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22 mai 2012 2 22 /05 /mai /2012 20:15
La bulle Facebook va-t-elle crever ?


 

Lancée en grandes pompes vendredi en Bourse, l’action Facebook s’est plantée. Modèle économique non consolidé, atteintes à la vie privée, crainte d’une nouvelle bulle, les raisons de ce crash sont nombreuses.


(Entrée en Bourse de Facebook, vendredi - Richard Drew/AP/SIPA)
(Entrée en Bourse de Facebook, vendredi - Richard Drew/AP/SIPA)
Facebook n’est pas ami avec la Bourse. L’action de l’entreprise, lancée vendredi sur le Nasdaq, est passée de 42,05 à 38,23 dollars  à la fin de la journée. De gros investisseurs comme Peter Thiel ou la banque Goldman Sachs ont cédé plus d’actions que prévu. Une vraie débandade. Lundi, Facebook a ouvert sous son prix de départ avec un cours à 35,52 dollars  qui tombera à 34,03 dollars en fin de journée
 
Pourtant, l’arrivée de Facebook en Bourse a été vue comme le symbole de la réussite d’une start-up du Web devenue en quelques années une multinationale avec 3500 salariés et un bénéfice net de 1 milliards de dollars en 2011. Avec 900 millions de comptes ouverts et un PDG, Mark Zuckerberg, plus jeune milliardaire au monde, Facebook avait pourtant un beau potentiel.
 
Mais les choses sont plus compliquées. Tout d’abord parce que Facebook est un colosse aux pieds d’argile voir de coton. Ses 900 millions de comptes ne sont pas 900 millions de clients actifs sur le réseau et prêts à avaler de la pub en masse. Certains n’utilisent peu ou plus leur compte, beaucoup ont plusieurs profils (pour le privé, le professionnel…). Bref, la puissance apparente de Facebook est dopée aux stéroïdes.

Un modèle économique à trouver

D’autre part, Facebook a un modèle économique encore fragile. L’entreprise n’a été lancée qu’en 2004. Ses revenus dépendent à 82% de la publicité. Une modèle peu sûr, General Motors compte d’ailleurs cesser d’acheter des espaces publicitaires sur le réseau, jugeant ce canal peu rentable.
 
Pour rassurer les investisseurs, Zuckerberg a du montrer qu’il était capable de se diversifier  et de chercher de nouvelles sources de revenus. Le rachat d’Instagram (qui permet de publier ses photos à partir de son Smartphone) pour 1 milliard de dollars était justifié au nom de l’investissement dans le marché du mobile.

Plus récemment, Facebook a annoncé la future possibilité de publier des statuts payants pour toucher plus de monde. Une plateforme d’applications payantes (un peu comme les applis pour smartphones) devrait être aussi prochainement disponible. Le but : que Facebook ne soit plus seulement un réseau où partager vos photos de vacances mais un vrai portail d’accès à tout le Web.

Une nouvelle bulle ?

Cela suffira-t-il ? Les marchés craignent surtout que Facebook ne soit qu’une bulle,  le prix de lancement de son action paraissant largement surévalué. L’entreprise est valorisée à 100 milliards de dollars pour 1 milliard de bénéfice soit un rapport capitalisation/bénéfices  de 100 quand Google a un rapport de 19.

Le cas boursier de Facebook en rappelle un autre. En novembre dernier, le site de vente groupée Groupon a connu les mêmes galères. Introduite en Bourse à 20 dollars, l’action est vite montée à 26 dollars pour osciller quelques jours plus tard entre 17 et 17,50 dollars. Ces derniers jours, le cours a encore baissé variant entre 11,58 et 12,41 dollars.

A son entrée sur les marchés, Groupon a pourtant levé 700 millions de dollars, un record dans le secteur depuis Google. Mais l’entreprise vit dans un secteur fortement concurrentiel notamment de la part du site Livingsocial. Les marchés ont aussi sanctionné sa comptabilité hasardeuse. 

Atteintes à la vie privée

L’autre grosse faille de Facebook est juridique : ses atteintes à la vie privée. Une plainte en nom collectif  contre le réseau social vient d’être déposée en Californie. Les plaignants accusent Facebook de surveiller les activités Web de ses utilisateurs même quand ils sont déconnectés. Cette plainte pourrait coûter 15 milliards de dollars à l’entreprise. 
 
Des critiques que l’on retrouve aussi en Europe. Notamment en Allemagne, où Mark Zuckerberg est devenu la bête noire des défenseurs des libertés. En avril 2010, il a du faire face à un appel au boycott  de la Fédération des associations de consommateurs et aux foudres de la ministre de la Consommation pour sa nouvelle politique de confidentialité.

En août 2011, le Land du Schleswig-Holstein a carrément interdit l’utilisation du bouton « Like »  jugeant qu’il servait à une collecte illégale de données. Au même moment, l'agence de protection des données d'Hambourg lançait un ultimatum contre le réseau au sujet de se technologie de reconnaissance faciale. Si on pouvait ajouter des ennemis sur Facebook, Zuckerberg aurait sans doute beaucoup de succès.
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21 mai 2012 1 21 /05 /mai /2012 17:23

L’économie politique, la science de la domination !

Il existe un petit secret au sujet de l’économie. Les grands économistes n’étaient pas... des économistes ! Adam Smith et Marx étaient philosophes, Keynes, diplômé en mathématiques et haut fonctionnaire, Friedrich August von Hayek et Joseph Schumpeter, docteurs en droit, David Ricardo, agent de change et, cerise sur le gâteau, Frédéric Bastiat avait quitté l’école à 17 ans. Nous avons ainsi la démonstration que la science économique n’a connu de révolution que par ceux qui apportaient un regard extérieur.

Cependant, il convient de pousser l’analyse plus loin. Capitalisme et communisme comme la plupart des "systèmes" de pensée, fonctionnent selon un raisonnement par induction, une forme d’introjection basée sur la falsification de l’hypothèse dont l’objectif est de trouver ce que l’on désire. Et ce que l’on désire le plus, c’est dominer l’autre car, comme l’affirmait Nietzsche : "je suis libre, c’est à lui d’obéir."

Dans la mythologie grecque, Eros est le dieu qui symbolise le désir mais il est aussi celui de la puissance créatrice. L’ensemble des analyses de l’économie politique n’a ainsi qu’un seul but, emmener les autres là où on le souhaite, justifier la domination de l’homme par l’homme, ce que résume Claude Lévi-Strauss avec brio : « La fonction primaire de la communication écrite est de faciliter l’asservissement.. »

Guy Ernest Debord nous offrait la quintessence de l’économie politique, du système de domination de l’homme par l’homme : “dans une société où la marchandise concrète reste rare ou minoritaire, c’est la domination apparente de l’argent qui se présente comme l’émissaire muni des pleins pouvoirs qui parle au nom d’une puissance inconnue. Avec la révolution industrielle, la division manufacturière du travail et de la production massive pour le marché mondial, la marchandise apparaît effectivement, comme une puissance qui vient réellement occuper la vie sociale. C’est alors que se constitue l’économie politique, comme science dominante et comme science de la domination."

En science, il existe une grande loi : on finit toujours par démontrer ce que l’on cherche. La volonté de puissance de notre psyché finit donc par imposer comme vérité, une erreur communément admise, ce que Frédéric Bastiat illustrait à merveille : "Je pense que détruire une erreur, c’est édifier la vérité contraire."

J. K. Galbraith économiste et conseiller des présidents Roosevelt et Kennedy nous avait pourtant mis en garde : " L’économie de marché est volontiers décrite comme un héritage ancien. En l’occurrence, c’est une escroquerie , ou plus exactement une erreur communément admise. Trop de gens apprennent l’économie dans des manuels qui entretiennent encore les dogmes de la production concurrentielle des biens et des services et de la capacité d’acheter sans entraves. En fait, il peut n’y avoir qu’un ou quelques vendeurs assez puissants et persuasifs pour déterminer ce que les gens achètent, mangent et boivent ."

Toute loi humaine, ne l’oublions jamais, n’est qu’une hypothèse provisoire. Lorsque l’homme cherche la vérité, il ne finit par trouver que lui-même...

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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 12:43

احتدام الحرب الباردة بين السعودية وايران

اذا لم تكن هناك حرب عسكرية بين قوى الثورة المضادة وايران فالامر المؤكد ان الحرب الباردة بين الطرفين تتصاعد يوميا. والواضح ايضا ان وزيرة الخارجية الامريكية وضعت حصار ايران اولوية على جدول اعمالها، فما من زيارة لدولة اخرى او حضور لمؤتمر دولي الا وكانت ايران حاضرة كقضية سواء في المفاوضات العلنية والسرية ام في النقاشات الاكاديمية. وبعد اكثر من اربعة قرارات غربية بمقاطعة ايران اقتصاديا، كما حدث مع العراق في التسعينات، لا يبدو ان قوى الثورة المضادة تكتفي بذلك خصوصا ان ايران ما تزال ملتزمة بسياساتها على محاور ثلاثة: اولها الاصرار على تطوير مشروعها النووي وامتلاك دورة تصنيعية نووية كاملة، الامر الذي تعتبره حقا طبيعيا لها وفق معاهدة ان بي تي، وهو الامر الذي ترفضه القوى الغربية ومعها السعودية. ثانيها: دعمها للثورات العربية عموما، وعدم سعيها لاخفاء ذلك الدعم المحصور بالجانب الاعلامي فحسب. وهذا يتضمن، شاءت طهران ام ابت، رغبتها في توسع دائرة التغيير الثوري لتشمل الجزيرة العربية التي بقيت حتى الآن خارج ملف التغيير او الاصلاح. ثالثها: موقفها الرافض للكيان الاسرائيلي، ليس على صعيد العلاقات الدبلوماسية فحسب، بل على مستوى الاعتراف بالوجود وتشجيع المجموعات الفاعلة ضد الكيان مثل حزب الله اللبناني وحماس والجهاد الاسلامي الفلسطينيتين.

