisations. Cette administration américaine, tellement éloignée de la culture politique d'un Bill Clinton, aura été la plus contre-productive dans le contexte des affaires internationales. On n'a jamais été autant confronté à des malentendus au niveau international. Cette administration a été tellement arrogante, peu respectueuse de ses partenaires à l'international que son successeur, quel qu'il soit, aura toute latitude pour récupérer la donne, pour rattraper le coup et montrer que les méthodes Bush appartiennent au passé...
Barah Mikaïl par Lucien Ahonto / Continental Magazine / mai 2007
 
L’internationale de l’islamisme ? un mirage 

 
 
Les attentats qui ont frappé le Maroc et l'Algérie ne sont pas la conséquence d'une stratégie coordonnée des groupes islamistes de ces pays sous l'égide d'Al Qaïda. Plutôt un mal national.
A vingt-quatre heures d'intervalle, des attentats suicide ont frappé le Maroc et l'Algérie. Il y a trois mois, c'est en Tunisie qu'avaient lieu des affrontements armés entre la police et des islamistes. Dès lors, une question, source de grande anxiété s'empare des esprits. Le terrorisme est-il en train d'imposer son agenda au Maghreb ? Les groupes islamistes armés peuvent-ils y établir leur pouvoir par des actions concertées ? Cette zone risque-t-elle de devenir une base arrière d'Al Qaïda aux portes de l'Europe, fragilisant encore un peu plus la sécurité du continent ?
Face à cette situation, il y a deux erreurs d'analyse à éviter : nier la réalité de la menace en serait une. Mais sombrer dans le catastrophisme n'est pas de mise. La Tunisie est présentée comme un modèle de stabilité, même si l'inquiétude des responsables grandit. Le Maroc va voter en septembre. Le pays est considéré comme stable et paisible, malgré des zones d'extrême pauvreté. Casablanca avait été durement touché en mai 2003 et un attentat a eu lieu en mars 2007. L'Algérie, où des élections législatives se tiendront en mai, semblait sortir peu à peu des horreurs de la guerre civile. En frappant le siège du gouvernement au cœur d'Alger et en faisant 33 morts et 222 blessés, les terroristes ont voulu démontrer qu'ils conservaient une grande capacité de nuisance.
Pour autant, il n'y a pas de coordination stratégique des mouvements terroristes. Certes, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) s'est rebaptisé en septembre dernier Organisation d'Al Qaïda au Maghreb. Mais il s'agit plus d'échanges de service que d'amplification de la menace. Le GSPC bénéficie du prestige de la " marque " Al Qaïda, et celle-ci s'attribue des coups d'éclats d'un groupe déjà existant. Les groupes armés en Algérie se cachent dans les montagnes et sont constitués de combattants aguerris. Depuis quinze ans qu'ils mènent des actions armées, ils ont créé des dégâts terribles en Algérie, mais n'ont jamais fait vaciller le pouvoir. Au Maroc, les salafistes recrutent dans les quartiers déshérités et laissés à l'abandon par l'Etat, et de ce fait le lien d'allégeance avec lui sont de plus en plus distendus.
L'appel a un Djihad global est donc la couverture d'actions de groupes différents dont les racines et le fonctionnement sont nationaux, au-delà de références idéologiques communes.
Face au terrorisme, le risque zéro ne peut pas exister. Les services de sécurité des pays du Maghreb sont loin d'être inefficaces mais ne doivent pas relâcher leurs efforts. Les régimes de la région commettraient une erreur en concluant que l'élévation de la menace terroriste doit les conduire à stopper les réformes en cours, politiques et sociales. Il leur faut au contraire, au nom même de la lutte contre le terrorisme, accélérer les ouvertures démocratiques et renforcer très nettement la lutte contre la pauvreté. Afin de détruire l'un des terreaux dont se nourrit le terrorisme.
Pascal Boniface / Challenges / 19 avril 2007
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Le printemps du Liban contre l’axe usraélien
Jacqueline Amidi
03/06/2007
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Beyrouth: la manifestation du 1er décembre 2006, organisée par l’opposition guidée par le général Michel Aoun et sayyed Hassan Nasrallah
Beyrouth, 31-5-2007 - George Orwell écrit un jour: «En ce temps de duperie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire».
Il suffit de parcourir les journaux – de gauche ou de droite, si on en distingue encore la différence! – pour se rendre compte qu'il s'agit sans vergogne de proxénétisme médiatique.
Et les télévisions?
Des lupanars qui turbinent sur le trottoir de la globalisation.
L'information est dictée par le «Grand frère» et partout on a droit désormais aux mêmes nouvelles, formulées avec les mêmes termes et le même ton. Un tapage et un rabattage de médiatisation totalitaire en somme, une vraie politique de terrorisme qui constitue à proprement parler la désinformation.
Les sacro-saints journaux télévisés sont avalés, ruminés et digérés sans scrupule! La masse s'engraisse en liesse des bassesses, mensonges et vulgarités proférés par tous les mass média.
Tout semble bien aller vers le pire!
«Ça va!», criait le diable victorieux dans la chanson de Jacques Brel. (1)
 
