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23 décembre 2006 6 23 /12 /décembre /2006 09:30
PASTICHES
Par
ABDOU

La Tunisie, Etat de non droit et des institutions complètement dévoyées, célèbre aussi avec culot le 58ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme

 

La Tunisie de ben Ali célèbre, cette année, à l'instar de l'ensemble de la communauté internationale, la Journée mondiale des droits de l'Homme,c’est vraiment l’éloge du vice à la vertu  , l’éloge de l’hypocrisie et l’expression de la bassesse politique la plus agressive , dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres , mais surtout celui là qui est la source principale  de tout progrès et de tout acte civilisé , la Tunisie et quelques état  ignobles ne font pas partie de la communauté humaine , cette dernière pour être crédible et se protéger devrait obéir à ces principes  et marginaliser ces régimes dictatoriaux  comme celui de ben Ali qui est une référence en la matière  et assister encourager et se solidariser avec les forces démocratiques et de progrès de ces pays  qui luttent pour leur libération  contre vent et marées et dans des conditions absurdes et incroyables , en Tunisie  il suffit de s’arrêter à ce que subissent des centaines de prisonniers d’opinion, des militants des droits de l’homme  comme AYADI , LES ABDOU, M.MARZOUKI ect.. par les milices de droits communs du régime déguisés en policiers , la police  voilà encore une institution détournée et mise à sac par des voyous au service d’un régime  barbare et voyou.Fêtée le 10 décembre de chaque année à grand renfort de propagande, dans la fierté pour cette dictature policière d’un autre âge des importantes réalisations accomplies dans la stérilisation des idées , la mise au pas  des opposants , la désertification et l’éradication des libertés , présentés par ben Ali  comme des conquêtes  immuables par son régime assassin  dans  les domaines de la protection des libertés et de la consécration et de la sauvegarde des droits de l'Homme , que la communauté internationale ne réagisse pas  contre ces déviances  est une absurde criminelle qui décrédibilise  le sens de la justice et de la démocratie dans nos sociétés  et sème  dans les esprit s le venin et la tentation du repli sur soi , du sectarisme et de l’extrémisme.contraire à nos valeurs et qui sont sans aucun doute la marque déposée  de la dictature tunisienne..

Ces acquis qui font toute l’illégitimité  et l’horreur de la dictature tunisienne  n'ont pu être réalisés n'eut été la ferme volonté du putschiste dictateur  Zine El Abidine Ben Ali qui a fait du renforcement du dispositif  de l’éradication des droits de l'Homme un choix central dans son projet de société, et un pilier fondamental de sa présidence à vie , à mort  pour que la Tunisie, reste à jamais, un pays soumis  à son pouvoir absolu et un Etat de non droit et des institutions qui ne sont que le reflet de ses caprices , son incompétence  et son naturel ordurier.

Le deuxième classe  président dictateur  a réaffirmé, dans son discours à l'occasion du 19ème anniversaire de son impitoyable  Changement, que les libertés "sont garanties en Tunisie aujourd'hui par la Constitution et les lois du pays" et qu'"Elles se situent à un niveau qui est semblable, dans le texte comme dans la pratique, à celui qui est appliqué dans bon nombre de pays développés, qu'il s'agisse des libertés individuelles ou des libertés publiques, tout comme en ce qui concerne la protection des droits de l'Homme, et leur consécration dans toutes leurs dimensions" alors pourquoi les agressions contre les démocrates  tunisiens ?Pourquoi les centaines de prisonniers politiques ?Pourquoi ces médias  aux ordres ?pourquoi les détournements ?Pourquoi les fuites  de capitaux , de cerveaux , le chômage , la misère , la prostitution ?Tout chez ben Ali coule de mensonge et de violence , tout de ben Ali finira par pousser le bon sens des tunisiens aux extrêmes .Ce dictateur ignoble est un danger public non seulement pour la Tunisie et les tunisiens mais pour toute la région et les intérêts universels .

La conviction inébranlable de la Tunisie de ben Ali  du caractère répressif et policier de son pouvoir absolu est une véritable insulte à l’universel et global  humanisme des droits de l'Homme et l’ attachement aux nobles valeurs humanitaires de tous les démocrates tunisiens , ont constitué les principes de base à la lumière desquels le bloc démocratique  a arrêté son projet  citoyen  pour la Tunisie de demain, qui a pour ambition de conquérir la confiance du peuple tunisien, toutes catégories confondues.

 

Aussi, la volonté qui anime le deuxième pompe dictateur  Zine El Abidine Ben Ali de consolider le dispositif sa dictature maffieuse et policière  et d'enrichir ses mécanismes, s'est-elle, une nouvelle fois, reflétée à travers sa décision, annoncée le 7 novembre 2006, "de réduire et de limiter  même les attributions du Comité supérieur des droits de l'Homme et des libertés fondamentales qui lui sert de rideau de fumée et de feuille de vigne, pour lui permettre de recevoir les doléances et les plaintes émanant des tunisiens naïfs  et de lui  présenter des rapports de police  à leur sujet,afin d’exercer et un contrôle plus scientifique  et de ficher )lus efficacement  tous les possibles foyer de tensions    

Ces mesures viennent s'ajouter aux prérogatives traditionnelles accordées au Comité supérieur en matière de diffusion de la culture des droits de l'Homme, de prospection des acquis du pays, dans ce domaine, et de la participation aux activités le concernant. Ces décisions avant-gardistes sont venues conforter l'ensemble des initiatives prises en vue de consolider le dispositif des droits de l'Homme, en Tunisie, dont notamment celle annoncée, le 10 décembre 2005, par le Chef de l'Etat, à l'occasion du 57ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, et qui consiste en création d'une commission nationale du droit international humanitaire, chargée notamment de le faire connaître, d'oeuvrer à en diffuser la culture, et d'émettre son avis au sujet de toutes les questions qui s'y rapportent.

D'autre part, la loi constitutionnelle, en date du 1er juin 2002, qui a fait l'unanimité du peuple tunisien, à l'occasion du référendum du 26 mai 2002, est venue donner une nouvelle impulsion dans le sens de la consécration de l'Etat de droit et des institutions et marquer une mutation qualitative dans ce domaine.

Une mutation qui s'est traduite, en particulier, par la place privilégiée réservée aux droits de l'Homme dans le texte de la Constitution, ainsi que par l'élargissement de la protection de la vie privée et des données personnelles, la consécration de l'inviolabilité des communications, ainsi que par la consolidation de l'immunité de ces droits au niveau juridique.

Partant de la ferme conviction du Président Zine El Abidine Ben Ali que l'Homme n'est fier d'appartenir à sa patrie que lorsque ses opinions sont respectées, ses droits garantis et sa dignité préservée, l'approche tunisienne des droits de l'Homme ne fait aucune distinction entre les droits économiques, culturels, sociaux et politiques et veille à concilier entre les spécificités de la société tunisienne et les dimensions universelles du dispositif des droits de l'Homme.

Dans son discours à l'occasion de la célébration du 56ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, le Chef de l'Etat a mis l'accent sur le souci constant de la Tunisie de consolider cette approche avant-gardiste, déclarant : "nous nous sommes employés, avec constance, à consacrer l'interdépendance et la complémentarité entre le développement, la démocratie et les droits de l'Homme, et avons misé sur l'esprit de solidarité qui est profondément enraciné dans la culture de notre peuple.

Nous en avons fait un choix essentiel de notre politique sociale, afin qu'il constitue un facteur fondamental de renforcement du développement équilibré et durable et l'une des sources essentielles de la richesse économique nationale".

La concomitance de la célébration en Tunisie de la Journée mondiale des droits de l'Homme et de la Journée de solidarité nationale, fêtée le 8 décembre de chaque année, témoigne du lien organique existant entre le caractère universel et global des droits de l'Homme et l'impératif de renforcer la solidarité nationale.

Ce lien fondamental qui caractérise la pensée du Président Ben Ali reflète la ferme conviction du Chef de l'Etat que les droits de l'Homme sont un tout indissociable qui ne trouve sa consécration qu'à la faveur de la sauvegarde de la dignité de l'Homme et de la garantie des attributs d'une vie décente à tous les citoyens.

La Tunisie est parvenue à la faveur des interventions du Fonds de solidarité nationale (FSN 26-26) à consacrer les valeurs de solidarité et d'entraide entre les différentes catégories sociales, ce qui a incité le Chef de l'Etat à appeler, dans le discours prononcé le 7 septembre 2000, devant le Sommet du millénaire à New York, à la création d'un Fonds mondial de solidarité et de lutte contre la pauvreté. L'hommage onusien rendu à la Tunisie, en maintes occasions, pour les réalisations importantes accomplies dans le domaine des droits de l'Homme, atteste que le respect de ces droits et des libertés fondamentales dans le pays sont une réalité palpable reconnue par les observateurs aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays.

En effet, la présence de la Tunisie s'est consolidée au cours de l'année 2006 au sein de plusieurs organisations internationales et onusiennes.

Elle a été, en effet, élue pour la troisième fois consécutive en qualité de membre à la commission onusienne pour les droits de l'Homme et en tant que membre dans la première composition du nouveau Conseil des droits de l'Homme relevant de l'Organisation des Nations Unies avec une forte majorité de voix (171 voix sur un total de 191).

De même, l'élection de la Tunisie en qualité de membre de la commission des droits de l'Homme relevant de l'ONU, lors de la 25ème réunion des Etats contractants du pacte international des droits civils et politiques, et son élection en août dernier en qualité de rapporteur de la sous-commission d'experts relevant du Conseil des droits de l'Homme de l'organisation onusienne, lors des travaux de sa 58ème session, attestent une nouvelle fois la considération dont bénéficie, à l'échelle internationale, l'approche globale adoptée par la Tunisie, en matière de consécration des droits de l'homme et de consolidation des libertés fondamentales.

Cette distinction vient s'ajouter au capital de confiance et de considération de la Tunisie auprès de la communauté internationale pour son souci constant de promouvoir, de préserver et d'enrichir constamment le dispositif des droits de l'Homme dans les différents domaines et d'en diffuser la culture tout en les plaçant au premier rang des objectifs nationaux et parmi les constantes favorisant la promotion de la vie politique et le renforcement des valeurs de la République et des fondements de l'Etat de droit et des institutions.

La Tunisie, qui est l'unique pays arabe et musulman et le deuxième en Afrique à être élu membre de la commission des droits de l'Homme, est digne de cette confiance et de cette place de choix, d'autant qu'elle a ratifié la majorité des conventions internationales relatives aux droits de l'Homme et qu'elle a accordé, aux traités internationaux, une place privilégiée dans sa Constitution. A relever, également, son souci constant d'instituer des réformes législatives fondamentales, qui ont englobé tous les secteurs et concerné toutes les catégories sociales sans exception, en direction de la consolidation du dispositif des droits de l'Homme, dont, notamment, les amendements introduits sur le Code du Statut Personnel et la promulgation du Code de la Protection de l'Enfant.

Ce souci se reflète aussi dans l'action de renforcement des mécanismes et des structures chargés de la protection des droits de l'Homme, à travers la création du poste de premier conseiller auprès du Président de la République chargé des droits de l'Homme et du Comité supérieur des droits de l'Homme et des libertés fondamentales, outre la création d'une cellule des droits de l'Homme, relevant du ministère de la Justice et des droits de l'Homme, et d'une autre au sein du ministère de l'Intérieur et du développement local. Partant de la volonté de faire de la Tunisie le pays des libertés et de la primauté de la loi, le Président Zine El Abidine Ben Ali a pris l'initiative d'instituer le prix du Président de la République pour les droits de l'Homme attribué aux personnalités et aux organisations qui se distinguent en matière de consolidation, de développement et de diffusion de la culture des droits de l'Homme aux plans régional et international. Ce prix constitue une reconnaissance franche et concrète de l'adhésion de la Tunisie aux efforts consentis par l'O.N.U et les différentes organisations actives dans ce domaine. Plusieurs institutions et organisations internationales ont rendu hommage au Président Ben Ali, en considération de son action destinée à constamment développer l'approche tunisienne concernant les droits de l'Homme et les libertés fondamentales.

Le Chef de l'Etat s'est vu, en effet, attribuer le prix Louis Michel pour la démocratie et les droits de l'Homme, de l'Institut français des études politiques, et la médaille d'honneur de l'Institut international du droit humanitaire. Le dispositif global et cohérent mis en place par le Président Zine El Abidine Ben Ali, en matière de protection des droits de l'Homme et de consolidation des libertés fondamentales, a fait de la Tunisie l'Etat de droit et des institutions, permettant ainsi de baliser la voie à l'instauration d'une société solidaire, cohérente et équilibrée, et conférant à la Tunisie la place qu'elle mérite au sein des organisations et des structures onusiennes et internationales.




 
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23 décembre 2006 6 23 /12 /décembre /2006 09:29
La frénésie des charognards
Par
Maha


Ce qui est en train de se mettre en place en Algérie forcément  viendra à déborder sur le Maroc et  la Tunisie ,ce sont la géographie , l’histoire , la langue, la culture , les mœurs , les traditions et la religion qui  imposent cela, c’est dans la nature des choses et cela dépasse toute forme de rationalité  ou de nationalisme théorique.La collaboration et la solidarité se fonts toujours à tous les niveaux , entre les dictatures et les différents dictateurs de ces pays , comme entre  les groupes armés cela va de soi aussi ,et l’avenir  donnera encore la preuve  de cette réalité humaine évidente.En fait si on visite  un peu l’histoire moderne , celle des répressions  et de la lutte armée , résistance pour les uns , terrorisme pour les autres , un esprit simple et lucide  comprendra mieux  l’effroyable  déterminisme US à tout idéologiser  pour imposer ses point de vue et sauvegarder ses intérêts  aux dépends de ceux du reste du monde , la « défaite » de l’Europe face à l’hégémonie  américaine  prend de plus en plus forme  au Maghreb , et nous voyons réapparaître les vieilles méthodes de l’empire américains selon les  directives néocons , de plus en plus, les despote du Maghreb,  comme ceux d’Asie et d’Amérique latine hier, vont  avoir à se soumettre à l’interventionnisme US qui fonctionne  contre la prétendue menace intégriste  musulmane  avec la seule logique   de la  fameuse et fumeuse théorie des dominos , c'est-à-dire selon les stratèges de l’interventionnisme colonial, la logique de   la multiplication des foyers de contagions par un ennemi  des intérêts US pour installer le chaos dans une région , prendre le pouvoir et les en expulser. La théorie des dominos est une théorie géopolitique US qui date, selon laquelle un changement idéologique  dans un pays peut provoquer le même changement dans les pays voisins, et que si ce changement n’est pas  leur œuvre, il ne peut-être que celui de leurs ennemis et qu’il faut, à partir de là, forcément intervenir  en passant outre toutes les lois internationales.

Cette théorie est une  métaphore physique pour représenter la propagation possible par « contagion » (métaphore biomédicale) des idées et idéologies , en clair pour  nous autres au Maghreb  un maquis algérien puissant et actif qui pour une question évidente de survie débordera sur  les territoires des pays voisins, territoires  qui seront des sanctuaires pour lui et qui lui aussi fera de son territoire   un sanctuaire pour eux ,dans une collaboration solidaire en ce qui concerne les objectifs et les stratégies .Expliquée de la sorte cette théorie,  pour nos despotes et leurs alliés, elle sert d’alibi  à tous les liberticides, il s’agit pour eux  de donner un sens  à leur crimes et leur oppression en donnant un visage  et une légitimité  à leur croisade contre le terrorisme international , cela permettra d’un seul coup de faire accepter l’illégitimité  et l’horreur  de leurs actions et de convaincre l’opinion qu’elle soit nationale ou internationale  de la véracité  de leurs discours. Cette théorie en vérité  s'apparente à la notion de « co-évolution » en écologie où un changement chez un individu peut promouvoir et faciliter un changement chez un autre, d'après GREGORY BATESTON.

La théorie des dominos a été forgée par les militaires US dans le cadre de L'endiguement qui est la base de la stratégie de conquête de cet impérialisme, qui vise la zone d'influence US et ce à n’importe quel prix et par n’importe quel moyen , aujourdh’ui pour BUSCH et les néoconservateurs à dominence sioniste , leur zone d’influence  c’est le monde entier .

Les États-Unis luttent en conséquence contre toute possibilité d'arrivée au pouvoir de l’Islam politique  qu’il soit par les urnes c'est-à-dire par le déterminisme d’un peuple  qui adhère à son discours, ou par  la violence révolutionnaire  qui peut-être et qui est dans la plus part des cas illégitime, et qui comme la dictature s’impose aux peuples. C'est notamment cette théorie qui justifiait l'intervention militaire en PALESTINE contre le pouvoir légitime du HAMAS.

Ce concept a été repris par les néo-conservateurs comme un élément de leur pensée, qui est à l'origine de la doctrine internationale de leur  gouvernement. Selon les néo conservateurs, l'implantation de la démocratie dans un pays provoquera le même changement dans les pays voisins, jusqu'à la disparition des régimes autoritaires , mais la démocratie selon leur  seuls points de vue ,celle  qui les  contraint à considérer  la Tunisie de ben Ali , l’Algérie de Boutaflika et le Maroc de M6 comme des démocraties à protéger  en protégeant en même temps leurs intérêts,face aux peuples de ces pays exploités et opprimés.

Ainsi, selon les néo-conservateurs, durant le mandat de George Walker Bush, plusieurs événements se sont produits, en liaison avec cette politique :

Mais en vérité au Maghreb ce ne sont plus les peuples ou une partie d’entre eux qui risquent de faire la révolution, ce sont les despotes autocratiques qui risquent de poser des problèmes, ce sont eux qui créent l’insécurité, la violence, l’extrémisme et le terrorisme. Ce que ce monde doit craindre ce ne sont pas ces tunisiens , algériens ou marocains qui ne veulent pas de leur tyrans  et qui s’épuisent  à les dénoncer à toutes les instances internationales sourdes à leurs souffrances , ce que le monde doit craindre c’est  le comportement débile  de ces despotes et leurs  quelques centaines de déséquilibrés mentaux qu’ils lâchent sur  des peuples désarmés et épuisés par toutes les formes  de crimes imaginables , ce sont eux  qui forment les extrémistes et qui sont les meilleurs pourvoyeurs des maquis et du terrorisme. Pour faire face à ce risque de proliférations en chaîne, il faut  plus de justice, de liberté et de dignité pour le peuples du Maghreb, tout le reste comme partout ailleurs dans le monde est un faux calcul qui se retournera un jour contre ses  concepteurs.

L’Algérie  pour ses matières premières et la puissance de ses services répressifs est le premier  dans un système de défense des intêtrets impérialistes établi selon cette logique au Maghreb , les extrémistes ,AL quaida en tête l’ont bien compris, que  ce  poste stratégique tombe, tous les autres s’écroulent à sa suite comme s’écroulent aussi toutes les pièces d’un jeu de dominos lorsqu’on fait tomber la première, et soyons sûr que les despotes tunisiens quitteront le navire qui coule comme des rats , ce seront les démocrates qui paieront les pots cassés.

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La théorie des dominos
Driss El Fahli

 

La théorie des dominos est connue en sécurité. Elle est loi en ce sens qu'une catastrophe n'arrive jamais sans incidents précurseurs. C’est des maillons-incidents d'une seule chaîne, dont l'aboutissement est la catastrophe. Retirez un seul maillon et le pire est évité. La loi des dominos conduit donc, si rien n'est retiré, à des emmerdements maxi selon le principe de Murphy. A bon entendeur, salut!
Voilà donc que l'Empire nous invente la “loi des dominos démocratiques". Cette loi de bon aloi est perlée diplomatiquement pour ne pas faire hors la loi. Selon cette “table des lois”, si mon voisin est quelque chose, je finirais par devenir cette chose (que Dieu m'en préserve). Autrement dit, un seul poisson frais et la pêche du “chouari” (sac à dos des ânes) devient fraîche. Une théorie bien “pansée” pour nous emballer! Ainsi, pour faire disparaître la corruption, on pourrait mettre un seul honnête homme par administration. L'honnêteté va se propager comme la grippe. On pourrait alors demander tous les actes que l'on veut sans graisser la patte à personne et gérer le bien d'autrui sans le prélèvement de la dîme personnelle d'usage.
Pensez donc, si l'Irak devient une démocratie, grâce à la théorie des dominos démocratiques le bédouin koweïtien donnera plus de droit à sa femme. Le chamelier saoudien permettra à la sienne de conduire sa Toyota 9 places plastifiées. Le primaire jordanien ne tuera plus sa fille parce qu'elle a fricoté avec un garçon d'une autre tribu. Finalement, la politique n'est que l'art d'habiller ses intérêts avec le tchador de la chose publique. Dominos démocratiques ou dominos tout court, c'est la même galère, retirez un fou et la catastrophe n'arrivera pas.
Cette théorie a été semi-reprise par A. Wahid d'Al Hayat, dans sa livraison du 26/03/03, dans le cadre de la relation explosive américano-irakienne. Sans aller dans les recoins de son analyse, ce journaliste à contre-courant nous dit, dans la langue d'Oum Kaltoum, qu'à toute chose malheur est bon. Les Arabes devraient arrêter de pleurer sur leur sort qui n'est pas encore tiré et s'occuper de l'après-guerre. Les Américains ont entrepris la 3ème guerre du Golfe comme prolongement naturel des deux précédentes. Cette guerre n'est pas une guerre de religion, n'est pas une guerre de pétrole, n'est pas une guerre d'occupation, mais une espèce de guerre “sainte” pour poser le premier domino démocratique au Moyen-Orient. Une fois en place, la démocratie fera son travail de contagion du voisinage. L'Irak futur risque même de rafler le leadership arabe à l'Égypte s'il se montre bon élève…
Quelle maladie, ce dollar! Il tue le journalisme même quand son impact est atténué par l'effet de change égyptien. Si on continue à dire que l'avenir de l'Irak c'est l'Égypte, les Irakiens ne vont jamais capituler. Il faut bien manger, on sait tous que le journalisme qui ne vend pas se vend. En attendant, Shock & Owl (choc & hibou) continue à vouloir faire peur (choc & effroi) à ces pauvres Irakiens. Une mise en scène son et lumière produite par des bombes spectaculaires. Ce n'est pas nouveau. Souvenez-vous, ce type de guerre s'appelait Blitzkrieg. Il fut utilisé par Frederick Von Paulus et les “boches” d'hier pour faire hibou à l'Union Soviétique de 1939 et au dictateur de Stalingrad. On connaît le résultat de la supériorité technologique incontestable d'antan de l'armée allemande et sa faillite face au soutien populaire russe autour de Staline. Ibnou khaldoun n'est pas américain, l'histoire n'est pas un éternel recommencement. Bon, j'en ai marre d'être choqué par les images de guerre, trop d'images tue l'image. Repu, je m'en vais passer un week-end calme et serein à Essaouira. C'est une ville qui ne ressemble à aucune autre, “Sea, Sun and Jumbee”, avec sécurité et spiritualité en prime. Je vous échange votre “guerre & haine” contre un “peace & love” à portée de main.o

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Un mort et 9 blessés dans un attentat anti-américain
ALGÉRIE - 10 décembre 2006 - AFP
Un attentat contre un bus transportant des employés d'une société américaine a fait dimanche un mort, le chauffeur du bus, et neuf blessés, dont huit étrangers, à Bouchaoui, à l'ouest d'Alger, a annoncé le ministère algérien de l'Intérieur.

Outre le chauffeur tué de nationalité algérienne, l'attentat a fait neuf blessés: un Américain, 4 Anglais, deux Libanais, un Canadien et un Algérien, a précisé le communiqué officiel.

Un des deux blessés libanais est "grièvement" atteint, et huit blessés devaient quitter l'hôpital dans la soirée de dimanche après avoir reçu les soins nécessaires, a-t-il ajouté.

Selon le ministère, un bus a été atteint par une bombe artisanale qui a explosé à son passage, dimanche à 17h30 (16H30 GMT), dans la commune de Staouéli, qui abrite la forêt de Bouchaoui, près du Club des Pins.

"Une enquête a été ouverte pour déterminer la nature et l'origine de cet engin explosif", selon le communiqué, qui ne fait état d'aucune revendication.

Le bus reconduisait à l'hôtel Sheraton, sur la côte ouest d'Alger, les employés de la société américaine BRC (Brown Root and Condor), une filiale de la compagnie publique algérienne Sonatrach et de l'Américaine Halliburton.

Plusieurs passagers du bus se seraient blessés en tentant d'échapper du véhicule. L'un d'eux se serait violemment heurté à un arbre en se jetant par la fenêtre du bus, selon des sources concordantes, non confirmées officiellement.

Des témoins ont affirmé à l'AFP avoir entendu une intense fusillade à la suite de l'explosion. Les forces de sécurité ont bouclé tout le quartier.

L'attentat n'a pas été revendiqué dans l'immédiat. Selon les témoins, plus de deux cents membres des forces de sécurité se sont déployés dans un bois proche, la forêt de Bouchaoui, où le ou les auteurs de l'attentat se seraient réfugiés.

C'est le premier attentat depuis l'explosion le 29 octobre de deux voitures piégées devant les commissariats de police de Dergana et de Réghaia à l'est d'Alger. Ces deux attentats avaient fait trois morts et 24 blessés, selon le bilan officiel.

Il a eu lieu dans une zone très sécurisée, qui abrite notamment le Palais des Nations, une salle de conférences réservée aux grandes manifestations nationales et internationales.

