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15 mars 2008 6 15 /03 /mars /2008 22:43
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POSTMODERNITÉ, SPIRITUALITÉ, SOCIÉTÉ
le Mythe de la postmodernité, un émiettement des sens

  par CAMILLE LOTY MALEBRANCHE


Aborder la période innommée d’aujourd’hui désignée post moderne (car cette appellation n’est pas un nom) exige une préhension multiple et pluridisciplinaire de ce qui n’est pas un objet mais une configuration d’éléments humains, structurels et politiques dans un fait social quasi planétaire vu la domination mondiale d’une poignée d’États dits du centre. Le morphème « Post » apposé dans des néologismes de notre temps comme « post industriel, post idéologique, post historique » renvoie au rien, à une crise de sens et de signifiance, à une sorte de référent de la vacuité et nous amène à la logique du vide d’une vision d’époque d’une socio-factualité sans idéal que la platitude du savoir-faire, la prise de possession de la matière organique et vivante que permet la manipulation génétique ou technologique, la compulsivité de la consommation dans un monde qui quoique multipolaire, est idéologiquement nivelé au capitalisme financier. C’est l’heure du paradoxe d’un occidentalisme triomphaliste se proclamant le meilleur mais où pourtant lesdites sociétés occidentales vivent pour éviter le pire. Idéologie du manque, idéologie du paradoxe où l’abondance consommationnelle ne compense guère les pénuries pécuniaires rendant inaccessibles l’accès au strict nécessaire en plein cœur des mégapoles du Nord, creusant d’inimaginables fossés entre classes, aggravant l’inégalité tout en enfonçant les riches consommateurs dans leur propre vide intérieur et lestant la société par toutes les formes de privation qui écrasent l’humanité et plongent les individus dans l’égarement, loin de tous repères. Les lourds tributs à payer par les individus de ce temps sont là : vide de sens existentiel, vide de transcendance, vide de temps propre, vide d’espace librement choisi, vide de sentiment autonome ! Le mythe du « Deus Otiosus » c’est-à-dire du Dieu qui crée le monde et s’en retire pour régner au-dessus de lui, rappelle pourtant au croyant que Dieu est transcendant jusque dans l’immanence cosmique et matérielle ; et que l’homme, son image, doit viser la transcendance même dans les fonctions animales les plus banales. Mais le deus ex machina du mercantilisme des bourses, ce nouveau démon de la religion matérialiste planétaire fait de l’homme le sous-produit du marché virtuel, seul but suprême, cause causante et fin dernière d’une humanité réduite en chose, incapable même de sains réflexes animaux. Grossier grotesque, burlesque barbare, l’essor occidental fait primer à côté des plus grandes réalisations de la science et de l’art, un univers de créations pseudo artistiques très dénaturé avec ses nouveaux riches et demi dieux oints par la presse people pour circonvenir et assouvir aujourd’hui, par des goûts populaciers, un populisme culturel voué à alimenter un marché facile à gaver et à exploiter ! L’impermanence héraclitéenne (Panta rei) semble céder le pas à une forme livide de pérennité du médiocre cautionné jusque par les institutions officielles s’exprimant à travers les grands médias et leur langage s’adressant aux réflexes sociaux des individus, langage que nous convenons d’appeler un médiolecte tendant le piège de la pseudoculture volontairement maintenue médiocre pour favoriser le règne de l’idéologie vulgaire et triomphante du marché. Avatars du capitalisme, atavismes de ses représentants héritiers, le travailleur esclave, la réduction de tout en marchandise, la réification paroxystique de l’homme sont les programmes actuels du financiarisme, ce nouvel âge d’une économie virtuelle régentée par les aléas spéculatifs des bourses sans égard pour la réalité laborieuse et souvent rude des travailleurs en croissance de la périphérie comme la Chine, l’Inde rendus laboratoire d’ouvriers des grandes compagnies de la planète ! Notre époque est celle de l’ovation du rentable, de l’idolâtrie de l’usuel ! Utilitarisme mangeur d’homme, pragmatisme anthropophage. Le pragmatisme économique, cette obsession livide du rentable, n’est-il pas la hantise morbide et sordide de l’intérêt matériel rendu ubiquitaire dans l’action humaine ou sociale ! Synergie du délire de domination et de la violence hégémonique dans une cinglante convoitise de la déprédation, l’idéologie post- moderne soi disant humaniste et prôneuse du respect des catégories jusque là marginalisées, voudrait être en même temps en symbiose avec les vœux profonds de l’homme définis par le capitalisme financier, cet ogre abominable, ce ferment tératogène qui fait tout pour bouffer les moindres services sociaux existant dans les états en bannissant l’État de son rôle social et en priorisant le règne des grandes transnationales cotées en bourse selon la finance spéculative. Le capitalisme est souvent décrit comme étant en crise. Mais devons-nous le dire ici, la crise laisse deux alternatives étant le produit d’un dérèglement grave ou un système n’arrive plus à gérer sa condition : l’Effondrement et/ou les Fuites en avant sous forme de Subterfuges catastrophiques. Et le capitalisme, système de tous les masquages par excellence, ne vit que de subterfuges pour fuir et masquer ses dysfonctionnements. Le réajustement financier et structurel actuel des États imposé par le bourgeoisisme mondial appelé Mondialisation de plus en plus rebaptisé Globalisation - vu que l’intégration réelle des pays de la périphérie ne serait-ce qu’au niveau des frontières économiques supposément aplanies par la libéralisation du marché mondial pose problème à ce que la presse officielle appelle « le monde » c’est-à-dire le quarteron d’états nantis surtechnologisés qui mènent l’idéologie politico-économique planétaire - est un accoutrement de l’effacement de l’État au profit des grandes compagnies. On se retrouve face à un nord ambigu dans ses choix de profiter de la main d’œuvre esclave des pays émergents chez ces pays et en même temps obsédé de se protéger contre une certaine concurrence de produits à vil prix venant de ces pays émergents développant parallèlement leur propre industrialisation voire de toute immigration en provenant ! Le renforcement de la ploutocratie à travers l’indécence de la nouvelle économie et surtout, l’immoralité dominante des bourses financières, marquent une bonne fois pour toutes, l’époque actuelle de leurs sceaux d’infamie et d’immoralité des élites du nord et des États qui les représentent. Remarquez que j’évite d’évoquer la notion de période préférant celle d’époque car je suis apériodiste en Histoire vu que le concept de période suppose des coupures dans les temps historiques alors que tout se succède et se transforme logiquement selon la multitude des possibles enchaînements progressifs et successifs des choix et décisions politico-économiques qui sont faites selon le type de société dominant le monde. En passant, faut-il le dire ici, la Globalisation est une appellation conceptuelle manipulatrice, faussement nouvelle dans sa nature en tant que « l’ordre politico-économique et culturel », depuis l’avènement de l’Occident au sommet de la civilisation a toujours tendu à la Globalisation sociocentriste de l’idéologie politique, économique et culturelle occidentale vu la propension colonialiste dudit occident. Le colonialisme a été quasi planétarisé par les puissances coloniales de jadis hormis des pays comme la Chine que les occidentaux n’ont pu soumettre et le Japon trop démuni alors en matières premières pour les intéresser. Le faux « christianisme » institutionnel catholique, abject et antichrétien dans les faits, a voulu être planétaire et avec lui, l’idéologie coloniale occidentale. D’ailleurs, le mot catholique ne signifie-t-il pas universel ! Après la seconde guerre mondiale, par exemple, le dollar a été planétarisé comme valeur d’échange, jusqu’à la récente création de l’Euro... La Globalisation n’est donc que le nouvel âge d’un capitalisme triomphaliste après l’effondrement soviétique, capitalisme qui se réajuste au pire stade d’exclusion de l’État pour les compagnies et multinationales libres de faire la loi et de déterminer le sort des majorités paupérisées et abandonnées en même temps que les pays du sud ou émergents sont réduits au stade de filiales des industries délocalisées du Nord cherchant paradis fiscal et main d’œuvre à vil prix pour ne pas dire gratuit.

