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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 19:32

Etablissons un contre pouvoir.

Aujourd'hui , il y a deux pouvoirs visible en Tunisie.

 

- Le gouvernement de Transition;

- Le pouvoir militaire , représenté par le Général Rachid Ammar.

 

Aucun des deux pouvoirs n'est légitime .

En effet , le gouvernement de Transition contient des têtes de l'ancien régime , même si nous supposons qu'ils soient animés des meilleurs intentions du monde, personne ne peut leur faire confiance.

Concernant le pouvoir militaire, même si le Général Rachid est un homme dont les actions forcent le respect , même si cet homme est sûrement l'homme qui a conduit au départ du dictateur, même si cet homme est pour l'instant le meilleur homme  ayant du pouvoir en Tunisie , le rôle des militaires ne doit JAMAIS être politique. Chaque chose à sa place , ceux qui appellent le Général Ammar a devenir Chef de l'Exécutif se trompent. Le Général Rachid est un homme sûrement efficace en tant que militaire , en tant qu'homme fort de la Nation, en tant qu'homme tout simplement, mais ce n'est absolument pas une raison pour lui donner un rôle qui incombe au peuple.

 

Oui, le Chef de l'exécutif doit être le peuple.

 

Face à ce problème , la solution réside dans la question, à savoir , qui doit gouverner ?

Réponse : ceux qui ont demandé aux gouverneurs de foutre le camp.

 

Prenons la politique comme un mur de brique.

Il serait absurde de construire un mur de haut en bas.

La politique , c'est pareil. Demander un gouvernement avant de demander ce que l'on veut réellement revient à bâtir le pays de haut en bas. Avec toutes les dérives que l'on connait .

 

Il faut commencer par la base, c'est à dire par les revendications du peuple.

Mais ceux qui disent qu'il y a un temps pour les DÉGAGE et un temps pour CONSTRUIRE se trompent. On peut en effet demander aux résidus de dictature de DÉGAGEZ tout en proposant.

Le problème, c'est que rare sont ceux qui proposent, et majoritaire sont ceux qui crie dégage.

Je fais partie de ceux qui crient et écrient DÉGAGE!

 

Mais posons nous deux secondes. Je me rappelle de mes cours d'Histoire de France , durant le Révolution, les paysans de tout le royaume avait fait une chose que nous devrions faire. Les fameux cahiers de doléance.

 

Nous avons vu l'incroyable solidarité du peuple tunisien face aux miliciens. Spontanément , les gens sont descendus dans les quartiers pour défendre ce qui leur appartient.

 

Ces citoyens étaient RESPONSABLES ! Ils n'attendaient rien du haut. Aujourd'hui, qui peut prétendre attendre quoi que ce soit politiquement du haut ?

 

Nous devons pousser le raisonnement plus loin. Il faut créer un contre pouvoir aux deux sus-cités pour avoir la seule alternative envisageable pour le pays .

 

Les quartiers sont déjà organisé en comité. Poussons le comité plus loin. Vous pouvez poser les matraques et bâtons et prendre des feuilles, des cahiers et des crayons.

 

Notez vos problèmes. Les problèmes de la communauté dans laquelle vous vivez, dans la cité, dans la ville. Rassemblez les écrits de tout le périmètre et décidez ENSEMBLE d'un représentant. N'attendez rien du haut , de l'état , n'attendez pas que cet état là vous propose des élections , anticipez les . Proposez l'alternative!!

 

Les problèmes, les enjeux politiques ainsi noté seront des preuves de l'Histoire. Aucun président ne pourra plus jamais dire , "mais je ne savais pas !"

 

Un quartier de 2500 habitants, chacun avec son crayon , notez vos soucis. Le seul travail des politiques est de répondre à ces soucis. Mais nous peuple devons cibler nos problèmes.

 

Une fois cette étape de rédaction terminé, élisez au sein des quartiers, puis au sein des villes des représentants qui seront votre voix à l'assemblée.

 

N'attendons pas que le gouvernement invente un conseil des Sages, soyons ces Sages! Il faut que dès que ce gouvernement de pacotille dégage , nous , peuple, soyons aux premiers rang car c'est notre dû. Pas celui des militaires ! Les militaires ont un autre travail important à faire et le savent.

 

 

En résumé, écrivons nos besoins sur cahiers au sein de comité de quartier.

Élisons les gens qui nous représenterons au sein de ces quartiers.

Élisons ensuite au niveau des villes.

Dernière étape, à une date connue de tous , allons déposer ces cahiers à l'assemblée et montrons leurs que nous sommes seuls maîtres.

 

Dans cette dynamique de débat émergerons des partis politiques fiables et issues du peuple. Des Maires auront ainsi été élus ! L'élection présidentielle et législative ne doivent intervenir qu'à la fin d'un long processus.

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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 15:44
http://www.egalite.be/tunisie-revolte.jpg
Tunisie : Front du 14 janvier

Ce 20 Janvier 2011, plusieurs organisations de la gauche radicale en Tunisie, notamment le PCOT(Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie) et le PTPD (Parti du Travail Patriotique et Démocratique), se sont constitués en Front. Ce front porte le nom de « Front du 14 Janvier » en référence à la date de la fuite de Ben Ali, le président déchu.

Front du 14 janvier

 

Il se donne pour but notamment d'organiser la résistance au gouvernement de transition actuel auquel participe toujours les caciques du RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique), le parti de Ben Ali, et de construire une alternative populaire issue des comités de vigilance créés dans plusieurs quartiers de Tunisie pour se défendre de la terreur semée par les appareils du RCD et de la police présidentielle. L'appel s'adresse à toutes les forces de progrès politiques, syndicales et associatives pour accomplir les objectifs voulus par la révolution populaire tunisienne. Voici la traduction du texte fondateur :
Affirmant notre engagement dans la révolution de notre peuple qui a combattu pour son droit à la liberté et à la dignité nationale et a fait de grands sacrifices dont des dizaines de martyrs et des milliers de blessés et de détenus, et afin d'achever la victoire contre les ennemis intérieurs et extérieurs et de s'opposer aux tentatives avortées pour écraser ces sacrifices, s'est constitué « le Front du 14 Janvier » comme un cadre politique qui s'emploiera à faire avancer la révolution de notre peuple vers la réalisation de ses objectifs et de s'opposer aux forces de la contre-révolution. Ce cadre comprend les partis, les forces et organisations nationales progressistes et démocratiques.
Les tâches urgentes de ce Front sont:
1 – Faire tomber le gouvernement actuel de Ghannouchi ou tout gouvernement qui comprendrait des symboles de l'ancien régime, qui a appliqué une politique antinationale et antipopulaire et a servi les intérêts du président déchu.
2 – La dissolution du RCD et la confiscation de son siège, de ses biens, avoirs et fonds financiers étant donné qu'ils appartiennent au peuple.
3 – La formation d'un gouvernement intérimaire qui jouisse de la confiance du peuple et des forces progressistes militantes politiques, associatives, syndicales et de la jeunesse.
4 – La dissolution de la Chambre des Représentants et du Sénat, de tous les organes fictifs actuels et du Conseil supérieur de la magistrature et le démantèlement de la structure politique de l'ancien régime et la préparation des élections à une assemblée constituante dans un délai maximum d'un an afin de formuler une nouvelle constitution démocratique et fonder un nouveau système juridique pour encadrer la vie publique qui garantit les droits politiques, économiques et culturels du peuple.
5 – Dissolution de la police politique et l'adoption d'une nouvelle politique de sécurité fondée sur le respect des droits de l'homme et la supériorité de la loi.
6 – Le jugement de tous ceux qui sont coupables de vol des deniers du peuple, de ceux qui ont commis des crimes à son encontre comme la répression, l'emprisonnement, la torture et l'humiliation – de la prise de décision à l'exécution – et enfin de tous ceux qui sont convaincus de corruption et de détournement de biens publics.
7 – L'expropriation de l'ancienne famille régnante et de leurs proches et associés et de tous les fonctionnaires qui ont utilisé leur position pour s'enrichir aux dépens du peuple.
8 – La création d'emplois pour les chômeurs et des mesures urgentes pour accorder une indemnisation de chômage, une plus grande couverture sociale et l'amélioration du pouvoir d'achat pour les salariés.
9 - la construction d'une économie nationale au service du peuple où les secteurs vitaux et stratégiques sont sous la supervision de l'État et la re-nationalisation des institutions qui ont été privatisées et la formulation d'une politique économique et sociale qui rompt avec l'approche libérale capitaliste.
10 – La garantie des libertés publiques et individuelles, en particulier la liberté de manifester et de s'organiser, la liberté d'expression, de la presse, de l'information et de pensée ; la libération des détenus et la promulgation d'une loi d'amnistie.
11 – Le Front salue le soutien des masses populaires et des forces progressistes dans le monde arabe et dans le monde entier à la révolution en Tunisie, et les invite à poursuivre leur appui par tous les moyens possibles.
12 – La résistance à la normalisation avec l'entité sioniste et sa pénalisation et le soutien aux mouvements de libération nationale dans le monde arabe et dans le monde entier.
13 – Le Front appelle toutes les masses populaires et les forces nationalistes et progressistes à poursuivre la mobilisation et la lutte sous toutes les formes de protestation légitime, en particulier dans la rue jusqu'à l'obtention des objectifs proposés.
14 – Le Front salue tous les comités, les associations et les formes d'auto-organisation populaire et les invite à élargir leur cercle d'intervention à tout ce qui concerne la conduite des affaires publiques et les divers aspects de la vie quotidienne.
Gloire aux martyrs de l'Intifada et Victoire aux masses révolutionnaires de notre peuple.   
Tunisie, le 20 Janvier 2011
** Ligue de la gauche travailliste
** Mouvement des Unionistes Nassériens
** Mouvement des Nationalistes Démocrates (Al-Watad)
** Courant Baasiste
** Gauche Indépendante
** PCOT (Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie)
** PTPD (Parti du Travail Patriotique et Démocratique)

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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 13:39

 

tulib

   

 par Fathi Chamkhi  

Les masses populaires tunisiennes viennent de faire une irruption spectaculaire sur la scène politique ! Elles ont réussi, au bout de 29 jours, d’une révolution sociale et démocratique, de chasser le dictateur Ben Ali ! C’est une grande victoire ! C’est un grand jour pour nous toutes et nous tous, que nous partageons avec toutes celles et tous ceux qui luttent contre l’ordre capitaliste mondial ! Avant tout, nous avons reconquis notre dignité et notre fierté, longtemps bafouées et trainées dans la boue par la dictature. Maintenant, nous avons une nouvelle Tunisie à construire : libre, démocratique et sociale.

Mais, d’ores et déjà la contre révolution est en marche ! Le pouvoir de Ben Ali est tombé mais son régime, certes déstabilisé et affaibli, tente de se maintenir en place. Le Parti/Etat Destourien est toujours là, sa politique économique et sociale capitaliste libérale aussi.

Ce régime qui est donné en exemple du ‘bon élève’ par les institutions financières internationales, qui a saigné les masses populaires tunisiennes pendant 23 ans, pour le compte d’un capital mondial avide de profits, tout en engraissant une minorité de familles autour du pouvoir et organisées en clans mafieux, doit dégager. C’est ce que nous voulons !

Nous refusons la tentative en cours, qui vise à confisquer notre révolution. Cette manœuvre se présente sous la formule de ‘gouvernement d’unité nationale’ autour de laquelle ce régime illégitime, tente de se maintenir en place.

Dans le même, le pouvoir abattu a lâché ses milices surarmées, dont la garde personnelle de Ben Ali, qui sont en train de semer la terreur dans les grandes villes du pays, notamment dans Tunis et ses banlieues. Des groupes, issus des masses déshéritées et affamées, profitent elles-aussi du chaos actuel pour se servir dans les grandes surfaces : Carrefour et Géant notamment. Des bandes de pillards se mettent en place le long des axes routiers du pays, rendant toute circulation dangereuse ! Des produits de première nécessité commencent à manquer ou bien sont inexistants : pain, lait, médicaments…

Le régime, qui a démobilisé et la police (villes) et la garde nationale (campagnes) laisse faire, profite du chaos et de la peur qu’il nourrit au sein de la société afin d’imposer ses propres solutions. L’instauration du couvre-feu et le déploiement de l’armée, assez faible en effectifs et qui n’a jamais eu à affronter ce genre de situation auparavant, ne fait qu’aggraver la peur ; puisque c’est au cours de la nuit que les milices armées agissent !

Partout, des citoyennes et des citoyens tentent d’organiser leur propre défense, souvent en coordination avec l’armée, des milliers de ‘comités populaires de défense des citoyens’ se constituent pour défendre la population.

Seule la constitution d’un gouvernement provisoire, sans aucun représentant du régime destourien, qui aura la charge de préparer des élections libres et démocratiques, régies par un nouveau Code électoral, pour une Assemblée constituante pourra permettre aux tunisiennes et aux tunisiens de reprendre leur destinée en main, et de faire régner, dans leur pays, un ordre juste et profitable aux plus grand nombre.

Si le peuple aspire un jour à la vie, le destin ne peut que se plier à sa volonté !


Tunis, le 15 janvier 2011
Fathi Chamkhi
RAID-ATTAC / CADTM TUNISIE
 
 
 

Tunisie
L’UGTT et l’armée au centre et la radicalisation

jeudi 20 janvier 2011, par Pierre Puchot


 

« Aujourd’hui, on reste calme, bien en place, on ne frappe personne, c’est compris ? » Sanglé dans un uniforme bien repassé, le capitaine de police passe ses troupes en revue, et transmet la consigne. Mardi 18 janvier 2011 à Tunis, la police dispersait les manifestants avec des tirs tendus de grenades lacrymogènes et un usage intensif des matraques. Mercredi 19 janvier, c’est donc « le calme ».

Alors, peu à peu, des centaines de manifestants se pressent sur le terre-plein central de l’avenue Bourguiba, dans le centre-ville. Leur nombre grandit d’heure en heure, tous scandent des slogans hostiles au Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti de l’ancien président Ben Ali. Le RCD a conservé les quatre ministères clés du gouvernement provisoire formé lundi. Certains manifestants brandissent des photos des ministres RCD affublés de croix gammées : « Fascistes, terroristes ! Dégage ! ».

Au sein de la foule, plusieurs jeunes se relaient avec un mégaphone fourni par l’UGTT, l’Union générale tunisienne du travail, la centrale syndicale fondée en 1924. C’est, de fait, la seule organisation politique représentée en tant que telle et tolérée parmi les manifestants, qui s’agrègent de manière spontanée jusqu’à la nuit tombée.

Selon une annonce faite mercredi matin (le 19 janvier) par le ministre du développement rural, le premier conseil des ministres doit se tenir jeudi. Mais le gouvernement paraît déjà condamné par la démission, mardi, de plusieurs ministres de l’opposition, dont trois affiliés à l’UGTT, qui réclame, comme les manifestants, le retrait du RCD. Le parti de Ben Ali semble en bout de course. L’UGTT, elle, apparaît plus que jamais comme la seule force politique incontournable.

« L’opposition est très faible ; aujourd’hui, ce qui compte, c’est l’UGTT, et l’armée », juge Hassan, un manifestant pourtant sympathisant du parti démocrate progressiste (PDP, opposition légale). Lundi, avant la démission des trois ministres affiliés à l’UGTT, pas moins de six membres du gouvernement faisaient ou avaient fait partie de la direction de la centrale syndicale, qui est aussi représentée à l’Assemblée et au Sénat.