هذه القضايا مجتمعة تمثل خطوطا حمراء لقوى الثورة المضادة التي تهمها القضايا الثلاث كثيرا وتعمل ازاءها بالاتجاه المعاكس للموقف الايراني. واذا كانت ايران الشاه تمثل مع السعودية عمودي السياسة الامريكية في منطقة الخليج حتى انتصار الثورة الاسلامية الايرانية في 1979 بقيادة الامام الخميني، فقد استبدلت ايران بالكيان الاسرائيلي، واصبحت الاستراتيجية العسكرية الامريكية في منطقة الشرق الاوسط تقوم على اساس تقوية النظامين السعودي والاسرائيلي باحدث الاسلحة (مع الحفاظ الدائم على التفوق النوعي الاسرائيلي). ولذلك تنظر واشنطن الى التطور العلمي الايراني بريبة شديدة خصوصا في مجاله النووي. وتبذل الادارة الامريكية جهودا غير محدودة لكسب الحرب النفسية مع ايران خصوصا في مجالات الاقتصاد والعلاقات الدولية والتحالفات الاقليمية. ولذلك اصبح الهم الاول لوزيرة الخارجية الامريكية كسب المعركة النفسية مع ايران بضمان نجاح مشروعها لتشكيل جبهة دولية عريضة ضدها.

الواضح من سياق العلاقات الدولية في العامين الماضيين ان نجاح واشنطن في فرض حصار دولي فاعل ضد ايران ما يزال محدودا برغم انعكاساته السلبية على الوضع الاقتصادي الايراني. فمحاصرة التعامل المصرفي مع ايران أضر كثيرا بالقطاع المصرفي الايراني وتعاملاتها المالية الدولية، وبرغم قدرتها على تصدير اكثر من مليوني برميل من النفط يوميا فانها تعاني كثيرا من عدم قدرتها على استلام عائداته النفطية، ولذك انخفض سعر العملة الايرانية اكثر من 40 بالمائة خلال العامين الاخيرين. مع ذلك يبدو ان ايران كانت تتأهب لذلك، بتوفير احتياطي نقدي كبير جعلها قادرة على تحمل تبعات الحصار الاقتصادي والمالي. وقال الرئيس احمدي نجاد الشهر الماضي ان ايران تملك سيولة نقدية كافية للصمود في وجه حظر شامل على صادراتها النفطية لعدة سنوات. وقال أحمدي نجاد خلال زيارة الى محافظة هرمزجان 'انهم (القوى الغربية) يريدون فرض عقوبات على نفطنا ونحن نقول لهم اننا ادخرنا ما يكفي فحتى اذا لم نبع النفط لعامين أو ثلاثة فان البلد سيدبر احتياجاته بسهولة'. وبين هذه الثقة المفرطة بالقوة الذاتية والرهان الغربي على اضعاف الجمهورية الاسلامية تتواصل الحرب الاعلامية والنفسية بدون توقف. وفيما تصر طهران على الثبات في موقعها وممارسة دورها السياسي والدبلوماسي على المستويين الاقليمي والدولي، يبدو الامريكيون اكثر توترا ازاء الوضع، وأشد إصرارا على إحكام حصارها بخطوات متواصلة. ففي الاسبوع الماضي قامت هيلاري كلينتون بزيارة رسمية الى الهند مارست خلالها ضغوطا كبيرة على حكومتها للتوقف عن استيراد النفط الايراني. وقالت كلينتون في اجتماع بمبنى بلدية مدينة كلكتا شرقي البلاد: 'الهند تعمل بالتأكيد على خفض مشترياتها من النفط الإيراني، ونشيد بالخطوات التي اتخذوها (الهنود) حتى الآن'، مضيفة: 'نأمل في أن يتخذوا المزيد من الخطوات'. وذكرت مصادر امريكية انه في حال لم تخفض الهند وارداتها من النفط الإيراني، فإن واشنطن قد تحظر على أي بنك هندي يجري تعاملات مالية نفطية مع البنك المركزي الإيراني التعامل مع النظام المصرفي الأمريكي. وتهدف هذه الخطوة إلى الحد من عائدات طهران من النفط الذي يشكل المصدر الرئيسي لدخل البلاد. وفي مطلع الشهر قامت كلينتون بخطوة مماثلة خلال زيارتها الصين. فقد حثت حكومتها على 'كبح الأنشطة النووية لإيران وكوريا الشمالية، والضغط على الحكومة السورية لوقف العنف والقضايا العالمية الاخرى'. واضافت كلينتون في كلمة إفتتاح الحوار الإستراتيجي والإقتصادي الذي استمر يومين في بكين، انه 'في مسألة ايران تشترك الولايات المتحدة والصين في هدف منع إيران من الحصول على السلاح النووي'، موضحة انه 'من الضروي ان نواصل الضغط على ايران لتفي بالتزاماتها الدولية وتتفاوض بجدية وتثبت ان برنامجها النووي مخصص للاغراض السلمية فحسب'. وكان استيراد النفط الايراني من اهم ما طالبت كلينتون مضيفيها بوقفه او خفضه على الاقل.

وفي موازاة ذلك تعهدت السعودية بتوفير إمدادات النفط للعالم في كل الاوقات للتعويض عن النفط الايراني للبلدان التي توافق على عدم استيراده. وتكررت هذه التعهدات على ألسنة العديد من المسؤولين السعوديين في الشهور الاخيرة، ومنها ما قاله وزير الاقتصاد السعودي، محمد الجاسر، في مطلع فبراير الماضي في اليابان وما عبر عنه مساعد وزير النفط السعودي في ذلك الشهر ايضا الذي قال إن الشاغل الرئيسي للمملكة هو توفير إمدادات نفط كافية في السوق العالمية. ويتطلع كبار المشترين الآسيويين الى أكبر منتج للنفط في العالم لزيادة الإنتاج لتعويض تراجع الإمدادات من إيران. وبينما تقول نيودلهي إنها لن تلتزم بالعقوبات تسعى شركات التكرير الهندية لشراء كميات أكبر من النفط من السعودية. وعرض العاهل السعودي الملك عبد الله بن عبد العزيز في وقت سابق هذا الشهر تزويد الهند بكميات إضافية من النفط بعد أن أعلن وزير النفط السعودي علي النعيمي أن المملكة يمكنها أن تزيد إنتاجها بنحو مليوني برميل يوميًا في وقت قصير للغاية. وزادت السعودية إمداداتها إلى العملاء في الهند ثلاثة ملايين برميل في أغسطس بعدما خفضت إيران صادراتها إلى نيودلهي عقب إلغاء آلية مقاصة في ديسمبر 2010. ان ذلك كله يؤكد ان السعودية اتخذت اجراءات عديدة لمنع تصدير النفط الايراني للدول الآسيوية الكبرى خصوصا اليابان والصين والهند، وهي اكبر الدول الأسيوية استهلاكا للنفط نظرا لتطورها التكنولوجي وتوسع صناعاتها.

وذهبت السعودية ابعد من ذلك، فاصبحت تسعى لمحاصرة ايران عسكريا مستعملة عائدات النفط العملاقة. فعندما وافقت روسيا قبل خمس سنوات على بيع ايران منظومة صواريخ أرض جو من طراز إس-300 مارست كل من واشنطن وتل أبيب والرياض ضغوطا مكثفة على موسكو للتوقف عن ابرام الصفقة. وللامعان في الضغط على روسيا دخلت السعودية على الخط بقوتها المالية. وفي 25 اغسطس 2011 قالت صحيفة الفايننشال تايمز إن السعودية تسعى للحصول على تعهد روسي بعدم تسليم إيران شحنة الصواريخ اس 300 أرض جو المتقدمة في مقابل توقيع صفقة سلاح معها تبلغ قيمتها ملياري دولار على الأقل، وربما تصل إلى 7 مليارات، في مقابل الصفقة الايرانية التي لا تتجاوز 800 مليون دولار. وستشمل الصفقة مع السعودية أكثر أنظمة الدفاع الجوية التي تنتجها روسيا تقدما، التي توازي نظام صواريخ باتريوت الأمريكي. وكانت ايران تأمل ان يمنحها امتلاك ذلك النظام الصاروخي قدرات دفاعية جوية متقدمة وقوة ردع ضخمة ضد أي هجوم يهدف لتدمير منشآتها النووية. وذكرت مصادر عسكرية ان إيران هي أهم سبب من بين الأسباب الاستراتيجية وراء شراء السعودية لنظام 'إس 400' الروسي المتطور، إذ يجعل الرياض تتقدم سوريا وإيران، وبالتالي فإن هذه الصفقة تعطي السعوديين فرصة ترجيح كفة ميزان الدفاع الاستراتيجي لصالحهم، كما أنها ترسل رسالة لصناعة الأسلحة في الغرب بأن لدى المملكة السعودية بدائل أخرى. كما مارست السعودية ضغوطا على الصين لمنعها من التعاون مع ايران. وتتفاوض السعودية مع الصين لشراء نوعين من الصواريخ الباليستية القادرة على حمل رؤوس نووية، لتحل مكان صواريخ 'رياح الشرق' التي اشترتها الرياض من الصين في الثمانينيات. ونقل موقع 'ديبكا' الاسرائيلي عما أسماه بـ'مصادره الاستخبارية والعسكرية' قولها إن السعودية تسعى لشراء صواريخ 'دي إف 21' المعروفة لدى الحلف الأطلسي تحت مسمى 'سي إس إس- 5'، وهي صواريخ متوسطة المدى من مرحلتين، وتستخدم الوقود الصلب، وقادرة على حمل رأس نووي واحد. ويستطيع الصاروخ 'دي إف 21' حمل رأس نووي بقوة انفجارية تصل إلى 500 كيلوطن، أي 25 مرة ضعف القنبلة التي ألقتها الولايات المتحدة على مدينة هيروشيما اليابانية في السادس من أغسطس عام 1945، ويصل مداه إلى 1800 كلم. أما النوع الثاني من الصواريخ فيسمى 'دونغ فينغ 15'، وهو معروف لدى الحلف الأطلسي تحت مسمى 'سي إس إس- 6'، ويستخدم أيضاً وقوداً صلباً، ويصنف على أنه قصير المدى.