La zone abrite aussi des dizaines de résidences touristiques d'Etat, dont la plupart ont été affectées à des ministres et des hauts responsable pour les mettre à l'abri d'éventuels attentats.

Selon les autorités algériennes, il n'y aurait plus qu'un seul groupe armé en activité en Algérie, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), qui se serait affilié à l'automne au groupe Al-Qaïda, selon le numéro 2 de cette organisation Aïman el-Zawahiri.

M. Zawahiri avait menacé de charger le GSPC d'organiser des attentats en France.

Peu auparavant, le GSPC avait menacé de s'attaquer à des intérêts étrangers en Algérie.

Le GSPC compterait moins de trois cents hommes armés dans le pays, qui sont concentrés dans les régions forestières de Kabylie, à l'est de la capitale, selon les sources officielles.
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ATTENTAT DE BOUCHAOUI : QUESTIONS ET LEÇONS

Par ClaudeMONIQUET, Président de l’ESISC

En résumé:

- L’attentat de Bouchaoui témoigne de la réalité du ralliement du GSPC à al-Qaïda.
- Les intérêts occidentaux sont à nouveau visés en Algérie, pour la première fois depuis des années.
- Le GSPC semble avoir retrouvé une partie de sa force de frappe et, en tout état de cause, est présent à Alger.
- D’autres attentats sont à craindre, en Algérie et peut-être ailleurs dans la région ; ils seront dirigés prioritairement contre les intérêts français et américains.

A) Préambule

Dimanche, en fin de journée, un attentat a visé, à Bouchaoui (15 kilomètres d’Alger),
deux bus transportant des employés de la société américaine Brown Roots and
Condor (BRC). Bilan : un mort et neuf blessés (voir notre brève analytique du 11
décembre, 19 :12).

Un évènement banal, à première vue, dans un pays où un terrorisme que l’Etat
algérien s’acharne à qualifier de «résiduel » tue, au minimum, plusieurs centaines
de personnes par an. Et rien de comparable, bien entendu, avec les massacres
quotidiens qui se déroulent en Irak. Pourtant, cet attentat « mineur » - pour autant
que l’on puisse employer ceterme lorsqu’il y a mort et mutilations d’hommes –
mérite que l’on s’y arrête car il pourrait bien être chargé de lourdes
significations. Et ce, pour trois raisons : le lieu de l’attentat, la cible visée
et lemode opératoire.

B) Le lieu de l’attentat

Le lieu de l’attentat, d’abord: il s’est produit dans grande banlieue d’Alger, dans
un quartier extrêmement protégé où habitent plusieurs hauts
responsables du gouvernement et qui abrite des entreprises étrangères et
un grand hôtel international, le Sheraton. Ce quartier s’est particulièrement
développé depuis une dizaine d’années, précisément parce qu’il permettait, non loin
de la capitale, de vivre et de travailler à l’abri du terrorisme. L’hôtel Sheraton, lui,
abrite des expatriés qui y vivent à l’année et des hôtesofficiels du régime. Nous y
avons-nous-mêmes séjourné il y a quelques années à l’occasion d’une conférence
internationale et nous pouvons donc témoigner que l’endroit est particulièrement
sécurisé.

Pourtant, un commando lourdement armé (voir ci-dessous) a pu y
pénétrer, y préparer un attentat, passer à l’action et, apparemment,
décrocher après celle-ci sans être autrement inquiété.

Par ailleurs, on notera que, depuis des années, la plupart des actions violentes
impliquant des terroristes se résument souvent à des accrochages qui se produisent
dans des zones montagneuses ou boisées et, le plus souvent, très éloignées de la
capitale. Depuis plusieurs années, celle-ci n’avait plus été le théâtre d’attentats. Or, le
29 octobre dernier, des attentats contre les commissariats de police de Reghaia et de
Dergana (des quartiers périphériques d’Alger) avaient fait trois morts et 24 blessés.

La nouvelle attaque de ce week-end est donc le troisième attentat à se
dérouler non seulement dans l’Algérois mais, de plus, à proximité
immédiate de la capitale. Cette action signe, de manière peu équivoque,
l’existence d’au moins une cellule terroriste active (et, sans doute, au vu
de ses modes opératoires, assez importante et très structurée) dans la
région d’Alger. Une première depuis le début des années 2000 et, en tout état de
cause, une mauvaise nouvelle pour un gouvernement qui a tout joué sur la politique
de « réconciliation nationale» pour tourner définitivement la page des années de
plomb.

C) La cible choisie

La cible choisie est particulièrement symbolique puisqu’il s’agit des
travailleurs d’une société américaine. Deux remarques s’imposent de prime abord:
d’abord, depuis plusieurs années, les étrangers n’avaient plus été ciblés par le
terrorisme en Algérie, ensuite, et même au plus fort de la crise des années quatrevingt-
dix, jamais des ressortissants ou intérêts américains n’avaient été attaqués. En
frappant des étrangers travaillant pour une société américaine, les
terroristes effectuent donc, en une seule fois, un double saut qualitatif.
Le GSPC (Groupement salafiste pour la prédication et le combat), qui a
revendiqué hier soir l’attentat de Bouchaoui, met d’ailleurs en garde contre de
nouvelles attaques contre les intérêts américains en recommandant aux
Algériens de se tenir « à distance des intérêts des infidèles pour éviter tout dommage
qui pourrait vous advenir en vous mêlant à eux au moment où ils sont visés ».

On soulignera que le GSPC, après avoir longtemps gardé une position
attentiste par rapport à la mouvance du Djihad global et s’être concentré
sur le Djihad local, s’est officiellement rallié, courant 2006, à al-Qaïda.
L’annonce officielle de ce ralliement avait été faite le 11 septembre dernier, cinq ans
jour pour jour après les attentats de New-York et Washington, par Ayman al-
Zawahiri, numéro deux d’al-Qaïda, qui avait annoncé dans une déclaration vidéo
que le GSPC avait fait allégeance à Oussama Ben Laden et intégré la mouvance al-
Qaïda. Al-Zawahiri ne cachait pas vouloir faire de l’organisation algérienne le fer de
lance d’attaques à venir contre la France et contre les Américains, le GSPC étant
appelé à devenir « un os dans la gorge des croisés américains et
français ».

Des intérêts longtemps divergents se rencontraient ainsi. Le GSPC, fortement
affaibli en Algérie, - il n’y compterait plus que quelques centaines de
membres actifs –pouvait espérer se refaire une deuxième jeunesse en se
liant au terrorisme international. Al-Qaïda, quant à elle, pouvait espérer
trouver, enfin, l’organisation qui lui permettrait, d’une part, de frapper la
France et, d’autre part, de s’installer durablement dans le Maghreb.
Car le GSPC, dopé par cette alliance, a désormais des visées régionales. Ainsi, ces
derniers mois, plusieurs ressortissants marocains ou tunisiens ont été arrêtés alors
qu’ils tentaient de se rendre en Algérie pour s’y entraîner dans des maquis du GSPC.

D)Lemode opératoire

Pour commettre l’attentat de dimanche, le GSPC a dû, obligatoirement,
effectuer des repérages étalés sur plusieurs jours de manière à vérifier
les horaires des bus qui ont été attaqués. Il a ensuite posé des charges
explosives le long de la route et a encore eu la capacité de développer une
puissance de feu suffisante pour faire plusieurs blessés, tout en
affrontant les gendarmes qui escortaient le convoi. Après quoi, les
terroristes semblent s’être retirés sans subir de pertes malgré l’ampleur des
opérations de ratissage menées par les forces de l’ordre (il y a fort à parier que, après
une telle action, les autorités n’auraient pas manqué de faire état de la mort ou de la
capture de certains des assaillants, si cela avait été le cas…)

Plus que de la chance, cette séquence d’action semble prouver de bonnes
capacités de recueil de renseignement, un réel savoir-faire tactique, une
grande décision dans l’action et la possession de moyens militaires
performants et bien utilisés, le tout accompagné par une grande
discipline, dans l’approche comme au feu et dans la retraite. L’opération
elle-même a été, de surcroît, servie par une logistique apparemment sans
faille, que ce soit dans la fourniture des armes, dans la mise à disposition des
moyens de déplacement et dans le choix et la gestion des planques sur lesquelles les
terroristes se sont probablement repliés.

Bref, ici aussi, un nouveau qualitatif : le GSPC qui a commis l’attaque de
Bouchaoui ne semble plus avoir grand chose à voir avec l’organisation
aux abois à laquelle on s’était habitué depuis quelques années.

E) Les erreurs de BRC

Les premiers responsables de la sécurité des employés et expatriés des grandes
sociétés occidentales sont évidemment ceux qui les envoient sur place.

De ce point de vue, on s’étonnera que, plus de quatre ans après l’attentat
de Karachi qui avait coûté la vie à plusieurs techniciens français se
déplaçant, précisément, en autobus, les responsables de la sécurité de
BRC aient continué à privilégier pour leurs employés ce mode de
déplacement. Celui-ci a, en effet, le double désavantage d’être
particulièrement visible et de permettre aux terroristes d’espérer faire
un « carton plein » en maximalisant le nombre de victimes potentielles
d’une attaque.

La présence plus ou moins massive de policiers et de gendarmes autour de ces
convois n’offre qu’une illusion de protection mais peut, au contraire, agir comme un
aimant sur les terroristes auxquels elle signale, de surcroît, l’importance du convoi.
La réponse à cette menace est pourtant connue et réside en l’utilisation de voitures
individuelles (éventuellement blindées), ne transportant que quelques personnes à la
fois et couvertes par un dispositif de sécurité léger mais disposant d’une grande
puissance de feu. Outre le fait que l’ensemble est plus discret et nettement
plus mobile, en cas de drame, l’ampleur de celui-ci est évidemment
limitée.

En guise de conclusion

On aimerait se tromper mais les faits sont parlants. Faute d’une réaction appropriée
des services de sécurité algériens et d’une coopération sans faille entre l’Algérie, le
Maroc et la Tunisie, mais aussi entre ces pays et leurs alliés hors-zone, on est peutêtre
à la veille d’une nouvelle flambée de violence terroriste non
seulement en Algérie mais peut-être dans l’ensemble du Maghreb et en
France.

Si cette hypothèse pessimiste se réalise, on pourrait assister à une succession
plus ou moins rapprochée d’attentats visant non plus la population,
comme dans les années quatre-vingt-dix, mais les autorités et les intérêts
étrangers. L’image de corruption des autorités et le sentiment antioccidental
prévalant dans une bonne partie du monde arabe depuis 2001
pourraient permettre au GSPC et aux organisations qui le rejoindraient
de procéder à des recrutements importants du point de vue numérique,
et offriraient dès lors à la mouvance du Djihad globale la perspective
d’ouvrir un « nouveau front » nettement plus proche de l’Europe et de ses
Croisés que ne l’est le front irakien.
********************
Le GSPC revendique un attentat anti-américain
ALGÉRIE - AFP
Le Groupe salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC), lié au réseau Al-Qaïda, a revendiqué l'attentat anti-américain qui a fait dimanche un mort et neuf blessés, dont huit étrangers, à Bouchaoui, à l'ouest d'Alger, dans un communiqué mis en ligne mardi.

"Les moujahidine ont mené dimanche une attaque à la bombe contre un bus transportant au moins 20 croisés, qui a fait un nombre indéterminé de tués et de blessés, avant de regagner leurs bases sains et saufs", affirme ce communiqué, mis en ligne sur le principal site islamiste, mais dont l'authenticité ne pouvait pas être établie avec certitude.

Cette opération, baptisée dans le communiqué "conquête de Bouchaoui", constitue "un cadeau modeste à tous nos frères moudjahidine qui sont en train d'endurer les affres de la nouvelle croisade contre l'islam", ajoute le texte.

Le groupe appelle également les musulmans d'Algérie à "s'éloigner des intérêts des infidèles pour éviter d'être atteints durant les attaques contre les croisés".

Selon le ministère algérien de l'Intérieur, l'attentat visait un bus transportant des employés de la société américaine BRC (Brown Root and Condor), une filiale de la compagnie publique algérienne Sonatrach et de la société américaine Halliburton.

Le chauffeur, de nationalité algérienne, avait été tué, alors que les neuf blessés étaient un Algérien, un Américain, quatre Britanniques, un Canadien et deux Libanais, d'après un communiqué officiel.

Le GSPC s'est affilié en septembre au réseau terroriste Al-Qaïda.

Son ralliement a été officiellement annoncé le 11 septembre par Ayman Al-Zawahiri, "numéro deux" d'Al-Qaïda.
 

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23 décembre 2006 6 23 /12 /décembre /2006 09:27

L'islam et le cœur
Par
Tariq Ramadan

On s'est trop souvent laissé aller soit à marquer les différences et les conflits, soit à les effacer sans autre forme de procès. Ici, il n'y avait que guerres de religions ; là, il ne s'agit que de deux révélations différentes qui gardent, pourtant, la même essence et sur lesquelles les mêmes terminologies peuvent s'appliquer librement.
Ainsi l'islam, comme le christianisme, serait une "religion" au sens que le fidèle reconnaît l'existence du Créateur à qui il est lié par un ensemble d'actes rituels. Il s'agirait par ailleurs d'un domaine bien circonscrit de la vie de l'individu qui aurait ses références et une organisation spécifique : dogmes, hiérarchie cléricale, etc. Or, c'est sans doute là que se situe la plus grande mécompréhension de l'Occident à l'endroit de l'islam. Car s'il est vrai que l'islam recouvre bien le domaine du rituel - et qu'il s'agit donc d'une "religion" - il est non moins clair qu'on n'y trouve pas d'organisation cléricale (le cas chi'ite est spécifique) et que le seul dogme - à proprement parler - est celui de l'unicité de Dieu (tawhîd). Pour qui se penche sur le vaste domaine des sciences islamiques, il s'apercevra qu'on distingue dans la jurisprudence (fiqh), ce qui a trait au cultuel ('ibadâte) et ce qui concerne les affaires sociales (mu'âmalâte). Si le culte (prière, jeune, impôt social purificateur, pèlerinage) ne subit pas de modification, il n'en est pas de même de la législation liée à l'implication sociale qui, si elle tire ses références du Coran et de la tradition du Prophète, est fonction du lieu et de l'époque.
Ainsi la frontière entre le fait religieux et le fait social ne correspond-elle pas ici à celle que le christianisme, dans son fondement et son histoire, a déterminée. On s'en persuadera aisément aujourd'hui en observant que le donné religieux est étroitement lié au quotidien dans les pays musulmans où l'Islam est tout autant une religion qu'un mode de vie, une civilisation ou une culture.
Il n'est donc pas possible d'appréhender l'Islam avec les seules références religieuses chrétiennes - ou juives -. Il convient de comprendre la dimension spécifique, la "logique" pourrait-on dire, d'une Révélation englobant tous les domaines du vécu dans laquelle il n'y a aucune contradiction entre l'intimité de la foi et l'engagement dans la cité. Et qui fait de la prière en commun un acte nécessairement, impérativement, social.
Le profane et le sacré
On retrouve ces mêmes distinctions lorsque l'on aborde les domaines du profane et du sacré. En effet, l'histoire du christianisme révèle que c'est au moment où la société civile s'est libérée du pouvoir religieux - et qu'elle a restreint le sacré au domaine privé - qu'elle a pu accéder à la liberté de croyance et de conscience. Depuis la Renaissance, la lutte des juifs et des protestants pour leur survie a consisté à libérer l'espace public de l'exclusivisme religieux et de sa hiérarchie.
L'espace profane, qui deviendra l'espace de la laïcité, est ainsi perçu à la lecture de l'histoire de l'Occident chrétien comme la garantie nécessaire de la liberté. Et cette liberté a été gagnée au terme d'une lutte menée contre le religieux dominant.
Mais cette histoire est celle, justement, de l'Occident. Et l'on ne peut appliquer ses conclusions a toutes les civilisations alors même qu'elles n'ont ni le même référent, ni la même histoire. Car dans l'horizon islamique les termes précités perdent toutes leur pertinence scientifique et explicative : ici, il faut faire une conversion intellectuelle car la différence entre "profane" et "sacré" est très spécifique. Tout action, quelque profane qu'elle puisse sembler en apparence mais qui est nourrie par le souvenir de Dieu est sacrée : de l'hygiène quotidienne à l'acte sexuel, de la prière au jeûne.
Ainsi le sacré habite le profane, et le profane le sacré par le seul souvenir de la Présence qui, loin de toute hiérarchie religieuse, permet de garder le lien avec l'Etre et la Révélation qui en est la référence. La norme ici est le cœur, et non une Église.
Théocratie laïque ?
Ces différences fondamentales entre le christianisme et l'islam, en même temps que les particularités de leurs histoires respectives, ont été relevées par quelques orientalistes qui éprouvaient des difficultés à appliquer tels quels les instruments d'analyse propre à l'histoire du christianisme. Ainsi Louis Gardet, voulant expliquer la spécificité de la société islamique, parla de "théocratie laïque et égalitaire". Formule ambiguë, au demeurant incompréhensible puisqu'elle associe les deux modèles historiques opposés. Elle est intéressante pourtant car elle révèle l'impossibilité de traduire avec les mêmes mots des réalités si différentes.
Certes la société musulmane a pour référence fondamentale le Coran et la tradition du Prophète ( ) dont elle tire l'esprit de son organisation sociale mais elle n'a pas de clergé et elle pose comme principe de sa viabilité la nécessité de la recherche juridique rationnelle, l'application du droit, la participation sociale (élection, représentation, ...). Elle n'est donc pas une théocratie.
De fait, elle recoupe, comme nous l'avons dit, un nombre considérable des présupposés de la laïcité occidentale (avec de surcroît la reconnaissance de la liberté de conscience, de religion et de croyance), mais elle ne se vide ni ne se coupe jamais des finalités générales de sa référence religieuse et éthique. Elle n'est donc pas proprement laïque.
Foi et engagement
Il paraît clair, compte-tenu de ce qui précède, que l'islam, en tant que religion et civilisation, ne se laisse pas facilement appréhender par les catégories connues en Occident. Le phénomène est bien plus complexe qu'il n'y paraît au premier abord. Il convient de garder cela en mémoire pour éviter des disputes qui pourraient n'avoir de sens que parce que l'on n'a pas pris le temps de définir les termes employés.
De la même manière, il faut dépasser les vieux préjugés pour chercher à comprendre l'islam et les musulmans dans l'affirmation positive de leur identité. Ils n'utilisent pas forcément les mêmes termes, ils ne sont pas habités par les mêmes références historiques et ils n'ont pas évacué de leur action sociale le référent religieux qui reste constitutif de leur personnalité... ils dérangent forcément les catégories occidentales et, a fortiori, ils font peur avec leur détermination à marquer leur différence, voire à proclamer leur rejet.
Mais il ne faudra pas que cette crainte engendre pendant trop longtemps les jugements hâtifs, et souvent définitifs, qu'il nous est donné d'entendre aujourd'hui. Car la société occidentale s'est tellement éloignée de sa tradition judéo-chrétienne, qu'elle s'étonne de voir encore des pratiquants. Et si, à plus forte raison, leur pratique est visible alors le pas est vite franchi qui les identifie à des extrémistes. Et de la même façon, tout discours qui ne s'insère pas dans les références occidentales avec leur appareil terminologique est, d'emblée, considéré comme "ennemi des valeurs universelles". Vis-à-vis desquelles il s'opère parfois un glissement : les mots servant davantage de normes que leur sens ou leur véritable contenu.
Rencontre difficile entre les civilisations. Une longue histoire faite de conflits, de guerres, de collaborations ou de soumissions a marqué les mémoires, et influence les esprits au quotidien. Il faudra pourtant dépasser les réactions épidermiques pour aller plus avant dans la réflexion et comprendre ce que disent les musulmans quand ils appellent à donner vie à une société qui réponde à leur foi et à leur aspiration. Non pas contre l'Occident car tout ce qui ne se fait pas comme l'Occident (ou comme le voudraient ses intérêts) ne se fait pas forcément contre l'Occident. Pour les musulmans, l'injonction dépasse les données d'un conflit : elle est coranique, "Dieu vous commande la justice..." (Coran 16/90), elle est leur droit et leur devoir.
La question de la femme au miroir de la Révélation
Il ne fait pas de doute que la question qui soulève aujourd'hui le plus de polémique autour de l'islam est celle de la femme, de son traitement et de sa situation dans la société musulmane. Beaucoup de textes se sont amoncelés qui prouvaient que l'islam - par essence plus que par accident - reléguait la femme au rang des êtres inférieurs, sacrifiés au nom d'une Révélation divine implacable parce que définitive.
Et l'on s'est souvent appuyé sur l'un ou l'autre des versets du Coran ou sur tels propos de Muhammad ( ) qui par leur contenu confirmaient ces considérations. Ainsi en est-il du verset 34 de la sourate Les femmes qui stipule que l'homme peut battre sa femme. Ne trouve-t-on pas là une formulation claire du statut de la femme ? Et nos interlocuteurs auront raison de reprocher aux musulmans de n'avoir pour seule défense que le refrain des embarrassés : "Vous sortez le verset de son contexte", sans aller plus avant dans l'argumentation. Insuffisant, en effet.
Une réponse appropriée demande donc quelque développement. Tâchons ici de relever quelques-uns des éléments les mieux à même d'engager à une meilleure connaissance de l'islam sur le sujet.
La femme et la révélation
Les premières révélations du Coran à la Mecque sont toutes marquées par l'appel lancé à l'homme afin qu'il reconnaisse le Dieu unique, Créateur des cieux et de la terre. Toutes, pour ainsi dire, ont une portée eschatologique et la référence à la fin du monde, au Jugement dernier est alors permanente. En toute logique d'ailleurs puisque la nouvelle révélation, s'opposant aux croyances polythéistes et à certaines coutumes, a pour but de provoquer une conversion intérieure donnant naissance à une nouvelle foi, à un nouveau regard. D'emblée donc la Révélation est adaptée pour être entendue et va aller ainsi, année après année, guidant et accompagnant les hommes et les femmes, vers la compréhension de l'islam, considéré par les musulmans comme la dernière religion révélée.
La société des Arabes de la Mecque était patriarcale. La femme était peu considérée et n'avait pas, à proprement parler, de véritable statut social. En temps de pénurie, les Arabes de l'ère pré-islamique avaient coutume d'enterrer les filles vivantes pour se débarrasser de ces "bouches superflues". C'est donc aux acteurs de cette société que s'adresse d'abord le message et c'est contre l'inhumanité de leurs habitudes assassines que s'inscrit le Coran dès les premiers mois de la mission prophétique : la sourate du Décrochement ou de L'extinction (81) nous introduit dans le paysage de la fin des temps "Lorsque le soleil sera décroché..." et avertit : "lorsque l'on demandera à la fille enterrée vivante pour quel crime elle a été tuée..." (8,9). D'emblée il fut compris, à l'instar de Khadidja qui fut la première personne à adhérer à la nouvelle foi, que la Révélation s'adressait indifféremment aux hommes et aux femmes et que, de fait, elle engageait à une réforme profonde de la société et de son organisation.
Pendant de nombreuses années? les révélations vont se succéder pour faire mûrir les premiers croyants et leur permettre, chaque jour davantage, de se distancer, de "s'arracher" pourrait-on dire, de leurs anciennes habitudes, de leurs anciens réflexes. A quelques mois de l'Hégire, la critique du comportement des Arabes polythéistes à l'endroit des femmes est définitive :
"Lorsqu'on annonce à l'un d'eux la naissance d'une fille, son visage s'assombrit, il suffoque, il se tient à l'écart, loin des gens, à cause du malheur qui lui a été annoncé. Va-t-il conserver cette enfant, malgré sa honte, ou bien l'enfouira-t-il dans la poussière ? - Leur jugement n'est-il pas détestable ?"
Coran 16/58-59
C'est là une première étape dans la pédagogie du message coranique. Par la Révélation et par l'exemple du Prophète ( ), les premiers musulmans apprenaient à se réformer. Bientôt, avec l'Hégire, ils allaient franchir une étape décisive dans leur "éducation religieuse".
Les femmes de médine
Le premier traité (Aqaba) que Muhammad ( ) conclut avec les nouveaux convertis de Yathrib (Médine) est significatif. L'une des cinq clauses stipule que les musulmans ne doivent pas tuer leurs enfants. Par ailleurs, lors du second traité, des femmes feront partie de la délégation s'engageant à défendre le Prophète et l'islam.
La société de Médine est tout à fait différente de celle de la Mecque. La femme a un rôle social bien plus important et certains clans sont organisés selon les principes du matriarcat. Très vite, les nouveaux émigrés vont être troublés par les façons de faire des femmes Ansâr (femmes de Médine). Présentes dans la vie publique, elles s'affirment nettement dans l'espace privé. Omar ibn al-Khattâb (qui sera plus tard le second successeur de Muhammad ( )) affirma qu'avant l'Hégire "nous nous imposions à nos femmes et lorsque nous nous sommes rendus chez les Ansâr où les femmes s'imposent dans leur clan, nos femmes commencèrent à prendre les habitudes des femmes ansârites..." (al-Bukhârî, Muslim) et lui de regretter que sa femme osât lui répondre lorsqu'il la sermonnait et elle de lui rétorquer qu'il avait à supporter ce que le Prophète lui-même vivait.
Ainsi, la vie à Médine allait être une seconde étape décisive dans l'affirmation du statut des femmes dans la société islamique. De plus en plus, la Révélation coranique mentionnait tant les femmes que les hommes pour ce qui avait trait aux ordonnances et aux recommandations :
"...Je ne laisse pas perdre l'action de celui qui, parmi vous, homme ou femme, agit bien. Vous dépendez les uns des autres..."
Coran 3/195
La société s'organisait et les femmes étaient partie prenante dans la vie communautaire. La révélation de la sourate Les Femmes va déterminer quelques-uns des droits intangibles de la femme. De façon claire, et après que lui fut reconnu un statut identique à l'homme sur le plan religieux, elle trouve là la formulation claire de sa personnalité juridique sur le plan familial et social. On perçoit dès lors que le Coran a mené l'homme à comprendre tout à la fois l'égalité fondamentale et la complémentarité nécessaire de l'homme et de la femme.
Le quotidien véritable
On le voit, faire référence à un verset sans l'insérer dans le déroulement historique de la Révélation ampute le texte de sa dimension éducative. On prend comme absolu ce qui, en soi, est une étape menant à une intelligence plus large de la mission prophétique.
Il reste qu'il ne faut pas s'aveugler. Dans beaucoup de pays musulmans aujourd'hui, la femme vit dans des conditions bien difficiles. Mais la responsabilité en incombe aux musulmans : l'avenir, leur avenir, sera fonction de leur capacité à réanimer la source vive de la Révélation dans leur cœur, dans leur famille et dans leur société. Car, somme toute, homme ou femme, le meilleur d'entre les êtres humains est le plus pieux... et la plus pieuse.
L'espace familial
La famille est le noyau de base à partir duquel se construit la société islamique. Tous les textes coraniques et toutes les traditions du Prophète Muhammad ( ) nous en convainquent. Dans ce domaine, comme dans celui de la reconnaissance du statut de la femme dont nous avons parlé, il a fallu de nombreuses années pour réformer les coutumes de l'époque. A la Mecque surtout, mais à Médine également, il restait un nombre considérable de femmes maltraitées. Après être intervenu contre le meurtre des filles, le Coran détermine le mode de conduite des hommes s'il devait se trouver que leur femme les néglige ou les trahisse :
"...Quant à celles dont vous redoutez (savez) la négligence (la trahison, la rébellion), exhortez-les, éloignez-les alors dans le lit et frappez-les enfin..."
Coran 4/34
Beaucoup ont vu dans ce verset la preuve que l'homme avait tous les droits, dont celui de frapper son épouse. Or, à y regarder de plus près - et en tenant compte de nos remarques préalables - on s'aperçoit qu'il n'en est rien. Tous les commentateurs, et cela dès la première heure, ont relevé le fait qu'il y avait dans ce verset un ordre précis qui, par sa nature même, avait une fonction pédagogique pour des hommes enclins à en venir immédiatement aux mains (ce verset fut révélé après qu'une femme se soit plainte auprès du Prophète ( ) d'avoir été giflée par son mari - Tabari -). En effet, il s'agit, d'abord, d'exhorter (oua'aza) son épouse (et non pas de l'"admonester" selon la traduction de Masson ou de Chouraqui) en lui rappelant les versets du Coran, disent les exégètes (Ibn Kathîr, Qortobi). Ce n'est que si elle persiste dans son attitude de refus, qu'il convient de "l'éloigner dans le lit" ce que l'on a interprété comme le fait de manifester clairement la volonté d'éviter tout rapport affectif. Si rien de tout cela n'y fait, alors, et alors seulement, il serait permis de "frapper". Tous les commentateurs du Coran, du plus ancien (Tabari) au plus récent ont précisé qu'il s'agissait de passer par les étapes prescrites. Si rien n'y fait, il s'agit alors, comme le dit Ibn 'Abbas dans une interprétation qui date de l'époque du Prophète ( ), d'un coup symboliquement manifesté à l'aide de la branchette du siwâk.
Le propos devient dès lors plus clair. A l'adresse des Arabes, il est précisé que toutes les voies doivent être utilisées avant d'en arriver à exprimer sa mauvaise humeur. Il est la dernière instance et en cela, dans sa non-violence, il est la seule violence permise. Le message adressé aux hommes est on ne peut plus clair : la voie du dialogue et de la concertation avec son épouse est celle qui correspond à l'esprit qui se dégage de la Révélation. Par ailleurs, l'enseignement ne s'arrêtait pas à ce verset et à son interprétation : l'exemple du Prophète, plus que tout, était à même d'exprimer le comportement idéal.
Le coran vivant
Les premiers musulmans avaient vécu plus de deux décennies en contact avec la Révélation continuée. Elle les avait menés du mode de vie le plus fruste à l'exigence de la méditation, de la délicatesse et de l'humilité que vivifiait en eux le Coran :
"Ne détourne pas ton visage des hommes, ne marche pas sur la terre avec arrogance. Dieu n'aime pas l'insolent plein de gloriole. Sois modeste dans ta démarche ; modère ta voix..."
Coran 31/18-19
Ils s'approchaient enfin de l'essence du message coranique, dans sa dimension et sa profondeur. Ils s'approchaient enfin du modèle :
"Il y a certes dans le Prophète de Dieu un bel exemple pour celui qui espère en Dieu et (dans la rétribution) du Jour dernier..."
Coran 33/21
Et quand on a demandé à son épouse Aïsha quel était le caractère de Muhammad ( ) elle répondit : "Son caractère était le Coran." Il en était la personnification, le premier et le meilleur interprète. Or jamais le Prophète ( ) n'a levé la main sur l'une de ses épouses. Tous les témoignages le montrent attentif, attentionné et respectueux de la personne et de la personnalité des femmes qui l'entouraient. A la même Aïsha, on demanda un jour ce que le Prophète faisait à la maison (en guise de tâche ménagère) ; elle répondit qu' "il était au service de sa famille, et de plus cousait ses vêtements et réparait ses chaussures."
Pédagogue avec ses compagnons, il leur enseignait l'islam par l'exemple. Sans brusquer les coutumes mais avec le souci, toujours, de parvenir à communiquer l'essence de l'islam. Un jour, il fut invité à manger ; il demanda à son interlocuteur "avec elle ?" en montrant son épouse Aïsha ; l'autre répondit "Non" alors Muhammad ( ) s'excusa de ne pouvoir accepter. La même situation se renouvela et, une fois encore, l'invitation fut refusée. Lors de la troisième rencontre, l'homme comprit enfin et répondit par l'affirmative à la présence de Aïsha. Le Prophète accepta de se rendre au repas accompagné de son épouse.
La mission prophétique touchait à sa fin. La descente du verset "Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion..." (Coran 5/3) était un signe et une indication : désormais tout était donné du sens et de l'esprit du Message. Aussi le Prophète, lors du "pèlerinage d'Adieu" n'omettra de rappeler aux hommes les principes fondamentaux de l'islam. Aux cent quarante mille fidèles présents et à quelques semaines de sa mort, il exhorta sa communauté : "Ô gens ! Vos femmes ont un droit sur vous et vous avez aussi un droit sur elles." Puis, après avoir répété le propos coranique susmentionné, il ajouta : "Traitez les femmes avec douceur !... Soyez donc pieux envers Dieu en ce qui concerne les femmes et veillez à leur vouloir du bien." Se tournant vers Dieu, il invoqua "Ai-je fait parvenir le Message ?" ; les fidèles répondirent "oui", et le Prophète ( ) de ponctuer "Ô Dieu, sois témoin !". Ce furent ses derniers propos publics concernant les femmes qui répondaient au sens du dernier verset révélé concernant la vie du couple :
"Parmi ses Signes : il a créé pour vous, tirées de vous, des épouses afin que vous reposiez auprès d'elles, et Il a établi l'amour et la bonté entre vous. Il y a vraiment là des Signes pour un peuple qui réfléchit."
Coran 30/21
Ainsi, par le Coran et l'exemple du Messager, qui sont les deux sources de références de l'islam, se dessine le vrai statut de la femme musulmane dans sa relation avec l'homme.
Lire le coran ?
Pour qui est de confession musulmane, la lecture du Coran est édifiante. Il est un Rappel de la Présence divine, et le Texte d'initiation à vivre pour épouser les horizons de la Création. Il est le Signe, le Sens et la Voie. - Ce "lecteur" (Coran veut dire littéralement "Lecture") sait pourtant (ou devrait savoir) que sa façon de s'ouvrir au Texte, d'entrer dans l'intimité de sa révélation est d'emblée de l'ordre de la reconnaissance, proprement de l'adoration (ta'abod) du Créateur. De la même façon, il sait - à cause de la nature même de sa lecture - qu'il ne peut tirer, par la seule formulation d'un ou de plusieurs versets lus à tel endroit du texte, des enseignements ou des règles d'ordre juridique, social ou politique. Il sait, enfin, qu'une compréhension de l'esprit de la Révélation en matière de droits et de devoirs, d'organisation sociale, politique ou économique exige une lecture, une approche, différente. Il s'agit alors de se rappeler que le Coran a été révélé sur vingt-trois années, qu'il y eut la période mecquoise et la période médinoise, que certains versets répondent à des événements circonstanciés, que tel verset précède tel autre, que certaines interdictions ont été révélées par étapes (le vin, al-ribâ par exemple), qu'enfin, l'absolu du message révélé est sujet à une interprétation tenant compte du moment historique - et donc relatif - qui lui donne sens.
Bref, on le voit, l'approche du Coran n'est pas simple pour qui veut comprendre le sens du message. Sur le plan du droit, une bonne lecture exige de nombreuses connaissances qui sont le fait, en islam, des spécialistes, des savants ('ulamâ') qui seuls, et sans exercer de sacerdoce ou une fonction cléricale, sont à même d'émettre des avis juridiques.
Aussi ne suffit-il pas de citer un passage du Coran pour avoir tout démontré, définitivement. Encore faut-il savoir comment le texte en question s'insère dans la Révélation et dans son histoire. C'est la voie nécessaire qu'il faut prendre pour en comprendre le sens et c'est ce que nous devons rappeler, souvent, aux lecteurs non-musulmans quand ils stigmatisent une formulation qui les choque par son apparente brutalité... Certains lecteurs musulmans, de la même façon d'ailleurs, quand ils s'appuient sur un verset pour justifier un comportement ou un propos aux contours quelque peu troubles.
C'est en gardant ces considérations en mémoire que l'on peut aborder la question qui nous occupe ici. En effet, la question qui a trait à la situation de la femme en islam nécessite une lecture du Coran forcément précise, méticuleuse et pointue.
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La situation de la femme en Islam
Par Tariq Ramadan