Implantée dans chaque région, la centrale revendique 5000’00 adhérents, principalement dans le secteur public. C’est une force politique sans équivalent aujourd’hui en Tunisie, sur laquelle l’opposition politique légale tente de se greffer. Toute la journée de mercredi, le Forum démocratique pour le travail et les libertés et Ettajdid, les deux organisations d’opposition également en dehors du gouvernement, ont discuté avec la direction de l’UGTT pour unifier leur position.

Beaucoup de Tunisiens souhaitent désormais voir l’UGTT jouer un rôle politique plus important, à la mesure de sa participation au mouvement révolutionnaire. Déléguée syndicale de la branche des médecins hospitaliers, Ahlem Belhal a commencé à militer dans l’UGTT en 1987. Également militante et ancienne présidente de l’association tunisienne des femmes démocrates, elle se souvient du tournant de 2009, quand son syndicat a peu à peu pris la mesure du mouvement de Gafsa, dans le sud du pays, pour faire évoluer la ligne de l’organisation après la réélection de Ben Ali fin 2009.

« Les mouvements sociaux étaient très forts, explique-t-elle. L’exécutif de l’UGTT a été obligé de suivre ses militants, qui étaient massivement investis dans ces mouvements. Aujourd’hui, l’UGTT doit être le garant du changement, politique, économique et social. Il n’en existe pas d’autres, l’organisation doit donc assumer un rôle politique important. L’UGTT, c’est notre garde-fou social. »

Les trois ministres affiliés à l’UGTT qui ont démissionné mardi du gouvernement, sont issus de la gauche tunisienne. Économiste reconnu en Tunisie, inlassable critique du régime, Abdeljedid Bédoui, promu lundi pour occuper un obscur portefeuille de « ministre auprès du premier ministre » selon le communiqué officiel, est par exemple une figure de la gauche altermondialiste locale, très loin de la politique de privatisation engagée depuis 2000.

Tournant décisif, début janvier

Longtemps pourtant, le syndicat a dû affronter une bureaucratie fidèle au régime de Ben Ali. Elu au congrès de 2002, réélu en 2007, le secrétaire général Abdessalem Jrad n’a pas toujours soutenu des positions progressistes hostiles au président tunisien, loin s’en faut. En 2009, il s’était prononcé, comme l’ensemble du bureau exécutif, pour la réélection de Ben Ali. C’était alors la position majoritaire au sein de la commission administrative de l’UGTT, qui regroupe 84 délégués par branche, en plus des 13 membres du bureau exécutif élu au congrès.

« J’ai eu l’honneur de rencontrer le chef de l’Etat et ce fut l’occasion d’un très important entretien, au cours duquel nous avons abordé la situation douloureuse dans certaines régions du pays, ainsi que des idées et des propositions de l’UGTT, affirmait-il encore, le... 12 janvier 2011, deux jours avant la fuite de l’ancien président tunisien ( !), avant de conclure : J’ai trouvé auprès du Président de la République une vision profonde des principaux problèmes et de leurs causes et une volonté de les résoudre. »

Son intelligence tactique, reconnue par nombre de militants, lui a toutefois permis de sentir l’importance du mouvement et de plier, quand le régime lui-même demeurait aveugle. Début janvier, lors d’une assemblée générale extraordinaire, le secrétaire général avait entériné la décision d’entamer des grèves générales tournantes par région.

« Ce fut un tournant, estime Sami Souhli, secrétaire général des médecins et des pharmaciens, historiquement à gauche, et qui siège à la commission administrative. Nous avons voté pour une grève générale tournante afin de s’accorder avec ce qu’était la réalité du terrain. Nos militants étaient déjà très impliqués, mais le régime était féroce, tirait à vue, il fallait encadrer un minimum le mouvement. Car dès ce moment, beaucoup de camarades avaient le sentiment que le régime était fragile, et était prêt à tout. L’UGTT a alors joué son rôle, d’où sa popularité aujourd’hui. »

Cinq jours après la chute de Ben Ali, le tournant progressiste de l’UGTT a donc été entériné à tous les étages, validant ainsi l’investissement syndical que ses militants ont parfois payé cher depuis la prise de pouvoir de l’ancien dictateur tunisien.

Les positions progressistes de certaines branches de la centrale syndicale, comme celle des PTT ou de l’enseignement supérieur, ont été construites pas à pas par les militants de base durant les années 1990, quand le régime se déchaînait contre tout ce qui pouvait de près ou de loin lui faire un peu d’ombre. « La gauche était tellement faible alors, se rappelle Lamjed Jemli, professeur de philosophie et militant de l’UGTT. Nous étions tellement fractionnés à l’époque, si divisés par une répression très dure. On ne pouvait même pas faire de grève de la faim en prison pour attirer l’attention : ou bien ils nous forçaient à manger, ou bien on héritait d’une balle dans la tête. » 

Son apprentissage politique, Lamjed Jemli l’a effectué au sein de l’Union générale des étudiants tunisiens, ce qui lui a valu de fêter ses 20 ans en prison. 27 mois d’emprisonnement, de 1994 à 1996. Admis au concours du Capes de philosophie une fois ses études achevées, envoyé dans un lycée à Monastir, il est licencié au bout d’un mois par l’administration en raison de son parcours politique. Contraint de chercher un emploi dans le privé, il profite finalement de l’ouverture d’un call center à Ben Arous, au sud de Tunis, pour s’y faire embaucher et fonder le premier syndicat tunisien de ce secteur d’activité.

Aujourd’hui coordinateur des sections UGTT du secteur privé, Lamjed Jemli n’a plus de doute : pour lui, c’est sûr, le RCD va se dissoudre : « Ils n’ont pas le choix, ils ne peuvent faire le chantage de la sécurité contre le coup d’Etat militaire : notre armée, c’est 45’000 personnes, appelés compris. Une dictature militaire, ce n’est pas possible. Et la population le sait. Elle n’acceptera pas de se faire voler sa révolution sous ce prétexte. Le meilleur choix pour le RCD maintenant est de s’autodissoudre, de rendre les locaux de l’Etat qu’il occupe et les voitures de fonction. Ils pourront ainsi, s’ils en ont la capacité politique, retenter ensuite leur chance en formant de nouveaux partis. Le peuple tunisien ne demande pas de lynchage, comme pour le parti Baas en Irak, mais il veut pouvoir décider de son sort en toute transparence. » 

Pas plus que la menace de l’armée, le retour dans le jeu politique des partis islamistes ne saurait justifier le maintien du RCD, selon Ahlem Belhal, militante de l’UGTT, ancienne présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates. « La soi-disant lutte contre l’islamisme nous a valu 23 années de dictature, tonne-t-elle. C’était un argument efficace pour faire plaisir à la France et aux pays occidentaux, mais ici, c’est une manière de nous opprimer encore davantage, de nous mettre en prison, y compris des membres de notre association. La concertation doit désormais se faire avec tous ceux qui le souhaitent, sans restriction, pour établir un cadre qui puisse garantir les valeurs de cette révolution, la démocratie, l’égalité, la justice sociale, la liberté de culte et la séparation de l’Eglise et de l’Etat. C’est l’oppression et la négation de l’espace public qui nourrissent l’islam radical, pas la démocratie. »

« Le hold-up n’a pas tenu »

Si le retrait du gouvernement et la dissolution du RCD paraissent aujourd’hui le scénario le plus probable, si Nahda, le parti islamiste, a annoncé qu’il ne présenterait pas de candidat à l’élection présidentielle (dont la date demeure indéterminée) et n’apparaît pas encore comme une force d’opposition solide, quel sera le rôle de l’UGTT dans les mois à venir ?

Dans les années 1990, certains dirigeants de la centrale, tel Ali Ramdhane, songeaient à fonder un Parti des travailleurs, lié à l’UGTT. Une option abandonnée depuis. Pourtant, certains militants syndicaux redoutent que la direction du syndicat nourrisse l’ambition de court-circuiter le processus révolutionnaire en marche. Secrétaire général des médecins et des pharmaciens, élu à la commission administrative de l’UGTT, Sami Souhli raconte comment sa direction n’a pas perdu ses mauvaises habitudes en acceptant, sans consulter la base, de participer au gouvernement annoncé ce lundi. Un vote sur cette question devait intervenir lors d’une assemblée plénière de la commission administrative du syndicat.

« Mais on l’a bien vu, ce hold-up n’a pas tenu », dit-il. Pour lui, cette participation temporaire au gouvernement n’a qu’un but : gagner du temps. « On ne le rappelle pas assez souvent, mais les liens sont forts entre la direction de l’UGTT et le RCD. En acceptant cette participation au gouvernement, le bureau exécutif occupe le terrain et retarde le processus qui doit mener à un gouvernement de salut populaire, pour que les membres du RCD qui ont été le plus mouillés dans la répression et les affaires puissent fuir. Il ne faut donc pas se relâcher, et continuer de demander des comptes à la direction du syndicat, ce que nous ferons au cours de l’assemblée plénière prévue pour vendredi. »

Plusieurs branches du syndicat souhaitent aussi que le programme élaboré au sein de l’UGTT (régime parlementaire, gouvernement de salut public incluant l’ensemble des forces démocrates) soit écrit noir sur blanc, dans une résolution signée par le bureau exécutif.

De son côté, Sami Souhli insiste pour que les comités de défense des quartiers, qui ont émergé ces derniers jours dans toute la Tunisie, et les comités d’entreprise soient enfin reconnus par l’Etat, et puissent se fédérer pour être représentés au Parlement tunisien. « C’est un fait, souffle-t-il, le mouvement populaire tunisien n’est aujourd’hui pas représenté politiquement. Il est pourtant indispensable qu’il le soit. Sans quoi, la révolution initiée par le peuple tunisien lui sera bien vite confisquée. »

 

* Journaliste de Mediapart
(20 janvier 2011)

Source : www.alencontre.org

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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 13:31

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In This Issue
Amazing Photos from the Tunisian Revolution
Al Jazeera English Interview with Dr. Radwan Masmoudi
Tunisia, a game changer in the Middle East
Tunisia nudges Arab world out of its hopelessness
Opposition in Tunisia Finds Chance for Rebirth
A Tunisian revolution that's more bloody than jasmine
Ali Baba gone, but what about the 40 thieves?
Tunisian Dominoes?
Jubilation at Jasmine Revolution, but will democracy follow regime change?
About CSID

Revolution in Tunisia - 1
Amazing Photos from the Tunisian Revolution
See more photos
Al Jazeera English Interview with Dr. Radwan Masmoudi of CSID
Interview with Al-Jazeera English
Interview with Al-Jazeera English aired on Jan. 12, 2011, two days before Ben Ali fled the country..

View the interview on Youtube                                                                                          Back to top

Tunisia, a game changer in the Middle East
 


 
By Radwan A. Masmoudi | Al-Arabiya 

 

Game Over photo in TunisThe opposition has now been galvanised and united like never before. In the past, the government played on the divisions between Islamic and secular forces to keep the opposition weak and divided, but Tunisians abhor violence and extremism, and do not want a theocratic government. What they do want and deserve is a democratic system of government that is based on their Islamic values and identity.

The rules of the game are changing. The interim government, or any future government, must pay close attention to public opinion and sentiments. They promise to legalise all political parties, and organise free and fair elections with international observers within six months. They also promise to reform the political system to allow greater transparency and accountability.  Government officials have been reminded that they are public servants. Let's see if they can act the part.

Having seen the success of people's power in Tunisia, it is probable that other Arab populations will demand similar rights and reforms in the coming months and years. Already there are reports of self-immolation by people in Algeria, Egypt and Mauritania, hoping to be heard and to set their countries upon the same path as Tunisia.  Arab leaders must reform or face their people. 

The genie of democratic change is out of the bottle.

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Tunisia nudges Arab world out of its hopelessness

It is uncertain whether the uprising that toppled Tunisia's autocratic government can be replicated in Egypt and elsewhere. But for now, at least, it has kindled an optimism in places where it had long been extinguished.


By Jeffrey Fleishman
| Los Angeles Times


Paix a leurs ames
People hold a candlelight vigil in Tunis, Tunisia, to mourn the dozens who died in the protests that drove the country's president from power. The sign reads "peace to their souls."

The Arab world had been empty of hope for years, but then, at the dawn of winter, Tunisia tumbled into anarchy and, suddenly, Arabs spotted a glimmer of renewal.

"The Tunisian revolution has brought hope to all Arabs," said Amira Nader, an Egyptian costume designer. "I had lost any enthusiasm that an Arab population could one day get rid of an authoritarian regime. Most Arabs, including myself, had reached the point where we didn't believe in our abilities to change.... We had been disillusioned for so many years."

Many Arabs began to believe the myth that they could not rise up and fix all that had gone wrong. Like a doomed man in a spy novel, the region veered from anger to resignation, from intrigue to delusion.

Egypt's police state is strong and pervasive, much more adept at crushing protests than its Tunisian counterpart. The commitment of dissidents and the government should be tested Tuesday, when activists have called for national demonstrations, nearly two months after President Hosni Mubarak's ruling National Democratic Party was widely accused of stealing parliamentary elections.

Whatever unfolds in Egypt or other nations, though, Arabs, at least temporarily, sense a bit of pride and optimism.  "After a time during which we used to offer catastrophic models of 'Lebanonization,' 'Somalization,' and 'Iraqization,' we now have a model that is worthy of respect to offer the world: 'Tunisification,' " Yasser abu-Hilalah wrote in Jordan's Al Ghad newspaper.

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Opposition in Tunisia Finds Chance for Rebirth
 

 
By DAVID D. KIRKPATRICK| The New York Times



Ali LaaridthAli Larayedh was imprisoned and tortured for 14 years for his role as a leader of the outlawed Islamist movement here, then hounded for the past six years by the omnipresent Tunisian secret police.  Ali Larayedh says his once-outlawed party, Al-Nahda, ascribes to a uniquely liberal version of Islamist politics.

In an interview in the lobby of the Africa Hotel in Tunis, Mr. Larayedh insisted that his party posed no threat to Tunisians or to tourists sipping French wine in their bikinis along the Mediterranean beaches. Years of contemplation in prison and exile had helped his party, known as Al-Nahda, or the Renaissance, to "enlarge our views to encompass Western values," he said.

"We are Muslim, but we are not against modernism," he said. And he cited his party's strong embrace of women's rights, even to the point of advocating a quota to ensure a minimum representation of women in Parliament, "until they get their voices." He added, "We are not going to exclude women like some other extremists."  His party's only demands, he said, are a fair and open democratic process, an amnesty for political exiles and social programs to help the hard-pressed interior of the country.

He said his party was Muslim because it believed in leading by example and persuasion. But it also believed that a head scarf should be the choice of the woman, and that drinking alcohol need not be restricted by law.  Asked for a comparison to another Muslim group - perhaps Egypt's Muslim Brotherhood, or the pluralistic Islamist party governing Turkey - Mr. Larayedh said Al-Nahda was "more liberal" than all of them, even more liberal than the Islamist party in neighboring Morocco.

 

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A Tunisian revolution that's more bloody than jasmine
 
  
by Eric Goldstein | The Washington Post



Tunisia violence - 1Tunisia indeed has a large middle class, and educated, relatively well-off Tunisians played a key role in toppling the regime. But in Qasserine and several surrounding cities that consider themselves the cradle of the revolution, the story has been more about blood than jasmine.