Du temps de la guerre froide, les deux pôles USA-URSS se tenaient à distance, se scrutaient, s'évitaient, se pointaient et se relâchaient. Et avant de se frotter, ils prenaient bien la peine de raisonner, se mesurer, s'équilibrer et se calmer. Car une guerre n'est pas un jeu d'enfant!
Mais depuis la chute de l'URSS, place libre à la dictature américaine: on décide allègrement guerre par ci, extermination par là, destruction et mort de n'importe quelle nation.
Depuis 1991 USA la faucheuse n'a plus retenu son appétit de larmes et de sang.
Aujourd'hui la Russie s'éveille et se renouvelle, après la longue léthargie qui suivit la chute du totalitarisme communiste.
Il était temps de reprendre quelques éléments d'équilibre, au niveau de la politique internationale! Peut-être aurait-on enfin droit prochainement à des temps plus humains et pacifiques.
Le contrepoids d'une Russie nouvelle au gangstérisme global israélo-américain, et peut-être même un contrepoids chinois, rééquilibreraient alors dans une certaine mesure les pouvoirs entres les états et les forces géopolitiques. Il serait temps.
 
1. La machine de l'agression et son grain de sable
Aujourd'hui la machine usraélienne de l'agression, de la destruction et de la terreur est prête à être lancée à nouveau contre le Liban et le Moyen-Orient.
Mais chaque machine, tôt ou tard, a son grain de sable pour la mettre en panne.
Et grâce à Dieu, l'acte révolutionnaire de dire la vérité est encore un vent qui enfièvre les esprits qui combattent la duperie universelle.
Leur devise: le vrai, le bien et le beau. La passion pour la justice est leur arme.
Le Liban est en train de vivre actuellement sa période la plus périlleuse et décisive.
Le monde a décidé de le rabattre encore, ce vieux Cèdre, afin de lui interdire toute possibilité de liberté et de renaissance.
Mais le voici pointer, le premier grain de sable (grand et fort, en réalité, comme une montagne): la manifestation tant attendue et voulue du peuple libanais, qui a commencé le vendredi 1er décembre 2006.
La majorité du peuple, guidée par le général Michel Aoun et sayyed Hassan Nasrallah, décide alors de tenir les rênes des événements, manifeste massivement depuis des mois son opposition et livre son combat:
A. contre ceux qui veulent continuer dans la même politique de corruption, de concessions et de trahison;
B. contre le gouvernement anticonstitutionnel de Fouad Siniora et ses alliés, des filous qui ont fait du Liban leur propriété privée, prenant le peuple en otage, troquant notre sort contre leurs louches intérêts de vieux mafieux.
Le sit-in ne s'est pas arrêté d'un jour, depuis lors. Et ne doit pas s'arrêter.
Qu'on chasse cette vieille carcasse décrépite de la malencontreuse politique libanaise moisie et putréfiée! Et que l'ère de la justice et de la légalité prenne l'envol!
 
Ce premier décembre 2006, on peut dire qu'il fut le début du véritable printemps libanais. Printemps de l'unité libre et souveraine du Liban. Unité en marche victorieuse depuis mars 1989, date du début de la «Guerre de libération» conduite par le général Michel Aoun contre l'occupation syrienne. Marche qui s'est poursuivie en juillet-août 2006, date de la défense et de la victoire du Hezbollah et du Liban contre l'agression israélienne. Marche qui se poursuit toujours, sous la conduite du général Aoun et de sayyed Nasrallah.
 
