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24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 10:13

Israël et la « Petite-Bretagne »


AUTEUR:  Abdelbari ATWAN عبد الباري عطوان

Traduit par  Tafsut Aït Baamrane


Le gouvernement britannique se penche actuellement sur l’introduction d’une nouvelle législation  abrogeant la compétence universelle de la justice britannique dans le cas de dignitaires étrangers accusés de crimes de guerre qui viendraient en visite. Il est prévu que le gouvernement travailliste de Gordon Brown, qui a été complice de la guerre en Irak, sur la base de mensonges fabriqués, va saisir le parlement la semaine prochaine pour faire passer ces modifications législatives avant les élections de mai prochain.

Le ministère de la Justice britannique, dirigé par l’ancien ministre des Affaires étrangères Jack Straw, veut transférer le pouvoir de délivrer des mandats d’arrêt des juges aux procureurs, sous prétexte de mettre à l’abri les dignitaires étrangers visitant la Grande-Bretagne d’une arrestation et d ‘une traduction en justice comme criminels de guerre.

Les seuls dignitaires étrangers accusés de crimes de guerre susceptibles de visiter la Grande-Bretagne sont israéliens. Les modifications législatives envisagées sont donc  faites sur mesure pour eux et sont le résultat de la campagne de pressions organisées par le gouvernement de Benjamin Netanyahou et son défenseur, le lobby juif britannique, après qu’un groupe d’avocats respectés ont demandé à un tribunal l’arrestation de Tzipi Livni, l’ancienne Première ministre israélienne accusée d’avoir commis des crimes de guerre lors de la dernière agression de son armée contre la Bande de Gaza, au début de l’année dernière.
Le chantage israélien a réussi à atteindre les résultats souhaités : en changeant la législation britannique, adoptée pour punir les nazis sur la base des Conventions de Genève et des  droits humains et sous la pression des Juifs, qui continuent à vouloir venger les victimes de l’Holocauste commis par les criminels de guerre allemands à l’époque nazie.

Plus de 70 députés ont déposé une requête à la Chambre des Communes, critiquant sévèrement ces propositions d’amendements. Ils ont été rejoints par des dizaines de lords, acteurs, écrivains et juristes souhaitant empêcher leur adoption. Ces propositions constituent en effet une insulte à la justice et aux valeurs de la démocratie occidentale.

La pétition signée par ces députés, avocats et défenseurs de droits humains dit : « Nous avons été choqués par les propositions du ministre des Affaires étrangères Ivan Lewis et du secrétaire d’État David Miliband pour modifier la législation britannique afin d’éviter à l’avenir toute tentative de poursuivre des personnes accusées d’avoir commis des crimes de guerre, qu’elles soient israéliennes ou autres, devant des tribunaux britanniques. Nous rejetons toute tentative de porter atteinte à l’indépendance de la justice britannique et tout juge disposant de preuves de crimes de guerre devrait avoir le pouvoir d ‘ordonner l’arrestation d ‘un suspect. »

Le célèbre avocat britannique John Hardy relève que l’abrogation de cette loi permettant de poursuivre les criminels de guerre est une décision politique qui constitue une ingérence dangereuse dans les droits fondamentaux des citoyens.
Ce que Hardy n’a pas dit, c’est qu’Israël et ses criminels de guerre sont au-dessus de toute loi, et que leur protection est plus importante que les droits des citoyens britanniques et que l’indépendance du pouvoir judiciaire, source de fierté et modèle pour le monde entier.

Madame Scotland, procureur général, s’est exprimée très clairement, lors d’un discours à l’Université de Jérusalem la semaine dernière : « Notre gouvernement examine en toute urgence les moyens de changer le système judiciaire afin d’éviter l’arrestation des responsables israéliens, qui devraient avoir la possibilité de visiter la Grande-Bretagne en permanence et sans entraves. »

Si les criminels de guerre étaient arabes ou du Tiers Monde, et particulièrement hostiles aux USA ou au Royaume-Uni, ces lois ne seraient pas modifiées mais appliquées sans retard, mais il semble que les criminels de guerre israéliens sont sur le point d’obtenir un blanc-seing du Royaume-Uni et de tous les pays occidentaux pour tuer qui ils veulent et quand ils veulent, des enfants de Gaza au Liban, utiliser des civils comme boucliers humains – comme indiqué dans le Rapport Goldstone – sans être craindre d’être traduits en justice.

L’odieux chantage israélien et l’humiliante soumission britannique conduiront peut-être la Grande-Bretagne à rejoindre les États du Tiers Monde et  à lui faire perdre ses meilleurs traits distinctifs civilisationnels, car ce n’est que dans les pays qui ne connaissent pas de justice indépendante ni le principe de la séparation des pouvoirs ni les traditions démocratiques occidentales, que l’on modifie les lois suite à des pressions extérieures, sans étude idoine ni clarification minutieuse fondée sur l’intérêt du pays et des citoyens.

Les lois contre les criminels de guerre ne sont pas des lois britanniques à l’origine, mais des lois universelles élaborées par le « monde libre » après la Deuxième Guerre Mondiale. Ce monde libre a enjoint tous les États à les adopter. Le Royaume-Uni n’a donc pas le droit de les modifier tout seul, car ces amendements sont contraires aux Conventions de Genève et au droit humanitaire international.

Le monde entier a pris fait et cause pour les victimes du nazisme et il a pris les dispositions nécessaires pour châtier les criminels de guerre en les traduisant en justice, ceci afin que ne se reproduisent plus leurs crimes et un Holocauste collectif. Pourquoi donc ce monde est-il de connivence avec les criminels de guerre israéliens ? Tout simplement parce que leurs victimes sont des Arabes et des Musulmans ? Cette sélectivité odieuse révèle un effondrement de la morale et des valeurs.

La Grande-Bretagne, qui prévoit de modifier sa législation cette semaine afin de protéger les criminels de guerre israéliens, prend une responsabilité morale et juridique vis-à-vis du peuple palestinien, en permettant une effusion de son sang et en donnant le feu vert pour que le carnage continue.
Le Royaume-Uni, par ce geste,  réitère son agressivité à l’encontre du peuple palestinien et continue à la persécuter, même dans son exil, en s’alignant de manière honteuse sur ses bourreaux, que la Grande-Bretagne a aidé à installer leur État sur son dos. Le gouvernement britannique, plutôt que d’expier son grand crime contre le peuple palestinien – il est responsable de ses Nakbas depuis 60 ans -, il continue encore ce crime, en fournissant une protection légale et politique à ceux qui ont pris sa terre de force et l’ont marginalisé sur la terre entière, se faisant ainsi leur complice.

Nous joignons notre voix à celles des parlementaires, politiciens, artistes, militants des droits humains et de tous les Britanniques honorables qui s’opposent à ce changement de loi visant à maintenir l’impunité pour les criminels de guerre israéliens.

Et s’il y a vraiment un besoin urgent de modification législative, ce serait pour conserver un minimum d’indépendance à la justice.


Livni, la Belle du Mossad, par Omaya Joha



Source :  'اسرائيل وبريطانيا 'الصغرى

Article original publié le 18/1/2010

Sur l’auteur

Tafsut Aït Baamrane est membre de Tlaxcala, le réseau international de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner l’auteur, la traductrice et la source.

URL de cet article sur Tlaxcala :
http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=9782&lg=fr

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24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 09:29
(EU) PE/TUNISIE: face aux dérives du régime du président
 Ben Ali, le Parlement est divisé sur l'opportunité
 d'accorder au pays un statut de partenariat avancé

Strasbourg, ZIK.png(Agence Europe) - Lors d'un débat en plénière consacré aux relations avec la Tunisie, jeudi 21 janvier à Strasbourg, le Parlement européen s'est montré très divisé sur l'opportunité d'accorder ou non un statut de partenariat avancé à ce pays, lié à l'UE par un accord d'association entré en vigueur en 1998. Aux députés représentants le PPE, l'ADLE, l'ECR et l'EFD, qui plaident pour la poursuite d'un dialogue entre partenaires égaux ou le renforcement de liens d'amitié, s'opposent en effet leurs collègues des Verts et de la GUE/NGL, qui dénoncent la dérive autoritaire du régime du président Zine el-Abidine Ben Ali et la dégradation des droits de l'Homme en Tunisie depuis sa réélection le 25 octobre 2009, et appellent à ne pas accorder à Tunis un statut de partenariat avancé. Les représentants de la S&D se montrent pour leur part plus partagés.
 
La Française Hélène Flautre (Verts/ALE), qui dénonce depuis plusieurs mois les violences du régime tunisien et de ses services spéciaux à l'encontre des défenseurs des droits de l'Homme, en particulier l'emprisonnement du poète journaliste Taoufik Ben Brik après un simulacre de procès, a de nouveau pointé du doigt une « dégradation massive » des droits de l'Homme en Tunisie. « Quel journal, quel syndicat ont été autorisés depuis 20 ans ? Les libertés fondamentales sont bafouées systématiquement », s'est-elle insurgée, appelant au respect par Tunis des engagements en matière de droits de l'Homme prévus par l'accord d'association avec l'UE. Mme Flautre a encore dénoncé le « harcèlement continu » par le régime Ben Ali des défenseurs des droits de l'Homme, étudiants, avocats et journalistes. « Vous n'avez pas envie de voir la réalité tunisienne parce que vous trouvez des intérêts en matière économique, en matière de terrorisme », a-t-elle lancé aux conservateurs et libéraux. « Si nous ne voulons pas insulter les valeurs de l'UE, nous ne pouvons pas accorder un statut de partenariat avancé à la Tunisie », a-t-elle insisté. Marie-Christine Vergiat (GUE/NGL, française) a déclaré « [partager] l'effarement » de Mme Flautre, dénonçant elle aussi la dérive du régime tunisien depuis la réélection à 90% des voix de M. Ben Ali pour un cinquième mandat. La Française Malika Benarab-Attou (Verts/ALE) a pour sa part critiqué « l'absence de perspectives données aux jeunes par une société tunisienne fermée ». Mmes Flautre, Vergiat et Benarab-Attou ont été rejointes dans leurs critiques par leur compatriote Sylvie Guillaume (S&D), qui a dénoncé le procès « bâclé » de M. Ben Brik et la dégradation des droits de l'Homme en Tunisie. « Il ne suffit pas de valoriser les intérêts économiques comme solde de tout compte », a-t-elle fait valoir, appelant à ne pas accorder de statut avancé pour la Tunisie.
 
Auparavant, le Chypriote Ioannis Kasoulides (PPE) avait plaidé pour « le renforcement d'un dialogue entre partenaires égaux » et le Belge Louis Michel (ADLE) vanté les mérites d'un pays partenaire musulman qui a réussi à forger un système politique fondé sur la séparation entre l'Église et l'État et où les droits de la femme sont garantis. « La Tunisie a besoin de notre soutien, pas d'invectives incessantes », a estimé pour sa part le Britannique Charles Tannock (ECR), mettant en exergue les droits sans égal dans le monde musulman accordés aux femmes en Tunisie, et plaidant pour accorder à la Tunisie un statut de partenaire avancé. « La Tunisie offre une société stable, ceci avec la suppression de l'islamisme et du terrorisme. Le pays progresse en matière économique et s'est doté des meilleures normes sanitaires en Afrique. Sa constitution limite le nombre de sièges qui appartiennent à un parti unique. La loi tunisienne interdit aussi l'hijab, l'habit islamiste, que la Tunisie juge contraire à ses valeurs, a pour sa part noté le Britannique Gerard Batten (EFD). Les PPE Salvatore Iacolino et Dominique Baudis ont eux aussi souligné l'importance des intérêts économiques liant l'UE à la Tunisie, « un pays où la démocratie est relativement jeune et où la participation de la citoyenneté au plan démocratique est importante » pour le député italien, « un pays où la situation sociale a évolué très favorablement, l'immense majorité de la population tunisienne entrant dans les critères définissant la classe moyenne », selon son collègue français. L'Espagnole Carmen Romero Lopez (S&D) a quant à elle appelé à « respecter la position démocratique de la Tunisie, même si elle n'est pas parfaite », reconnaissant toutefois que « les violences actuelles ne justifient peut-être pas le statut de partenaire avancé ». Saluant le « cas unique » qu'est la Tunisie, « où les femmes sont traitées comme les hommes », le socialiste français Harlem Désir a pour sa part appelé la Commission européenne à intervenir dans le cadre du Conseil d'association pour que soient prises en compte la santé et la libération de M. Ben Brik.
 