Human Rights Watch collected the names of 17 residents of Qasserine whom police gunned down during street protests Jan. 8-10. Six died around the same period in the smaller city of Tala, about 25 miles north. These two cities lost more than the official number of 21 dead nationwide that the Ben Ali government gave shortly before collapsing; the exact toll is not yet known. But to the west, five more died in Regueb and two in Menzel Bouzaiane. In the center of this region lies Sidi Bouzid, the city where the peddler Mohamed Bouazizi set himself on fire on Dec. 17, triggering the revolt Police also shot protesters in the capital, but this southern region bore the brunt of the casualties.  The provisional government says 78 died nationwide and has declared three days of mourning.


The fatal shootings enraged Tunisians nationwide. It is one thing to know that you live in a police state, another to see the police mow down your countrymen. In the bread riots of 1984, Qasserine residents - now the parents of the youths who revolted this month - took to the streets and paid a heavy price.  Since Ben Ali became president in 1987, Tunisians have had no experience of the police killing demonstrators on this scale - for the simple reason that the police rarely allowed demonstrations to get off the ground.


When police repression did not end the recent unrest, Gen. Rachid Ammar, commander of the army, reportedly refused to order his troops to fire on protesters. Qasserine residents say that on the afternoon of Jan. 10, the army suddenly replaced the anti-riot police in the city. Soldiers have since handled the continuing demonstrations without major incident.

It is not only grieving families who have an interest in accountability. If Tunisia is to erect a rights-respecting security apparatus to replace one based on torture and intimidation, it needs to bring perpetrators to justice and establish a full, public record of the price paid in blood for the "Jasmine Revolution."

 


 
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Ali Baba gone, but what about the 40 thieves?

 

The flight of Tunisia's longtime president leaves the small country he ruled and robbed in upheaval. Its Arab neighbours wonder whether it's the start of a trend.

 

by The Economist


Demonstration in Tunis - 1

Tunisia came to have more police than France, a country with six times more people. With few real threats to the state to combat, Mr Ben Ali's bloated security service specialised in such tactics as planting evidence in order to blackmail suspects. Taxi drivers commonly sought protection by joining the RCD or working as police informants. "Going too often to the mosque could mean a summons to State Security," says one. "They could lift your licence, and put you through hell to get it back."

 

Benalisme also brought corruption, particularly at the level of the president's own family.  With time the web of influence extended both to the husbands of Mr Ben Ali's four adult daughters and to the many relatives of his second wife, Leila Trabelsi, a former hairdresser whom he married in 1992. Between them, the Trabelsis and Mr Ben Ali's sons-in-law came to control a huge slice of the economy (see diagram). In recent years their tentacles penetrated deep into Tunisia's financial system, extracting sweetheart loans from once-respectable banks. 

 

Map of Tunisia

In a rambling television address, the president blamed foreign agitators for the troubles. Sacking his feared interior minister, he promised a huge jobs programme, and inquiries into corruption and excessive police force. But this was too little, too late-and it also showed weakness.

  Rioters were now fighting the police in pitched battles, torching police stations and sacking banks and shops, particularly those thought to belong to RCD members.

 

In some cases the police themselves were accused of looting, either as part of a plan to tarnish the protesters and frighten the middle class, or simply to profit from the collapse of order.

So tarnished was the reputation of the police that Mr Ben Ali belatedly asked Tunisia's army to intervene. Some units did enter the capital, but refused to use force against protesters, who greeted them with cheers.

 

There is another way in which Tunisia's experience could prove subtly inspiring. "The one constant in revolutions is the primordial role played by the army," said Jean Tulard, a French historian of revolutions, in an interview in Le Monde. So far Tunisia's army, kept small to forestall coup attempts, has won kudos for holding the fort, and not playing politics. Yet it is the army which is believed to have persuaded Mr Ben Ali to leave. Perhaps a few generals elsewhere in the Arab world are thinking that they, too, might better serve their countries by doing something similar.

 

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Tunisian Dominoes?

 


by ROGER COHEN
| The New York Times

 

Roger CohenUnseemly, perhaps, but a lot is at stake. If Tunisia can become the Arab world's Turkey, a functioning democracy where Islamism is part of the electoral mosaic rather than a threat to it, the tired refrain of all the Arab despots that they are the only bulwark against the jihadists will be seen for the self-serving lie it has become.

I can't see President Hosni Mubarak, who's headed that regime for three decades, facing less than upheaval if he tries to hand power to his son, Gamal, in the current environment. There's more than a touch of "We're all Tunisians now" among misruled Arabs right now. They're talking Tunisian domino effect.


That's cause for Tunisia to take great care to get this right - as I believe it can. Sure, it's tempting to go with the baying crowd: off with all their heads! But Iraq showed the dangers of overnight dismantlement of a system - party, security forces and all. The hundreds of thousands of people affected don't disappear; they nurse vengeance.

Tunisia has a lot going for it in this quest: high levels of education, emancipated women encouraged over decades to use birth control, manageable size, and an Islamist movement that  Michael Willis, a North Africa expert at St. Antony's College, Oxford, described as "perhaps the mildest and most pragmatic around." Their exiled leader, Rached Ghannouchi, has been multiplying conciliatory statements. A democratic Tunisia can do the Turkish thing.


There will, in coming weeks, be agents provocateurs bent on the worst, and the usual Muslim-hating naysayers. Arab democracy is threatening to a host of vested interests and glib clichés. It is also the only way out of the radicalizing impasse of Arab klepto-gerontocracies and, as such, a vital American interest. 



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Jubilation at Jasmine Revolution, but will democracy follow regime change?


by Michael Allen
| Democracy Digest
 

 

Demonstration in Egypt - 2
Protests in Egypt are often quashed swiftly by the police, who prevent marching

So much for Arab strongmen.  Tunisian President Zine El Abidine Ben Ali (left)has fled the country - reportedly to Saudi Arabia - after thousands of demonstrators took to the capital's streets to demand his resignation.

"This is a demonstration of hope," said Moncef Ben Mrad, an independent newspaper editor. "It is the birth of a people who demand more freedom."

"No doubt, every Arab leader has watched Tunisia's revolt in fear while citizens across the Arab world watch in solidarity, elated at that rarity: open revolution," said Egyptian writer Mona Eltahawy.

Others were suggesting that a democratic tsunami could wash away the region's ageing autocrats.  "There will be no way for Arab leaders to escape from this," said Shadi Hamid, research director at the Brookings Institution's Doha Center. "Tunisia's reputation was of being the most stable in the Arab regimes. If it can happen in Tunisia, it can happen anywhere."

The elation is merited and understandable, but some democracy advocates will remain cautious, fearful that Tunisia's Jasmine Revolution could yet be a re-run of Kyrgyzstan's Tulip Revolution. One painful lesson of the so-called color revolutions is that regime change does not necessarily lead to democratization. 

"The ruling party will to try maintain its grip on power, but the party is even more discredited than Ben Ali himself," said Radwan Masmoudi, an exiled Tunisian democracy advocate who heads the US-based Center for the Study of Islam and Democracy.

 

"The only solution is a national unity government, followed by free and fair elections under international monitoring," he told Democracy Digest. "This is very feasible and doable."

 

"This is a crucial moment. There is a change of regime under way. Now it's the succession," said opposition leader Najib Chebbi."It must lead to profound reforms, to reform the law and let the people choose."

 

Western diplomats consider Chebbi the opposition's most credible figure, but media censorship means that he is little-known beyond opposition circles.


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                               Nayereh Tohidi
 
                               Professor & Department Chair
 
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                              Vali Nasr, Professor
                             
Naval Postgraduate School
 

 

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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 09:20

LA REPUBLIQUE DE FATMA  

 Par

CHABBI. M

  

 

Ce que j'aime bien avec elle, c'est qu'elle me dit toujours ce qu’elle pense, et des fois même ce que je pense. elle me dit les choses au bon moment, un timing de tonnerre de Dieu qui me fout les boules et  mes certitudes en l'air , même si elle sait , elle sent "senssait" pertinemment que je n'ai aucune envie de les entendre ,on a l'âge de ses artères , et justement à mon âge des fois il vaut mieux être sourd que d'entendre certaines vérités , ou subir les rictus du balancier de l'horloge du salon , maudit soit le jour où je l'ai déniché chez un brocanteur gitan des puces de Montreuil , je veux seulement entendre sa chevelure , les rêves de FATMA , et les vagues de la mer , des fois qu'elle s'emmène aux portes de Paname ,entendre son sourire , son rire éclatant comme la fin du monde , mort aux cons et putain de mort , le destin et la vie ont été généreux et bons avec moi , plus que je ne le serais jamais avec eux. Du coup, quand elle me rassure, je la crois sans rien comprendre de ce qui me berce et m’endort, j'apprivoise les cobras royaux et je marche sur l’eau, personne n'est obligé de me croire, mort aux cons. Et quand elle me remet en place, je m'énerve contre mes rêves , mes illusions , mes morts et béatement,  je me mets à aimer mes semblables , la fin des fins , j'ai honte pour mes nuits blanches et mes tatouages, puis j'y repense, et je constate qu'elle a raison , l'amour est immortel , il n'y' a  que les cons qui meurent sans savoir pourquoi ils ont vécu. 

 

Je t'aime FATMA.

 

Ce que j'aime bien chez elle aussi, c'est qu 'elle ne se trompe jamais sur les gens, fallait voir comment elle ridiculise le CLOWN quand je l'emmène au cirque AMAR. Même sur ceux qu'elle n'a jamais rencontrés elle a par procuration sa petite idée. Elle est toujours capable, à partir de ce que j'en dis, de me dire le trait fondamental de la personnalité des gens que je fréquente, des problèmes qui vont se poser et des choses que je peux en attendre. A chaque fois, je ne l'écoute pas, à chaque fois, je lui dis : "Tu ne le connais même pas ! Les gens ne se résument pas comme ça en deux phrases ! ", Mais à chaque fois, 2 ou 3 semaines plus tard, paf, je constate qu'elle avait raison sur toute la ligne.

 

Ce que j'aime bien, c'est qu'elle est toujours là et qu'elle est toujours à l'écoute même quand elle a autre chose en tête, comme son centre de loisir ou ses anniversaires chez MACDO. Avec elle, j'arrive à geindre parfois, et à dire que je ne vais pas bien. J'arrive à avouer mes faiblesses et mes petites ou grosses déprimes, alors qu'en général, j'essaie de les cacher (même si je n'y arrive pas toujours), conneries de vieux finissant, qui veut des fois démontré qu'il peut encore.

 

 

Ce que je n'aime pas chez elle, par contre, c'est que je me sens totalement incapable de lui renvoyer un centième de ce qu'elle me donne. Mais enfin, j'essaierai de m'améliorer.

 

Mes certitudes en toi, FATMA,  comme en la vie divine , comme en ce souffle qui fait mon crépuscule et ma charnière , sont des certitudes de vision qui me donnent assez de lumière , de fureur et de mots pour agrandir mon territoire de l’impossible , l’impossible étoile , elle dans la paume de ta main , dans ta fossette de l’impudeur , dans ton rire de la quintessence , dans ce rien de ton silence qui fait ma tristesse , dans cette ombre qui me frôle et me désespère, dans ton baiser qui fait tout mon sommeil , le tour de mon cœur, ma fille mon amour ma petite mère qui perpétue mon innocence. Des jours, des nuits et des murmures incandescents jaillissent de tes forges étincelantes et démontent mes masures, mes rides, mes malformations et le temps qui se croit inaccessible. Mes luttes sont fortes de l'absence , qui les écoute sans rien demander, c’est rien que pour cela mon amour que je crois en ta république, les femmes de chez nous sont la terre et le sphinx, le feu et l’eau, l’espoir et l’horizon et je hais toutes les déchéances qui vous font de l’ombre, toujours par l’ignorance et la barbarie.

 

 

Je t'aime FATMA.

 

En t’observant attentivement, je t’arrache tes secrets comme un pirate, un flibustier sur la marre aux canards, et ça te fais sourire, car tu sais toi qui aime la vie et qui m’aime que je ne serais jamais un détrousseur de tombes .Tu es ma tombe, et mon linceul au front de l’ignominie. Je sais que j’existe à cause de toi dans le pli de millions de cœurs, ici, ailleurs, ou quelque part au bout du monde, où des hommes dignes et des chiens de la tendresse se tiennent debout. Tu m’as appris à entendre et surtout à écouter les effluves de ma chaire , et même les chimères et les mirages de l’acceptable , sans quoi la vie n’est qu’un volcan en furie , flaire la part des choses qu’ils disent quand il faut aller tout au fond de toutes les choses , nous tunisiens nous mourrons dans le compromis et les compromissions , et notre parole est viciée

J’aime les artistes , je ne peux que les aimer puisque je t’aime ma FATMA, mon guéret au plaisir de l’esprit et de l’œil ! Les artistes , toujours à la révérence de mon galurin , de la tchatche et de la tendresse de mes bourgs et de mes errances, ces enfants de la quille éternelle qui jouent avec l'ombre , la mousse , l’essentiel , le superflu et les frissons pour faire vivre à jamais la lumière de nos propres dénis! Les poètes, FATMA qui brodent mon âme, ils rient sur mon cœur comme il rit dans ton cri l’extase et l’orgasme futurs .Les artistes que tes yeux me poussent à corrompre, ces témoins de ma douce servitude, tu sais tes alarmes brillent sous le ciel de mes attentes comme l’exigence d'une conscience!| elles ont envahi nos lieux communs de leurs espoirs et de mes échecs. Les véritables artistes en Tunisie sont les résistants, les torturés et les suppliciés, quand tu écoutes un le cri de notre nation aux vépres des crépuscules des tyrans, arracher à la mort et à l'oubli la dépouille de mon enfant, de ton frére MOHAMMED BOUAZIZI.. tu saisis en pleine horreur , dans la chevauchée  du bonheur à venir, parce que lui, parce que TOI, l’âme de ma terre et le dérisoire , l’art authentique FATMA comme tes yeux qui ne font pas dans mes demi-mesures , suppose fondamentalement d'être VIVANT , comme la rue , comme le peuple , l’art c’est la voix de la vraie vie , l'un ne peut vivre sans l'autre , l’un sans l’autre c’est le règne de la barbarie , des ténèbres et de la mort La résistance est la sève de l'art, parce que l'art est dedans la vie , Et si l'Art c’est la vie , les artistes tunisiens « officiels »de leur désormais ancien ordre établi ne sont que des bricoleurs de « mort ». L'émotion comme mètre étalon du message, voilà le GRAAL. "Créer n'est pas communiquer, c'est résister". Gilles Deleuze in "Pourparlers»

 

 Dis leur FATMA aux troubadours tunisiens du fait du prince, aux flagorneurs professionnels, aux pleutres qui font honte à la peur humaine, que c'est fini, RIDEAU. Quand un peuple est en résistance, c'est que la situation « normale » d’un pays est  ENCORE celle d'une dictature, comme notre Tunisie FATMA. Dès lors, l'art, le vrai,  devient un signe de ralliement pour tous nos rêves et nos projections, le reste, les vautours s’écoutent digérer à coups de prébendes et de baisers de la veuve.

