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5 décembre 2007 3 05 /12 /décembre /2007 15:51
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L’assassinat de Ferhat Hached et la solidarité magrébine

Par Youssef Girard

 

 

55ème anniversaire de l’assassinat de Ferhat Hached

Né le 2 février 1914 à El Abbassia, Ferhat Hached fut l’un des principaux chefs de fille du mouvement nationaliste tunisien avec le cheikh Abdelaziz Thaalbi (1876-1944), Habib Bourguiba (1903-2000), Salah Ben Youssef (1907-1961) ou Mohieddine Klibi (1897-1954). Inscrit à l’école primaire de la région de Kellabine à l’âge de 8 ans, il obtint son certificat d’étude primaire en 1929. Cependant, la mort de son père l’obligea à interrompre ses études et à entrer dans la vie professionnelle.

En 1930, il fut embauché à la Société des transports du Sahel basée à Sousse où il se vit offrir un poste de convoyeur. La même année, il participa à la création d’un syndicat de base affilié à la Confédération Générale du Travail (CGT) française, au sein de son entreprise. Ferhat Hached commençait ainsi carrière dans le mouvement syndical tunisien.

Le jeune syndicaliste accéda à diverses responsabilités aux niveaux local et régional dans l’administration centrale. En 1939, il fut renvoyé de son emploi et vécu des jours difficiles durant la Seconde Guerre mondiale du fait de l’interdiction de toutes activités politiques et syndicales sous le régime de Vichy.

Durant la guerre, il se porta volontaire auprès du Croissant Rouge en vue de secourir les blessés ; tâche qu’il accomplit en dehors de ses heures de travail. En 1943, il s’installa à Sfax après son recrutement en qualité de fonctionnaire des travaux publics et reprit ses activités syndicales à l’Union régionale de la CGT de Sfax.

Au congrès de l’Union départementale de la CGT, tenu en mars 1944, constatant l’incapacité du syndicalisme français et de ses branches socialistes et communistes à apporter des réponses adaptées aux travailleurs Tunisiens, avec d’autres militants, il démissionna, de la CGT. Ferhat Hached et ses camarades reprochaient aux syndicalistes Européens d’« ignorer les aspirations légitimes des Tunisiens à l’indépendance nationale ». Pour ces syndicalistes Tunisiens la lutte pour les dignités et contre l’exploitation des travailleurs ne pouvait pas être séparée du combat national anti-colonialiste pour l’indépendance de la Tunisie.

Loin d’être un sujet marginal dans le mouvement nationaliste tunisien le problème de la condition des travailleurs Tunisien avait traité, dès 1920, par le cheikh Abdelaziz Thaalbi, fondateur du Destour et pionnier de la nahda au Maghreb, dans son célèbre ouvrage « La Tunisie martyre ».

Dans l’introduction de ce manifeste du mouvement nationaliste tunisien, le cheikh Abdelaziz Thaalbi définissait le projet global de son action de revivalisme arabo-islamique qui alliait renaissance nationale-culturelle[1], lutte anti-colonialiste et engagement social : « il s’agit de sauver de la faillite, de la mort économique et sociale, un peuple qui ne se maintient que par des sursauts d’énergie. Il s’agit de savoir si les ressorts de nos pouvoirs sociaux détournés de leurs buts naturels au profit d’une poignée de spéculateurs et d’aventuriers sans conscience, si ces ressorts, déjà faussés, on entend les briser à jamais. Il s’agit de savoir enfin si le peuple français entend volontairement laisser son gouvernement commettre, au nom de la France, sur notre peuple, les iniquités, les injustices, les attentats que le Droit des gens et la morale internationale flétrissent et dénoncent à la réprobation et au mépris des peuples civilisés »[2].

Décrivant la relation inégalitaire entre colons et colonisés, le cheikh Abdelaziz Thaalbi affirmait : « de la conduite du Gouvernement du Protectorat, analysée au cours de ce mémoire, il est résulté une politique à double but : politique de guerre, de spoliation, d’appauvrissement et d’ostracisme, d’une part, politique de privilèges et de brigandage, d’autre part. Une scission irréductible dans la population en fut le résultat : une classe choyée, privilégiée, maîtresse des décisions gouvernementales et donc des destinées du pays, la caste conquérante, la race supérieure qui comprend les Français et, pour une part, les Européens en souvenir des capitulations ; une autre, faible, exploitée, persécutée, privée de tous les droits reconnus à l’être humain ; la population vaincue, la race inférieure.

Cette situation a fait naître, chez la première, l’orgueil insensé, la brutalité, l’insolence et le mépris pour tout ce qui est indigène ; chez la seconde, un mouvement de réaction : repliée sur elle-même, elle repousse comme criminel a priori, tout ce qui vient de la première, nourrit une répulsion profonde, instinctive à l’égard d’un élément qui travaille avec une volonté froide à la dissolution de sa société, à la désorganisation de tout le patrimoine intellectuel et moral qu’elle a hérité de ses pères »[3].

A propos de la condition des ouvriers agricoles le cheikh Abdelaziz Thaalbi écrivait : « recruté parmi les anciens propriétaires du sol, le prolétariat agricole est exploité de la façon la plus barbare. Un travail de douze heures par jour sous la surveillance de gardes chiourmes, un salaire de famine, conjugués avec l’amende et la prison, le maintiennent dans le plus misérable asservissement. Lorsque, découragé et sans espoir d’avenir meilleur, il se risque à aller chercher, chez des maîtres moins barbares, la juste rémunération de son travail, l’ouvrier est aussitôt convoqué par le caïd sur plainte du colon, et obligé de choisir entre la ferme et l’odieuse prison de ce fonctionnaire. 

 L’Etat, les communes et les établissements publics se liguent contre lui pour le maintenir dans une misère nécessaire à l’avenir de la colonisation. Les salaires que ces personnes publiques accordent à leurs ouvriers ne dépassent jamais (ils leur sont toujours inférieurs) les salaires donnés par le colon, cela pour éviter une concurrence préjudiciable aux intérêts de ce dernier. […] Pour éviter enfin la formation d’un prolétariat conscient de ses droits, toute association, de quelque nature qu’elle soit, est interdite sous peine de prison. Ainsi isolé, livré sans défense à son exploiteur, le travailleur agricole, de quelque côté qu’il se tourne, trouve devant lui le travail forcé, un salaire de famine et la prison »[4].

S’inspirant des thèses sociales du cheikh Abdelaziz Thaalbi, dès novembre 1944, les syndicalistes-nationalistes Tunisiens fondèrent un syndicat national tunisien autonome libéré de la tutelle paternaliste de la gauche coloniale française. Ils commencèrent par fonder l’Union des Syndicats Libres du Sud qui se fixait comme priorité la justice sociale, l’égalité entre les travailleurs Tunisiens et travailleurs Européens, et l’indépendance nationale.

En 1945, à Tunis, ils créèrent l’Union des Syndicats Indépendants du Nord et la Fédération Générale des Fonctionnaires. Enfin, dans le but de coordonner l’action de ces différents syndicats nationaux, le 20 janvier 1946, les syndicats autonomes du Nord et du Sud et la Fédération Générale Tunisienne du Travail décidèrent, au cours d’un congrès, de créer l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) premier grand syndicat national Tunisien. Ferhat Hached fut élu à l’unanimité Secrétaire Général de la nouvelle centrale.

Dès le départ, Ferhat Hached et ses frères de lutte décidèrent d’inscrire l’Union Générale Tunisienne du Travail dans la lutte pour l’indépendance. Autonome et indépendant de la gauche coloniale, cette organisation syndicale participait pleinement au combat anti-colonialiste du mouvement nationaliste tunisien. Les grèves, les mouvements de protestations et les manifestations de rue se multiplièrent pour réclamer l’indépendance nationale et l’amélioration des conditions de vie et de travail des Tunisiens. Sous la direction de Ferhat Hached, l’UGTT, joua un rôle primordial dans le déclenchement, l’encadrement et la radicalisation des revendications du peuple Tunisien.

En mars 1951, au cours du quatrième congrès de l’UGTT, Ferhat Hached dressait le bilan de ces cinq années à la tête du syndicat nationaliste. Selon lui :

- L’UGTT comptait près de 120 000 adhérents de toutes catégories professionnelles et de toutes les régions du pays.

- Une « guérilla sociale » contre l’occupation française était menée de façon organisée et systématique par le syndicat nationaliste.

- L’UGTT était devenue une force d’initiative pour structurer la société tunisienne autour de composantes de la « société civile » dans les domaines politiques (Comités de garanties constitutionnelles) ou sociaux (Comités de la cherté de la vie).

- La présence de l’UGTT sur la scène internationale par l’adhésion en 1949 à la Fédération Syndicale Mondiale (FSM) permettait l’internationalisation la question nationale tunisienne. Cette volonté de porter la question nationale tunisienne sur la scène internationale poussa l’UGTT à adhérer à la Confédération Internationale des Syndicats Libres (CISL) dès sa fondation en décembre 1949. Ferhat Hached devint membre de son comité exécutif.

- La création d’une union syndicale maghrébine était une priorité pour Ferhat Hached qui menait une action pour encourager les syndicalistes Algériens et Marocains à créer des syndicats nationalistes autonomes vis-à-vis des organisations syndicales européens. De plus il voulait aider les Libyens à mettre en place des structures syndicales.

- Avec son programme économique et social et les chapitres sur les libertés, l’UGTT dotait le mouvement nationaliste Tunisien d’un « agenda » de politique sociale pour l’après indépendance.

Du fait de la puissance du mouvement national tunisien et de la volonté des autorités françaises de maintenir la domination coloniale, l’année 1952 vit la radicalisation des revendications nationalistes en Tunisie. Toutes les négociations directes entre le gouvernement français et les nationalistes Tunisiens avaient échoué. Afin d’organiser la répression contre le mouvement national tunisien, les autorités coloniales nommèrent un nouveau résident, Jean de Hauteclocque, qui, avait été accueilli par un déploiement militaire lors de son arrivée à Tunis le 13 janvier 1952.

Le lendemain, Salah Ben Youssef et Mohammed Badra remirent une requête du gouvernement tunisien au secrétariat des Nations Unies à Paris. Le gouvernement français qui ne voulait surtout pas voir la question tunisienne posée sur la scène internationale, fit pression sur le Bey pour révoquer les ministres nationalistes. Dès lors, la répression s’abattit sur les nationalistes tunisiens.

Le 16 janvier, Hauteclocque interdisait le congrès du Néo-Destour et faisait arrêter une cinquantaine de militants nationalistes. Le 18, après les échauffourées de la veille à Bizerte et Béja, Habib Bourguiba fut appréhendé et mis en résidence surveillée à Taberka. Le même jour, le congrès du Néo-Destrou se tint dans la clandestinité.

Le parti nationaliste affirma sa volonté de mettre fin au protectorat. A la nouvelle de l’arrestation du dirigeant du Néo-Destour la région du Sahel, dont il était originaire, s’enflamma. Les émeutes furent réprimées dans le sang à Mateur et Kaïrouan. Malgré le dépoilement de forces et la répression, la situation devenait de plus en plus incontrôlable pour les autorités françaises.

Celles-ci se lancèrent, du 28 janvier au 1ier février, dans une vaste opération de « ratissage » de la région du Cap Bon qui prit les allures d’une véritable guerre. Selon les autorités coloniales la répression fit plus de deux cents morts sur l’ensemble du territoire tunisien. De plus, personne ne connaissait le nombre des emprisonnés et des détenus dans les camps d’internements[5]. 

Echappant à une arrestation, Salah Ben Youssef parvint à se réfugier au Caire. Au sein du Néo-Destour les partisans de la lutte armée, parmi lesquelles Chadly Qelala, l’emportaient sur les légalistes. Dans les campagnes les fellaghas commencèrent à former les premiers maquis pour organiser la résistance armée à l’occupation française.

Dans ce contexte, l’UGTT se retrouva en première ligne en assumant la responsabilité de diriger la résistance politique et armée contre les autorités Françaises. En effet, l’organisation syndicale nationaliste restait protégée par la loi sur les libertés syndicales, le soutien de la CISL et du syndicalisme américain. Ferhat Hached organisa des groupes d’activistes dans les locaux de l’UGTT pour mener des actions armées contre les symboles de l’autorité coloniale.

Il menait également des actions de grèves et de mobilisations malgré les arrestations massives. Le 21 octobre 1952, dans une lettre adressée au comité exécutif de la CISL, Ferhat Hached écrivait : « certaines mesures auxquelles on aurait voulu donner le caractère d’apaisement sont toujours assorties d’autres mesures brutales qui ne font que rendre le climat plus malsain encore. C’est ainsi qu’au mois de mai, les ministres qui avaient été internés à Kébili puis transférés à l’île de Djerba étaient libérés.

Mais ils étaient tenus de ne recevoir personne chez eux. Dans le même temps, le chef national Bourguiba était transféré à l’île de La Galite où il demeure encore à ce jour, complètement isolé et vivant dans des conditions des plus précaires. Les rafles se succédaient à un rythme infernal et des condamnations à la peine de mort étaient prononcées. Au mois de septembre, les internés des camps de concentration étaient soi-disant libérés, mais on leur assigne pour résidence le périmètre communal de leur localité, ou bien on leur interdit le séjour dans la circonscription du contrôle civil de leur résidence habituelle. Les syndicalistes ne sont pas libérés.

Ils sont transférés à l’île de Djerba et on les laisse sans ressource et sans pourvoir à leur nourriture et à leur logement. Les ouvriers libérés des camps sont congédiés de leur emploi. D’autres sont expulsés de Tunisie sans préavis, sur l’Algérie. Au même moment, des centaines de détenus politiques sont transférés dans les prisons de Iambèze en Algérie, où ils sont sous le régime du véritable bannissement.