2. Qui est l'opposition?
Qui sont ceux qui manifestent contre le gouvernement?
Tout d'abord, le sit-in qui se déroule encore aujourd'hui dans les deux places du centre de Beyrouth – Place Riad Solh et Place des Martyrs – n'est pas exclusivement organisé par le Hezbollah, comme disent les médias occidentaux.
Mais aussi:
A. par le Courant Patriotique Libre (CPL), parti du général Michel Aoun;
B. par les Marada, maronites du Nord du Liban fidèles à la famille Franjieh, représentée aujourd'hui par Sleimane Franjieh, petit fils de l'ancien président de la République libanaise;
C. par les sunnites ayant à leur tête Omar Karameh, ancien premier ministre et député, actuellement leader de Tripoli, et Oussama Saad, député de Saïda;
D. par les druzes de l'émir Talal Arslan.
Que demandent-ils tous ces libanais, toute communauté confondue (d'ailleurs tout le mouvement représente une entente purement politique et n'a rien à faire avec des questions confessionnelles)?
Ils demandent la chute de ce gouvernement qui s'est approprié des fonctions qui ne lui reviennent pas.
Ces collabos des ennemis usraéliens du Liban – qui se font appeler anti-syriens et qui jusque hier encore miaulaient sous la botte syrienne – ces serviteurs de plusieurs maîtres, ces marionnettes qui représentent le régime actuel, sont une minorité qui s'accroche au pouvoir sans tenir compte de la volonté électorale du peuple, et qui veut absolument poursuivre dans son existence illégitime et anticonstitutionnelle.
Les manifestants demandent donc la chute de ce gouvernement et la formation d'un nouveau gouvernement d'unité nationale, qui devrait promulguer une nouvelle loi électorale selon laquelle se dérouleraient les élections législatives pour élire un nouveau parlement qui à son tour élirait le nouveau président de la république.
C'est alors qu'on pourrait parler d'une vraie démocratie, et non de celle, factice, qui nous est imposée, à la Bush.
 

3. Qui est le général Michel Aoun?
 
Le général Aoun est le seul homme politique libanais à avoir combattu l'occupation syrienne du temps où il était à la tête de l'armée libanaise, puis quand il était chef du gouvernement et enfin durant son exil. Lui, le vainqueur de la prodigieuse et héroïque bataille de Souk el Gharb en mars 1989 contre l'armée d'occupation syrienne. Lui, l'âme du Liban rebelle durant la "Guerre de Libération".
Quand à la fin du mandat présidentiel d'Amine Gémayel ce dernier lui confia un gouverne-ment transitoire, le 22 novembre 1988 (fête de l'indépendance libanaise), le général Aoun s'exprimait en ces termes:
«[...] Libanais, Nous voulons recouvrer une patrie avant toute chose. Le temps est révolu où l'on reculait devant l'annonce de ses convictions. Elle est terminée cette politique du mensonge réciproque et de la profanation des valeurs les plus sacrées. On nous a assez méprisés et leurrés, et nous leur avons suffisamment emboîté le pas en nous méprisant nous-mêmes, en négligeant nos intérêts et en nous désistant de notre volonté [...]».
«En toute simplicité, sincérité et détermination, nous exigeons notre droit. Nous voulons notre droit à une patrie entière [...]».
«Notre terre, notre peuple et notre dignité ne sont pas des marchandises à vendre ou à hypothéquer dans un quelconque marché régional ou international. [...] Nous déclarons notre volonté d'investir toutes nos capacités et nos relations fraternelles et amitiés internationales dans l'objectif de la libération de notre patrie et de mettre un terme à l'humiliation de notre peuple. Comme nous déclarons que nous résisterons politiquement, économiquement et militairement à toute occupation et atteinte à notre souveraineté sur notre territoire».

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L'affiche qui annonce la signature du livre du général Aoun «Une certaine vision du Liban»

Déjà on devine de son discours combien il devait déranger les ennemis du Liban, parce qu'il parlait de libération et de résistance. Et le peuple s'enflamma, l'appuya, l'adopta et lui fut fidèle.
Fidèle encore aujourd'hui.
Les convoque-t-il à une manifestation?
Une marée humaine accourt. Dès le début, à chaque discours adressé à ce peuple qu'il aime plus que tout, il engage son allocution par «Grand peuple du Liban!».
Et jusqu'aujourd'hui, chaque jour, il redit les mêmes vérités et confirme ses programmes sans y avoir changé un iota, tandis que le gang de traîtres minoritaires (qui se disent "majoritaires", forts de la loi électorale imposée par les syriens et surtout s'appuyant sur les tricheries électorales éhontées desquelles ils ont quand même eu besoin pour pouvoir s'affirmer) changent de masque et quémandent les trente deniers aux portes de toutes les ambassades des pays complices des agresseurs du Liban.
 