Dis leur ma FATMA que l'art est une expression de la volonté de liberté qui est un des moteurs principaux de la création. L'art n’est jamais symbolique, et ne doit jamais être innocent si on met la liberté et le bonheur au-dessus de tout, on doit donc l'utiliser pour faire passer des messages subversifs contre la dictature et pour dénoncer les agissements de ses auteurs, c’est l'acte d’amour ultime de l’artiste avec la matière. Passe l’éponge ma FATMA, je divague, SEPTIQUE ET JE DOUTE DE LEUR FIN, je suis encore plus exsangue que ma terre, heureusement que tu existes et encore des milliers comme toi, mettez le feu pour nous sortir de cet éternel hiver mon amour, vivrais-je assez longtemps pour apercevoir, ou même pourquoi pas, une fois dans ma vie, vivre un printemps entier ? Caresse encore mes rides et mes instants ma FATMA, tu as bien raison, l’art, et ce mot me coûte et me brûle la bouche en tant que tunisien, c’est résistance et libération ou ne l’est pas.

 

Mort, coquille vide ? Pire en Tunisie, arme de destruction en Tunisie, c’est un assommoir, un somnifère, du Gardénal, de l’opium à la grande pharmacie GOBBELS devant laquelle des légions de zombies se prostitueaint avec le néant .C’est une licence IV d’alcools frelatés, d’alcool à brûler, d’acide, un vulgaire bar Carthaginois sphincter de 10 millions d’âmes. l’impuissance mortelle de ma vie c’est d’oublier de vivre loin de ces racines qui me bouffent le goût et l’odorat , et je ressemble de plus en plus à un braconnier qui verse des pots de vin pour son propre plaisir, les vrais artistes de ta république FATMA sont les ramoneurs de nos labyrinthes , où nous nous sommes perdus depuis si longtemps sous l’indifférence lâche des artistes du dérisoire ,ceux qui possèdent les patentes , les temps de parole aseptisée , la haine d’eux même et le déni de leurs passions , ceux qui possèdent la technique mais pas l’honneur ni le savoir , ni la rigueur ni la rage des chiens. Un artiste qui n’est pas au plus profond de l’intime de son peuple, rouille l’art, pouvons nous imaginer Picasso sans Guernica ? HIMINGWAY sans Cuba ? BEETHOVEN sans sa surdité ? VILLON sans sa corde de pendu ? LORCA sans douze balles dans la peau, GAVROCHE sans Paris ? TAHA sans sa cécité ? OMAR sans le désert de Libye ? NIZAR sans sa poésie ? YASSINE sans son sourire d'ange et sa chaise roulante ? La PALESTINE sans le GOLAN et l'Oliver? Et la lumière sans les rivages de ma Tunisie ? Tu sais FATMA, Les corps des emmurés pressés sur le mien, me tatouaient la marque des pires infamies, et depuis l’éternité de ta naissance, appellent ton corps et tes mots. Tu peux donner une voix à mes silences, la capter dans tes souvenirs où je prendrais vie, je sais que j’aurais moins de regrets mais jamais l’amnésie. Toucher ton nom et toujours t’espérer si prés de moi, c'est te toucher dans l'absence, au-delà du lien narratif et poétique, c’est vaincre un tant soi peu la déchéance.

Si jamais je meurs d’avoir trahi ta république, je voudrais que tu rencontres un besoin de folie qui te donne toute la tendresse que je n'ai pas pu te donner. Et ne crois jamais que je suis un caprice du destin, de la biologie ou un hasard comme un autre, je vais te dire FATMA mon amour, c’est un tordu le hasard, c’est juste un riff de guitare qui déchire le conforme et démasque le fard, un riff de guitare de mon Andalousie, qui se soucie peu des hommes, et qui déride les chromosomes de cette histoire qui nous oublie.

Tu m’as bluffé le tour de l’univers dans ton clin d’œil et j’ai compris que l’on peut aimer la politique comme la poésie, les autres et des fois même soi. Même, tunisiens sous les décombres de son histoire, dans l’impuissance de sa déroute je t’aime aussi pour ça FATMA de mon unicité, aimer la politique comme le verbe, sommes nous devenus des humains à essayer de comprendre l’horreur ? Tu ne m’as pas laissé le choix, mais trop d’amour ne tuera jamais l’amour, trop d’amour tu as bien raison, fait les saisons, la pluie et le beau temps, FATMA, la politique comme la poésie, une vision épique du destin de ta Tunisie. Elle se tient au point d’un tout, le tout de l’amour fraternel et du partage et de l’existence en commun, un tout totalisant, qui est en un sens la reconquête de sa propre humanité. 

Que tes nuits soient longues, ton sommeil  enchanté et tes jours sans fin, déridés de la folie douce de ton vieux vampire.

 

Ta petite vie d’ange et d’éther , FATMA mon amour , appelle exclusivement à la conscience de ceux qui subissaient , ceux qui gisaient dans leurs lâchetés , ceux qui tournaient en rond dans leur impuissance , ceux qui se taisaient , ceux qui criaient face au néant , ceux qui se sont levés et ceux qui meurent ; et plus encore , tu me déchires , de ceux qui persécutaient, qui torturaient , qui violaient , qui tourmentaient, qui ruinaient et qui tuaient les autres, sous prétexte de civilisation barbare , où certains hommes sont l’enfer pour d’autres. Ceux qui poursuivent par le fer et par le feu l’œuvre de Satan , ceux qui sont entachés de vices énormes, qui trônent sur  nos vies, aujourd'hui encore,  que même toi et encore moins Dieu ne pourraient jamais pardonner .Ceux qui ,dans la démence et loin de tes petites mains qui dessinent ma vieillesse et rient de mes humeurs , dépouillaient les autres de leurs biens, qu'ils leur infligaient des peines corporelles, psychologiques , qu'ils les faisaient périr de faim et de froid dans des cachots obscurs, en un mot, qu'ils leur ôtent la vie. La difficulté, tu me dis, toi qui a lu dans une autre vie, mon amour réincarné, tout LUTHER KING, que ce n'est pas de rêver, c'est d'accepter et de comprendre les rêves des autres. Et que comme dit la sagesse arabe, que nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. FATMA ma nostalgie, dans une autre vie, on jouait aux cow-boys et aux indiens, c’était pesé, donné ce n’était pas cher et trois fois rien, comme moi mon amour, en cet instant précis, les filles d’alors, dans mes décors, avaient du chien.

Je t’aime FATMA, et je ne peux qu’aimer toutes les femmes d’un amour incommensurable.

Je t’aime FATMA.

A suivre.....

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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 08:38

RIEN QUE L’AMOUR 

 

CHABBI.M

 

 

A à ces vies planquées

 

Dans les sanglots de la lie

 

A ces cris étouffés

 

Par les garrots de l’ennui

 

A Ces mains tendues

 

Qu’on ne peut satisfaire

 

A ces yeux pendus

 

Aux gibets de la misère

 

Aux enfants de la douleur

 

Jetés ici-bas

 

La haine dans le cœur

 

La mort à bout de bras

 

Aux chiens galeux

 

Que l’on flanque à l’oubli

 

Aux gens heureux

 

De la cécité et du déni

 

A ces yeux hagards

 

Qui ne savent pas crier

 

A ces chants d’espoir

 

Qu’on ne peut étouffer

 

A ce chant d’oiseau

 

Brisé dans son envol

 

Aux enfants de salauds

 

Qui ont fait école

 

A tous ces amis

 

Que je connais pas

 

Aux pas démunis

 

Qui se retrouvent chaque fois

 

Aux silences chaotiques

 

Du désespoir aussi

 

Au feeling de la musique

 

Qui ne fait pas de bruit

 

Aux sermons convaincus

 

Des prêtres de malheur

 

Aux paroles entendues

 

Par la raison du cœur

 

Aux tortionnaires avoués

 

Ne pouvant s’endormir

 

Aux hommes brisés

 

Par toutes les tortures

 

A ceux des petits matins

 

Une balle entre les deux yeux

 

Qui reviendront demain

 

Pour mettre le feu

 

A ces peuples enchaînés

 

Aux poteaux de l’histoire

 

A ces souffles écrasés

 

Sous le poids des chars

 

A ces peuples qui pleurent

 

Des jours gorgés de sang

 

A ce jour qui donnera l’heure

 

Où se casseront les tyrans

 

A ces mères qui attendent

 

A la porte de la vie

 

L’enfant du bout du monde

 

Et l’armistice du mari

 

A ces mères agenouillées

 

Et celles qui sont debout

 

A ces femmes opprimés

 

Par des milliers de tabous

 

A ces cris allaités

 

Aux confins des aurores

 

De tous les bébés

 

Pour tromper la mort

 

A ces yeux étonnés

 

Devant la froidure

 

A la colère désarmée

 

Devant un sourire

 

Et puis et puis

 

A ces vingt ans

 

Que l’on perd souvent

 

Sans trop savoir pourquoi

 

Que l’on perd souvent

 

Sans trop savoir pourquoi

 

Et puis et puis

 

A toi mon amour

 

Ces portes de la nuit

 

Ouvertes sur le jour

 

Ces portes de la nuit

 

Ouvertes sur le jour

 

 

 

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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 08:37




La Tunisie et les dictats du FMI : Comment la politique macro-économique entraîne la pauvreté et le chômage dans le monde

par Michel Chossudovsky

Le 24 janvier 2011



Voir la vidéo (2008) « Quand Dominique Strauss-Kahn félicitait Ben Ali pour sa politique modèle... »

Photo : En 2008, « le président Ben Ali a décoré M. Dominique Strauss-Khan des insignes de Grand officier de l’ordre de la République en considération pour ses qualités intellectuelles et ses contributions au renforcement du développement économique à l’échelle mondiale et notamment celles appelant à une meilleure intégration dans le bassin méditerranéen et la prise en compte des aspirations des peuples à la stabilité, la paix et la prospérité.» Source InfoTunisie.com


Les médias occidentaux proclament, en chœur, que le général Zine el-Abidine Ben Ali, ancien président déchu de la Tunisie, est un dictateur.

Le mouvement de protestation tunisien est simplement décrit comme la conséquence d’un régime antidémocratique et autoritaire défiant les normes de la « communauté internationale ».

 

Toutefois, Ben Ali n’était pas un « dictateur ». Les dictateurs décident et dictent. Ben Ali était un serviteur des intérêts économiques occidentaux, un pantin fidèle qui obéissait aux ordres, avec l’appui soutenu de la communauté internationale.

 

L’interférence étrangère dans les affaires intérieures de la Tunisie n’est pas mentionnée dans les reportages médiatiques. Les hausses de prix de la nourriture n’ont pas été « dictées » par le gouvernement Ben Ali, mais imposées par Wall Street et le Fonds monétaire international (FMI).

 

Le rôle du gouvernement Ben Ali a été d’appliquer la médecine économique mortelle du FMI, laquelle, sur une période de plus de 20 ans, a servi à déstabiliser l’économie nationale et à appauvrir la population tunisienne.

 

En tant que chef d’État, Ben Ali n’a pas pris de décision importante. La souveraineté nationale était un souvenir. En 1987, au plus fort de la crise de la dette, le gouvernement nationaliste de gauche d’Habib Bourguiba a été remplacé par un nouveau régime, fermement engagé à adopter des réformes du « marché libre ».

 

La gestion macro-économique sous le commandement du FMI était aux mains des créanciers extérieurs de la Tunisie. Au cours des 23 dernières années, la politique sociale et économique du pays a été dictée par le consensus de Washington.

 

Ben Ali est demeuré au pouvoir, car son gouvernement a obéi et appliqué efficacement les dictats du FMI, tout en servant à la fois les intérêts des États-Unis et ceux de l’Union européenne.

 

Ce système a été implanté dans de nombreux pays.

 

La continuité des réformes fatales du FMI requiert un « changement de régime ». La mise en place d’une marionnette politique assure l’application du programme néolibéral, tout en créant des conditions propices à l’effondrement éventuel d’un gouvernement corrompu et impopulaire ayant servi à appauvrir une population entière.

 

Le mouvement de protestation

 

Ce ne sont pas Wall Street et les institutions financières internationales situées à Washington qui sont la cible directe du mouvement de protestation. L’implosion sociale a été dirigée contre un gouvernement plutôt que contre l’interférence des puissances étrangères dans l’orientation de la politique gouvernementale.

 

Au début, les protestations n’étaient pas le résultat d’un mouvement politique organisé et dirigé contre l’imposition des réformes néolibérales.

 

De plus, des indications laissent croire que le mouvement de protestation a été manipulé dans le but de créer un chaos social, ainsi que d’assurer une continuité politique. Des reportages non corroborés révèlent des actes de répression et d’intimidation par des milices armées dans de grandes zones urbaines.

 

La question qui importe est comment la crise évoluera-t-elle? Comment la question plus large de l’interférence étrangère sera-t-elle abordée par le peuple tunisien?

 

Du point de vue de Washington et de Bruxelles, on prévoit le remplacement d’un régime impopulaire et autoritaire par un nouveau gouvernement fantoche. Des élections sont envisagées sous la supervision de la soi-disant communauté internationale, auquel cas des candidats seraient présélectionnés et approuvés.

 

Si ce processus de changement de régime devait être mis en œuvre pour le compte d’intérêts étrangers, le nouveau gouvernement mandataire assurerait sans doute la continuité du programme politique néolibéral ayant servi à appauvrir la population tunisienne.

 

Le gouvernement transitoire mené par le président intérimaire Fouad Mebazza se trouve actuellement dans une impasse, avec une opposition féroce émanant du mouvement syndical (UGTT). Mebazza a promis de « rompre avec le passé » sans toutefois spécifier si cela signifie l’annulation des réformes économiques néolibérales.

 

Aperçu historique

 

En chœur, les médias ont présenté la crise en Tunisie comme une question de politique intérieure, sans offrir de perspective historique. La présomption veut qu’avec la déposition du « dictateur » et l’installation d’un gouvernement dûment élu, la crise sociale se résoudra tôt ou tard.

 

Les premières « émeutes du pain » en Tunisie remontent à 1984. Le mouvement de protestation de janvier 1984 a été causé par une hausse de 100 pour cent des prix du pain. Cette augmentation a été exigée par le FMI dans le cadre du programme d’ajustement structurel tunisien (PAS). L’élimination de subventions alimentaires était une condition de facto de l’accord de prêt avec le FMI.

 

Le président Habib Bourguiba, qui a joué un rôle historique dans la libération de la Tunisie du colonialisme français, a déclaré un état d’urgence en réaction aux émeutes :

 

Alors que les tirs retentissaient, la police et les troupes d’armée en jeeps et en véhicules blindés de transport de troupes se sont déployées à travers la ville pour réprimer l’« émeute du pain ». La démonstration de force a finalement amené un calme inquiétant, mais seulement après que plus de 50 manifestants et passants furent tués. Ensuite, dans une émission dramatique de cinq minutes diffusée à la radio et à la télévision, Bourguiba a annoncé qu’il annulait la hausse de prix. (Tunisia: Bourguiba Lets Them Eat Bread - TIME, janvier 1984)

 

Après le désaveu du président Bourguiba, la hausse de prix du pain a été annulée. Bourguiba a congédié son ministre de l’Intérieur et a refusé de se conformer aux demandes du consensus de Washington.