انها حرب باردة تتواصل فصولها تحسبا لتغير درامي في المشهد، يحتاج لاستعدادات عسكرية واقتصادية متميزة. ولا يمكن فصل هذه الحرب الباردة عن اجواء ثورات الربيع العربي التي ترى فيها قوى الثورة المضادة امتدادا للثورة التي اطاحت بنظام الشاه قبل اكثر من ثلاثة عقود. فاذا كان سقوط ديكتاتور واحد قد ترك الآثار التي عاشها العالم بعد قيام النظام الايراني الجديد، فكيف سيكون المشهد لو سقط النظام المصري واستلم الشعب زمام الامور؟ وماذا لو امتدت الثورة للسعودية واسقطت حكم العائلة السعودية؟ وكيف يمكن حماية هذا النظام اذا استمر تساقط الرؤوس القديمة على غرار بن علي ومبارك؟ الثورة المضادة لم توفر مسارا الا وسلكته أملا في احتواء روح الثورة المرشحة لاحداث تغيير جوهري المنطقة العربية يفوق اثره، فيما لو تحقق، ما جرى في ايران. وهذا يفسر حالة الرعب التي تعصف بانظمة الحكم الاخرى خصوصا في منطقة الخليج. وما الاعلان السعودي عن رغبته في اقامة اتحاد خليجي الا تعبير عن الخشية التي تتعمق باضطراد من وصول رياح الثورة الى عواصم الدول التي بقيت انظمتها حتى الآن خارج دوائر الاصلاح والتطور. ولكن كانت نتائج اجتماع الرياض هذا الاسبوع مؤشرا الى غياب الاجماع الخليجي على المشروع السعودي للاتحاد، واتضح انه محصور بالسعودية والبحرين التي تشهد ثورة تستعصي على سياسات القمع. يضاف الى ذلك اثارة قضية الجزر الثلاث بين الامارات وايران، واعتبارها عنوانا لموقف خليجي قابل للاستغلال من قبل قوى الثورة المضادة لاعتباره اساسا لنزاع عسكري مسلح. ولا يمكن فصل البعد الاسرائيلي عن ملف الصراع مع ايران، خصوصا بعد قرار نتنياهو اقامة حكومة وحدة وطنية مع شاؤول موفاز رئيس حزب 'كاديما'. وثمة اتفاق على ان تشكيل هذا التحالف يعتبر خطوة تصعد احتمالات الحرب ضد ايران.

ثمة رأي يعتقد بان الحماس الامريكي المتصاعد لتضييق الخناق على ايران اقتصاديا وعسكريا يعتبر ترجيحا لخيار حل الازمة معها بطرق سلمية واستبعاد الحرب التي يلوح بها الكيان الصهيوني. فالحرب غير مضمونة النتائج وقد تؤدي مردودات عكسية خصوصا مع اقتراب الانتخابات الرئاسية الامريكية، وتعمق الازمة الاقتصادية في الغرب، ودخول اوروبا حقبة غامضة بعد انتخابات كل من اليونان وفرنسا. ويعتبر فوز فرانسوا أولاند بمنصب الرئاسة من شأنه اضعاف خيار الحرب لانه محسوب على اليسار الاشتراكي. ولذلك يبدو خيار الحرب مستبعدا في الوقت الحاضر، خصوصا انها لن تحظى بموافقة دولية لان روسيا والصين، وربما فرنسا برئاسة أولاند، لن توافق على قرار يسمح بشن عدوان على ايران التي لم ترتكب مخالفات قانونية واضحة، وانما تحاسب على نوايا قادتها، وفق تخمينات المسؤولين الغربيين والتحريض الاسرائيلي. هذا برغم الاستعدادات التي تقوم بها السعودية للحرب.

د. سعيد الشهابي

2012-05-15

' كاتب وصحافي بحريني يقيم في لندن

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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 12:38
Jean-François Copé et l’UMP en leurs œuvres
ALTER.

"La hauteur de l’orgueil se mesure à la profondeur du mépris", disait volontiers André Gide. Voici l’œuvre d’entre deux tours adressée aux Français d’Israël par Jean-François Copé et ses acolytes de l’UMP. L’abjection et l’avilissement de ces grands "démocrates", nous expliquant qu’ils travaillent à la réalisation de la paix dans le monde tout autant qu’au bien-être de leurs concitoyens, est sans frontière ! Le peuple Palestinien qui aspire à la paix et à la justice depuis tant de décennies a du souci à se faire tant que séviront ces tristes sires de politicards aux affaires du monde. (M.B.)

Madame, Monsieur,

L’élection présidentielle du 6 mai est un moment historique pour notre pays, pour tous les Français, pour tous nos compatriotes établis hors de France et, tout particulièrement, pour les Français établis en Israël.

Lors du premier tour, votre engagement en faveur de Nicolas Sarkozy s’est manifesté de façon très nette. Les électeurs inscrits en Israël se sont en effet prononcés à plus de 80% pour le président de la République. Nous tenons à vous remercier et à saluer cet enthousiasme, qui traduit la confiance que vous placez en Nicolas Sarkozy.

Toutefois, lors de ce premier tour, la participation en Israël était faible, avec un taux d’abstention de près de 85%. Nous sommes pleinement conscients des difficultés matérielles ou administratives qui ont pu empêcher certains d’entre vous de se rendre aux urnes. Mais nous ne devons pas oublier que la participation au scrutin sera capitale, en Israël comme dans le reste du monde : le 6 mai, chaque voix comptera. Nous souhaitons donc vous appeler à une mobilisation massive pour soutenir Nicolas Sarkozy dimanche prochain.

Cette élection présidentielle n’est pas anodine. Elle implique un choix historique, tout particulièrement en ce qui concerne la relation entre la France et Israël. Nicolas Sarkozy n’a jamais mesuré l’affection qu’il porte à la démocratie israélienne. Ses déplacements dans ce pays qu’il aime et qu’il chérit comptent parmi les plus importantes visites de sa présidence. Nicolas Sarkozy n’a jamais ménagé le soutien de la France à la sécurité d’Israël, notamment en prenant l’initiative de mesures extrêmement fermes vis-à-vis de l’Iran, qui constitue une menace pour la population et l’intégrité territoriale d’Israël.

La force de cet engagement s’est aussi manifestée par l’implication continue de Nicolas Sarkozy en vue d’obtenir la libération de Gilad Shalit, en lien avec le Gouvernement israélien. Le président de la République n’a jamais dévié de ses positions fermes, claires et courageuses : il a toujours réaffirmé avec constance sa volonté de renforcer les liens politiques, économiques, culturels et humains qui unissent les deux pays.

Aux côtés du président de la République, le Parlement a également accompli un travail considérable en faveur des relations franco-israéliennes. Nous avons ainsi regroupé 140 députés et sénateurs, qui n’ont pas hésité à intervenir dans le débat sur la reconnaissance internationale de l’Autorité palestinienne pour s’opposer à sa participation aux instances de l’ONU, afin qu’aucune initiative précipitée ne vienne réduire à néant les efforts pour construire la paix.

Ce combat pour la justice, la paix et la sécurité d’Israël, Nicolas Sarkozy l’a mené dans des conditions difficiles, face à une opposition animée par des préoccupations politiciennes et alors que les médias français sont souvent hâtifs dans leurs analyses au sujet du Moyen-Orient.