Pour revenir à cette indication du vide, cette vacuité de sens de la postmodernité, nous dirions que la référence à l’extériorité socioculturelle de l’individu est le contraste le plus extrême rencontré dans l’individualisme contemporain, individualisme facilitant la domination des structures officielles auxquelles les individus cloisonnés dans leur moi, s’abandonne comme une reddition de leur droit de penser et de leur liberté. C’est aussi le signe le plus patent de la vacuité existentielle masquée par les niaiseries débitées où se mêlent une pseudoscience phylogénétique et l’imbécillité des masses scolarisées, véritables échos ignares du dogme soi-disant scientifique.

La Postmodernité ne rompt avec la modernité que par une volonté idéologique de standardisation, d’uniformisation des rationalités culturelles. Si la raison collective est la weltanschauung constituée des mythologies et discursivités d’une culture à un moment de l’histoire, l’impudence ploutocratique planétaire, est de tenter de détruire la possibilité de luttes de la libération en mondialisant les grands paramètres de l’économisme et de l’écologisme respectivement par la finance virtuelle des bourses et la récupération officielle du militantisme vert par la création des ministères de l’environnement à l’action extrêmement complaisante avec les grandes compagnies pollueuses. À part cela, la surenchère d’un discours hypocrite de la démocratie tout autant que celle-ci ne nuit pas au marché et à la ploutocratie. Car c’est une ploutocratie que le système idéologique mondial, pas une démocratie ! La démocratie occidentale qui nous rebat les oreilles avec comme signe de son règne, la liberté de la presse, n’est que foutaise de médias alignés au marché, médias propriétés de grands riches et d’industriels qui utilisent des intellos et journaleux soudoyés pour faire propagande en attaquant les politiciens mais en ayant soin de bien louer l’ordre économique. Quelle imposture ! Et l’on voudrait imposer cette singerie de démocratie à la planète tout entière ! La démocratie journalistique, « démocratie people » actuelle est l’ovation des excentricités des orientations sexuelles libérées, exposées en plein jour dans les médias et la mise dans la rue de l’intimité des stars ! Ses seules conquêtes sont là !

PLATON ET LE MYTHE D’ER

Nous savons que « le soldat Er dans la République de Platon a reçu selon celui-ci, le pouvoir des dieux de voir les enfers de près en visitant leurs lieux et qu’exceptionnellement admis à en remonter, il raconte la renaissance des ombres sous forme d’âmes réincarnées, lesquelles âmes, après avoir choisi leur sort futur, boivent au Léthée, fleuve de l’oubli, pour ne point se souvenir de leurs propres choix ». Tous les prophétismes et les doctrines mystico-religieux sont évoqués dans cette quête de la place de l’homme dans le sens et l’être. L’homme actuel n’est même pas que désespérant mais nihiliste comme par exemple un athéologien aussi sombre, aussi extrême que Heidegger avec la thèse qui renvoie à l’existential (l’étant humain, être-pour-la-mort) et non à l’existentiel impliquant, lui, en plus du simple « il y a mortel déployé dans le temps », les attributs et le sens de l’étant homme plongé dans son existence et en rapport avec la magnificence mystérieuse et mystique de sa présence microcosmique dans l’Univers macrocosmique. Car l’existentiel, étant le fait de l’Étant Homme « Dasein »(1) « être là » (c’est-à-dire l’être humain effectif et actuel dans le monde), à la fois téléologique, eschatologique et entéléchique, implique immanquablement plus que le déploiement dans le temps comme essence, mais une substance consciente avec ses attributs finalitaires. Ce qui permet le combat et l’espoir d’amélioration du sort selon une perception transcendante de l’essence humaine ! Le temps du il y a quand il désigne l’Homme même sans la foi, exige plus que la temporalité biologique de l’étant humain au monde. Le temps, quoique angoissant pour la conscience tragique de l’impie ou de l’athée conduit certes à la létalité fatale mais jamais sans une affirmation de chaque vie d’homme s’efforçant à s’imprimer dans l’histoire. Le temps même tragique de l’absurde existentiel du nihiliste existe en tant qu’il fait exister dans l’intemporalité de l’action accomplie, pérenne donc en tant qu’histoire individuelle, l’homme qui agit. Pourtant, le temps du capitalisme néo-américain triomphant est un temps contracté et émietté qui ne prend sens que dans le profit immédiat. Cette obsession qui ne fut pas celle du capitalisme rhénan (2), comme le démontre Michel Albert, des siècles précédents jusqu’à récemment, puisque l’actionnariat, le rendement prenait du temps et de la patience dans une économie réelle soucieuse d’une certaine collectivité, que la finance boursière et son économie virtuelle individualiste contemporaine a révolutionné. Les hommes, dans leur grande majorité, sont aujourd’hui englués dans l’extraversion sociale qui gèle les rapports de la personne humaine à elle-même où celle-ci ne médite plus le fait d’être et n’assume guère son étant « d’être au monde » mais se contente de fonctionner selon les structures sociales du marché. Tout est monstration systémique sans démonstration humaine à l’échelle des institutions. Surenchère du spectacle, de l’esbroufe et l’image. Tout y est forme d’une nouvelle superstition branchée au rituel du système socio-économico-consommationnel, la seule essence qui soit ! Essence vide, grimace de vacuité mimant la plénitude. Essence de pure forme sans substance aucune. La conscience qu’est l’étant homme partagé entre attributs et contingences existentielles - est ainsi devenue une immense gageure pour la liberté et ses militants - parce qu’éclipsée par les diversions sociales. Car faut-il le rappeler, la liberté implique la conscience ; et la conscience d’un homme libre est continuum de présence à soi et au monde, de vision propre et de projection de soi dans le monde. Un soi assumé par la volonté et ses choix dans le rapport à soi et à l’être, et qui ose prendre l’initiative en manifestant, dans des circonstances, de la spontanéité et de la pro-activité et non pas seulement de la réaction.