En réponse aux critiques des parlementaires, la commissaire européenne Neelie Kroes a promis que la Commission veillera à ce que la Tunisie se conforme aux engagements pris en vertu des exigences de l'accord d'association, qui inclut des dispositions en matière de respect des droits de l'Homme. Déplorant au nom de la Commission, à l'instar de la communauté internationale, une répression accrue contre les défenseurs des droits de l'Homme en Tunisie, Mme Kroes a assuré qu'il n'y a « aucun malentendu » au niveau de l'UE sur la nécessité que l'octroi à Tunis d'un statut de partenariat avancé doit s'accompagner d'un ferme engagement de la Tunisie à respecter ses engagements en matière de droits de l'Homme et de liberté d'expression. (E.H.)

Droits de l'Homme en Tunisie: la Commission européenne admet "des lacunes"


La Commission européenne a salué jeudi "les progrès considérables" économiques et sociaux enregistrés, selon elle, en Tunisie, tout en regrettant "des lacunes" dans le domaine des droits de l'Homme dans ce pays.

"La Tunisie est un allié important de l'UE dans la région" et "un partenaire proche et fiable", a assuré la commissaire européenne Neelie Kroes au cours d'un débat sur les relations entre l'Union européenne et ce pays du Maghreb au Parlement européen à Strasbourg.

   Un accord d'association lie la Tunisie et l'Union européenne et des négociations sont en cours pour un partenariat renforcé entre Tunis et l'UE.

   "Les positions adoptées par ce pays dans les enceintes internationales sont équilibrées et modérées", a-t-elle ajouté. Cependant, a-t-elle admis, "il y a des lacunes dans le domaine de la justice, de la liberté d'expression et dans le domaine du droit d'association".

   "Ce ne sont pas +des lacunes+", s'est indignée l'eurodéputé Verte Hélène Flautre en dénonçant "une dégradation massive et continue des droits de l'Homme et de la démocratie en Tunisie".

   "Les libertés fondamentales sont fondamentalement bafouées", a ajouté la parlementaire.

   Plusieurs députés de gauche ont évoqué le cas du journaliste et opposant tunisien Taoufik Ben Brik qui purge actuellement une peine de six mois de prison pour agression et doit être jugé en appel samedi à Tunis.

   Taoufik Ben Brik a été condamné le 26 novembre à 6 mois de prison pour l'agression d'une femme d'affaires, mais ses proches dénoncent une manipulation destinée à le faire taire, après des écrits très critiques dans la presse française contre le président Zine El Abidine Ben Ali.


D'après AFP
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24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 09:18
Les mystérieux migrants envoyés sur le continent
Femmes et enfants sont envoyés dans des centres de rétention administrative spécialement équipés pour les accueillir. Là, ils attendront les réponses à leurs éventuelles demandes d’asile en France. Photo AFP


Les adultes interrogés parmi les 124 personnes débarquées sur une plage corse vendredi, disent avoir payé des passeurs pour gagner la Scandinavie. En attendant, les migrants sont dispersés dans des centres de rétention.

Plus aucun migrant du groupe arrivé au terme sans doute d’un long voyage sur la plage de Bonifacio n‘est en Corse aujourd’hui. Les 57 hommes, 29 femmes et 38 enfants ont quitté hier le gymnase où ils ont dormi vendredi soir pour être transférés sur le continent. Soixante d’entre eux, familles et enfants en bas âge, doivent être «  répartis sur un ensemble de centres de rétention administrative (CRA) dans le sud où ils peuvent être accueillis », a expliqué le préfet de Corse, Stéphane Bouillon.

Hier soir, une femme enceinte arrivée à terme a quant à elle dû être évacuée vers un hôpital toulousain dès son arrivée au centre de rétention de Cornebarrieu, où elle a pu expliquer sa situation à un traducteur. Des clandestins sont aussi retenus à Lyon, Marseille, Nîmes, ainsi qu’à Rennes. Selon le maire socialiste de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci, seuls quelques hommes ont résisté quelques minutes à leur transfèrement. Ils insistaient surtout pour ne pas être séparés, et ont refusé de s’alimenter vendredi soir.

Pour le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) toutes les personnes doivent pouvoir demander l’asile et bénéficier d’un «  examen complet et équitable » de leur situation. Ils font pour l’instant tous l’objet d’un arrêté de reconduite à la frontière. Chacun «  bénéficiera d’une évaluation individuelle de sa situation », assure le ministère de l’Immigration.

Entre 2 500 et 10 000€ par personne

Mais le mystère reste complet sur leur odyssée. Le procureur de la République d’Ajaccio Thomas Pison a déclaré que les 80 adultes entendus comme témoins ont affirmé être des Kurdes partis de Syrie pour aller en camion jusqu’en Tunisie d’où ils auraient embarqué à bord d’un cargo pour la Corse, alors qu’ils souhaitaient aller en Scandinavie. Ils auraient payé pour cela 2 500 à 10 000 € par personne à des passeurs en Tunisie.

Un parcours «  étonnant », d’après le procureur, «  compte tenu du nombre de pays à traverser et de la difficulté de franchissement de certaines frontières ». La France a demandé l’assistance pénale des autorités judiciaires italiennes pour retrouver un cargo battant pavillon russe ou ukrainien. Le ministère de l’Immigration a en outre indiqué, qu’un deuxième bateau susceptible d’avoir débarqué ces clandestins a été identifié et faisait l’objet de vérification.

Pour le ministre de l’Immigration, Eric Besson, et le porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre, il est exclu que la Méditerranée et la Corse deviennent « l e lieu d’exercice privilégié des trafiquants d’êtres humains ». Besson a proposé un sommet européen sur la question. Le gouvernement a aussi demandé à la Marine, aux douanes et à la gendarmerie de renforcer la surveillance du rivage.

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24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 09:13

Algérie, Maroc, Tunisie ou l’absurde désunion



Le « non-Maghreb » coûte cher au Maghreb

Le conflit du Sahara occidental représente toujours l’un des obstacles majeurs à une coopération indispensable entre le Maroc et l’Algérie, freinant les échanges régionaux qui pourraient se développer conjointement avec la Tunisie Pourtant, une complémentarité existe entre les trois pays et, si elle était encouragée par l’Union européenne, une collaboration politique et économique aiderait à résoudre bien des problèmes de la rive sud de la Méditerranée.

A quelques kilomètres d’Oujda, capitale de la région marocaine de l’Oriental, le visiteur est confronté à une situation ubuesque : la route vers l’Algérie est barrée par des engins de travaux publics, quelques agents de sécurité déambulent et un calme étrange règne sur ce lieu qui devrait être un point de passage encombré entre les deux pays d’Afrique du Nord les plus peuplés. Ce silence reflète la mésentente entre Rabat et Alger depuis une génération. En revanche, plus au sud, à Figuig, les soldats algériens traversent tranquillement la frontière pour prendre un café dans le royaume, tandis que les Marocains rendent visite à leurs cousins républicains sans que personne ne trouve à redire à ces échanges familiaux.

Le « coût du non-Maghreb » peut se décliner selon des partitions différentes : énergie, banques, transports, agroalimentaire, éducation, culture ou tourisme. Le commerce entre Etats d’Afrique du Nord équivaut à 1,3 de leurs échanges extérieurs, le taux régional le plus bas du monde. Deux conférences intitulées « Du coût du non-Maghreb au tigre nord-africain »(1) et un rapport du Peterson Institute (2) ont amplement mis en relief les avantages dont bénéficieraient les peuples d’une Afrique du Nord dont les frontières seraient ouvertes. Quand on réunit des chefs d’entreprises maghrébins, la plupart n’expriment qu’une envie, celle de pouvoir se déployer dans un espace qui transcende les divisions nationales.

Les pauvres comme les riches paient l’incapacité des élites à concevoir un projet commun. Alors que le monde connaît des bouleversements sans précédent depuis 1945, le Maghreb reste aux abonnés absents. Les pays de la région n’ont guère fait de propositions à l’Union européenne concernant leur place dans le processus de Barcelone (3). Seront-ils plus actifs vis-à-vis du « processus de Barcelone-Union pour la Méditerranée » ? Il est permis d’en douter (4).

Le Maghreb possède de nombreuses ressources : du pétrole, du gaz, des phosphates en abondance, une production agricole variée et souvent de qualité – mais un déficit croissant en céréales -, des paysages magnifiques qui attirent des millions de touristes étrangers chaque année. Sa population peu âgée, dispose d’une qualification qui a fortement augmenté depuis les indépendances. La transition démographique – le passage de taux de naissance et de mortalité élevés à des niveaux sensiblement plus faibles – est acquise, mais des millions de jeunes continuent d’arriver sur le marché du travail – 50 % d’entre eux sont déjà au chômage. Remédier à ce déferlement exigerait, pendant deux décennies, un rythme de croissance plus élevé que celui de la Chine. Au vue de ses réalités, la perte des deux points de croissance que coûte les frontières fermées représentent un défi. Tous les ans, des milliers de personnes se noient en Méditerranée dans l’espoir de travailler en Europe ; des diplômés s’expatrient – parfois l’équivalent de la moitié d’une promotion d’école d’ingénieur – car ils trouvent peu de débouchés dans leur pays, où les oligarchies monopolisent trop souvent les bons postes pour leurs enfants. 8 milliards de dollars de capitaux privés fuient la région chaque année et s’ajoutent au stock existant estimé à 200 milliards de dollars. On assiste à ce que l’ancien gouvernement de la Banque d’Algérie, M. Abderrahmane Hadj Nacer, qualifie de « formation d’une bourgeoisie moderne » hors de frontières du Maghreb.

Phosphates marocains gaz algérien

Depuis la fondation de Carthage, sept siècles avant l’ère chrétienne , l’Afrique du Nord a su jouer de sa place stratégique et influer sur les affaires du monde : au XVII° siècle, les flottes de Salé d’Alger et de Tunis ont acquis leurs lettres de noblesses – plus d’anglais résidaient au Maroc et en Algérie en 1660 que dans les colonies du Nouveau Monde, et les chefs d’Etats européens traitaient avec les dirigeants maghrébins sur un pied d’égalité (5). Aujourd’hui, le Maghreb doit faire face non seulement à sa désunion et à l’Europe, mais aussi à la planète entière.

Déclinons le coût du non-Maghreb dans le registre énergétique. L’Algérie et le troisième pourvoyeur de gaz pour l’Europe, après la Russie et la Norvège. Le Maroc détient près de la moitié des réserves mondiales de phosphates ; mais, pour les transformer en engrais, il faut de l’énergie, du souffre et de l’ammoniaque, trois intrants dont l’Algérie dispose en abondance et à des prix très compétitifs.

Parmi les grands marchés d’engrais de l’office chérifiens des Phosphates (OCP) ont trouve l’Inde, le Brésil et la Chine. Un partenariat entre la Sonatrach algérienne, l’entreprise qui joue en rôle central dans l’industrie pétrolière nationale, et l’OCP pourrait faire du Maghreb la base de production d’engrais la plus compétitive du monde, entrainant dans son sillage de nombreuses entreprises de sous-traitance et des investisseurs des cinq continents, sans compter un nombre incalculable d’emplois.

En dehors des droits que le Maroc perçoit pour le passage du gaz d’Algérie via la péninsule Ibérique, par le gazoduc Pedro Duran Farrell, aucune coopération ne lie les deux pays. Mieux, un nouveau gazoduc, le Medgaz, entrera bientôt en service et reliera directement l’Algérie à l’Espagne, alors même que les capacités du premier ne sont pas utilisées.

Examinons maintenant le coût du non-Maghreb dans l’automobile. Il ne viendrait à l’idée d’aucun dirigeant algérien de monter un fonds souverain (6), de profiter de la crise pour investir stratégiquement dans Renault ou toute autre entreprise internationale pour appuyer un transfert de technologies pourtant fort désirable. Acquérir une part du capital de Renault, négocier avec le Maroc pour faire du projet de Tanger – construction d’ici à 2012, d’une usine produisant 400 000 véhicules par an – une entreprise commune avec la France et l’Algérie, qui y pense ?

Le refus total d’Alger d’envisager se type d’investissement stratégique tient à deux raisons : une volonté de garder un contrôle absolu sur les ressources du pays ce qui exclu toutes transactions dont la réglementation obligerait une certaine transparence et à l’application de règles prudentielles internationalement reconnues ; l’absence dans l’équipe gouvernementale de personnes ayant la capacité d’imaginer de tels scénarios. Les dirigeants marocains ne se mobilisent pas plus pour une telle coopération.

Le coût du non-Maghreb se mesure aussi dans le secteur de l’agroalimentaire. Longtemps, les pratiques restrictives de la politique agricole commune (PAC) ont dressé des obstacles à l’exportation des agrumes et des tomates nord-africaines en Europe. Désormais, leurs libéralisations la révolution dans les habitudes de consommation alimentaire des maghrébins les changements de stratégies des multinationales de l’agroalimentaire, la fin des subventions aux exportations de céréales et l’émergence, dans les trois pays, d’une génération d’entrepreneurs privés ambitieux se conjuguent pour bouleverser la situation.