À ce jour, plus de 3 000 condamnations ont été prononcées par le tribunal militaire, dont 9 à mort, 12 aux travaux forcés à perpétuité, 65 à la réclusion, le tout totalisant plus de 13 000 années de bagne, 2 500 prévenus attendent encore de comparaître devant le tribunal militaire... Plus de 20 000 personnes avaient été ainsi arrêtées, un grand nombre d’entre elles ont subies des tortures et des sévices de toutes sortes ».

Ferhat Hached qui avait fait du syndicat nationaliste la seule véritable force sociale du monde ouvrier tunisien, était devenu l’homme à abattre pour tous les tenants de l’ordre colonial. Le leader syndicaliste Tunisien fut victime de la « Main Rouge », une organisation d’extrême droite liée aux services secrets français. Pour certains, la « Main rouge » n’était qu’une organisation fictive créée par les services secrets français afin de lui attribuer des activités de sabotages et d’assassinats qu’ils ne pouvaient pas effectuer eux-mêmes.

En octobre 1952, cette « mystérieuse organisation » avait déjà violement attaqué, dans des tracts, « Ferhat Hached l’Américain » et « la pourriture de la cour beylicale complice ». La « Main Rouge » appelait tout ceux qui voulaient faire de la Tunisie « une terre française de liberté dans la vieille tradition tricolore de 1789 » à rejoindre ses rangs.

Dans un autre tract envoyé à la famille de Ferhat Hached, la « Main Rouge » menaçait : « c’est dans le sang qu’elle [la communauté « franco-tunisienne »] saura le cas échéant mettre un terme à l’agitation actuelles. Avis aux princes aussi haut placés soient-ils, aux grands et petits bourgeois Destouriens vendu à l’Amérique comme à la racaille communiste, ce pays est terre de culture Française et le restera ».

Ce tract n’était qu’un élément d’un véritable déchaînement de haine contre les nationalistes tunisiens chez les colons. Ainsi, l’hebdomadaire, édité en Afrique du Nord, « Paris » avait lancé des appels au meurtre contre Habib Bourguiba et Ferhat Hached dans son édition du 28 novembre 1952 : « Avec Ferhat Hached et Bourguiba, nous vous avons présenté deux des principaux coupables. Nous en démasquerons d’autres, s’il est nécessaire, tous les autres, si hauts placés soient-ils. Il faut, en effet, en finir avec ce jeu ridicule qui consiste à ne parler que des exécutants, à ne châtier que les « lampistes » du crime, alors que les vrais coupables sont connus et que leurs noms sont sur toutes les lèvres.

Oui, il faut en finir, car il y va de la vie des Français, de l’honneur et du prestige de la France. « Si un homme menace de te tuer, frappe-le à la tête » dit un proverbe syrien. C’est là qu’il faut frapper aujourd’hui. Tant que vous n’aurez pas accompli ce geste viril, ce geste libérateur, vous n’aurez pas rempli votre devoir et, devant Dieu qui vous regarde, le sang des innocents retombera sur vous ».

Le matin du 5 décembre 1952, une première voiture suivit Ferhat Hached, à la sortie de Radès ville de la banlieue sud de Tunis où il habitait. Des rafales de mitraillettes furent tirées de cette voiture qui s’enfuit à tout allure. Blessé à l’épaule et à la main, le leader de l’UGTT trouva la force de quitter sa voiture.

Quelques instants plus tard, une deuxième voiture apparue avec 3 hommes à bord pour vérifier s’il était bien mort. S’apercevant qu’il était encore en vie, les occupants de la deuxième voiture s’approchèrent de lui et l’ « achevèrent » d’une balle dans la tête avant de jeter son corps inerte à moins d’un kilomètre au bord de la route. L’annonce de sa mort, par la radio, à midi, provoqua un soulèvement dans tout le pays.

L’enquête sur le meurtre fut volontairement « bâclée » par la police coloniale qui n’arrêta pas les coupables. En 1955, le dossier sur l’assassina de Ferhat Hached était considéré juridiquement clos sans que les coupables n’aient été jugés. En revanche, Mohammed Messadi, le successeur de Ferhat Hached à tête du syndicat nationaliste, et les dirigeants de l’UGTT furent arrêtés et envoyés en camp d’internement[6].  

La mort du leader syndicaliste Tunisien fut ressentie comme un « choc » par l’ensemble des mouvements nationalistes maghrébins. Dans les trois pays, les organisations nationalistes décidèrent d’organiser elles-mêmes ou par l’intermédiaire d’un syndicat des manifestations de protestation. Les populations Algériennes et Marocaines montrèrent une réelle solidarité dans la dénonciation du meurtre du leader syndical Tunisien.

Le 6 décembre 1952, les syndicalistes des docks de Casablanca, informés de l’assassinat de Fehrat Hached, décidèrent d’organiser le lendemain un rassemblement pour exprimer leur solidarité. Le matin du dimanche 7 décembre, le meeting se déroula sans incident. Malgré cela, des informateurs de l’administration coloniale rapportèrent que les leaders syndicaux avaient lancé des appels à l’émeute. Pourtant ceux qui avaient assisté au meeting regagnèrent leurs bidonvilles en traversant Casablanca sans incident. Le soir, des crieurs escortés de policiers furent chargés de relayer l’interdiction de manifester et de faire grève.

Dans le bidonville des Carrières centrales, des affrontements avec des habitants se produisirent, puis un cortège important de manifestants se forma et se dirigea vers la ville européenne. Ceux-ci furent bloqués par les forces de l’ordre et se dirigèrent alors vers le commissariat des Carrières centrales, symbole du pouvoir colonial oppresseur. Là, la foule qui assiégeait le commissariat subit « un feu nourri ». Parallèlement au déclenchement de combats de rue, des renforts militaires furent déployés dans le quartier pour réprimer la manifestation.

Le lendemain dans l’après-midi, un nouveau meeting se tint au centre ville de Casablanca. Le chef de la région avait interdit le meeting sans le notifier aux responsables syndicaux. Le service d’ordre laissa entrer les manifestants dans une véritable « souricière ». Il les arrêta à la sortie avec « une vigueur décuplée par la colère ». Selon Charles-André Julien, « les européens purent assouvir leurs instincts sur les Marocains que lâchaient les policiers » : « Cette foule européenne, composée d’hommes et de femmes armés d’instruments divers en guise de matraque, opérait librement le lynchage méthodique », jusqu’au moment ou la troupe fut « appelée pour mettre fin à ces scènes de sauvagerie ».

Les policiers ne montrèrent pas moins de zèle que le public. « Il est exact encore », racontait le même témoin oculaire, « que le matraquage systématique des manifestants arrêtés se soit poursuivi dans les locaux du commissariat central et nous avons vu dans les couloirs plus d’un blessé fort mal en point dont il se peut qu’on ait par la suite contrôlé le décès. 

Aucun français n’avait été tué mais les journaux avaient annoncé sur plusieurs colonnes que deux jeunes filles avaient été violées et massacrées, ce qui fut reconnu faux ultérieurement et rectifié avec une extrême discrétion. Cependant une colonne de manifestants qui venait du sud de Casablanca par la route de Mediouna fut refoulée par le service d’ordre qui semble bien avoir tiré sans sommation. C’est alors que la foule massacra trois Français, peut-être quatre. »[7]

Le bilan de la répression fut difficile à évaluer et variait très nettement selon les points de vu. Ainsi, le bilan officiel faisait état de quarante Marocains et sept Européens tués. Mais ce bilan était considéré comme largement sous-évalué par le comité France-Maroc, qui organisa le 26 janvier 1953, à Paris, une réunion d’information sur les « événements » de Casablanca.

Jean-François Clément donna un bilan d’une centaine de morts alors que Robert Barrat signala, dans « Justice pour le Maroc », un bilan maximum de trois à quatre cent personnes tuées, trois morts parmi les Européens et deux Mokhazem décédés lors des affrontements du dimanche 7 décembre.

L’Istiqlal dressa une première liste de deux cent soixante neuf noms de personnes disparues et une seconde de quatre cents personnes. Les autorités coloniales firent arrêter un grand nombre de militants de l’Istiqlal, ainsi que des Marocains soupçonnés d’activités nationalistes. Enfin, l’Istiqlal, la principale organisation nationaliste, fut interdit. Politiquement, selon le philosophe Mohammed Abed el-Jabri, les évènements de Casablanca avaient « démontré l’unité existant entre les causes ouvrières et nationales »[8].

Après les émeutes de Casablanca et l’interdiction de l’Istiqlal, les nationalistes Marocains durent à l’instar de leurs frères de luttes Tunisiens, passer « des armes de la critique » à « la critique des armes ». Pour eux, l’heure n’était plus à l’action diplomatique mais à la lutte armée. Celle-ci se développa dans les villes et les campagnes marocaines. Sous la direction d’Abd el-Krim Khattib se constitua l’Armé de Libération du Maroc. A la violence de la colonisation, les colonisés étaient contraint de répondra par les violences de la lutte de libération nationale car les autorités française en Tunisie, au Maroc et surtout en Algérie avait sabordé toute possibilité de décolonisation pacifique.



[1] Sur le concept de renaissance nationale-culturelle cf. Abdel-Malek Anouar, La dialectique sociale, Ed. Seuil, Paris, 1972, page 197-244

[2] Thaalbi Abdelaziz, La Tunisie martyre, Jouve et Cie éditeur, Paris, 1920, page 15

[3] Thaalbi Abdelaziz, La Tunisie martyre, op. cit., page 179

[4] Thaalbi Abdelaziz, La Tunisie martyre, op. cit., page 121-122

[5] Julien Charles-André, L’Afrique du Nord en marche, Omnibus, Paris, 2002, page 191-195

[6] Julien Charles-André, L’Afrique du Nord en marche, op. cit. , page 232

[7] Julien Charles-André, L’Afrique du Nord en marche, op. cit., page 336-337

[8] Abed el-Jabri Mohammed, Le Parti, le Syndicat … et la Zaouia…, in. Position n°5
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MAIN ROUGE

Cette organisation criminelle dont les dirigeants sont inconnus utilise à la fois la technologie comme le mythe de Cthulhu dans le but de s’accaparer richesses et pouvoir. Ses crimes sont quelques fois signés d’une main rouge, des hommes de main, quelquefois connus comme "Les chevaliers du chloroforme", sont aussi fanatiques qu’efficaces. La Main Rouge ne fit plus parler d’elle après 1913.

Chronologie

La Brigade affronta la Main Rouge à plusieurs reprises :

-  Août 1904 : Par une machine diabolique finalement détruite par la Brigade, la Main Rouge prenait possession des esprits des personnalités politiques, et menaçait de les tuer si une rançon n’était pas versée. Cette affaire se solda par la mort d’un ancien président du Conseil, Monsieur Waldeck-Rousseau. (Le complot de la Main Rouge)

-  Avril 1905 : La Brigade a détruit une machine à remonter le temps construite par un savant fou financé par la Main Rouge. (L’étrange machine du professeur Ravanel)

-  Septembre 1910 : La Main Rouge tentait de pousser à la folie un industriel d’armement français pour le contraindre à céder son empire industriel. Pour cela, la Main Rouge utilisa une pierre attirant sur son possesseur la colère des Chthoniens. Le complot fut déjoué par la Brigade mais durant cette enquête des indices conduirent à penser que la Main Rouge organisait une conspiration destinée à provoquer une guerre mondiale et obtenir de considérables profits via les industries d’armement qu’elle contrôle. (La poigne de la Main Rouge)

-  Avril 1913 : La Brigade échoua à contrer le complot de la Main Rouge qui enleva les plans d’une arme révolutionnaire inventée par l’ingénieur Henri Coanda, qui en oublia même m’avoir inventé. (L’affaire Coanda)

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5 décembre 2007 3 05 /12 /décembre /2007 06:05
écotourisme à Zembra ?

Alors que se tient la conférence sur "l'intellectuel et les défits de la prochaine étape" , nous autres tunisiens attendons que ces intellectuels sortent de leur coktel et qu'ils viennent nous éclairer sur le sens des images de ce projet d' "écotourisme" de Zembra...
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03 décembre 2007

Une "jeune" s'exprime contre le piratage

Voilà encore un article de La Presse qui suscite la curiosité.
Asma. A signe un texte, au titre « Des aléas de la création » dans la rubrique «paroles de jeunes».

Je m’attendais, de la part d’une jeune, à une critique sur les difficultés que rencontrent nos créateurs tunisiens par rapport au manque de moyens, de soutiens, de diffusion ou peut être simplement de liberté d’expression.
Pourtant ce n’est pas ce que relève notre journaliste : Selon elle, ces derniers ne cessent de décrier «le phénomène de piratage et condamnent un état de fait où la propriété intellectuelle est malmenée, ce qui porte atteinte à leurs créations ».
Mais heureusement dit-elle, notre pays mène une campagne «féroce» contre «les pirates».
(ouf !)

La question de la propriété intellectuelle mérite un vrai débat en soi.Tout en n'étant pas dupe de la lucidité affligeante de notre Presse nationale, je voudrai par ce post pointer du doigt le danger que représente ce type de texte par son art de la diversion:

Rappelons-nous que le sujet du piratage a été mis en débat public il y a quelques jours en France par le rapport Olivennes ( patron de la FNAC)  qui préconise de couper les abonnements des internautes coupables de piratages.
Même si ce rapport est critiquable par sa partialité (n’oublions pas qu’il s’agit d’un parton d’une entreprise dont l'une de ses activités commerciales principales est le téléchargement payant) la question qu'il soulève mérite d’être posée lorsque l’on connaît le volume et la diversité de l’industrie artistique française qui éventuellement dans une logique d’entreprise cherche à contrôler sa production.