ER OU LA RÉVÉLATION SOTÉRIOLOGIQUE PLURIELLE

Revenons au mythe d’Er. Er, dans la République, est ce que nous appelons le génie d’une métempsychose révélatrice de la liberté choisissante des âmes lesquelles, après, boivent au Léthée (fleuve de l’oubli des enfers grecs) pour oublier leur libre choix avant de s’incarner. Er pourrait bien être assimilé à la philosophie sacrée et spirituelle qui dévoile les grandes vérités de la vocation et de la destinée humaine. Er serait donc le révélateur du Véritable qui brise l’amnésie des âmes qui ont bu au Léthée. La vocation comme appel de l’essence à l’accomplissement par la pensée et l’action, la destinée comme aboutissement heureux du réalisé spirituel à atteindre. La philosophie, la pensée en général, lorsqu’elles gardent leur rôle, enseignent un art de vivre. Rôle perdu qui, malheureusement, loin de la surspécialisation actuelle, vu la triste inanité contemporaine du philosophisme de certains philosophes occidentaux, ces philosophistes de la sécheresse d’aujourd’hui, brailleurs savants du concept qui n’étayent pour la plupart, qu’un amas ridicule de commentaires surspécialisés, si vides et incapables d’élaborer une pensée en propre où, comme les grands qu’ils évoquent orgueilleusement, ils auraient une proposition sur l’homme et l’essentiel. Hélas, plusieurs réduisent la philosophie, cette voie la plus autorisée de la sagesse avec la religion, en logorrhées philomorphes (de forme philosophique mais sans substance) pédantesques. Nous parlons de la sorte puisque toutes les doctrines sotériologiques, christologiques ou spirituelles et leurs sagesses devraient en fait être continuellement exploitées et revisitées dans ce qu’elles ont de plus élevé, de plus transcendant pour proposer dans les limites du possible, les parcelles d’une certaine assumation du sens à l’homme. Car l’homme-esprit est une intuition du sens, une quête de signifiance.

La sagesse, au-delà de ses contributions temporelles et sociales où elle doit permettre l’amélioration de la condition plurielle des individus, se veut, à son pinacle, spirituelle, proposition d’assumation ontologique à l’homme, où dans son rapport à l’être, l’individu retrouve une somme morale et finalitaire qui lui définit son destin et sa vocation comme espèce et personne. Là, se forme la conscience supérieure de la Vérité, celle qui, par une téléologie métaphysique, au-dessus des spéculations, affirment des certitudes par l’expérience intérieure et cosmique de la situation de l’homme ! Le verbe authentique, philosophique ou autre, déclenche et déploie la tempête humaine des idées et des mots de la libération contre la violence voilée systémique et le calme abusif des modes de vie soi disant démocratiques pour le plein devenir transcendant de la personne humaine. La sagesse est la violence vitale de l’esprit contre les violences létales et contreproductives de la société et du monde. Un peu comme cette violence féconde du premier amour de la pucelle qui se fait volontiers dépuceler avec joie et jouissance à la pensée de devenir femme et de pouvoir à volonté être mère. C’est aussi la violence naturelle du spermatozoïde qui entreprend une course ardue contre ses concurrents pour avoir le droit de féconder l’ovule et c’est aussi la violence des explosions stellaires génératrices d’astres nouveaux. Ainsi, la sagesse n’est guère inaction et le sage n’est point comme une image mais un guerrier du sens qui fait régner l’intemporelle signifiance. Là, le chronologue n’a point accès ni utilité, car seul le temps sans époque de l’esprit scelle la liberté et la destinée de l’homme, et constitue la terre dont les grains, la poussière des pierres et montagnes qui pétrifient la paille du temps, sont tremplin vers l’infini gage christique d’Ascension vers l’Humanité Accomplie.

1 Heidegger in l’Être et le Temps
2 Michel Albert in Capitalisme contre Capitalisme


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15 mars 2008 6 15 /03 /mars /2008 19:38
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Shalom et Salam
Samuel Gutmann  


Je ne possède pas de villa à Deauville, je ne tiens pas boutique dans le Sentier. J’achète tout au détail, je n’ai ni gourmette ni aucun goût pour l’ostentatoire. J’habite à Sarcelles, je ne connais rien de Courchevel. Je suis juif, juif et nationaliste, nationaliste français et géopolitiquement eurasien. Logique, comme Ashkénaze je suis un fils de Khazar, mon passé c’est la steppe. J’aime les empires mais pas les impérialistes, la Rome réelle mais pas l’amérique légale. Je croirai à la bonne volonté états-unienne quand je verrai des représentants irakiens siéger à leur Sénat. D’ici là je préférerai « La guerre des Gaules » à « De la démocratie en Amérique ».

Je lis avec attention Flavius Joseph mais je conserve beaucoup de respect aux patriotes de Massada. Ne croyez pas que je me renie, que je renie ma mère, que je fais le contraire de Camus : préférer mes idées à celle qui m’a élevé. Comme le rape Kalash et la bande des quatre, je n’ai « aucun rapport avec les tarés qui cassent du juif à la sortie des lycées ». Je ne suis pas non plus « laïque », je n’approche pas d’une voiture ou d’un interrupteur à shabbat mais je ne suis pas un fanatique. Mon apparence ne diffère en rien de mes contemporains, imprenable est ma foi, imprenable est ma rébellion. Je suis un radical mais pas un marginal, beaucoup pense que pour lutter, il faut choquer. Moi je préfère ressembler aux gens simples, parce que j’en suis…

Je n’ignore pas non plus tout ce que le judaïsme a apporté au monde, notamment à travers le Christianisme et l’Islam. Même le « bouc émissaire », cette formule qui a si souvent accompagné notre malheur, vient de nos traditions les plus lointaines : à Kippour, deux boucs identiques étaient choisis, l’un était sacrifié à Dieu, l’autre était renvoyé dans le désert se perdre vers Azazel. Spirituellement nous sommes tous des sémites a dit l’un de vos papes. J’ai du respect pour l’ère païenne mais je sais aussi que rien ne s’écroule sans raison. Je ne crois pas comme Nietzsche, le père infâme et syphilitique du nazisme comme de l’individualisme libéral, que nous vivions « par delà le bien et le mal ». Je crois au Bien, pas au bien de consommation, pas au bien américain et à son nouvel axe, mais aux Justes. Qu’ils cachent des mômes juifs en 1944 ou qu’ils soient médecins à Gaza, peu m’importe, ils sont du bon côté de la barricade…