Les échanges à l’intérieur d’un même secteur industriel – et l’agroalimentaire ne déroge pas à la règle – contribuent de manière substantielle à la croissance : la région maghrébine pourrait offrir un laboratoire de choix, d’autant plus que l’agroalimentaire est lié à un secteur gros employeur de main d’œuvre. Il n’est que de regarder l’extraordinaire développement des importations d’huile d’olive tunisienne et le partenariat entre sociétés tunisiennes et espagnoles dans ce secteur, la régénération de vignobles longtemps abandonnés, même en Algérie pour saisir ce que des rapports modernes entreprises privés de la région et d’Europe peuvent apporter en termes de transferts de technologies, de marchés à l’exportation, de richesses.

Sans ouverture de ses frontières, comment utiliser de façon optimale les atouts dont cette région dispose ? Comment protéger ses richesses halieutiques et pastorales ? Comment optimiser l’utilisation des ressources en eau ? Comment la rendre moins dépendant des importations de céréales ? Les conséquences de la mondialisation génèrent des incertitudes croissantes : organismes génétiquement modifiés (OGM), changement climatique, coût de l’énergie, contrôle des pandémies. Dans un monde où le prix des denrées alimentaires croit, un Maghreb importateur net de céréales est menacé. Profiter des possibilités qu’offre la mondialisation tout en se gardant de ses effets négatifs et le défi qu’il doit relever pour aider les classes rurales pauvres : tout progrès du secteur agricole réduirait l’écart entre zones campagnardes et urbaines.

Le Maroc et la Tunisie exportent des produits alimentaires vers l’Europe et au-delà. Même en Algérie, l’investissement dans ce secteur croit rapidement. Tout cela contraste avec un volume d’échanges interrégionaux très bas – à moins que l’on ne considère le cannabis comme un produit alimentaire ! Les entrepreneurs privés maghrébins se trouvent tiraillés entre leur désir inassouvi de construire des partenariats, tant à l’échelle de la région qu’à l’international, et les défis qu’ils ont à relever pour y parvenir.

Dans ce secteur comme dans d’autres, si les Etats ne dégèlent pas leurs relations, le Maroc et la Tunisie continueront de développer leurs partenariats et exportations à l’international, et nombre de problèmes communs resteront sans réponse. L’absurdité de cette situation est d’autant plus grande que la culture culinaire du Maghreb et des pays de la Méditerranée et de plus en plus apprécié de part le monde. Cette culture commune, qui plonge ses racines dans l’histoire, ne pourra s’exprimer en termes de valeur ajoutée – investissements, production, emplois – qu’avec la construction d’entreprises à l’échelle du Maghreb et en coopération avec les multinationales déjà actives dans la région.

Pour conclure, ce qui frappe l’observateur c’est le peu de cas que les élites maghrébines font de leur nombreuse et talentueuse diaspora en Europe, en Amérique et au Proche-Orient, attitude qui contraste singulièrement avec celle des pays comme la Chine et l’Inde. Les pouvoirs ignorent cette formidable fenêtre sur le monde, ces jeunes qui sont autant de ponts avec l’extérieur. Les marocains installés à l’étranger envoient chaque année dans leur pays d’origine un montant en devise deux fois plus important que celui des investissements direct étrangers ; ils possèdent 6 milliards d’Euros en dépôt sur des comptes bancaires marocains, 38 % du total. Quand le Maroc, l’Algérie et la Tunisie demanderont-ils à leur diaspora d’être les ambassadeurs de la modernisation de leur pays d’origine ? Quand trouvera-t-on au Maghreb l’équivalent de Indus Entrepreneurs (7), un réseau indien fondé en 1992 dans la Silicone Valley, et qui rassemble p lus de 12 000 membres répartis dans 14 pays ?

Pour sa part, l’Europe reste frileuse : elle ne parvient pas à offrir des projets de partenariats ambitieux à ses voisins du sud ; ses élites et ses média cultivent trop la peur de l’Autre, assimilé à l’Islam radical. Elle a institué une politique de visa digne Franz Kafka qui entrave même la circulation des élites ; elle refuse de voir que l’Afrique du Nord peut- être, plutôt que le problème, une part de la réponse à ses propres angoisses, devant le vieillissement de sa population et la montée ne puissance de la Chine.

Par Francis Ghilès
Chercheur au Centre d’Etudes Internationales de Barcelone (CIDOB)

Le Monde Diplomatique, janvier 2010.

(1) Tenues à Madrid en mai 2006 et à Barcelone en novembre 2007, www.toledopax.org
(2) « Maghreb Regional and global integration : A dream to be fulfilled », Peterson Institute for International Economics, Washington, DC octobre 2008, www. petersoninstitute.org
(3) Le processus de Barcelone a été c réé en 1995 à l’initiative de l’Union européenne et de dis Etats riverains de la Méditerranée (dont l’Autorité palestinienne) . Il s’agissait de mettre en œuvre un partenariat économique, politique et culturel entre les deux rives. L’effondrement des négociations de paix israélo-palestinienne a bloqué les esquisses de coopération régionale. Le 13 juillet 2008 a été lancé, à l’initiative du président Nicolas Sarkozy, le « processus de Barcelone – Union pour la Méditerranée », mais il se heurte aux mêmes difficultés politiques. Lire Georges Corm, « Foire d’empoigne autour de la Méditerranée « Le Monde Diplomatique, juillet 2008.
(4) La dimension sécuritaire de l’Union pour la Méditerranée a, il est vrai, suscité la méfiance de certains dirigeants du Maghreb.
(5) Cf. Nabil Matar, Turks, Moors and English men in the age of dicovery, Columbia University Press, New York, 2001 ; Europe thru arab eyes 1578 – 1727, Columbia University Press, 2009.
(6) Cf. Francis Ghilès, Omar Alaoui et Guillaume Alméras, A l’horizon 2013. Un scénario incertain pour le Maghreb, Fondation du Centre d’Etudes Internationales de Barcelone (CIDOB), juillet 2009, www.cidob.org.
(7) www.tie.org


  1. Les katchiouchkas (cote algerien) sont toujours en position……….Gare!!!!!!!!!!!!!!

  2. Arris dit :

    Thanmirt a Ghilès…

  3. rimas-CA dit :

    Bravo de publier cet article. Je le trouve si juste et si pertinant.

  4. Lahouari dit :

    Bonsoir
    je ne cesse de lire que la désunion du Maghreb est a cause le l’Algérie et du Maroc, je trouve absurde que certains journalistes ne vont pas droit au but en expliquant ce qu’est la vérité. Puisque cette histoire de l’affaire du Sahara se trouve entre les mains de l’ONU, en quoi peut elle être un problème entre l’Algérie et le Maroc. Laissons l’ONU faire son travail et faisons en sorte d’édifier le Maghreb. Qui a fermé les frontières, qui ne veut pas les ouvrir, qui ne veut pas laisser l’ONU se charger du dossier du Sahara, qui a préfère importer 17000 Logan de Roumanie plus chères que de les importer du Maroc, qui mène une campagne médiatique contre le Maroc et son souverain sous couvert d’anonymat. Répondez a ces questions vous aurez une idée de qui ne voudrait pas du Maghreb.

  5. bensaidms dit :

    tout cela est bien beau mais pas d espoir tant que du coté du pouvoir algérien il y a des dirigeants d une autre ère qui se foutent 85 millions au détriment dune bande ramassée de toute part appelée RASD qui leur permet de s enrichir davantage
    donc pas de rêve tant qu il y a des malades a la tête de l Algérie qui ne se soignent pas attendons que le temps fasse le nécessaire vu leur age avancé
    le Maghreb se fera quand a vous de deviner

  6. Youssef dit :

    Enfin un article raisonnable….. sachez Mr le rédacteur que le Maroc na eu de cesse (ces dernières années), a réitérer sa volonté de l’ouverture des frontière Maroco-Algérienne. Demandes qui n’ont meme reçu de réponse de la part de votre gouvernement.

    Le Maroc est conscient depuis des années du cout du non Maghreb (1,5% de croissance pour chacun d’entre nous, chaque année!!!).

    Mais malheureusement le blocage persiste du coté algérien, pour je ne sais quelle raison???

  7. Oujdi dit :

    Eeeh tu as la haine? On parle de progrès tu parle d’ armes…

  8. Rifino dit :

    Analyse très pertinente.
    Le régime algérien peut faire une UMA avec la Lybie et la Tunisie avec libre circulation des personnes, de marchandises et d’investissements!
    Le Sahara n’est qu’un prétexte pour ce régime, les raisons sont ailleurs.
    Le régime continue à empêcher l’émergence d’une vraie industrie en Algérie au profit de la  » mafia » de l’import-export ce qui engendre des marges faramineuses et des commissions occultes.
    Il faut attendre une nouvelle génération de dirigeants algériens.

  9. Mohamed dit :

    C’est très bien dit, je félicite le rédacteur pour son objectivité, le pouvoir algérien est entrain prendre en otage le destin de deux peuples frères , Quel dommage et quel gâchis…
    l’UMA se fera tôt tard.

  10. RACHID dit :

    tous ce que je peut dire,,,, yarbi hdina jmai3, si l’UMA je serai aujourd’huit chez moi au maroc ou en algerie vive L’UMA

  11. Casaoui dit :

    Encore un pseudo analyste grassement payé par les dollars du gaz et du pétrole. Nous avons vécu depuis des décennies sans ces têtes gonflées ( de gaz ) d’algériens et nous nous débrouillerons très bien sans eux tout riant de leurs tentatives désespérées de se crées une identité ( Ils n’hésitent plus à essayer de se procurer notre forte identité, cela passe par la cuisine , l’artisanat, mêmes les chansons marocaines y passent ). Comme quoi les milliard ne suffisent pas pour ne plus être X ben X

  12. Dentnac dit :

    Bonsoir, pour qui roule Francis Ghilès? Les frontières algériennes sont bien comme elles le sont aujourd’hui et l’Algérie n’a rien à voir dans le conflit du Sahara Occidental si ce n’est son soutient indéfectible aux peuples à disposer d’eux même. On ne peut plus clair.

  13. immigmaroc dit :

    Excelent article, c’est ca que nos populations doient savoir et lire
    Bravo

  14. djamal dit :

    Le problème du Sahara occidental est le cancer qui ronge deux pays depuis 1975.Un cancer qui coute des milliards de dollards aussi bien pour l’Algerie que pour le Maroc.Cet épineux problème qui concerne des millions de personnes qui ne demandent qu’à sortir du sous développement ,ne semble pas préoccuper nos dirigeants confortablement installés dans leurs résidences .

  15. Dentnac dit :

    @Casaoui, complétez SVP avec votre tourisme sexuel et la pédophilie, la dance du ventre de vos femmes sur les place publiques pour émerveiller les occidentaux et leur émigration temporaire en Espagne pour vous ramener une bouchée de pain à vous leurs hommes et j’en passe.

  16. rolando dit :

    Moi Algérien Arabe je dis non à cette union hypocrite du maghreb, quand je veux me déplacer dans un pays comme le Maroc ou la tunisie il faut que je présente un passeport alors qu’un Français il lui suffit juste sa carte d’identité, non mille fois non à l’union A rabe quand je demande à visiter un de leurs pays il me faut présenter des documents 15 jours pour une demande de visa et juste la carte d’identité suffira pour un citoyen Français.Non que chacun chez soit et la vie est meilleurs sous d’autres cieux non Arabe et non maghrebine.

  17. Karim dit :

    Bravo pour cet article. Enfin un journaliste objectif ayant un bon sens de l’analyse.

    C’est la première fois que je lit un article de la presse Algérienne qui n’est pas systématiquement hostile au Maroc.

    Bravo encore une fois. Nous avons besoin de cette unification

  18. Dan dit :

    Analyse …Analyse … Est-ce qu’ils ont une gueule d’analyse ?

    Les petits indiens et les petits algériens se souvienent du temps de la démocratie à la sauce coloniale. Ou la voix d’un citoyen du second collège comptait pour du beurre. Ces pays viennent maintenant donner « des conseils » qu’ils ne s’appliquent pas eux même.
    Ces conseils et analyses cachent mal leurs intérêts et non pas celle du peuple algérien.
    Nous avons déjà fait l’expérience malheureuse de l’ouverture de cette frontière.
    C’est à cette époque que la déferlante de la drogue et des chouafs ont touché les régions les plus reculés du pays. Chose nouvelle pour la jeunesse.
    A l’époque ces mêmes types d’analyse nous gargarisaient sur Monsieur Chadli: le Gorbatchev magrébin.
    Depuis, nous avons vu l’oeuvre de Gorbatchev: l’implosion de l’URSS alors que les « dictateurs chinois » ont eus réussi.