Mais dans notre cas à nous, en Tunisie, où les artistes obéissent plus à la loi de la débrouille qu’à celle du marché, je ne vois pas contre quelle menace l’Etat se sent-il obligé de protéger une création qui peine déjà à se faire diffuser.
Je dirai même que nos jeunes créateurs, aujourd’hui, utilisent le net pour se faire connaître et que le seul piratage possible viendrait de nos censeurs officiels qui sabotent leur travail.

Pour résumer, la journaliste lance un sujet pertinent, celui des aléas de la création en Tunisie, ensuite elle oriente le débat vers un faux problème qu'elle tire de l'actualité étrangère, pour terminer par l'éloge du flicage du net, comme si  l'on n'était pas déjà assez surveillé comme-ça.

Notre journaliste en herbe qui rédige ce texte à la Presse, sous couvert d’innocence et de défense de la création, participe sciemment (ou pas) à la répression, à la censure et donc au piratage lui-même.
Si elle était vraiment jeune cette journaliste, je crois qu’elle a raté une occasion de se taire comme tous les autres jeunes de son âge.


source:

http://www.lapresse.tn/index.php?opt=15&categ=28&news=61602

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01 décembre 2007

Un journaliste de la Presse s'exprime librement

Dans mes vaines recherches sur la cité du siècle ou encore le projet des chinois à Zembra, je me résigne et me remets à ma situation du citoyen désinformé et exclu de tout débat.
L’opacité de l’information dans notre pays me pousse à la passivité totale et à la moutonisation. J’espère ne pas céder à cette tentation.
Les mieux informés et qui ont peut être des arguments pertinents font partie, ou se font cooptés par les cercles du pouvoir. Ils deviennent membres de la cellule fermée dans laquelle a lieu le débat.

Car débat il y a. 

Au sein même de ce temple des voies s’opposent, échangent et arrivent à s’entendre. C’est ce qui fait que le pays fonctionne tant bien que mal.
Ce qui se décide nous parvient, à nous ; humbles citoyens, sous forme packagée grâce à nos usines d’emballage et de propagande dont  « la Presse» fait figure de proue.

Les décisions prises nous sont présentées toujours comme étant les meilleures pour le pays, et que donc, il n’y a pas lieu de les questionner. Ils réussissent par cette méthode à construire le consensus.

Il est vrai que, faute d’éléments de dossier, notre critique à nous, humbles citoyens, ne sera jamais fondée. Tout nous manque pour que notre analyse puisse être scientifique. Le jeu est truqué d’avance.
Si nous ne voulons pas nous moutoniser, nous n’avons plus d’autre choix que de nous agiter contre la confiscation du débat. Nous faisons signe. Nous gesticulons. Lorsque l’on daigne nous donner la parole, ou qu’on la prenne par nous même sur internet, elle sonne creux, ou alors elle devient bruit.

Ainsi l’a bien exprimé un ingénieur de l’usine à emballage qu’est la Presse, dans son commentaire sur un débat télévisé (diffusé sur Canal 7) sur l’information :
Sans tarir d’éloge sur la profondeur et le « pluralisme » du débat en question, vers la fin de l’article il parle de nous !

 « Il est curieux que ceux qui sont censés être des sages soient aussi agités, surexcités et se transforment en donneurs de leçons. Et si ces journalistes étaient invités à l’émission, auraient-ils mieux défendu la profession!? Auraient-ils fait les mêmes commentaires que ceux qu’ils viennent de rédiger!? Curieuse conception des choses et du rôle du journaliste quand celui qui est censé être à la fois le miroir et la conscience de la société plonge dans l’excès, l’extravagance et la vengeance pour tenter vainement de jeter le discrédit sur un débat qui a été profond, pluraliste et qui sera, d’ailleurs, toujours d’actualité, ici comme ailleurs ! »

On aurait préféré qu’il s’arrête à l’éloge du "pluralisme" du débat, car jusqu’à là, il n’aura fait preuve que de professionnalisme en matière de propagande.  
Cependant, le mot de la fin est une humiliation et une insulte gratuite envers tous ceux qui n’ont d’autre possibilité de s’exprimer que par cette triste agitation.
Ces ingénieurs de la propagande, sont des automates qui érigent la censure et le silence en un système rationnel et cohérent.
Je ne comprends donc pas les motivations de ce débordement. Le titre hypocrite de l'article "
Un débat profond et pluraliste" aurait pu offrir l'occasion rêvée de se taire comme de coutume et de laisser tranquilles ceux qu'on a exclu du débat.

Pour moi ce Mouldi M’Brek, ingénieur de l’article en question, se situe dans  la posture du complexé, qui croyant avoir atteint un niveau de notoriété, adresse un bras d’honneur à ceux qui sont restés intègres dans leurs idées.
Il faut reconnaitre, que par cette conclusion, le journaliste fait preuve d’une certaine profondeur d’esprit, puisqu’il sort du sentier battu de la machine à débiter des bêtises, et qu’il nous rassure sur le fait, qu’il détient malgré tout une certaine marge de liberté.

Cette marge c’est nous humilier, nous,  libres penseurs.

 

Annexes :
Article de la Presse Paru le 30 Novembre 2007 signé Mouldi M’Barek : http://www.lapresse.tn/index.php?opt=15&categ=1&news=61363

 « La machine à générer les discours » du blog Astrubal
(http://astrubal.nawaat.org/2004/04/20/l%E2%80%99art-tunisien-de-la-langue-de-bois-logiciel/)
est une excellente caricature du systématisme de notre organe de presse nationale.

 

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26 novembre 2007

des chinois à Zembra

Nous cédons notre lac sud pour construire des tours qui favorisent l'emploi et maintenant nous livrons La préservée Zembra pour du tourisme écologique...
Je propose que l'on construise des universités privées au shott El Djerid ou que l'on transforme les deux cornes du Djebel Boukornine en centre de soins pour retraités.
On n'oubliera pas d'appeler nos amis promoteurs émiratis ou chinois qui ne souhaitent pour nous que du bien et qui espèrent lutter contre notre chômage, protéger notre écosystème et bientôt -on l'espère- investiront dans notre éducation et notre santé.
Il est beau ce monde dans lequel on n'a même plus à nous soucier de notre avenir. Des personnes bien intentionnées veuillent sur nous avec l'aide généreuses de nos représentants élus.
Entre temps, profitons de la vie et regardons le Derby...

http://www.webmanagercenter.com/management/article.php?id=35981

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19 novembre 2007

Moutonisation

 

Il est difficile de nourrir son blog lorsque le quotidien nous éloigne de notre état d’alerte citoyen et qu’il nous « moutonise ».

Comment pourrais-je le soir après une journée de travail réfléchir sur ma condition d’homme et ensuite de citoyen lorsque la télé m’appelle et que le sommeil m’attend ?

Je me rassure ironiquement en me disant que ce sont nos journalistes qui prennent note de l’actualité, nos intellectuels qui en saisissent le sens et nos élus qui nous défendent contre le mauvais temps pendant notre sommeil.
Il n'en est pas ainsi malheureusement. Nous sommes livrés à nous même. C'est une responsabilité dangereuse, mais une chance aussi.
Nous devons à notre échelle être journalistes, intellectuels ou même élus si nous voulons nous protéger et donner sens à notre existence. La moutonisation nous guette, restons vigilents !


 

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15 novembre 2007

Cité du siècle : trop belle pour être vraie…

cit_dusi_cle

Mon intérêt pour le projet vient du manque d’information sur le sujet.

Comme tout le monde, j’ai été séduit par les images diffusées un peu partout. J’ai été par contre frustré de n’avoir pas pu trouver par mes recherches une quelconque donnée concrète différente du slogan publicitaire langue de bois diffusé par les médias officiels.

Je suis tombé par hasard sur une interview du canal El Hiwar ( chaine indépendante) enregistré le 24 Septembre 2007 et qui, pour la première fois, présente un « spécialiste », en l’occurrence un avocat, qui nous évoque le texte de la convention du projet signée entre l’Etat tunisien et la société Sama Dubaï.

On peut se poser la question de la légitimité du personnage, mais devant un tel désert de l'information, on est prêt à donner du crédit à la première voix qui se présente à nous, et qui, malgré certaines approximations, semble nous fournir quelques éléments de réflexions.
Je n’ai encore pas saisi comment ce que l’avocat interrogé, a pu se procurer le texte de la convention du projet qui, selon ses dires, est un « texte secret ».
J’invite aussi, ceux qui en savent plus, à nous informer sur la question. Cette affaire mérite beaucoup plus d’attention. Je suis disposé à centraliser sur ce blog tout ce qui concerne la Cité du Siècle.

Dans la suite de l’article, je reprends en abrégé les idées importantes que j’ai retenu de l’interview.
En bleu je note mes propres commentaires.
Je préviens mes lecteurs, que je ne fais que reprendre à ma manière ce que j’ai pu saisir avec toutes les erreurs possibles d’interprétation et de traduction.

L’entretien se passe entre un journaliste en voix off, et l’avocat Abdel Nesser Laawini qui s’adresse à la caméra.

interview

Passées les salutations et les expressions de solidarité l’avocat introduit son propos en annonçant la "révélation" de certaines informations concernant le Méga projet.

Première question du journaliste :
Sous quelle forme a eu lieu la transaction entre la société Sama Dubai et l’Etat ? Fut-ce une réponse à Appel d’offre, ou une simple attribution de marché ?
(marché de gré à gré)
L’avocat explique que les 837 Hectares furent l’objet de négociations "secrètes" donnant lieu à deux accords aux termes desquels fut signée la convention entre l’Etat tunisien et la société Sama Dubaï filiale immobilière de Dubaï Holding.
L’Etat n’avait lancé aucun appel d’offre, il s’est appuyé sur un texte de loi qui permet de céder au dinar symbolique un terrain lorsque le projet de l’investisseur favorise la création d’emploi. 
(Code d’incitation aux investissements :Article 52bis :
Il est mis, au profit des investisseurs des terrains nécessaires à l'implantation des projets importants du point de vue volume d'investissement et création d'emploi, au dinar symbolique. Cet avantage est accordé, après avis de la commission supérieur d'investissement, par décret fixant les conditions d'octroi, de suivi et les modalités de recouvrement.)

L’avocat souligne le fait qu’il ne s’agit donc ni d’une vente, encore mois d’un appel d’offre, mais d’un « don » de l’Etat tunisien à une société de promotion immobilière.

Le journaliste nuance en rappelant que cette convention comporte malgré tout des conditions et que ce projet pour beaucoup de tunisiens se présente comme un levier pour l’économie et l’emploi.
L’avocat répond en citant deux points :
Le premier  portant sur la forme de la convention :
Selon lui le texte  s’apparente à un contrat entre deux Etats, alors que dans notre cas, il s’agit d’un accord entre une société immobilière et un Etat.
Il prend en exemple l’accord signé entre la Tunisie et l’Espagne concernant l’exportation de ciment. L’Etat des émirats arabes, rappelle-t-il, n’est pas l’interlocuteur de l’Etat Tunisien dans cette affaire, il s’agit bien d’une transaction entre un pays et une société privée.
(Cela n’a rien d’exceptionnel, ça s’appelle le PPP :  Partenariat Public Privé)
En second point, il note la partialité des conditions qui, d’après lui, favorisent plus Sama Dubaï et s’interroge sur les motivations de cette allégeance qui amène l’Etat à transgresser certaines de ses lois.


Le journaliste lui demande alors de citer ces transgressions :

L’avocat explique que Sama Dubaï, dans le texte de la convention, est déclarée à la fois comme aménageur ( par l’intermédiaire d’une société côté en bourse) et propriétaire des terrains du projet, à savoir les quelques 837 hectares.
Il fait remarquer que le texte ne précise pas les limites du périmètre et il dénonce ce flou qui suppose une expansion incontrôlée du projet et donc de la propriété.
(Construire une ville n’est pas construire une villa, on peut comprendre que le périmètre soit fluctuant)

 
Le journaliste se faisant l’avocat du diable rappelle que les privilèges accordés à Sama Dubaï se justifient par l’apport économique dont bénéficiera le pays et la création de 140 000 emplois participant à la lutte contre le chômage des diplômés.
En rappelant l’objectif exclusivement lucratif d’une société de promotion immobilière, l’avocat ne se fait pas d’illusions et s’interroge sur l’absence dans la convention d’objectifs socio-économiques qu’aurait du imposé l’Etat tunisien.
Le texte selon lui, traite des intérêts de Sama Dubaï sans toucher mot des intérêts du pays.
Il déplore par exemple l’absence d’une mention imposant à l’aménageur de se fournir dans le marché local (matière première, manufacturée ..)
Pire encore, il dénonce le droit de la société et de ses entrepreneurs d’importer ou d’exporter sans conditions les matériaux, outils, pièces de rechange, voire de vendre sur le marché local ces même produits.
Il condamne ainsi l’occasion ratée d’introduire dans le marché tunisien une demande propice à l’essor de l’économie nationale et fustige le danger de voir Sama Dubaï concurrencer l’offre locale sachant qu’à tout moment, la société émiratie peut se convertir en un vendeur redoutable noyant le marché et menaçant les petites et moyennes entreprises.

 
Le journaliste renchérit en affirmant que le projet, non seulement ne profiterait pas à l’économie tunisienne mais qu’en plus,  il la menacerait.

L’avocat confirme et prédit un triste avenir.
Il évoque le volet social : La promesse de création de 140 000 emplois, n’est qu’un slogan publicitaire.
Dans le texte de la convention Sama Dubaï et ses partenaires proposent des emplois selon certaines compétences requises. Ils « s’efforceront » de favoriser les tunisiens à condition que ces derniers répondent à ces exigences particulières à savoir la qualification et l’expérience.
Cela revient à dire, que les critères fixés ne concernent pas les chômeurs, mais plutôt une catégorie bien particulière de personnes actives tunisiennes ou pas.