 

Le programme néolibéral avait tout de même été établi et avait mené à une inflation galopante et au chômage de masse. Trois ans plus tard, Bourguiba et son gouvernement ont été chassés dans un coup d’État sans effusion de sang, « en raison d’incompétence ». Cela a conduit à l’installation du général Zine el-Abidine Ben Ali comme président en novembre 1987. Ce coup ne visait pas Bourguiba : il était largement destiné à démanteler de façon permanente la structure politique nationaliste établie initialement au milieu des années 1950, tout en privatisant les avoirs de l’État.

 

Le coup militaire a non seulement marqué la fin du nationalisme post-colonial mené par Bourguiba, il a également contribué à affaiblir le rôle de la France. Le gouvernement Ben Ali s’est fermement aligné sur Washington plutôt que Paris.

 

À peine quelques mois après l’installation de Ben Ali comme président en novembre 1987, un accord majeur a été signé avec le FMI. Un accord avait également été conclu avec Bruxelles concernant l’établissement d’un régime de libre-échange avec l’Union européenne. Un programme de privatisation massive sous la supervision du FMI et de la Banque mondiale a aussi été lancé. Avec des salaires horaires de l'ordre de 0,75 euro, la Tunisie était par ailleurs devenue un paradis de main d’œuvre bon marché pour l’Union européenne.

 

Qui est le dictateur?

 

Un examen des documents du FMI suggère que depuis l’inauguration de Ben Ali en 1987 jusqu’à aujourd’hui, son gouvernement s’était fidèlement conformé aux conditions du FMI et de la Banque mondiale, incluant le congédiement de travailleurs du secteur public, l’élimination du contrôle des prix de biens essentiels à la consommation et l’implantation d’un programme de privatisation radical. L’abolition des barrières commerciales ordonnée par la Banque mondiale a favorisé le déclenchement d’une vague de faillites.

 

À la suite de ces bouleversements de l’économie nationale, les remises en espèces provenant des travailleurs tunisiens dans l’Union européenne sont devenues une source de plus en plus importante de recettes en devises.

 

Environ 65 000 Tunisiens vivent à l’étranger. En 2010, le montant total des remises en espèces étaient de l'ordre de 1,960 milliards de dollars, une hausse de 57 % par rapport à 2003. Une grande part de ces remises en devises sera affectée au service de la dette extérieure.

 

L’augmentation spéculative des prix de la nourriture dans le monde

 

En septembre 2010, un accord a été conclu entre Tunis et le FMI, lequel recommandait l’annulation des subventions restantes comme moyen d’atteindre un équilibre fiscal.

 

La prudence fiscale demeure une priorité très importante pour les autorités [tunisiennes], qui, dans l’environnement international actuel, voient également la nécessité de maintenir en 2010 une politique budgétaire d’un grand secours. Au cours de la dernière décennie, les efforts visant à réduire significativement le ratio d’endettement public ne devraient pas être compromis par un politique budgétaire trop laxiste. Les autorités sont engagées à contrôler fermement les dépenses actuelles, incluant les subventions […] (IMF  Tunisia: 2010 Article IV Consultation - Staff Report; Public Information Notice on the Executive Board Discussion; and Statement by the Executive Director for Tunisia http://www.imf.org/external/pubs/ft/scr/2010/cr10282.pdf)

 

Il convient de noter que l’insistance du FMI relativement à l’austérité budgétaire et à l’abolition des subventions coïncide chronologiquement avec une nouvelle augmentation des prix des aliments de base aux bourses de marchandise de London, New York et Chicago. Ces hausses de prix sont en grande partie le résultat des spéculations pratiquées par d’importants intérêts financiers et commerciaux de l’industrie agricole.

 

Ces augmentations des prix des aliments, résultant d’une manipulation pure et simple (plutôt que de la rareté), ont servi à appauvrir des populations partout dans le monde. Ces hausses constituent une nouvelle étape dans le processus d’appauvrissement mondial.

 

« Les médias ont simplement induit l’opinion publique en erreur en ce qui concerne les causes de ces augmentations de prix, en se concentrant presque exclusivement sur les questions des coûts de production, du climat et d’autres facteurs entraînant la réduction des réserves et pouvant contribuer à l’augmentation du prix des produits essentiels. Bien que ces facteurs puissent entrer en jeu, leur pertinence est limitée dans l’explication de la hausse impressionnante et dramatique des prix des produits de base.

 

La montée en flèche des prix des aliments est largement due à la manipulation des marchés. Elle est attribuable aux transactions spéculatives sur les marchés des produits de base. Les prix du grain sont augmentés artificiellement par des opérations spéculatives de grande envergure aux Bourses mercantiles de New York et de Chicago.

 

Les transactions spéculatives sur le blé, le riz ou le maïs peuvent avoir lieu sans qu’il y ait de transactions réelles sur marchandises. Les institutions qui spéculent sur le marché de grains ne sont pas nécessairement impliquées dans la vente et la livraison réelles du grain.

 

Les transactions peuvent utiliser des fonds de l’Index des marchandises, lesquels sont des paris sur le mouvement général à la hausse ou à la baisse des prix des produits de base. Une « option de vente » est un pari que le prix diminuera, une « option d’achat » un pari que le prix augmentera. Par une manipulation concertée, les négociateurs institutionnels et les institutions financières font monter le prix et ensuite placent leurs paris sur un mouvement à la hausse des prix d’un produit en particulier.

.

La spéculation génère de la volatilité sur les marchés. En retour, l’instabilité qui en résulte encourage davantage d’activité spéculative.

 

Les gains sont réalisés lorsque les prix augmentent. Inversement, si le spéculateur vent à découvert, les gains seront enregistrés lors de la chute des prix.

 

Cette récente hausse spéculative du prix des aliments a favorisé un processus mondial de création de la famine d’une ampleur sans précédent. » (Michel Chossudovsky, Global Famine, Global Research, 2 mai 2008, http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=8877)

 

Il y a eu, de 2006 à 2008, une hausse dramatique des prix de tous les produits essentiels, dont le riz, le blé et le maïs. Le prix du riz a triplé en cinq ans, passant d’environ 600 $ la tonne en 2003 à plus de 1800 $ la tonne en mai 2008.

 

(Michel Chossudovsky, http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=9191. Pour plus de détails voir Michel Chossudovsky, chapitre 7, Global Poverty and the Economic Crisis dans Michel Chossudovsky et Andrew Gavin Marshall, éditeurs, The Global Economic Crisis, The Great Depression of the XXI Century, Global Research, Montréal 2010, http://globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=20425 )

 

L’augmentation récente du prix du grain est caractérisée par un bond de 32 % enregistré durant la deuxième moitié de 2010 dans l’indice composite des prix alimentaires.

 

La forte hausse des prix du sucre, des céréales et des oléagineux a conduit les prix alimentaires mondiaux à un record en décembre, dépassant les coûts de 2008, lesquels avaient déclenché des émeutes à travers le monde, et suscitant des mises en garde à l’effet que les prix s’aventuraient en terrain dangereux.

 

En décembre, un indice compilé mensuellement par les Nations Unies a battu son record de juin 2008 pour atteindre le niveau le plus élevé depuis la création des registres en 1990. Publié par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (ONUAA) située à Rome, l’indice, qui suit les prix d’un panier de céréales, des oléagineux, des produits laitiers, de la viande et du sucre, a augmenté pendant six mois consécutifs. (Jill Treanor, World food prices enter 'danger territory' to reach record high, The Guardian, 5 janvier 2011)

 

Amère ironie : avec une augmentation du prix des aliments en arrière-plan, le FMI recommande l’annulation des subventions dans le but d’atteindre l’objectif d’austérité budgétaire.

 

Manipulation des données sur la pauvreté et le chômage

 

Il règne un climat de désespoir social, les vies sont brisées.

 

Alors que le mouvement de protestation en Tunisie est visiblement le résultat d’un processus d’appauvrissement de masse, la Banque mondiale soutient que les niveaux de pauvreté ont été réduits grâce aux réformes de libre-marché adoptées par le gouvernement Ben Ali.

 

Selon le rapport de la Banque mondiale sur la Tunisie, le gouvernement tunisien (avec l’appui des institutions de Bretton Woods) a contribué à réduire les niveaux de pauvreté à 7 % (des niveaux nettement plus bas que ceux enregistrés aux États-Unis et dans l’Union européenne).

 

La Tunisie a enregistré des progrès remarquables en matière de croissance équitable, de lutte contre la pauvreté et d’indicateurs sociaux. Son taux de croissance s’est maintenu à 5 % en moyenne au cours des vingt dernières années, avec une progression régulière du revenu par habitant et une augmentation parallèle du bien-être de sa population mise en évidence par un taux de pauvreté qui est parmi les plus bas de la région (7 %).

 

 

La réduction de la pauvreté est attribuable principalement à la progression régulière du revenu par habitant […] L’amélioration du réseau routier rural a joué un rôle particulièrement important en permettant aux populations pauvres vivant dans les campagnes d’accéder aux marchés et aux services urbains. Les programmes de logement ont amélioré les conditions de vie des populations pauvres et permis de dégager des revenus et de l’épargne pour financer des dépenses alimentaires et non alimentaires, ce qui a contribué également à agir favorablement sur l’allégement de la pauvreté. Les subventions alimentaires, qui étaient destinées aux pauvres, quoiqu’elles n’aient pas fonctionné de façon optimale, ont également aidé les habitants pauvres des villes. (Banque mondiale, Note de présentation de la Tunisie)

 

Ces chiffres sur la pauvreté sont de pures fabrications, sans compter l’« analyse » économique et sociale sous-jacente. Ils présentent le libre-marché comme le moteur de réduction de la pauvreté. Le cadre analytique de la Banque mondiale est utilisé pour justifier un processus de « répression économique » appliqué dans plus de 150 pays en développement à travers le monde.

 

Comme seulement 7 % de la population vit dans la pauvreté (comme le suggère l’« estimation » de la Banque mondiale) et que 93 % arrive à satisfaire ses besoins fondamentaux en termes de nourriture, de logement, de santé et d’éducation, il n’y aurait pas de crise en Tunisie.

 

La Banque mondiale participe activement à la manipulation de données et à la déformation de la détresse des Tunisiens. Le taux de chômage officiel est de 14 % et le niveau réel de chômage est beaucoup plus élevé. Le taux de chômage enregistré chez les jeunes est de l’ordre de 30 %. Les services sociaux, dont la santé et l’éducation, se sont effondrés sous le poids des mesures d’austérité économique du FMI et de la Banque mondiale.

 

La Tunisie et le monde

 

Ce qui arrive en Tunisie relève d’un processus économique mondial qui détruit la vie des gens par la manipulation délibérée des forces du marché.

 

De manière plus générale, « les dures réalités économiques et sociales sous-jacentes aux interventions du FMI sont la forte hausse du prix des denrées alimentaires, des famines au niveau local, des mises à pieds massives de travailleurs urbains et de fonctionnaires, ainsi que la destruction des programmes sociaux. Le pouvoir d’achat à l’échelle nationale s’est effondré, des cliniques médicales et des écoles ont été fermées, et des centaines de millions d’enfants sont privés de leur droit à un enseignement primaire ». (Michel Chossudovsky, Global Famine, op cit.)  

Il est nécessaire de diriger le mouvement de protestation non seulement contre le gouvernement mais aussi contre l’ambassade étasunienne, la délégation de l’Union européenne et les missions du FMI et de la Banque mondiale en Tunisie. [M. C. mis à jour le on 22 janvier 2010]

 

Article original en anglais : Tunisia and the IMF's Diktats: How Macro-Economic Policy Triggers Worldwide Poverty and Unemployment, publié le 20 janvier 2011.

Traduit par Julie Lévesque pour Mondialisation.ca.


Michel Chossudovsky
 est directeur du Centre de recherche sur la mondialisation et professeur émérite de sciences économiques à l'Université d'Ottawa. Il est l'auteur de Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre et de la Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial (best-seller international publié en 12 langues

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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 08:35
 

 

Mondher Sfar

Paris, le 24 janvier 2011 à 21hkid.JPG

 

Réponse au Général Rachid Ammar :

Les soi-disant vide et risques sont le fait du régime qui s'obstine à s'opposer à la volonté du peuple d'instaurer la paix et la sérénité entre tous les Tunisiens et la formation d'un Gouvernement composé d'hommes de confiance aux postes clés du pouvoir.

Sauvons la révolution – Soutenons la Marche pour la Liberté –

 

On ne peut dire que la Révolution ait triomphé tant que l'appareil sécuritaire même affaibli est assez puissant pour maintenir au pouvoir les représentants de l'ancien régime. C'est une grosse erreur de notre part que de considérer que ce Gouvernement d'unité nationale soit au service d'une quelconque transition ou même de la préparation de futures élections. Le vrai objectif de ce Gouvernement de l'ancien régime est de gagner du temps non pas pour reconquérir le pouvoir - parce qu'il est toujours au pouvoir - mais pour le renforcer et lui redonner sa force d'antan.

En l'état actuel des rapports de forces , il ne s'est produit qu'un remaniement ministériel restreint touchant des portefeuilles secondaires octroyés à certaines figures de l'opposition pour faire croire à une illusoire transition vers un nouveau régime. Nous sommes exactement en train de revivre le scénario du 7 novembre où le dictateur Ben Ali a fait entrer quelques figures de l'opposition pour donner crédit à ses promesses de démocratisation, avant de se retourner contre eux.

La leçon à tirer de cette erreur est cette évidence que la dictaure ne peut être au service de la démocratie et que ses promesses n'engagent que ceux qui les écoutent.

Aujourd'hui le Chef des Armées le Général Rachid Ammar a dit au peuple qu'il craint le vide. Nous lui répondons que le peuple est le premier à se soucier de l'ordre public. Les derniers évènements l'ont clairement prouvé. C'est plutôt le Gouvernement actuel qui est la source de l'instabilité. Tant que le Gouvernement est non représentatif des sacrifices du peuple et méprisant leur sacrifice pour la liberté, la dignité et la fraternité entre nous tous, tant qu'il se rend responsable de l'instabilité, du vide et des troubles sur lesquels il compte pour reconquérir son pouvoir absolu sur le peuple.

C'est le Gouvernement de l'ancien régime qui par son obstination veut créer le chaos qu'il prétend éviter, après avoir organisé les actes de tueries gratuites et de pillages.

Si ce Gouvernement était sincère dans ses intentions il n'aurait pas hésité à se démettre et à favoriser la constitution d'un Gouvernement de salut national réunissant des hommes de confiance du peuple pour apaiser les mouvements populaires et entamer le processus de l'édification des institutions garantissant la liberté, la dignité et la fraternité entre les Tunisiens qui ne cherchent qu'à vivre dignement et en paix.

Pour éviter le chaos que le régime a semé depuis les premiers jours de la Révolution au moyen de ses escadrons de la mort, et de ses actes de pillage et de vandalisme, nous devons nous tenir à notre détermination calme et ferme à sauver notre révolution, à préserver la paix sociale et l'ordre public en nous attachant plus que jamais au principe fondamental de la nomination de vrais représentants de notre peuple aux postes clés d'un Gouvernement de salut national.

Il nous faut faire confinace à notre peuple qui a montré une maturité qui a ébahi le monde entier. Pourquoi abandonner ce peuple au profit de l'ancien régime source de nos malheurs à nous tous, par crainte infondée, et qui nous fera sombrer dans les griffes d'un pouvoir qui promet de se venger de notre audace de l'avoir démasqué aux yeux du monde entier?