    Facile de dire que les méchants sont les dirigeants algériens qui ne veulent pas ouvrir la frontière pour s’enrichir illégalement. Pour sa majesté, une des plus importante fortune mondiale lui s’est tout à fait légale de s’enrichir sur le dos du peuple. Pas un mot non plus lorsqu’il a décidé de fermer cette même frontière.
    L’intérêt de sa majesté est de réouvrir cette frontière au même titre que d’envoyer ses troupes contre l’invasion du Koweit par Sadam Hussein, d’établir des relations avec l’entité qui a rayer la Palestine de la carte…
    L’éthique des dirigeants algériens est de soutenir ceux qui ont subi les injustices.
    Même avec des arguments bassement vénals basés sur des interprétations erronées des chiffres, les dirigeants algériens même s’il ne sont pas très doués pour certaines choses ont le grand mérite reconnu de respecter ses idéaux nobles.

  19. Dentnac dit :

    Karim, ne vous régalez pas trop vite, il n’est pas algérien, c’est un journaliste du journal Le Monde et cherchez pour qui il roule?

  20. Dentnac dit :

    Les chevaliers et autres sbires du makhzen savent jouer de la flûte, mais l’algérien ne se laissera pas duper. On n’en veut pas de ce Maroc là.

  21. momo dit :

    a dentec tt ce que t’as dis sur le tourisme….est faux arrete avec cette chanson debile tu fais petier…je te dis balaie d’abord devant ta porte…allah yahdik

  22. Hommelibre dit :

    Salut « Ronaldo »,
    ne crois pas tout ce qui se dit sur le net, notament en ce qui concerne le Maroc qui est victime d’une campagne de dénigrement systématique sur les sites algériens.
    Je me permet de rectifier deux contre-vérités contenues dans ton post:
    1) Ni les algériens ni les tunisiens n’ont besoin d’un visa pour se rendre au Maroc. Le visa imposé aux algériens en 1994 (à mon avis c’était une erreur due à une panique du ministre de l’intérrieur de l’époque suite aux attentats terroristes), à été suprimé en 2005. En réaction, l’Algérie à fermé les frontières en 1994 puis re-réaction en 2006 elle a également suprimé les visas pour les marocains, mais refuse toujours d’ouvrir les frontières, qui elles sont ouvertes du côté marocain.
    2) Les européens ( y compris les français) ont bel et bien besoin d’un passeport valable au moins 6 mois pour entrer au Maroc. L’exeption est faite pour les touristes dans le cadre de voyages organisés et encadrés par une agence de voyage, ils peuvent se rendre au Maroc à l’aide d’une simple pièce d’identité et doivent quitter le pays une fois ce séjour terminé.
    Amicalement, Hommelibre.

  23. Dentnac dit :

    Le visa imposé aux algériens en 1994 (à mon avis c’était une erreur due à une panique du ministre de l’intérieur de l’époque suite aux attentats terroristes) : QUELLE BELLE PARADE.

  24. Hommelibre dit :

    « Dentnac » s’il te plaît cesse de jouer à l’avocat du diable, je ne répondrai pas à tes provocations.
    Moi je suis pour tout ce qui peut raprocher les deux peuples frères algérien et marocain.
    Des erreures ont été commises des deux côtés, et cela ne nous avancera en rien de parler toujours du passé.
    N’est-il pas temps de penser à un avenir meilleur pour nos enfants ?

  25. Dentnac dit :

    Momo vas-y dormir, bonne nuit.

  26. Dentnac dit :

    Hommelibre, à l’utopie vous y croyez ? Hier matin, ma voisine âgée de 47 ans est venue me prier d’assister à ses fiançailles, croyez-moi, j’y ai cru, je mettais préparé, quand, par la suite, son père est venu me demander de l’accompagner à l’asile psychiatrique. J’ai compris mais en retard.

  27. Dentnac dit :

    Allez, bonne nuit et tachez de rester libre.

  28. 1ere Salve:Je viends de lire ailleurs que le 5 fevrier a Orley (france) aura lieu la reunion de la « convention France Maghreb » (entreprises privees) concernant les 5 pays maghrebins presidee par Mohamed Ouahdoudi (expert) proche de la cour du roi….Cet article « publicitaire » paru dans le monde diplomatique n apporte rien ..rien de nouveau …2ieme Salve:Pourquoi avoir cite l ancien directeur de la banque centrale d Algerie(ligne 53) Monsieur Hadj Nacer dans cette article???..Ca risque de preter a une grave « equivoque »!!! 3ieme Salve:Alors je repose la question a Mr.Hadj Nacer:Le Maroc sera t il « SOLVABLE » dans une projection de 10 ans???…4ieme Salve:A monsieur tout le monde au Maroc..Lors du seisme d el Asnam 1980 et celui de boumerdes en 2003 l aide humanitaire Marocaine a ete insignifiante pour ne pas dire innexistante…POURQUOI ????NOM DE DIEU!!!!!!!!….A CE POINT LA !!!!!!!………N.B:Je recharge les « katchioucka » et je vous laisse ya Nadal en direct a l open d Australie…….Demain le MATCH de coupe d Afrique …Donc a apres demain……………….

  29. Hommelibre dit :

    Non Dentnac, la fraternité algéro-marocaine n’est pas de l’utopie. Elle a toujours existé et a résisté à tous les malentendus, car 50 ans sont négligeables par rapport à la mémoire génétique de la nation nord-africaine.
    Personnellement cette fraternité je la vit tous les jours avec mes frères algériens.
    Mon cher Benhabra brahim, je vois que tu es victime toi aussi de la désinformation.
    Bonne nuit, Hommelibre.

  30. Agharass dit :

    - Cette desunion est elle de caractere Berbere ou Arabe ou les deux?
    - Pourquoi les Berberes n’arrivent pas a transcender les frontieres actuelles et penser en termes de Tamazgha?
    - Est-on nous destine a nous comporter comme des indigenes, nous mettant a la merci des Gwar?
    - Doit-on toujours rester des minables « Etats Barbaresques »?
    Je me sens rempli d’amertume et de desespoir quand je lis la plupart des commentaires et l’etroitesse de leurs plaintes et preocuppations.
    La Turquie et l’Armenie, la Russie et la Georgie sont des peuples plus eclaires. Gargarisez vous avec des notions de grandeur vides et de la haine d’autrui. Gardez vos pauvres ( culturellement et materiellement) pays pour vous. Vive l’emigration.

  31. Agharass dit :

    « Chaque peuple n’a que le prince qu’il merite » . On peut passer toute la journee a ouvrir nos grandes gueules, a souffler de l’air chaud et consommer de la pacotille chinoise qu’on est incapable de produire.L’amere realite est que Boutef et M6 mina wa ilaina.

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23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 08:53
Les gouvernements respectueux des droits humains devraient plaider pour la protection des défenseurs de ces droits
January 20, 2010

(Washington, le 20 janvier 2010) - Les gouvernements qui se sont rendus coupables de graves violations des droits humains au cours de l'année passée ont intensifié leurs attaques contres les défenseurs et les organisations de défense des droits humains qui rendent compte de ces violations, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui lors de la publication de son Rapport mondial 2010.  

Le rapport de 612 pages, qui constitue le 20e bilan annuel rédigé par l'organisation au sujet des pratiques en matière de droits humains dans le monde, résume les principales tendances relatives aux droits humains dans plus de 90 nations et territoires, reflétant le travail d'enquête considérable réalisé en 2009 par les équipes de Human Rights Watch. Dans le chapitre introductif qu'il a rédigé, le Directeur exécutif, Kenneth Roth, soutient que la capacité du mouvement des droits humains à faire pression au nom des victimes s'est considérablement accrue ces dernières années, et que cette évolution a engendré de la part des gouvernements responsables d'abus une réaction qui s'est particulièrement intensifiée en 2009.

« Les attaques contre les défenseurs des droits humains pourraient être interprétées comme un hommage involontaire au mouvement des droits humains, mais cela n'amenuise pas le danger qu'elles représentent », a déclaré Kenneth Roth. « Sous divers prétextes, les gouvernements responsables d'abus sont en train d'attaquer les fondements mêmes du mouvement pour les droits humains. »

Les attaques contre les défenseurs des droits humains ne sont pas le seul fait de gouvernements autoritaires tels que la Birmanie et la Chine, a indiqué Human Rights Watch. Dans plusieurs pays où des gouvernements élus sont confrontés à des insurrections armées, il y a eu une forte hausse du nombre d'attaques armées contre des défenseurs des droits humains. Malgré l'accalmie dans le conflit armé en Tchétchénie, une série dévastatrice de meurtres et de menaces contre des avocats et des militants luttant contre l'impunité a eu lieu dans le Nord-Caucase.

Human Rights Watch a observé que certains gouvernements sont si répressifs à l'encontre de personnes et d'organisations qu'aucun mouvement des droits humains ne peut effectivement fonctionner dans les pays concernés, notamment  l' Érythrée, la Corée du Nord et le Turkménistan.

L'introduction du rapport précise que des observateurs des droits humains ont été assassinés, afin de les réduire au silence, en Russie et au Sri Lanka, ainsi que dans plusieurs autres pays dont le Kenya, le Burundi et l'Afghanistan.

Human Rights Watch  cite le Soudan et la Chine comme des pays dont les gouvernements interdisent régulièrement des organisations de défense des droits humains, ainsi que l'Iran et l'Ouzbékistan parmi les pays qui harcèlent ouvertement et détiennent arbitrairement des défenseurs des droits humains et d'autres personnes exprimant des critiques. La Colombie, le Venezuela et le Nicaragua menacent et harcèlent les défenseurs des droits humains. Ces derniers sont également en butte à des violences dans des pays tels que la République démocratique du Congo et le Sri Lanka. Des gouvernements comme ceux de l'Ethiopie et de l'Egypte recourent à des réglementations extrêmement restrictives pour entraver les activités des organisations non gouvernementales. Pour faire taire les voix dissidentes, d'autres pays recourent à la radiation des avocats (la Chine et l'Iran par exemple), à des accusations criminelles basées dans de nombreux cas sur des agressions montées de toutes pièces (l'Ouzbékistan et le Turkménistan), ainsi qu'à des lois pénales contre la diffamation (la Russie et l'Azerbaïdjan).

Les organisations locales et internationales de défense des droits humains travaillant en Israël ont connu un climat plus hostile que jamais après avoir documenté les abus commis tant par le gouvernement que par le Hamas au cours des combats de décembre 2008 - janvier 2009 à Gaza et en Israël, et en relation avec le blocus actuel de Gaza par Israël. 

Kenneth Roth a déclaré que le seul moyen de mettre fin à la répression des défenseurs des droits humains par les gouvernements responsables d'abus serait que d'autres gouvernements qui soutiennent ces droits en fassent une partie centrale de leurs relations bilatérales.

« Les gouvernements qui soutiennent les droits humains doivent prendre la parole et faire du respect de ces droits humains la pierre angulaire de leur diplomatie, et de leur propre pratique politique », a affirmé Kenneth Roth. « Ils doivent exiger un véritable changement de la part des gouvernements responsables d'abus. » 

Kenneth Roth a indiqué que l'administration Obama, en particulier, était confrontée au défi de restaurer la crédibilité de l'Amérique en matière de droits humains. Jusqu'ici, a-t-il déclaré, les résultats sont mitigés, avec une amélioration notable des discours présidentiels, mais une traduction incomplète des paroles en actes dans le cadre des politiques et des pratiques de l'administration américaine.

Le gouvernement américain a mis un terme au programme d'interrogatoires coercitifs de la CIA, mais il devrait en outre respecter les lois nationales et internationales contre la torture en ouvrant des enquêtes et en menant des poursuites contre les individus qui ont ordonné, facilité ou exécuté des actes de torture et autres mauvais traitements, a insisté Kenneth Roth. Le délai fixé pour la fermeture du centre de détention à Guantanamo a déjà été repoussé, mais un point encore plus important est la façon dont ce centre sera fermé. Human Rights Watch et d'autres organisations ont exhorté l'administration soit à faire juger les suspects détenus devant des tribunaux fédéraux ordinaires, soit à les rapatrier ou à les réinstaller en sécurité ailleurs. L'administration Obama a persisté à maintenir des commissions militaires  dont les normes judiciaires sont insuffisantes, et à maintenir indéfiniment des suspects en détention sans chef d'accusation ni procès - deux mesures qui selon Kenneth Roth risquent de perpétuer l'esprit de Guantanamo.