Si je déteste les sionistes c’est d’abord comme juif. En 1945 nous aurions pu devenir ambassadeur de l’humanité, relier les hommes par notre souffrance mais Ben Gourion et sa clique nous ont jeté du côté des bourreaux. Je hais le Betar qui défilait en chemise brune dans les rues d’Allemagne en 1938… Je lui préfère le Bund, ses juifs socialistes qui défendaient leurs frères dans l’empire russe face aux pogroms. Qu’on leur pardonne leur impiété, ils distribuaient du porc pendant shabbat. Ecoutez les hommes en noirs de Neturei karta : « tous les juifs ne sont pas sionistes, tous les sionistes ne sont pas juifs ». Les sionistes ne sont même pas juifs, c’est Dieu qui à la fin des temps nous donnera une terre, pas les merkavah et les F-16, quel orgueil, quelle folie criminelle de la part de ces égarés! Les rabbins sont membres de l’OLP, comme le FPLP de Georges Habache. Ce palestinien chrétien, nationaliste et marxiste, avait rompu avec cet amalgame dès les années 60… J’ai pleuré à sa mort, un jour je le promets, je voyagerai pour poser une petite pierre sur sa tombe. Kippa et keffieh pour moi et tant pis si ça scandalise mon cousin d’amérique, le massorti. Aujourd’hui certains juifs préfèrent se souvenir de l’abbé Grégoire que de Pétain. Ils déplorent Finkielkraut et regrettent Marc Bloch. Pas de fatalité, j’ai grandi en cité avec une mère isolée mais je ne suis pas devenu pour autant un « mollusque geignard voué à la consommation et à l’illusion du principe de plaisir » (Alain Soral). Les juifs anti-sionistes sont peut-être une minorité mais les goyim, anti-sionistes ou nationalistes, le sont aussi. Tant mieux, ce sont les minorités qui font l’Histoire…
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15 mars 2008 6 15 /03 /mars /2008 19:27

http://cache.20minutes.fr/img/photos/20mn/2007-05/2007-05-23/diapo_sex_dolls1.jpg
اللقــــــاء الإصلاحي الديمقراطـي

www.liqaa.net

 

بسم الله الرحمان الرحيم 

تنــديد واستنكــار

قام متطرفون يتبعون ما يعرف إعلاميا يتنظيم القاعدة بالإقدام على خطف سائحين نمساويين إثر تواجدهما بالتراب التونسي، وإذ يعبر اللقاء الإصلاحي الديمقراطي عن بالغ انشغاله حول هذه الحادثة الأليمة وتطوراتها المستقبلية على صورة البلاد واستقرارها الداخلي، فإنه من موقع المسؤولية والمبدئية والتضامن الإنساني  يؤكد على ما يلي :

* تنديده واستنكاره الشديدان لهذا العمل المشين واعتباره شكلا إرهابيا لا يلتقي مع روح الإسلام ومبادئه في احترام الذات الإنسانية واللقاء والتعارف بين الأفراد والشعوب والثقافات والأديان.

 * يطالب الخاطفين بإطلاق سراح هذين البريئين في أقرب وقت.

* يدعو السلطة التونسية إلى الاعتبار من هذه الحادثة الأليمة، التي نرجو أن لا تتطور إلى الأسوأ، بالإسراع إلى فتح الأبواب نحو تعددية سياسية حقيقية لا تقصي أحدا، وخاصة لتواجد أطراف سياسية ذات مرجعية إسلامية معتدلة تنبذ العنف وتطرح عملا مدنيا خالصا، حتى تساهم في تنمية البلاد وتساعد على ترشيد هذه الصحوة المتعاظمة، وحمايتها من منزلقات التطرف والمغالاة.

* يطلب من الجميع سلطة ومعارضة إلى عدم الاستهانة بما يحدث من تطرف في النسيج الوطني التونسي والدعوة إلى توحيد صفوفها وخطابها أمام هذا المنزلق الخطير على البلاد والعباد حيث لا يجب التلكؤ في مواجهته ثقافيا وتربويا وتعليميا وإعلاميا قبل فوات الأوان.

* يندد بمحاولة اختطاف الإسلام التي تقوم به جماعات ضالة، ويدعو إلى مزيد اليقظة وتكاتف جهود الجميع وفي كل المستويات لمواجهة هذا الورم السرطاني الخبيث.

 

باريس، الجمعة 14 مارس 2008 / 06 ربيع الأول 1429

عن اللقـــاء الإصلاحي الديمقراطي  د. خــالد الطــراولي

 

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15 mars 2008 6 15 /03 /mars /2008 08:10




Union Mondiale versus Mondialisation

 

Rêvons un peu :

Nous sommes en 2060. La Tunisie a  rempli toutes les conditions nécessaires comme ses voisins libyens et algériens  pour pouvoir enfin adhérer à l’Union Mondiale.
Après des années ruineuses, le nouveau gouvernement provisoire a su installer une organisation démocratique et égalitaire qui rattrape tant bien que mal le retard accumulé depuis un siècle.
Elle peut maintenant espérer en tant que membre de l’Union l’aide nécessaire à sa reconstruction et peut aspirer au rôle de membre actif.

Son drapeau restera le même. Il désignera cette somme de régions délimitées par le protectorat français il y a plus de deux siècles. Cet ancien découpage colonial a d’ailleurs perduré sans peine durant les règnes successifs des différents régimes et s’est cristallisé dans une identité dite tunisienne.
L’adhésion à l’Union affectera la gouvernance du pays et sa carte géopolitique.
En effet, seront renforcés les pouvoirs locaux :
Les gouverneurs des grandes agglomérations seront élus au suffrage universel.
Ils siègeront à Bruxelles lors des grandes assemblées.

- L’élu de Jandouba, chef lieu de la région du Tell, par exemple, s’asseira à la même table que l’élu de la région de Venise.
- La région de Gafsa s’unira avec sa voisine anciennement algérienne pour former un gouvernorat plus large mutualisant des richesses communes longtemps divisées à cause des anciens gouvernements centraux jaloux de leurs frontières.

Ces nouveaux découpages administratifs donneront enfin plus de visibilité aux localités géographiques longtemps éclipsées par des gouvernements nationaux qui ont concentré leur pouvoirs et investissements dans les seules grandes villes.

Plus de Visa pour circuler entre les régions de l’Union.
Avec la monnaie unique, la redistribution des richesses et l’adoption d’un code de travail unifié, les entrepreneurs ne chercheront plus à profiter des différences de rémunérations et de réglementations du travail entre pays. Plus de dumping social ni de profit d’une main d’œuvre peu coûteuse.

Restent les pays d’Afrique subsaharienne qui tardent à remplir les conditions nécessaires à l’adhésion et qui entre temps sont pris d’assaut par les multinationales assoiffées de mains d’œuvre pas chère.
Leurs dictateurs profitent de leur « indépendance » pour faire monnayer aux investisseurs le droit d’exploiter la population. Ils expliqueront que leur identité nationale est plus importante qu’une adhésion à l’Union.
Par contre ils n’hésiteront pas à encourager les investissements prédateurs comme preuve de leur participation à la Mondialisation: Mondialisation qu’ils ne cesseront de vanter.

La Mondialisation sera par ailleurs le slogan que ressortiront tous les opposants à l’Union. Ils s’y accrocheront bec et angle car la Mondialisation ne les engage pas politiquement. Chacun restant chef de sa tribu, il sera libre au nom de cette Mondialisation de faire les alliances économiques qui arrangent son pouvoir plutôt que son peuple.

L’ancienne Tunisie avait par ailleurs opté pour ce choix qu’elle n’hésitait pas à considérer comme moderne alors que celui-ci avait retardé son progrès en creusant les inégalités sociales jusqu’au jour où les régions du sud et du Tell se soulevèrent violemment contre le pouvoir central.