L’adversaire de Nicolas Sarkozy au 2ème tour de l’élection présidentielle n’a pas la même solidité. Faut-il rappeler qu’il n’a jamais condamné les propos de ses camarades socialistes, en particulier ceux du député PS Jean Glavany, qualifiant Israël d’État « pratiquant l’apartheid » ? Cette attitude est d’autant plus injustifiable que le Parti socialiste et ses dirigeants n’ont jamais interrompu leurs échanges avec des organisations palestiniennes appelant ouvertement à la destruction de l’Etat d’Israël. Par ailleurs, François Hollande a fait le choix de faire intervenir parmi ses soutiens, lors d’un meeting à Paris, le 18 mars dernier, Stéphane Hessel, qui est l’un des principaux promoteurs des campagnes de boycott contre Israël en France.

Comme une grande partie de l’extrême-gauche française, M. Mélenchon, allié de François Hollande, n’a jamais eu de mots assez durs à l’égard d’Israël. Quant à Eva Joly, autre alliée du candidat socialiste, elle est allée jusqu’à qualifier, le 9 avril dernier, Gaza de « camp de concentration à ciel ouvert ». C’est dire combien le danger est grand de voir cette coalition, rassemblant des éléments issus de la gauche la plus violemment hostile à Israël, chercher à modifier notre politique vis-à-vis d’un partenaire aussi important pour la France.

Dans ces conditions, vous mesurez l’importance de votre vote et de votre mobilisation. Alors que nous nous trouvons face à un choix historique, notre devoir est de redoubler d’énergie pour renforcer l’amitié entre la France et Israël. Aujourd’hui plus que jamais, aux côtés de Nicolas Sarkozy, nous avons besoin de vous. Nicolas Sarkozy a besoin de vous pour construire ensemble une France forte ! Ne laissons pas la gauche abimer la relation entre la France et Israël. Nous comptons sur votre mobilisation massive dimanche 6 mai.

Nous vous prions de croire, Madame, Monsieur, à l’expression de nos sentiments fidèles et amicaux.

Jean-François Copé, Ancien ministre, député, Secrétaire général de l’UMP
Claude Goasguen, Ancien ministre, député, président du groupe d’amitié France-Israël à l’Assemblée nationale
Éric Raoult, Ancien ministre, député, président de l’Association des élus amis d’Israël (ADELMAD)

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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 12:36
Faut-il abandonner le suffrage universel ?

Par Michel de Pracontal

C’est le genre d’idées qui risque de provoquer une levée de boucliers immédiate, et pourtant… Selon James Fishkin, professeur de science politique et directeur du « Center for Deliberative Democraty » à l’université Stanford, Californie, plutôt que d’appeler tous les citoyens à élire leur président de la république, il serait préférable de sélectionner, de manière aléatoire, un échantillon représentatif de la population, dont le vote serait ensuite extrapolé à tout le pays.

Antidémocratique ? Pour son deuxième mandat, en 2004, George Bush a été élu avec un taux d’abstention de 43,3 % ; et 37 % des électeurs ne se sont pas dérangés lors de l’élection de Barack Obama en 2008. De fait, aux États-Unis, le comportement des électeurs met en question le fonctionnement du suffrage universel. C’est moins vrai en France, mais l’abstention très élevée du 21 avril 2002 n’a-t-elle pas été l’un des facteurs qui ont permis l’accession de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour ? L’idée de Fishkin est qu’au lieu d’un suffrage universel qui n’est pas réellement appliqué, il vaudrait mieux choisir un groupe d’électeurs qui s’investiraient pleinement dans le vote, et qui traduiraient la volonté publique. À l’échelle de la population des États-Unis, soit 313 millions d’habitants, un échantillon de 100.000 votants restituerait une image fidèle de l’opinion. En France, il suffirait d’un groupe d’environ 20.000 électeurs.

D’après James Fishkin, un tel système permettrait de retrouver un meilleur fonctionnement démocratique, parce que le citoyen ordinaire ne peut consacrer un temps suffisant pour s’informer, réfléchir et décider en connaissance de cause. Et cela, alors que des questions de plus en plus complexes sont posées lors des élections. Ainsi, en 2010, les électeurs californiens devaient se prononcer sur quatorze propositions concernant des sujets variés allant de la législation sur les drogues aux règles budgétaires. « Les gens ont si peu de temps pour délibérer que certaines personnes font des choix reposant sur le fait qu’ils trouvent la coiffure d’un candidat à leur goût », estime Fishkin, interrogé dans le magazine Wired. On pourrait lui objecter que la situation semble moins caricaturale en Europe. En France, notamment, le référendum de 2005 sur le projet de Constitution Européenne a suscité une discussion à grande échelle, malgré la complexité du sujet. D’un autre côté, il n’est pas évident que le résultat ait été réellement un choix informé des citoyens.

Quoi qu’il en soit, selon Fishkin, le vote dans les démocraties modernes risque de se dévoyer dans la futilité. Pour y remédier et tester son idée, le professeur de Stanford a organisé des groupes de discussion dans 18 pays, notamment la Grèce et la Chine. Chaque groupe comporte entre 200 et 300 citoyens choisis de manière aléatoire. À l’occasion d’une élection ou d’un référendum d’initiative populaire, le groupe consacre un ou deux jours à écouter et discuter les points de vue de différents experts sur les mérites respectifs des candidats ou sur la question posée. Le groupe est sondé avant et après ces discussions. Comme on pouvait l’imaginer, les opinions des membres du groupe changent très souvent après ces délibérations. Ce qui conforte l’idée qu’en temps normal, le vote des électeurs n’est pas suffisamment informé. Et que les décisions prises par un sous-groupe représentatif et bien informé seraient meilleures que celles qui sont issues du suffrage universel.

Fishkin propose de mettre en application ce concept lors des votes réels. D’après lui, l’idée n’est pas aussi choquante qu’il y paraît, et elle est déjà en pratique dans certains cas. Par exemple, nous considérons comme légitime la décision d’un jury de cour d’assises, puisque les jurés ont été informés et ont pris le temps de délibérer. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour des décisions d’importance locale ou nationale ? Un autre Californien, David Chaum, spécialiste de cryptographie, a mis au point un procédé qui sélectionne de manière aléatoire des électeurs tout en respectant leur anonymat. On peut comprendre en effet que si l’on faisait appel à un panel d’électeurs connus de tous, ces électeurs risqueraient de subir des pressions variées. Avec le système de Chaum, les votants choisis au hasard de recevoir leur bulletin de vote et d’être aiguillés sur un site web qui présente les débats entre les candidats. Les votants peuvent ainsi être informés à domicile, sans être publiquement identifiés.

Le dispositif de Chaum permet aussi aux votants de contrôler que leurs choix sont enregistrés correctement. Dans l’hypothèse où l’on adopterait le principe du vote par un groupe limité d’individus, cette possibilité de contrôle serait importante pour légitimer la procédure. Notons que ce dispositif a été testé en vraie grandeur, lors de deux élections municipales en 2009 et 2011, dans la ville de Takoma Park, Maryland, qui compte un peu moins de 17.000 habitants. Par conséquent, le principe défendu par Fishkin pourrait être mis en place avec une technologie qui rendrait fiable le vote d’un groupe d’individus en nombre limité, se substituant au suffrage universel. Le professeur de Stanford insiste sur le fait que son système améliorerait le fonctionnement démocratique de l’élection, parce qu’il permettrait de faire apparaître des courants d’opinions qui sont sous-représentés et n’arrivent pas à s’exprimer lors des votes.

Mais le principe même de ce suffrage limité à un échantillon n’est-il pas contraire à la légitimité démocratique ? Pas selon Fishkin, qui rapproche son projet du « Conseil des 500 » (ou « Boulè ») en vigueur dans la démocratie athénienne de l’Antiquité. Cette assemblée, instaurée par Solon en 594 avant notre ère, siégeait de manière permanente. Ses membres étaient tirés au sort. Cependant, Fishkin oublie de rappeler que le rôle de la Boulè se bornait à recueillir les propositions de lois des citoyens afin d’établir l’ordre du jour de l’Ecclesia, l’assemblée souveraine qui exerçait le pouvoir législatif. Or l’Ecclesia, elle, était composée de tous les citoyens, qui avaient le droit de participer aux quarante réunions annuelles de l’assemblée. Et de voter, à main levée ou à bulletins secrets. C’était donc bien un principe de suffrage universel qui fondait la démocratie athénienne, contrariement à ce que suggère Fishkin. En pratique, cela ne fonctionnait pas parfaitement, loin de là : les réunions auraient dû compter jusqu’à 40.000 participants, mais leur nombre ne dépassait généralement pas 6000. Aristophane s’est d’ailleurs plu à ironiser sur l’absentéisme de ses concitoyens…

En somme, le problème de la faible participation des électeurs ne date pas d’hier. Même la cité athénienne en souffrait, ce qui ne l’empêche pas d’être considérée comme le berceau et le modèle de notre démocratie. Cela relativise la démarche de James Fishkin et David Chaum : les problèmes qu’ils dénoncent sont certes bien réels, mais ils ont toujours existé. La démocratie athénienne que Fishkin cite comme modèle n’était sans doute pas meilleure que celles d’aujourd’hui, surtout si l’on considère qu’il s’agissait alors de décider pour 340.000 Athéniens et non pour 65 millions de Français ou 313 millions d’Américains.