Voici le discours du général Aoun le vendredi 1er décembre 2006, journée de l'immense mouvement de protestation organisé par l'opposition libanaise et soutenu par la majorité du peuple libanais, plus déterminé que jamais:
«Grand peuple du Liban!»
«En ces moments historiques, je m'adresse à vous dans une atmosphère pleine d'espoir et non d'appréhension, car nous avons la conscience tranquille et nous cherchons à atteindre nos objectifs nationaux de façon à garantir la sécurité, la souveraineté et l'indépendance de notre patrie. Aujourd'hui, nous concrétisons ensemble les concepts nationaux et éthiques qui ne sont plus des slogans creux mais une réalité vécue dans chaque maison et dans tous les cœurs. Nous consolidons aujourd'hui l'unité nationale qui est devenue un mode de vie que nous choisissons pour l'avenir». [...]
«Nous avons suffisamment de détermination, de patience et de sagesse pour chercher à obtenir le retour du fils prodigue à ce grand peuple qui n'aspire qu'à unifier tous ses fils». [...]
«C'est une honte de faire des distinctions entre les Libanais sur des bases confessionnelles. Nous nous sommes réunis sous la bannière nationale et nous en sommes fiers sans aucune honte à ressentir devant le monde entier». [...]
«La décision libre est de nous rencontrer entre libanais et par l'entente sur la politique intérieure, la politique étrangère et celle de défense, nous obtenons notre libre décision et cela ne peut se faire que par l'entente des Libanais sur la politique intérieure, la politique étrangère et la politique de défense du pays». [...]
«Nous comptons préserver nos amitiés et établir des liens d'amitié avec tout le monde, à l'Est comme à l'Ouest, à condition que ceux-ci respectent notre volonté nationale et nous laissent décider de nos questions internes».
«Nous considérons que tout appui au gouvernement Siniora de quelque État qu'il vienne n'est point un soutien amical mais vise à provoquer des confrontations au sein de la société et que le complot vise le Liban et son unité nationale». [...]
«Nous souffrons aujourd'hui d'une marginalisation systématique et certaines parties au pouvoir veulent provoquer une atmosphère de confrontation que nous ne cherchons pas. Nous autres, nous sommes ouverts au dialogue et nous cherchons toute accalmie qui nous conduirait à une unité nationale où tous les libanais participeraient à l'élaboration de ses décisions. [...]». (2)
 
Mais déjà en janvier 1989, lors de la rencontre à Tunis avec six ministres arabes, quand ces derniers lui demandent quelles étaient ses intentions quant à ses projets de réformes politiques à effectuer au Liban, le général répond:
«Je suis personnellement avec toutes les réformes auxquelles consentirait librement le peuple libanais. Je ne suis pas ici pour représenter ou remplacer une partie ou le tout du peuple libanais. Depuis 1972, il n'y a pas eu d'élections au Liban. Assurons des élections libres au Liban et nous aurons tous à nous plier au verdict populaire. Pour cela deux conditions préalables, imposées par la nature de la situation sur le terrain, sont à remplir. Il faut procéder au désarmement des milices et au retrait de toutes les forces non-libanaises du territoire libanais. L'armée pourrait s'apprêter à assurer la sécurité sur tout le territoire libanais et une commission de l'ONU et de la Ligue arabe pourra superviser le déroulement du scrutin. Si vous pensez que je suis ici au nom des chrétiens libanais, détrompez-vous, je ne porte pas ce mandat. Je suis le chef d'un gouvernement libanais légal et constitutionnel, j'assume mes responsabilités et mon devoir».
Il est évident qu'après de telles déclarations, le général Aoun – pour les ennemis du Liban: USA, Israël et Syrie – était désormais l'homme à abattre. C'est quelqu'un qui leur met les bâtons dans les roues, leur trouble-fête.