De l'Union Communautaire à l'Union Mondiale

Rappelons que cette Union à laquelle vient d'adhérer notre Tunisie s’appelait il y a 50 ans Union Européenne*.
Depuis l’adhésion d’un grand pays de l’Asie mineure, la Turquie, la dénomination liée au vieux continent s’était avérée obsolète. Les élus de Bruxelles ont mis du temps à convaincre leurs électeurs qu’il était temps de transcender leurs barrières nationales et religieuses et s’ouvrir au monde en intégrant le maximum de pays désireux de travailler ensembles en suivant les mêmes principes à savoir : une mutualisation des compétences humaines et une répartition des richesses et ce, indépendamment de la culture et de la religion de chacun.

Cet effort a porté ses fruits très tôt déjà, lorsque l’Espagne et le Portugal affaiblis par des dictatures égoïstes, ont bénéficié de la manne de la France et de l’Allemagne pour se rehausser au niveau de ses parrains et devenir à leur tour émetteurs de richesses aidant par cela l’intégration des nouveaux membres de l’est.
La Tunisie ainsi profitera de cette même aide 50 ans plus tard et se trouve à son tour obligée de revoir sa constitution et déléguer plus d’autonomies à ses régions.

l'identité est une construction qu'il faut constamment réinterroger

Cet essai prospectif, voudrait suggérer l’idée que les notions d’identités nationales, culturelles voire religieuses restent des constructions humaines qui doivent rester flexibles. Elles ne doivent en aucun cas être prioritaires dans nos choix d’organisation sociale.
Si l’adhésion à une « Union » plus large peut contribuer à l’intérêt général et au bonheur de tous, il n’a y pas de raison de s’arc-bouter sur la notion d’identité arabe, musulmane, chrétienne ou que sais-je.

Là dessus, je conclurai sur la notion de laïcité qui n’est que l’expression de cette distinction des genres. Je m'explique:
Si nos régions adhèrent à cette hypothétique Union, des nouveaux échanges naîtront entre des Hommes de contrées lointaines.
L’usage de la catégorie religieuse ou culturelle s’effacera par lui-même pour donner place à une réglementation administrative qui régie équitablement leurs transactions ( quand je parle de transaction, je parle d’échange de biens, d’informations et de personnes ).
La religion ne se manifestera plus dans le mode d’organisation mais dans la contemplation et la recherche du sens du Monde. C'est selon moi, le sens de la Laïcité. ( et que, pitié, l'on cesse de l'opposer à la religion)

il y a un seul monde**

Je crois que nous devons absolument nous rendre compte que notre planète est unique, que nous vivons dans un seul monde et que si nous pensons nous organiser seulement par nos rites et nos coutumes, chaque communauté restera repliée sur elle-même.
La mondialisation s’imposera ainsi comme seul véhicule de dialogue.
Ce dialogue ne concernera que les multinationales et leurs intermédiaires que sont les chefs des tribus.
Ces derniers n’hésiteront pas à utiliser l’argument identitaire pour parler au nom de leur société civile.   
Cette société civile otage de cette confiscation de parole, n’aura de choix que de se complaire dans ces identités. Ainsi donnera-t-elle sens à son existence.

Cependant, une autre frange de cette même société civile jette déjà des ponts trans-identitaires (trans-national-culturel-religieux) vers d’autres franges « rebelles » venues d’ailleurs  pour discuter des vrais projets de la société terrienne et rappeler qu’enfin, le vrai débat n’est que politique et à l'échelle planétaire!
Cette frange ne Parlera plus de religion, d'identité de culture car pour elle ces sujets traités politiquement font diversion et égarent le citoyen des véritables enjeux.

Je me permets même de penser, que monopoliser l'attention sur ces questions c'est faire le jeu des dictatures et de la mondialisation qui auront gagné leurs paris de diviser les hommes pour mieux les contrôler. ( là je m'emporte un peu )

 

* Loin de moi l’idée d’idéaliser l’actuelle Union Européenne, je voudrai simplement croire que l’UE part d’une volonté sincère de réunir un groupe de pays afin de sortir de la guerre et des rapports  de dominant/dominé à l’inverse de la politique étasunienne qui, au contraire investit sa toute puissance dans les inégalités planétaires.
J’en profite d'ailleurs pour donner mon opinion négative sur le projet Euro Méditerranée relancé par Sarkozy qui tend à cristalliser la coupure nord/sud et faire de la France un acteur incontournable avec Marseille pour capitale. Ce nouveau locataire de l’Elysée semble vouloir renouer avec une ancienne tradition de domination qui a prévalu à une époque bien lointaine.

**expression d'Alain Badiou explicitée dans son ouvrage "DE QUOI SARKOZY EST-IL LE NOM?" aux éditions lignes P.71
************************************************
Insurrection Rose

 

MANIFLAMANTS

 

Après l’insurrection de Sidi Bou, la révolte de Gafsa, un nouveau soulèvement encore plus étrange a été signalé hier soir dans les quartiers populaires de Tunis:
Partis du Sijoumi, des flamants roses ont brandi panneaux et banderoles exprimant leur farouche opposition à l'approfondissement des sebkhas et l’accueil des yachts et des marinas dans leurs zones d'habitats vers le Lac sud et la sebkhet Ariana.
Ils exigent des garanties contre le risque d’expropriation qui menace les communautés vivant sur les berges.
La menace de déplacement pèse en particulier sur la population de la Cité Chaker (quartier de flamants roses de Mégrine protégé par l'UNESCO)  qui pourrait faire l’objet d’expropriation sinon d’enclavement et ce par sa proximité à la future Cité du siècle.
De même leurs frères des rivages populaires de l’Ariana sont dans le collimateur de la future Cité des Roses (il s’agit d’une autre espèce de roses ).
Ils espèrent que l'Etat leur précise l'étendu des opérations et qui leur propose des garanties. En cas de fin de non recevoir ces derniers n'excluent pas d'étendre leur manif à l'ensemble du territoire en commençant par s'allier à leur frères du Djerid.

Des analystes qui tiennent à rester anonymes, craignent que ces mégaprojets, malgré leurs promesses de vie en rose, ne risquent d'exclure en plus des flamants roses, d'autres populations fragiles.
Pas étonnant que devant l'absence de toute information, ce ne sont plus seulement nos grands oiseaux roses qui sentent leur espèce menacée*


*Parmi les autres espèces menacées les analystes citent les puffins cendrés qui, depuis l’annonce d’un mégaprojet chinois dans leur île protégée de Zembra, prévoient une grande manif dans la capitale. ( notre blog aura le privilège de couvrir l’évènement )


caricatures blasphématoires

caricature

Ce qui est sûr c'est que l'on peut compter sur lui pour ne pas faire de blasphème....
( Pourtant, combien ça nous ferait du bien que de le voir s'exprimer un peu, même contre notre cher Prophète salla lahou 3alyhi wa salam)

*exprime-toi, parle, prononce !