L’idée de la « démocratie délibérative » de Fishkin n’en reste pas moins intéressante, même si elle semble difficile à appliquer telle quelle. Peut-être devrait-on associer le suffrage universel au système délibératif de Fishkin : créer une version moderne de la Boulè, sous forme d’un groupe représentatif qui définirait l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, ou les questions à soumettre au référendum ? Entre les représentants du peuple, élus au suffrage universel, et le citoyen individuel, pourrait-on bénéficier de l’apport d’un sous-groupe informé, d’un échantillon représentatif susceptible de relayer les nuances de l’opinion publique ? La réflexion est ouverte.

(Illustration : Kleroterion : machine à tirer au sort les jurys à Athènes © Musée de l’Agora antique d’Athènes)

blogs.mediapart.fr

 

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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 12:33
Front National : Immigration, le paradoxe

 

Par Patrick Mignard

Le Front National, comme d’ailleurs tous les partis et organisations du même type en Europe, n’arrête pas de nous parler de l’immigration, autrement dit, dans son esprit de « l’invasion de notre territoire par des étrangers »… Il fait de ce concept l’axe central de sa politique, déclenchant une angoisse et une peur qui lui paraissent salutaires pour s’imposer dans la classe politique. L’argument, quoique scandaleux, paraît être efficace… Il suffit de voir les résultats électoraux.

L’IMMIGRATION VUE PAR LE FN

Pour le FN, l’immigration n’est pas simplement l’arrivée et l’installation d’étrangers,… il s’agit d’une véritable menace sur l’ « identité nationale » c’est-à-dire sur ce qui fonde le socle culturel, au sens large, d’une collectivité nationale : les valeurs, les symboles, les coutumes… Par définition, l’étranger a un bagage culturel différent de celui du pays dans lequel il va s’installer… Et s’installer dans un pays ne le dépouille pas automatiquement de celui-ci. Reste à savoir de ce qu’il advient de ce bagage une fois posé en terre étrangère. Le FN fait une différence entre les différentes cultures, celles, proches de la culture française, qui permettent l’intégration – essentiellement, pas seulement (asiatique), celle fondée sur un socle judéo-chrétien, et les autres, ou plutôt l’autre, celle fondée sur l’Islam.

Le FN affirme que la « culture islamique » est incompatible avec les principes de la République Française, et représente même un danger pour celle-ci. Cette hypothèse, érigée en principe, fait donc de tout porteur de cette culture un danger potentiel… Et c’est donc, au nom de la défense de l’ « identité française » qu’est élaboré en stratégie politique l’exclusion des populations d’ « origine musulmane ». Cette argumentation ne manque pas de sel quand on connaît le fossé qu’il y avait entre la religion catholique et les principes de la République… quand on connaît les efforts des républicains pour réduire les prétentions totalitaires de l’Église… et quand on connaît l’attitude du FN au regard des intégristes religieux catholiques. Mais soit ! Entendons – sans l’approuver – ce raisonnement. Il y a beaucoup plus grave dans cette attitude, quelque chose d’éminemment contradictoire qui le rend historiquement absurde et politiquement ridicule.

IMMIGRÉ ET COLON

Sans remonter à la préhistoire, lorsque les conquistadors espagnols ont débarqué en Amérique, ils ont pris pied sur une terre déjà occupée, aux civilisations évoluées, affronté des peuples qui avaient leurs cultures. Ils les ont, en partie, exterminés, détruit leurs cultures, traditions, langues et ont carrément pris leur place. Lorsque les colons européens ont débarqués en Amérique du Nord, comme les conquistadors au Sud, ils ont méthodiquement chassé ces peuples qui habitaient ces contrées, les ont asservis, parqués, en partie exterminés et pris leurs terres. Lorsque les colons britanniques, hollandais ont investi l’Afrique du Sud, ils ont également chassés les populations indigènes et pris leurs terres. De même pour l’Australie, la Nouvelle Zélande, la Nouvelle Calédonie pour les français, la Palestine pour les israéliens.

Le FN, si soucieux de défendre l’identité originelle des peuples, reste pourtant d’une discrétion absolue sur ce genre d’évènement, et trouve même « normal » ce type de colonisation qu’il a toujours revendiqué ( ?) Comment le FN peut-il accepter l’existence de gouvernements sur le continent américains, qui sont issus de migrants qui ont détruit la culture locale ? Comment le FN peut-il soutenir les revendications des colons français en Nouvelle Calédonie qui ont fait main basse sur une terre qui ne leur appartenait pas ? Comment le FN peut-il défendre la colonisation de l’Algérie des 1830 alors qu’il s’agissait manifestement d’une invasion coloniale mettant en péril la culture locale ? Pour le FN les immigrés bénéficient d’avantages du fait de leur présence en France, profitent de nos richesses… qu’ils contribuent par ailleurs à créer ! Mais qu’en est-il des colons qui ont pillé des pays entiers et exterminé les populations ? Y aurait-il pour le FN une bonne et une mauvaise immigration ? Y aurait-il pour le FN des « invasions » respectables et d’autres qui ne le serait pas ? Apparemment oui ! Mais alors quels sont les critères de la qualification ? L’immigré serait dangereux mais le colon respectable.

UN FONDEMENT RACISTE

Disons les choses sans détours, la différence en l’ « immigré » et le « colon », c’est que le premier est de couleur, alors que le second est blanc. Un blanc qui envahit un territoire, c’est respectable car il apporte la civilisation et le « vrai Dieu ». Un homme de couleur qui arrive dans un autre pays vient profiter de la civilisation et apporte des valeurs détestables. Autrement dit, et dit crûment, il y aurait une race supérieure, la blanche, détentrice de la « vraie culture » et les autres… Ce n’est pas nouveau comme thèse, mais on pouvait penser que l’évolution de l’esprit humain avait permis de dépasser ce stade. Or, il n’en est rien et le FN en est la triste illustration.

UNE MÉCONNAISSANCE TOTALE DE CE QU’EST L’HISTOIRE

Ce parti pris imbécile et raciste du FN à propos de l’immigration révèle tout l’obscurantisme et le délire de la « pensée » lepéniste. L’Histoire humaine n’est pas faite de séquences figées dans lesquelles les groupes humains existent de toute éternité sur un territoire, elle est au contraire un perpétuel brassage de populations. Les civilisations se font et se défont suivant un rythme qui dépasse largement, et temporellement, le cadre étroit d’une vie humaine. Le développement des moyens de communication et des moyens de transport a évidemment facilité ces transferts de population, et si à une époque, pas très lointaine, ces mouvements de populations n’étaient que peu perceptibles à l’échelle d’une vie humaine, aujourd’hui c’est à un rythme soutenu qu’ils s’effectuent. Ceci est une réalité incontournable, et à moins de déclarer la guerre au reste de l’humanité, il va bien nous falloir nous en saisir et poser le problème des rapports entre cultures autrement que par la violence, l’exclusion et l’autarcie.

Les idéologies nationalistes, fascistes et bien sûr le nazisme, ont systématiquement et stupidement nié cette réalité et élaboré des modèles politiques et sociaux comportementaux qui ne pouvaient aboutir qu’à l’exclusion de l’autre voire son extermination et dans tous les cas au conflit dont on sait ce qu’il a coûté à l’humanité. La manière dont ces courants politiques posent la question des relations entre cultures est donc la pire, et la plus absurde, des manières qui soient. Cet état de fait, le brassage constant des populations, n’exclut, bien évidemment pas, le combat des idées et des valeurs… et c’est bien quand celui-ci n’est pas mené que la situation aboutit inéluctablement à la confrontation, au conflit. Ce combat porte un nom, la lutte pour la laïcité, dont la valeur essentielle qui la fonde est le respect de l’autre, en tant qu’être humain, dans toutes ses dimensions, physiques, mais aussi culturelles. C’est à partir de cette valeur de base que se déclinent toutes les autres. Bien sûr, ne soyons pas naïfs, ce combat n’est pas sans risque, comme tout combat, mais il se fonde sur une valeur sûre et universelle, seule garante d’une éthique sociale.

C’est parce que ce combat est mené depuis des générations qu’ont pris forme les luttes contre l’intolérance, le racisme, l’exclusion et le totalitarisme. L’Histoire ne se déroule pas de manière linéaire, mais le principe de laïcité guide notre action, en est le garant de son éthique, même et surtout dans nos rapports avec celles et ceux qui ne sont pas laïcs. Ce n’est pas parce que certains ne sont pas laïcs qu’il faille cesser de l’être… au contraire. Alors, quand le FN parle d’immigration et de laïcité,… ça ne peut que laisser songeur ! ! !

(Illustration : Bataille d’Alamo - 1836)

Patrick MIGNARD
mai 2012

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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 12:03
"silence radio" sur la grève de la faim de 2 000 prisonniers palestiniens

Par Alain Gresh

Palestine, ces prisonniers ignorés en grève de la faim

Imaginons un instant deux mille prisonniers politiques en Chine engagés dans une grève de la faim depuis plusieurs semaines ; ou bien deux mille autres, mobilisés dans un mouvement similaire en Russie. Il y a peu de doute que les télévisions et les radios, si promptes à se mobiliser sur les atteintes aux Droits humains dans de lointains pays, ouvriraient leurs bulletins d’information sur cette nouvelle, s’indigneraient de cette violation des droits élémentaires, appelleraient nos autorités à réagir et même à intervenir, à imposer des sanctions à Pékin ou à Moscou.