Durant la «Guerre de libération» contre l'occupation syrienne, en 1989, quand désormais il était clair que la Syrie, appuyée par la politique israélo-américaine (avec la complicité de certains pays arabes, dont toujours l'Arabie Saoudite), acheminait le Liban vers sa disparition et son anéantissement, le général Aoun, dans un mélange de vérité amère et d'humour, expliqua aux libanais la situation en ces termes:
«On nous convoyait dans un cercueil vers notre dernière demeure. Et nous avons soulevé le couvercle, leur criant que nous étions toujours vivants».
Et d'ajouter: «Nous comptons sur nous-mêmes uniquement. Nous sommes dans une situation de légitime défense. Les forces syriennes occupent notre pays et nous attaquent à l'intérieure de nos frontières. Nous combattons l'armée syrienne sur notre territoire et pas en Syrie. C'est notre droit le plus élémentaire».
Accuser aujourd'hui le général d'être un "prosyrien"?
Accuser aussi d'être "prosyrien" le peuple qui le suit?
Le général Aoun est le seul homme politique libanais à avoir le plus payé à cause de son combat acharné contre l'occupation syrienne, qui prit fin en avril 2005.
Et il a subi 14 ans d'exil.
Et il est le seul, avec la majorité du peuple qui l'appuie, à payer encore.
Pas à cause de la Syrie, qui désormais s'est retirée du Liban, mais à cause des vieux vassaux de la Syrie: cette même minorité qui aujourd'hui – illégitimement et anticonstitutionnellement, avec un style typiquement mafieux – veut "gouverner" contre une majorité du peuple libanais qui n'en veut pas.
 
4. Qui est le Hezbollah?
 
Comme le déclare le député britannique George Galloway, le Hezbollah «n'est pas une organisation terroriste, c'est Israël qui est un État terroriste. [...] Le Hezbollah fait partie de la résistance nationale du Liban et essaie de repousser Israël – ayant repoussé avec succès la plupart des israéliens de leurs terres en 2000 – du reste de leurs terres et de reconquérir ces [...] prisonniers libanais qui ont été kidnappés par Israël selon les termes de leur occupation illégale du Liban». (3)
Qui sont donc les hezbollahis?
Des résistants, qu'on veut surtout diaboliser à tout prix.
Pourquoi?
Pour ne pas avoir permis un retour glorieux de Tsahal en Israël l'été 2006.
Pour avoir résisté à la brutalité de l'armée israélienne.
Pour avoir peut-être déclenché le déclin du despotisme bush-olmertien.
Pour avoir enfin mis dans l'embarras cet État d'Israël édifié sur le mensonge et le sang.
Rappelons, d'abord, que sous occupation étrangère les formations paramilitaires de résistance et de libération ont toujours existé.
Qu'Israël nous épargne donc ses plaintes, puisque la formation libanaise paramilitaire du Hezbollah a existé surtout et d'abord pour faire résistance, sur sa propre terre, à l'occupation israélienne du Liban en 1982, les chiites ayant souffert le plus – de toutes les communautés libanaises – de cette occupation, payant le tribut le plus lourd en vies de civils.
 
Et puis, Israël même a connu ce type d'organismes.
Sauf que ces organismes hébreux étaient illégaux et terroristes, vu que le pays où ils ont eu naissance à l'époque n'était pas le leur, et s'appelait Palestine. Et la Palestine, après la première guerre mondiale, était sous mandat britannique.
En 1937 sont donc fondées les formations juives paramilitaires clandestines: l'Irgoun (renommée pour ses actions terroristes à l'époque, contre les palestiniens et les britanniques à la fois) et la Haganah (qui, suite à la naissance de l'État d'Israël en 1948, formera le noyau de l'armée israélienne).
La Haganah, avec à sa tête Ben Gourion, et l'Irgoun de Menahem Begin se sont entretuées d'ailleurs, et de ces frères ennemis c'est la Haganah qui l'a emporté sur l'Irgoun, dans le souci «d'unifier le fusil», paraît-il.
Passer par le sang, comme toujours! Mais pour un "bien commun" pour juifs seulement, bien entendu.
C'est-à-dire chasser ou tuer les palestiniens, s'emparer de leur terre, pour voir finalement naître l'État d'Israël.
 
Pour en revenir au Hezbollah, et pour les âmes agitées et anxieuses, rappelons aussi que «par la voix du président de l'Union en exercice au 1 août 2006, l'Union Européenne signale que le Hezbollah ne sera pas inscrit sur la liste des organisations terroristes». (4)
Le Hezbollah est par contre considéré «terroriste» par les États-Unis, Israël et leurs compères.
De toute manière, pour ces seigneurs, ou on est avec eux ou on est «terroriste».
Mais ce raisonnement si stupide n'a aucune valeur et est totalement absurde: syllogisme sans prémisses.
L'ONU non plus ne classe pas le Hezbollah dans la liste des organisations terroristes, même si le Conseil de sécurité appelle à son désarmement. (5)
Un autre détail, juste une mise au point, pour rassurer les anxieux et trouillards: Hezbollah déclare ne soutenir d'aucune façon Al-Qaïda et ne rien avoir à faire avec ses trop suspects "complots islamistes" (ou israélo-américains?).