L’avocat précise aussi que ces conditions traitent des cadres et des techniciens mais qu’aucun article dans la convention ne se rapporte à la main d’œuvre laissant ainsi toute latitude à la société et ses partenaires quant à l’emploi de ses ouvriers.
Il ne faudra donc pas s’étonner selon lui, que dans la logique du marché, l’on puisse voir débarquer des milliers d’ouvriers indiens ou africains acceptant de travailler à la moitié du salaire minimum tunisien.
(bientôt un ghetto indien à Djebel Jeloud ou Hai Chaker ?)

 
Le journaliste demande si Sama Dubaï, qui n’est pas à sa première opération, a pu bénéficier ailleurs de tant de privilèges.

L’avocat cite en exemple l’appel d’offre émis par la municipalité d’Istanbul que vient de remporter Sama Dubaï ( juste avant la signature de la convention avec la Tunisie) Il s’agit d’un terrain plus modeste (46 hectares) et qui a fait l’objet d’un appel d’offre international exigeant aux postulants de répondre à certaines conditions fixées par la municipalité tel qu’un cahier des charges urbains ou encore la vente des lots en priorité aux citoyens turcs.
Sama Dubaï a répondu aux conditions et a du seulement renchérir sur l’offre de ses concurrents turcs pour gagner le marché et cela en toute transparence.

 
Ainsi, résume le journaliste, l’ Etat Turc
( c’est moi qui souligne )a su faire valoir les intérêts de son peuple même dans le cadre d’une spéculation immobilière
L’avocat corrige à juste titre qu’il ne s’agit pas de l’« Etat turc », mais de la municipalité d’Istanbul et rappelle par analogie que le terrain du projet de la Cité du siècle, le lac sud, fait partie du territoire municipale de la ville de Tunis, et que l’Etat par cette opération empiète sur  les prérogatives de ses collectivités locales.
(Dans la mesure où le projet est considéré comme étant d’intérêt public, l’on peut justifier l’entremise de l’Etat. La question étant de savoir si ce projet est vraiment d’intérêt public)


Le journaliste demande si par l’aliénation du lac sud  à Sama Dubaï,
la Tunisie  ne s'aliénerait-elle pas de sa  souveraineté.
L’avocat répond qu’effectivement, le peuple s’est vu retirer à son insu une partie de ses terres, privant par la même, les générations avenirs de profiter de leur patrimoine naturel un peu comme si l’on avait cédé Oued Medjerda, Djebel Boukornine ou Shott el Djerid à des étrangers.
( On a bien fait partir  la France lorsqu’elle nous a colonisé l’ensemble du pays, j’espère qu’on pourra chasser quelques enturbannés s’ils nous colonisent le lac sud…)

 
Et pourtant ça a été voté par le parlement, s’étonne le journaliste.

L’avocat se lance alors dans une démonstration juridique montrant textes à l’appuie comment ce que les parlementaires contredisent leurs propres  lois en acceptant la convention.
Il cite l’article 26 de la législation des changes et du commerce extérieur. ( je n’ai malheureusement pas su saisir le  point de contradiction )
Ensuite il cite l’article 25 du code de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme au chapitre 4 ‘Des règlements relatifs au littoral et aux voiries structurantes’ :

  «[…] il est interdit de construire à une distance fixée en fonction des particularités de chaque zone sans qu'elle soit, en aucun cas, inférieure à vingt cinq mètres à partir des limites du domaine public maritime et des limites des composantes du domaine public hydraulique prévues à l'alinéa premier du présent article[…] »

L’avocat précise qu’à part quelques exceptions liées à la sécurité et aux infrastructures portuaires, l’application de la loi signifierait l’interdiction de s’approcher de moins de 25 mètres du bord du lac.
Et pourtant, attise-t-il, non seulement il dépasse les 25 mètres, mais l’aménageur est autorisé à « remblayer », c'est-à-dire gagner de la surface sur l’eau, chaque mètre carré gagné lui étant cédé au dinar symbolique.

Cet exemple pour lui, illustre l’attitude méprisante que l’exécutif porte sur le législatif l’amenant à agréer une convention qui contredit les lois qu’il a promulgué.
( Cependant , je m’étonne que notre avocat, malgré son soucis des textes, n’a pas été jusqu’au bout de l’article où est écrit :  « […]Cette distance peut également être réduite par rapport aux lacs et sebkhas dont les bords sont aménagés ainsi que par rapport aux petits cours d'eau traversant les zones urbaines, et ce, par décret sur proposition du ministre chargé de l'urbanisme, après avis du ministre chargé de l'intérieur et le ministre chargé de l'agriculture[…] ». Nous avons tous en tête l’exemple du lac nord, projet porté par le Cheikh saoudien Salah Kamel qui constitue à moindre échelle le même cas de figure)


Le journaliste s’interroge sur la clause de confidentialité qui concerne la convention.
L’avocat évoque que la convention invite les deux parties à la « discrétion » concernant la transaction, et qu’elles doivent s’engager à ne divulguer aucune information sur la comptabilité, les ressources humaines, le savoir-faire, le « secret de fabrique» et la convention elle même!
L’existence même de la convention, explique-t-il, ne devra donc pas être communiquée au grand public sous aucune condition ! …. L’avocat s’interroge sérieusement sur l’insistance que porte la convention sur la confidentialité, à croire que l’Etat s’engage dans un projet de fabrication d’une sonde spatiale.
(Si ses dires sont vrais, Je dirai même plus, que Sama Dubaï doit être le subterfuge d’un projet d’enrichissement d’uranium financé par les russes, si ce n’est  une base pour OVNI)
Tout cela, conclut-t-il, nous mène à douter du bien-fondé de la prétendue Cité du siècle et de rester prudents et avertis quant à  la suite des évènements.


Le journaliste se demande alors comment ce qu’aucune voix critique n’a pu se faire entendre devant un tel scandale.

Sans cadre démocratique, il n’a y pas de possibilité de contestation répond-t-il.
Il explique par ailleurs, qu’un des préalables à la démocratie avant même les libertés, c’est le cadre national et territorial. Selon notre avocat, la spoliation d’une partie de ses terres est une atteinte très grave et une prise en otage de l’avenir du pays.
Il assimile cette affaire à un nouveau type de colonisation non armée qui opère par une stratégie capitaliste sur des peuples incapables de veiller sur leur souveraineté.
Et pour conclure, l’avocat exhorte tout tunisien, démocrate, jaloux de son pays et de l’avenir de ses enfants, de s’opposer au projet et au gouvernement qui autorise ce type de transaction illicite.


Remerciements du journaliste

Fin de l’interview.


Sources :

http://video.google.fr/videoplay?docid=-8572340756195862678&q=astrubal&total=75&start=10&num=10&so=0&type=search&plindex=2 : l’adresse de la vidéo de l’interview

http://astrubal.nawaat.org/2007/09/23/le-projet-sama-dubai-encore-un-scandale/: blog d'astrubal

http://jurisitetunisie.com/ : site juridique tunisien par lequel j’ai vérifié les textes cités par l’avocat
http://www.sama-dubai.com/: site officiel de Sama Dubaï

Annexe:
La version officielle du projet telle que présentée par la Presse tunsienne le 06/08/07 :

« Sama Dubaï, société immobilière de Dubaï Holding investira l'équivalent de 18 milliards de dinars dans la construction, sur les berges du lac de Tunis, d'une nouvelle cité, couvrant une superficie de  830 hectares, destinée à réconcilier la capitale avec sa façade maritime, notamment par la création d'un port de plaisance, et à en faire un centre international d'affaires, de services et de loisirs.
Concrétisant la vision du président Zine El Abidine Ben Ali pour  la  Tunisie de
demain, ce méga-projet, par son importance et ses impacts économiques et sociaux, constitue un levier de taille pour l'économie nationale.
Ainsi, l'investissement de Sama Dubaï génèrera un flux moyen de 1200 millions de dinars par an sur 15 ans, soit plus que la moyenne de 940 millions de dinars par an, entre 2002 et 2005, en investissements étrangers.
Selon les études, il réalisera un taux de croissance de 12 pc en moyenne par an, pendant les 15 ans que dureront les travaux, soit 0,6 point additionnel pour le taux de croissance annuel moyen. Il génèrera également 130 mille emplois additionnels durant les travaux.
Notons à ce propos que les autorités tunisiennes ont spécialement veillé, dans la convention d'investissement, à ce que la main d'œuvre soit tunisienne, en mettant en place un programme de formation spécifique qui anticipe la demande en experts et vise à réduire au maximum le recours à l'expertise étrangère.
Par ailleurs, les travaux engagés dans le cadre de ce projet auront un impact sur l'ensemble des secteurs économiques, avec un accroissement de plus de 50 pc des mètres carrés construits chaque année.
Ces travaux stimuleront aussi la demande en matériaux de construction et partant toutes les activités fournissant des matériaux au secteur du bâtiment. A titre d'exemple, pour répondre à la demande du projet, deux cimenteries sont en cours de construction par le secteur privé. Le secteur des équipements et fournitures (ascenseurs, meubles, etc.) connaitra aussi une dynamique notable.

Une fois achevé, le méga-projet des berges du lac sud de Tunis, se traduira par l'apparition d'une ville nouvelle de 300 à 500 mille habitants. L'objectif des promoteurs et des autorités étant de faire de cette cité un centre international d'affaires, de services et de loisirs. »

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24 septembre 2007

La cité du siècle

cit_dusi_cle2

 Je voudrai comme introduction à un article à venir, ouvrir un débat sur un sujet qui concerne la ville de Tunis (et l'ensemble du pays par extension) .
Il s'agit du méga projet de la Cité du siècle:

Voilà, me semble-t-il, un projet urbain à caractère politique qui nous a été présenté sous forme de slogan publicitaire illustré d'images et de maquettes.
Skylines, verdure et eau; symboles de modernité, devaient suffire selon la stratégie de communication à gagner l'unanimité du peuple tunisien.
Sans préjuger des retombées positives ou négatives de ce projet, il est important de noter qu'il s'agit encore une fois d'un débat duquel nous avons étés, d'entrée de jeu, exclus.
Ce débat, intègre de surcroît des acteurs étrangers qui sont à la fois les instigateurs et les réalisateurs d'un projet qui concerne directement notre cadre de vie.
Nous n'avons pas été simplement évincée d’une banale discussion sur l'architecture ou l'esthétique de Tunis. Nous avons tout juste raté l’occasion de nous prononcer collectivement sur l’avenir de  notre «Cité»(au sens latin civitas qui désigne l'Etat).

Pour conclure cette introduction,  je dirai que la Cité du siècle, sous couvert de projet urbain masque une réalité politique nouvelle dans laquelle des acteurs étrangers (en l'occurrence des princes arabes) s'invitent à débattre de nos affaires, sans nous.
Ce phénomène qu'on appelle aussi mondialisation, aliénant déjà pour des sociétés démocratiques, se présente pour nous tunisiens, comme la démission consommée de notre société civile…
http://www.debatunisie.canalblog.com/
Commentaire:
Excellent blog tunisien qui veut aller au fond des choses et sortir du train train médiocrate et soporifique , et de la léthargie du net tunisien, où le futil  régne en maître.

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3 décembre 2007 1 03 /12 /décembre /2007 20:48

13es journées théâtrales de Carthage

La Tunisie en vedette

Au deuxième jour de la biennale théâtrale de Carthage, les troupes théâtrales tunisiennes volent la vedette à toutes les autres compagnies artistiques participantes en s’emparant de presque tous les espaces dramatiques que compte la capitale.

Carthage (Tunisie). De notre envoyé spécial

Ala salle Le mondial le public est convié à suivre une satire Mariage factice décrivant les mœurs tunisiennes actuelles. L’œuvre, produite par le Centre national des arts dramatiques et scéniques de la ville de Kef, revisite le thème de l’amour dans une mise en scène qui se veut débridée et moderniste. Ecrite en arabe dialectal tunisien, la pièce tente de poser un regard critique et détaché sur les nouveaux comportements du jeune citoyen tunisien, mais tombe facilement dans le stéréotype « prêt à l’emploi ». Les jeunes comédiens, une bonne dizaine, visiblement mal à l’aise dans leurs corps et maîtrisant mal leur voix, « crient » le texte plutôt que de le jouer. Manquant d’épaisseur dramatique, ils ne parviennent que très rarement à émouvoir le public. La fougue des premières minutes de ce spectacle est vite diluée dans un jeu fragmenté, dispersé dans des redites, des clichés et des lumières à profusion pas toujours justifiées pour expliquer l’atmosphère. Mariage factice de Nadia Ben Ahmed manquait de souffle et de rigueur. Elle lasse vite et laisse peu de place à l’indulgence. A la salle du quatrième art — salle versée à l’art des planches après avoir longtemps servie au septième art — les spectateurs nombreux, il faut le souligner, sont conviés à suivre une adaptation d’Othello, l’unique œuvre écrite en 1601 et non publiée du vivant de l’auteur. Intitulé Etoile du jour, dans une mise en scène de Mohamed Driss directeur des 13es J.T.C, le spectacle à grande distribution, revisite les thèmes de l’amour et du pouvoir dans la société humaine, des sujets chers au dramaturge élisabéthain. Le réalisateur insiste sur le côté immortel du sentiment humain mais tombe, lui aussi, dans l’abus de l’usage de la technique et des emprunts cinématographiques : l’Othello de l’incomparable Orson Welles n’est pas très loin et les lumières et les éclairages à la Visconti sont presque calqués à l’Etoile du jour, version Mohamed Driss. Le texte originel est allégé certes, dépoussiéré diront certains, mais cette ardeur où la chair et l’esprit se battent pour mieux se confondre ne gagne pas pour autant en intensité dramatique, d’autant que les comédiens qu’il met en scène sont nettement en deçà de l’intensité des personnages principaux d’une œuvre comme Othello, Desdémone, Lago, Rodrico et autres Calssio. Il y avait un déséquilibre dans ce spectacle de près de 3 heures où : « La partie tragique n’est rien d’autre qu’une sanglante farce » selon la vie d’un grand critique. La troisième œuvre tunisienne proposée s’est intéressée elle aussi au patrimoine du théâtre universel : cette fois-ci, c’est la cerisaie de l’immense écrivain russe Anton Tchékov. L’œuvre est relue ou plutôt retravaillée à l’identique dans son époque, ses ambiances et ses costumes. On a juste changé le titre pour le remplacer par L’oiseau de Minerve, mais on a pas touché à l’armature de l’auteur de Oncle Vania et les Trois sœurs. L’histoire tourne autour d’une famille aristocratique qui retourne dans son pays d’origine, après une absence de 5 ans passés à Paris, où elle a dilapidé sa fortune et perdu quelques-unes de ses illusions. Le retour à La Cerisaie est difficile et le décalage est énorme entre le pays rêvé et la réalité rencontrée. C’est ce regard qu’a tenté de produire Sabah Bouzouita, dans une mise en scène pratiquement prisonnière de l’atmosphère de la copie originale. Là également, les comédiens font du copier-coller et se bornent à réciter la pièce de TchéKov écrite pour et autour de la passion, au tout début du XXe siècle. Les costumes sont beaux, la musique aussi, mais ça ne suffit pas pour donner un produit esthétique convaincant. TchéKov n’a pas dû être très content lui, le créateur incomparable d’atmosphère.