Sans doute est-ce dans ce domaine que la lutte contre le formalisme est l'une des plus urgentes. La question de la situation de la femme dans la société islamique est de première importance. Et ce, non pas parce que le sujet fait la une des médias occidentaux, mais bien, d'abord, parce que l'état des sociétés musulmanes aujourd'hui n'a pas grand chose à voir avec ce qu'un musulman peut espérer de la fidélité aux sources coranique et prophétique. Devant Dieu et en conscience, les musulmans ne peuvent se satisfaire de répéter ce que disent les textes en faisant fi des réalités sociales quotidiennes : en parlant d'un idéal tout en s'aveuglant de sa quotidienne trahison.

Le penchant que nous dénoncions plus haut et qui consiste, dès lors que l'on prétend "appliquer la sharî'a", à commencer par les sanctions, les peines et les restrictions de libertés trouve une éloquente illustration en ce qui concerne les femmes, leur statut et leur rôle social. On mettra en avant l'impératif du port du voile islamique, la limitation de la participation sociale des femmes, la réforme législative qui codifiera les domaines du statut personnel, du mariage, de l'héritage, etc. Ici encore, c'est l'apparence de "plus d'islam" qui sera preuve de la qualité islamique de la procédure. Souvent d'ailleurs, c'est en regard de la société occidentale permissive que la spécificité islamique se justifie : si tant de libertés donnent le modèle occidental, les restreindre revient à "prouver" que l'on produit bien l'idéal musulman. La logique apparente nous aveugle sur la portée du sophisme : ce n'est pas le plus ou moins de libertés, et moins encore le rapport à un Occident réel ou imaginé, qui témoigne du caractère islamique d'un projet social et politique ; bien plutôt, c'est le degré de fidélité aux principes de référence qui seul fait foi.

Il faut donc, ici aussi, analyser les choses en profondeur. Nous avons dit plus haut que l'islam offrait à la femme, en plus de l'égalité absolue devant Dieu, des droits inaliénables que toute société doit respecter. On se souviendra d'ailleurs que la Révélation coranique va produire une réforme des mentalités progressive et pousser les nouveaux musulmans à reconsidérer le statut de la femme dans la société. De la même façon, au cours de ces vingt-trois années, il fut possible aux femmes de comprendre de l'intérieur, par la maturation d'un horizon d'intimité et de spiritualité, quels étaient leurs devoirs et leurs droits tant privés que sociaux. Ce paramètre du temps, de l'évolution, de l'accomplissement est incontournable tant sur le plan personnel que sur celui de la stratégie sociale : il s'agit de mettre en place un processus à long terme qui tienne compte des réalités actuelles pour aller de l'avant dans le respect des références musulmanes.

a) Le plan individuel : l'exemple du voile

Cette réflexion paraît évidente sur le plan du cheminement personnel. Il existe encore trop de pères et de mères qui, ayant compris l'obligation islamique du port du voile, imposent à leur enfant de s'en vêtir sans qu'elle n'en comprenne le sens... il arrive même qu'elle ne pratique pas, qu'elle ne prie pas et que son cœur ne soit pas ouvert à la dimension intime de la foi. Elle respecte une obligation qu'elle ne ressent pas - voire qu'elle refuse - mais les apparences sont sauves : à qui la verra, de l'extérieur, elle apparaîtra comme une bonne musulmane. Quelques parents s'obstineront à faire commencer la formation religieuse de leur fille par ce qui devrait en être l'accomplissement (un accomplissement volontaire et désiré) : ils oublient en cela que l'imposition du voile date de la quinzième année de la révélation : quinze ans qui furent, pour les premières musulmanes, autant d'années de connaissance, d'approfondissement et, surtout, d'intense vie spirituelle. Nous retrouvons ici très exactement le problème que nous mentionnions dans les cas d'une application de la sharî'a de pure "vitrine" : offrir aux femmes l'horizon du message intérieur de l'islam en commençant par imposer le voile, c'est commettre la même réduction que celle qui consiste à appliquer immédiatement un arsenal de sanctions sur le plan social sans avoir entrepris de réformes profondes. C'est, proprement, un acte d'ignorance parfois, mais surtout de paresse intellectuelle et de démission. Répéter à l'envie que l'islam affirme qu'il n'est "pas de contrainte en religion" ne changera rien à la réalité de la pression, et de l'oppression, que subissent un certain nombre de femmes musulmanes aujourd'hui. On reprochera par ailleurs à celles qui ont manifesté un refus de se soumettre d'avoir opté pour le mauvais "choix" ; trop souvent pourtant on ne leur a pas présenté les termes d'un réel choix de conscience : pour certaines femmes, il s'agissait soit d'obéir aveuglément dans la discrimination, soit de se révolter dans la transgression. On se trompe de coupable. Le verset :
"Pas de contrainte en religion..." Coran 2/256

rayonne dans un espace éminemment exigeant et l'on aurait tort de faire l'économie des conditions de formation qu'il suppose. Car enfin offrir le choix à un être humain, c'est lui avoir donné, au préalable, la formation et la connaissance suffisantes pour se déterminer en connaissance de cause. La responsabilité des parents, des éducateurs ou des formateurs consiste à donner à leurs enfants ou à leurs élèves la connaissance et les moyens de faire leur choix en êtres responsables. L'éducation religieuse ne déroge pas à cette règle, et encore moins l'éducation des filles : elles ont le droit fondamental de savoir et c'est de là que naît la responsabilité personnelle devant Dieu et la société. Cette responsabilité, enfin, n'a de sens que si la femme dispose d'une réelle liberté de se déterminer et de choisir.

Ce que nous venons de dire pour le voile est une belle illustration d'un dysfonctionnement encore trop fréquent dans les sociétés islamiques. L'exemple du voile est très parlant, mais l'on retrouverait ce même penchant au formalisme dans un grand nombre de domaines : en faisant l'économie de réformer les choses en profondeur, on s'en tient à ce qui est, en vérité, un vernis islamique, quand il ne s'agit pas de bricolage social, où l'on mêle allègrement la restriction, l'enfermement et l'habitude culturelle : ces situations sont légion dans l'ensemble des pays arabo-musulmans, dans certaines régions asiatiques et jusque dans les quartiers d'Europe ou des États-Unis. On fera le constat d'un urgent besoin d'éducation et de formation non seulement des filles et des femmes, mais également des pères et de tous les hommes : le pire ennemi des droits de la femme n'est pas l'islam ; c'est l'ignorance, l'analphabétisme auxquels on ajoutera le rôle déterminant des préjugés traditionnels.

b) La dimension sociale

Etre persuadé, à la lumière du Coran et de la Sunna, que l'islam reconnaît et défend les droits fondamentaux de la femme ; rappeler avec conviction l'égalité devant Dieu et la complémentarité sociale inscrite - pour l'homme comme pour la femme - dans la priorité familiale ; appeler à une reconnaissance de l'identité musulmane comme source d'un projet social offrant à la femme un espace de vie qui lui rende enfin tous les droits que l'islam lui a octroyés et que les sociétés actuelles bafouent quotidiennement... c'est accepter de porter un regard très critique sur la situation contemporaine et s'engager à changer les choses de façon conséquente et sur le long terme. Cette patience dans l'action, qui est la très exacte définition du mot arabe "sabr", doit s'armer de cette conviction qu'il est plus juste de s'approcher lentement d'un modèle que d'en maquiller précipitamment la forme.

Faire référence à l'islam aujourd'hui sur le plan de l'identité sociale, c'est très clairement appeler à une libération de la femme dans et par l'islam. Certes, ce ne sera pas le modèle de libération qui a eu cours en Occident (et ce en fonction de son histoire spécifique et dans laquelle on serait bien mal inspiré de ne pas reconnaître un certain nombre d'acquis), mais il s'agit bien de sortir les sociétés musulmanes d' une situation difficile et grave.

Ce doit être d'abord de s'engager dans une vaste entreprise d'éducation et de scolarisation. De grands efforts sont fournis aujourd'hui par des associations de type caritatif, par des ONG, ou plus largement par des mouvements qui fonctionnent sur le modèle des communautés de base sud-américaines, mais cela ne saurait suffire. Il importe que cette réforme se présente comme une priorité pour les Etats et qu'elle soit portée et défendue par une vraie volonté politique. On sait qu'il n'en est rien aujourd'hui et que rien, dans ce qu'imposent le Fonds monétaire international (FMI) ou la Banque mondiale (BM), ne fait de ce travail une priorité. Le taux de scolarisation des femmes au Maghreb est aujourd'hui le plus bas au monde : c'est une situation inadmissible du point de vue de l'islam. Une musulmane, comme un musulman, a droit à l'instruction : c'est un droit inaliénable que doit respecter toute organisation sociale.

La formation religieuse des femmes sera fonction de l'instruction de base. Car si l'islam donne des droits à la femme, encore faut-il qu'elle puisse les connaître pour pouvoir les défendre. Les beaux discours théoriques des hommes n'ont jamais remédié aux fractures du quotidien des femmes. Ces dernières doivent avoir accès aux différentes formations religieuses de façon à contribuer à abstraire l'essence du message de l'islam des accidents de sa lecture campagnarde, traditionnelle ou bédouine. Ce sera un moyen de faire face aux distorsions de cette lecture pour exiger que l'on respecte les orientations de la Révélation et non pas les prétentions strictement masculines de telle ou telle coutume, ou d'une quelconque "habitude" paternelle. De plus en plus de femmes s'engagent aujourd'hui dans le sens de cette formation dans l'ensemble des pays musulmans. Nous sommes loin encore de ce qui devrait être fait mais les progrès, sans être spectaculaires, sont sensibles : ce travail en profondeur est bien, déjà, une application de la sharî'a ; elle est progressive, pensée dans le long terme et nourrie par la mémoire du chemin de la source. Avec les êtres humains, pour le respect de leurs droits, sans jamais oublier Dieu.

Les femmes faisaient du commerce, participaient aux réunions, étaient responsables du marché de Médine sous le calife Omar, s'engageaient dans la vie sociale, au VIIème siècle... et l'on supposerait qu'une "islamisation", en cette fin de XXème siècle, se traduise par un retour définitif au foyer, à l'enfermement et à l'infantilisation. Par quel travers d'esprit en est-on arrivé à dénaturer le message islamique en affirmant vouloir le défendre ? Sans doute, comme nous l'avions suggéré plus haut, parce qu'aujourd'hui on pense plus l'islam par opposition aux "dérives occidentales" qu'en fonction de son essence propre (qui a certes des règles à respecter mais qui n'a rien du repli réactif). Il faut donc revenir, sereinement dirions-nous, à l'enseignement premier de l'islam et permettre aux femmes, à tous les échelons de la vie sociale, de prendre une part active à la réalisation de la réforme que nous appelons de nos vœux. C'est ici le prolongement de la formation à laquelle elles ont droit et qui doit leur permettre de gérer leurs affaires, de travailler, de s'organiser, d'élire ou d'être élues sans que cela ne contrevienne à l'éthique islamique ni à l'ordre des priorités. Les femmes doivent pouvoir jouer un rôle social et si l'islam stipule de façon claire la priorité de la famille, cela n'a jamais voulu dire que la femme ne peut sortir de cet espace : une priorité traduit l'idée d'une hiérarchisation, non l'expression d'une exclusive. Le port du voile, en ce sens, ne signifie pas un enfermement de la femme ; s'il est porté librement, il doit exprimer la volonté de la présence morale et exigeante sur le plan de l'activité sociale. Il marque une limite à proximité de laquelle l'homme comprend que la femme - a fortiori celle qui est socialement active - est un être devant Dieu qui impose le respect de son intimité avant toute inclination à la séduction par ses apparences.

Le débat sur le rôle de la femme entraîne dans son sillage une plus large réflexion sur la modernité et ses enjeux. Est-il possible aujourd'hui de défendre l'idée d'une présence morale des hommes et des femmes sur le champ de l'activité sociale avec, de surcroît, une affirmation déterminée du rôle de la famille ? Est-il possible d'affirmer que le fait de vouloir appréhender différemment le monde contemporain, ou la vie dite moderne ne veut pas dire refuser le progrès ou le fait de la modernité ? On doit reconnaître les avancées impressionnantes des sociétés industrielles et l'on peut se réjouir des progrès réalisés aujourd'hui. On ne saurait oublier pourtant de faire le compte de la dislocation du tissu social, de la crise profonde des valeurs... du doute généralisé, au cœur du confort, quant au sens de la vie et à la réalité des repères. On ne saurait trop s'aveugler sur les conséquences de cette vie "trop moderne" qui fait de la vitesse une valeur et du sens une question accessoire. Par essence, la civilisation de l'Islam ne peut se reconnaître dans cet étrange renversement des priorités ; par essence, elle mesurera l'évolution des sociétés à l'aune de leur fidélité aux valeurs fondamentales en privilégiant la qualité de la vie (sociale, spirituelle, morale) à la quantité de la productivité et de la consommation. Des femmes aujourd'hui, de plus en plus nombreuses, désirent participer à la construction d'une société nouvelle, mais ne veulent rien renier de leur fidélité à l'islam. Elles défendent tout à la fois l'accès à la modernité et les principes de leurs pratiques religieuses et culturelles. Elles sont "modernes" sans être "occidentales". On reste souvent incrédules en Occident devant l'expression de cet étrange "mixture" : cela paraît tellement impossible. Les médias occidentaux renforcent ce réflexe dubitatif tant ils rapportent, avec force publicité, les propos des femmes d'Algérie, d'Égypte ou du Bangladesh, qui, opposées à "l'obscu-rantisme islamique", pensent "comme ici". Ainsi donc, la qualité de ces femmes intellectuelles est d'abord d'avoir un discours qui est accessible parce qu'il ressemble à la formulation employée en Europe ou aux Etats-Unis ; elles représentent les forces progressistes parce qu'elles revendiquent le même progrès, la même modernité que ceux de l'Occident. La logique ne souffre aucune discussion : l'Occident, c'est le progrès ; qui parle la "langue occidentale" est progressiste. Les conclusions sont lumineuses.

Elles sont surtout simplistes et dangereuses. Il ne s'agit pas ici d'un simple impérialisme culturel mais, plus insidieusement, d'une sorte de dictature de la pensée qui fixe et détermine le "penser juste" en se donnant les allures de l'ouverture et de la liberté. On admettra la différence de croyance et le relativisme culturel dans la mesure où l'écart confine au folklore, à l'exotisme, avec la condescendance que l'on accorde aux belles coutumes, certes, mais tellement dépassées. Il faudra faire le compte, un jour, de l'agression développée par ce genre d'attitude ; il faudra prendre la mesure de la violence réelle que subissent les cultures non-occidentales aujourd'hui.