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Sayyed Hassan Nasrallah, Secrétaire général du Hezbollah
 
Enfin, depuis qu'il a signé en février 2006 le Document d'entente avec le général Aoun, le Hezbollah travaille pour un équilibre politique intérieur, prône l'entente et le dialogue «sans ingérence extérieure» (c'est à dire sans aucun ordre à recevoir de la part de quiconque, Syrie et Iran inclus), et son chef, sayyed Hassan Nasrallah, appelle au dialogue et se prononce en faveur d'un gouvernement d'unité nationale, ayant donc choisi en fin de compte une voie de droiture et mettant en route, surtout grâce à l'entente avec le général Aoun et le Courant patriotique libre, le processus de guérison des plaies du Liban.
«Les deux hommes [Aoun et Nasrallah] ont affirmé que leur objectif est la souveraineté, la protection et l'indépendance du Liban, ainsi que l'édification d'un État fort, capable d'assurer le bien-être et la protection des citoyens, capable d'assumer ses responsabilités, au lieu de jeter la faute sur les autres. "Avec ce document", a insisté le général, "nous n'aurons plus besoin de nous rendre auprès des différentes capitales étrangères, à la recherche de solutions à nos problèmes"». (6)
 
Durant l'agression israélienne contre le Liban en juillet-août 2006, dans son discours du 3 août diffusé par la chaîne Al-Manar, sayyed Nasrallah prononce une allocution dont voici certains passages:
«Le Liban a besoin aujourd'hui d'une volonté nationale qui rassemble, afin que les sacrifices ne soient pas vains. Nous tenons à assurer cette volonté et cette solidarité. Nous tenons, à cette étape, à ce que le gouvernement soit puissant afin qu'il assume ses responsabilités nationales en faveur du Liban et de son peuple. Nous tenons à collaborer avec le gouvernement et tous les courants et forces politiques pour présenter un Liban unifié et cohérent autour de ce qui protège et assure ses intérêts nationaux. Et nous agissons sur cette base [...]. L'essentiel est que nous résistions pour être victorieux, si Dieu le veut, et nous serons vainqueurs, si Dieu le veut. [...]».
Et «je confirme que la victoire sera pour tout le Liban, avec toutes ses régions, ses confessions, ses courants et ses institutions officielles et populaires, en premier lieu [...]. La victoire sera, pour les gens de la résistance et son public en particulier, un puissant moteur pour l'amour et la concorde avec tous les Libanais [...]».
«Cette victoire sera un catalyseur pour la reconstruction du Liban, plus beau qu'il n'était, un Liban beau mais fort, un Liban beau mais digne. Cette victoire sera un catalyseur pour l'unité et la complémentarité, et non un facteur de domination et d'orgueil».
«Cette victoire sera un puissant mobile pour concrétiser notre unité nationale que notre peuple a réalisée ces jours-ci. Réalisée grâce aux valeurs de Jésus, paix sur lui, et aux valeurs du messager de Dieu, Muhammad, prières et paix sur lui. Les valeurs de l'entraide, de la solidarité, de l'amitié, de la fraternité, de l'inquiétude partagée, de la coopération et de l'amour que tous les gens ont manifestés [...]».
«Nous ne cherchons pas les querelles ni les inimités, nous sommes à la recherche de l'unité, de la concorde, de la coopération et de la solidarité, et tout ce que nous voulons est le bien et la dignité pour notre patrie et notre nation, et pour ce but, nous dédions nos âmes et notre sang, et c'est ce que nous possédons de plus cher».
 
L'intellectuel israélien Michel Warshawski dit de Nasrallah: «J'écoute avec beaucoup d'attention Nasrallah, et comme bien d'autres commentateurs en Israël, je constate que ses discours sont raisonnables et [qu'il] fait preuve d'une grande responsabilité. Tout le contraire de l'occident, qui prétend être le rempart de la civilisation et dont par contre transparaît une rhétorique fondamentaliste. On croirait assister à un renversement des valeurs: le camp laïc qui s'abandonne au fanatisme, et celui religieux qui, bien qu'il parte d'une conception différente, fait tout pour ne pas prononcer des discours confessionnels». (7)
Et Aoun, le 5 décembre 2006, interviewé par Frédéric Pons dans Valeurs actuelles, déclare: «Le Hezbollah est un mouvement de résistance contre l'occupation, un partenaire libanais qui défendait le Sud pour le libérer. [...] J'ai discuté avec Hassan Nasrallah. C'est un croyant, serein, déterminé, mais pas fanatique».
Et à propos de l'"Axe Damas-Téhéran", le général répond: «[Il] est le sous-produit de la politique produite par les États-Unis et l'Europe. Mon seul axe est libanais». (8)
Parmi les militants du Hezbollah il n'y a plus, comme au début du mouvement, des pasdarans (ces volontaires iraniens qui arrivaient au Liban en passant par la Syrie pour aider la formation des militants chiites).
Les hezbollahis sont tous des libanais.
Ils ont leurs députés au parlement.
Et, selon la Constitution libanaise, la communauté chiite aussi doit être équitablement représentée au Gouvernement.
C'est pour cette dernière raison, entre autres, que la démission collective des ministres chiites (à cause de la violation et du refus d'application de tous les accords pris au moment de la formation du gouvernement Siniora) laisse en état d'inconstitutionnalité fla-grante le désormais "pseudo-gouvernement" Siniora.
Qui pourtant refuse de démissionner, fort de la protection mafieuse des États-Unis et de celle des États complices.
 