Ne nous trompons pas sur nos amis et sur nos ennemis: le peuple défendant les acquis de la révolution est le seul garant de la paix, de l'apaisement des rencoeurs et des haines cultivées par la dictature et sa maffia. Il l'a prouvé et il nous sera un guide de sagesse et de retenue.

Seule la réussite de notre révolution garantira la paix dans les esprits et dans les coeurs entre tous les Tunisiens, quel que soit leur passé, dans le respect d'une justice clémente, dans le retour des biens spoliés à leurs propriétaires, et les réparations morales et matérielles nécessaires et garantes de la vraie paix à laquelle nous aspirons tous.

La révolution est le seul salut pour le peuple tunisien et nous devons nous unir tous ensemble pour la sauver en demandant un Gouvernement incarnant authentiquement les idéaux de notre liberté et de notre fraternité.

Il ne nous reste qu'une alternative : ou la liberté ou le retour en force de la dictature et de l'oppression, avec son cortège de malheurs et de souffrances pour encore des générations.

Restons unis avec le peuple et fermes dans l'exigence d'un Gouvernement authentiquement représentatif de notre volonté de vivre enfin dans la paix et dans la dignité. En nous unissant autour de ces principes, l'Armée comprendra où se trouve le salut de la patrie et n'aura plus de crainte sur l'avenir immédiat et futur de notre cher pays.

Mondher Sfar

Paris, le 24 janvier 2011 à 21hkid.JPG

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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 00:36

Il est évidemment difficile d’informer sur un événement aussi imprévisible, dans son surgissement, que le soulèvement d’un peuple. Qui pouvait prévoir qu’en 2011 le peuple tunisien, au prix d’un mois de luttes et après avoir subi la répression de la police de Ben Ali, parviendrait à contraindre ce dernier à l’exil ? Le sens et la portée des événements ne sont pas immédiatement perceptibles. Au risque que le journalisme soit inévitablement pris en défaut. Mais…

 

 

Mais le traitement médiatique de la mobilisation populaire tunisienne, et de sa radicalisation depuis une dizaine de jours, révèle des défaillances qui ne sont pas seulement imputables aux difficultés du journalisme aux prises avec l’événement inédit. Parmi ces défaillances : les mécanismes de « circulation circulaire de l’information », les effets d’une réactivité sous-informée, l’usage irréfléchi d’expressions passe-partout, le recours à des « experts » se prenant pour des devins ou encore l’omniprésence d’éditocrates disant tout et n’importe quoi sur à peu près tous les sujets.

 

Si on ne peut guère reprocher aux grands médias de n’avoir pas prédit ce soulèvement et ses effets, le délaissement structurel de l’information internationale par nombre d’entre eux n’est sans doute pas pour rien dans les approximations que l’on a pu relever ici ou là et dans la pauvreté uniforme des descriptions proposées de cette révolte sociale. Il est vrai que ce traitement n’a pas été homogène, Libération n’ayant pas informé comme Le Figaro, ou Le Monde comme Le Point, et qu’il a par ailleurs évolué au fil des jours sous la pression du mouvement populaire. Contrairement, notamment, aux grandes chaînes de télévision, Libération et Le Monde n’ont pas découvert la nature du régime de Ben Ali au cours des dix derniers jours. Il reste qu’une observation qui n’est en rien exhaustive permet de repérer, notamment sur les sites d’information en ligne et les chaînes d’information en continu, des figures redondantes de la langue de plomb journalistique et des approximations dont les effets sont loin d’être anecdotiques quant à la compréhension de la révolte du peuple tunisien.

 

Des « émeutes meurtrières » ?

 

Il suffit parfois d’un simple qualificatif répété partout pour imposer l’interprétation d’un événement. Avant que Ben Ali ne soit forcé de quitter la Tunisie, on a ainsi vu fleurir – quoique inégalement – dans à peu près tous les grands médias français les expressions d’« émeutes meurtrières » ou d’« émeutes sanglantes ».

 

Comme on le verra plus loin, les journaux se sont également appliqués à dresser le « bilan des violences ». Or sont-ce les émeutes qui sont « meurtrières » ou la répression assurée par la police d’un président régulièrement réélu avec au moins 90 % des voix ? Les morts et les blessés, le « sang », sont-ils imputables aux manifestations de rue ou au régime qui les écrase ? S’agit-il du « bilan » du mouvement de révolte ou de celui de la répression policière ?

 

En usant et abusant d’expressions aussi automatiques qu’elles sont contestables, une bonne partie des grands médias français prononçaient leur jugement, minimisant la répression d’un peuple en révolte par un régime dictatorial. Or cet usage irréfléchi d’une expression impropre révèle, non pas (ou pas simplement) le conformisme des journalistes qui l’emploient, mais les mécanismes de production d’une information standardisée et les automatismes de pensée qu’ils induisent.

 

S’il est vain de chercher l’origine, c’est-à-dire le premier émetteur, de l’expression « émeutes meurtrières », on peut sans nul doute voir dans les dépêches de l’AFP un accélérateur de sa diffusion. La plupart des journaux imprimés ou télévisés, mais aussi des sites d’information sur Internet, ne font fréquemment que reprendre ces dépêches en les modifiant à la marge. Ainsi, le 9 janvier, l’AFP publie une dépêche qui débute ainsi : « La révolte sans précédent que connaît la Tunisie depuis la mi-décembre contre le chômage a dégénéré ce week-end en émeutes sanglantes ».

 

L’ « information » se répand comme une traînée de poudre et, sans que personne ne se soit évidemment concerté, envahit la quasi-totalité des sites d’information. Quelques exemples…

– Sur le site du Parisien : « La révolte que connaît la Tunisie depuis le mois de décembre contre le chômage a dégénéré ce week-end en émeutes sanglantes ».
– Sur celui de La Voix du Nord : « La révolte sans précédent que connaît la Tunisie depuis la mi-décembre contre le chômage a dégénéré en émeutes sanglantes ».
– Sur celui de TF1 : « Jour après jour, le mouvement semble se radicaliser. La révolte sans précédent que connaît la Tunisie depuis la mi-décembre contre le chômage a dégénéré ce week-end en émeutes sanglantes ».

 

À être entonnée à l’unisson dans à peu près tous les grands médias, une idée n’en devient certainement pas plus vraie. Reste qu’elle acquiert par ce mouvement de diffusion généralisée une puissance qu’il est ensuite difficile de contester. En l’occurrence, parler d’ « émeutes meurtrières » revient à retourner les responsabilités, et en mettant ainsi la réalité cul par-dessus tête, les médias ne peuvent pas ne pas influer sur les jugements à l’égard de la mobilisation du peuple tunisien. Et si ce sont les émeutes qui sont « meurtrières », comment refuser à Ben Ali le droit de les réprimer ?

 

 

Libération et le Figaro : clarification et persévérations

La langue automatique persévère, même quand la clarté s’impose. Libération, le 11 janvier titre massivement et clairement : « Ben Ali réprime ».

 

Mais le court texte placé sous le titre reprend l’expression « émeutes meurtrières », et le site du quotidien parle quant à lui de « manifestations mortelles ». Autre exemple de cette fluctuation dans l’emploi des termes : dans un article, paru le 12 janvier, intitulé « Le régime Ben Ali réprime, la rue tunisienne continue d’y croire », sont évoquées les « victimes des émeutes ». Là encore, victimes des « émeutes » ou de la répression du régime ? Les fluctuations du vocabulaire ne traduisent sans doute pas une hésitation dans l’interprétation des événements, mais elles l’induisent.

 

Dans la même veine, Le Figaro titre, en citant un manifestant : « Tunisie : "la police a ouvert le feu sur les manifestants" », et sous-titre, en copiant la dépêche de l’AFP : « La révolte sans précédent que connaît la Tunisie depuis la mi-décembre contre le chômage a dégénéré ce week-end en émeutes sanglantes ».

 

Les mêmes expressions toutes faites peuvent d’ailleurs resservir au mot près pour d’autres situations. Ainsi peut-on lire, sur le site de TF1, dans un article intitulé « Lent retour à la normale en Algérie après des violences meurtrières » : « Les Algériens ont commencé dimanche à reprendre une vie normale après un week-end d’émeutes meurtrières contre la vie chère ».

 

 

Le « bilan des violences »

Autre manière, sous couvert d’impartialité, d’effacer implicitement (et sans doute involontairement) la responsabilité de Ben Ali et des forces armées tunisiennes, de nombreux médias ont régulièrement proposé à leurs lecteurs ou auditeurs, durant la semaine précédent le départ de Ben Ali, un prétendu « bilan des violences ».

 

Là encore, c’est une dépêche de l’AFP qui est reprise par l’ensemble des grands médias. Intitulée « Tunisie : chaos à Kasserine, le bilan des violences s’alourdit », elle commence de la manière suivante : « Le bilan des troubles sociaux qui ébranlent la Tunisie depuis près d’un mois s’est alourdi à une cinquantaine de morts dans le centre du pays en trois jours, selon un responsable syndical qui a évoqué une situation de "chaos" mardi à Kasserine, principale ville du centre ». Plus loin seront évoquées des émeutes non plus « meurtrières » mais « sanglantes ». On retrouve ce thème du « bilan » sur de nombreux sites d’information :

 

– Sur le site du Nouvel Obs : « Les émeutes ont fait, selon les associations, plus de 50 tués ces trois derniers jours rien que dans cette ville du centre-ouest. [...] La situation était chaotique à Kasserine, chef lieu du centre-ouest de la Tunisie où des émeutes ont fait plus de 50 tués ces trois derniers jours ».

– Sur celui du Monde, dans un article intitulé « Le bilan des violences s’alourdit en Tunisie » : « Le bilan des émeutes dans tout le pays s’est encore alourdi. Après les violences du week-end dans des localités du centre-ouest du pays, le nombre de morts s’élève désormais à au moins trente-cinq ».

– Sur celui du Figaro, dans un article intitulé « Les violences en Tunisie ont fait au moins 35 morts » : « Ce bilan humain des émeutes durant le week-end est établi par la Fédération internationale des droits de l’homme à partir d’une liste nominative. Le bilan des violences en Tunisie ne cesse de s’alourdir. Pour l’heure, le nombre de morts dans les émeutes durant le week-end s’élève à au moins 35 ».

 

 

France soir interroge : « Êtes-vous inquiet… ? »

Plus indécent, France-Soir publie sur son site – à côté d’un article sur le chanteur juvénile Justin Bieber et d’un autre sur la Miss France 2010 – un sondage auquel les internautes peuvent répondre en ligne. La question posée est la suivante : « Êtes-vous inquiet de la situation en Tunisie ? »

 

 

Outre l’imposition de la problématique de l’« inquiétude » (on pourrait tout autant demander : « Êtes-vous révolté par la répression du peuple tunisien ? », ou « Êtes-vous heureux de voir un peuple se soulever contre une dictature ? », etc.), on notera la petite phrase à prétention « explicative » qui suit cette question : « Les émeutes se poursuivent en Tunisie, où le bilan officiel fait toujours état de quatorze morts ». Plus encore, les quatre réponses proposées en disent long sur l’opinion implicite de la rédaction de France-Soir à l’égard du mouvement populaire en cours en Tunisie :

Oui, il y a un risque d’embrasement ;
Oui, d’ailleurs je n’irai pas là-bas en vacances ;
Non, le gouvernement va reprendre les choses en main ;
Non, c’est loin, ça ne me concerne pas.

 

Face à cette mobilisation de la jeunesse et des travailleurs tunisiens, les internautes se voient donc imposer le « choix » entre la peur (d’une diffusion de la contestation sociale) et l’indifférence.

 

 

I-Télé : du « coup d’État » à la « révolution »

La roue médiatique finit par tourner avec le cours des événements en Tunisie. Vendredi 14 janvier à 18 h 45 : le premier ministre tunisien, Mohammad Ghanouchi, annonce que Ben Ali est dans l’incapacité d’assumer ses fonctions. Les observateurs comprennent que cette annonce sonne le glas de la dictature de Ben Ali, lequel avait tenté, quelques heures plus tôt, une dernière manœuvre en limogeant le gouvernement et en annonçant la tenue d’élections anticipées.

 

I-Télé, chaîne d’information en continu, réorganise ses programmes pour couvrir l’événement. « Edition spéciale », images en direct de Tunis, défilé de nombreux « spécialistes », commentaires « à chaud »… Un bandeau est, en outre, incrusté en haut à droite de l’écran :

 

« Tunisie : coup d’État ». Nous pourrions discuter ici de la pertinence du terme de « coup d’État » pour qualifier le départ d’un dictateur sous la pression de mobilisations populaires qui durent depuis des semaines… Mais nous ne le ferons pas. Car dès le lendemain matin, I-Télé a changé son fusil d’épaule :

 

Le « coup d’État » est devenu, en l’espace d’une nuit, une « révolution ». Comme quoi, à vouloir faire très vite, et quand on n’y comprend pas grand-chose, on fait souvent n’importe quoi.

 

Le « Grand Journal de Canal + » : dépassé par les événements

Vendredi 14 janvier, 19 h 10. Depuis près de 30 min, l’annonce du retrait de Ben Ali est officielle. Le « Grand journal de Canal + », émission diffusée apparemment en direct, débute.

 

Michel Denisot l’annonce, avec sa solennité habituelle : « Comme tous les vendredi nous allons commenter l’actualité de la semaine avec trois grands observateurs ». Alain Duhamel (RTL, entre autres), Christophe Barbier (L’Express, entre autres) et Sonia Mabrouk (Public Sénat) font leur entrée sur le plateau. Michel Denisot : « On va commencer par la Tunisie, et les images de ce matin. Eh bien, après le "je vous ai compris" de Ben Ali, eh bien, les Tunisiens n’ont pas tous compris puisqu’il y en avait plus de 5 000 dans les rues de Tunis ce matin pour demander la démission de Ben Ali ». Après cette introduction pleine de lucidité et d’empathie à l’égard des victimes du régime de Ben Ali, le débat commence. Florilège…

 

– Sonia Mabrouk : « Il y a une grande majorité de Tunisiens qui ont écouté [le discours de Ben Ali] hier, et qui se disent maintenant, bah écoutez, il faut des preuves, il faut des actes ». [...]
– Alain Duhamel : « Est-ce que [le discours de Ben Ali d’] hier soir débloquera les choses, je suis totalement incapable de le dire ». [...]
– Jean-Michel Aphatie : « [Ben Ali] reconnaît qu’il a laissé assassiner des Tunisiens, comment voulez-vous, mais comment voulez-vous que les gens le croient, que les gens pensent que, lui, il est la solution politique ? Mais il va sauter comme un bouchon de champagne… ». [...]
– Sonia Mabrouk : « Sauter comme un bouchon de champagne, je veux bien, mais… [...] Il faut un processus de transition. Est-ce qu’il faut couper les têtes tout de suite ? ». [...]
– Ali Baddou : « Il restera peut-être en place, on n’en sait rien, après tout il continue à absolument tout maîtriser, la police, l’armée, l’appareil d’État, l’administration… »

Etc.

 

On est obligé de se rendre à l’évidence : la nouvelle de la chute de Ben Ali n’a pas été communiquée à l’équipe du « Grand Journal », ni aux « trois grands observateurs » invités. Elle est pourtant reprise, à l’heure de ce « débat », sur la plupart des sites Internet des grands journaux (y compris L’Express), et sur les chaînes d’information en continu. Avant même qu’il débute, le débat était périmé.