Il y a bien deux mille prisonniers politiques qui font la grève de la faim, mais en Palestine. Et l’information ne semble pas intéresser grand-monde. Mais nous le savons depuis longtemps, les Palestiniens, les Arabes, les musulmans ne sont pas vraiment des êtres humains comme les autres. Revenons d’abord sur les faits, rapportés par le correspondant du Monde (« Le mou­vement de grève de la faim des pri­son­niers pales­ti­niens en Israël s’étendrait à 2 000 détenus », Lemonde.fr, 6 mai) : « Israël éprouve des dif­fi­cultés crois­santes à contrôler le mou­vement de grève de la faim des pri­son­niers pales­ti­niens, qui ne cesse de s’étendre. Com­mencée le 17 avril pour pro­tester contre la pra­tique de la détention admi­nis­trative (qui permet de main­tenir un suspect en prison sans jugement, pendant une période de six mois renou­ve­lable), cette action regrou­perait aujourd’hui quelque 2 000 détenus, selon Addameer, l’association pales­ti­nienne de défense des droits des prisonniers. » (...)

« Deux pri­son­niers au moins sont dans un état cri­tique : Bilal Diab, âgé de 27 ans, est ori­gi­naire de Jénine, et Thaer Halahla, âgé de 33 ans, ori­gi­naire de Hébron (tous deux membres du Djihad isla­mique), ont com­mencé leur grève de la faim le 29 février. Après soixante-​​six jours sans ali­men­tation, ils sont entrés dans ce que les médecins appellent “une phase aléa­toire de survie”. Les deux hommes ont comparu, jeudi 3 mai, sur une chaise rou­lante, devant le Cour suprême d’Israël, mais celle-​​ci a renvoyé sa décision sur une éven­tuelle remise en liberté à une date ultérieure. » « Au moins six autres pri­son­niers sont dans un état de santé jugé alarmant. Ce mou­vement de grève s’est étendu aux prin­cipaux centres de détention en Israël, et plu­sieurs chefs de file de la résis­tance pales­ti­nienne, comme Ahmad Saadat, chef du Front popu­laire pour la libé­ration de la Palestine (FPLP), l’ont rejoint. Alors que les mani­fes­ta­tions de soli­darité se mul­ti­plient dans plu­sieurs villes pales­ti­niennes, le gou­ver­nement du premier ministre israélien, Benyamin Néta­nyahou, hésite sur la conduite à adopter. »

Cette grève pose d’abord la question des détentions administratives (c’est-à-dire sans preuve et sans jugement), une pratique héritée de l’époque du mandat britannique, quand Londres luttait (1944-1948) contre le « terrorisme sioniste ». Comme je le rappelle dans De quoi la Palestine est-elle le nom ?, ces lois d’exception avaient été dénoncées par nombre de juristes, dont le docteur Moshe Dunkelblum, qui devait siéger plus tard à la Cour suprême d’Israël. Le 7 février 1946, il déclarait : « Ces ordonnances constituent une menace constante contre les citoyens. Nous, juristes, voyons en elles une violation flagrante des principes fondamentaux de la légalité, de la justice, de la discipline. Elles légalisent le plus parfait arbitraire des autorités militaires et administratives. (…) Elles dépouillent les citoyens de leurs droits et confèrent aux autorités des pouvoirs illimités. » Mais, une fois arrivés au pouvoir, les sionistes oublièrent ces critiques et retournèrent ces lois contre les Arabes.

La Cour suprême d’Israël, que certains présentent comme le garant de la démocratie dans ce pays, a rejeté l’appel de deux prisonniers administratifs en grève de la faim depuis deux mois (« Court rejects petition by Palestinian hunger strikers against detention », Haaretz, 8 mai 2012). En toute hypocrisie, elle a noté que cette pratique de la détention administrative était « une aberration dans le domaine juridique » et devait donc être utilisée « aussi peu que possible », mais les prisonniers qui avaient fait appel étaient déboutés. Il fut un temps où Israël autorisait officiellement des « pressions physiques modérées » contre les détenus palestiniens : un peu de torture, pas trop... Une décision que cette Cour suprême « humaniste » a soutenue jusqu’en 1999 (on était, à l’époque, en pleines « négociations de paix » entre Israël et l’OLP !).

La grève des prisonniers palestiniens a été relayée par les déclarations de Richard Falk, le rap­porteur spécial de l’ONU pour les Droits de l’Homme dans les ter­ri­toires pales­ti­niens occupés, qui s’est déclaré « écœuré par les vio­la­tions continues des Droits de l’Homme dans les prisons israé­liennes. Depuis 1967, 750 000 Pales­ti­niens, dont 23 000 femmes et 25 000 enfants, ont été en détention dans les prisons israé­liennes, soit près de 20 % du total de la popu­lation pales­ti­nienne des ter­ri­toires occupés », a-​​t-​​il rappelé (cité dans Armin Arefi, « Israël : la dernière arme des prisonniers palestiniens », AFPS).

Conclusions : silence radio dans la plupart des médias ; aucune pression sur le gouvernement israélien ; aucune indignation morale de tous ces grands intellectuels... La terre continue de tourner et certains s’étonnent que les discours européens sur la démocratie et les droits humains suscitent surtout des ricanements dans le monde arabe.

blog.mondediplo.net

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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 12:01

LUTTE ANTITERRORISTE

Tunisiens et Libyens coordonnent leur action
Par
Beaucoup d'armes sont entre les mains des terroristesBeaucoup d'armes sont entre les mains des terroristes

Les armes héritées des stocks d'El Gueddafi et le terrorisme au Sahel continuent de menacer la stabilité du Maghreb.

La Tunisie post-Benali et la nouvelle Libye débarrassée de la Jamahiriya, deux pays qui partagent une longue frontière, se regardent enfin en face et s'apprêtent à s'asseoir autour de la même table pour discuter de tous les problèmes engendrés par la révolution du Jasmin et l'insurrection armée de Benghazi. A ce niveau, Tunisiens et Libyens ont grand intérêt à ne pas perdre de vue leur grand voisin algérien, qui s'est investi à leur porter assistance, un geste salué par la communauté internationale. La visite officielle de deux jours du chef du gouvernement libyen, arrivé jeudi à Tunis, répond au souci exprimé par les deux pays en matière de sécurité. Si en ce qui concerne la Tunisie, le parti au pouvoir fort de son succès électoral est arrivé avec plus ou moins de bonheur à imposer sa volonté malgré quelques dérapages, en Libye, la situation est nettement plus compliquée dans un pays rongé par le tribalisme. Si au pays de Rached Ghannouchi, l'éminence grise de l'islamisme tunisien, l'homme fort du moment, on craint plutôt le réveil du banditisme et du crime organisé, aidés par une situation économique et sociale aggravée, dans l'ex-Jamahiriya, c'est tout le pays qui se trouve doublement menacé par l'éclatement et la guerre civile. Le rapprochement entre Tunis et Tripoli est ainsi vu des deux côtés de la frontière comme une solution pouvant ramener la stabilité chez l'un et l'autre. Et c'est dans cette optique que les nouveaux régimes dominés par les islamistes ont l'intention de travailler en coordination.
Les Tunisiens voient en la Libye un pays potentiellement riche qui pourrait leur fournir une solution radicale au problème de chômage dont souffrent particulièrement les populations du sud du pays, et les Libyens espèrent tirer profit du savoir-faire tunisien en matière d'organisation et de gestion sécuritaires. En théorie, les deux pays n'arrêtent pas d'exprimer leurs intentions d'approfondir leurs relations dans tous les domaines. Mais, en réalité, les deux parties sont conscientes des différents obstacles qui se dressent devant une telle perspective.
La Tunisie est-elle en mesure d'apporter une aide efficace à la Libye? Rached Ghannouchi réussira-t-il à avoir une ascendance morale sur les islamistes libyens considérés comme assez proches du courant salafiste? Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la réponse à ces questions réside plutôt dans la capacité des Libyens à nettoyer d'abord le pays des énormes quantités d'armes encore en circulation et à faire revenir les milices armées à de «meilleure sentiments». Il va sans dire que les prochaines élections libyennes constituent une étape cruciale qui aura des retombées directes non seulement sur les relations entre les deux pays mais sur l'ensemble de la situation au Maghreb. Bien que la coopération entre la Tunisie et la Libye dans le domaine économique et sécuritaire a été au centre d'entretiens jeudi soir à Tunis entre le chef du gouvernement provisoire tunisien, Hamadi Jebali, et son homologue libyen, Abderrahim El-Kib, on n'est pas encore en mesure de tirer des conclusions sur cette initiative. Il n'en demeure pas moins que les deux pays sont décidés à rendre crédible cette coopération.

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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 12:00

 

Tunisie: des mosquées appellent les jeunes à aller combattre en Syrie

TUNIS — Certaines mosquées tunisiennes aux mains d'islamistes radicaux appellent les jeunes à "aller au jihad" en Syrie contre le régime de Bachar al-Assad, a reconnu vendredi un responsable du ministère tunisien des Affaires religieuses.

"C'est un problème et nous sommes en train de chercher des solutions", a déclaré lors d'un point de presse Ahmed Bergaoui, un responsable du ministère, interrogé sur les imams qui appellent les jeunes tunisiens à aller se battre en Syrie.

Selon des estimations officielles, quelque 400 mosquées sont tombées sous la coupe de radicaux depuis la révolution en Tunisie qui compte environ 5.000 lieux de culte.