L'islam met en péril cette hégémonie et les femmes musulmanes qui, au nom de l'islam, demandent leur juste statut, leur libération, dans les sociétés islamiques mettent le doigt, très exactement à l'endroit de la blessure. En effet, on a peine à entendre aujourd'hui une intellectuelle voilée qui affirmerait son engagement totalement autonome, ses revendications de femme en refusant de façon déterminée le modèle occidental. Cette attitude est de plus en plus fréquente dans les universités et, partout, du Maroc au Bangladesh, de la Norvège à l'Afrique du Sud, en passant par l'Angleterre, la France et même l'Arabie Saoudite, on rencontre des musulmanes qui exigent des sociétés où elles vivent une fidélité, un respect, une application réelle des principes de l'islam. Contre les coutumes locales, contre les traditions ancestrales, contre le patriarcat despotique, contre l'aliénation quotidienne, elles sont persuadées que plus d'islam, c'est plus de droits et plus de liberté. En cela, leur contribution à la compréhension profonde du message coranique et à la réforme des sociétés est déterminante et le sera encore davantage dans les prochaines décennies. A ce jour, l'Occident paraît sourd à la force de ce discours alors que tout porte à croire que c'est à sa source que seront façonnées les sociétés musulmanes de demain. Sans compter qu'il pourrait y avoir quelques avantages pour l'Occident à se voir interpeller sur le sens et la forme de la société qu'il offre aujourd'hui à ses nouvelles générations : ce regard extérieur, critique, pourrait être enrichissant en ce qu'il amènerait à relativiser la fatalité du modèle et de la pensée uniques qui entraîne le monde vers plus d'égoïsme, plus d'individualisme, plus de finance... et un grand vide de sens et d'espoir.

La présence de cet islam habite, bon gré mal gré, l'avenir du monde ; et la musulmane en est partie prenante. Il faudra faire le choix responsable du questionnement réciproque et non de celui du conflit.

[...]

La question de la femme au miroir de la Révélation

Il ne fait pas de doute que la question qui soulève aujourd'hui le plus de polémique autour de l'islam est celle de la femme, de son traitement et de sa situation dans la société musulmane. Beaucoup de textes se sont amoncelés qui prouvaient que l'islam - par essence plus que par accident - reléguait la femme au rang des êtres inférieurs, sacrifiés au nom d'une Révélation divine implacable parce que définitive.

Et l'on s'est souvent appuyé sur l'un ou l'autre des versets du Coran ou sur tels propos de Muhammad () qui par leur contenu confirmaient ces considérations. Ainsi en est-il du verset 34 de la sourate Les femmes qui stipule que l'homme peut battre sa femme. Ne trouve-t-on pas là une formulation claire du statut de la femme ? Et nos interlocuteurs auront raison de reprocher aux musulmans de n'avoir pour seule défense que le refrain des embarrassés : "Vous sortez le verset de son contexte", sans aller plus avant dans l'argumentation. Insuffisant, en effet.

Une réponse appropriée demande donc quelque développement. Tâchons ici de relever quelques-uns des éléments les mieux à même d'engager à une meilleure connaissance de l'islam sur le sujet.

La femme et la révélation

Les premières révélations du Coran à la Mecque sont toutes marquées par l'appel lancé à l'homme afin qu'il reconnaisse le Dieu unique, Créateur des cieux et de la terre. Toutes, pour ainsi dire, ont une portée eschatologique et la référence à la fin du monde, au Jugement dernier est alors permanente. En toute logique d'ailleurs puisque la nouvelle révélation, s'opposant aux croyances polythéistes et à certaines coutumes, a pour but de provoquer une conversion intérieure donnant naissance à une nouvelle foi, à un nouveau regard. D'emblée donc la Révélation est adaptée pour être entendue et va aller ainsi, année après année, guidant et accompagnant les hommes et les femmes, vers la compréhension de l'islam, considéré par les musulmans comme la dernière religion révélée.

La société des Arabes de la Mecque était patriarcale. La femme était peu considérée et n'avait pas, à proprement parler, de véritable statut social. En temps de pénurie, les Arabes de l'ère pré-islamique avaient coutume d'enterrer les filles vivantes pour se débarrasser de ces "bouches superflues". C'est donc aux acteurs de cette société que s'adresse d'abord le message et c'est contre l'inhumanité de leurs habitudes assassines que s'inscrit le Coran dès les premiers mois de la mission prophétique : la sourate du Décrochement ou de L'extinction (81) nous introduit dans le paysage de la fin des temps "Lorsque le soleil sera décroché..." et avertit : "lorsque l'on demandera à la fille enterrée vivante pour quel crime elle a été tuée..." (8,9). D'emblée il fut compris, à l'instar de Khadidja qui fut la première personne à adhérer à la nouvelle foi, que la Révélation s'adressait indifféremment aux hommes et aux femmes et que, de fait, elle engageait à une réforme profonde de la société et de son organisation.

Pendant de nombreuses années? les révélations vont se succéder pour faire mûrir les premiers croyants et leur permettre, chaque jour davantage, de se distancer, de "s'arracher" pourrait-on dire, de leurs anciennes habitudes, de leurs anciens réflexes. A quelques mois de l'Hégire, la critique du comportement des Arabes polythéistes à l'endroit des femmes est définitive :
"Lorsqu'on annonce à l'un d'eux la naissance d'une fille, son visage s'assombrit, il suffoque, il se tient à l'écart, loin des gens, à cause du malheur qui lui a été annoncé. Va-t-il conserver cette enfant, malgré sa honte, ou bien l'enfouira-t-il dans la poussière ? - Leur jugement n'est-il pas détestable ?" Coran 16/58-59

C'est là une première étape dans la pédagogie du message coranique. Par la Révélation et par l'exemple du Prophète (), les premiers musulmans apprenaient à se réformer. Bientôt, avec l'Hégire, ils allaient franchir une étape décisive dans leur "éducation religieuse".

Les femmes de médine

Le premier traité (Aqaba) que Muhammad () conclut avec les nouveaux convertis de Yathrib (Médine) est significatif. L'une des cinq clauses stipule que les musulmans ne doivent pas tuer leurs enfants. Par ailleurs, lors du second traité, des femmes feront partie de la délégation s'engageant à défendre le Prophète et l'islam.

La société de Médine est tout à fait différente de celle de la Mecque. La femme a un rôle social bien plus important et certains clans sont organisés selon les principes du matriarcat. Très vite, les nouveaux émigrés vont être troublés par les façons de faire des femmes Ansâr (femmes de Médine). Présentes dans la vie publique, elles s'affirment nettement dans l'espace privé. Omar ibn al-Khattâb (qui sera plus tard le second successeur de Muhammad ()) affirma qu'avant l'Hégire "nous nous imposions à nos femmes et lorsque nous nous sommes rendus chez les Ansâr où les femmes s'imposent dans leur clan, nos femmes commencèrent à prendre les habitudes des femmes ansârites..." (al-Bukhârî, Muslim) et lui de regretter que sa femme osât lui répondre lorsqu'il la sermonnait et elle de lui rétorquer qu'il avait à supporter ce que le Prophète lui-même vivait.

Ainsi, la vie à Médine allait être une seconde étape décisive dans l'affirmation du statut des femmes dans la société islamique. De plus en plus, la Révélation coranique mentionnait tant les femmes que les hommes pour ce qui avait trait aux ordonnances et aux recommandations :
"...Je ne laisse pas perdre l'action de celui qui, parmi vous, homme ou femme, agit bien. Vous dépendez les uns des autres..." Coran 3/195

La société s'organisait et les femmes étaient partie prenante dans la vie communautaire. La révélation de la sourate Les Femmes va déterminer quelques-uns des droits intangibles de la femme. De façon claire, et après que lui fut reconnu un statut identique à l'homme sur le plan religieux, elle trouve là la formulation claire de sa personnalité juridique sur le plan familial et social. On perçoit dès lors que le Coran a mené l'homme à comprendre tout à la fois l'égalité fondamentale et la complémentarité nécessaire de l'homme et de la femme.

Le quotidien véritable

On le voit, faire référence à un verset sans l'insérer dans le déroulement historique de la Révélation ampute le texte de sa dimension éducative. On prend comme absolu ce qui, en soi, est une étape menant à une intelligence plus large de la mission prophétique.

Il reste qu'il ne faut pas s'aveugler. Dans beaucoup de pays musulmans aujourd'hui, la femme vit dans des conditions bien difficiles. Mais la responsabilité en incombe aux musulmans : l'avenir, leur avenir, sera fonction de leur capacité à réanimer la source vive de la Révélation dans leur cœur, dans leur famille et dans leur société. Car, somme toute, homme ou femme, le meilleur d'entre les êtres humains est le plus pieux... et la plus pieuse.

L'espace familial

La famille est le noyau de base à partir duquel se construit la société islamique. Tous les textes coraniques et toutes les traditions du Prophète Muhammad () nous en convainquent. Dans ce domaine, comme dans celui de la reconnaissance du statut de la femme dont nous avons parlé, il a fallu de nombreuses années pour réformer les coutumes de l'époque. A la Mecque surtout, mais à Médine également, il restait un nombre considérable de femmes maltraitées. Après être intervenu contre le meurtre des filles, le Coran détermine le mode de conduite des hommes s'il devait se trouver que leur femme les néglige ou les trahisse :
"...Quant à celles dont vous redoutez (savez) la négligence (la trahison, la rébellion), exhortez-les, éloignez-les alors dans le lit et frappez-les enfin..." Coran 4/34

Beaucoup ont vu dans ce verset la preuve que l'homme avait tous les droits, dont celui de frapper son épouse. Or, à y regarder de plus près - et en tenant compte de nos remarques préalables - on s'aperçoit qu'il n'en est rien. Tous les commentateurs, et cela dès la première heure, ont relevé le fait qu'il y avait dans ce verset un ordre précis qui, par sa nature même, avait une fonction pédagogique pour des hommes enclins à en venir immédiatement aux mains (ce verset fut révélé après qu'une femme se soit plainte auprès du Prophète () d'avoir été giflée par son mari - Tabari -). En effet, il s'agit, d'abord, d'exhorter (oua'aza) son épouse (et non pas de l'"admonester" selon la traduction de Masson ou de Chouraqui) en lui rappelant les versets du Coran, disent les exégètes (Ibn Kathîr, Qortobi). Ce n'est que si elle persiste dans son attitude de refus, qu'il convient de "l'éloigner dans le lit" ce que l'on a interprété comme le fait de manifester clairement la volonté d'éviter tout rapport affectif. Si rien de tout cela n'y fait, alors, et alors seulement, il serait permis de "frapper". Tous les commentateurs du Coran, du plus ancien (Tabari) au plus récent ont précisé qu'il s'agissait de passer par les étapes prescrites. Si rien n'y fait, il s'agit alors, comme le dit Ibn 'Abbas dans une interprétation qui date de l'époque du Prophète (), d'un coup symboliquement manifesté à l'aide de la branchette du siwâk.

Le propos devient dès lors plus clair. A l'adresse des Arabes, il est précisé que toutes les voies doivent être utilisées avant d'en arriver à exprimer sa mauvaise humeur. Il est la dernière instance et en cela, dans sa non-violence, il est la seule violence permise. Le message adressé aux hommes est on ne peut plus clair : la voie du dialogue et de la concertation avec son épouse est celle qui correspond à l'esprit qui se dégage de la Révélation. Par ailleurs, l'enseignement ne s'arrêtait pas à ce verset et à son interprétation : l'exemple du Prophète, plus que tout, était à même d'exprimer le comportement idéal.

Le coran vivant

Les premiers musulmans avaient vécu plus de deux décennies en contact avec la Révélation continuée. Elle les avait menés du mode de vie le plus fruste à l'exigence de la méditation, de la délicatesse et de l'humilité que vivifiait en eux le Coran :
"Ne détourne pas ton visage des hommes, ne marche pas sur la terre avec arrogance. Dieu n'aime pas l'insolent plein de gloriole. Sois modeste dans ta démarche ; modère ta voix..." Coran 31/18-19

Ils s'approchaient enfin de l'essence du message coranique, dans sa dimension et sa profondeur. Ils s'approchaient enfin du modèle :
"Il y a certes dans le Prophète de Dieu un bel exemple pour celui qui espère en Dieu et (dans la rétribution) du Jour dernier..." Coran 33/21

Et quand on a demandé à son épouse Aïsha quel était le caractère de Muhammad () elle répondit : "Son caractère était le Coran." Il en était la personnification, le premier et le meilleur interprète. Or jamais le Prophète () n'a levé la main sur l'une de ses épouses. Tous les témoignages le montrent

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23 décembre 2006 6 23 /12 /décembre /2006 09:25
Ma mére ,ma bataille.
Par
FADILA


La première école de la vie est pour l'enfant tunisien , où qu'il soit et je dirais même encore plus à l'étranger ,est la famille , sa famille , son premier éducateur et maître pour les choses simples de la vie qui feront son état psychologique , psychique et social,est la mère sans aucun doute, elle possède pour ce faire et cela se fait d’une façon naturelle d’ailleurs la proximité , l’instinct les sentiments , les odeurs , l’attention , l’allaitement , le son , les gestes etc.......en fait d’une façon même scientifique pour expliquer l’état d’esprit de l’adolescent ou de l’adolescente , la psychologie comme la psychiatrie va essayer d’avoir un aperçu complet sur la mère et ses rapports maternels vitaux à la base qu’elle a eu avec son enfant devenu adolescent et ce rapport plus que l’environnement extérieur détermine la réussite ou l’échec de cet enfant , bien entendu et selon les pesanteurs sociales , la notion de réussite ou d’échec sont toutes à fait relatives.. Les dispositions naturelles du caractère et de la psychologie de l'enfant prennent racine dès la première enfance aussi, sous l'influence du milieu qui l'environne, et l'accompagnent tout au long de sa vie , mais le rôle de la mère est primordial ,il est la relation charnelle et totale qui unit le psychique de l'enfant au "chocs" psychologique de sa curiosité , ses découvertes , sa recherche et la formation de son moi , il est aussi le refuge et le jardin secret de son moi intérieur et de ses extrapolations , c'est dire l'importance vitale de la mère pour le devenir d'une famille.

Aujourd'hui , il faut reconnaître la situation peu enviable de la femme tunisienne, alors que nous lui devons de nous avoir élevés et d'avoir été pour nous la pièce maîtresse de notre éducation de base , sa place dans la société tunisienne est limitée non seulement par les conditions très dures de l’existence , l’atavisme machique , le démantèlement du socle social , mais aussi et surtout par le manque absolu de perspective pour toute la nation tunisienne . la femme tunisienne dans cet état subi une sorte de double peine par rapport à l’homme, parce qu'elle ne porte pas seulement un enfant, mais toute une nation soumise à des arbitraires qui contredisent toutes les formes de raison et dénaturent son rôle et son abnégation.

Pour qu’un mouvement social , culturel et politique s’instaure durablement en Tunisie il faut mobiliser dans le combat contre la dictature entre autres choses autour des réalités de la femme tunisienne car elles résument à elles seules celles évidentes de toute la Tunisie, il faut comprendre et rendre justice à la situation de la femme dans notre pays pour apprécier à leur juste valeur les efforts énormes qu'elle déploie pour inculquer dans l'esprit de nos enfants le goût de vivre et leur prêcher le courage, et mieux se rendre compte sur quel concept éducationnel elle se fonde pour forger leur jeune cerveau et les préparer dans leur ascension vers les hauts sommets de la culture et de la maturité.

La femme tunisienne n’est pas un objet qui fait partie du mobilier domestique, il ne faut jamais oublier les traces qu'elle laisse dans l'esprit de tout un chacun de nos jeunes tunisiens appelés à libérer le pays du joug qui le détruit et l'influence incontestable qu'elle exercent sur l'ensemble de la société tunisienne grâce à son rôle éducateur au premier stade de la vie.

Comment s'étonner dès lors que nous en soyons arrivés à ce niveau de déchéance et de régression de notre destinée , si dans le bloc démocratique , chez les démocrates et les hommes de progrès qui se révoltent contre la barbarie du système ben Ali , ils existent des archaïsmes aussi révoltants?Il s’agit aujourd’hui plus que jamais si nous voulons vraiment réussir à tourner définitivement un jour la page de ces plus que cinquante ans de conduite , de nous démarquer radicalement de cette culture machiste qui est la chose la mieux partagée dans l’ensemble de la société tunisienne , donner à la femme tunisienne la place qu’elle mérite et par la preuve donner aux tunisiens et aux tunisiennes un aperçu de l’ère nouvelle espérée après la défaite de la dictature de ben Ali. Nous avions les moeurs les mieux policées lorsque la femme était admise à assumer ses responsabilités vis-à-vis de son foyer et qu'elle enseignait à ses enfants le respect des valeurs et leur inculquait l'esprit d'une conduite imprégnée d'actions vertueuses et méritoires.Mais nous ne devons jamais oublier les grands sacrifices que la mère éducatrice fait pour l'instruction de ses enfants , nous ne devons jamais oublier les sacrifices consenties par la femme tunisienne d’aujourd’hui pour son propre éducation et pour la valeur de ses réussites sur tous les plans , la simple justice veut qu’elle soit partie prenante de tout l’avenir de la Tunisie à égalité avec son compagnon , et c’est seulement à la qualité de l’engagement et des compétences de donner une transparence totale aux forces vives de la nation tunisienne , pas à autre chose.

Il n’y’a aucun texte religieux qui interdit à la femme de s'éduquer et de se cultiver,aucun verset du saint Coran qui prescrit à l'homme, serait-ce de manière implicite, de s'opposer à l'éducation de la femme et à son instruction, de sa réussite sociale et économique et d’assumer ses responsabilité à tous les niveaux et à tous les degrés, tout ce qui maintient la femme tunisienne et la notre société en général dans cet état d’apathie , de soumission et d’esclavagisme est le bilan de notre état de régression et d'immobilisme qui se traduit par une méconnaissance éhontée de l'apport de la femme sur le plan de l'éducation qu'elle dispense enfants tunisiens pour les préparer à l'âge adulte et à la lutte perpétuelle pour sauvegarder leur honneur et leur liberté.
Nous avons tout intérêt à revenir au Livre sacré et à la tradition du prophète pour appliquer à la femme les recommandations qui s'y trouvent. Ce faisant, nous rendrons le plus grand des services à notre patrie ainsi qu'à notre peuple.
La société arabe est hémiplégique ce qui l’empêche d’évoluer à cause de la limitation du rôle de la femme et parce que la société patriarcale, ou société masculine, hésite toujours à accorder à la femme des droits égaux à ceux de l’homme dans les domaines politiques, économiques, sociaux et culturels , ceci est une amère évidence pour beaucoup d’entre nous , mais ce n’est pas une raison pour renoncer au juste combat des droits civiques , ni à accepter les anathèmes de certaines arabes et tunisiennes aliénés par la haine de soi , la cécité des suffisances et de l’ignorance au penser correct d’une civilisation judéo-chrétienne qui les méprise , et qui est elle-même oublie de balayer devant chez la porte de son immense porcherie avant de donner des leçons aux autres, la condition de la femme occidentale n’est pas meilleure loin s’en faut de là de la nôtre , la libération de l’Homme arabe , de la femme arabe est à accomplir dans notre singularité, tout autre atermoiement tient du désordre intérieur et de la schizophrénie . Cette situation hémiplégique conduit à un Homme arabe, un système et une société arabes handicapés qui se tiennent sur un seul pied, qui voient d’un seul oeil, qui entendent d’une seule oreille, qui ne profitent que de la moitié de leur force de travail et qui amputent de moitié leur production, en maintenant un statut quo réactionnaire et rétrograde qui vont fondamentalement à l’encontre des tendances doctrinaires, nationalistes, humaines et religieuses, tant islamiques que laïques.
Les femmes sont le catalyseur du développement économique, social , culturel et politique de la Tunisie et cela ne date pas d’aujourd’hui ,même et surtout dans les périodes les plus reculées de notre histoire et de notre civilisation et contrairement aux idées reçues et qui ont la peau dure les tunisiens en général sont conscient de cela , l’acceptent d’une façon toute à fait normale et naturelle et n’abdique devant aucun conditionnement.Exit Bourguiba et son fils prodige ben Ali libérateurs de la femme tunisienne , exit le féminisme universel réducteur et leurs pauvres représentantes comme ces femmes pas démocrates pour un sou qui jouent les suppléantes de la dictature.
elle tient un le rôle clé dans le développement, et c’est pour cela qu’à mon humble avis que le bloc démocratique tunisien qui d’ailleurs une position très noble et honorable sur la question et tous les démocrates doivent s’engager à promouvoir réellement , pas d’une façon abjecte et artificielle ,la participation active des femmes tunisienne dans la vie économique et sociale ,dans la création d'emplois, et tout simplement la parité par les compétences , et c’est certainement cette dernière revendication qui fait peur à certains hommes de tout bord..

Sur un plan général et universel, les résultats sont loin d'être à la hauteur de l'objectif visé , de la simple justice et de bonne sens. L'Indicateur du développement humain établi par les Nations unies en matière de genre classe les pays arabes appartenant à l'Association euro méditerranéenne entre le 64e et le 100e rang. La main-d'œuvre arabe comprend la proportion de femmes la plus faible au monde , c’est vraiment ahurissant , même les peuples sans civilisation ni histoire , les peuples démunis de tout font mieux que nous , et pour les imbéciles l’Islam n’est pour rien dans cette catastrophe , ce sont les régimes dictatoriaux et dit « laïques » qui dominent nos espaces de vie , ce sont M6 , BOUTAFLIKA , BEN ALI , MOUBAREK ect….

Et c'est aux niveaux les plus élevés que les chiffres sont éloquents: le pourcentage de femmes occupant un poste administratif varie de 3 % en Syrie à 9 % en Tunisie, pour atteindre 16 % en Égypte.

Au sein des parlements, cela tient de la franche rigolade , ajouté à son illégitimité , celle de ses maffieux locataires qui eux même sont des potiches et des pré pendes , pour la Tunisie il faudrait demander son avis à cet imposteur et intrus ex député de ben Ali CHAMMERI qui maintenant joue au démocrate et a piraté , parasité , lui et ses amis autres thuriféraires un mouvement aussi noble que celui de la grève du 18 octobre.
Le niveau d'éducation, relativement élevé dans le monde arabe, attire également l'attention: 63 % des titulaires d'une licence universitaire sont des femmes, alors même que la présence des femmes sur le marché du travail atteint à peine 32 %, ce sont à peu prés les mêmes proportions en Tunisie. L'éducation demeure un facteur essentiel de la libération de la femme, mais il faut que cette éducation se traduise par des offres d'emploi qui rendent possible leur indépendance financière.
Pour que la société arabe puisse vraiment se reconstruire elle doit se libérer totalement des dictatures au propre et au figuré , dans l’esprit et la lettre,et l'un des piliers essentiels de ce processus consiste dans l'émancipation totale des femmes arabes.
La situation sociale et économique des femmes tunisienne doit absolument avoir une évolution favorable dans le projet commun au bloc démocratique tunisien car la mentalité des femmes tunisiennes depuis bien longtemps et malgré le prix payé à la dictature a évolué elle aussi favorablement. Les femmes tunisiennes depuis très longtemps ont pris conscience d'elles-mêmes en tant que personnes et également en tant que partenaires de la société musulmane disposant du droit de faire entendre leur voix en matière de politique, d'économie ou de religion.
L'égalité entre les hommes et les femmes, l'égalité des sexes est plus qu'un but en soi. C'est une condition préalable nécessaire pour faire face aux défis de la réduction de la pauvreté, de la promotion du développement durable et de l'édification d'une société libre. Voilà le code génétique de de la civilisation arabo-musulmane galvaudé et bradé par tous les réactions et tous les sectarismes, une société libre, respectueuse de l'environnement et fondée sur l'égalité des chances entre tous les êtres humains.
les droits politiques de la femme tunisiennes spoliés par la dictature de ben Ali , bien plus que ceux des hommes encore sont intrinsèquement liés à ses droits socio-économiques au sein de sa famille et de la société. D'où la nécessité d'assurer un climat favorable à la démocratie , à la parité par la compétence et au développement global dans la société. En fait les femmes tunisiennes par leur condition de vie et leur engagement mettent en permanence en exergue l'importance de l'esprit de citoyenneté pour garantir la participation effective du peuple tunisien civilisé à la vie politique, loin de toute discrimination . Il faut comprendre une bonne fois pour toute les questions de la femme tunisienne ffont partie intégrante des questions de l'avenir, la femme étant un partenaire à part entière et un des piliers du développement et de la démocratie

 
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2 décembre 2006 6 02 /12 /décembre /2006 08:56
LES LARMES DES CULTUROPHOBES
Par
BIJU

Making Of de Nouri Bouzid remporte le Tanit d’Or , c’est encore une histoire décalé , une usurpation flagrante de toute réalité  propre à valoriser l’art tunisien  et à prouver   son essence sociale et démocratique, cette célébration négationniste  ,est indifférente  à tout ce qui spolie  vraiment la nation tunisienne  de son âme et de son histoire ,participe à la destruction morale et intellectuelle du peuple tunisien , un film creux qui  révèle seulement par  sa puérilité , sa cécité calculée , son discours propagandiste et mensonger et sa soumission  à un ordre  artophobe , criminel et liberticide, l’étendue du désastre de la pensée tunisienne libre , responsable et surtout courageuse

l’écrivain et critique libanais Elias Khoury a, dans une ambiance sous contrôle comme d’habitude en Tunisie  où « l’art »  est chapeauté par le ministère de l’intérieur, avant de proclamer le palmarès, fait trois recommandations : une meilleure sélection des films en compétition car ,il faut le dire,  ne sont produit et projeté  dans notre pays que les films  qui font dans le politiquement correct et qui se soumettent aux directives des censeurs , comme en toute chose, les tunisiens sont tenus à l’écart de toute forme de pensée  et de réflexions , les films comme celui de BOUZID sont là pour occuper le vide  par encore plus de vide  et l’atermoiement, et ne sont autorisés qu’à véhiculer  le mensonge érigés  en système de pouvoir à tous les niveaux de la société tunisienne .KHOURY a insisté le pauvre sur la nécessité pour les œuvres cinématographiques d’aller à la rencontre du public sans l’intervention de la censure , il doit pourtant comprendre tout seul que la censure tunisienne  ne se fatigue plus à être visible , les pseudos réalisateurs de petites œuvres insipides et grotesques comme BOUZIRI se chargent très bien d’habiller cette censure  d’une toge respectabilité dans leur petites  cuisine des opportunismes et des arrangements. «L’artiste, estime KHOURY, est la conscience de sa société et devrait de ce fait créer librement, l’art étant un autre nom de la liberté, voire son nom le plus noble». C’est parfait comme réflexion ,qui  des démocrates  n’adhère pas à ce discours ?Et pourtant  le prix est allé à un « artiste » tunisien qui n’a aucune conscience de sa condition , ni de celle des tunisiens , ni des libertés  , ni celle de l’art  et encore moins de la simple dignité et de la  fierté d’avoir l’occasion de représenter   la Tunisie , lui il choisit  d’être  un vulgaire vecteur de la propagande de la dictature de ben Ali.Voilà tout est dit et défini pour dénoncer  la lâcheté des artistes arabes  en général et tunisiens en particulier ,  pratiquement aucun artiste tunisien n’assume  la noblesse de cette fonction , presque tous  sont dans l’artistiquement correct  et pratiquent dans une imposture sans nom , ce ne sont pas des artistes mais des fonctionnaires d’état à la soviétique.Ils produisent d’une façon industrielles des spots  de propagande qui reflètent intimement  l’idéologie  extrémiste et sectaire d’une maffia  qui domine  tous les espaces de vie de la société tunisienne , des œuvres surréalistes  soutenues par  des discours éhontés et mensongers qui servent de réquisitoire à une pensée unique qui terrorise et conditionne par la terreur tout un pays de dix millions d’âme , un discours mortifère qui est la seule philosophie  identifiée d’ un régime assassin de la vie et de l’art.Les jurés de Carthage n’ont pas fait honneur à l’art en l’abaissant de la sorte et qui dans un élan mesquin  empruntent  le pas à une dictature comme la dictature tunisienne , sous prétexte que  la petite entreprise de BOUZID est dans l’air du temps  et qu’elle est en totale osmose avec le discours officiel , sans cela Bouzid crèvera de faim , mais  s’il était honnête et courageux il aurait choisi justement pour l’honneur de l’art de crever de faim que de vivre à genoux et de servir de mercenaire à un régime  grand pourvoyeur de pré pendes ,servir la soupe à des flingueurs de toute sorte d’art est depuis toujours l’unique façon d’être de ces « artistes » tunisiens sans honneurs. Le cinéma tunisien ne marche pas, encore moins que les autres cinémas arabes par ce qu’il ne reflète pas la société tunisienne, par ce qu’il a renoncé à la vérité  c'est-à-dire à l’art au profit du profit, ce qui revient à dire du courage pour  les bassesses  de la lâcheté et l’ignominie des consciences.