Bouziane Benachour

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3 décembre 2007 1 03 /12 /décembre /2007 07:11

France-Algérie: Nicolas Sarkozy à Alger, un rude apprentissage de la causticité algérienne.

 

sarkozy bouteflika

Nicolas Sarkozy à Alger, un rude apprentissage de la causticité algérienne.

Paris le, 3 Décembre 2007
par René Naba

Après un tour de chauffe en juillet dernier, son premier déplacement hors Europe, Nicolas Sarkozy parait prendre devoir faire le rude apprentissage de la causticité de ses interlocuteurs algériens, à l’occasion du voyage officiel qu’il fera du 3 au 5 décembre en Algérie.

Au delà des propos de circonstance sur la nécessaire refondation des relations franco-algériennes, une incantation rituelle depuis vingt ans, le nouveau président français devrait aussi prendre la mesure des rancoeurs suscitées par sa désinvolture à l’égard de la communauté musulmane en France et l’Islam en général, quand bien même il a été un des artisans majeurs de la promotion au sein de son gouvernement des «minorités visibles» (citoyens français d’origine arabe ou noire, de confession musulmanes), quand bien même il aura été l’initiateur de la création du Conseil du culte musulman de France, l’interlocuteur des pouvoirs publics pour les affaires musulmanes.

[Suite:]

Nicolas Sarkozy est, avec son prédécesseur, Jacques Chirac (les bruits et les odeurs), et l’ancien premier ministre italien Silvio Berlusconi (supériorité de la civilisation chrétienne sur la musulmane), les trois seuls dirigeants occidentaux à avoir ouvertement tenu des propos à tonalité raciste à l’égard des Arabes et des Musulmans.

Son refus de la repentance à propos du passif colonial de la France, doublé des propos désobligeants tant en France qu’au sein des instances européennes -des moutons égorgés dans les baignoires, à la crainte de l’invasion musulmane de l’Europe par des immigrés son assimilables-, de même que le forcing déployé depuis Paris pour favoriser la venue en Algérie du chanteur originaire de Cosntantine Enrico Macias, réputé pour ses positions proisraéliennes, lui ont valu une volée de bois vert de la part des dirigeants algériens l’accusant d’être l’otage du lobby juif.

Procédé inhabituel dans les annales diplomatiques internationales, ces déclarations corrosives de membres du gouvernement algérien sont intervenues à quelques jours de la visite en Algérie de M. Sarkozy. Bien que désavouées par le président Abdel Aziz Bouteflika, elles n’en n’ont pas moins été interprétées comme un coup de semonce déguisé à l’égard d’un homme soupçonné d’avoir opéré un retournement complet de la diplomatie française en faveur des thèses atlantistes et proisraéliennes.

Premier partenaire commercial de l’Algérie, la France voit sa position grignotée régulièrement, tant par les Américains que par les nouveaux venus sur la scène arabe et africaine, la Chine notamment.
Son virage diplomatique, jugé à contretemps après les déboires américains en Afghanistan et en Irak, ne parait pas devoir inverser la tendance. En trois ans, l’Algérie, qui dispose de réserves de l’ordre de 100 milliards de dollars, a conclu une série de grands contrats, laissant à la France la portion congrue: 13 milliards pour l’autoroute est-ouest remporté par la Chine et le Japon, 10 milliards pour les chemins de fer (Turquie-Chine) et 20 milliards dans l’immobilier de luxe et le tourisme qui sont allés aux pétromonarchies arabes du Golfe.

Quant aux Américains, ils ont raflé le marché des hydrocarbures, en association avec les Chinois, à l’exception d’un complexe de vapocraquage d’éthane à Arzew, attribué à Total pour trois milliards de dollars.

Un grand marché aiguise l’appétit des entreprises françaises et son acquisition pourrait les consoler de leur éviction des grands contrats passés. L’édification d’une nouvelle ligne Morice aux frontières de l’Algérie.

Cinq groupes internationaux sont en compétition pour ce marché de 500 millions d’euros qui devrait être attribué en 2008: le groupement français Thales-CS Communication & Systemes, l’allemand EADS, le groupement espagnol Indra-Alcatel Espagne, le groupe italien Selex et l’américain Raytheon.

L’Algérie entend déployer un système de protection électronique sophistiqué sur l’ensemble de ses frontières terrestres et maritimes en vue de se protéger contre des incursions terroristes et anticiper d’éventuels conflits dans la région.

Au-delà de sa rivalité traditionnelle avec le Maroc, l’Algérie est en butte à l’hostilité de la Libye, le nouvel enfant chéri de l’Occident, que le Président Français s’apprête à accueillir en visite officielle dans la foulée de son séjour en Algérie.

Une sourde tension oppose en effet l’Algérie et la Libye à la suite des nouvelles découvertes minières, notamment de l’Uranium, dans la région frontalière algéro-libyenne.

Tripoli qui cherche à jouer un nouveau rôle en Afrique aux cotés de la France notamment dans la zone soudano-tchadienne du Darfour, réclamerait une nouvelle délimitation des frontières
Nicolas Sarkozy, affligé du désastreux épilogue de l’affaire de «l’Arche de Zoe », présentée comme une opération d’ingérence humanitaire en faveur de faux enfants du Darfour, parait devoir en ce mois Décembre 2007 se livrer à un difficile exercice d’équilibrisme diplomatique pour tenter de conserver son partenaire algérien, un des acteurs majeurs du Monde arabe et africain, et sa nouvelle amitié avec le trublion politique arabe, le colonel Kadhafi, porteur de promesse de fabuleux marchés lucratifs, notamment pour le nouvel avion de combat français «Le Rafale» jusque là invendu dans le Monde.

Difficile exercice d’équilibrisme diplomatique entre son atlantisme avéré et son projet d’union méditerranéenne, entre son amitié tonitruante pour Israël et sa conquête des marchés arabes,
http://renenaba.blog.fr

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2 décembre 2007 7 02 /12 /décembre /2007 19:23


9.JPGAVE BEN ALI.

Par
Biju

L’AUDACE

Le mensuel tunisien d’opposition L’AUDACE est mort, bien mort, que de plumes tunisiennes  avaient remplis ses pages, lui ont donné une âme, et même marginalisé par l’excellence et l’esprit.  La condition sulfureuse et un chouaya scabreuse de son proprio, son rédacteur en chef, son porte parole, son concierge, son porte-cierges.., bref  le maître des céans, l’ingrat SLIM BEGGA, pourquoi ingrat  et combinard ? J'y viendrais  plus loin...L’AUDACE est mort vive l’audace, malgré tout, malgré son flou…mais c’est une mort sans sépulture, et que d’énergies et de temps perdu, ce mensuel des consensuels, des fois sans personnalité, souvent lourd,  mais qui a eu le mérite d’exister. Malgré son flou pesant et souvent lourd de conséquence, mais il n’empêche c’était un mensuel d’opposition, et sa soudaine disparition est une victoire  pour la dictature de ben Ali, ce n’est pas sur EL MAWAQUIF ou sur MOUWATINOUN, frileux et calculateurs organes de petit partis sectaires, respectueux à se dissoudre de l’ordre imposé du big brother,  qu’on pourrait lire toutes les plumes libres qui écrivaient sur l’AUDACE.

L’AUDACE  était donc malgré tout un espace de liberté  qui mettait un doigt crochu certes, mais un doigt quand même à BEN ALI et sa smala

Mais…

Tout cela  ne l’absout de rien et certainement pas de certaines forfaitures, et autres impostures de BAGGA et compagnie, ce paumé aux liaisons plus que tumultueuses, où se mélange sa vie privée, ses dérapages, ses arnaques et ses virées éthyliques plus que suicidaires, pas si personnelles que cela, puisque souvent,   elles avaient fait le vide autour de lui, et fuir tous les gens de bonne volonté dans l’opposition tunisienne qui ne demandaient qu’à l’aider sur tous les plans, sacré BAGGA,  BACCHUS, Préfontaine  et KRONENBOURG ne valent en rien SFAR, SKANDRANI , MARZOUKI et compagnie, dis moi et maintenant que vas-tu faire ?à quel saint te vouer, un conseil METLHOUTI est tout sauf un saint, alors gare à tes miches, lui  n’a aucune intégrité à arnaquer, comme jadis tu avais arnaqué CHEIK KARKER. METLHOUTI c’est l’arnaque sur deux jambes, demande un peu aux gens qui avaient largement cotisé pour son fumiste parti de la France PLURIELLE, pour sa virtuelle télé, pour sa radio …Demande un peu aux palestiniens qui attendent encore les millions qu’il leur avait promis en instrumentalisant leur cause et leurs malheurs  dans son opération de MECCA COLA qui l’a rendu millionnaire, en fait  il est au niveau des TRABELSI et des BEN ALI qui naguère l’avaient arnaqué, dans ce marigot, les chacals  sont sur la même longueur d’onde, et toi BEGGA, tu n’es qu’une petite chochotte bourgeoise à la dérive, ton vieux pote MEZRI, ton frère de sang fut un peu plus « intelligent » que toi, lui sa prostitution doit lui rapporter rubis sur l’ongle, elle lui rapporte, et qu’importe la dignité et le courage, depuis toujours les tunisiens qui en ont sont six pieds sous terre, ou pire dans les mouroirs de BEN ALI,ou déambulant comme des âmes en peine dans le désert tunisien ou par le monde.

La mort de L’audace est une véritable catastrophe, un énorme échec, un de plus pour cette opposition amorphe, ce mensuel n’était en rien les frasques stupides  de BEGGA, seulement, c’était aussi d’admirables textes, écrits par des tunisiens remarquables. Tu ne devrais pas parler d’ingratitudes,BEGGA, tu es l’ingratitude personnifiée, tu remercies dans ton naufrage, tout un monde de collaborateurs du mensuel, et comme par hasard, tu oublies de remercier ceux qui furent son âme et sans qui il n’aurait jamais autant duré, entre autres SFAR, SKANDRANI, KARKER ECT…

Que ne t’avaient-ils pas conseillé d’ouvrir  ce mensuel d’opposition à un comité de rédaction composés d’opposants dignes de ce nom qui lui auraient donné une assise, une transparence et une intégrité morale, que les suffisants comme toi, ne pourront jamais avoir. Imagine le comité de rédaction composé des leaders de l’opposition tunisienne , les exilés et ceux qui résident au pays, imagine  sa puissance, sa projection et sa portée, imagine, imbécile,  son poids face aux torchons à latrines de campagne des médias de BEN ALI, sans aucu,e exception, imagine son aura sur la scène internationale. Cet AUDACE que tu as depuis toujours bloqué par stupidité et égoïsme n’aurait jamais eu de problèmes ni éthiques , ni morales, ni humains , ni matériels, à mon avis, dans cette configuration les seuls problèmes auraient été les individus comme ta petite personne, celle de MEZRI et d’un crapuleux comme METLHOUTI

TUNISNEWS

Que dire de l’arrêt de TUNISNEWS ? RIEN…qu’une certaine amertume et un profond dégoût pour cette forme d’irrespect pour tous ceux des nombreux lecteurs de ce journal en ligne, bien plus que pour l’AUDACE, la dictature tunisienne doit se réjouir à mort de sa mort, j’avais un profond estime et respect pour TUNISNEWS, même si souvent je n’étais pas d’accord avec certains choix de son équipe, son esprit de clocher, et ses tentations claniques qui franchement n’avaient aucune profondeur, c’était  plus bête que méchant, mais dans sa globalité TUNISNEWS est une œuvre vitale, un chef-d’œuvre d’abnégation, qui a boosté le web tunisien comme personne, sa disparition est une fausse manœuvre, un désastre que les démocrates tunisiens paieront très chers, et pendant longtemps, c’est une sorte de désertion en pleine bataille, une sorte de retraite de RUSSIE ignoble et calamiteuse, si cela obéit à une stratégie, la TUNISIE et les tunisiens n’avaient vraiment pas besoin de ce coup très dur, c’est pour cela l’attentisme de notre peuple, son indifférence, et son manque total de confiance en l’avenir, rien ne peut expliquer, ni justifier ce suicide, nous tous,  nous avons nos vies personnelles, nos familles, nos carrières ect…mais c’est commettre un crime  que de détruire une part de notre vie et de nos choix, de notre engagement et nos valeurs, personne ne nous a obligé à résister et à s’engager, pourquoi aller tout seuls sans aucune  contrainte logique et honorable à l’abattoir ? Le cœur a ses raisons, que la raison ignore…