 

Pourquoi ? Tout simplement parce que cette émission qui simule le « direct » est, le vendredi, enregistrée l’après-midi ! Tel est pris qui croyait prendre.

 

Le mot de la fin à Alain Duhamel : « Ce qui est frappant c’est, comme souvent dans ces cas-là, quand les choses tournent aussi mal, c’est-à-dire aussi violemment, euh, c’est le retard perpétuel sur l’événement. C’est… Ben Ali a toujours été en retard, de même que, d’ailleurs, le gouvernement français, de son côté, a été en retard sur sa réaction, et sur l’ampleur de sa réaction ». Un « retard perpétuel sur l’événement ». On ne saurait mieux dire.

 

Le Parisien : « ce ne sont pas les girouettes qui tournent, c’est le vent »

Deux « unes » du Parisien, à cinq jours d’intervalle, sont exemplaires du « retournement » de la presse face aux développements de la situation en Tunisie. Le 10 janvier, alors que le soulèvement tunisien s’étend depuis quatre semaines et que la police tire à balles réelles sur les manifestants (et les tue…) depuis le 24 décembre, Le Parisien évoque une « flambée de violences meurtrières en Tunisie ».

 

 

On connaît la suite. Le 14 janvier au soir, Ben Ali quitte la Tunisie. Un président au pouvoir depuis vingt-trois ans contraint à la fuite par ce qui n’était, quelques jours auparavant, qu’une « flambée de violences meurtrières » ? Que nenni !


Une lucidité de la dernière heure qui en rappellera une autre aux férus d’histoire. Elle remonte à juillet 1789 :

C’est une révolte ?
Non, Sire, c’est une révolution.

 

***


Une dernière remarque s’impose. La précipitation et l’incompréhension face aux événements en cours ont conduit nombre d’éditocrates à effectuer des déclarations et des dérapages plus ou moins contrôlés, tout autant révélateurs de leur vision du monde que de leur conception du journalisme. Les deux extraits qui suivent sont des retranscriptions de l’édition du « Grand journal » déjà citée plus haut, décidément riche en perles, malgré le dépassement de la date de péremption.

 

Alain Duhamel et Christophe Barbier pensent :

- Alain Duhamel, d’un peu partout, connaît très bien la Tunisie, il s’y intéresse depuis dix jours : « Moi ce qui m’a frappé en écoutant, bon, j’ai fait comme nous tous, c’est-à-dire que j’ai écouté le maximum d’interviews, et en particulier d’opposants pendant, voilà, dix jours, ils sont tous d’une précaution, et d’une prudence… ». Le « grand observateur » a parlé.

- Pour Christophe Barbier, de L’Express et d’ailleurs, la démocratie, c’est bien, mais quand même ça dépend. C’est lui qui le dit, dans l’émission que nous venons d’évoquer.

– Christophe Barbier : « Il y a à un moment donné un islamisme politique qui menace de prendre le pouvoir ».
– Ali Baddou : « Ah, bah oui, mais vous voulez la démocratie ou vous voulez la dictature ? C’est-à-dire qu’en l’occurrence, à un moment donné, il faut laisser les gens s’exprimer, voter, et l’islam politique existe en Tunisie, comme ailleurs… Vous parliez des Frères musulmans en Égypte, ils sont massacrés, ils sont tenus, euh, souvent torturés, arrêtés. Bon, en Tunisie, c’est le cas aussi, est-ce qu’il faut les laisser s’exprimer ou pas ? »
– Christophe Barbier : « Je veux la république. Si la république passe par la démocratie c’est tant mieux, mais s’il faut parfois combattre les mécaniques démocratiques pour sauver la république… »
– Jean-Michel Aphatie (l’interrompant, dommage…) : « Non, non… Les Frères musulmans ils pourrissent en prison en Égypte. Ils pourrissent en prison. Vous savez, on peut pas dire "je veux la république et des gens qui pourrissent en prison", ça va pas ».

 

Et plus tard dans l’émission…

– Christophe Barbier : « Tout faire pour que l’islamisme n’arrive pas au pouvoir dans ces pays-là, c’est pas rendre service à nous, c’est rendre service à nous, et à eux, et aux peuples concernés… Tout plutôt que de les voir tomber dans ce qu’est devenu l’Iran ou l’Afghanistan ».
– Jean-Michel Aphatie (l’interrompant, décidément…) : « Dans votre tout il y a des choses horribles. Dans votre tout il y a des choses horribles Christophe. Il faut que vous vous débrouilliez avec des choses horribles. »
– Christophe Barbier : « Y a la raison d’État et y a du cynisme, je suis d’accord, mais j’assume cette phrase : "Plutôt Ben Ali que les barbus" ».

 

« Tout » est dit.

Source : acrimed.org

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24 janvier 2011 1 24 /01 /janvier /2011 17:44

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أبو خالد العملة

 

الدم التونسي الذي سال غزيراً على ثرى المدن والقرى التونسية في ما أطلق عليه "ثورة الياسمين"، يحتاج إلى قراءة تتناسب وقيمة هذا الدم. فالدم غالباً ما يهدر من خلال النزوع إلى اتجاهين: إما الغلو في التقدير والتوقعات التي قد لا تحصل وتفقد الدم قيمته الحقيقية في حال عجزه عن تحقيق قيمة متوهمة متوقعة، وإما التبهيت المجاني، المتآمر الذي قد يحول الدم ماءاً وينزع منه كل مكوناته الإيجابية من خلال التزوير المتعمد لدوافع ووقائع الحدث الذي سال الدم في أجوائه.

لا شك وبكل المعايير أن ما جرى في تونس يشكل انتفاضة شعبية بصرف النظر عن المقدمات والنتائج، فهي تعبير عن حالة غليان شعبي، لم تعد قادرة على تحمل منتجات تحالف الاستبداد والفساد الممثل في نظام زين العابدين بن علي. كما هي تعبير عن توق لدى هذا الشعب كما لدى كل الشعوب العربية للحياة الحرة والكريمة وعدم استسلامها لما قد يبدو أقداراً لهذه الشعوب.

إنّ أبرز ما يمكن استنتاجه من انتفاضة الشعب التونسي سواء ما يتعلق بالحالة الشعبية أو ما يتعلق بالنظام يمكن تلخيصه بالتالي:

إن الشعوب العربية قد سئمت وجود تحالف الفساد والاستبداد الذي أفسد راهنها ومستقبلها في آن معاً، ورهن وجودها شكلاً ومضموناً للخارج من خلال كل أشكال التبعية.

 أن الشعوب العربية تستطيع إسقاط حكوماتها إذا توفرت الإرادة الشعبية للتغيير، والاستعداد للتضحية التي غالباً ما تكون موجودة ومتوفرة.

أن نظم تحالف الفساد والاستبداد قد وصلت إلى ذروة فسادها واستبدادها ما يجعلها هشه وضعيفه وتكون قابليتها للسقوط أكثر تحققاً من قابليتها للبقاء.

أن التبعية للغرب الامبريالي ليس وسيلة للنجاة بقدر ما هو أقصر الطرق للسقوط عندما لا يبقى أمام هذه النظم من هوامش مناورة مهما كانت ضئيلة لصالح شعوبها. 

وبقدر ما تشكل النقاط أعلاه مسلمات أيديولوجية  لدى الشعوب وفي علم السياسة ولدى النخب السياسية الموضوعية إلا أن النتائج ليست بالضرورة محكومة بذات اليقين في إيجابياتها. بمعنى أنه ليس بالضرورة أن تكون المنتجات تخلصاً إلى غير رجعة من منظومات الفساد والاستبداد، وليست انتصاراً نهائياً لمصلحة الشعوب، بل كثيراً ما يتم اغتيال هذه الثورات وتفريغها من مضمونها وقد تكون رافعة جديدة للمشهد الذي قدمت الدم في مواجهته ومن أجل تغييره.

إن الإرادة والتضحية ليست الحامل الوحيد للثورة، بل هي الشرط اللازم وغير الكافي لكل ثورة. فكيف يمكن الحكم على منتجات ودوافع أي ثورة أو حركة شعبية، هل يمكن الحكم عليها من خلال من قام بها ومدى حقه في الثورة ومدى كونه ولي الدم المسفوك، أم يمكن الحكم عليها من خلال النوايا المفترضة للقائمين عليها؟

إن الحكم على أي حركة شعبية أو ثورة يكون من خلال طبيعة تلك القوى السياسية القائدة لها، و يمكن محاكمة هذه القوى في ضوء موقعها داخل خارطة التشكيلات الاقتصادية الاجتماعية لبنيتها وفي ضوء تاريخها وايديولوجيتها وبرامجها السياسية. ويمكن محاكمتها في ضوء المنتجات التي استطاعت أن تحققها هذه القوى السياسية  لصالح المطالب والمصالح الشعبية.

في تونس كما في كل الدول العربية هناك فراغ هائل على مستوى القوى السياسية القادرة على قيادة ثورة ذات مضامين اجتماعية اقتصادية سياسية تتجاوز كل أشكال الخراب القائم. فقد استطاع تحالف الفساد والاستبداد أن يفرغ معظم هذه القوى من مضمونها، كما استطاع أن يشتتها إلى الحد الذي بات معظمها ديكورات فاسدة لا تقل فساداً عن النظم الحاكمة حتى لو اختلفت لغة الخطاب ومحتواه. وهي تنهل من ذات الفساد وتشكل الوجه الآخر له(كونها انتهازية ولا ديمقراطية ولا تؤمن بالتعددية أو العدل الاجتماعي وتغلب مصالحها على المصلحة العليا للوطن والأمة). وهي في موقعها الموضوعي هذا تندرج في موقع التواطؤ على حركة الشعوب وثوراته موضوعياً بصرف النظر عن التصور للذات والنوايا والادعاء.

والسؤال الذي يطرح في هذه الحالة هل ما حصل في تونس انتفاضة شعبية تم اختطافها؟ أم انقلاباً تم تغطيته بدماء الشعب التونسي الطاهرة؟ وهل ما جرى هو عملية تجيير للقوة المتفجرة من الغضب الشعبي لصالح أطراف تعيد تشكيل معادلة القوة داخل بنية النظام الحاكم، وتعيد تشكيل معادلة القوة للقوى الخارجية في أحد ميادين صراعها وفي حدائقها الخلفية؟

غالباً وبعد انهيار نظام عالمي لصالح نظام عالمي جديد، يعاد تشكيل معادلة القوة للنظام الجديد في ضوء مكاسب القوة التي تحققها الأطراف نتاج المرحلة السابقة سواء تمت هذه الإعادة بالاستسلام للنتائج أم من خلال القوة.

وهنا لا يمكن فصل ما يجري في العالم وفي شمال إفريقيا بالتحديد بمعزل عن نتائج الحرب الباردة، ولا يمكن تقييم الأحداث معزولة عن بيئتها الدولية. فمنذ انتهاء الحرب الباردة أعلنت أمريكا عن مشروع الشرق الأوسط وشمال إفريقيا، وسعت ليكون هذا الشرق الأوسط الجديد مجالها الحيوي الخاص، وبدأت بالسعي لكنس بقايا النفوذ المكرس كنتائج للحرب العالمية الثانية لأية قوى أخرى.

وبما أن فرنسا قد اعتبرت منطقة المغرب العربي منطقة نفوذ صرفة لها منذ الربع الأول للقرن التاسع عشر. فقد ظلت فرنسا منذ ذلك التاريخ اللاعب الأبرز إن لم يكن الوحيد في إفريقيا وبشكل أكثر تحديداً وتركيزاً في الشمال الإفريقي.

ورغم أن هذا النفوذ قد تعرض في مراحل الاستقلال إلى اهتزازات قوية إلا أن فرنسا بقيت تعتبر منطقة شمال إفريقيا ساحة خلفية ومنطقة مجال حيوي خاص بها من خلال استتباع هذه الدول سياسياً وثقافياً واقتصادياً وعسكرياً.

إلا أنه وفي سنوات الحرب العالمية الثانية بدأ الاهتمام الأمريكي في المنطقة من خلال بناء بعض القواعد العسكرية، لكنه لم يصل حد الصراع الحاد وإن كان في كثير من المحطات كان الصراع يبرز على السطح إلا أنه بقي بارداً ومحكوماً بضرورات التحالف في مواجهة القطب السوفييتي حتى انهياره وإعلان نهاية الحرب الباردة.

ومع هذا الإعلان، وبروز الولايات المتحدة كقطب وحيد منتصر ورفضها أي منافسة لها للهيمنة على العالم، وبروز نظرية العولمة والأحادية القطبية ونهاية التاريخ التي رفعتها الولايات المتحدة الأمريكية بدأت أمريكا تركز اهتمامها على شمال إفريقيا سواء من خلال شمولها بمنطقة الشرق الأوسط الجديد، ورغبتها في إنتاجه تحت هيمنتها ووفقاً لمقاساتها، فقد دل هذا التوجه عن نية أمريكية للتنافس الجاد على منطقة شمال إفريقيا والإعلان بأنها لم تعد تقبل بشمال إفريقيا منطقة نفوذ فرنسية واستعدادها للدخول في معادلة صراع عليها، كمقدمة للإستراتيجية الأمريكية للقارة الإفريقية  فركزت الولايات المتحدة الأمريكية اهتمامها السياسي، العسكري والاقتصادي على المغرب العربي،ما وضعها وجها لوجه أمام فرنسا غير المستعدة للتخلي عن بوابتها الخلفية ومجالها الحيوي الأهم بعد أوروبا، إن لم يكن أحد شروط أهميتها الأوروبية الأبرز حتى لو اضطرت إلى نوع من المواجهة مع الولايات المتحدة الأمريكية.

و بعد أحداث الحادي عشر من سبتمبر وبهدف تقوية النفوذ الأمريكي في المغرب العربي فقد ركزت الولايات المتحدة اهتمامها على الشأن الأمني والعسكري تحت عنوان التعاون ومكافحة الإرهاب، وبالتحديد في منطقة المغرب العربي، حيث سعت إلى بناء شراكات اقتصادية وأشكال تعاون أمني وعسكري تم التعبير عنها بالمناورات المشتركة، في العديد من الدول المحيطة بالمغرب العربي وبعض دول المغرب مثل موريتانيا وفي الصحراء الجزائرية من أجل تدريب وقيادة عمليات خاصة، ونتيجة للتنافس المحموم البارد بين فرنسا وأمريكا، والارتباك الفرنسي بعد أحداث الحادي عشر من سبتمبر، وارتباك النظم المغاربية إزاء هذا التنافس وسعيها الجبان لاسترضاء الطرفين، فقد استجابت النظم المغاربية مع أي مبادرة تقدمها فرنسا أو أمريكا تاركة باب التنافس مفتوح بينهما والنصر لمن ينتصر في الميدان دون قدرة على تحديد توجهات أو استراتيجيات وطنية خاصة.

قاد كل هذا سقوط بعض النظم مثل نظام "بن علي" في عملية تواطؤ أمني وصل حد المستوى العملياتي مع الأجهزة الاستخبارية والعسكرية الأمريكية، الأمر الذي قاد إلى مستوى من التحكم والهيمنة على الأجهزة الأمنية والعسكرية وفتح الباب أمام شهية أمريكية لانقلاب كامل على النظام والسعي لكنس النفوذ الفرنسي بالكامل.