Jeudi soir, le ministre de l'Intérieur Ali Larayedh avait aussi évoqué cette question, sans fournir de chiffres sur le nombre de jeunes concernés.

"Nous déplorons que des jeunes s'engagent dans de mauvaises aventures. Certains ont été tués, d'autres emprisonnés, d'autres continuent de combattre en Syrie. Nous suivons ces choses de près", a-t-il déclaré en marge d'une réunion avec le chef du gouvernement libyen Abdel Rahim Al-Kib.

L'ambassadeur syrien près l'ONU, Bachar Jaafari, a évoqué le 10 mai la présence de "terroristes étrangers" en Syrie. Il a assuré que son gouvernement possédait les confessions enregistrées de "26 terroristes dont certains affiliés à Al-Qaïda", précisant qu'il s'agissait pour la plupart de Tunisiens et de Libyens, plus un Palestinien et un Jordanien.

La Syrie est en proie depuis le 15 mars 2011 à une révolte populaire contre le régime de Bachar al-Assad qui s'est militarisée au fil des mois face à la répression.

Plus de 12.000 personnes, en grande majorité des civils tués par les troupes gouvernementales, ont péri en 14 mois, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Depuis l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu le 12 avril, les violences ont fait plus de 900 morts.

Lors de son point de presse, M. Bergaoui a également évoqué le pèlerinage à la Mecque, effectué par 30.000 Tunisiens chaque année.

"Cette année, l'Arabie Saoudite est devenue très rigide et ne veut plus accorder de visas aux jeunes de moins de 35 ans, après avoir contasté que de nombreux jeunes restent sur son territoire, soit pour travailler soit pour rejoindre le jihad", a-t-il déclaré.

"Ces jeunes doivent répondre de leurs actes devant l'Arabie Saoudite, soucieuse de combattre le terrorisme", a-t-il ajouté.

Copyright © 2012 AFP

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18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 12:16

 

Adnane Ibrahim ou la maïeutique de l’œuf qui refuse d’éclore

Dans cet article, je tiens à brosser l’esquisse d’un penseur contemporain qui fait beaucoup de vagues et qui en fera de plus en plus, à mon avis, tout en le démarquant des ‘’nouveaux penseurs’’ de l’Islam, tels que façonnés et propulsés par une volonté sournoise.

 

Ces dernières décennies, certaines figures ont été triées sur le volet par la bien-pensance et présentées comme les ‘’nouveaux penseurs de l’Islam’’. Les médias, notamment français, les encensent régulièrement et les présentent comme les seuls représentants d’un Islam des Lumières. Ces enfants chéris jonglent avec les concepts, avancent des théories, en renient d’autres, déduisent, descendent telle personne et pourfendent telle lecture. Je ne veux point m’attarder sur la profondeur d’un tel parmi eux ou sur l’ignorance basique de tel autre. Ce qui les relie est ‘’ce fameux air de famille’’ souligné par Rachid Benzine, auteur ‘’remarqué’’ d’un essai sur ce phénomène. Cet air de famille consiste essentiellement à être critique voire virulent envers les lectures classiques et ‘’ obscurantistes’’.

 

Si la virulence et la liberté de ton sont la marque déposée des nouveaux penseurs de l’Islam, Adnane Ibrahim est certainement le premier nouveau penseur de l’Islam. Si l’appropriation d’une sagesse universelle comme la philosophie est l’autre baromètre de cette pensance bcbg, Adnane Ibrahim est alors sans conteste en haut de l’échelle. Au-dessus, c’est le soleil, comme dirait un humoriste célèbre et mis au ban. Il y a cependant tout un monde entre ces soi-disant nouveaux penseurs et cette figure ascendante et méritant d’atteindre un firmament de plus en plus déserté par l’approche exhaustive.

Dans cet article, je tiens à brosser l’esquisse d’un penseur contemporain qui fait beaucoup de vagues et qui en fera de plus en plus, à mon avis, tout en le démarquant des ‘’nouveaux penseurs’’ de l’Islam, tels que façonnés et propulsés par une volonté sournoise. J’essaierai aussi de le situer par rapport à une réalité de la pensée islamique dominante, et dominant, jusqu’ici, les médias de masse. Car autant son discours séduit et apaise une jeunesse en mal de repères, autant il dérange et donne des insomnies aux représentants de L’islam pétrolier, sclérosé et inapte à toute ouverture sur l’avenir.

J’estime que ce remue-méninge provoqué par ce cavalier solitaire est une excellente marque de changement et une affaire à suivre. Si j’ai essayé de garder une certaine objectivité, j’ai cependant choisi de publier en exclusivité cet article sur Oumma .com. Mon souci étant de toucher un public essentiellement musulman et francophone et de le sensibiliser à une pensée qui fait son lit et qui mérite d’être connue dans cette langue aussi (surtout ?). Le site de notre penseur qui, pour l’instant a été descendu par des cyber-gardiens du temple saoudien a une page en Anglais et en Arabe mais pas en Français. Nous essayerons donc au fil de cet article de cerner les raisons de cette nouvelle coqueluche, bénéfique somme toute, du cybermonde musulman.

Adnane Ibrahim et l’appartenance de conviction.

Si beaucoup parmi ceux qui sont catalogués de ‘’nouveaux penseurs’’ de l’Islam restent tristement encastrés dans une éthique de responsabilité et de débat d’idées stériles concernant l’Islam ; Adnane Ibrahim, lui, est profondément ancré dans une appartenance de conviction. Si les premiers restent derrière leur pupitre de conférencier ou leur clavier d’écrivain, notre homme livre ses combats sur un minbar, à la face de Dieu certes, mais aussi devant l’œil d’une caméra et l’oreille d’un micro à effets spéciaux. Il les livre aussi, et bien justement, derrière une barbe orthodoxe mais bien taillée. Ce détail peut sembler anodin voire superflu à un lecteur peu averti. Il est de taille pour le spécialiste qui connaît le monde musulman et ce qu’en a fait la jurisprudence archaïque qui a tout misé sur l’apparence comme marque d’appartenance à la foi.

Sa connaissance par cœur du texte coranique couronne ce cocktail séduisant faisant objet d’argument massue pour une Oumma que l’on a menée à l’épée et à la manipulation du texte sacré. J’ai eu vent d’une conférence locale où la salle est sortie dégoûtée à vie d’un ‘’nouveau penseur de l’Islam’’ qui a allègrement intitulé la sourate ‘’Al Imrane’’ de ‘’ Al Omrane’’. Les arabisants sauront l’ampleur du ‘’blasphème’’ et la fine différence de la ponctuation qui transforme le nom de la famille ‘’Imrane’’ à laquelle appartient Moïse en Omrane ou ‘’urbanisme’’. Autant dire que l’Islam ‘’lumineux’’ de nouveaux penseurs si peu proches du Texte ne peut aller très loin avec ce genre de bavure. Cela ne pardonne pas en ces temps d’exigence et de crispation et tant mieux d’ailleurs. Personne n’a envie de quitter l’Islam séculaire même sclérosé pour un Islam islamophobe…

Cela pour dire qu’une pensée critique ne pourra être reçue comme un Ijtihad (contextualisation) que si le penseur est perçu de l’intérieur d’un champ qui a été balisé dans la théorie mais surtout dans l’inconscient musulman à travers des siècles. Toute pensée critique qui n’a pas l’ambition d’offrir une alternative viable, mais surtout acceptable par une large élite, aujourd’hui plus que jamais dans le monde musulman, est une gesticulation gratuite.

La jeunesse est l’élite désignée par excellence pour porter un projet de changement socio-politique. Le printemps arabe devrait, à mon avis, commencer, ou du moins être accompagné par une mise en place de repères identitaires susceptibles de rafraîchir la voie pour notre communauté. Les’’ nouveaux penseurs’’ dessinent aussi certainement une nouvelle voie mais sans issue parce qu’elle tourne en rond dans le giron d’une pensée fortement teintée d’orientalisme bas de gamme.

Dans l’histoire politique des musulmans, (y a-t-il d’ailleurs une histoire qui ne soit pas politique ?), un système pernicieux et judicieux a fait converger le souci légitime de ne pas s’éloigner de la foi initiale avec le besoin illégitime de rester unis même sous le joug de la tyrannie. Depuis, il faut circuler dans ce champ étroit puisqu’il n’y a plus rien à penser à part la façon de préserver ‘’l’œuf de l’Islam’’ : concept sacro-saint symbolisant l’Unité à tout prix, même celui du reniement indirect de la Révélation.

Tout essai de penser autrement notre histoire est perçu comme une attaque contre cet œuf sacré ; attaque hautement condamnable et tentative de meurtre sur le poussin chéri que nul n’a jamais tâté vraiment. Ce poussin qui ne veut pas naître et dont la genèse ne veut point aboutir après tous ces siècles, mais peu importe. Peu importe si dans cet œuf, ça sent très fort depuis les grands schismes et que l’on ne sait pas ce que le contenu est…exactement. Peu importe si dans cet œuf une jeunesse à l’étroit est confrontée à un monde de plus en plus insolite, étouffe et cherche désespérément à respirer un air où se conjugue sa foi avec ses faits.