Indignation du Conseil supérieur islamique*

 

"Le Conseil supérieur islamique a dénoncé la republication des caricatures blasphématoires du Prophète Mohamed et exprimé son indignation et sa profonde préoccupation face à ces comportements odieux, irresponsables et provocateurs pour des centaines de millions de musulmans à travers le monde."
(la Presse du Vendredi 07/03/08 )

En tant que futur caricaturiste blasphématoire des mégaprojets, je considère légitime la position du conseil, sachant que ses représentants sont les garants de la religion et du sacré.
Néanmoins, comme pour ces derniers, les caricaturistes sont les garants de la liberté de choquer et de blasphémer, non pas pour le simple plaisir de choquer et de blasphémer, mais parce qu'il est essentiel pour la bonne santé d'une société de confronter les visions divergentes de ses membres.
Quand ce conseil parle "au nom des millions de musulmans", je ne suis pas sûr que ces derniers soient plus choqués par les caricatures incriminées que par l'absence de Caricatures tout court et par l'absence de liberté de provoquer l'opinion dans nos pays musulmans.


Le conseil  craint que  ces caricatures puissent "attiser les sentiments de haine et de rancœur et de nourrir l’extrémisme et le terrorisme".
Cette phrase est malheureusement inutile : Autant l’on peut comprendre l’opposition du conseil aux caricatures, autant l’on peut s’étonner qu’il emploie l’argument du terrorisme pour les condamner.
Qu’à leur tour, les représentants du conseil se mettent à agiter le spectre de la menace terroriste pour justifier la censure, ne nous étonnons pas de les voir bientôt soutenir la condamnation de jeunes au nom de la lutte contre le terrorisme. (vous avez compris de quels jeunes je  parle)

L’histoire nous dira que ce qui a fait plus de victimes, ce n’est pas le terrorisme, mais ceux qui ont tué au nom de la lutte contre le terrorisme. Mais là je m’égare un peu…


* C'est quoi au juste ce conseil supérieur islamique?

 


Insurrection dans le sud

insurrection


Une nouvelle insurrection passe inaperçue dans les colonnes de notre presse nationale.
Rien d’étonnant jusqu’à là, à part que l’insurrection en question dure depuis quelque temps et porte les signes d’une colère que nos analystes nationaux n’arrivent toujours pas à déchiffrer.

En effet, des jeunes issus des régions minières du sud tunisien défilent sur les dunes en exprimant d’étranges revendications.
Les autorités expliquent que ces derniers avaient certainement trop bronzé sous le soleil, et que leur état nécessite un internement, surtout pour les plus illuminés du groupe.
Devant la congestion des centres de soins psychologiques, les pouvoirs publics s’inquiètent de la propagation de cet étrange phénomène de masse.

Une cellule de crise a été dépêchée dans les hautes sphères politiques pour réfléchir à une mégathérapie de groupe. Des généreux philanthropes émiratis et chinois semblent s’intéresser à la question …

Affaire à suivre.

 

Insurrection à Sidi Bou

Une dépêche anonyme émise par l’école d’architecture de Sidi Bou (ENAU ) révèle qu’une clique d’étudiants architectes seraient en train de préparer une insurrection architecturale.

Signifiant leur désaccord académique contre leurs camarades étrangers -lauréats de l’école de Carthage-, les rebelles ont pris en otage la maquette de Tunis pour réfléchir sur de nouveaux projets. Ils accusent leurs camarades émiratis et chinois d’avoir trompé le jury en trafiquant les images et les chiffres.

 En attendant ils nous livrent ce croquis qui illustre l'emprise des mégaprojets primés.
Selon eux les chiffres et les slogans annoncés ne sont là que pour faire beau.
Ils préfèrent se tenir aux fondamentaux plutôt qu'aux capitaux.
Ils nous invitent à participer avec eux au Contre-mégaprojet, par des dessins, des idées ou des projets…
debatunisie@hotmail.fr

********************************************************

COMMENTAIRE:

Être d'accord ou pas n'est pas le fond du probléme, il s'agit de reconnaître la qualité  du travail effectué sur ce blog tunisien, ce blog a une personnalité propre, sa pertinence, son humour  et son ouverture d'esprit  sont salutaires.Oui,  tout en lui tend vers le débat  sur le quotidien des tunisiens, c'est un état d'esprit qu'il faut espérer pour un paysage médiatique tunisien sinistré, que ce soit   au niveau du WEB ou de l'information et la communication en général.

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15 mars 2008 6 15 /03 /mars /2008 07:39
 
 Arab American Demographics
Arab-Americans Well-Educated, Diverse, Affluent & Highly Entrepreneurial 
Over 4 Million Americans Trace Ancestry to Arab Countries
 

By Samia El-Badry

The vast majority of Arab-Americans are citizens of the United States. They are very much like other Americans, except younger, more educated, more affluent and more likely to own a business. Like any other immigrant group, Arab-Americans want to enjoy America's riches while preserving the important parts of their native culture.

Though Arab-Americans are the least-studied ethnic group in the United States, they receive considerable publicity associated with political and economic events, a good example of which has been the intense focus on the community in the aftermath of the Sept. 11 terrorist attacks in New York, Washington and Pennsylvania. While this attention may be of grave political and diplomatic importance, it overshadows Arab-Americans' financial and social impact in the United States. 
More importantly, such attention - including the current focus on the community - points out a longstanding problem: Very little is actually publicized and discussed about the make-up of the community. The lack of information, coupled with the media's tendency to use broad strokes to associate Arab-Americans with Arabs in the Middle East, has at times put the community in a defensive position. This article, which is based on the 1990 U.S. Census (which is the most recent available information) addresses the lack of information by providing a demographic and economic picture of the community.


Counting Arab-Americans

The 1990 U.S. Census found 870,000 Americans who list "Arab" as one of their top two ancestries. This census definition is inconsistent, however, and not necessarily reliable. Before 1920, census records lumped Arabs together with Turks, Armenians, and other non-Arabic speaking people. Moreover, until recently, non-Syrian Asian Arabs were counted as "other Asians," and others categorized as "other Africans." Palestinians, the main postwar group, were counted as refugees, Israelis or nationals of their last country of residence.
If the census undercount were adjusted and if Arab-Americans filled out census forms, their number today might be as large as three million.
Census data show that 82 percent of Arab-Americans are U.S. citizens, with 63 percent born in the United States. Fifty-four percent of Arab-Americans are men, compared with 49 percent of the total U.S. population. This is partly because men of all nationalities typically immigrate before women do.
The Arab-American population as a whole is quite young; again, probably because younger people are more likely to immigrate. Many Arab-Americans are in their childbearing years, or are native-born children or teenagers.
In general, Arab-Americans are better educated than the average American. More of them attend college, and they earn masters or higher degrees at twice the average rate. Because they tend to be well educated and of working age, their work force rates are high. Eighty percent of Arab-Americans aged 16 and older were employed in 1990, compared with 60 percent of all Americans. In addition, only 7 percent of Arab-American entrepreneurs receive public assistance, compared with 1.7 percent of non-Arab-Americans.
In a volatile economy, with many large companies laying people off, Arab-Americans --who often are entrepreneurs or self-employed (14 percent versus 8 percent) -- may be less vulnerable to company layoffs.