Human Rights Watch a par ailleurs expliqué dans l'introduction de son Rapport mondial que l'émergence d'un système  de justice internationale, dont la Cour pénale internationale (CPI),  avait été la cible d'attaques. Ces attaques se sont produites après que la Cour a émis un mandat d'arrêt en mars contre le Président Omar el-Béchir du Soudan pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par les forces soudanaises et leurs milices alliées contre les populations civiles du Darfour.

Après l'émission du mandat par la CPI, de nombreuses démocraties africaines ont initialement choisi le confort de la solidarité régionale plutôt que d'adopter une position de principe de soutien à la justice internationale, note Human Rights Watch dans l'introduction au rapport.

Au lieu de féliciter la CPI pour son action visant à accorder réparation pour les tueries et les déplacements forcés de tant d'Africains au Darfour, l'Union africaine a décidé en juillet de ne pas coopérer à l'exécution du mandat d'arrêt visant le président soudanais, et plusieurs dirigeants africains se sont associés à cette décision de protéger el-Béchir plutôt que les victimes d'abus au Darfour.

Les enquêtes menées par Human Rights Watch au cours de l'année dernière ont porté sur une gamme étendue de violations commises dans pratiquement chaque région du monde.

L'un des chapitres publiés dans le Rapport mondial, intitulé « Abusing Patients » (« Abus commis à l'encontre de patients »), décrit les politiques gouvernementales en matière de santé qui soumettent les patients à des actes de torture ou à des mauvais traitements, et met en avant l'incapacité des associations médicales nationales et internationales à empêcher la complicité des prestataires de soins dans ces maltraitances. Ce chapitre s'appuie sur les recherches menées par Human Rights Watch en Egypte, en Libye, en Jordanie, au Kurdistan irakien, en Chine, au Cambodge, en Inde et au Nicaragua.

Dans de nombreux pays, Human Rights Watch a documenté les violations de droits humains infligées aux femmes et aux filles, notamment les violations liées à la grossesse, à la naissance, et au rôle des femmes comme prestataires de soins. Par exemple, la mortalité et l'invalidité maternelles évitables découlant de lois et de politiques négligentes tuent et entrainent l'incapacité de plus de femmes annuellement que l'impact des conflits armés, a expliqué Human Rights Watch.

En Iran, Human Rights Watch a effectué des recherches sur la répression gouvernementale en cours contre les activistes pacifiques après l'élection présidentielle contestée de juin 2009. Human Rights Watch a documenté les arrestations de milliers de personnes ordinaires et éminentes, fournissant des éléments détaillés sur la violence de l'Etat contre des protestataires pacifiques, sur la détention arbitraire de défenseurs des droits humains, ainsi que sur des abus et des actes de torture perpétrés dans les centres illégaux de détention iraniens.

En Chine, au-delà de son travail régulier visant à documenter les attaques contre les défenseurs des droits humains et leur emprisonnement, Human Rights Watch a publié un rapport décrivant l'existence secrète de « prisons noires », où les autorités incarcèrent des personnes qu'elles enlèvent dans les rues de Pékin et d'autres grandes villes chinoises. La plupart des personnes détenues sont des pétitionnaires qui demandent réparation pour des abus allant de la corruption du gouvernement à des tortures infligées par la police.

À Cuba, Human Rights Watch a documenté la façon dont le gouvernement de Raul Castro, au lieu de démanteler les dispositifs répressifs des années Fidel Castro, les a fermement maintenus en place, gardant en détention un grand nombre de prisonniers politiques et arrêtant des dizaines d'autres dissidents.

Au Zimbabwe, les chercheurs de Human Rights Watch ont continué à observer et rendre compte des violations des droits humains commises par l'ancien parti au gouvernement du Président Robert Mugabe contre ses partenaires et leurs partisans au sein du gouvernement decoalition. Human Rights Watch a aussi documenté les méthodes brutales employées par l'armée et par la police dans les mines de diamants de Marange pour contrôler l'accès aux mines et pour s'emparer de l'exploitation et du commerce non autorisés des diamants.

Un rapport sur la Birmanie a présenté les cas de dizaines d'activistes politiques de premier plan, de moines bouddhistes, de militants ouvriers, de journalistes et d'artistes arrêtés depuis les manifestations pacifiques de 2007 et condamnés à des peines de prison draconiennes à l'issue de procès inéquitables.

À Gaza et en Israël, Human Rights Watch a documenté des violations des lois de la guerre commises tant par Israël que par le Hamas. L'attaque militaire d'Israël contre Gaza il y a un an a comporté l'utilisation illégale de munitions au phosphore blanc, des meurtres de civils avec des missiles lancés par des drones, et des tirs dirigés contre des civils arborant des drapeaux blancs. Le Hamas ainsi que d'autres groupes armés palestiniens ont tiré des roquettes contre des centres de population israéliens ; le Hamas a tué des collaborateurs présumés et s'est rendu coupable d'abus contre des opposants politiques pendant la guerre.

En Libye, Human Rights Watch a publié un rapport contenant des critiques envers le gouvernement lors d'une conférence de presse à Tripoli. Il s'agissait de la première conférence de presse ouverte en Libye. Le rapport expliquait que malgré la mise en place de certaines améliorations limitées, comme l'élargissement de l'espace de liberté d'expression, des lois répressives continuent à entraver les libertés d'expression et d'association, et les abus commis par l'Agence de sécurité intérieure demeurent la norme.

En République démocratique du Congo, Human Rights Watch a documenté les meurtres délibérés de plus de 1 400 civils, la récurrence de viols brutaux, ainsi que d'autres exactions commises par les forces gouvernementales et rebelles lors de deux opérations successives de l'armée congolaise contre une milice hutue rwandaise dans l'est du pays. Human Rights Watch a aussi rendu compte de graves défaillances dans l'opération de maintien de la paix de l'ONU au Congo qui ont limité sa capacité à protéger efficacement les civils.

En Guinée, Human Rights Watch a publié un rapport détaillé sur les meurtres, les agressions sexuelles et autres exactions commises majoritairement par des membres de la Garde présidentielle d'élite lors de la répression d'un rassemblement de l'opposition dans la capitale. Les preuves recueillies laissent supposer que les attaques étaient planifiées à l'avance et correspondent à des crimes contre l'humanité.

Human Rights Watch a conclu qu'en dépit du développement du mouvement des droits humains, les défenseurs de ces droits demeurent vulnérables et ont urgemment besoin du soutien des gouvernements respectueux des droits humains.

« Les gouvernements qui se considèrent comme des partisans des droits humains restent trop souvent silencieux face à des exactions commises par des gouvernements alliés, invoquant des priorités diplomatiques ou économiques », a déploré Kenneth Roth. « Mais ce silence les rend complices des abus commis. La seule réponse appropriée aux graves violations des droits humains est d'exercer une plus grande pression sur leurs auteurs. »

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23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 07:39

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Oslo and the end of Palestinian independence

 

Joseph Massad*

 

The Oslo agreement did not only usher in a new era of Palestinian-Israeli relations but has had a much more lasting effect in transforming the very language through which these relations have been governed internationally and the way the Palestinian leadership viewed them. Not only was the Palestinian vocabulary of liberation, end of colonialism, resistance, fighting racism, ending Israeli violence and theft of the land, independence, the right of return, justice and international law supplanted by new terms like negotiations, agreements, compromise, pragmatism, security assurances, moderation and recognition, all of which had been part of Israel's vocabulary before Oslo and remain so, but also Oslo instituted itself as the language of peace that ipso facto de-legitimises any attempt to resist it as one that supports war, and dismisses all opponents of its surrender of Palestinian rights as opponents of peace. Making the language of surrender of rights the language of peace has also been part of Israel's strategy before and after Oslo, and is also the language of US imperial power, in which Arabs and Muslims were instructed by President Barack Obama in his speech in Cairo last June. Thus the transformation that Oslo brought about was not only a transformation of language as such, but also of the Palestinian language and perspective through which the nature of Palestinian-Israeli relations were viewed by the Palestinian leadership, and that institutionalised instead the Israeli perspective and Israel's vocabulary as neutral and objective. What Oslo aimed to do, therefore, was change the very goal of Palestinian politics from national independence from Israeli colonialism and occupation to one where Palestinians become fully dependent for their political and national survival on Israel and its sponsors in the interest of peace and security for their occupiers.

The key transformative formula of the Oslo agreement enshrined in the Declaration of Principles of 13 September 1993 is "Land for Peace". This detrimental formula to internationally recognised Palestinian rights remains the guiding and delimiting approach of all subsequent agreements -- and disagreements -- between the Palestinian Authority (PA) and successive Israeli governments. This formula alone prejudices the entire process by presupposing that Israel has "land" which it would be willing to give to the "Arabs", and that the "Arabs" -- seen as responsible for the state of war with Israel -- can grant Israel the peace for which it has longed for decades. Placing the responsibility of the Arab-Israeli wars on the "Arabs" is a standard view that is never questioned in the Western media or by Western governments. The Palestine Liberation Organisation (PLO) concession, however, has finally ensured that official Palestinians and other official Arabs, too, will not question it. Despite its surface appearance as a political compromise, this formula is in fact a reflection of the racial views characterising (European Jewish) Israelis and Palestinian and other Arabs. Whereas the Israelis are asked and are ostensibly (presented as) willing to negotiate about property, the recognised (Western) bourgeois right par excellence, Palestinians and other Arabs are asked to give up violence -- or more precisely "their" violent means -- as illegitimate and attributable only to uncivilised barbarians. The fact that Palestinians have already given up their rightful claim to 77 per cent of Palestine and were negotiating about their future sovereignty over a mere 23 per cent of their homeland did not qualify for a formula of "land for land" on which to base the "peace process". In fact, the objective formula for any negotiations would be a "land for peace" formula whereby it is Palestinians who are giving up their rights to their historic homeland in exchange for an end to Israeli oppression of -- and colonial violence against -- their people.

The PLO, Israel, and the Western media hailed the Oslo agreement as "mutual recognition". This, however, contradicts the actual words uttered by both parties, and the projected actions based on these words. Whereas the PLO (which wrote the first letter) recognised "the right of the state of Israel to exist in peace and security," the Israeli government, "in response" to Yasser Arafat's letter, "has decided to recognise the PLO as the representative of the Palestinian people and commence negotiations with the PLO within the Middle East peace process." But this is not mutual recognition, as the Israelis did not recognise the Palestinian people's right to exist in a state of their own in peace and security as the PLO had done vis-à-vis Israel. Had the PLO only recognised the Rabin government as the representative of the Israeli people, without necessarily granting any "right" to the Israeli state to exist in peace and security, then the PLO's recognition would have been on a par with Israel's. The actual agreement, therefore, did not amount to mutual recognition; rather, it amounted to the legitimation of the Jewish state by the very people against whom its racist colonial policies have been -- and continue to be --practised, with the Israelis committing to nothing substantively new. Granting the PLO recognition as the representative of the Palestinians (something the majority of the world -- except the US -- had recognised since the mid-1970s) committed Israel to no concessions to the Palestinian people. It committed Israel only to a scenario whereby since the Israeli government was inclined to speak to "representatives" of the Palestinians, it would talk to the PLO, as it now recognised that party as their representative, whereas before it did not. This is precisely why successive Israeli governments and leaders have vacillated on whether they would grant the Palestinians the right to establish an independent state and always refer back to Oslo and subsequent agreements in which they made no such pledge.

Having exacted a precious recognition of their legitimacy from their victims, the Israelis moved forward through the mechanism of the Oslo peace process to divide the Palestinians into different groupings, the majority of whom would be expelled outside the peace process. By transforming the PLO, which represented all Palestinians in the Diaspora and in Israel and the occupied territories, including East Jerusalem, into the Palestinian Authority (PA) which could only hope to represent Palestinians of the West Bank and Gaza, constituting one third of the Palestinian people, the Oslo agreements engineered a major demographic reduction of the Palestinian people, dividing them by a factor of three while bringing about a major demographic expansion of the Jewish population of Israel, multiplying their number by a factor of three. The insidious part of this process is how the PA, conscious of this transformation, continues to speak of the "Palestinian people", which had been reduced through the Oslo Accords to those West Bank and Gaza Palestinians it now claims to represent. Diaspora Palestinians are simply referred to, in accordance with US and Israeli parlance, as "refugees", and Israeli Palestinians are referred to by Israeli diktat as "Israeli Arabs". In doing so, not only has the scope of the Palestinian leadership and its representative status of the whole Palestinian people been substantially reduced, but the Palestinian people themselves were diminished demographically by the PA's appropriation of the designation "Palestinian people" to refer to a mere third of Palestinians.