Et il veulent faire croire à un peuple  cloué dans le mutisme et le renoncement par la violence policière , la torture et le crime sur toutes ses formes qu’en octroyant le Tanit d’or à Making Of de Nouri Bouzid, le jury a affiché la volonté de récompenser en quelque sorte une œuvre qui traite d’un sujet, voire d’un problème évoqué frontalement et dont souffre tout le monde arabo-islamique : l’extrémisme, l’obscurantisme religieux, la manipulation des esprits, l’assassinat de la réflexion, des arts et de la spiritualité, à des fins purement politiques. Que c’est en hommage à la liberté de création et de pensée et contre la peur et le terrorisme intellectuel qui règne sur le pays ? Qui le menace ce doux pays  , notre Tunisie ?La seule menace sur la Tunisie c’est bel et bien la dictature , le courage serait de s’attaquer à ses rouages et non pas de lui servir la soupe, oui tout cela est bien beau de se pavaner dans ces fausses messes  de glorification de septième art à l’instar des démocraties , mais l’essentiel  dans  ces journées cinématographiques occidentales , c’est le florilège des singularités , des libertés de création , de la liberté d’expression ect…qui forcément font le talent ,tendis  qu’à Carthage ce n’est que l’étalage  de la lâcheté , de l’imposture  et de la misère humaine.Ces manipulations  sont le quotidien  de la nation tunisienne, et en attendant  ceux qui assassinent tuent , violent ect… dans notre pays , qui apparemment ne semble pas être celui de BOUZID et ses semblables,  ce sont bien les tenants de la dictature , le courage pour BOUZID aurait été de cracher dans le court-bouillon benaliste  et chercher à aller au fond des choses , de dévoiler la cause des malheurs de la Tunisie , pas  de rouler dans la farine  toute une partie de la population tunisienne  stigmatisée et massacrée par la dictature , en quoi les islamistes et les prisonniers politiques tunisiens répondent –ils au stéréotypes  vomis par  ce petit bras de Bouzid ? son film est tout juste la preuve par la démonstration  de la pauvreté de l’art tunisien qui phantasme ses modèles , alors que la matière noble qui doit faire sa splendeur et son honneur  survit tout autour de lui , des gens comme Bouzid  ,des fonctionnaires de l’art officiel font dans le conformisme le plus abject et le plus criminel , ils préfèrent détourner les yeux  sur cette réalité là  car elle est révélatrice de leur propre vérité , celle des médiocres et des lâches.

En recevant son deuxième Tanit d’or 20 ans après L’homme de cendres, dans une ambiance organisée selon les grandes messes  habituels d’un ministère de la culture  chapeauté par les oligarches du parti unique, le RCD, Nouri Bouzid sans aucune pudeur a dédié ce prix au public , quel public ? celui qui croupit dans la misère de l’endettement et de la prostitution , celui qui meure dans les mouroirs de ben Ali , celui qui est payé pour applaudir et même voir  gratuitement ce genre de navet d’une production tunisienne  déshonorante: «C’est une victoire contre la peur» a éructé BOUZIDI le marchand de soporifiques.voilà  l’exemple type de la langue de bois  et de la suffisance , pauvre artiste de pacotille , pauvre voix de son maître , les mots et plus les œuvres ont un sens , la sienne est  une petite  contribution  au système d’abrutissement   prôné par la dictature  et qui a un sens aussi comme l’art authentique ,mais ce n’est pas  une victoire contre la peur , c’est une déroute en plus devant la dictature et la barbarie.

 

 

L’art tunisien en général , le théâtre  et le cinéma en particulier ,dans son environnement social et culturel , dans l’aphasie où le dictature tient le pays  doit être contestataire , de combat , responsable, engagé , ludique , ou n’est pas , aujourd’hui il n’est qu’un instrument manipulé par le pouvoir , un outil de conditionnement et d’abrutissement des masses , c’est trop facile et même des fois criminel de se projeter dans le phantasme ,c’est la raison d’être de ces pseudos artistes sans âme ni conscience , ces pseudos artistes alimentaires ,  les chimères,l’esquisse flagornante et zélé   d’un système , l’éloge des icônes et des princes , les sublimations des lieux communs d’une propagande grossières, c’est la sécurité physique et matérielle, mais  c’est trahir l’art.Plus clairement et prenant l’exemple des cinéastes et hommes de théâtre turcs , palestiniens , égyptiens ,en prenant l’exemple aussi de la pointure Y.CHAHINE, tous ces Hommes  , ces Humains , ces Artistes libres critiquent la violence  politique , le fanatisme , l’extrémisme ect ..mais il n’oublient jamais de nommer un chat un chat  ,d’essayer d’analyser le pourquoi et le comment de  ces imperfections qui dégénèrent leurs sociétés ou le monde , pourquoi la violence terroriste , pour quoi la misère , pour quoi les manque de libertés , l’injustice ect…et ils désignent les coupables , les généraux , les despotes ect…Ils ne s’acharnent pas sur les victimes comme BOUZID sait si bien le faire , le faire  c’est accepter  les « vérités » de la dictature et justifier  plus que son existence, sa prétendue légitimité

 

La pièce théâtrale "KHAMSOUN" ("CORPS OTAGES") de Jalila BACCAR et Fadhel JAÏBI produit par FAMILIA Productions - Tunis, censurée en Tunisie. Merci de faire circuler et/ou signer le texte ci-joint. Cliquez sur http://www.familiaprod.com/The theatre play "KHAMSOUN" / "CORPS OTAGES" from Jalila BACCAR and Fadhel JAÏBI (Familia Productions - Tunis) censured in Tunisia. Thanks to send and/or sign the following text. Just click http://www.familiaprod.com

J’ai vu cette pièce à Paris , c’est bien dans l’ordre de la démagogie habituelle et ses géniteurs sont dans le même état d’esprit que BOUZID , mais BACCAR et JAÏBI sont encore allés plus loin dans la prétention du faux et l’usage du faux, pour eux ce n’est pas la dictature qui est un problème grave pour la Tunisie et qui bloque toute évolution sociale , mais bel et bien l’islam  , il ne donnent aucun solution à ce « drame »  inexistant  ,mais papotent démagogique ment  sur  une situation vécu par procuration , comme si les musulmans tunisiens étaient des talibans ,et comme si ces derniers ,par ce qu’ils revendiquent leur islam et leur citoyenneté  se sont mis en dehors de la société tunisienne qui aspire à la démocratie et à la liberté, et que leur intime conviction est la preuve de toute incompatibilité avec l’exercice de la démocratie ,ce genre de discours creux  et sans queue ni tête ma foi est un peu l’état d’esprit des tenants bellicistes  du choc des civilisations , des néocons et des sionistes , c’est totalement , parce que cela l’absout de tous ses crimes à moindre frais,  le point de vue de ben Ali pour faire passer la pilule de son pouvoir criminel , le gauchisme c’est vraiment une maladie infantile , et le gauchisme tunisien , pire encore , c’est de la pire débilité et l’éloge  de l’ordure et des bas instincts .Ce genre de discours aliénés  est en osmose totale avec ce qui arrive aux femmes tunisiennes voilés et l’éradication des islamistes tunisiens  en marche depuis plus de vingt ans.Voilà encore un exemple  de mensonges que ce couple débite « Faut-il rappeler que les auteurs de cette pièce, Jalila Baccar et Fadhel Jaïbi, ont été au coeur du renouvellement théâtral en Tunisie et dans le monde arabe? »Et quoi encore ? Ceux qui signent cette pétition cautionnent ce genre d’aberration et de mensonge  éhontés, ce couple  n’a rien à voir avec le théâtre de combat ,leur théâtre est sans aucune  authenticité , sans adresse , c’est un théâtre frileux et souvent creux ,alors prétendre qu’il a joué un quelconque rôle dans l’essor et le renouveau du théâtre arabe , c’est vraiment prendre  les gens  pour des imbéciles ; le théâtre arabe honorable , celui des palestiniens , des égyptiens ect…porte la société arabe , définit ses complexités et pousse le citoyen arabe à l’autocritique et au progrès , pas à la consommation du superflu et du sensationnel qui font les peuples  aliénés et honteux d’eux même, des peuples qui au lieu de chercher à se corriger  se résignent au prêt à penser , comme au prêt-à-porter de n’importe quel souk tunisien où fleurit  et prospérer la CONTREFACON, le théâtre arabe authentique  et qui bouleverse vraiment  les esprits  ,par ses tenants et ses aboutissants ,n’a rien à voir avec ce genre de bricolage  pompés  dans ses textures  dans les pensées uniques  débilitantes des marigots idéologiques liberticides.Pour moi comme pour plusieurs tunisiens  j’espère ,  signer cette pétition  revient  à cautionner  la médiocrité , le mensonge  et même signer un chèque en blanc à des individus qui participent  à la chasse aux sorcières qui sévit depuis  vingt ans en Tunisie, la dictature par  la répression physique , eux  par  la diffamation des écritures et l'acide des plumes , la haine du mensonge et de la diabolisation .Alors c’est simple je ne la signe pas , je refuse  la résignation et plus que tout  le matraquage.

 

L’artiste tunisien au jour d’aujourd’hui est à la Tunisie réelle et profonde un boulet et pour la dictature un outil  de propagande  très performant et docile , il est l’expression totale d’un  comportement conformiste dans lequel il adhère honteusement  aux « valeurs » et à l’ordre établi par la dictature qui le méprise, sans se soucier aucunement de les interroger dans une telle posture,une posture infamante et honteuse qui  est somme toute commode et confortable,l’artiste tunisien dans le cirque ben Ali , il faut le reconnaître, accepte que l’échec de son art est inscrit  bien avant sa conception.Et dans cet état de médiocrité totale , Bouzid, BACCAR , JAÏBI et leurs semblables ont un comportement distant d’avec la matière  , la société tunisienne ,son quotidien , sa condition , son vécu , ses rêves , ses espoirs , sa vie , ce drame visible et même palpable qui est aussi  le reflet de leur seule vérité,et eux  ces sicaires  d’un ordre  vampire  bricolent  dans le faux slogan dans lequel il veulent donner l’impression  d’être comme mal à l’aise ,mais ils y sont comme des poissons dans l’eau,ils semblent vouloir inciter les rares compatissants à les lire entre les lignes , le problème c’est que même entre les lignes il n’y’a rien , que dalle, ces artistes en toc n’ont pas encore compris que  quand on se soumet au diable , on ne passe pas à travers les mailles de son filet et de ses fourches caudines , oui les artistes  tunisiens sortis du moule de la dictature font honte à l’art , ils sont mal  aussi bien dans leur propre peau que dans la peau des valeurs civilisés et humanistes de notre temps, mais une telle imposture expose celui qui s’y risque à une gymnastique diabolique , de vivre dangereusement, sans la sécurité du groupe, ici le groupe c’est le public et les artistes libres et universels qui ne sont qu’au service de l’art, et ce n’est pas étonnant que les tunisiens  méprisent  ces gens là.

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2 décembre 2006 6 02 /12 /décembre /2006 08:55
Ben Ali 1er
Par
ABDOU

Contre Discours du dictateur Ben Ali à l'occasion du 19ème anniversaire du coup d’état

 

 

 La Tunisie de ben Ali et sa maffia progresse avec assurance, détermination et ambition vers un avenir

sombre


Le dictateur Zine El Abidine Ben Ali a prononcé, mardi 7 novembre 2006, à l’occasion de la célébration du 19ème anniversaire du putsch médical contre la nation tunisienne, un discours dans lequel il a soutenu que notre pays progresse avec assurance, détermination et ambition vers une catastrophe annoncée, et que notre peuple avance avec soumission et abnégation vers une déchéance et une décadence certaines  qui ont recueilli l'adhésion unanime de différents  gangs , maffias et clans qui pillent le pays. En voici des extraits.

Une distinction internationalement reconnue
« Notre pays occupant une place usurpée au premier rang des pays émergents,manque totale de transparence , violation des droits humains comme l'attestent les divers indicateurs et rapports de l'ensemble des instances internationales et des experts mondiaux, et tout particulièrement le récent rapport de la commission des droits humains de l’O.N.U, relatif à la civilité , au progrès , au droits , à la liberté et à la démocratie participative et représentative  des divers pays du monde civilisé. Cela renforce la  détermination des démocrates et des tunisiens libres à ne pas se compromettre, à ne rien céder à cette dictature barbare, à gagner les enjeux de l'avenir et en relever les défis ».
La Tunisie attachée à son identité
« A travers les fausses  réformes,la propagande , l’instrumentalisation , le mensonge ,  les politiques arbitraires et les programmes de pillage du pays, la dictature s’est depuis toujours  employée à éliminer tous les profils  de sa stigmatisation, la parole libre , la pensée libre , l’opinion libre , la citoyenneté , elle a  semé d’une façon scientifique tous les motifs de discorde pour diviser et exploiter les tunisiens, elle est la seule source de toute forme d’insécurité, d'exclusion et de marginalisation, pour protéger ses intérêts clanique par une stratégie policière , milicienne qui ne tient que de l'extrémisme et de  la terreur, afin que la Tunisie reste, comme elle l'a toujours été depuis cinquante ans, une société écrasée sous la botte de l’intolérance et de la haine de soi, une société de culture soumise et galvaudée, profondément déracinée de son identité arabo-musulmane, avec des valeurs rétrogrades et archaïques, celles de la dégénérescence, du fascisme et de l’aliénation ».
Les libertés garanties
« Les libertés n’existent pas en Tunisie, les lois ne sont pas garanties en Tunisie, la Constitution n’existe pas et les institutions du pays ne servent  à rien, de faire valoir aux caprices du prince. Elles se situent à un niveau qui est semblable, dans le texte comme dans la pratique, à celui qui est appliqué dans bon nombre de dictatures  ignobles et sanguinaire comme la chine, la Corée du nord et certaines tribus africaines, qu'il s'agisse des libertés individuelles ou des libertés publiques, tout comme en ce qui concerne la protection des droits de l'homme, et leur consécration dans toutes leurs dimensions n’ont jamais eu aucune réalité en Tunisie ».
Suprématie de la loi
« La loi du plus fort, c'est-à-dire l’ordre policier de ben Ali  et ses clans de bandits est l'unique arbitre en toute chose. Ils sont attachés à préserver l'identité et la condition d’esclave soumis de notre peuple, son unité et sa cohésion dans les mots d’ordre d’un parti unique qui n’a aucune limite  dans l’arbitraire et l’assassinat au propre comme au figuré  du génie tunisien, à protéger le caractère puéril et instrumentalisé  des croyances et des rites, à instrumentaliser les principes de notre religion sublime et ses nobles valeurs pour justifier  la violence policière, l'extrémisme milicien et tout ce qui prône et propage la haine et la discorde entre les tunisiens ».
Droits de l’homme
« Ils se sont attachés à renforcer davantage les mécanismes de destructions des droits de l'homme dont ils ont fait le pilier de leur projet politique et une réalité concrète qui évolue à chaque étape, dans le texte comme dans la pratique ».
L’option pour le pluralisme est révocable, du domaine de l’interdit définitif
 l'option pluraliste est une menace de mort pour la dictature et que les partis politiques - qu'ils soient au pouvoir(les alimentaires , potiches et autres alibis thuriféraires) ou dans l'opposition – doivent être pour ben Ali les parties prenantes de l'équation démocratique selon son pouvoir absolu et sa présidence à vie , et de l'émulation sincère de sa politique et ses diktats, et se doivent nécessairement d'être d'un niveau d'efficience qui leur permette d'accomplir leurs rôles de la meilleure manière en faisant de la figuration et l’apologie de la dictature ».
Réfléchir sur l’avenir de la Tunisie
« Ben Ali encore une fois invite, aujourd'hui, les partis politiques autorisés  à un militantisme et une fidélité sans failles au RCD, les organisations nationales qui collaborent à sa vision de la Tunisie , genre les  supposées FEMMES  DEMOCRATES,  et les sensibilités intellectuelles qui peuplent les médias tunisiens aux ordres et qui font dans le copie conforme  sans aucune autre forme de procès, après près de vingt ans de soumission et de dégradation humaines , culturelles et économiques, de dénis et d’échecs, et dans le cadre des principes de la loi  ,selon ben Ali ,et des valeurs de sa monarchie maffieuse, à approfondir la réflexion sur notre horrible présent et les orientations pour l'avenir catastrophique de notre pays et à lui présenter leurs points de vue et leurs suggestions mis en pages  par les habituels nègres de Carthage et distribués  avec générosité à tous les alimentaires zélotes  du régime, afin qu’ils puissent s’en inspirer  durant son mandat à vie,  qui sera inauguré en 2009  ».
Une classe moyenne à préserver
« L'une des caractéristiques marquantes de notre pays est l'existence d'une classe moyenne qui constitue la base même de cette société attentiste, immorale, veule  et attentiste face à une dictature sans état d’âme et équilibrée.
le programme social est basé sur l'amélioration de la spéculation qui améliorera l’aumône pour  cette classe moyenne et sa protection contre l’examen de conscience et le courage. C'est pour cela que les familles régnantes oeuvrent  continuellement à consolider leur pouvoir d'achat et leurs  conditions de vie en investissant les fruits de leurs pillages  dans les paradis fiscaux. Cette fuite des capitaux représente, en effet, un facteur de stabilité et un bouclier qui les protège des possibles soubresauts de la plèbe ».
Une presse à l’écoute des citoyens
«la presse et les médias publics et privés doivent être encore plus proches des préoccupations des décideurs de la dictature et à exprimer leurs aspirations et leurs confiance aveugle envers le guide suprême, dans le cadre du respect de l'éthique de la profession de foi du RCD et des règles du dialogue responsable avec les consignes données par le ministère de l’intérieur».
Jeunesse
« Nous continuerons à consolider ces efforts et à les diversifier, à travers l'extension du champ des activités orientées vers les jeunes, dans les secteurs éducatif pour augmenter le plus possible le nombre de chômeurs diplômés et de diplômes  sans aucune  valeur universitaire, assainir le champ culturel qui doit nécessairement  faire dans l’éloge du système et divertir la masse  par l’abrutissement soporifique afin qu’elle se reconnaisse corps et âme en son guide suprême Ben Ali,contrôler strictement l’action  sociale et de loisirs ,des programmes clé en main donné par le ministère de l’intérieur qui chapeaute le théâtre , le cinéma , les médias , les maisons de la dictature et les jardins d’enfants, de même que dans le domaine de la formation et de l'adaptation professionnelle qui recouvre désormais un grand nombre de qualifications et de compétences prometteuses qui lui offrent les plus larges opportunités d'emploi et d'initiative individuelle dans les sociétés étrangères sous douane et délocalisées  ,où les tunisiens sont loués à un patronat  étranger comme des bêtes de somme et payés au lance pierre sans aucune sécurité.».
Emploi
« Gagner l'enjeu de l'emploi reste, cependant, notre priorité absolue, au cours de cette étape, surtout que le nombre des demandeurs d'emploi atteindra un niveau sans précédent, puisqu'il devrait dépasser, selon les prévisions, le chiffre de 880.000 par an au cours des cinq prochaines années, avec, de surcroît, une nette augmentation du nombre des diplômés de l'enseignement supérieur inaptes  au service militaire, grâce au niveau élevé de rendement atteint par notre système éducatif dans les écoles de police et les cellules du RCD que sont les universités, à tous les niveaux la Tunisie est prête  pour défier ce troisième millénaire qui sera  tyrannique ou ne sera pas ».
Femme
« La femme se doit d'être à la hauteur de la responsabilité civilisationnelle qui lui revient, en préservant ses acquis et en s'y attachant, en accomplissant les rôles qui lui sont dévolus au sein de la famille et dans la société, qui sont faire la cuisine, être une pondeuse d’esclaves,  faire des enfants, servir de chair à plaisir  aux hommes  asservis par le système, travailler aussi et être payée à moitié prix  par rapport  à ses collègues mâles. Et en s'opposant aux courants démocratiques et progressistes qui cherchent à anéantir ses dispositions naturelles et à la pervertir, elle doit se défaire de sa culture, de sa tendresse, de ses rêves et se limiter à n’être qu’un objet valorisant,servir de paillasson  au nom de ben Ali, ne pas avoir de revendications, se soumettre  à l’ordre établi et  faire l’éloge en toute circonstance, même les plus intimes de la grandeur et de la virilité incroyable du concepteur  du « miracle tunisien » ».
Cap sur les grands projets
« Nous nous attendons à ce que ces grands projets apportent une contribution efficace à la création d'emplois et au développement des activités économiques à haute valeur ajoutée,et pour ce faire  la Tunisie est  vendue par parcelles  au plus offrants ,au même titre que les tunisiens,  ce qui ne manquera pas de contribuer à la réalisation du bond qualitatif souhaité dans la mondialisation qui domine le monde.Ces investissements contribueront également à l'accélération du rythme d'insertion de notre pays dans l'économie mondiale et à tirer profit des opportunités qui s'offrent dans de nombreux domaines quelques soient le prix et les sacrifices , le peuple , la plèbe  doit consentir  toujours plus d’effort pour survivre à ce monde de brutes derrière le bouclier protecteur du combattant suprême ».
La vertu de la paix sociale
« Nos organisations nationales au premier rang desquelles l'Union Générale Tunisienne du Travail, l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat, et l'Union Tunisienne de l'Agriculture et de la Pêche, ont contribué à la réussite de ces politiques de mises sous contrôle  de la nation tunisienne pour son bien, en témoignant d'une conscience profonde des défis et en privilégiant l'intérêt supérieur du régime. Je saisis, moi ben Ali, cette occasion pour leur adresser mes salutations et leur exprimer ma considération, ma gratitude pour leurs rôles et les efforts qu'elles accomplissent  dans le maintien de l’ordre et la diffusion   de ma pensée».
Améliorer l’environnement des affaires
« Nous nous emploierons à promouvoir davantage le climat des affaires et le système d'encouragement à l'investissement étrangers et locaux  , car c’est dans ces domaines que nous pourrons encore plus dégager des bénéfices qui seront investis à l’étranger, en améliorant le cadre juridique en vue de conformer notre système aux systèmes en vigueur au niveau des paradis fiscaux et dans les pays les plus évolués, en général , comme la Chine , la Corée du nord ,l’Argentine . Nous continuerons, également, à œuvrer au rapprochement entre le système appliqué aux entreprises totalement exportatrices et le système qui régit les entreprises orientées vers le marché intérieur par l’endettement et la répression matérielle, excellentes techniques de contrôle  des dérives individuelles et collectives des tunisiens ».
Agriculture, motifs de satisfaction
« L'on doit se féliciter, en l'occurrence, des résultats enregistrés au niveau de la balance commerciale alimentaire au cours des deux années 2004 et 2005, nous sommes passés  de l’état d’un pays exportateur à celui d’un pays importateur de la plus part de nos produits agricoles, en cela nous croyons  en la mondialisation et la circulation de nos biens et de notre argent qui se sont soldées par un excédent qui est fructifié dans les paradis fiscaux. Nous espérons enregistrer, cette année, un résultat similaire; ce qui constitue une réalisation que l'agriculture tunisienne n'est jamais parvenue à atteindre depuis plus de trente ans ».
Droit à la culture
« Nous avons considéré le droit à la culture des productions tunisiennes autorisées  comme une partie intégrante des droits de l'homme. Nous avons mis en place des lois pilotes pour la protection de la propriété intellectuelle, et entouré de notre sollicitude et nos encouragements les créateurs , comme l’ATI , TV7 , le ministère de l’intérieur , l’Espérance et la GOULETTE et le KRAM de nos sujets les TRABELSI tous les journaux de la place de Tunis et nos consulats et ambassades à travers le monde , sans compter ces centaines d’associations à un membre , quand il y’en a deux c’est juste une malformation physique qui ne prête pas à conséquence et ne nuit nullement à notre efficacité. Nous sommes satisfaits de leur présence dans les instances régionales et internationales, et fiers du bon accueil et de la considération que rencontre leur production, tout particulièrement dans les domaines du théâtre, du cinéma et des arts plastiques, surtout  qu’elles s’offrent souvent gratuitement en pensant aux plus démunis, qui les ingrats, ignorants, ne remplissent même pas les salles, se jettent sur les productions et les médias étrangers   ».
Diplomatie
« Dans le cadre de nos constantes fondamentales, nous tenons à réaffirmer, en cette occasion, notre attachement à déployer davantage d'efforts et à renforcer le rythme de la concertation et de la coordination pour stimuler le processus maghrébin que nous considérons comme un choix stratégique pour nos peuples, nous devons  collaborer dans le domaine des techniques répressives et pénitentiaires. Nous sommes également attachés à sauvegarder l'unité des rangs arabes, dans le cadre de relations fondées sur la fraternité, la coopération et le respect mutuel et éradiquer toutes les tendances qui dans cette espace remet en cause  notre légitimité et notre solidarité  tellement forte  à la ligue des états arabes représentative de nos intérêts de dirigeants.».
Monde arabe et Maghreb
« Nous avons œuvré à promouvoir l'inaction arabe commune et à accélérer le processus de sa désintégration, de sa spoliation  et de son sous-développement, conformément aux résolutions adoptées lors du Sommet de Tunis en 2004. Nous œuvrons également de manière continue à vider et détruire la complémentarité économique au niveau du monde arabe, et tout particulièrement à travers l'Accord sur la grande zone arabe de libre échange ».
Tunisie-UE
« Les relations de notre pays avec l'Union européenne revêtent une importance particulière, l’Europe subventionne  notre régime, ferme les yeux  sur  les prétendues violations des droits de l’homme et nous garantissons  sa/notre sécurité et nos marchés, de toutes les façons  c’est la faiblesse des régimes européens dit démocratique que la chienlit et la plèbe menacent. Nous œuvrons de notre côté en permanence à détruire ses foyers de tensions et  à les promouvoir , à les enrichir dans la façon  d’exercer le pouvoir sans aucune faiblesse, de manière à assurer la mise en place d'un partenariat sécuritaire , policier et pérenne solidaire avec cet espace, basé sur le rapport de force  mutuel seul monnaie convertible et solide en ce monde mondialisé, le dialogue et la concertation sur de fumeuses  aberrations  fumeuses comme la démocratie , la liberté , la justice  sont un réel danger  pour toute l’humanité. Nous espérons que ce partenariat pourra être encore consolidé avec les forces  européennes  réactionnaires seules capable  de ne pas se laisser aller à l’utopie et à l’angélisme, particulièrement au niveau de l'investissement et du développement de la participation tunisienne aux programmes policiers et technologiques sécuritaires  européens. C'est dans ce même cadre que nous œuvrons, en collaboration avec les pays euro méditerranéens, à impulser et surtout à vider le processus de Barcelone de toutes ses références humanistes et droit de l’hommiste, qui a effectivement besoin d'une nouvelle dynamique et d’une reprise en main  quand à la mise au pas  des prétentions  plébéiennes  à la démocratie participative ».
La Tunisie avec le reste du monde
« Notre pays est également lié par des relations fort anciennes avec les pays d'Amérique latine et leurs pouvoirs  des années soixante dix, malheureusement aujourd’hui disparus sous les coups de boutoir de l’ingratitude de leurs peuples , nous avons bénéficiés  de leur savoir faire en matière de police et de lutte contre la subversion et le terrorisme démocratique , nous devons espérer  plus que jamais la pérennité de nos alliés du camp sionisto-néocons aux USA afin de contenir toutes les forces  démocratiques tunisiennes agressives et revanchardes. Nous oeuvrons  à hisser ces relations au rang d'un véritable partenariat, en valorisant pour cela la bonne réputation dont nous  jouissons auprès de ces pays et en prospectant les opportunités qui s'offrent à la coopération et au partenariat, des marines à Tunis ne seraient pas de trop pour sécuriser  le régime ».
Tunisie –ONU
« Au niveau des Nations Unies, la Tunisie a constamment œuvré à consacrer les valeurs de non-ingérence, de justice envers tous les régimes indépendants victimes justement de temps en temps de cette ingérence et de respect de notre légalité nationale, et à renforcer les liens de coopération et de solidarité entre les nations et les peuples qui s’inscrivent dans cette logique que ce soit d’une façon  visible ou en sous-main, et le dialogue entre les cultures, les civilisations et les religions doit être limités  aux démarches et déclarations officielles de chaque pouvoir. C'est dans ce cadre qu'elle a présenté un ensemble de propositions qui ont rencontré le soutien et la considération de la part de la communauté internationale,comme le contrôle de l’Internet  et la mise en place du SMSI , le 26-26 impôt obligatoire  sur les salaires qui est une véritable caisse noire au services des compétences  des fonctionnaires du régime, et l'appel en faveur de l'adoption d'un Code de conduite engageant toutes les parties, pour combattre le terrorisme , comme nous le combattons en Tunisie avec l’emprisonnement sans aucun droit  des 500 terroristes présumés et qui réclament l’instauration de la démocratie en Tunisie».
Une autre distinction