Tout progrès, toute libération, toute liberté s’appuient sur la pensée, cela ne veut pas dire que les cons  seront interdit de parole,  constitutionnellement, dans une Tunisie libre et débarrassée de ben Ali l’Alien  résidant, parce que là , il ne resterait plus grand monde pour faire tourner la machine, les cons  survivent à tout, même à la disparition de l’AUDACE et surtout de TUNISNEWS. En finir avec l’absolutisme des cons de notre espace devient un sacerdoce, il ne s’agit pas de choisir les facilités des interdits et des interdictions,  mais par l’intelligence, l’engagement , il faut absolument les combattre aussi, car  leur nocivité  use  les passions, et tous les vouloir être, marre de lire les conneries de ces quelques uns  paranoïaques ( le texte de l’ex-dit gauchiste chafouin CHAABOUNI, le con, sur les  tunisiens, pour une monarchie constitutionnelle, et l’intronisation de Zinétron comme monarque, est un pur chef-d’œuvre, Ah ces rouges-bruns, ils sont capables de toutes les audaces, et leur onanisme  de comiques ne lasse jamais, bien au contraire, c’est un bon révélateur d’un certain état d’esprit qui mine l’esprit tunisien),ces scribes du touche pipi veulent le beurre, l’argent du beurre et se taper la crémière, chaud le nouvel ordre médiatique  de toute l’opposition tunisienne confondue, et ces prétendants planqués  qui fripent à mort la toile tunisienne, les Torquemada masqué, les concombres,  comme les cloue au pilori mon pote Nasser, qui lui la grande gueule, contrairement à eux,  vit dans la gueule du loup, disons de l’hyène plutôt.

Depuis plus de 50 ans par exemple , la société civile tunisienne, ou plutôt celle qui se proclame en tant que tel,  n’a pas galvanisée les énergies intellectuelles des tunisiens, pas plus que leurs tripes,  de façon à créer, par un bouillonnement de cultures fertiles, une école de la pensée militante tunisienne, pas cet assemblage de frustrations qui se disent partis politiques d’opposition, ou ces sites qui font dans le paraître comme des putes brésiliennes, avec tout ce que cela comporte comme tromperie sur la marchandise, c’est fou ce que la permanence de l’échec est soporifique pour  les mentalités glandus des cons, traiter un tunisien de con, c’est vraiment une insulte, car ailleurs chez les hommes libres, c’est juste une marque d’affection, putain de sort, tout est liquide chez nous, même  nos rêves.
Au niveau économique, par exemple,  l’élite intellectuelle de l’opposition démocratique,  n’a pas produit et divulgué à ce jour le modèle économique tunisien qui obtiendrait le consensus national, et servirait aux jeunes et nouveaux opérateurs politiques à la fois comme cahier des charges, quand ils prennent leur « fonction »,si jamais ils l’a prennent, tellement les dinosaures de l’opposition ont le cul scotché sur le préjugé,  mais aussi comme fiche des critères de jugement après « mandat », non non je déconne, BEN est là pour 1000 ans , mais à mon avis ce n’est pas une raison, ni une excuse pour être misérable et creux et, une opposition démocratique qui se respecte, se doit d’avoir toujours de l’avance sur le pouvoir despotique qu’elle combat, avoir un programme, même  sans aucune possibilité de l’appliquer, c’est tout simplement  avoir le minimum de crédibilité, et ne passer pas  pour une bande de connards, encore un mot très mal utilisé sur la bande passante du net, l’agora  du Dieu TEMESTA, où trône un connard masqué donneur de leçons, un parvenu qui branle pierrot lunaire, et qui confond politesse et complaisance, la complaisance, connard masqué, c’est la politesse des lâches et des verrues
Nous avons une armée de diplômés, mais nous manquons terriblement de génies, c’est le drame  de notre destinée, et quand par miracle, un ou deux ou trois apparaissent, un MARZOUKI, un ABBOU, un ZOUARI, un MANAÏ,  se forme  la curée, et l’union sacrée des connards, t’imagine, PDP, ITTAJDID, GANNOUCHI et LALLA même combat, même morve, même soupe réglementaire, purée de vos germes et gènes, vous lustrez sans même le savoir les ors de Carthage.  Et même  la patience légendaire des tunisiens, pour ne pas dire leur consumérisme en perd son latin, son sabir de connards.

CONNARDS.

La flamme de l’idéal, depuis toujours,  dans notre désormais loqueteuse civilisation, stimule l’imagination et la créativité pour les autres, tout en donnant des ailes aux ambitions des troupes de connards tunisiens de tout bord, même une truie n’arrive pas à y trouver ses petits, même ce con de ben BRICK  ne sait plus marchander ses faveurs d’ivrogne; son absence, ses cendres à cette putain de flamme, parole, je ne demande à personne de prendre de l’hauteur et de se mettre au niveau de l’ intelligence du tunisien moyen, il suffit juste de se nettoyer les yeux de  cette merde cloque qui nous sert de boussole, d’ouvrir notre cœur, cette pierre de lave froide, pour comprendre, que la mort de l’idéal,  installe le fatalisme, ainsi que la cohorte des crises morales qui lui sert d’attelage. Begga et les anonymes de TUNISNEWS n’ont jamais compris cela, alors ils peuvent se permettre tout le ridicule, tout le guignol….

Le tunisien libre dans sa tête et sain, le vivant véritable, c’est la personne qui utilise de façon récurrente, dans la vie de tous les jours, sa conscience comme organe de perception et d’amélioration de l’environnement collectif, je n’ai rien inventé, c’est inscrit en lettres de sang dans tout idéal et réalité démocratique...


C’est ma condition sine qua non pour qualifier, l’autre moi-même par la force des choses,  d’homme responsable.


Cette  dérive morale des tunisiens a  installé notre société dans une philosophie de la médiocrité, et on se retrouve avec des chancres qui  diabolisent les vertus, et font  les doigts dans le nez l’apologie des contre-valeurs. Des quolibets pleuvent à torrent sur quiconque essaie de moraliser la société, les personnes que j’ai nommé plus haut croulent sous la violence de la dictature, et les crachats des connards,  et seules les rengaines conformes à la morosité de la philosophie ambiante, sont acceptées du terrorisme intellectuel, du penser correct  des janissaires et autres thuriféraires. La dégradation morale se traduit par une déchéance de l’environnement économique et social, bref par un enracinement dans le sous-développement, je vous le dis, connards, même cela ben Ali et sa clique, ne peuvent le réussir tous seuls. Résultat des courses de limaces, la dictature nous le met profond.

L’adaptation quotidienne des tunisiens à cet  environnement décadent finit par tuer dans l’individu, la capacité de réaction contre toutes les formes de crise : la saleté, la laideur, le manque d’esthétique, la perte de dignité, la pauvreté, la corruption, la prostitution, l’échec, etc.... Croyez-vous que la dictature de BEN ALI,  toute seule, aurait pu réussir  cette hécatombe ?

Par  notre accoutumance, on ne se scandalise plus de rien. On promène un regard insensible sur nos plaies qui, sous d’autres cieux, conduiraient à la révolte. La passivité finit pour engourdir et l’individu et la société tunisienne.



Pas étonnant que le tunisien après  ce traitement de choc de plus de cinquante ans, au bout du processus, ne soit plus qu’un zombie étranger à sa propre vie et à son environnement.

 

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2 décembre 2007 7 02 /12 /décembre /2007 09:21
Ce que vous ne verrez jamais sur wikipedia : les informations concernant les violations systématiques des droits de l’Homme et des libertés fondamentales en Iran.


ispahan.jpg

L’ONU s'inquiète des lois et des pratiques de l’Iran où les violations des droits de l’Homme sont "systématiques".


Une commission de l’ONU a adopté mardi une résolution exprimant la « profonde préoccupation » des membres devant les « violations systématiques » des droits de l’Homme et des libertés fondamentales en Iran.

La résolution, non contraignante, a été votée par 72 voix contre 50, avec 55 abstentions, par la commission des droits de l’Homme de l’Assemblée générale de l’ONU. Le vote est intervenu après qu’une motion iranienne visant à bloquer toute discussion du texte eut été repoussée de justesse. Dans la résolution, les Etats membres se déclarent « gravement préoccupés par la persistance des violations systématiques des droits de l’Homme et des libertés fondamentales » de la population en Iran.

Ils constatent avec « une très vive inquiétude » la confirmation de cas de « recours à la torture et aux peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, y compris la flagellation et l’amputation. »

La résolution, proposée par le Canada et co-parrainée par les pays européens, les Etats-Unis, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et Israël, mentionne également la lapidation, ainsi que « les discriminations croissantes » contre « les personnes appartenant à des minorités religieuses, ethniques, linguistiques et autres. »


[...]

Il appelle Téhéran à respecter les droits de l'Homme, à éliminer de ses textes de loi et de ses pratiques les amputations, flagellations et autres formes de torture et de traitement cruel, inhumain ou dégradant.

source : dépêche AFP/ le Monde

L'Iran, qui est un des rares pays du monde à éxecuter des enfants, est dénoncé à ce titre ; source : comité pour le soutien des droits de l'homme en Iran.

Il faut encore ajouter que la résistance iranienne, par la voix très officielle
du "Conseil Nationale de la Résistance Iranienne", demande que les actuels dirigeants de  l'Iran, soient traduits devant un tribunal international pour crimes contre l'humanité ;  source

La présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne, Maryam Radjavi, a rappelé que

"le régime inhumain des mollahs a établi un nouveau record de violations des droits de l'homme cette année. Les pendaisons publiques par groupe ont plus que doublé comparé à l'an dernier. Les crimes de ce régime ne se sont pas  limités à l'Iran et ils ont touché d'autres pays comme l'Irak, l'Afghanistan, le Liban et la Palestine. Le fait est que le fascisme religieux au pouvoir a déclaré la guerre non seulement au peuple iranien, mais aussi aux peuples de tout le Moyen-Orient.


Mme Radjavi a déclaré qu'il est grand temps de renvoyer le dossier des droits de l'homme du régime devant le Conseil de sécurité de l'ONU et d'en traduire les dirigeants devant un tribunal international pour les violations flagrantes des droits de l'homme dont plus de 120.000 exécutions politiques, et leurs crimes terroristes à l'étranger. Les crimes du régime de trente dernières années sont des crimes contre l'humanité."
La résistance iranienne, par la voix du Conseil National de la Résistance Iranienne dénonçait en 2005 l'Iran des mollahs, en ces termes :

"un Etat membre manipulateur, condamné à 51 reprises par les instances de l’ONU, pour ses graves violations des droits de l’Homme et du droit international."

Sans oublier de mentionner les crimes contre les femmes, à grande échelle, que le régime des mollahs pratique, comme on sait, et dont le nombre suit une courbe croissante depuis le règne du grand mollah Khatami que WKPD cite comme référence et garant des droits de l'homme en Iran (sic), tandis que :

"les crimes du régime des mollahs contre les femmes se multiplient et prennent une ampleur telle que le rapporteur spécial de l'ONU, le Pr. Maurice Copithorne, qualifiait l'Iran dans son dernier rapport à l'Assemblée générale de "prison pour femmes" ;

source.

De plus
pour les amateurs de statistiques et de classement sur l'échelle du pire, pour ce qui est de la situation de la liberté d'expression en Iran, le classement de Reporters sans Frontières place celui-ci à la 166° place sur 169 pays recensés dans le monde.

source

Pour les crimes, la torture et la terreur, nous n'avons pas de classement (!).





Voilà ce que vous n'apprendrez certainement pas par WKPD.

La Birmanie et la Corée du Nord sont également sous observation de la commission des droits de l'homme de l'ONU ;  source



N.B. : l'article sur les droits de l'homme en Iran, parle absolument de tout sauf de la violation des droits de l'homme, renvoyée en toute fin d'article et réduite à un paragraphe.  Minorée autant qu'il est possible et mentionnée comme une pratique innocente, quasi-inexistante, par une rédaction totalement vague et approximative qui ne cite aucun fait ni ne donne aucun chiffre, le sujet occupe moins d'une demi page, sur un article de 58 pages-écran, qui relate l'histoire du pays en commençant à 2500 avant J-C, et passe toutes les périodes en revue, expose longuement le point de vue des mollahs et de la charia dans sa version la plus archaïque, écrit que "Pour les dirigeants en place, l’Iran a réussi à restaurer les plus fondamentaux des droits de l'homme selon l’Islam. " et que "la constituion proclame l’égalité des sexes et explique sans rire que l'Iran est d'une grande tolérance envers ses minorités. Il donne pour preuve des chiffres qui datent de 1976 , qui n'ont plus rien d'exact bien entendu et sont complètement faux. Il se termine par une citation datant de 2003 concluant à l'optimisme.

Un bijou !

Comparez avec l'article avant qu'il ne soit pris en main par l'annexe de l'Ambassade d'Iran qui écrit sur wikipedia, (Il faut remonter à plus d'un an) et vous aurez un exemple paradigmatique de la manière dont wikipedia se dégrade avec le temps.