In the meantime, the Oslo process which produced phantom agreements like the Geneva Accords, among others, has pushed forward the Israeli claim that Palestinians must recognise Israel's right to exist not only in peace and security but also as a Jewish state, meaning a state that is racist by law and discriminates by law and governance against non-Jewish citizens, and one that encompasses not only its Jewish citizens but Jews everywhere. This is something that has been pushed by the Clinton, Bush, and more recently the Obama administrations. Indeed Obama does not miss an opportunity to reiterate his administration's commitment to force the Palestinians to recognise Israel's right to be a "Jewish state". While Israel has no legitimacy and is not recognised by any international body as a "representative" of Jews worldwide, but rather as the state of the Israeli people, who are citizens of it, the PLO and the PA are called upon to recognise Israel's jurisdiction over world Jewry. As such, the internationally recognised status of the PLO as the representative of the Palestinian people has been reduced to one third of Palestinians since Oslo, while the representative status of the Israeli government has been expanded threefold as recognised by the PA's unofficial representatives in Geneva. Binyamin Netanyahu is insistent that no progress will take place in the so-called peace process unless the Palestinians officially recognise Israel's right to be a racist Jewish state. President Obama has also called on all Arabs to ratify this recognition officially. This has been done despite the fact that the majority of Jews living outside Israel are not Israeli citizens and that no bodies representing them ever endowed the Israeli state with representative powers on their behalf.

Dividing and reducing the Palestinian people demographically has gone hand in hand with the territorial reduction of Palestine, or the parts of it that Israel is willing to negotiate over after redeploying its colonial occupation army around. Aside from the removal of the illegally expanded, occupied and colonised East Jerusalem (now expanded to many times its original size at the expense of West Bank lands) from the territories over which Israel would negotiate its redeployment, the West Bank itself has been subdivided into cantons that exclude Jewish colonial settlements and Jewish-only highways connecting them, as well as imposed nature reserves, military bases and closed areas. But this is not all. Israel also built the apartheid wall inside Palestinian land, effectively removing another 10 per cent of the West Bank from the negotiating table and its army redeployment. Another of the more important measures that the Israeli and Palestinian architects of the Oslo agreement took in order to guarantee the structural survival of the Oslo "peace process" was the creation of structures, institutions and classes that would be directly connected to it, and that can survive the collapse of the Oslo agreement itself while preserving the "process" that the agreement generated. This guarantee was enshrined in law and upheld by international funding predicated on the continuation of the "Oslo process", as long as the latter continued to serve Israeli and US interests as well as the interests of the corrupt Palestinian elite that acquiesced in it.

The five main classes that the architects of Oslo created to ensure that the "process" survives are: a political class, divided between those elected to serve the Oslo process, whether to the Legislative Council or the executive branch (essentially the position of president of the PA), and those who are appointed to serve those who are elected, whether in the ministries, or in the presidential office; a policing class, numbering in the tens of thousands, whose function is to defend the Oslo process against all Palestinians who try to undermine it. It is divided into a number of security and intelligence bodies competing with one another, all vying to prove that they are most adept at neutralising any threat to the Oslo process. Under Arafat's authority, members of this class inaugurated their services by shooting and killing 14 Palestinians they deemed enemies of the "process" in Gaza in 1994 -- an achievement that earned them the initial respect of the Americans and the Israelis who insisted that the policing class should use more repression to be most effective. Their performance last summer in Jenin of killing Hamas members and unaffiliated bystanders to impress President Obama who asked the Palestinian leadership to keep their security part of the deal is the most recent example of this function.

Also: a bureaucratic class attached to the political class and the policing class and that constitutes an administrative body of tens of thousands who execute the orders of those elected and appointed to serve the "process"; an NGO class: another bureaucratic and technical class whose finances fully depend on their serving the Oslo process and ensuring its success through planning and services; and, a business class composed of expatriate Palestinian businessmen as well as local businessmen -- including especially members of the political, policing and bureaucratic classes -- whose income is derived from financial investment in the Oslo process and from profit-making deals that the PA can make possible. While the NGO class mostly does not receive money from the PA, being the beneficiary of foreign governmental and non- governmental financial largesse that is structurally connected to the Oslo process, the political, policing, and bureaucratic classes receive all their legitimate and illegitimate income from the PA directly.

By linking the livelihoods of hundreds of thousands of Palestinians to the Oslo process, the architects had given them a crucial stake in its survivability, even and especially if it failed to produce any political results. For the Palestinian elite that took charge of the PA, the main task all along was to ensure that the Oslo process continues and that the elite remain in control of all the institutions that guarantee the survival of the "process". What the elite did not anticipate was that they could lose control to Hamas, a public opponent of the Oslo process that in accordance with expectations had boycotted the 1994 gerrymandered and Fatah- controlled elections. The 2006 elections, which Fatah was confident it would win, constituted an earthquake that could destroy all these structural guarantees and with them the "process" they were designed to protect. Hence the panic of the Americans who engineered the coup with the aid of Israel and PA security under Mohamed Dahlan to topple the Hamas government, which included kidnapping its members of parliament, government ministers, and politicians and holding them hostage in Israeli jails, and finally staging a violent takeover of Gaza that backfired. All attempts since the American failed coup in Gaza have focussed on perpetuating the peace process through maintenance of its structures under PA control and away from the democratically elected Hamas.

Indeed, the destruction of Palestinian democracy was a necessary price to pay, insisted Israel and the Americans, pushed forward by the military efforts of Lieutenant General Keith Dayton. This situation became possible because of the funding strategy of the US, Israel and Arab oil producing states towards the Palestinian struggle. The story of the Palestinian national movement can only be told through the ways and means that different Arab and non-Arab governments have tried to control it. While the PLO was established and controlled principally by the regime of Gamal Abdel-Nasser, the 1967 defeat weakened that arrangement leading to the revolutionary guerrillas takeover of the organisation in 1969. With Fatah and the leftist Palestinian guerrillas at the helm, the revolutionary potential of the PLO constituted such a threat that it precipitated an all-out war in Jordan in 1970, a situation that powerful and repressive Arab regimes did not want to see repeated. It is in this context that Arab oil money (from Saudi Arabia, Kuwait, Libya, the United Arab Emirates and Iraq) began to pour into the coffers of the PLO, primarily to ensure that it would not encourage revolutionary change in Arab countries and that insofar as it did not compromise Arab regime interests its weapons should only be directed towards Israel. The Lebanese civil war and the PLO role in it in the second half of the 1970s remained a problem but, as far as they were concerned, it was a problem that Arab regimes were able to contain.

With the onset of the 1980s and the military defeat of the PLO in 1982 in Beirut, Arab funding for the PLO was no longer conditioned on its not turning its weapons against them only, but that the organisation would also no longer target Israel. The various attempts at agreements between the PLO and King Hussein in the mid- 1980s were part of that plan. With continued Israeli and US refusal to deal with the PLO no matter how much its policy and ideology had changed, the situation remained frozen until the first Palestinian uprising in 1987 gave the PLO the bargaining opportunity to lay down its weapons against Israel. The formalisation of this transformation took place in Algiers in 1988 and later at the Madrid Peace Conference in 1991.

As oil funding dried up after the Gulf War of 1990-91, the PLO needed new funders. Enter the United States and its allies whose terms did not only include the Oslo agreement but also that the newly created and Fatah-controlled PA be indeed armed but that its weapons should have a new target: the Palestinian people themselves. The PA obliged and continued to receive its funding until the second Intifada when, contra their raison d'être, some of its security forces did engage the Israelis in gunfire when the Israelis attacked Palestinians. Funding was intermittently stopped, Arafat was placed under house arrest, and the Israelis reinvaded. A resumption of steady funding continued after Arafat's death conditional upon Mahmoud Abbas's "seriousness" in pointing Palestinian guns at the Palestinians themselves, which he and the PA's thuggish security apparatuses have done. However, they have not been as effective as the US and Israel had wished, which is why General Dayton is assuming full control of the military situation on the ground in order to "assist" the Palestinians to deliver their peace part of the bargain to Israel.

Note that throughout the last 16 years, Israeli leaders have consistently said, in line with the formula of land for peace, that they want and seek peace with the Palestinians, but not the establishment of a Palestinian state, nor in order to ensure the Palestinians' right to self- determination. Indeed, not only has Israel multiplied the number of settlements and more than doubled the Jewish colonial settler population of the West Bank and East Jerusalem, chipping away at more of the land that was said to be under negotiations, it has done so while consistently exacting more Palestinian concessions to ensure Israeli "security" in order for the Palestinians to give Israel the "peace" on which the formula of "land for peace" is based. The Americans and the Europeans have also insisted that the Palestinians must give Israel peace before it can decide which lands to give them back and under whichever arrangement it finds most ensuring of this "peace". Therefore, what land for peace -- despite or because of its definitional prejudice against the Palestinian people -- has brought about is a perpetual deferment of the return of land with insistent demands of advance payments on the peace the Palestinians must deliver. While the redeployment around Gaza and laying siege to its population, starving and bombarding them, is marketed as Israel's compromising by returning land, the reality remains that the Gaza Strip has been transformed from a prison policed by the Israelis into a concentration camp guarded and surrounded by them from the outside with infiltration inside as the need arises, as it did last winter.

Ultimately then, what the Oslo agreement and the process it generated have achieved is a foreclosure of any real or imagined future independence of the Palestinian leadership, or even national independence for one third of the Palestinians in the West Bank and Gaza who are, at any rate, the only Palestinians that the Oslo agreement claims to want to help achieve it. By mortgaging the Palestinian leadership to US and Israeli sponsorship, by creating and maintaining administrative, legal and financial structures that will ensure this dependence, Oslo has been what it was designed to be from the start: the mechanism of ending the Palestinian quest to end Israeli colonialism and occupation, and the legitimation of Israel's racist nature by the very people over whom it exercises its colonial and racist dominion. Anyone who questions these strictures can be fought with the ideological weapon of pragmatism. Opposing Oslo makes one a utopian extremist and rejectionist, while participating in its structure makes one a pragmatist moderate person working for peace. The most effective ideological weapon that Oslo has deployed since 1993 is precisely that anyone who opposes its full surrender of Palestinian national rights is a proponent of war and an opponent of peace. In short, the goal of the Oslo process, which has been reached with much success, is not the establishment of Palestinian independence from Israel's illegal occupation, but rather to end Palestinian independence as a future goal and as a current reality. Seen from this angle, Oslo continues to be a resounding success.

:::::

Al-Ahram Weekly

http://weekly.ahram.org.eg/2010/982/re7.htm

 

* The writer teaches modern Arab politics and intellectual history at Columbia University. This is the text of a speech he delivered at a conference in Oslo in 2009.

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23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 07:18

CSID "Training of Trainers" Workshops in Morocco and Tunisia -
 
 
Morocco Workshop Nov 09 - 1The Center for the Study of Islam and Democracy (CSID) organized two "Training of Trainers" (ToT) workshops in Morocco and Tunisia during November 2009.  The first workshop was held in Casablanca in cooperation with the Citizenship Forum of Morocco on November 13-15, 2009. The second one was held in cooperation with the Arab Institute for Human Rights in Tunis on November 20-22, 2009.
 
Ten Moroccan and six Tunisian activists prominent in the field of citizenship and human rights education, participated in these two workshops that deal primarily with the intersection of Islam and Democracy as presented in a training manual developed by eight renowned Arab scholars, thinkers, and civil society activists, with the support of CSID and Street Law, titled "Islam and Democracy - Toward Effective Citizenship". This training manual contains numerous practical exercises and drills, and has already been used in the training of over 4500 people in several Arab countries from Morocco, Algeria, Tunisia, Egypt, Jordan, Yemen, and Bahrain.
 
Tunisia Workshop Nov 09 - 1At the opening remarks, Lamia Karar, director of the Arab Institute for Human Rights, reiterated the Arab Institute's pride in offering their assistance to CSID for the second time in this endeavor. Ms. Karar spoke of the overlapping goals of the two organizations, highlighting the essential role that the Arab Institute plays in the propagation of human rights, particularly in its training efforts.  Dr. Masmoudi further emphasized the noteworthy and respectable efforts of the Arab Institute, and pressed the importance of training programs in the pursuit of Islam and democracy, insisting that democracy, with dialogue between Islamists and secularists at its core, was the solution to the ailments of the Arab and Muslim world. Mr. Jourchi supported the words of the two speakers before him, speaking highly of the tools and procedures of the training workshops as well as many other workshops and seminars that have taken place all over the Arab world, but also the ones that took place in Tunis in conjunction with the Al-Jahidh Forum.
 
Tunisia Workshop Nov 09 - 2The group demonstrated great leadership qualities, and this became clear as they completed each subsequent exercise and session. The participants expressed the great benefits of the workshops, and stated that they had learned many things that had not been exposed to them beforehand.   Furthermore, many of the program participants suggested extending these workshops especially to the Moroccan and Tunisian youth. The participants exclaimed that the trainers' performance had been exceptional, and that they worked diligently with them every hour of the workshop. They relayed their desire and readiness to continue working with CSID to complement their newly acquired training, as well as to help prepare and execute future training workshops.
 