« L'élection de la Tunisie comme membre du Conseil des droits de l'homme, et sa réélection pour la troisième fois, en tant que membre de la Commission des droits de l'homme ainsi que son élection à la présidence du Conseil économique et social pour l'année 2006, ont constitué une nouvelle reconnaissance internationale de la place éminente des droits de l'homme dans notre pays et des réalisations importantes qu'il a accomplies dans ce domaine ».

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2 décembre 2006 6 02 /12 /décembre /2006 08:54
LE VOILE ET L’ABJECTION
Par
Fadila


Le  Hijab.

C'est une prescription coranique, la discuter c'est remettre en cause  l'immuabilité  du livre saint.J’estime que sa remise en cause  tient de l’intime conviction de tout un chacun et que tout un chacun doit assumer  ses choix, ses actes et ses pensées

Ceci dit.

Tout un chacun doit assumer ses actes, mettre le hijab ou pas, c’est donc un acte qui tient de l'intime conviction, que l'état  ou certains individus  oppriment  celles qui le portent tient de l'acte liberticide.

Le hijab étant une ordonnance coranique , le désigner comme  une visibilité sectaire , c'est dans l'esprit et la lettre  désigner le Coran et par voie de conséquence   l'islam comme sectaire .pourquoi pas?Mais là aussi il faut assumer la contradiction  de se dire musulmane et de renier certains commandements du livre saint , l'avantage  des idées agnostiques ou athées c'es qu'elles assument honnêtement  et d'une façon transparente leurs idées dans l'espace du débat démocratique , contrairement aux mises en scènes  des ignorants et des faibles qui brandissent leurs islam en croyants faire des courses dans un supermarché et de choisir   des marchandises consommables à leur guise , voire des  marchandises biodégradables selon les humeurs , l’air du temps et l’opportunismes des situations et des alliances, sans parler tellement c’est évident et criard de banalisme des mises en scène opportunistes de la dictature qui instrumentalise idéologiquement et à tout va  les sentiments culturels , religieux  ou historiques des tunisiens pour tout simplement une question stratégique de survie.Je souris  aux idioties  de certaines paumés qui remplissent le vide par le vide  et qui veulent donner l'impression du débat et d'une certaine forme de progressisme qui ne résiste pas  à l'analyse honnête , leurs contradictions tiennent d'un népotisme  atavique , le même que celui des ignares de la dictature tunisienne , faire le bonheur du peuple tunisien  malgré lui , jusqu'à présent cela n'a donné comme résultat , qu'un prétendu "miracle tunisien"  qui mène la Tunisie FISITTIN DAHIA.Aussi  cette façon méprisante de prendre les tunisiens pour des retardés mentaux , des tubes digestifs ,leur brandir  les épouvantails  du G.I.A ou des TALIBANS ces deux forces  islamophobes par excellence, c’est les vouer  aux gémonies de l’arbitraire et de la résignation ,  que ce soit du côté de la dictature ou  de ces aliénés aux normes  de leur impuissance .Les tunisiennes se voilent en masse? l'explication standard de la part de la dictature ou de ces sectaires qui jouent aux modernistes et qui sont des réactionnaires de la pire espèce , est que la masse est stupide et bête , elle est conditionnée par les chaînes satellitaires , des chaînes intégristes comme ALDJAZIRRA ,pour eux  les tunisiens seraient des  citoyens évolués s'ils regardaient CNN , la BBC , A2 , TV7ect...ce genre d'emphase tient de la diabolisation  et du fascisme le plus pervers  , la majorité des jeunes tunisiennes voilées qui peuplent les universités  sont  performantes dans leur domaine  choisi, elles choisissent de réussir leur  vie professionnelle sans renier  leurs intimes convictions qui tiennent ,elles, des droits civiques , et qui en rien ne remettent en cause leurs aspirations à des  institutions démocratiques et à la démocratie  qui sera la garante  justement de leurs choix libres, bien au contraire elles réclament  d'une façon responsable l'application de la constitution tunisienne face à la dictature avec un courage  extraordinaire et exemplaire.Soumettre le voile à des juridictions  politiques et extrajudiciaire joue contre la démocratie , car elle fait rentrer l'intime conviction  dans le jeu normal des rapports de forces sortis des urnes et leur application législative .Cette diabolisation par des forces conformistes et soumises au penser correct ,  c'est accepter demain ,par un retour de bâton naturel et catastrophique  l’aberration ,que  si par les urnes les islamistes tunisiens arrivent au pouvoir sous leur bannière ou  celle d'un autre parti , ils exigent l'application d'un ordre moral qui met la minijupe , la cigarette , l'alcool ect..  sous les fourches caudines d'un pouvoir législatif qui fait force de loi .Dans la démocratie française les démocrates et les parlementaires ont pris à leur aise ce risque parce qu'à l'évidence les musulmans seront et pour très longtemps pour ne pas dire pour toujours en France une minorité , pourtant  un jour peut-être , qui peut assurer l’avenir, sinon  la force des institutions et des convictions  ?dans ce pays les rigoristes de tous les ordres moraux et de toutes les religions  pourront s'entendre sur un  programme politique  commun , en 2002 qui aurait parié sur LEPEN au deuxième tour?Je viens à cela pour dire  que ce scénario est plus que possible en Tunisie , se battre pour la séparation de l'état démocratique futur de la Tunisie et de la religion est une chose essentielle , mais cela ne veut pas dire marginaliser  les individus par la coercition et le chantage à la misère et à la marginalisation dans leur propre pays arabo-musulman et leur interdire la fonction publique parce qu'ils  portent la barbe ou le voile , et de quel droit?, tripoter  les règles de vie  , tailler une constitution pour une certaine catégorie de tunisiens aux dépends d'autres ,c'est ouvrir la boîte de pandores des frustrations , de l'arbitraire , c'est diviser les citoyens en différentes

catégorie les unes ayant plus de droits que d'autres,

Ces faussaires tunisiens de toutes tendances sont dans l’addiction et ne seront jamais dans ‘argumentaire qui milite à libérer la Tunisie de tous ses démons.

Qui a dit que le hijab est une obligation ?

Allah dit: « Ô Prophète! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles, elles en seront plus vite reconnues et éviteront d'être offensées Allah est Pardonneur et Miséricordieux. » (Al-‘Ahzâb ‘Les Coalisés’ : 59). Cet ordre est adressé à toutes les femmes et pas uniquement aux femmes du prophète comme certains le prétendent cela signifie que si la femme porte son hijab, tout le monde se rendra compte que c’est une femme respectable et honorable et personne n’osera l’offenser , bien entendu  cela  , la moralité  , la norme ect peut être discuté  philosophiquement , le voile n’est pas  un gage de moralité , tout tient de la conscience  et de l’intime conviction , celle qui porte le voile et qui est immorale  ne combat en rien les institutions démocratiques , elle se parjure et commet »un crime » contre la foi et la religion , son jugement , le jugement qu’elle aura à subir ne regarde en rien  les juridictions humaines , elle assument ses choix religieux et ses pratiques et elle n’a en rendre compte qu’à son créateur  , les oulémas , les instances  religieuses ou politiques n’ont aucune compétence pour la juger , idem pour les femmes qui se prostituent  , les nymphomanes , les homosexuels  et toute la société  en générale qui est dans la relativité de la « perversion » , c’est la séparation de l’état et des religieux , c’est aussi la pratique des libertés individuelles..

Allah dit : « Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît – des savants précisent qu’il s’agit du visage et des mains- et qu'elles rabattent leur voile sur leurs poitrines; et qu'elles ne montrent leurs atours qu'à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes musulmanes « Et repentez-vous tous devant Allah, Ô croyants, afin que vous récoltiez le succès. » (An-Noûr ‘La Lumière’ : 31) , Allah le dit , le Coran nous oblige  à cela  , celles qui n’appliqueront pas  ces ordonnances ne sont pas des criminelles sur cette vie terrestre , car ignorer   ces ordonnances tient de la liberté  de choix , de penser et de faire   qui ne porte pas atteinte  à la société en général , c’est une vie terrestre  assumée  librement , pour le reste tout se passe entre le créateur et sa création et les hommes n’ont pas à se prononcer sur la justice divine , ni à être son  bras vengeur  , à mon humble avis  les Torquemada et les fanatiques de l’inquisition commettent le pêché du « chirk », l’association,et comme les dictateurs n’ont aucune légitimité sur  la marche de la cité.

Ces versets sont destinés à ceux qui prétendent que les versets du hijab ne sont pas clairs dans le Coran , mais aussi  à ceux qui veulent l’imposer  contre l’intime conviction des uns et des autres , cela s’appelle  la séparation entre la foi qui tient de la loi divine  et qui n’est pas du domaine Humain ,et l’état démocratique qui est  la loi institutionnel qui permet l’harmonie et la sauvegarde des droits entre les hommes libres , ce qui revient à dire que ceux qui veulent imposer le hijab comme ceux qui veulent l ‘interdire , ou le désigner comme sectaire et applaudissent aux atteintes   contre les droits humains commettent le pêché et l’acte liberticide  qui ébranle  toute forme d’harmonie  sociétale .

 
 

Il est de notre devoir à tous, de sauvegarder la pudeur et la bonne morale dans nos sociétés non pas par la contrainte mais par l’exemple  , et ça  pour les délurées et les apprentis sorciers qui dressent des bûchers, c’est le fondement même de l’acte citoyen et démocratique ,il ne s »agit pas de procéder par l’interdit et les violations des droits  humains , dans tous les cas de figure  , la république   et ses institutions  doivent veiller aux respects des droits des citoyens  , de tous les citoyens  les filles voilées comme les autres , tant que d’un côté comme d’un autre  nous n’aurions pas compris cela , nous restons  dans notre confusion et notre misère humaine et je dirais même plus , nous justifions la dictature et nous la méritons, aussi  je comprends que l’exemplarité humaine et intellectuelle , courageuse et citoyenne de la majorité des filles voilées tunisiennes puissent faire peur  à la confusion  où se débattent  les atermoiements tyranniques  des clans de la dictatures et des minorités insidieuses  ,des sectarismes masqués de la société tunisienne qui sous le masque de la lutte contre le régime de ben Ali  sont des dictateurs en herbe
. Il n'est pas nécessaire encore une fois d’évoquer les hadiths qui insistent sur le port obligatoire du voile car le Coran l'emporte sur les hadiths. Ceci est connu dans la théologie islamique : on se réfère en premier lieu au Coran, en second lieu aux hadiths et enfin à "El ijmaa" (l'unanimité). Et vous pouvez vous référer à l'histoire de l'islam pour constater que depuis Mohamed et tout au long de l'époque de l'empire musulman, la femme libre portait le voile dans les pays musulmans. Les femmes n'ont commencé à enlever le voile qu'après la chute de l'empire ottoman et l'apparition de la laïcité en Turquie, et on sait  comment elles l’ont enlevé sous le dictateur ATATURK qui n’était pas un laïque mais  tout simplement un tyran.
 
 Nous sommes aujourd'hui, comme le prophétisait déjà en son temps le génie IBN KHALDOUN, dans un monde où les conséquences de la modernité sont devenues, pour tous, plus radicales et plus universalisées qu'auparavant: l'espace et le temps se sont dissociés lors même que le local et le global sont connectés à travers des modes impensables par le passé. Nous vivons, en islam aussi, dans un monde, de fait, multiculturel, multilingue, multiethnique; intellectuellement, nous sommes à la fois, utopistes, relativistes et rationalistes, tout comme nos frères humains, mais à l'intérieur de la grande tradition monothéiste; nous avons aussi des identités multiples et métissées; et nous nous mouvons dans plus d'un monde, parfois incommensurables. Cette perspective, rompt souverainement le cercle vicieux des dualismes. Elle nous libère, à la fois, du retour impossible à une tradition impériale déformatrice  du message divin, et d'une synthèse dialectique velléitaire censée dépasser les pôles qui déchirent la pensée, l’islam et l'Occident, la tradition et la modernité. Nous devons  nous résoudre à cela  nous autres musulmans  pour défaire nos archaïsmes et nous défaire de ces ignobles tyrannies qui nous épuisent, nous défigurent et défigurent notre foi. L'occident et l'islam sont des sites aux multiples habitants. Et il existe autant de traditions que de modernités, même si la grande modernité a été un projet musulman à la base. Mais les limites au multiculturalisme conquérant par  la contrainte , celui qui projette  notre dissolution  en tant qu’entité culturelle, est la libération totale de notre espace juridico-politique par rapport à toutes les visions compréhensives du monde, extérieures au politique. Et un cran d'arrêt , le partage du monde avec autrui pour nous , a une limite infranchissable , ne jamais tolérer l'intolérable, celui  de se résoudre à renoncer à nos singularités mais aussi  à l’autocritique , à l’exigence de la transparence , de la liberté ,  de la pratique citoyenne  dans nos espaces  de vie pour les musulmans comme pour les autres

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Le foulard islamique en questions
Ces françaises musulmanes : stratégies individuelles ou remise en question des normes ?

Un ouvrage collectif sur la question du voile vient de sortir aux Edition Amsterdam, Paris (mars, 2004)(http://www.editionsamsterdam.fr). Ci-dessous la contribution de Dounia Bouzar au débat.

Nous assistons à la naissance de la première génération de Français de confession musulmane, ayant appris à dire « je », complètement socialisés à l’école de la République. Se construire « à la fois Français et musulman », tel est leur leitmotiv, qui remet en question « l’obligation de discrétion » à laquelle s’étaient plus ou moins soumis leurs pères, qui n’étaient que de passage... En élaborant leur identité à partir de toutes leurs références et en refusant d’être limités à une seule d’entre elles, ils construisent du sens à leur vie et redéfinissent les processus menant à l’intégration. Un certain nombre de jeunes filles, notamment, se réapproprient les sources religieuses à travers le prisme de leur culture française, résolues à prouver tout au long de leur démarche d’accession à la modernité que celle-ci n’est pas incompatible avec l’islam. Ces jeunes, déterminés à démontrer qu’il n’existe pas une seule manière de se référer à l’islam, tentent de se définir au-delà des définitions exclusives qui résultent tant de l’histoire de l’islamisme international que de l’histoire de la France. Malheureusement, si cette stratégie de réappropriation des textes permet, au niveau des parcours individuels, d’accéder à la modernité en passant par la référence musulmane, elle entrave - voire interdit, chez ceux qui adoptent une démarche apologétique - l’examen rationnel de l’histoire des exégèses qui permettrait à la religion musulmane de véritablement s’interpréter au regard de ce nouveau contexte occidental laïc. Le mythe de l’âge d’or musulman - qui peut être à l’origine d’une certaine stagnation de la pensée - se construit face au mythe français, selon lequel « les autres » ne sont pas sujets de l’Histoire. Pourtant, il devient de plus en plus évident que la construction de l’avenir ne peut reposer sur des imaginaires historiques tronqués. Seule la reconnaissance des mémoires permettra de reconstruire une histoire commune, au-delà des mythes , que ce soit celui d’ici ou celui de là-bas…

Echapper à une double assignation ethnique

Les conditions sociales difficiles qu’elles subissent conduisent un certain nombre de familles issues de l’immigration à effectuer une sorte de repli sur elles-mêmes. Face à quelqu’un d’extérieur, plus ces parents sentent que leurs valeurs sont menacées, plus ils s’attachent à les défendre. Leur sentiment d’échec, la hiérarchisation établie entre leur culture et celle du pays d’accueil, les amènent à vivre toute prise de distance de l’un des membres du groupe comme une trahison. La fidélité aux traditions du pays d’origine devient le principe unique de filiation et de fidélité. Cela donne : « Chez nous, on se marie entre nous ». L’attitude des travailleurs sociaux à l’égard de ces familles est très significative : bien qu’ils aient pour visée de permettre le changement, la manière dont ils pensent ce changement a pour conséquence d’enfermer les familles dans leur position de repli. S’imaginant se heurter aux valeurs de la civilisation arabo-musulmane, les travailleurs sociaux (au sens large) ne se croient pas habilités à discuter du fondement de ces positions comme ils le feraient avec d’autres familles. Les éducateurs se sentent impuissants devant certains dysfonctionnements qu’ils attribuent à une particularité culturo-religieuse, sous sa forme la plus statique, sans perspective d’évolution. Face à une situation répertoriée sur le registre « arabo-musulman », deux types d’attitudes sont adoptées par les professionnels : soit ils ne s’autorisent pas à intervenir de façon aussi stricte qu’ils le feraient dans une autre famille, soit ils invitent le jeune à choisir entre ses droits (qui relèveraient de la culture française) et la soumission à des injustices (qui découleraient de la fidélité à la religion). Les filles, notamment, se retrouvent dans une situation où il semble qu’elles n’aient comme alternative que de se soumettre à des mauvais traitements au nom de l’islam ou de rompre avec l’islam pour revendiquer leurs droits ! L’application de la loi qui fonde et légitime l’action du professionnel intègre, dans ce cas de figure, une dimension de « gestion ethnique » vis-à-vis des familles migrantes, renvoyant comme un boomerang le « chez nous » ; ce qui donne alors : « Chez nous, un père n’a pas le droit de frapper sa fille ». Pour échapper à la double pression de la famille et de la société - l’une prônant la fidélité aux traditions du pays d’origine comme principe unique de filiation et l’autre défendant une conception de l’intégration qui la réduit à une assimilation - un certain nombre de jeunes cherchent la possibilité de faire le lien entre ces deux mondes auxquels ils appartiennent. En « rentrant dans l’islam », le jeune se relie à la Oumma, la communauté des croyants du monde entier au-delà des frontières. Il s’agit, dans ce cas de figure, d’une conception strictement religieuse, qui permet - grâce à sa dimension universelle - de « dés-ethniciser » l’islam. Cette possibilité d’abstraire l’islam de son ancrage géographique est fondamentale : elle rend possible une inscription généalogique au-delà de l’attachement et de la fidélité au pays d’origine. Dorénavant, le lien parental peut se différencier du lien à l’Algérie, au Maroc… L’appartenance nationale française ne s’oppose plus à ce qui symbolise l’attachement et la fidélité aux parents.