Certes, il y eut et il y aura plusieurs tentatives de faire une omelette nutritive du contenu, mais la priorité de rester ensemble sera exacerbée aussi régulièrement que les aléas de l’histoire. La néocolonisation et l’islamophobie montantes sont autant de faits menaçants qui fournissent actuellement l’alibi par excellence aux cuisiniers d’un conservatisme des plus aveugles. Le poids des traditions et le contexte objectif sont donc tels que mal en prend à qui prétend vouloir pénétrer l’œuf et changer les conditions du poussin, (ne serait-ce que pour le réanimer), s’il n’a de solides références. L’analphabétisme du monde arabo-musulman ajoute à la difficulté de faire accoucher l’œuf.

Pour toutes ces raisons qui ont produit un milieu hostile et confiné, le minimum requis est la compréhension de la langue et la connaissance du Coran comme établit une science des plus intelligentes en amont de notre histoire. ‘’La science des origines des lois’’ ou ‘’fiqh al oussoul’’ ce produit d’une ère où les musulmans ne craignaient pas le raisonnement avait établi un code pour l’ijtihad qui reste des plus recevables dans ses grandes lignes.

Vu sous cet angle, Adnane Ibrahim a un atout majeur qui le démarque des nouveaux penseurs ayant la prétention de contextualiser. Il défie une grande majorité de ces barrières originelles, somme toute légitimes, puisque l’Islam est d’abord l’appropriation du sens et non pas une identité creuse. C’est d’autant plus vrai que son approche, tout en étant grandement intellectuelle, est surtout une maïeutique structurée et bien assise sur une connaissance sans faille de l’héritage jurisprudentiel.

Ne pas être perçu de l’intérieur de l’identité et porter des failles dans la connaissance de ce très lourd héritage revient à emprisonner toute pensée dans la sphère d’une pure spéculation intellectuelle complice d’un Occident hostile et rejeté en bloc. Porter de l’intérieur un discours du changement en slalomant sur une piste balisée est la marque d’un ijtihad prometteur, même s’il parvient du cœur d’un Occident repensé en partenaire du changement.

Adnane Ibrahim et le lien à L’Occident

Il est impossible de penser l’Islam actuel sans le faire dans le cadre d’une équation où l’Occident est un paramètre majeur. Non pas parce que la domination occidentale est un fait objectif dans la réalité contemporaine, mais bien parce que l’Occident tient à modeler cette nouvelle pensée pour des raisons géostratégiques connues. Pour cela, la nouvelle-pensance est plus attachée à répondre à une image normative forgée par l’altérité que de rectifier le cours d’une histoire endogène tout en gardant un esprit critique envers l’Histoire globale.

Ainsi les nouveaux penseurs feront très peu cas du fait de situer leur approche dans une dialectique historique. Le débat mené est souvent orienté vers une stigmatisation construite à partir de concepts peu élaborés, creux et usagés, voire usés. Le défaut majeur de ces concepts c’est qu’ils sont irrecevables par les élites susceptibles de porter le changement et encore moins par les peuples censés suivre l’élan de ces élites. Quand on scrute les fatwas qui sévissent dans les pays musulmans, la tête de certaines stars de ce domaine et le niveau des réponses données par certains web-ouléma à grande écoute, on se demande quelle chance peut avoir un ‘’nouveau penseur’’ bcbg, la dégaine vive mais la prière facultative, d’influencer les masses ? Présentables ? Sans nul doute ! Recevables ? Beaucoup de doutes !!!

Adnane Ibrahim, lui, l’est, puisque cet Occident avec lequel nos relations sont passionnelles malgré et envers tout, il se l’approprie tout en gardant la juste distance. Le fait est marquant, voire hallucinant dans le monde islamique très collet monté, de voir un imam citer des ‘’ mécréants’’ sur un minbar non pas pour les fustiger mais bien pour extraire de leur pensée la quintessence universelle. D’aucuns trouveront peut-être cela normal puisqu’il est dans un pays européen, l’Autriche en l’occurrence. L’argument est vite dépassé lorsqu’on sait que la tolérance est inversement proportionnelle à la proximité avec cet ‘’Occident de toutes les tentations’’. Les fatwas les plus désespérément braquées et xénophobes ont pour origine Londres, capitale première de la démocratie et de la civilisation occidentale par là-même. C’est bel et bien l’art de la distance constructive et la dextérité de notre homme qui font la différence.Adnane Ibrahim rassure sur l’identité spirituelle et le sens, et en même temps répond à ce désir latent et inavoué de proximité de l’Autre.

Adnane Ibrahim et l’exhaustivité de l’approche

Si les nouveaux penseurs de l’Islam ont pris l’habitude de suivre le tracé idéologique d’une pensée exogène où les chevaux de bataille sont prévisibles ; Adnane Ibrahim a une critique systémique de l’Islam conventionnel allant parfois jusqu’à faire une table rase vertigineuse de courage. Une véritable prestidigitation de la pensée recolle sous des yeux ébahis les morceaux éclatés d’un puzzle commis par le politique pour présenter un visage des plus séduisants de l’Islam : celui de la Révélation. Les découpages idéologiques qui ont défiguré le message sont impitoyablement démontés au prix de coups de boutoir parfois extrêmement traumatisants pour les non-initiés de tous bords. La démarche est toujours argumentée de l’intérieur des sources même si la sagesse universelle assaisonne un discours de la reconnaissance de l’altérité et de son respect.

Notre homme, iconoclaste comme il n’est pas permis dans une communauté victime d’une sclérose séculaire de la pensée, est animé d’une volonté sincère de dépouiller l’Islam de ses scories historiques. La volonté est si explicite que l’on assiste à une sorte de martyre symbolique très touchant, ce qui change beaucoup d’une volonté de dépouiller tout court l’Islam afin de s’inscrire dans la ligne d’une volonté de puissance culturelle qui ne se cache plus.

L’exhaustivité de ce démantèlement idéologique n’est pas le fruit d’une sous-appartenance puisqu’il renvoie dos à dos toutes les écoles issues d’une confluence historique créée par la rupture politique initiée par Moawya, compagnon déviant du Prophète (paix et Salut à lui). S’il n’hésite pas à dénoncer ce que vit le sunnisme comme étant l’Islam de ce compagnon traître à la cause plutôt que celui de la Révélation, il remet en question le ‘’ retour du Mehdi’’. D’où la difficulté pour les distributeurs d’étiquettes qui sont légions sur la toile de le ‘’caser’’.

Dans son approche trop riche pour être cernée facilement, il qualifie cette attente du Mehdi de messianisme indigne de l’esprit de l’Islam originel qui conjugue la foi avec un certain rationalisme. On ne peut donc le ranger dans le sac d’un chiisme orthodoxe même si la philosophie d’un Amour sans borne pour Al alBayt émaille toute son approche. Pourtant, c’est tellement plus facile pour la pensée islamique, unique mais binaire, de traiter de chiite quelqu’un qui critique le sunnisme. Ses adeptes sortent donc pour l’occasion une batterie plus élaborée de sobriquets jurisprudentiels ; sans vraiment trouver le bon. Notre homme répond lui-même à ses détracteurs (qu’il appelle au dialogue civilisé et argumenté) que seuls les minéraux sont susceptibles d’être  catalogués. Ce qui n’est pas le cas pour une personne humaine et encore moins pour une personne de la trempe de cet adversaire.

Faisant feu de tout bois, ayant réponse à Dieu, jonglant en virtuose avec les outils classiques de la controverse jurisprudentielle, il a envoyé au tapis, en direct sur une chaîne arabe, et par KO jurisprudentiel l’un de ces malheureux représentants de l’Islam minéral. L’émission qui eut une grande audience a dû en décourager plus d’un et le preux chevalier n’a plus devant lui qu’un bataillon de mâcheurs de mots cybernétiques. Le wahhabisme électronique n’a plus de soucis hormis Adnane Ibrahim et le nouveau cyber jihad consiste à descendre le site du brillantissime empêcheur de penser en rond. A quand l’élimination physique ? Chose pas vraiment exclue pour une jurisprudence qui produit du terrorisme quotidien sur les femmes et ne croit qu’en la violence, à commencer par celle symbolique d’être les habitants uniques du Paradis et les seuls vrais croyants de la galaxie .

La plupart des jeunes en quête de sens et de repères tombaient jusqu’ici dans les filets de la toile infestée d’araignées de la pensée rétrograde et se soumettaient à une logique de suivisme aveugle. Cette tendance était aggravée par le haut symbolisme de cette jurisprudence produite à partir d’un lieu sacro-saint. Adnane Ibrahim a confisqué cette logique en disant explicitement que l’adage connu dans le monde arabe ‘’ Les habitants de la Mecque sont plus aptes à connaître ses ruelles’’ est périmé à l’heure du net et de la modernité et que désormais, le combat pour la libération des esprits de l’influence omeyade doit commencer.

Telle est donc cette figure montante d’un jihad pour un Islam de Lumière. Il ne mâche pas ses mots, ne craint pas les étiquettes, n’espère pas le pétrodollar, apprivoise la modernité, ne répudie pas le sens, maîtrise le verbe à la perfection, a des imperfections humaines telles que des tics …fort sympathiques. Il se fera certainement beaucoup d’ennemis mais il a déjà des milliers d’amis dans une communauté qui manque terriblement de repères et scrute désespérément l’horizon à la recherche de la grâce. Et ce penseur en est touché sans nul doute.

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