Alithia




P.S.  : C'est pour diffuser ce genre d'informations, sur l'Iran et sur WKPD qui s'est fait l'annexe de l'Ambassade d'Iran, que le présent blog est mis sur la liste noire de cette WK-soi-disant-neutre-et-pas-du-tout-encyclopédique, et où il est interdit de prononcer son seul nom. (Ce qui me flatte beaucoup : je suis mise à la place de Dieu ; non, c'est vraiment trop).

En effet, la seule "réponse" que les wikipediens sont capables d'opposer au blog étant de dire que je serais une "menteuse" (je crois pourtant toujours citer mes sources et références) et insinuer constamment que je serais "soi-disant"  prof de  philosophie. (Un comble pour des gens qui ne présentent pas eux-mêmes), éventuellement que je suis folle -alors que c'est la critique de WKPD  qui les rend fous, tant ils ne supportent pas la critique.

A part ces tentatives assez basses de s'en prendre à ma personne plutôt qu'à mes idées, selon la logique wkpdienne bien connue (la méthode classique consistant à traiter l'autre de "troll" et de "vandale", b.a. ba, de l'intimidation et des pratiques de discrédit), on a exactement zero argument de leur part, contre ce que je montre.

Lors des rencontres, lorsqu'ils viennent prendre le blog d'assaut,
ces non-rencontres demeurent dans un espace euclidien où je constate que les parallèles ne se croisent pas. Mais avec eux, il n'y a jamais de rencontres possibles, démocritéennes.

L'intelligent comprend, comme disent les Chinois.  :)
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2 décembre 2007 7 02 /12 /décembre /2007 09:09


Brosse à reluire marocaine.

Il y a plusieurs quotidiens en langue française au Maroc :

Libération (socialiste)

L’Opinion, du parti de l’Istiqlal (droite nationaliste)

Al Bayane (ex-communiste)

et Le Matin (du Sahara et du Maghreb), proche du Palais.

La presse marocaine n’a pas le droit de critiquer le Roi, mais le Matin sait flatter comme nos journalistes français ne savent pas encore flatter notre omniprésident.

Mais ils pourraient utilement s’inspirer de cet article.

Que les choses soient claires : je ne critique ni le Maroc, ni son roi, ni les Marocains, mais simplement les journalistes qui en font trop, ici comme là-bas.

Editorial du 13 novembre 2007

 

La mobilité tonifiante d’un Roi

 

Entre deux chantiers, accouru dans un défi au temps, S.M. le Roi Mohammed VI avait regagné Casablanca immédiatement après que l’annonce eût été faite que le Roi Juan Carlos d’Espagne allait se rendre les 5 et 6 novembre à Sebta et Mellilia. Les premiers jours du mois de novembre, alors que S.M. Mohammed Vl, fidèle à lui-même, était mobilisé dans la province d’El Jadida et lançait une série de projets de développement à Azemmour, voilà qu’une frénétique actualité allait l’interpeller : elle tenait; celle-là, à l’intangible principe de l’intégrité territoriale du pays et, ce faisant, de la dignité des Marocains froissée qu’il lui fallait - mission royale aidant - rétablir et rehausser. Le Souverain, son tempérament en témoigne à l’évidence, n’a pas hésité une seule seconde. il a reporté la mission d’El Jadida à quelques jours plus tard et s’est rendu à Casablanca. Coup sur coup, il a présidé mardi 6 novembre - le jour même de la célébration du 32ème anniversaire de la Marche Verte- un Conseil de ministres, rendu publique sa prise de position personnelle sur la visite du Roi d’Espagne dans les deux villes occupées et, dans la foulée, prononcé le soir un grand discours, dont la tonalité saharienne n’a pas pour autant éclipsé l’autre dimension - une réforme majeure en effet -, consistant à détailler le processus de création du Conseil supérieur de l’émigration.

La prise sur l’événement, fût-il gravissime, chez S.M. le Roi ne l’empêche pas d’oeuvrer dans le sens du perspectivisme, ni de resurgir simultanément sur d’autres champs d’action.

Le rythme et l’intensité sont ici les deux versants d’une action menée contre la montre. C’est l’image polymorphique qui nous est renvoyée depuis huit ans maintenant, elle est devenue l’une des caractéristiques essentielles du règne de SM. Mohammed VI : la mobilité articulée sur un fil d’Ariane appelé réforme, changement, Innovation, refondation, mise à niveau. Quel recoin de ce vaste territoire contrasté qu’est le Maroc n’a pas reçu la visite de SM. le Roi, dût-Il se soumettre - ce fut le cas de la province d’Al Hoceïma en 2003 et 2004 -aux rigueurs hivernales ? Quelle population n’a-t-il pas honorée dans ses multiples bains de foule, ses échappées hors cordon sécuritaire, en venant la saluer avec une chaleur, une sincérité accentuée et cette présence humaine qui a vite fait de nous happer ? La mobilité royale est aujourd’hui un trait saillant, le frontispice de la nouvelle gouvernance dont on prend l’exacte mesure et la portée réelle à l’aune des innombrables réalisations et des projets auxquels le cumul continu et incessant n’ôte nullement la singularité et qui touchent aux institutions, aux rouages économiques, à l’organisation de la vie urbaine ou rurale, au bien-être des populations longtemps marginalisées et recluses dans une logique mortifère de renoncement, mais qui sont à présent appréciées à leur juste valeur, rendues à leur dignité.

S’il est un chef d’Etat qui a bel et bien inventé « l’ubiquité », « ici, maintenant», une «ubiquité royale», cette présence marquante et synchronique, c’est S.M. Mohammed VI dont on ne compte plus les kilomètres parcourus en long et en large à travers le Maroc, sous des cieux et des ciels chaque fois nouveaux. Le Souverain est mobilisé sur des fronts géographiques et sociaux différents, il a fait des chassés-croisés une véritable méthode de travail, constamment à pied-d’oeuvre, traçant les sillons en tous les domaines dans une oeuvre où le souci affiché n’est pas tant de désenclaver ici de simples bourgades de Beni M’Thar à Oujda ou à Bouizakaren, de donner là l’espoir et le goût de vivre à de simples et petites gens que de forcer, de briser ce noeud gordien de l’indifférence où, longtemps et insidieusement, les a tenus un centralisme excessif et les a relégués aussi l’Etat Léviathan…Il n’est pas de mot plus approprié, juste, en effet, parce que simple en même temps, que la « proximité », horizon indépassable que le Roi, avant qu’il n’ait fait florès, a inventé au quotidien. Elie est au coeur du dispositif d’action mais aussi d’une philosophie humaniste qui se passe de mots savants parce qu’elle est mise en application tous les jours avec la même ardeur et le même courage jamais entamé. Son inventaires pour ne pas avoir le dresser, tant il est grand et infini, tient à une intervention quotidienne, menée terre-à-terre, au ras des pâquerettes sur les sols de la fragilité sociale humaine. Or la proximité, qui n’a jamais été ici une clause de style ou un fétiche, se décline sur des projets différents, grands et petits, diversifiés aussi parce qu’ils relèvent du social, de l’économique, de l’infrastructurel, du religieux, de l’institutionnel, du sécuritaire, bref, d’un enchevêtrement multidimensionnel que le regard d’un homme,  toute force qu’il a, ne peut embrasser.

En moins de six ans, le Maroc est d’ores et déjà entré de plain-pied dans cette modernité exigeante que conforte une démocratie institutionnelle affirmée et un développement ambitieux, où les autoroutes zébrées et croisées, les chemins de fer renouvelés, l’open sky instauré, un immense élan d’inventivité et de créativité lancé, les poches de pauvreté combattues avec acharnement, loin d’être de simples symboles sont a contrario les signes d’une interactivité que le Souverain maintient comme le propulseur la dynamique. Le temps et l’espace, ces temporalités opposées de prime abord sont ici au rendez-vous, Sa Majesté le Roi les parcourt avec une aisance à nulle autre pareille, il les maîtrise et les dompte parce que le temps court, cette notion d’éternité le hante et parce que sa vision de bâtisseur pressé ne saurait s’accommoder ni de quelque lenteur ni des atermoiements contingents, qui freineraient en l’occurrence la course du progrès et donc cette marche irréductible du Maroc. Safi aujourd’hui, Fès demain, Nador encore Ici et M’Hamid ou Tagounlte là… A cheval sur les «territoires», un calendrier chargé et un agenda serré, sacrifiant jusqu’à ses dimanches, voyant probablement ses enfants et sa famille au détour entre deux manifestations, le coeur constamment à l’ouvrage comme nul autre, voilà le Roi de toutes et de tous, l’éclaireur de tous les instants. Il n’a pas de secret, sinon celui du travail ininterrompu, de la tâche assumée avec une constance à toute épreuve, le Roi à la mobilité tonifiante et mobilisatrice, qui force l’horloge et les aiguilles de cet imperturbable cadran solaire qu’est le temps. Cette mobilité n’est pas d’un interstice ou d’un moment, elle est de toujours…

LE MATIN
Nouvelle grimace

Certains tunisiens nous bassinent avec la liberté de la presse marocaine....pas plus que la tunisienne cette derniére  est totalement dans le fait du prince.

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1 décembre 2007 6 01 /12 /décembre /2007 11:17
http://www.transpuz.com/images/2006/prisoner_of_my_own_by_shimoda7.jpg

Recherche musulman(e) pour espionnage

Quand le MI6 recrute au sein des minorités musulmanes

Vous êtes musulman(e) ? Fan de James Bond ? Apprenti espion ? Cet article est écrit pour vous ! Plus sérieusement, le MI6, service de renseignement extérieur de Sa Majesté toute britannique a décidé de recruter de futurs espions parmi les minorités ethniques musulmanes de Grande-Bretagne. Ceci "en raison du regard pénétrant et de la compréhension qu'ils apportent", selon le responsable du recrutement du "Six" que cite le quotidien français Le Monde.

 
Logo du Secret Intelligence Service (SIS)
Logo du Secret Intelligence Service (SIS)
Avez-vous déjà entendu un espion en herbe vous raconter sa formation ? Ou encore des espions confirmés vous parler de leurs opérations ? C'est chose faite puisque, à compter de cette semaine, le MI6, célèbre service de renseignement extérieur britannique lance une grande campagne publicitaire sur la radio BBC Radio 1, une station très suivie des jeunes.

Tout au long de la semaine, les auditeurs pourront ainsi écouter des témoignages d'agents secrets et des journalistes de la station pourront réaliser un reportage au sein du service de contre-terrorisme. Bien entendu, les voix des espions interrogés seront brouillées et leur véritable identité sera remplacée par un pseudonyme.

Précisons qu'auparavant, les services de renseignement britanniques s'étaient attachés à recruter plus de femmes et d'homosexuels. Désormais, avec cette campagne de recrutement au sein des minorités, en particulier musulmanes, le MI6 compte diversifier les profils de ses espions.

Ni mythomanes, ni amateurs de sensations fortes
Ainsi "Mark", pseudonyme donné au responsable du recrutement auprès du MI6, a expliqué que le Secret Intelligence Service (SIS), autre nom donné au MI6, était "confronté à des situations variées de par le monde, et les gens d'origine ethnique différente peuvent aller à des endroits, faire des choses ou rencontrer des gens inaccessibles aux Blancs". C'est pourquoi, "en raison du regard pénétrant et de la compréhension qu'ils apportent", les candidats musulmans issus des minorités ethniques du pays sont actuellement les bienvenus. D'autant plus que, toujours selon "Mark", "actuellement il y a une image erronée qui est véhiculée autour des missions des services secrets. Il y a un fossé entre la réalité du terrain et la fiction présentée dans James Bond. Toutefois il arrive parfois que cet écart se rétrécisse, ce qui garantit au candidat une carrière pleine de rebondissements". Attention, "Mark" ne recherche "ni mythomanes », ni amateurs de sensations fortes", tient-il à préciser.

"Mon devoir envers Dieu est totalement compatible avec mon devoir envers mon pays. Je pense très profondément que si vous pouvez faire quelque chose qui peut faire la différence, alors il faut le faire", a pour sa part déclaré une femme espionne musulmane.

Nous n'avons pas de Beretta
James Bond joué par l'acteur Sean Connery
James Bond joué par l'acteur Sean Connery
Des petites annonces via Internet et dans la presse ont également été diffusées. Et le MI6 met même en ligne des tests de sélection avec des mises en situations réelles afin de pouvoir tester ses aptitudes à devenir espion. Les candidats parlant couramment l'arabe sont particulièrement recherchés, mais aussi ceux maîtrisant le chinois, l'urdu, le persan ou encore l'espagnol.

Cette campagne publicitaire n'est pas la première du genre pour le MI6 qui, il y a un an, au moment où le film "Casino Royale", le dernier épisode en date de James Bond sortait sur les écrans, deux espions du MI6 avaient témoigné sur les ondes de la BBC. D'ailleurs, à propos du personnage de James Bond, les responsable du recrutement a déclaré que "c'est le plus grand mythe au sein de notre service, mais nous n'avons pas de permis de tuer et nous n'avons pas de Beretta, ce n'est tout simplement pas vrai".

Le MI6, ainsi que le MI5 (service de renseignement britannique intérieur), furent créés en 1909 lors de la fondation du Secret Service Bureau, dont ils sont deux des départements. "Parmi les défis majeurs du vingt-et-unième siècle figurent notamment l'instabilité régionale, le terrorisme, la prolifération des armes de destruction massive et le trafic illégal des stupéfiants", peut-on lire sur le site Internet du SIS.