La réappropriation féminine des textes

Dans ce contexte, la religion va non pas, comme on a pu le croire, rapprocher les jeunes de leurs parents, mais leur permettre d’agir sur eux. Le retour aux sources religieuses apparaît comme un moyen de combattre les traditions archaïques. Les connaissances islamiques acquises vont servir d’outils aux jeunes pour insuffler le changement au sein même de leur famille, en démontrant à leurs parents que la plupart de leurs croyances relèvent des traditions et non de la religion. Ainsi, de façon paradoxale, la religion permet à ces jeunes, et surtout aux filles, de formuler au sein de leur famille des revendications nouvelles : accès à de longues études, choix du mari, indépendance spatiale, etc. Cela donne : « Tu t’es fait avoir maman, il n’y a pas marqué ça dans le Coran ! » Cette re-composition de l’attache familiale permet d’ouvrir des débats et de choisir des valeurs à l’extérieur de la famille. En se disant « Français de confession musulmane », ils tentent de rompre avec un enfermement ethnique sans pour autant trahir le groupe large, en reliant les deux mondes, en identifiant et en valorisant les valeurs communes : « Plus je suis musulman, plus je suis citoyen français. Au nom de ma référence musulmane, je me reconnais dans la lutte pour la démocratie, la justice et le respect des droits. ». Le foulard aussi est redéfini : les jeunes filles estiment qu’il a été détourné dans les pays arabes, devenant un élément de la soumission de la femme vis-à-vis de l’homme, alors que sa fonction première était de la protéger et d’imposer sa dignité. Refusant d’être définies à partir de comportements préétablis, légitimés par un islam préfabriqué et modelé par les besoins masculins, elles comptent bien ne pas se laisser imposer ce que certains hommes prétendent avoir compris pour elles. On est loin des manifestations des années 1990, lors desquelles leurs frères brandissaient des panneaux : « Leur voile, notre honneur ». Leur redéfinition est un défi : passer par l’islam pour devenir modernes. Les valeurs universelles, les droits de l’homme, les droits de la femme, peuvent aussi se lire dans l’islam… Ces Françaises musulmanes veulent rejoindre les autres Françaises sur des valeurs et des combats communs en se référant à l’islam. Leur position remet en question les représentations communes puisqu’elles adhèrent aux valeurs universelles proclamées par la République en affirmant qu’elles sont proches de celles transmises par leur religion. Elles ne se présentent plus comme une minorité qui demande à être reconnue mais revendiquent le droit d’être semblables, tout en utilisant des références qui n’appartiennent pas directement à l’histoire de France.

L’idéalisation des textes : une force et un danger

Cette réappropriation des textes religieux apparaît comme une volonté de relire le passé pour construire l’avenir et arracher aux hommes le monopole de parler au nom de Dieu. Mais l’idéalisation des textes entraînée par ce processus présente également des dangers. Rêver cet islam aussi parfait qu’abstrait amène implicitement les jeunes filles à ne pas prendre en compte d’autres données pourtant essentielles à leur réflexion et à leur évolution. La « bonne » islamisation des hommes est censée remédier à toute difficulté… Cette relation aux textes peut les conduire à considérer que les solutions émanent directement de Dieu, évacuant ainsi les paramètres qui sont pourtant au fondement de ce qu’elles dénoncent à propos des pays du Maghreb : les données subjectives, la répercussion des processus sociaux, culturels et historiques dans l’interprétation du texte religieux. Ce rapport apologétique aux textes ne favorise pas l’élaboration de nouvelles analyses, mieux construites et surtout plus efficaces. Il les amène à contourner certains diktats religieux sans les transformer : en se référant aux textes pour y puiser des éléments favorables à leurs droits, les jeunes femmes acceptent implicitement l’idée que les normes s’y trouvent. Nier le patriarcat dont est imprégné le Coran les empêche d’étudier comment les êtres humains et les textes religieux interagissent ; cela leur interdit de comprendre les manifestations récurrentes de cette interaction dans le monde actuel . Elles sont pourtant les premières à reconnaître, par exemple, que si le foulard représente à leurs yeux un « rappel de l’égalité » - « rappelle-toi, tu ne feras pas ce que tu veux de moi, rappelle-toi, je suis ton égale » -, il ne symbolise pas toujours la même chose aux yeux de leurs « frères ». De nombreux mariages échouent à cause de ce malentendu : certains maris épousent une jeune femme voilée en l’imaginant sage et soumise, et sont ensuite choqués devant ses revendications d’autonomie. En même temps, c’est le caractère divin et intouchable du Coran qui permet aux jeunes femmes d’imposer le message qu’elles y lisent ; c’est le caractère mythique de l’histoire du Prophète qui leur permet de faire la morale à ceux qui ne s’alignent pas sur son modèle, tels ces jeunes maris qui font la vaisselle parce que le Prophète aidait sa femme Aïcha aux tâches ménagères. Accepter un travail herméneutique reviendrait à se priver de ce « modèle d’identification » en sapant cette vision mythique de l’univers musulman. Réfléchir à une méthodologie pour « déconstruire » les normes islamiques, élaborer un cadre de référence interprétatif des textes fondateurs reviendrait à détruire toutes ces stratégies personnelles de contournement de certaines normes, puisque cela remettrait en cause le matériel utilisé : les interprétations des savants du passé et peut-être même certains textes eux-mêmes. Un conflit d’intérêt s’établit donc entre le besoin immédiat des jeunes filles d’élaborer des outils pour contourner les normes au quotidien et la réforme de l’islam, qui est pourtant la seule façon à long terme de remettre ces normes en question.

Quel féminisme ?

Ces jeunes pratiquantes ne sont pas dans une démarche de (re)construction théologique mais élaborent une « façon à la française » de se référer à la religion. Une recherche de sens supplante « l’islam de l’interdit ». Ce qui change est le rapport au religieux, pas la religion elle-même. Une meilleure maîtrise des textes religieux, leur réappropriation, la lecture de ce qu’elles pensent être le « vrai » message de l’islam, leur donnent une certaine force face à ceux qui veulent leur imposer leur vision des choses. Cet « engagement pour Dieu » leur octroie une légitimité dont elles se servent pour défendre leurs positions dans tous les débats où elles n’auraient pas eu de place auparavant. Selon « la logique de Simone de Beauvoir », elles se délivrent de leur condition de femme en quittant l’espace privé pour accéder à celui d’« être humain utile » - d’autant plus utile que Dieu est témoin de ce qu’elles entreprennent pour Lui. En même temps, comment construire un véritable ijtihâd - ce processus de raisonnement personnel et d’interprétation permanente qui a permis l’adaptation et l’évolution de l’islam au cours des premiers siècles dans divers pays – si l’on prend appui sur des postulats religieux que l’on combat par ailleurs ? Ne pas les remettre en cause revient à les avaliser. Par exemple, considérer que la polygamie ne doit pas être pratiquée en France parce que prime le principe selon lequel un musulman doit respecter la loi de son pays d’accueil est une chose ; la relativiser en disant qu’elle n’est légitime qu’en situation de guerre, pour prendre en charge les orphelins, en est une autre ; l’abroger parce que, à la lumière d’une étude historique et anthropologique, il apparaît que l’interprétation qui l’établit est le fruit du désir des hommes du VIIème siècle est complètement différent. Il ne faut pas pour autant penser que ces femmes ne sont pas actrices de changement . La volonté des jeunes de relire le message de l’islam « pur » expurgé des traditions ancestrales afin d’en faire apparaître la modernité les amène aussi à travailler sur leur histoire et leur mémoire, puis sur les histoires et les mémoires. L’étude de la manière dont l’islam s’est mêlé aux habitudes accumulées au cours des siècles ne peut que faire prendre conscience de la relativité de la compréhension du message de Dieu et du rôle des hommes dans son interprétation. Ils s’interrogent forcément sur leur propre lecture et sur leur propre relation à la religion. Ils deviennent de fait acteurs de leur propre histoire, mais aussi de l’histoire à venir. Ils passent par ce que Dieu a dit, tel que cela leur est rapporté, mais ils réfléchissent par ce biais à la vie et à la société qu’ils veulent.

Quel islam de France ?

La chance de « l’islam de France » est aussi sa fragilité : l’abandon de « l’islam culturel » des pays d’origine implique de nouvelles formes d’engagement religieux. Le manque d’ancrage culturel amène les jeunes à revendiquer de façon novatrice leur religion, alors qu’elle n’est plus portée par l’ensemble de la société. Qu’est-ce qu’être musulman, ici ? Les définitions ne sont plus toutes prêtes. Pour beaucoup, musulmans comme non musulmans, l’islam apparaît encore comme une référence étrangère. Le fait musulman en France est appréhendé au regard de l’actualité internationale. Certains musulmans ayant grandi dans leur pays d’origine sont les premiers à entretenir dans la société française l’idée qu’il y a une incompatibilité entre l’islam et la République démocratique, estimant qu’il faudrait s’éloigner des textes religieux pour se protéger de l’islamisme et vivre en harmonie avec les autres Français. Aborder la question sous cet angle renvoie les jeunes à leur condition d’étrangers et essentialise l’islam, occultant la diversité des relations qui peuvent s’instituer entre un individu et une référence religieuse selon les différents contextes socio-culturels, et faisant fi des dizaines d’années d’installation des familles en France. Car les jeunes dont il s’agit sont dans une démarche de re-définition de leur islam. Pour relier les deux mondes auxquels ils appartiennent et que les divers tenants du clash des civilisations ne cessent d’opposer, ils retournent à leurs sources non pas pour demander un respect de leur particularisme mais au contraire pour démontrer que « l’islam n’est pas aussi différent que ça ». Leur réappropriation des sources religieuses les amène à penser qu’un certain nombre de concepts - liberté, égalité, fraternité, modernité, citoyenneté, etc. - peuvent aussi se retrouver par exemple dans la tradition sunnite . Il ne s’agit pas, à leurs yeux, de comparer deux systèmes - celui de l’islam et celui d’une société laïque - pour déterminer le meilleur, mais de valoriser et de promouvoir des valeurs communes à ces deux histoires, à ces deux civilisations, afin de prouver que l’islam peut faire partie intégrante de la nation française sans affecter son unité culturelle. Leur position bouleverse nos représentations puisque, loin de se présenter comme une minorité demandant à être reconnue, ils manifestent leur adhésion aux valeurs universelles de la République en affirmant qu’elles sont proches de celles transmises par leur religion. L’islam devient ainsi une référence supplémentaire qui rejoint les autres et les renforce, ce qui la place au même niveau que celles qui fondent l’identité française. Ce que ce raisonnement remet en cause, c’est tout à la fois l’ensemble du mode de relations entre les Français et les membres des anciens pays colonisés, la vision dominante de l’histoire des religions qui en découle, et qui réduit celles-ci à la confession, et la conception selon laquelle l’espace public ne peut se construire que par l’intervention supérieure de l’Etat, sur la base de valeurs et de références issues de la seule civilisation française. Rappelons-nous que, jusqu’à ces dernières années, les femmes en foulard qui faisaient le ménage dans les administrations ne posaient aucun problème ni à la société, ni à la laïcité : un islam infériorisé et cantonné à des positions dominées est acceptable, c’est lorsqu’il revendique d’intervenir dans l’espace public en situation d’égalité qu’il apparaît intolérable. Cette nouvelle approche ébranle du même coup les bases du système d’intégration, le modèle historique de la citoyenneté, c’est-à-dire les fondements mêmes sur lesquels s’est construite la France : l’affirmation de la supériorité de sa langue, de sa culture et de sa religion. N’oublions pas que le discours assimilationniste de la IIIème République a servi à justifier l’entreprise coloniale, au nom d’un universalisme réduit au particularisme du Français de souche qui entraînait une dévalorisation systématique de l’islam des « indigènes »… Comme l’a si bien montré l’historienne Suzanne Citron , la « nation » a du, pour se substituer au roi et à Dieu, pour acquérir un « pouvoir absolu » et devenir « une et indivisible », recomposer le temps et l’espace. « Fils d’une nation sans commencement, les Français se sont pourvus d’aïeuls immémoriaux. La commune origine gauloise donne à la nation une et indivisible son homogénéité raciale. » La France se définit ainsi par sa supériorité à l’égard des colonisés : « les races supérieures ont un droit parce qu’elles ont un devoir : civiliser les races inférieures. », déclarait Jules Ferry en 1885 à la Chambre des députés. C’est cette version de l’histoire, c’est l’affirmation de l’unité de la nation française, de la supériorité de sa langue et de sa culture qui a permis de justifier l’entreprise coloniale : il fallait « aider » les « indigènes » à se civiliser. Ces derniers ont ainsi été ravalés au rang d’objets, incapables de devenir des sujets de l’Histoire. D’un même mouvement, on occulte le passé des peuples vaincus ou colonisés, on refoule les richesses de la diversité des cultures locales véhiculées par des langues, des patois, des coutumes, des chants populaires, on minimise et on ignore les crimes du pouvoir. Plus qu’à une unification, on procède à une uniformisation. Avant les musulmans, ce sont les Juifs, les Italiens, les paysans du Languedoc, les corses et même les ouvriers parisiens qui ont dû se plier à la culture dominante.

Conclusion

Le rapport aux textes sacrés des jeunes qui se revendiquent de l’islam recèle un paradoxe. Bien souvent - et cela est vrai en particulier des femmes - ils en appellent à l’autorité des textes pour contester des traditions oppressives, en montrant qu’elles n’ont aucun fondement théologique. Ce recours aux textes leur donne une légitimité qui leur permet de contester efficacement des usages contraignants. Mais en même temps, étant donné que leur force critique repose toute entière sur la révérence à l’égard des textes, cette force peut très aisément se transformer en faiblesse : elle est gagnée au prix d’une valorisation des textes qui interdit toute critique - alors que précisément ces textes sont indéniablement aussi porteurs de dimensions oppressives, pour les femmes notamment. Seul un rapport pacifié à l’islam de la société dans son ensemble peut rendre possible une identification des jeunes à l’islam qui ne relève pas de la défense inconditionnelle. Il est nécessaire de rompre avec la stigmatisation de l’islam, de cesser de le peindre comme un extrémisme ou comme une religion dont les valeurs ne pourraient qu’entrer en contradiction avec celles de la République. C’est à cette condition que deviendra possible une critique raisonnée de certaines normes établies à partir de l’islam - tant par la société dans son ensemble que par ceux qui s’en revendiquent, qui pourront les critiquer sans se sentir obligés d’abandonner leur religion pour accéder aux valeurs démocratiques et à la modernité. Durkheim a montré que le lien social ne peut s’élaborer qu’entre des personnes qui ont besoin les unes des autres, sur des références communes. Prôner l’intégration de la référence musulmane au sein du patrimoine français, ce n’est pas faire pénétrer le religieux dans la République, ni reconnaître des particularismes quelconques, mais bien laisser une place à la référence musulmane au même titre que les autres et se l’approprier collectivement. Ce n’est pas l’intégration mais la marginalisation de l’islam qui pousse ceux qui s’y réfèrent à créer et à développer des « espaces musulmans ». C’est « l’extranéisation » de la civilisation arabo-musulmane par la société française qui pousse naturellement les musulmans à s’organiser entre eux, réinvestissant un mode de « solidarité mécanique », parfois dans des logiques de confrontation avec ceux qui sont « de l’autre côté ». Les individus se construisent alors par rapport à cette référence extérieure, comme dans les sociétés traditionnelles. Ce qui fait lien pour eux, ce n’est plus ce qu’ils font avec les autres, c’est uniquement ce qu’ils font pour Dieu. L’appartenance de l’islam à la culture commune désamorcerait toutes les tendances au repli et à la ségrégation et désactiverait les stratégies de tous ceux qui veulent scinder le monde, d’un côté comme de l’autre. La reconnaissance de l’islam comme partie du patrimoine français passe par la multiplication des débats et des échanges, permettant une clarification, puis une reconstruction des représentations de chacun des acteurs. Sa normalisation, sa « laïcisation », ne peuvent passer que par une appropriation générale, offrant ainsi à chacun une réelle liberté d’établir sa relation propre à cette référence, en dehors des divers enjeux collectifs issus des processus historiques et/ou politiques.

Dounia Bouzar, doctorante en anthropologie, chargée d’études à la Protection Judiciaire de la Jeunesse, personnalité qualifiée du bureau du Conseil Français du Culte Musulman.

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2 décembre 2006 6 02 /12 /décembre /2006 08:53
Bande de cons
PAR
Naoufel

Je voudrais en passant répondre à des cons précis et à  et à leurs semblables tunisiens sur cette   grande merderie du net et de la blogosphére tunisienne de la honte ,ceux là  qui diabolisent pour  plaisir  de se sentir quelque part exister , tout ce qui ne rentre pas dans le moule  de leur servitude.J’ai lu  sur un peu partout des  diarrhées démagogiques , nauséabondes et habituelles sur les filles voilées tunisiennes , vraiment sans aucun raisonnement ,sans aucun sens de la mesure, et sans aucune intervention des habituels donneurs de leçons.Pour ces personnes qui n’ont aucun sens de la réalité de la vie des tunisiens sous la dictature ,comme beaucoup d’autres d’ailleurs qui éructent  paisiblement  du fin fond de leur exil ,je te tiens à leur dire et à leur affirmer que les personnalités tunisiennes au fait de ces réalités , de tout bord et qui pèsent quelque chose dans l’opinion tunisienne, et sans les nommer  , les tunisiens attentifs  au bouillonnement  et aux contradictions  républicaines qui secouent notre société et sa jeunesse savent de qui je parle , les grands hommes  ne sont pas légion dans notre pays  à se tenir debout contre vent et marées , ces derniers savent bien qu’ en ce qui concerne  le voile  , les femmes tunisiennes résistent sûre de leur foi  retrouvée librement  , la plus part d’entre elles et celles qui ne renoncent pas à leur principes sont des filles et des femmes instruites ,de très haute tenue , pas comme celles qui étalent leurs viscères en place publique et font de l’autorisation ou pas  de la masturbation en islam tout un programme politique ,c’est leur droit de le faire  et de le revendiquer , c’est aussi le droit aux autres de choisir un autre chemin qu’eux ,  ces cons et ces connes sont de vrais révolutionnaires , sans aucun doute pour les habituels cénacles   démagogiques , révolutionnaires  de la pire des réaction  celle  par exemple  de madame BADINTER vieille tribate qui affirme que le voile est pire que la prostitution , voilà où se niche l’antisémitisme  et la haine  judéo-nazie , voilà  où se conditionnent nos femmes démocrates et leurs affidées  à la con , avec ce genre de débilités ben Ali en a encore pour mille ans , saha loumou et heureusement que ces minables sont une toute petite minorité  qui parasitent les sites d’opposition .Donc cette évidence est communément admises  dans toute l’opposition démocratique qui va de mes amis du PCOT à ceux d’ENNAHDA , il suffit  d’aller  au campus, dans la rue tunisienne , dans les quartiers et les lieues publics  et de constater cela de visu.Je conteste  de plein droit et en tant qu’homme libre  voué au destin de son pays  cette aliénation  qui veut faire croire  qu’il existe en Tunisie  et une dictature au pouvoir  et une dictature  en attente et qu’eux représentent  la solution , pour l’instant  ils sont invisibles sur le terrain   et on ne les attends  que dans l’alignement sur le discours , et les thèses de la  dictature avec beaucoup moins de talent que le dernier cerbère de l’UBU de Carthage , ce genre de petite pensée tapinoise dans les dorures de l’exil  sont aussi méprisables que les curées d’une dictature sectaire , liberticide et violente.Clamer d’une façon aussi prétentieuse, puérile que le voile en Tunisie c’est la preuve de la mainmise des islamistes sur les filles et femmes voilées , rien que ça ?C’est  de la pure masturbation passéiste , c’est insulter l’esprit tunisien dans son ensemble.

 

-Affirmer stupidement et aveuglement cela, c’est manquer de respect pour ces femmes, car dans la réalité  elles sont pour la plus part  un des bastions de la résistance démocratique à la tyrannie, et sans aucun contest  elles font partie de l’élite  du pays sur tous les plans, ce qui n’est sûrement pas le cas de la plus part des charognards haineux  qui vomissent sur elles.

 

-Affirmer que ces centaines de milliers de voilées dans notre pays sont sous la coupe et le contrôle des islamistes , c’est conforter  les délires d’un homme comme GANNOUCHI et aussi reconnaître que l’islam politique tunisien  est le plus grand mouvement politique que le pays n’a jamais connu

 

-Affirmer cela, malgré  les sacrifices et ce qu’ont subi les islamistes, c’est laisser entendre que ces derniers sont au pouvoir déjà et par procuration, ou  qu’ils sont pour le moins les alliés objectifs des stratégies de la dictature , ce qui en fin de compte ne nous change pas des éternels appels de pieds des potiches collaborationnistes depuis le 7 novembre d’il y’a 20 ans, à la pitié de ben Ali et à une alliance de circonstance  avec lui  pour éradiquer  l’islam tunisien, et par voie de conséquence toute expression libre en Tunisie.

Un dernier point que j’estime capital, mon caporal.Les musulmans  démocratiques, modernistes, progressistes  n’ont pas à avoir peur des curées ou d’être prosélytes ! les ben Ali , les merdes tunisiennes  qui vivent des coller-copier de REZGAR , les rétrogrades et les réactionnaires , les déglingués  qui brodent le mensonge , les néocons , les sionistes  , les salafites , les wahhabites  , les sectes et les salopards haineux de tout poil , sont ,sans l’ombre d’un doute ,leur meilleurs VRP , leurs meilleurs vendeurs , leurs meilleurs recruteurs ;  les rues arabes qui s’islamisent , les universités aussi , la qualité  humaine et intellectuelle des nouvelles générations musulmanes  qui réalisent des performances dans tous les domaines, ne sont pas le fruit du hasard et encore moins  l’expression d’un désespoir quelconque , pour le désespoir  il y’a les drogues  , l’alcool , la prostitution et le suicide , des échappatoires  stupides  utilisés justement et à profusion  par les ordures qui les dénigrent.

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2 décembre 2006 6 02 /12 /décembre /2006 08:51
l’ISLAM POLITIQUE TUNISIEN
Par
Fadila

La seule  question, celle dont l’usage suscite la réflexion philosophique et la révèle à elle-même comme constitutivement politique  est vraiment "qu’est-ce que l’islam politique" ? Le mot, c’est un fait, a depuis longtemps, que ce soit dans le monde musulman, où dans le cas tunisien en particulier, excédé le problème théorico politique du mode de conditionnement idéologique, pour s’étendre à tout type de relation sociale et se surcharger d’un sens qui se dilue dans la pluralité incontrôlée de ses emplois. Dès lors, il est sans doute nécessaire de s’interroger sur la légitimité de  son extension mais point de sa légitimité , car c’est ignorer  la réalité d’une part importante , vitale même de la société tunisienne de progrès , oui de progrès, sa visibilité et son énergie dans tous les domaines démentent tous les préjugés fabriqués à son encontre.L’envisager selon les champs particuliers dans lesquels il a lieu, revenir à l’origine « ijtidahiste » , réformiste, rappeler même sans avoir peur des mots le socle rousseauiste et révolutionnaire qui est contenu  dans son origine, son essence  et sa nature, cela afin de déterminer la torsion que de telles références subissent sous nos yeux.Les relectures ou pseudo lectures qui s’y trouvent engagées et les confusions ainsi produites , souvent ne résistent pas  au bon sens et à la raison. Mais ces rappels à l’ordre de type "définitionnel" qui nous engagent nous musulmans modernistes, même lorsqu’ils sont conduits comme de véritables diagnostics sur la manière actuelle dont les phénomènes sociaux et politiques sont appréhendés ne peuvent suffire. Car, à ne pas considérer aussi pour elle même la façon dont fonctionne ce qu’on appelle et qui s’appelle la démocratie occidentale , on risque de ne jamais manifester que l’impuissance dans laquelle nous sommes à juguler un flux sémantique dont les effets pratiques ne sont pas moins appréciables. Ce qui a lieu effectivement, c’est une certaine forme de régulation globale, globale au sens où toutes les dimensions du social s’y trouvent impliquées - déterminées par le concept de démocratie à la tunisienne. La démocratie est à ce titre un concept normatif qui ne nous est absolument pas étranger , il dispose et organise, légifère culturellement  nos relations  à la base  en marge de l’ordre tyrannique , oui l’islam social et sa projection politique  contemporaine  dans le quotidien des gens pratique une sorte de démocratie participative  que certains nomment solidarité  , résistance identitaire , refus  de se soumettre au penser correct et surtout sans se démonter de répondre aux injonctions de la propagande et du mensonge de la dictature.

Cependant, le caractère normatif du concept indique à lui seul la possibilité d’un autre point de départ : celui qui consiste à prendre le discours démocratique au pied de la lettre en considérant la réalité politique dans laquelle il s’enracine et dont il prétend être l’expression adéquate. La question n’est plus alors "qu’est-ce que l’islam politique ?" au sens où l’on viserait une essence qu’il serait possible de délimiter conceptuellement, mais plutôt "que fait l’islam politique ?", c’est-à-dire comment fonctionne-t-il  et jusqu’où ? A quoi les différents processus qui le manifestent nous destinent-ils ? Quelles sont les conditions actuelles de son exercice, et dans quelle mesure celui-ci ne développe-t-il pas des contradictions qui ne laissent pas d’être inquiétantes, à la fois par elles-mêmes et par l’avenir qu’elles augurent ? De telles questions semblent enferrées dans l’empirie et n’engager qu’un point de vue "de conjoncture", incapable en tant que tel d’élaborer un discours théorique véritablement conséquent. Pourtant, la démarche qui consiste à partir de la forme politique existante n’est nullement exclusive de toute évaluation conceptuelle. Simplement, il faut comprendre que le repère a changé ; on ne juge, ni la forme à l’aune du concept, ni le concept à l’aune de la forme, mais on suit de l’intérieur  de la forme réelle le développement non moins réel du concept, insistant sur le rapport qui lie indissolublement les deux pôles et les détermine dans son mouvement.