Arab-American Entrepreneurs 

The sample includes all entrepreneurs 16 years of age or older. The census defines entrepreneurs as people who report themselves to be "self-employed" in their "own incorporated" or "non-incorporated business," "professional practice," or "farm." The 1990 census data show 73,829 Arab-American and 13,408,206 non-Arab-American entrepreneurs. Sixty-four percent of self-employed Arab-Americans own incorporated businesses, compared with only 27 percent of other entrepreneurs.  See Table 1



Citizenship and Immigration

Most Arab-American entrepreneurs are United States citizens, either by birth (47.0 percent) or naturalization (36.3 percent). Arab migration to the United States dates to the late 19th and early 20th centuries. Early migrants typically were Syrian or Lebanese merchants pursuing economic interests. Legal and political restrictions, the Depression and World War II curbed Arab migration between 1925 and 1948.

 

 

Arabs immigrating since World War II have tended to be from capitalist classes -- landed gentry and influential urban-based families -- replaced by new leadership in their various home countries. Many post-war immigrants were Palestinians displaced when Israel was established in 1948. Others were Egyptians whose land was appropriated by the Nasser regime; Syrians overthrown by revolutionaries; and Iraqi royalists fleeing the Republican regime. They often had attended Western or westernized schools, spoke fluent English, and identified themselves as members of a professional class.
Immigration from the Middle East increased dramatically in the late 1960s. By 1990, more than 75 percent of foreign-born Arab-Americans in had immigrated after 1964, compared with 52 percent of the total U.S. foreign-born population. The largest share (44 percent) of these arrived between 1975 and 1980, compared with 24 percent of all other foreign-born persons. 
Many Arabs immigrated during this period because of constant turmoil in the Middle East: the 1967 war, the civil war in Lebanon, the Kurd-Iraqi War of the 1960s and the violence in Iraq and Iran after 1978 all were trigger points. These coincided with the U.S. Immigration Act of 1965, which ended the quota system favoring immigrants from Europe. Many in this migration flow were Muslim, with even higher educations and incomes than their predecessors. This group's socioeconomic attainment pattern also greatly surpassed that of other immigrant group, and the American population as a whole. (See chart 2)

 

 

 

 


Religion 

Before 1960, as many as 90 percent of Arab immigrants were Christians, but recent immigrants are mostly Muslim. There were several prominent sects within the Christian population: Maronite Christians from Lebanon, Coptic Christians from Egypt and Chaldeans from Iraq.
The new immigrants settled in or near established Arab-American communities. The Detroit metropolitan region, especially Dearborn, attracted a steady stream of Arab immigrants after 1965 and may have the largest number of recent Arab immigrants. Most came from a variety of occupational backgrounds and found work in the auto industry or in other working-class employment, although not all Detroit Arabs sought such employment.
Christian Chaldeans, an Iraqi minority in a Muslim country, were among the first to take advantage of the 1965 immigration act. About one thousand lived in Detroit before passage of the act. After 1965 their numbers increased, until by 1974 they accounted for approximately one-seventh of Detroit's estimated 70,000 Arab-Americans. They opened grocery stores and established a reputation in that business similar to that of Korean grocers. By 1972 the Chaldeans were running about 278 stores in Detroit, and assisting others in the United States.
Another large Arab-American settlement in Brooklyn had attracted earlier Lebanese and Syrian migrations. Los Angeles lured many Coptic Christians from Egypt, part of the Egyptian immigrant wave after the 1967 Arab-Israeli War.


Where do We Live? 

Today, Arab-Americans -- like many minority groups -- are geographically concentrated. Over two-thirds live in ten states; one-third in California, New York, and Michigan. They are also more likely than other Americans to live in metropolitan areas. Thirty-six percent of Arab-Americans are found in ten cities, primarily Detroit, New York, or Los Angeles.
Entrepreneurs in the United States, whether or not they are Arab-American, most often live in the Pacific, South Atlantic, East North Central, or Mid-Atlantic regions. The regional distribution of Arab-American entrepreneurs is similar to that of non-Arab-American entrepreneurs.


Age, Sex and Marital Status 

Both groups of entrepreneurs - Arab-American and non-Arab-American -- tend to be between the ages of 25 and 44, and their age distributions are similar, with Arab-Americans generally younger than their non-Arab-American counterparts in most age categories, which may reflect the large proportion of self-employed Arab-American workers. Studies of other ethnic groups show that businesses tend to be established by newer immigrants, and Arab immigrants are, for the most part, young.
Entrepreneurship in the United States is male-dominated. Regardless of ancestry, 67.4 percent of entrepreneurs are male, 32.6 percent female. The ratio of male to female entrepreneurs is slightly larger for Arab-American than for non-Arab-American entrepreneurs. Entrepreneurs of all ancestries in the United States are likely to be married (74.3 percent for non-Arab-Americans and 73.6 percent for Arab-Americans). It is interesting to note, however; that close to 16 percent of Arab-American entrepreneurs are never-married singles (compared to 11.7 percent for non-Arab-Americans).
(See  Chart 3)


Education 

In general, Arab-Americans are better educated than the average American. A greater percentage attends college, and those who earn master's degrees or higher do so at twice the national average. While most entrepreneurs in the United States have only a high school diploma or some college experience, Arab-American entrepreneurs are more likely to attend college and have college and postgraduate degrees.
These patterns remain the same when broken down by sex. Male entrepreneurs are more likely than females to have postgraduate degrees, however, and women entrepreneurs are more likely to have only a high school diploma or some college experience. (See Chart 4)


Occupations

The occupational distribution between Arab-American entrepreneurs and their non-Arab counterparts is quite striking. The top five occupational categories for both groups are:

Executive/ administrative/managerial
Professional specialty
SalesServices (not personal domestic or protective),
andPrecision repair

Sales comprises the largest percentage of both Arab-American and non-Arab-American entrepreneurs, although the rate of Arab-Americans in sales (33.4 percent) is almost double that of non-Arabs (17.9 percent). Moreover, non-Arab-American entrepreneurs are much more evenly distributed across other occupations such as farming, fishing or forestry.
The top four industries attracting Arab-American and non-Arab-American entrepreneurs are:

  • Retail Trade
  • Construction
  • Finance/insurance/real estate, and
  • Professional industries

Consistent with the sales figures cited above, Arab-American entrepreneurs overwhelmingly work in retail trade (34.6 percent), followed by the professional industries (17.1 percent). Few are engaged as miners, administrators or in the agricultural/forestry/fishing fields. The same can be said for the entertainment/recreation field (although some notable exceptions apply).
Non-Arab-American entrepreneurs are more evenly distributed across industries, but most are also in the professions (19.5 percent) and retail trade (16 percent); the fewest work in entertainment/recreation (1.8 percent) and transport/commerce/utilities
(3.7 percent).