Morocco Workshop Nov 09 - 3CSID is holding two more "Train-the-Trainers" workshops in Jordan (Jan. 29-31, 2010) and in Bahrain (Feb. 4-6, 2010) and intends to continue working with and supporting our local partners and trainers in conducting more training workshops that include the following five segments of society:  youth, women, journalists, teachers, lawyers, and religious leaders (Imams).  Democracy education remains one of the best ways to build a culture of democracy, and human rights and to strengthen the pillars of future democratic states in the Arab world.  CSID's approach provides a unique and innovative method to link democratic principles with Islamic values and traditions and to show that democracy, freedom, and human rights are indeed compatible with Islam.


Obama struggles to meet high expectations in the Middle East
Arab policymakers hope that the fledgling administration can still succeed where predecessors failed.

By Caryle Murphy | GlobalPost


Obama in CairoPresident Barack Obama's Middle East policies have achieved little so far and increasingly appear similar to those of the Bush administration, generating widespread disappointment in the region, according to Arab and U.S. analysts.

The high expectations created by Obama's election, his conciliatory inaugural address a year ago this week, and his promise of a new relationship with the Muslim world in a Cairo speech last June have been seriously eroded.

"It's very dangerous because he has raised a lot of expectations when he delivered that speech in Cairo. A lot of people are saying it was wonderful but there is no follow up," said Radwan Masmoudi, president of the Washington-based Center for the Study of Islam and Democracy.

"My biggest disappointment," added Masmoudi, "is how little this administration is talking about human rights and democracy."

Initially, many Arabs and other Muslims were cheered by Obama's quick appointment of former U.S. senator George J. Mitchell as special envoy for the Israeli-Palestinian conflict, and by Washington's open call for a complete halt to Israeli settlements in East Jerusalem and the Israeli-occupied West Bank.

But the administration's perceived retreat when Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu rejected this demand, and its embrace instead of a 10-month Israeli moratorium on settlement expansion - only in the West Bank - has dampened Arab hopes that Obama will extract from Israel the concessions needed for creating a viable Palestinian state.

Mark Perry, a Washington-based independent military and foreign policy analyst, said the Obama administration's handling of the Israeli-Palestinian conflict has faltered because the president "is surrounded by people ... who don't get the Israeli-Palestinian conflict. They think they do ... but they don't."

There is, he added, "no evidence whatsoever that there's any kind of original creative, interesting thinking going on on this issue."

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Americans' bias against Jews, Muslims linked, poll says


By Michelle Boorstein | Washington Post


A poll about Americans' views on Islam concludes that the strongest predictor of prejudice against Muslims is whether a person holds similar feelings about Jews.

The Gallup poll, released Thursday, also finds that people who report going to religious services more than once a week are less likely to harbor bias against Muslims.

Religious Perceptions report coverThe poll, conducted in the fall, is the latest large-scale survey to find a high level of anti-Muslim sentiment in the United States. The Pew Forum on Religion and Public Life released a poll in September showing that Muslims are thought to suffer more discrimination than any other U.S. religious group, by a wide margin. Jews were second.

The Gallup poll asked Americans about their views of Islam, Christianity, Judaism and Buddhism and found that 53 percent see Islam unfavorably.

In the Gallup poll, respondents who said they feel "a great deal" of prejudice toward Jews are very likely to report feeling the same level of bias toward Muslims.

Mogahed, who is on a board that advises President Obama on faith-based issues, said the Gallup poll was prompted partly by Obama's outreach to Muslim-majority societies and a desire to understand more about what shapes Americans' views on Islam.

Poll results will be available at religious perceptions, at 10 a.m. Thursday.


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ACLU logo


State Department Ends Unconstitutional Exclusion of Muslim Scholars From U.S.


Professors Adam Habib And Tariq Ramadan Likely To Be Readmitted To United States, Says ACLU


In a major victory for civil liberties, Secretary of State Hillary Clinton has signed orders that effectively end the exclusion of two prominent scholars who were barred from the United States by the Bush administration. The American Civil Liberties Union challenged the denial of visas to Professors Adam Habib of the University of Johannesburg and Tariq Ramadan of St. Antony's College, Oxford University, in separate lawsuits filed on behalf of American organizations that had invited the scholars to speak to audiences inside the United States.

Tariq RamadanDuring the Bush administration, the U.S. government denied visas to dozens of foreign artists, scholars and writers - all critics of U.S. policy overseas and many of whom are Muslim - without explanation or on vague national security grounds. In a speech in Cairo in June 2009, President Obama addressed the relationship between the United States and Muslims around the world, calling for "a sustained effort to listen to each other; to learn from each other; to respect one another; and to seek common ground." The ACLU welcomed the State Department's orders as an important step toward achieving that goal.

Professor Tariq Ramadan is Chair of Contemporary Islamic Studies at St. Antony's College, Oxford University. In 2004, he accepted a tenured position at the University of Notre Dame, but the U.S. government revoked his visa just days before he was to begin teaching there. The ACLU and the New York Civil Liberties Union filed a lawsuit in 2006 challenging his exclusion on behalf of the American Academy of Religion, the American Association of University Professors and the PEN American Center.

"I am very pleased with the decision to end my exclusion from the United States after almost six years," said Ramadan. "I want to thank all the institutions and individuals who have supported me and worked to end unconstitutional ideological exclusion over the years. I am very happy and hopeful that I will be able to visit the United States very soon and to once again engage in an open, critical and constructive dialogue with American scholars and intellectuals."

More information about both cases is available online at: Academy of Religion v. Napolitano


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Why I hold a jihad at the White House


By Mohammad Ali Salih |  The Washington Post

What is Islam protestAfter watching Obama in the White House for a year, I have come to believe that he is a typical politician who makes promises in order to be elected and, once elected, starts planning to be reelected. This may explain why he doesn't seem to have the courage to peacefully engage the Muslim world or to end the injustice the United States inflicts on Muslims in the name of its "war on terrorism."

I recognize that not all Muslims support Obama or want to work with him; some continue to resist U.S. occupation of two Muslim countries (Afghanistan and Iraq), resent U.S. bombardment of two Muslim countries (Pakistan and Somalia), resent U.S. threats to bombard two Muslim countries (Syria and Iran) and resent U.S. military intervention in another Muslim country (Yemen).

I believe Obama's basic problem with the Muslim world is his inability to understand -- or perhaps his denial -- that the Qur'an tells Muslims to stand up against injustice, particularly if they are treated unfairly by non-Muslims, which stands out in the form of blatant military occupations.

This brings me back to the five Muslim Americans who wanted to "help the helpless Muslims." I am not arguing about whether they are "jihadists" or "terrorists," "would-be martyrs" or "traitors," or whether they should stand in front of a civil or a military court when they return to the United States.

But I believe, as they do, that jihad is not terrorism. As the sign I held in front of the White House implies, "terrorism" hasn't been clearly defined. Even the United Nations hasn't agreed on a definition. And the Qur'an, which says the faithful Muslim is closer to God than a non-devout one, clearly asks the faithful to sacrifice their time, money, family and/or life to end injustice.

I am not faithful enough to sacrifice with my money (I barely make ends meet), with my family (I want them to be near me) or my life (I don't think I have enough left). So this weekend I will resume my jihad in front of the White House -- peacefully, silently and alone.

The writer, a journalist in Washington, is a correspondent for Arabic newspapers and magazines in the Middle East. His e-mail address is comment@mohammadalisalih.com.

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Too Many Dots, Too Many Enemies


by Jon Basil Utley |  antiwar.com

Jon Basil UtleyAs intelligence agencies rush to connect more dots on a page so crowded with dots that they already almost touch, Americans need to focus on the real problem, our foreign policies. We have made ourselves the enemy of over a billion people, nearly a quarter of the world's population. Aside from President Obama's Bush-sounding, bombastic speech, there is simply an overload of information: too many names, too many threats from citizens of too many nations. Indeed, overloading our defense systems may be part of al-Qaeda's strategy.

As many Muslims see it, Washington kills innocent civilians all the time. American hypocrisy enrages them almost more than our bombs, no matter how much we claim that we only aim at bad guys. Our problem is the same as one faced by mighty Hercules in ancient mythology - for every enemy we kill, 10 more spring up in their places, each hating America even more. Hercules' solution was to stop his killing and leave the country.

Almost all Muslims have been outraged by our foreign policy in Iraq and Gaza. Several years ago, the New York Times' Thomas Friedman wrote of a Palestinian woman and her children screaming for help into a cell phone as Israeli soldiers were breaking down her door to expel her from her home. Friedman reported that the recording was then played over and over again by radio stations in the whole Muslim world. Such recordings and now videos from the attack on Gaza must also be on the Internet and are surely used by al-Qaeda for its training and motivation courses.

Almost six years ago I wrote "36 Ways America Is Losing the War on Terror." It is still relevant. The article has been on page one of a Google search for "America losing war" since then. A later article, "How bin Laden Bankrupted America," explained how he did it. Interestingly, also high on a Google search for "bin Laden bankrupted America" is a report from CNN in 2004 quoting bin Laden that his plan all along was to bankrupt America. He is succeeding.


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JANUARY 2010 ISSUE OF THE JOURNAL OF DEMOCRACY

Why Are There No Arab Democracies?


Larry DiamondThe Journal of Democracy is pleased to announce the publication of its January 2010 issue, which marks the Journal's twentieth anniversary. The following is a list of articles appearing in the issue, plus brief abstracts. The articles featured on our website are Populism, Pluralism, and Liberal Democracy by Marc F. Plattner, and Why Are There No Arab Democracies? by Larry Diamond. The full text of these articles is available online at: www.journalofdemocracy.org



Journal of Democracy coverThree factors could precipitate democratic change across the region. One would be the emergence of a single democratic polity in the region, particularly in a country that might be seen as a model. That role would be difficult for Lebanon to play, given its extremely complicated factions and consociational fragmentation of power, as well as the continuing heavy involvement of Syria in its politics. But were Iraq to progress politically, first by democratically electing a new government this year and then by having it function decently and peacefully as U.S. forces withdraw, that could gradually change perceptions in the region. Egypt also bears watching, as the sun slowly sets on the 81-year-old Hosni Muba-
rak's three decades of personal rule. Whether or not his 46-year-old son Gamal succeeds him, the regime will experience new stresses and needs for adaptation when this modern-day pharaoh passes from the scene.

Second would be a change in U.S. policy to resume principled engagement and more extensive practical assistance to encourage and press for democratic reforms, not just in the electoral realm but with respect to enhancing judicial independence and governmental transparency as well as expanding freedom of the press and civil society. If this were pursued in a more modest tone, and reinforced to some degree by European pressure, it could help to rejuvenate and protect domestic political forces that are now dispirited and in disarray. But to proceed along this path, the United States and its European allies would have to overcome their undifferentiated view of Islamist parties and engage those Islamist actors who would be willing to commit more clearly to liberal-democratic norms.

The biggest game changer would be a prolonged, steep decline in  world oil prices (say to half of current levels). Although the smallest of the Gulf oil kingdoms would remain rich at any conceivable price, the bigger countries such as Saudi Arabia (population 29 million) would find it necessary to broach the question of a new political bargain with their own burgeoning (and very young) publics.


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ACSIS 27th Annual Conference Call for Papers



The American Council for the Study of Islamic Societies (ACSIS) plans to hold a conference on the topic Islam and South Asia. The Conference will be held on April 9-10, 2010 at Villanova University in Devon Room of the Connelly Center.  Please see the attached Conference Paper and Panel Submission Form or visit the ACSIS website at www.acsis.us for further information regarding the conference including registration, directions, and accommodations.

The events in South Asia have contributed to the already existing tension between Islam and the West, especially since the tragic events of September 11th which presented Islam as a hostile force responsible for increasing the tension in this region. It is hoped that this conference will explore not only the historical events and the political developments in South Asia but will also provide a balanced portrayal of the role of Islam in all of its aspects.

Scholars from all disciplines of the humanities and social sciences are encouraged to submit proposals.  Send the completed document as an attached file to an email and send to Dr. James Sowerwine at sowerwin@kutztown.edu

Deadline for submission of proposal abstracts is extended to February 1, 2010.  Decisions regarding acceptance of papers will be communicated to authors by February 15, 2010. Panelists must register for the conference by March 15, 2010 to ensure their names are included on the final program.