وإن كان الكثير من التدخل الأمريكي في سنوات سابقة قد أخرج الفرنسيين في كثير من الأحيان عن صمتهم، كما حصل إبان زيارة الرئيس التونسي السابق لحبيب بورقيبة للولايات المتحدة في يونيو 1985، وصفقة شراء المغرب لطائرات إف 16 الأمريكية، إلا أنه في هذه المرة وتحديداً ما بعد 11 سبتمبر بدا واضحاً الضعف الفرنسي في مواجهة النفوذ الأمريكي المتمدد نحو المغرب العربي و إفريقيا.

هذا التنافس المحموم قاد فرنسا إلى اعتماد نظم قمعية بوليسية خوفاً من الاختراق الأمريكي أكثر من خوفها من الارهاب وغيره من الشعارات الكاذبة، وباتت فرنسا تؤيد أكثر النظم دكتاتورية في المغرب العربي ممثلاً بنظام زين العابدين بن علي وتغطي على فساده وتبشر بنجاحاته الاقتصادية إلى حد اعتبار تونس معجزة اقتصادية، و مصداً للإرهاب.

إلا أن نظام تحالف الفساد والاستبداد بكل منتجاته من فقر وقهر وقمع لكل أشكال الحرية والديمقراطية للشعب التونسي الشقيق  قد ساعدت الولايات المتحدة على النفاذ من خلالها للإطاحة بالنظام الحاكم الموالي لفرنسا، ليس لإنتاج تلك القيم (لأن ذلك ليس من طبيعتها) بل من اجل تحقيق أهدافها الخاصة.

وفي غياب قوى سياسية جادة وقادرة  بعد أن أفرغها النظام البوليسي التونسي من كل مقوماتها السياسية والتنظيمية بالسجون والملاحقة و بالنفي والإبعاد والإفساد والرشوة والإسقاط، بات الملعب مفتوحاً لقوى شعبية ساخطة من الظلم والفساد والتبعية وبيع البلاد ورهنها للأجنبي، ولكن هذه القوى مفتقرة لتحالف سياسي وطني قادر على تحويل الهبة الشعبية  إلى ثورة شعبية وطنية ضمن استراتيجية وطنية تقودها إلى تغيير نظام الحكم لصالح نظام تقدمي ديمقراطي متحرر من التبعية للرأسمالية الغربية، أمريكية كانت أم فرنسية.

ففي الوقت الذي انطلقت فيه الانتفاضة الشعبية بصوت شعبي صادق حر، بدا واضحاً الفراغ القيادي السياسي للحركة الشعبية، وأنها بقيت يتيمه وعارية حتى استطاعت قوى الاختراق داخل الجيش في التحضير لانقلابها العسكري لنقل النفوذ من يد فرنسا إلى يد أمريكا.

وللتدليل على صحة هذا الاستخلاص فهناك أسئلة برسم التفكير والإجابة من الشعب التونسي بشكل خاص ومن الحركة الشعبية العربية بشكل عام والتي تتلخص في التالي:

من يقوم بخلق الفوضى في الشارع التونسي؟

من أصدر الأوامر بإطلاق النار في المدن التونسية لخلق حالة من عدم الاستقرار، بحجة ملاحقة أجهزة   "بن علي "الأمنية؟

من أخرج بن علي من تونس؟

من أصدر الأوامر بفتح المطارات ويشرف عليها، في ظل الظروف التي تجري في تونس ولأية أهداف؟

من هي الجهة القادرة والتي تقف وراء هذا كله وما هي مصلحتها؟

كل المعلومات والشواهد تشير إلى أن الجيش التونسي هو من يقوم بذلك، ليصبح تدخل الجيش مطلباً شعبياً بحجة الحفاظ على الاستقرار والأمن ووقف الانتفاضة بالضرورة لأنها حققت أهدافها.

إن ما يقوم به الجيش ومؤسسات النظام الاستبدادي يهدف إلى إضفاء شرعية على إعادة إنتاج النظام الديكتاتوري بأسرع وقت ممكن ووأد الانتفاضة الشعبية، من خلال التمسك بالدستور؟

أما فتح المطارات فتأتي كفرضية محتملة لطلب تدخل خارجي من الجيش، إذا تطورت الانتفاضة الشعبية العفوية الى انتفاضة ثورية تفسد عليهم انقلابهم.

لم يصدر عن الجيش أي موقف أو بيان حول موقفه من "بن علي" معه أم ضده؟ وما معنى خروج بن علي من تونس؟ ولماذا أخرجه الجيش؟ وهل الجيش مع الانتفاضة أم ضدها؟ فإذا كان معها كما يحاول الإيحاء فلماذا كل الإجراءات التي تهدف إلى وأد الانتفاضة بحجة أنها أنجزت أهدافها.

قد يكون الجيش قد سّرع في انقلابه لقطع الطريق على تطور الانتفاضة إلى ثورة شعبية.

والاستخلاص صحيح لأن الانتفاضة الشعبية لم تنطلق ضد الطاغية "بن علي" وبعض أقاربه، بل هي انتفاضة ضد النظام الديكتاتوري وعلاقاته الخارجية المرتبطة والتابعة لهذه الدولة أو تلك من الدول الامبريالية، ولأن تجربة الحياة علمتنا بأن أية  انتفاضة تتوقف عن تحقيق أهدافها سيكون مصيرها الفشل.

ومن هنا تأتي أهمية مواصلة الانتفاضة الشعبية حتى تفكيك وكنس النظام الاستبدادي بكل مكوناته السياسية والاقتصادية والعسكرية والأمنية.

خلاصة القول ان التنافس الفرنسي- الأمريكي حول منطقة المغرب العربي، دخل في السنوات الأخيرة مرحلة محمومة من الصراع انتهت بانتصار النفوذ الأمريكي على النفوذ الفرنسي، وسيكون الخاسر الأكبر مؤقتاً هو الشعب التونسي إن توقفت انتفاضته ونضاله نتيجة غياب القوى السياسية القادرة على تمثيل نبض الشارع التونسي وتطلعاته عدا عن دماء أبنائه التي سالت من أجل إسقاط تحالف الفساد والاستبداد بكل مكوناته، وبناء الدولة التونسية الوطنية الديمقراطية التقدمية.

 وبين فراغ القوى السياسية وغياب المركز العربي الناظم لقوى الأمة العربية وتهافت الطبقة الوسطى تقف الدول المغاربية عاجزة عن لعب دور فعال في مواجهة هذا التنافس الامبريالي يؤهلها للحفاظ على توازنه أو الاستفادة من البيئة الدولية التي تتشكل في إطار صراعي على المصالح وخاصة في قارتي آسيا وإفريقيا. وربما تفعل ذلك أطراف أخرى بدأت تتوجه صوب المنطقة وأهمها الصين وروسيا والقوى الصاعدة في أسيا.

مرة أخرى فهل ما حصل في تونس انتفاضة أم انقلاب؟أو انتفاضة وانقلاب؟ سؤال قد يجيب عليه المستقبل حتى لا تضيع دماء الشهداء وتضحيات الشعوب هدراً ونبقى نراوح في المكان والأمم الأخرى تتقدم، مما يستدعي بذل الجهود الوطنية والقومية من أجل تحقيق المشروع النهضوي العربي التحرري الديمقراطي، والذي لن يتحقق إلا بمواصلة الاشتباك المفتوح بكل أشكاله ضد معسكر أعداء الأمة، مهما كلف من تضحيات وخسائر، لأن خسائرنا ستكون أقل بكثير من الاستسلام لأهداف واملاءات أعدائنا.

 

( *** )

 

حزب العمل الوطنيّ الديمقراطيّ

بيـان حول الترخيص بتأسيس الحزب 

 

تسلمت الهيئة التأسيسية لحزب العمل الوطنيّ الديمقراطيّ ظهر هذا اليوم 19 جانفي 2011 قرار الترخيص بتأسيس الحزب. ونعبّر بهذه المناسبة عن إكبارنا لنضالات شعبنا التي كانت السبب في تحقيق هذا المكسب التي ضلّت سلطة الدكتاتور المخلوع تحرمنا منه وتسلّط علينا شتّى أنواع الاضطهاد والتضييق، لقد كان الفضل في ذلك لشهداء الثورة بدءا بمحمد البوعزيزي من  بوزيد و انتهاء بمعز البوهاني آخر من سقط برصاص القنص الإجرامي بحي الياسمينات ببن عروس.

ويعاهد حزبنا الرفاق الذين فتحوا أمامنا السبل منذ أواخر الستينات بتأسيسهم الخط الوطنيّ الديمقراطيّ، وإطلاقهم المبادرات النضالية المجيدة، من تأسيس الشعلة إلى انجاز لجان المبادرة والشعب السرية في 1978، وكل المنجزات المترجمة للانصهار في الطبقة العاملة وجماهير الكادحين من الفلاحين الفقراء وكل الفئات الشعبية، نعاهدهم بالسير على خطاهم والوفاء لذكراهم. ولا يفوتنا بالمناسبة كذلك أن نتذكر بكل إجلال شهداء الخطّ الوطنيّ الديمقراطيّ من الطالب حمادي زلوز شهيد منزل بورقيبة إلى عمار الفرجاوي، وكل من ضحى بحياته في ساحات النضال الوطني والاجتماعي في تونس والوطن العربي. ونتذكر خاصة من فقدناهم من رفاقنا الذين لم يروا هذا اليوم ولكنهم اشعلوا بنضالاتهم النور الذي قادنا إليه هذا الإنجاز وفي طليعة هؤلاء الفقيدان  عبد الله الهمامي ودغبوج العابدي.

و نحن نتعهد لشهدائنا وأمام شعبنا بمواصلة النضال من اجل الجمهورية الديمقراطية ذات البعد الاجتماعي على طريق التحرّر الوطنيّ الديمقراطيّ الناجز ونحو الأفق الاشتراكي للخلاص الشامل من الاضطهاد والاستغلال: تحقيقا للحرية والعدالة والتقدّم والمساواة.

هنيئا لكل الرفاق والأنصار وشكرا لكلّ من ساندنا من الأصدقاء أحزابا ومنظمات وشخصيات تونسية وعربية وعالمية.

 

حزب العمل الوطنيّ الديمقراطيّ

تونس في 19 جانفي

( *** )

 

الهيئة الإدارية الوطنية للاتحاد العام التونسي للشغل:

 

بيان حول حصيلة الانتفاضة الشعبية

 

بيان الهيئة الإدارية الوطنية للاتحاد العام التونسي للشغل إن أعضاء الهيئة الإدارية الوطنية للاتحاد العام التونسي للشغل المجتمعين اليوم الجمعة 21 جانفي 2011 برئاسة الأخ عبد السلام جراد الأمين العام لتقييم حصيلة الانتفاضة الشعبية ولتدارس ما آلت إليه المشاورات السياسية وما ميّز الحراك المتواصل للشارع والمسيرات محليا وجهويا ووطنيا:

1) يؤكدون أن الاتحاد العام التونسي للشغل منظمة وطنية معنية بالضرورة بالشأن السياسي سواء بتاريخها النضالي في مرحلة الاستعمار المباشر، أو في طور بناء الدولة الحديثة باعتبار التلازم الجدلي بين الأبعاد الاقتصادية والاجتماعية والسياسية والثقافية في مسار التنمية، بل إنّها المهمّة التي أضحت اليوم ملحّة أكثر من أيّ وقت مضى.

2) يذكّرون بأنّ سحب الإتحاد العام التونسي للشغل لمرشحيه من الحكومة ناتج عن عدم الاستجابة للشروط التي حدّدها المكتب التنفيذي في بيانه الصادر عنه بتاريخ 15 جانفي 2011 وهو الموقف الذي ثبتت صحّته وتأكد
استناده إلى قراءة موضوعية لمسار الأحداث من خلال مطالب الجماهير المتظاهرة وبقية مكوّنات المجتمع السياسية والمدنية.

 

3) باعتبار ما يشهده الشارع في كافة مناطق البلاد من مسيرات حاشدة منادية بحلّ الحكومة وبرفض ممثلي التجمع الدستوري الديمقراطي فيها، وباعتبار ما شهدته من استقالات متعددة وبالنظر إلى رفضها من عدد من الأحزاب والتيارات السياسية وبحكم الحاجة الملحّة إلى طمأنة الجميع من أجل التفرّغ للشروع في الإعداد الفعلي للإصلاحات المعلن عنها، يدعو أعضاء الهيئة الإدارية الوطنية للاتحاد العام التونسي للشغل إلى حلّ الحكومة وتشكيل حكومة إنقاذ وطني ائتلافية تستجيب لمطالب المتظاهرين وللأحزاب السياسية والجمعيات والمنظمات غير الحكومية وعموم الشعب.

4) يقرّرون من أجل المشاركة الفعالة في لجنة الإصلاح السياسي تشكيل لجان نقابية تتألف من خبراء ومختصين لإعداد تصوّرات الاتحاد العام التونسي للشغل حول الإصلاحات السياسية والاقتصادية والاجتماعية التي يتحتّم إجراؤها تأسيسا للديمقراطية ولانتخابات شفافة تضمن حرية الاختيار وتؤسّس لحكومة برلمانية ولإعلام نزيه فضلا عن تأكيد أعضاء الهيئة الإدارية على ضرورة تمثيل المنظمة في لجنة تقصّي الحقائق ومتابعة كل من تورّط في قتل المواطنين الأبرياء بإطلاق الرصاص على المتظاهرين أو بالأمر به وضرورة تمثيلها في لجنة متابعة الفساد المالي والرشوة وكل مظاهر الانحرافات.

 

5) يدعون كافة الشغالين إلى التصدّي لكل المحاولات التي تهدف إلى تعطيل السير العادي للمؤسسات وتنال من عودتها إلى نسق نشاطها العادي، وإلى التحلي باليقظة الضرورية دفاعا عن ممتلكاتنا وضمان استمرار الآليات اللازمة لإدارتها وتسيير دواليبها، من أجل الحفاظ على المصالح الحيوية لعموم الشعب وتجنيب البلاد حالة الفراغ الدائم الأمر الذي بدأ يلحق ضررا بالعمال وبمواطن شغلهم.

 

6) يعبرون عن تمسّكهم بالاستمرار في خوض النضالات المشروعة سواء بالإضراب أو بالتظاهر السلمي حتى إعادة تشكيل الحكومة وفق الشروط التي ضبطها الإتحاد العام التونسي للشغل والتي تستجيب إلى شرائح كافة الأطياف السياسية وعموم الشعب.

 

7) يدعون إلى اعتبار يوم 14 جانفي عيدا وطنيا بالنسبة إلى القطاعين العام والخاص والوظيفة العمومية وكافة فئات الشعب.

8) يتوجّهون بالدعوة الملحّة إلى كافة النقابيين والشغالين للعمل على الحفاظ على وحدة منظمتهم ضمانا لاستمرارية نضالها حتى إدراك أهدافها المتفاعلة مع طلبات المتظاهرين وعموم الشعب وإلى توخّي اليقظة إزاء كلّ محاولات شقّ صفوفنا ووحدة قراراتنا في هذه المرحلة الحسّاسة من تاريخ بلادنا.

عاشت نضالات شعبنا الأبيّ على درب عزة تونس ومناعتها.
الأمين العام، تونس، في 21 جانفي 2011

 

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