Il n'y'a que le silence qui respire.
Par
Faouzia
Nous devons nous préserver de cette multitude d’antagonismes planétaires qui dressent les uns contre les autres les Hommes, les milieux sociaux, religieux, ethniques, professionnels, économiques, sportifs, les sexes, les classes d’âge ,les jeunes et les vieux qui se méprisent mutuellement, toutes ces stigmates qui désignent la dictature de ben Ali.
Aussi à mon grand désespoir, il faut en être conscient et le reconnaître.
Les ego de toutes ces oppositions étant continuellement encouragées et attisées par un esprit de compétition et d’appropriation qui souffle partout, puisqu’il est chaudement recommandé par les puissants de ce monde qui ne peuvent précisément asseoir leur pouvoir que sur la zizanie et les divisions qui déchirent les pays faibles.
Aujourd’hui la Tunisie de ben Ali est un pays hypocrite et fallacieux où les choses, les gens et les institutions se donnent régulièrement pour ce qu’ils ne sont pas. Cherchant à se dissimuler sa propre horreur, essayant de se rendre acceptable et présentable, sa pré humanité s’invente des mythes et des mirages pour s’évader, ainsi que des faux semblants de conduites vertueuses pour se justifier et même s’autocélébrer, plus jamais cela, nous devrions vivre dans le progrès et la concorde sur nos propres vérités, car c’est en elles que résident notre bonheur collectif et notre utilité à nous-mêmes, à notre patrie et aussi aux autres.
L'hypocrisie de la pédanterie.
Depuis toujours en Tunisie, ce toujours de nos belles années de braise postcoloniales, un peu plus de cinquante ans de dictature, l'individualisme nous a rendus tellement égoïstes et hypocrites que nous avons carrément désappris la sincérité et la vénération pour le naturel de nos impulsions, pour ne parler que des choses simples de la vie, laissons Dieu et tous les saints de côté, nous autres tunisiens, nous avons la faculté de désespérer toutes les bonnes volontés, et qu’au final, notre révolte aujourd'hui se trouve démuni de vérité et de personnalité. .
C’est la vie même que notre égoïsme, notre individualisme a rendue impossible. Plus que l’art, plus que l’esthétisme, plus que la possession, la liberté représente la beauté de mille façons; elle est l’immense panorama du changement éternel, et elle ne peut être individuelle et égoïste, elle est le domaine du partage par excellence, elle est générosité, convivialité, elle est festive et exubérante. L'individualisme, en revanche, repose sur une vision fixe et immuable de la vie; il repose d’un côté sur l’idée matérialiste que l’existence est une malédiction imposée aux hommes par la colère de Dieu et de l’autre que Dieu est l’opium du peuple, et tous ceux qui sont au milieu, les plus nombreux des humains qui ne demande que de jouir de cette vie selon sa conception de ce qu’est la jouissance, ou sa conscience, sans déborder sur les choix d’autrui sont diabolisés et, malheureusement, souvent humiliés et opprimés. Pour se racheter, les hommes doivent constamment faire acte d’allégeance à un système idéologique imposé, ou dans l’autre cas faire pénitence, répudier tous leurs élans naturels et sains et rejeter la joie et la beauté, or Dieu est beau et il aime la beauté. Nous autres tunisien nous n’échappons pas à cette calamité
l'individualisme en Tunisie est à son apogée, détruisant et écrasant tous les phénomènes artistiques et culturels qui pourront se liguer et être la dynamique d'un changement vital pour le pays. Du fait de ce même esprit étroit, de grands hommes comme ABBOU, ZOUARI ect…sont affamés de leur terre natale parce qu’ils refusent d’accepter la monotonie, la lourdeur d’esprit et la médiocrité de cette dictature qui saigne leur pays. L'individualisme a, en fait, toujours été l’élément le plus pernicieux de l'esprit tunisien qui se dit libre des agapes du parti unique et du régime de ben Ali, agissant comme censeur de l’expression artistique , de la différence et de l'autre et ne validant que la respectabilité ennuyeuse des pactes de non agression établi entre certaines plumes et certains espaces, que moi, entre beaucoup d’autres, je juge conformistes et pour certains haineux, pour vous faire une idée simple de cette question, il suffit de jeter un coup d'œil sur les archives d'un site aujourd'hui mort et enterré, tout simplement parce qu’il était borné et prétendait au monopole des idées et de la réflexion, l'individualisme et l'égoïsme des médiocrates peuvent assécher tous les océans de la ferveur et de la fougue la plus naturelle, de la jeunesse tunisienne, par la lassitude, l’ignorance, l’intolérance, le mensonge et le forfaiture, l’écart entre leurs délires et ce que nous vivons en bien ou en mal en Tunisien est vraiment incroyable, même les partis classiques, et leurs leaders sont plus connus à l’étranger que chez nous, dans les cités universitaires les tendances sont les mêmes que dans la rue tunisienne, il ne faut pas se faire d’illusions, les gens avertis sont ceux qui utilisent l’internet politique, très peu nombreux, ou bien ceux qui reçoivent par une démarche individuelle, ou organisée par petit groupe, les newsletters de TUNISNEWS ou d’ELKHADRA. Ceci est une évidence.