 
Assmaâ Rakho Mom
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1 décembre 2007 6 01 /12 /décembre /2007 08:45
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مركزية المصالحة في الخطاب الإسلامي الجديد [1 / 10]

الجـــزء الأول : المصالحة مع الذات

د.خــالد الطراولي

ktraouli@yahoo.fr

توطئـــة

لقد ظل الخطاب الإسلامي المعاصر تتجاذبه أطراف عدة بين متشدد وميسّر، بين وسطي ومتطرف، بين رافض وقابل، وتشكلت من خلاله أطياف سياسية متعددة وغير متجانسة، ومثلت العلاقة مع الذات وخاصة العلاقة مع الآخر إحدى زوايا الخلاف والتميّز، سواء كان هذا الآخر صاحبا أو رفيقا أو منافسا، نسخة أو بديلا، شرقيا أو غربيا، فردا أو مجموعة، حضارة أو جمهورا. وكان لتحديد موقع الآخر في فسيفساء الخطاب ومشروع  التغيير الأثر الكامل والمحدد والبعيد لسلامة المواقف ونجاح المهام.

تحاول هذه الورقة تجاوز التشخيص المعمّق للحالة التي تعيشها حركات الإسلام الإصلاحي بين مد وجزر تجاه هذه العلاقة المركزية مع الآخر، إلى الإدلاء بدلوها نسبيا في محاولة التجاوز والبناء عبر توضيح مبدئية علاقة المصالحة مع الآخر، ومركزيتها في نجاح المشروع والخروج به من دهاليز المواجهات العقيمة والقفز على المراحل وتجاوزات الواقع، ومحاولة بناءه داخلا وخارجا على أسس عقلية وموضوعية وديمقراطية، بعيدا عن الاستثناءات والإقصاءات، حتى تحصل الشروط الضرورية للمساهمة الفعلية والمباشرة لهذه الحركات في النهوض بمجتمعاتها والخروج بها من بوتقة الهزيمة والتخلف، بهدوء ووعي ورشاد.

حديــث المصالحــة

المصالحة تعبير عن تغافر داخلي وخارجي يبدأ بالمصالحة مع الذات،  ويتوالى تباعا مع مصالحات مع المحيط الضيق والممتد. فهو مسار يبدأ صغيرا ليكبر حتى يصبح حالة دائمة وعقلية متمكنة تنبني من خلالها وعلى أسسها رؤى وتصورات تنحو منحى التغيير العام الرصين والرشيد والهادئ للفرد والمجتمع.

إن المصالحة عقيدة قرآنية "والكاظمين الغيظ والعافين عن الناس"[آل عمران 134]، وهي كذلك طريقة نبوية، يروي ابن هشام في سيرته أنه لما أراد الرسول (ص) دخول مكة في بداية صلح الحديبية، بركت الناقة على التوجه إلى طريق يؤدي إلى مكة، فقال الناس خلأت الناقة، فقال (ص): "ما خلأت وما هو بخُلُق ولكن حبسها حابس الفيل عن مكة، لا تدعوني قريش اليوم إلى خطة يسألوني فيها صلة الرحم إلا أعطيتهم إياها."[[1]] والمصالحة أيضا ميول إنسانية سليمة ومبدأ وطني عزيز. وهي عودة إلى إنسانية الخطاب والممارسة التي كانت محورية المقدس الإسلامي في كل صوره، والتي غابت بعض الشيء نتيجة التقاء ماض منكسر ومريض، مع حاضر تغلبت في بعض ثناياه المواقف المرتجلة، والتأويلات الخاطئة، والوعي المنقوص، والعلم المغشوش، وتغوّلَ السياسي في كل نواحيه، فكثرت الحسابات الضيقة، والرؤية الآنية، واللحظة الخاطفة، وتهمّش الإنسان، وقد كان المحور والهدف.

وتستوقف مسعانا هذا عشر محطات، نحاول من خلالها إبراز مبدئية المصالحة ومركزيتها في كل مشوار تغييري ناضج ورشيد، وفي كل خطاب تفعيلي وتمكيني تريد الحركة الإسلامية الإصلاحية من خلاله التعبير عن واقعيتها و الاستناد إلى مبادئها وثوابتها، دون الإخلال بهذا أو بذاك، وهذه المحطات هي على التوالي: المصالحة مع الذات، المصالحة مع الزمن، فالمصالحة مع المعرفة، فالمصالحة مع الآخر داخل المؤسسة، والمصالحة مع الإسلامي خارج المؤسسة، فالمصالحة مع أطراف المشروع الإسلامي، فالمصالحة مع الشعب، والمصالحة مع مؤسسات المجتمع المدني، فالمصالحة مع الأنظمة، و أخيرا المصالحة مع الغرب.

 

 المصالحة مع الذات :

ونعني بها التوفيق في الإجابة على السؤال المنهجي : من نحن؟ وعلى أيّ أرض نقف؟ وإن أرقى أنواع المصالحة، المصالحة مع الذات، وإن أتعس مراتب الجهل والأمية هو الجهل وعدم الوعي بالذات. وهذه المصالحة ليست ركونا إلى تمجيد الذات وتزكيتها أو جلدها ومعاقبتها، وليست انغلاقا في محرابها، ولا تباه واستعلاء من فوق منبرها، ولكن الادراك الواعي لحدودها ولمنطلقاتها و المعرفة الحسنة لماهيتها ودورها، والتعامل بدراية مع الظروف الأكثر تناسبا معها، حفاظا عليها ودعما لمزيد التأثير والعطاء داخل محيطها الخاص والعام.

المشروع الإصلاحي مسلم المرجعية والهوية، عربي اللغة والثقافة والمصير، ديمقراطي التعامل والتدافع، يؤمن بأن المقدّس الذي يحمله، منه الثابت الذي لا يغيره حال، زمان أو مكان، حملته الأمة في تاريخها دون المساس به، وسلّمت رايته إليه بكل صدق وأمانة، وهو لغيره مسلّم له دون سحب أو إضافة، ومنه المتطور في فهمه وتنزيله، والمشروع الإصلاحي لا يمثل إلا فهما من أفهامه، واجتهادا قابلا للخطأ والصواب. يعتبر جذوره، البعيدة  منها ممتدة في أعماق الحضارة العربية والإسلامية، يقطف منها ما يدفع بمجتمعاته لمزيد الرفاهة المادية والروحية، وينبذ عنها ما لحق بها من ضعف وانهيار، والقريب منها يأخذ ينبوعه من رواد عصر النهضة وأفكارها، وأهمها الإصلاح، ماستُطيعَ إلى ذلك سبيلا، ومن الحضارة الحالية دون إسقاط أو تلفيق أو ترقيع.

والمشروع الإصلاحي مشروع هداية بالأساس، ولعل هيمنة البعد السياسي على الحركة الإسلامية إجمالا،  والتعويل المبالغ على دور السلطان في التغيير، كانا شفعة للتسرع في طي المراحل، ودفعا للأفراد نحو الاستعداد لتحمل مسؤولية في واقع لم يستوف شروط نهوضه من قبول وقابلية. فاختلطت الأولويات، وغابت الموازنات وأصبح التمكين غاية لا وسيلة لتنزيل المشروع.

ولعل التاريخ الإسلامي البعيد منه والقريب لم يكن بريئا في بعض محطاته المشبوهة في تضخيم هذه الرؤى والمنهجيات وتأكيدها، فغلب على قولة "إن الله ليزغ بالسلطان ما لا يزغ بالقرآن" فهم عجيب وتأويل غريب، على أنها تهميش للجانب القرآني التربوي والأخلاقي في دعوة التغيير ومنهجيته وتنزيله، وتضخيم للبعد السياسي وتعظيم لدور السلطان والدولة التي أُعطيت المهمة الأساسية في تغيير الإنسان والمجتمع. و ليس تكاثُرُ الفرق السياسية الداعية لتغيير الشرعية في تاريخنا، إلا تأكيد لتمكّن هذا الفهم لديها واعتبارها بأن السياسي ـ السلطاني هو الكافل بطي المراحل وإحداث التغيير بسرعة ولعله بنجاعة.

ولم تخرج الحركة الإسلامية الحديثة عن هذا الفهم، وظنت أنه بإمكانها تغيير العقليات وإنزال مشروعها عبر منهجية السلطان المتسرعة، والمتجاوزة لقبول وقابلية الجماهير وإطارها الإقليمي والدولي، ومن التنزيل إلى التدشين!. وهذا الذي جعل من رسالة الإسلام عند الكثير من الأفراد والجماعات تكون بالأساس سياسية لا غير.

إن مشروع الحركة الإسلامية لا يجب أن تحدده المحطة أو المسار السياسي فقط، ولكن تمليه مبدئية تعدد أبعاد التغيير ومنهجياته من ناحية، وفقه الأولويات والموازنات من ناحية أخرى، وهذا يجعل من المصالحة مع الذات مصالحة مع منهجية التغيير التي ترى في البعد السياسي محطة في مسار التغيير والإصلاح، تتلوها أو تعوضها محطات في حال نكوصها أو قلة فاعليتها.  وهي أيضا مصالحة مع الأمة التي يملي تبنيها للمشروع غلبة المنحى القرآني المتدرج والمتأني، والذي يجعل من رسالة الإسلام رسالة هداية، يكون السياسي والتربوي والأخلاقي والاقتصادي أدوات ووسائل لتحقيق هدف الهداية الذي هو أكبر وأهمّ.

ـ يتبـــــع ـ

 

 

 ملاحظـــة : وقع نشر هذه الورقة بفصولها العشرة لأول مرة سنة 2004 في مجلات ومواقع عديدة نذكر منها التجديد المغربية واسلام او لاين,

 

المصدر: موقع اللقاء الإصلاحي الديمقراطي www.liqaa.net

 



[1]

 سيرة ابن هشام المجلد الثالث دار الفكر بيروت 1994 ص:245.

******************************

رســالتي إلى تونس نيوز
 
الأخ الفاضل تحية طيبة والسلام عليكم
أتمنى أن تكون والأهل في خير حال ونعمة، أصدقك القول لقد فاجأتني رسالتكم، ولم يخطر على بالي أن هذا الثغر سوف ينتهي يوما ما، أتفهمكم وأشد على أيديكم وأعلم ما قاسيتموه لإيصال هذه الكلمة الصادقة وكان ذلك على حساب الأهل والصحة، أسأل الله أن يجازيكم خير الجزاء. أتصور أن قرار الانصراف لم يكن سهلا ولكن لا أخفيكم حالة الحزن التي انتابتني وكأن أخا عزيزا أو ابنا بارا قد غادرني أو سافر بعيدا عني.
اسمحوا أن أهمس إليكم وهنا اختلط العقل بالعاطفة، إذا كان هناك ولو أمل بسيط في أن تعدلوا عن قراركم فلا تعدموه واتركونا نحلم من جديد، لأن الثغر الذي تركتموه ليس سهلا تعويضه وخوفي أنه يبقى ثلمة لا تجد من يرتقها خاصة في هذا الليل الدامس.
دعائي لكم بالتوفيق والنجاح وشكري المتجدد لكم وأملي أن تعدلوا عن هذا الموقف رغم تفهمي لكم ولا عتاب، غير أن الزاوية التي أنظر منها إلى عملكم وإلى كل عمل هي خدمة الناس وتعرية الظلم وإرضاء الله، من أجل ان نطرق يوما باب الجنة وأن نكون في جوار الحبيب محمد وهنا يهون كل شيء ويصبح الانسان ذرة في فلاة ويبقى وجه ربك ذو الجلال والإكرام.
والسلام عليكم ورحمة الله
 
أخوكم خالد الطراولي

 

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30 novembre 2007 5 30 /11 /novembre /2007 17:45
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Belhassen Trabelsi, le frère aîné de Leila, l’épouse du président Trabelsi, vient encore de frapper un coup en s’associant avec le mensuel économique libanais Al-Iktissad Ouaâmal (Economie et affaires). Ce dernier étant spécialisé dans l’organisation de colloques, Belhassen a profité des festivités du 20ème anniversaire de la prise du pouvoir par beau-papa pour faire débourser à l’État 475000 dinars (répartis à égalité entre Belhassen et ses associés) en contrepartie de l’organisation de cette manifestation. Très pot de colle ce soir-là, le fiston de Leila en a profité pour draguer les nombreux hommes d’affaires du Golfe présents. Dans sa ligne de mire : Mohamed Al-Guergawi, ministre émirati et président de Dubaï Hoding qui a annoncé 15 milliards de dollars d’investissements en Tunisie. Ne souffrant aucune concurrence, Belhassen a même ordonné aux membres du service du protocole présidentiel de ne laisser personne s’approcher de sa poule aux œufs d’or !

Tous les invités de la manifestation - une petite centaine - ont été logés au prix fort à l’hôtel Le Palace, dans la banlieue chic de Gammart. Croustillant quand on sait que ce cinq étoiles a été repris pour un franc symbolique par Belhassen. À l’époque, ses propriétaires saoudiens et koweïtiens se battaient au sujet de la gestion de l’établissement aux pertes abyssales et à l’ardoise bancaire carabinée. Belhassen a alors demandé aux associés de lui céder l’hôtel avec son passif et de disparaître de la circulation. Ce qu’il obtient en quelques semaines. Puis il a ordonné aux banques de ne plus parler de créances mais de « créances irrécouvrables ». Les pauvres peinent à s’en remettre.


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Le clan Ben Ali pas en reste

La soeur du Général-Président, Najet Ben Ali, a raflé plus de 60% du marché tunisien de la friperie. N’étant pas de ce milieu, elle a décidé de “vendre” cette concession à des professionnels triés sur le volet et qui, moyennant finances, revendent les fripes en question. Il leur est toutefois formellement interdit de mettre la main sur les vêtements de luxe (soieries, fourrures…) qui représentent en moyenne 10 % de la marchandise.

Celles-ci sont réservées à sœur Najet qui les asticotte et les revend au prix fort (et du neuf) dans les sept boutiques de luxe qu’elle possède en Europe : trois à Paris, deux à Bruxelles et deux à Rome. Si seulement ses clientes s’en doutaient…

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