Pour ce qui est de sa présence militaire sur le terrain, il reste au Hezbollah la dernière démarche souhaitable: que ses combattants soient intégrés à l'Armée libanaise, avec tout l'honneur qu'ils méritent.
Ce qui d'ailleurs ne pourra se faire que quand un gouvernement, une présidence et un parlement du Liban auront rejoint les conditions constitutionnelles, législatives et militaires nécessaires à prouver leur volonté et leur capacité de défendre le pays contre n'importe quelle menace extérieure, venant d'Israël ou de la Syrie
Aujourd'hui, vouloir désarmer le Hezbollah serait un acte de haute trahison.
Parce que cela équivaudrait à garder le Liban sans défense face aux menaces croissantes des israélo-américains et de leurs milices à l'intérieur du Liban, le Hezbollah ayant assez prouvé l'été dernier – et auparavant en mai 2000 – qu'il est actuellement la seule force au Liban en mesure de repousser les agressions israéliennes et de protéger militairement le pays.
On a attribué au Hezbollah des prises d'otages occidentaux entre 1985 et 1991.
Sa responsabilité n'a jamais été prouvée.
Quant aux actes de terrorisme qu'on lui attribue, il est intéressant d'observer deux incidents qui ont eu lieu en Argentine: le 17 mars 1992 une bombe fait trente morts à l'ambassade israélienne d'Argentine; le 18 juin 1994, un attentat fait quatre-vingt-sept morts dans un centre communautaire juif.
L'État argentin a d'abord accusé formellement l'Iran et le Hezbollah d'être impliqués, et plusieurs membres de la communauté chiite argentine ont été arrêtés puis relâchés, faute de preuves.
La Cour suprême argentine jugea alors infondée la piste chiite, se dirigeant plutôt vers une piste israélienne.

Les États-Unis, dans leur "chasse à la sorcière terroriste islamiste" et toujours en quête de preuves (qui peinent tellement à arriver!), ont voulu «utiliser le souvenir des attentats de Buenos Aires de 1992 et 1994 pour étoffer leur dossier contre les musulmans chiites. La plupart des encyclopédies continuent en effet à attribuer ces massacres au Hezbollah ou à l'Iran. Mais ces accusations ont fait long feu, la Justice argentine s'est orientée entre temps vers une piste israélienne. Du coup, Washington fait pression pour geler une enquête qui devient gênante. Pour étoffer ses accusations contre le "croissant chiite" (Iran, Syrie, Hezbollah libanais), Washington a décidé de verser au dossier les attentats commis à Buenos Aires au début des années 90. Il est en effet communément admis dans les pays atlantistes qu'ils furent l'œuvre de terroristes musulmans».
«Or, cette version des faits a été entre temps démentie par la Cour suprême argentine qui s'est, au contraire, orientée vers une piste israélienne. Une opération a donc été montée par les néo-conservateurs pour renverser le cours des choses. À la suite d'une réunion qui s'est tenue à Washington en mai 2006 et à laquelle ont participé deux hauts magistrats de Buenos Aires, de fortes pressions ont été exercées à la fois sur le gouvernement et sur la justice argentine. En réplique, un groupe de citoyens argentins conduit par le docteur Oscar Abdura Bini vient de porter plainte devant le Tribunal de Grande Instance de Buenos Aires nommément contre l'American Jewish Committee et les procureurs Nissman et Martinez Burgos pour entrave à la Justice [...]».
En réalité «[...] les deux attentats auraient été commis par des agents israéliens pour casser l'antisionisme de la communauté juive argentine»(!). (9)
 