Il est vrai que nos existences en tant que tunisiens sont étriquées par le mutisme et la peur et que ces derniers tuent la part naturelle et salubre de nos élans. Mais il est tout aussi vrai que c’est à nos suffisances que nous devons le fait que cet esprit a été transplanté sur le subconscient collectif tunisien, ben Ali n'est pour rien, c'est un simple accident de l'histoire, ce genre de calamité a depuis toujours touché pour un temps tous les peuples, pour la Tunisie c'est devenu une spécialité du terroir et un art de vivre. L’Histoire moderne de la Tunisie, ne tarit pas d’abominations qui ont assombri des vies et changé la joie en désespoir, le naturel en une maladie et l’honnêteté et la vérité en mensonges affreux et en hypocrisie. Le ducking-stool1, le poulet rôti, la gégène, la balançoire, la falquas, l'apnée olympique et le fouet, comme bien d’autres instruments de torture, sont les méthodes benalistes préférées de purification tunisienne, mais le terrorisme intellectuel de certains clans bornés de certain de ses opposants est aussi pernicieux, alors il faut comprendre que les jeunes tunisiens dans leurs immense majorité évite cette perte de temps mortifère qui consiste à prendre des risque pour des opposants qui n’en prennent jamais, pourquoi croyez vous que les islamistes sont nombreux et sont les troupes les plus organisés et qui font vraiment peur à la dictature, hais par l’appareil répressif mais respectés ? tout simplement parce que leurs chefs payent de leur personne, qui de tous ces bavards de l’opposition démocratique médiatisée, a la stature d’un Zouari, d’un JEBALI, d’un Néjib HOSNI ou d’un JOUHRI que je vois chaque jour traverser le centre commercial de DENDEN appuyé sur sa canne, à son âge estropié pour ses idées, dans sa ville , si élections libres il y’aura, il sera élu haut la main, des centaines de gens comme moi, surtout des jeunes, qui ne sont pas islamistes voteront pour lui, parce que voter pour lui c’est voter pour l’honnêteté, l’honneur et la dignité, tout ce que les tunisiens, engagés ou pas n’ont pas, je connais des flics qui ont été muté d’office dans l’extrême sud, pour avoir refusé de le filer, de le provoquer et de le tabasser, je vous le dis, le jour où il y’aura beaucoup de politiques tunisiens de la stature de ces gens là, cela sera la fin de la dictature, je m’imagine le parano BEN ALI dans son palais jouant à la roulette russe. Qui a la stature d’un MONCEF MARZOPUKI ? Qui même sans parti et véritablement pourchassé par la dictature, peut, rien que sur son nom et sa sagacité, mobiliser des centaines de tunisiens ? Pas ces partis marketing, ni la grève de la faim du pseudo président de l’opposition tunisienne, il ne faut pas se mentir et se leurrer, la plus part d’entre eux, les bavards et autres salonnards de l’opposition, sont des arrivistes et des bidons.
Le puritanisme politique de la dictature emploie le bâton, la carotte et le fouet, et il garde une emprise des plus pernicieuses sur l’esprit et les sentiments du peuple tunisien, grâce entre autre à la frilosité de l’opposition tunisienne. Le pouvoir de Zinétron ne peut s’expliquer autrement. Tout comme les Torquemada qui ont Sali depuis toujours le genre, il est l’autocrate d’une morale maffieuse et dicte les normes du bien et du mal et de la pureté et du vice. Tel un voleur dans la nuit, il s’immisce dans la vie privée des gens et dans leurs relations les plus intimes. Le système de délation qu’il a mis en place fait honte à la tristement célèbre STASI EST-ALLMANDE d’antan. Pourquoi les tunisiens tolèrent-ils qu’un tel outrage soit commis à leurs libertés? Tout simplement parce que ben Ali n’est autre que la manifestation la plus criarde de ce puritanisme politique qui a été cultivé dans le sang des arabes et des tunisiens et dont même les démocrates n’ont pas encore réussi à s’affranchir complètement, il suffit de les voir pratiquer. Le manque de clairvoyance et la lourdeur des partis tunisiens en général de tempérance pseudo-démocratique, sont les creuseurs de tombe du génie, de l’art et de la culture tunisiens.
L’obscurité et la médiocrité seules dictent leur conduite, restreignent donc l’expression naturelle et étouffent les meilleures de leurs impulsions. Ils sont tout autant, que la dictature, l’ennemi de la liberté et de la beauté qu’il. Ils récusent, mais comme ils ignorent tout, enfermés qu’ils sont à double tour, dans leurs tours d’ivoire, des véritables fonctions des émotions humaines, ils engendrent ainsi les vices les indifférences et les désespérances les plus innommables.
La dictature tunisienne a une propension presque illimitée à faire le mal, c’est parce qu’elle se retranche derrière un État décomposé et une loi d’intérêts privés qui n’a plus rien à voir avec la loi républicaine. Elle est le censeur « légal » de nos opinions, de nos sentiments, et même de notre conduite.
C’est évidemment pour cela qu’un discours oppositionnel et une stratégie clairs, assumant et courageux sont nécessaires à l’imagination des tunisiens et à l’élévation de leur esprit tout autant que de l’air qu’ils respirent. Ils rendent leur corps social plus vigoureux et élargissent leur vue de la camaraderie et la solidarité humaines. Sans ces moyens, sous quelque forme qu’ils soient, l’esprit de la liberté et de la générosité est avorté.