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About CSID
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23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 07:11

SPOTLIGHT CASES:


$10,000 in Prizes for Sharing Your Dream
EssayThe deadline for the Dream Deferred Essay Contest on Civil Rights in the Middle East is fast approaching. At stake is over $10,000 in prizes for outstanding essays, with winners to be selected by a panel of celebrity judges. Entries are coming in from across the Mideast and the United States, with young people sharing their visions for grassroots activism to protect basic individual rights.
(Full story) - العربية - فارسي

MLK Comic Book Inspires in Mahalla & Iran
Martin Luther King's birthday was celebrated earlier this week with events around the world. AIC Egypt office brought the celebration to an unlikely location: Mahalla, Egypt's biggest industrial city and site of several grassroots protest movements. AIC's Egypt director Dalia Ziada was invited to present an Arabic comic book about Martin Luther King at the only book fair in Mahalla.
(Full story) - العربية - فارسي

Serve Your Sentence, Get Re-Tried: The Hanevy Scandal
Hanevy Ould Dahah founded the most popular news source in Mauritania, building readership through independent journalism exposing corruption and tackling taboos. After returning from a visit to the US, he was arrested in June without a warrant and then sentenced to six months in jail for publishing an article by a woman calling for greater sexual freedom. His six months are now up, but Hanevy remains detained without cause and launched a 15-day hunger strike.
(Full story) - العربية - فارسي


QUIZ: What can Sturday Night Live Do that Anisa Osman cannot?

ANSWER: Criticize Yemen's president. Two weeks ago, NBC's Saturday Night Live show began with a comedy skit featuring Yemeni President Ali Abdullah Saleh (played by the same actor who impersonates Barack Obama). As blogger Jane Novak noted at the time, "In Yemen, you could go to jail for a decade for something like that." Sure enough, last week Saleh's regime sentenced journalist Anisa Osman to three months in jail for "insulting" the president - and banned her from writing for a year. Ms. Osman is, in a way, a pioneer: the first female journalist in Yemen jailed for such a "crime."


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22 janvier 2010 5 22 /01 /janvier /2010 12:20
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21 janvier 2010 4 21 /01 /janvier /2010 11:02


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JOURNEE DE SOLIDARITE
avec les prisonniers politiques en Tunisie




Texte de l’intervention de la Coordination

 

Lorsqu’il est question de parler d’une société privée d’expression, privée de parole, et lorsqu’on est en plus citoyen de cette société, il est difficile de contenir sa frustration. Que la présence nous accorde des circonstances atténuantes.

Je voudrai tout d’abord au nom de la Coordination pour la Défense des Prisonniers politiques en Tunisie, rendre hommage à ceux de mes compatriotes, ici et là-bas, qui continuent de défier l’arbitraire en dépit du lourd tribut payé, jusqu’à ce que la Tunisie recouvre sa liberté et sa dignité.

Je voudrai également exprimer toute ma considération à nos amis, français et autres, qui continuent de s’intéresser à ce " petit pays " malgré la baisse de la fièvre médiatique suscitée par l’affaire Ben Brick. Votre dévouement désintéressé pour notre pays nous oblige.

Mesdames, messieurs ; clouer au pilori sa patrie n’a jamais été une chose facile. On aurait souhaité défendre le cas de notre si cher pays dans le concert des nations et avoir le sentiment du devoir accompli et la fierté de promouvoir les intérêts de ceux qui étaient avec nous sur les bancs de l’école, dans le quartier, dans l’université…tout simplement ceux qui sont nos concitoyens.

Si nous devons rendre compte aujourd’hui, non pas d’une image idyllique de notre pays, mais des atrocités qui se pratiquent en son sein, c’est que nous avons réussi comme beaucoup de braves citoyens, à soulager nos consciences et à convaincre notre sens du devoir national que c’est aussi une manière de rendre service à notre pays…la promotion de l’image de notre chère Tunisie à l’étranger ne doit pas se faire au détriment de la souffrance d’un Ali Larayedh croupissant en isolement depuis 10 ans, ou la douleur de femmes et d’enfants brisés par des années d’acharnement policier impitoyable. Loin d’être des traîtres, ceux qui font ce travail ingrat, mais ô combien noble, sont les vrais patriotes. Car entre autres, ils empêchent de dire que " tout le monde se complait dans ce jeu de massacre en Tunisie ".

Il est, ensuite, une réalité que vous avez réussi, mesdames, messieurs, grâce à votre abnégation à rendre évidente auprès de l’opinion publique nationale et internationale.

Désormais, quand on évoque la Tunisie, le bâton précède le jasmin, les prisons la plage, la torture l’hospitalité…Bref : la dictature la république.

C’est la vérité cruelle d’un régime qui a transformé notre pays en un complexe hospitalier. Un régime qui érige la souffrance en système.

La Tunisie du 21ème siècle, c’est désormais, le pays de ceux qui souffrent. Ses symboles sont Tawfiq Echaïb, Ahmed essghaïr ( mettant sa progéniture à la vente ), Sadok Chourou, Moncef Marzouki, Sihem ben Sedrine, Imen Darwiche, Hamma Hammami, Mohamed Moada, Khaled Barka,Khmaïs Ksilla, Abdellatif Elmekki, Bouraoui Makhlouf, Nagib Hosni, tous ces braves citoyens, ici dans la salle, et tous leurs compagnons d’infortune, exilés partout dans le monde et privés de la Karma wa Zeitouna ( figuier et l’olivier ), pour avoir dit Non.

C’est un régime qui dépolitise la société et politise les prisons. Comble du paradoxe dans la Tunisie de Ben Ali : les prisons sont plus représentatives de la société que le parlement.

Ce régime qui hante la vie des Tunisiens doit être jugé, combattu et banni pour crime contre la dignité, pour crime contre la liberté.

Cette vérité pour capitale soit-elle, réussira-t-elle à débarrasser la Tunisie du spectre de l’intégrisme… politique ? J’en doute fort !

A vouloir trop focaliser sur les seuls agissements du Pouvoir, on risque de compromettre nos chances quant à un authentique changement en Tunisie. C’est pourquoi, nous aimerons dire quelques mots au sujet des trois protagonistes incontournables de cette entreprise de changement salutaire.

Tout d’abord, l’Europe ( et plus particulièrement la France), pays ami et principal partenaire économique de la Tunisie.

Dans cette France, où le Président se considère comme le premier courtier de la nation, et qui se plait à répéter : " moi, lorsque je vais à l’étranger, je vais vendre la France, c’est aussi cela le rôle du politique ", et où le ministre des affaires étrangères, désinvolte, répondait dans l’hémicycle de l’assemblée :vous parlez de cynisme commercial. Je ne vois pas bien ce que cela veut dire dans un pays où un tiers des salariés travaillent pour la l’exportation, et je ne vois pas en quoi la démocratie progressera plus vite dans des pays qui achèteront des Boeing plutôt que des Airbus ", et où enfin, un responsable de la compagnie pollueuse Total expliquait cyniquement la complaisance de son groupe avec la junte militaire en Birmanie :

"  Ce n’est pas de notre faute si le bon dieu a placé les gisements de pétrole dans des pays qui ne sont pas des modèles en démocratie ".

Dans cette France, la nouvelle " diplomatie économique " sait cohabiter avec la "  dictature gestionnaire ", celle qui méprise les libertés et bafoue les droits, mais qui se comporte économiquement en bon élève. La Chine et la Tunisie en sont les parfaites illustrations. Pourquoi la Chine ? Parce que lorsque le Président Chirac avait reçu l’an dernier le Président chinois dans sa résidence au palais de Rambouillet, Noël Mamère, l’un des signataires de cette rencontre, s’insurgeait avec son franc-parler éternel : " En offrant son lit à Jiang Zemin, Chirac a prostitué la France. Et ça continue… ". Oui, mon cher Noël, ça continue mais non pas sur le même lit…C’est du lit de Carthage qu’il s’agit plus que jamais. Oui, quand le président français exhorte le " miracle tunisien ", quand Philippe Seguin veut exporter en France le modèle militant du RCD, et quand la très sympathique Hélène Flautre met à nu la complicité des services de renseignement des deux pays au sujet des opposants, on ne fait que prostituer notre pays.

Nous devons, vous devez dire et rappeler aux dirigeants français que cette complicité dangereuse nuit à l’image de la France et ne sert pas les intérêts de la Tunisie.

A cette occasion, nous nous félicitons de la très louable initiative d’un certain nombre d’intellectuels français s’élevant contre le silence de leur gouvernement sur la situation en Tunisie, et lançant un appel solennel au soutien des "  Tunisiens à bout de patience ", paru dans les colonnes du Monde du 19 janvier 2001. Espérons que l’écho de leur initiative sera à la hauteur des attentes des opprimés tunisiens.

Le deuxième acteur, souvent oublié et relégué au statut de mineur… Consumériste selon les uns, clientéliste selon d’autres : c’est le peuple tunisien. Il faut le reconnaître, notre société porte en son sein les germes de la dictature. C’est elle qui a enfanté Bourguiba, Ben Ali, Elkallal, Ganzoui, et tous les autres tortionnaires. C’est elle qui a produit et laissé proliférer la dictature, la délation, la corruption, le fatalisme… C’est elle qui doit les chasser.

Il faut faire bouger la société. Il faut l’impliquer dans notre combat pour les libertés, qui est le sien aussi. En ce jour mémorable du 26 janvier, le souvenir de la rue tunisienne, en ébullition, réclamant ses droits, nous interpelle et nous trace le chemin.

Aujourd’hui, la société civile se réveille, et l’homme de la rue semble sortir de sa léthargie et retrouver le goût de la contestation. Enfouie, épousant la forme de blagues et de rumeurs, corporatiste, compatissante avec les vrais opposants, transférée et reportée sur les paraboles étrangères… Rien n’y change… Cette contestation est là, à nous de l’accompagner et de rattraper le temps perdu.

Le troisième acteur, en fin, c’est vous, c’est moi, c’est nous tous. Ce sont tous ces citoyens tunisiens qui résistent à l’arbitraire. Le fait qu’on est ici, n’efface en rien notre culpabilité.

Pendant longtemps, l’opposition crédible s’est perdue dans des luttes marginales et mesquines, opposant stérilement démocrates, islamistes, extrême gauche, nationalistes et autres laïques au grand bonheur des autorités, heureuses de voir l’opposition se diviser pour qu’elle règne. La seule opposition qui vaille en ces jours graves, c’est celle qui oppose des femmes et des hommes assoiffés de liberté à un régime qui les en dépossède.

L’espoir suscité par les retombées de l’affaire Ben Brick s’est vite volatilisé aussitôt qu’une partie de l’opposition, emportée par des signes d’essoufflement du Régime, a vite substitué à une démarche de résistance ( rassembleuse), une autre de pouvoir ( utilitariste te excluante).

La souffrance qui sévit en Tunisie et ailleurs, faut-il toujours le rappeler, n’a pas de couleur, n’a pas de race, n’a pas d’idéologie ; elle est tout simplement humaine. Les défenseurs des droits de l’Homme ne sont ni de gauche, ni de droite ; ils sont tout simplement humanistes.

Ceux qui veulent coller une idéologie ou une ethnie à la défense des droits de l’Homme se trompent. Ce raccourci affaisse les droits et dégraisse l’Homme.

Il fallait que le régime retrouve ses réflexes répressifs, aille jusqu’à ses derniers retranchements et intente une foultitude de procès iniques à l’opposition toutes tendances confondues, pour que celle-ci comprenne que la partie n’est pas encore jouée, et que dans ce bras de fer vaut mieux être solidaire que solitaire.

La coordination n’a fait qu’entériner cette reprise de conscience. Nous sommes ici, avec nos différences, déterminés et unis pour qu’il soit mis fin à la tragédie des prisonniers politiques en Tunisie.

Je voudrai clore cette journée par un vœu et une note d’espoir.

J’ai beaucoup apprécié la réaction du Professeur Mohamed HARBI qui, répondant à notre invitation avait émis une condition : qu’il ne doit pas y avoir d’exclusion et que toutes les parties devraient être associées. Cette position réfléchie et productive devrait inspirer tous les amis de la Tunisie : aidez-nous à nous construire, ne nous-aidez pas à nous détruire !

La note d’espoir maintenant, c’est la présence parmi nous de ces anciens prisonniers politiques que sont Aïcha Dhaouadi, Imen Darwiche, Radhia Aouididi et tous les autres. Ceux qui les ont soutenus ici, et notamment leurs proches, en savent quelque chose. Mohamed Keffi, Ahmed Amri, Fadhel Bedda, ont vécu des jours et des mois de crainte, de déception et de solitude. Ils n’ont pas renoncé pour autant. Leur détermination ( entêtement selon Dr Marzouki ) a payé, leurs épouses sont très loin de l’enfer carcéral. Faisons autant pour tous les autres prisonniers politiques.

Paris le 26 janvier 2001

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