La perspective, sinon la méthode, est certainement dialectique. Elle l’est tout particulièrement au sens où elle vise la traduction d’une structure dynamique par laquelle les concepts politiques sont envisagés comme des productions théoriques, et peuvent ainsi être rapportés à la réalité historique dans laquelle ils s’inscrivent. Elle l’est surtout au sens  où elle anime une réflexion politique qui prend appui sur les contradictions réelles de la société tunisienne pour oeuvrer à sa transformation. Que ce soit justement là le propre d’une pensée d’un islam social régénéré et sûr de ses assises, il est bon de se l’entendre rappeler, à l’heure où la revendication des tunisiennes pour le voile par exemple, celles  des anciens prisonniers politiques qui ne renoncent pas à leurs droits même sous toutes les menaces possibles , ignobles et imaginaires  font figure, selon  certaines « consciences » qui gèrent la Tunisie depuis vingt ans comme  un bien privé ,d’énoncé démoniaque, y compris pour une grande partie de l’opposition démocratique tunisienne  elle-même , à l’exception de quelques résistants tunisiens remarquables honnêtes et pragmatiques comme M.Marzouki  ,M.YAHYAOUI, les ABBOU  et quelques autres..

Ce que fait l’islam politique en Tunisie,en vérité ,  c’est qu’il  donne libre cours et malgré tout  à l’avancée de la prise de conscience collective des tunisiens, à son expression à la fois sociale et politique, à sa prise du pouvoir par toutes les forces démocratiques qu’elles soient d’accord ou pas avec lui , il est le seul dans notre pays qui a les moyens humains et intellectuels   de procéder à un profond changement des mentalités ,y compris dans l’archaïsme statufié  des pesanteurs  partisanes et idéologiques. D’ores et déjà cela doit être perçu ainsi, mais peut-il en être autrement pour une cohésion apparente et solide de l’opposition, plus tard cela sera aux tunisiens d’en décider dans un pays apaisé  de ses suffisances et ses rancoeurs. Le constat étant fait, encore faut-il déterminer de quel islam politique il s’agit, quelles sont les conditions réelles de son émergence, et quelle est la fonction politique qu’il remplit. Agir  face à la dictature pour reprendre les slogans rabâchés jusqu’à l’usure par l’opposition et depuis le temps  et qui n’arrive pas  à se transformer en actions concrètes les bonnes intentions malgré  certaines bonnes volontés et malgré les habituels parasites , ne suppose pas seulement qu’on décrypte le discours de la dictature en montrant la forme spécifique qu’il est amené à prendre lorsque, ne reposant plus sur des données pseudo civilisées, il s’"humanise" en utilisant des thématiques culturalistes et différentialistes qui arrivent encore et malgré tout à flouer leur monde  , surtout les habituels thuriféraires ou les quelques médiocrates qui hantent les forums de discussions . Cela suppose aussi et surtout qu’on comprenne la nécessité fonctionnelle des phénomènes d’exclusion des champs publics qu’impose la dictature aux démocrates de toutes les tendances dans le contexte sociopolitique qui leur est propre. La restitution de cette contextualité se produit d’elle-même si l’on veut bien considérer que rejet de l’islam politique par une minorité  d’activistes tunisiens aliénés est l’expression d’une haine aveugle et ancestrale, pour ainsi dire anhistorique, qui ne ferait que varier de mode de manifestation et de pôle d’application au fil du temps et ce depuis la décadence  andalouse. A la limite, dans l’expression de ce rejet qui va jusqu’à la collaboration avec la dictature et le néocolonialisme pour défaire  la culture arabo-musulmane ,  il faut changer l’ordre de la détermination; comprendre que c’est en fonction des caractères spécifiques de son objet - et principalement de la place stratégique par défaut  qu’il occupe dans le champ social - que se déterminent la dictature et ses pré pendes , c’est d’une logique diabolique , pour le système  durer c’est abattre l’islam politique , pour l’aliénation  survivre et exister à n’importe quel prix aux dépend des démocrates authentiques, c’est aussi participer et accélérer l’éradication de cet islam politique. Bref et d’un autre côté aussi pour l’islam politique partie prenante du bloc démocratique , du moins sa majorité moderniste et progressiste, si elle veut être pertinente et efficace sur le plan pratique, son analyse ne peut faire l’économie de considérations en termes de classes et de conflit de classes.

Et en effet, il semble bien qu’il y ait là quelque chose de difficile à digérer pour certaines néfastes habitudes habitués  à la mobilisation clanique , et à l’illégitimité des pouvoirs partisans; ce n’est pas seulement que la question de la réalité de cet islam politique occupe une place particulière dans la classe des dominés, c’est que ses caractéristiques essentielles la rendent quasiment inclassable dans leurs projections obsolètes et sclérosées et requièrent désormais  pour leur compréhension la prise en compte de données historiques qui, continuant d’être opératoires, remettent fortement en cause le schème classique d’intelligibilité que constitue la lutte des classes. Au point que la conclusion rejaillit sur les prémisses : facteur de décomposition de l’unité des partis classiques, le déclaré musulman politique est comme "l’indice qu’en Tunisie du moins, il n’y a pas, et il n’y a jamais eu de purs rapports de classe" 

Mais on peut aller plus loin encore, jusqu’à renverser les perspectives : si les musulmans tunisiens engagés en politique  peuvent jouer ce rôle de révélateur, imposant aussi bien de considérer la complexité des conflits de classes tels qu’ils se manifestent actuellement, que de refonder nos principes traditionnels d’interprétation, c’est que leur situation caractéristique constitue justement le prisme à la lumière duquel apparaît avec le plus de violence et de netteté la réalité même de l’exploitation et de l’oppression qui saignent la Tunisie ,  réalité que la démocratie libérale et la mythologie progressiste qu’elle véhicule s’évertuent péniblement à masquer. Loin qu’il y ait un problème de l’islam dans la société tunisienne, il y a le phénomène  de la nouvelle visibilité  et la vitalité de cet islam politiquement incorrect et engagé qui pose avec acuité le problème de la question  tunisienne, de la  future Tunisie démocratique dans  ses généralités Voilà l’écho qu’on ne peut ne pas suivre et ne pas entendre .La question de islam politique nous plonge au cœur même de l’interrogation sur la démocratie, sur ce qu’elle fera, sur ce qu’elle sera ou veut être lorsqu’elle pratiquera une politique inégalitaire et met en oeuvre une législation oppressive à l’égard d’une partie de la population.

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2 décembre 2006 6 02 /12 /décembre /2006 08:49
JUBA MON FRANGIN
Par
BIJU

Tuer des soldats US , sionistes , des mercenaires , mettre la crainte et la peur dans le cœur des envahisseurs , résister  en Irak , en Palestine , dans tous le monde arabo-musulman, c’est chasser  tous les envahisseurs  en s’attaquant rien qu’à eux et leurs collaborateurs armés, nos despotes,  et à tous les niveaux , JUBA , quel qu’il soit , un seul Sniper , un groupe de résistants Snipers , l’essentiel  c’est l’objectif de la résistance et du combat , ce qui compte  c’est chasser les envahisseurs  sans que la fin justifie les moyens , JAMAIS ! Les attentats aveugles  intercommunautaires, JAMAIS !!! L’horreur ZARKOUI, JAMAIS !! jamais l’horreur tout court contre le peuple irakien qui lui  connaît  dans sa chaire toutes les souffrances auxquelles il a survécu , du monstre SADDAM HUSSEIN à la terreur   et aux génocides programmés des nazis  de l’empire néocons-sioniste , ce peuple martyr sait et connaît le sens du combat des authentiques résistants irakiens  .Contre les néocons , les sionistes et leurs complices arabes , le peuple frère irakien sera toujours du côté de JUBA et ses compagnons , les démocrates arabes aussi ,nous aussi et en face  nos envahisseurs et leurs valets , nos tyrans finiront par se résoudre  à notre éthique, parce que nous nous battons  pour la liberté de notre terre et pour nous même , parce que nous sommes dans la vérité.

Ils tombaient comme des mouches

Dés que ta grâce les touche

Des hordes sauvages

Qui font les naufrages

Défigurent  nos visages

Violent nos images

Ils tombent comme des feuilles mortes

Que le diable les emporte

Et emporte avec eux

Toutes nos souffrances

Que  la mort les emporte

Vers d’autres cieux

Ils ont perdu d’avance.

JUBA, LE HEROS INVISIBLE

Les Américains font la chasse aux  vidéos de la résistance diffusées sur Internet et vendus en DVD dans tout le Proche-Orient, et au-delà. Les sites qui les accueillent sont vite fermés, mais renaissent rapidement ailleurs. Certaines vidéos sont insoutenables comme les égorgements de prisonniers. D’autres pourraient être extraites de reportages télévisés, mais sont rarement programmées pour ne pas déplaire aux Etats-Unis. On y voit des embuscades, des attentats, des attaques de chars et de Humvees. La vidéo la plus regardée sur Internet est sans conteste « Juba, le sniper de Bagdad » .

 

“Juba” est le surnom donné par les forces d’occupation – considéré comme infamant -  à un, ou plusieurs, snipers opérant au sud de Bagdad. Plus d’une centaine de soldats américains en auraient été victimes. Le premier film a été diffusé mi 2005. Il a fait du mystérieux tireur un héros mythique dans la région et au delà. A l’époque, les Américains disaient que c’était un « hoax » (une fausse information) et personne ne voulait la programmer pour ne pas leur déplaire. Puis, devant le nombre croissant de victimes, ils ont du reconnaître que « Juba » existait, mais qu’il avait été arrêté. Les tirs ont repris de plus bel…

 

Le succès de la vidéo a été tel que l’Armée islamique en Irak en a réalisé une seconde, offerte aux Irakiens comme cadeau à l’occasion de l’Aïd 2006 . Sur une des versions, on entend « Juba » murmurer : « J’ai 9 balles dans ce fusil (un Dragunov russe) et j’ai un cadeau pour George Bush, je vais tuer 9 personnes. Je fais cela pour qu’on le voit. Allah est grand ! Allah est grand ! ». Et, les GI’s tombent les uns après les autres, créant dans les troupes d’occupation à Bagdad une véritable psychose.

 

Le succès du « Sniper de Bagdad »

« Juba », un franc-tireur, abat soigneusement un vingtaine de GI

Feurat Alani

En Irak, le DVD du « Sniper de Bagdad » fait un tabac. Distribué sous le manteau à la sortie des mosquées et dans les marchés, les jeunes Irakiens se l'arrachent. Le DVD aurait même dépassé les frontières irakiennes et circulerait dans les rues d'Amman, de Damas, de Téhéran, de Dubaï... Ce film de propagande diffusé par l'Armée islamique en Irak (AIS), auteur de l'enlèvement des journalistes Georges Malbrunot et Christian Chesnot, montre les actions d'un sniper âgé de 16 ans. Sur un fond de chants religieux, la première séquence met en scène un soldat américain en faction près de son véhicule. Un tir retentit. Le soldat tombe... et ne se relève pas. La caméra s'attarde ensuite sur la réaction des autres militaires, saisis de panique et prenant la fuite. La scène la plus marquante se passe à Ramadi, à 50 kilomètres de Fallouja, en plein pays sunnite. Un militaire en patrouille est tué sans que ses compagnons s'en aperçoivent. Les passants prennent la fuite.

Invisible durant les quinze minutes du DVD, le franc-tireur nommé « Juba » prend soigneusement une vingtaine de GI pour cible et les abat. Chaque séquence est entrecoupée de citations à sa gloire. « A plus de 200 mètres de distance, Juba tire, se cache et disparaît », précise le texte. Avec cette propagande, l'AIS espère faire d'une pierre deux coups. D'une part, redorer le blason de la résistance sunnite irakienne en montrant qu'elle épargne les civils et ne s'attaque qu'aux Américains. De l'autre, inciter la jeunesse irakienne, mais aussi arabe, à rejoindre le « front » en Irak. En témoigne Kassem, jeune Irakien de 15 ans qui « aimerait viser aussi bien que Juba ».

http://videos.tf1.fr/video/news/newsthemes/monde/0,,3285307-e3BsYXllciBxdWFsaXR5IFVOVl9JRH0gezIwMiAyMDEgMX0=,00.html?trk=1500&e=62

 

 

Audio report on ‘Juba’ the Iraqi sniper.

 

http://www.dailymotion.com/athenafrancia/video/xkyty_juba-le-sniper-de-bagdad

 

http://www.goovideo.com/?2006/11/10/313-images-chocs-d-un-sniper-irakien-tirant-sur-des-gis

 

http://ia300831.eu.archive.org/3/items/al-jaishul-islami-baghdad-sniper/al-jaishul-islami-baghdad-sniper-24mb.wmv

 

 

Le général responsable des forces protégeant Bagdad tué par des tireurs embusqués

BAGDAD (AP) - Le général de division responsable des forces protégeant Bagdad a été tué lundi par des tireurs embusqués dans l'ouest de la capitale irakienne, alors qu'il circulait en voiture, a annoncé la police.


Des hommes armés, cachés dans des maisons du quartier d'Adl, ont ouvert le feu sur le convoi de voitures dans lequel se trouvait le général Mibder Hatim al-Dulaimi, selon un responsable du ministère de l'Intérieur, le commandant Falah al-Mohammedawi.
Mibder Hatim al-Dulaimi, qui devait aller inspecter ses troupes, dirigeait la 6e division de l'armée irakienne. Ce musulman sunnite a été tué près du lieu où un dirigeant du Parti islamique irakien, Andan al-Dulaimi, a échappé jeudi dernier à une tentative d'assassinat. AP

Juba, le mythe du sniper irakien

LE MONDE

 

Aquoi pensait-il ce jeune GI derrière la visière transparente de son casque ? Etait-il heureux d'avoir quitté sa Californie ou son Texas natal ? Satisfait de se trouver là, sous un beau soleil d'automne, en plein coeur d'une ville en fièvre nommée Bagdad ? Comptait-il plutôt avec angoisse les jours qui le séparaient de la quille ? Avait-il peur de mourir ? Avait-il jamais tué quiconque avec cette grosse mitrailleuse qu'il empoignait ce jour-là dans la tourelle de son blindé ?

 

A 200 mètres de là, de l'autre côté du grand carrefour, Juba l'Irakien ne se posait sans doute pas ces questions. Allongé sur un matelas à l'intérieur d'un minibus aux vitres teintées, Juba était là pour tuer. L'oeil vissé à son viseur, la respiration lente, il prenait son temps, étudiait le vent qui s'engouffrait dans les feuillages d'un eucalyptus, corrigeait sa visée en fonction, cherchait sa cible, le meilleur angle de tir pour son fusil à lunette.

Le viseur du Dragonov de fabrication russe qu'il soignait comme un trésor passait d'une cible potentielle à l'autre. Elles étaient quatre. Serait-ce ce soldat harnaché comme un templier des temps modernes qui s'éloignait du blindé, s'approchait du trottoir, observait une à une les voitures qui passaient lentement devant lui dans le grand charivari urbain ? Ou bien cet autre, là derrière, les mains crispées sur son fusil d'assaut, qui dévisageait les passants d'un oeil soupçonneux, tandis qu'eux-mêmes le contournaient sans le regarder, s'efforçant de l'ignorer et poursuivant leur chemin ?

Juba n'a pas droit à l'erreur. Une seule balle doit être tirée, une seule. C'est une règle de survie. Ensuite, comme à l'accoutumée, il faudra dégager, doucement, sans se presser, et sans attirer l'attention, se perdre dans le grand flot mécanique. La caméra qui tient toute la scène dans son collimateur zoome alternativement sur chacun des soldats. L'objectif s'arrête un instant sur le servant de la mitrailleuse. Est-ce lui le maillon faible ?

Sur le trottoir, les soldats marchent, s'arrêtent, font demi-tour, repartent. Lui, le mitrailleur, est coincé dans sa tourelle. Statique par nature. Impossible de deviner ses traits. Trop loin. On n'aperçoit que sa tête casquée, ses bras, le haut du torse. Le zoom repart, revient, s'arrête définitivement sur lui. Son destin est tranché. Un claquement sec, une éphémère volute de fumée qui s'échappe de son casque, les bras qui se lèvent dans un ultime spasme, l'homme s'effondre comme une poupée de chiffon derrière son blindage. La balle, calibre 7,62, lui a fracassé la tête.

Distribué fin octobre à la sortie des mosquées avec les friandises traditionnelles des fêtes de l'Aïd qui marquent la fin du ramadan, la mort du GI enregistrée sur un DVD dont Le Monde s'est procuré une copie est devenue un véritable "hit", le "must" d'une jeunesse irakienne désemparée par la guerre, aux trois quarts sans travail, totalement désoeuvrée. Les bons jours, moins d'un tiers des étudiants de la ville ose encore se rendre à des cours le plus souvent désertés par des enseignants qui fuient le pays en masse. Il y a maintenant près de quatre ans que les cinémas, les théâtres et les salles de jeu de la capitale ont fermé leurs portes. De toute façon, avec le couvre-feu qui commence chaque soir à 20 heures, il n'y a plus que la télé, les centaines de chaînes satellites qu'on peut désormais capter. Et l'Internet. Sous la dictature de Saddam Hussein, tout cela était interdit. Merci l'Amérique...

Grâce à elle, outre les enregistrements offerts et échangés sous le manteau, le mythe de Juba est un immense succès en ligne. Les "exploits" du franc-tireur ont été vus par au moins 35 000 Irakiens sur les sites appropriés. Pour les garçons et filles qui se bousculent dans les cafés Internet ouverts un peu partout depuis l'invasion d'avril 2003, Juba est devenu un héros, peut-être le seul de cette épouvantable période. Entre 100 000 et 650 000 Irakiens - nul ne sait précisément, les estimations s'envolent - ont perdu la vie depuis près de quatre ans. Près de 2 millions d'autres, les élites surtout, ont abandonné leur pays pour se réfugier ailleurs.

Un pays qui vit au moins deux guerres simultanées, celle menée par, au bas mot, 20 000 "insurgés" contre l'occupation militaire étrangère et celle qui oppose les milliers de gangsters et de miliciens affiliés aux diverses formations politico-religieuses en lutte pour le contrôle d'une parcelle de pouvoir. Les Arabes chiites et sunnites irakiens ont des visions diamétralement opposées de la situation politique. Les assassinats sectaires, les enlèvements collectifs et les attentats aveugles qui tuent chaque jour des dizaines de civils et de policiers irakiens terrorisent à peu près tout le monde et ne sont ouvertement soutenus par personne. Qui pourrait applaudir pareille boucherie qui sature les cimetières ?

A en croire les sondages, dont les conclusions se reflètent largement dans les conversations qu'on peut encore avoir à Bagdad avec des Irakiens "ordinaires" de toutes confessions, le seul dénominateur commun entre les deux grandes communautés arabes du pays est la détestation de "l'occupant". D'où l'indiscutable succès de "Juba le sniper" qui lui, comme le souligne gravement Taher M., un jeune Bagdadi de 21 ans, "ne tue que des infidèles". "Dans le carnage ambiant, explique un ami sociologue, les actions de Juba paraissent au moins dans la norme des guerres."

Qui est ce mystérieux "Zorro arabe" qui laisse presque à chaque fois sur les lieux un papier ou un graffiti de deux lignes disant à peu près que "ce qui a été pris par le sang ne peut être repris que dans le sang" ? A la vérité, nul n'en sait trop rien. "C'est une légende urbaine fabriquée par la propagande terroriste via un habile montage de séquences qui mettent probablement en scène plusieurs snipers", explique-t-on au quartier général américain à Bagdad. Peut-être.

Une seule chose est sûre, le ou les tireurs semblent bel et bien appartenir à un même groupe armé, dénommé "Armée islamique en Irak", une organisation clandestine formée dès l'été 2003 et essentiellement constituée, semble-t-il, de nationalistes irakiens sunnites plutôt proches des Frères musulmans. N'appartenant pas à la mouvance d'Al-Qaida en Irak - l'Armée avait par exemple appelé à voter en 2005 contre la nouvelle Constitution irakienne, alors que l'organisation fondée par Oussama Ben Laden juge l'exercice du vote "non islamique par nature" -, l'objectif annoncé de "Jaish-al-Islami", son nom en arabe, est d'expulser toutes les forces étrangères de l'ancienne Mésopotamie.

Il y a quelques mois, un premier film de treize minutes de propagande estampillé de la même "armée" avait été distribué dans les mosquées. Les images étaient souvent floues et d'assez mauvaise qualité. Dans le second film de quinze minutes, intitulé "Juba, le sniper de Bagdad, 2e partie", les images sont nettes, le son et le montage techniquement de bonne qualité. Outre de nouvelles scènes de tir au but sur des soldats, y apparaissent deux personnages assez massifs qui pourraient n'être qu'un seul et même homme.

Filmé dans une pièce immaculée, le visage du premier est dissimulé sous une cagoule noire, façon GIGN. L'opérateur le montre poser un pistolet, un talkie-walkie et un fusil à lunette sur une table avant d'ajouter posément, au stylo feutre, une 37e petite barre sur un papier accroché au mur : son "tableau de chasse", suppose-t-on. On le voit ensuite transcrire quelques fortes paroles en arabe dans un cahier. Innovation qui montre bien que la cible de la propagande va bien au-delà des Irakiens, son texte est sous-titré en anglais. "Nous sommes la tempête qui détruit les soldats américains", écrit l'inconnu. "Nous sommes le feu qui ne dort ni ne se repose jamais." Un appel est lancé à "la nation musulmane", une sorte d'invitation à rejoindre la "résistance".

"Comment peut-on manger, boire et dormir quand nos fils, nos frères, sont parqués dans des prisons d'infidèles ? Abou Ghraib, Guantanamo, Afghanistan, Palestine... Que dira-t-on demain à Allah quand Il demandera ce que nous avons fait quand l'ennemi est entré sur nos terres, détruisant nos mosquées, violant notre honneur, insultant notre saint Coran ?" Et puis, en voix off, un sauvage "appel à la jeunesse musulmane : Ne leur montrez aucune pitié ! Tuez-les tous ! Ils ont détruit notre pays et notre bien-aimée Bagdad. Faites de leur vie un enfer !".

Plus posé, le second personnage porte un keffieh à damier rouge et blanc. Son visage est flouté. S'adressant à la caméra, il explique que "ce sont les Américains qui ont baptisé (les) francs-tireurs "Juba"". Présenté comme le "commandant des unités de tireurs d'élite de l'Armée islamique à Bagdad", l'homme affirme disposer d'un "nombre relativement important" d'as de la gâchette. "Il y a des centaines de Juba !", prétend-il. Il dit aussi que l'organisation a "développé son expertise", qu'elle a trouvé "de nouvelles méthodes pour transporter et cacher les snipers".

Il explique surtout qu'un livre leur est "très utile : il s'agit de The Ultimate Sniper, écrit par un ancien sniper des marines américains, le major John Plaster". Le Monde a vérifié. L'intéressé a non seulement actualisé son ouvrage - initialement publié en 1993 - pour "aider la guerre globale contre le terrorisme" en 2005, mais il dispose d'un site Internet où chacun peut acheter des DVD et des conseils pour "acquérir la bonne arme" et ne jamais "manquer sa cible".

Que pense le haut commandement militaire américain de cette fatale ironie ? Impossible de le savoir. La consigne, récente, est de ne plus commenter les "exploits" de Juba par crainte, nous explique-t-on, de susciter des vocations. L'idée de filmer les opérations et de diffuser les vidéos, confirme le "commandant" des snipers irakiens, "a été prise quand on s'est rendu compte que l'effondrement du soldat sous nos balles a bien plus d'impact sur l'ennemi qu'aucune arme". Guerre psychologique ? En réalité, les soldats savent pertinemment à quoi ils s'exposent quand ils circulent en zone urbaine. Les films servent surtout à accroître les chances de recrutement. "Nous savons, expliquait la semaine passée le capitaine de marines Glen Taylor au New York Times, que dans certaines villes de la province d'Al Anbar - principal bastion des insurgés sunnites -, des types circulent avec des haut-parleurs invitant les hommes à devenir sniper et leur offrant trois fois leur salaire actuel."

Sur les 2 860 GI tués en Irak depuis le début de l'expédition, plus d'un tiers sont morts dans des attaques souvent imprévisibles et indétectables à l'engin piégé. Mines dissimulées dans des sacs à ordures posés sur les routes et les boulevards empruntés par les convois militaires, dispositifs enterrés sous le macadam et déclenchés à distance par un guetteur, charrettes à bras, ânes et kamikazes saturés d'explosifs, etc. Les morts attribuées sans distinction à des "tirs d'armes de poing" par un site américain qui traque les pertes de l'US Army en Irak (www.icasualties.org) seraient autour de 270, dont 80 depuis janvier.

Combien ont été victimes des snipers ? Mystère. Selon le "département médias de l'Armée islamique" qui n'évoque à aucun moment les enlèvements suivis d'assassinats, notamment de journalistes étrangers, qui sont aussi une des méthodes moins glorieuses à laquelle elle a eu recours, 630 militaires américains auraient été tués par ses combattants depuis le début de l'invasion. Parmi eux, affirme-t-elle, 23 officiers et 11 snipers. Beaucoup pour un seul groupe. Trop pour un seul homme, fût-il nommé Juba ?

A la mi-août, un périodique américain spécialisé, Army Times, publia l'entretien d'un sniper militaire déployé à Bagdad. Le sergent Randal Davis, 25 ans, expliqua comment, après des heures d'attente, il parvint à loger une balle de son M14 dans la poitrine d'un "confrère" irakien. "Il y avait du sang partout sur le mur", expliqua le jeune soldat. Un autre sniper, le caporal Mike, 31 ans, commenta "la différence qu'il y a entre un professionnel et un maniaque de la gâchette". Puis il afficha son propre palmarès : "quatorze tués en Somalie, trois en Afghanistan, un en Irak". En ces temps de "guerre globale contre le terrorisme", l'industrie du "sniping" est une affaire qui marche..

 

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