Tout cela est bien étrange et très intéressant.
Un incident assez bizarre est signalé mercredi 9 août 2006, quand la police aéronautique militaire, en Argentine (encore!), a arrêté un important diplomate israélien qui transportait dans sa valise une quantité considérable d'explosifs. Ce diplomate se dirigeait vers le Chili et a été arrêté pendant qu'il montait sur l'avion. Excessivement enragé et offensé, il lança à la police l'"horrible" accusation: «Antisémites!». (10)
«Le cas du diplomate avec l'explosif – commente Maurizio Blondet – devient alarmant, surtout que "peu de semaines avant l'attaque d'Israël en Palestine et au Liban, la DAIA [Delegación de Asociaciones Israelitas Argentinas] et le Centre Wiesenthal ont commencé à émettre des communiqués mettant en garde sur la possibilité d'un troisième attentat en Argentine».
Et ce n'est pas la seule fois que des israéliens sont attrapés avec leurs explosifs, en flagrant délit comme on dit, car le 6 août 2006 deux israéliens sont attrapés à Saint-Domingue en possession d'appareillages militaires, incluant aussi des instruments pour la localisation géographique des communications et pour la vision nocturne. (11)
Que font donc ces globe trotters avec ces matériels explosifs ou militaires, pris – à temps, des fois, heureusement! – en flagrant (et non virtuel) délit?!
Pris réellement à temps et en flagrant délit, donc. Et non comme les rafles habituelles de présumés terroristes et arrestations préventives, comme souvent on entend à la télévision et on lit sur les journaux: arrestations de personnes dont la grande majorité est par la suite relâchée, faute de preuves.
Qui a parlé dans les journaux internationaux de ces israéliens arrêtés en Argentine et à Saint-Domingue en août dernier?
Mais les médias et journalistes "embedded" ont l'ordre de garder cela parmi les nouvelles occultes.
 
5. Qui sont ceux-là qui se disent "anti-syriens", appuyés par l'Occident?
 
On nous harcèle, sur tous les médias, que l'Occident appuie monsieur Siniora et qu'il faut sauver son gouvernement!
Qui a dit que l'Occident actuel devrait, ou pourrait, être un modèle pour nous?
Un Occident anti-chrétien, prêcheur de l'assassinat-avortement, de l'assassinat-euthanasie, de la pédophilie, de l'adultère, des gay pride. Un Occident modèle de la mort, de Sodome et Gomorrhe, défenseur des pouvoirs «démonocratiques» («démonocratie», dont le pouvoir vient du mal, du démon).
Eh bien, cet Occident, nous, libanais, nous n'en voulons pas.
Pour nous, l'Occident remonte au temps où la chrétienté était son identité: l'Occident des valeurs morales, civiques et culturelles qui n'y sont plus.
L'Occident c'est d'abord l'Europe du temps glorieux des cathédrales.
Des saint Benoît, saint Dominique et saint François.
Des rois et des poètes qui s'inspiraient de Dieu. Des Charlemagne, saint Louis et Isabelle la Catholique.
Quand l'Europe chrétienne et épique reviendra, alors oui, nous adhérons.
Aujourd'hui l'Europe agonise. Il faut la sauver.
L'aider à se redresser. Et ne pas fléchir devant les avortons et les adultérins des civilisations, à savoir les États-Unis, ce «pays des enfants», comme le dit gentiment Jacques Brel.
Et qui sont donc ces Siniora et ce qui reste de ses ministres (6 ont déjà démissionné et un a été assassiné) soutenus par l'Occident?
 
Revenons à l'assassinat de Rafic Hariri.
Pourquoi, deux ans après, l'affaire est encore enrobée de mystère?
Pourquoi la commission Mehlis n'est jamais arrivée au bout des investigations?
Et pourquoi continue-t-elle à piétiner avec Brammertz, qui pourtant a bien admis, à plusieurs reprises, que la Syrie coopère positivement à l'enquête?
Pourquoi les tentatives (documentées!) de fabriquer de faux témoignages d'accusation?
Pourquoi, dans ces conditions, mettre en marche un tribunal international et l'imposer au Liban, sans discussions de ses clauses, sans garantir le respect élémentaire de la souveraineté judiciaire du Liban, sans même avoir encore juridiquement des accusés ni des preuves (mais ayant déjà préalablement des "coupables": ceux qui sont exigés par les mafias internationales "politiquement correctes" des agresseurs du Liban et de leurs complices libanais du "14 mars")?
Po
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