Where We Work

This occupational and industrial distribution varies according to region. Arab-American entrepreneurs in executive/managerial occupations concentrate in the Mid-Atlantic, Pacific, or South Atlantic regions, while those in the professions gravitate toward the East North Central and, less so, the Mountain regions. Arab-Americans in sales favor the Pacific; in service occupations, the East North Central and South Atlantic; and, in precision repair, the Pacific and Mid-Atlantic regions.
By comparison, non-Arab-American entrepreneurs in executive/managerial occupations and sales typically live in the Pacific and South Atlantic, while those in professional occupations are most likely to be found in the Pacific and Mid-Atlantic regions, and those in retail trade tend to live in the South Atlantic and Pacific, and are least likely to live in the East South Central and New England regions.
The industries among the top four for Arab-American entrepreneurs are distributed regionally as follows: Arab-Americans in construction overwhelmingly locate in the Pacific, South Atlantic, and Mid-Atlantic regions, with the greatest concentration of non-Arabs in construction in the South Atlantic and Pacific, and a few in the Mountain region. The finance/insurance/real estate category is the only industrial arena where both groups, with similar proportions of workers, are most likely to live in the Pacific or South Atlantic regions and least likely in East South Central.
Among those industries not ranking in the top four for non-Arab-American entrepreneurs, those in professional health are concentrated in the Pacific and Mid-Atlantic, with few in the Mountain and East South Central regions, but Arab-American entrepreneurs in this industry reside primarily in the Pacific region and less often in the East South Central and New England.
Similarly, most non-Arab-American entrepreneurs in health and education can be found in the Pacific and Mid-Atlantic, with the fewest in the Mountain and East South Central regions, while Arab-American entrepreneurs in these industries are concentrated in New England, the South Atlantic and Mid-Atlantic.


The Professional Elite

The relationship between education and occupation is not surprising. Entrepreneurs in professional occupations often have post-graduate degrees. Close to 80 percent of Arab-American entrepreneurial professionals 25 years of age and older have higher degrees, compared to nearly 55 percent of their non-Arab counterparts. Entrepreneurs of every ancestry in executive, precision repair, and sales occupations commonly have some college experience, while most in service occupations have not gone beyond high school.
While the groups share similar patterns in education and industrial distribution, the variance between them is quite striking. For example, entrepreneurs in the professional health industries will more likely have postgraduate degrees, while those in finance/insurance/real estate usually have some college experience. But the proportion of Arab-Americans holding degrees in both fields is at least 20 percent higher.
(See Chart 5)



How Much We Make

As occupation and industry vary, so does income. The average Arab-American entrepreneur may have a higher personal and household income than a non-Arab-American counterpart in most regions of the United States.
Median household income is strikingly higher for Arab-Americans in the Pacific, Northeast, New England, and South Atlantic regions, exceeding $50,000 annually. Arab-Americans in the Mountain region have higher household, but lower personal, incomes. In the Pacific region incomes of the two groups are similar, with non-Arab-American entrepreneurs having lower household but slightly higher personal incomes.
When median personal income is broken down by sex, many of the above-noted patterns are repeated. Arab-American female and male entrepreneurs earn more than their non-Arab-American counterparts in New England, West North Central, South Atlantic, and East South Central. Non-Arab-American male and female entrepreneurs tend to have higher personal incomes in the Mountain region. All women, regardless of ancestry, earn very little, but Arab-American female entrepreneurs typically earn more than non-Arab-American females in all regions except West South Central and Mountain. Males of all ancestries typically earn more than females in every region. (See Chart 6)




 

 

 

 

 


A Misunderstood Group

Arab-Americans are numerous, affluent and often misunderstood. Like many other ethnic or minority groups, they suffer from stereotyping and negative press. Yet they represent significant and distinct niche markets.
Arab-American entrepreneurship is as old as America, and has had to endure the traditional problems of inadequate capital, federal restrictions and the failure of policy makers and educators to understand its importance in the community. A recent census estimates the receipts of Arab-American entrepreneurs to be 1 percent of the U.S. total. This figure, however, is debated by many who say that the census is only looking at small companies.
A glance through the advertising pages of Arab-American publications reveals a mix of specialized and mainstream products and services, such as medical, legal and educational services; literary works; foods; and computer and electronic products.
Ultimately, like any other immigrant group, Arab-Americans want to enjoy America's riches while preserving the important parts of their native culture.


El-Badry is a president of International Demographic and Economic Associates (IDEA), an Austin, Tx-based consulting firm. El-Badry, who is an Arab-American of Egyptian descent, also is a vice president with Teknecon Energy Risk Advisors LLC, an Austin, Tx.-based energy consulting company. She serves on the advisory board of the Secretary of Commerce's Decennial Census as a representative of the Arab-American community.

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15 mars 2008 6 15 /03 /mars /2008 07:35

 
     

   
   
   
     
     
     


 

Article published courtesy of  Arab American Business Magazine

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Arab American Demographics: DETROIT, MI
Metropolitan Detroit is the largest concentration of Arabs outside of the Middle East. Over 350,000 people of Arabic heritage call Metro Detroit home
The Arab community of Detroit has one of the highest educational attainments of any ethnic group. While one in five (20.3%) of all Americans has graduated from college, almost two in five Arab Americans (36.3%) have a college degree.
A recent consumer study found very high degrees of brand loyalty among Arab Americans. Over 60% of the Arab American market segment placed brand loyalty ahead of price sensitivity.
Arab-Americans own an estimated 3,000 businesses in Michigan.
Arab Americans of Michigan live primarily in Wayne and Oakland Counties in the following cities:
Dearborn
Livonia
Detroit
Warren
Flint
Saginaw
Bloomfield Hills
Farmington Hills
An Estimated 5 Million Arab Americans live in the United States with the largest concentrations in:
California (760,000)
Michigan (476,000)
Illinois
New York
New Jersey
Florida.
Over 60% of Arab-Americans are Christian.
Suorce: Zogby International / ACCESS Marketing
 

 

wpe13.jpg (24235 bytes)

Mgt/Profl Sales/Adm Services FinanceFarming CraftLabor

22%    30%    12%   6%    3%    13%   18%

 

wpe10.jpg (9963 bytes)
Across a variety of products,
Arab-Americans express an average
 level of brand loyalty exceeding 60%

 

wpe12.jpg (9660 bytes)
86% of Arab Americans are likely to purchase a product advertised on Arab-American Media

LARGEST ARAB AMERICAN COMMUNITIES

California

Los Angeles, Orange county, San Francisco, Marin County, San Diego, San Jose, Sacramento

Massachusetts

Boston, Newton, Brookline, Sharon, Lynn, Springfield, Framingham

New York

Brooklyn, Queens, Manhattan, Staten Island, Long Island, Westchester County, Rockland County, Albany, Rochester, Syracuse

New Jersey

Bergen County, Marlboro, Cherry Hill, Parsippany, Livingston, Manalapan, Matawan

Pennsylvania

Philadelphia, Pittsburgh, Jenkintown

Washington , DC

Baltimore, Bethesda, Rockville, Pikesville, Gaithersburg, Washington (D.C.) Arlington, Fairfax

Minnesota

Minneapolis, Hopkins, St. Paul, Woodbury, Minnetonka

Georgia

Atlanta

Washington State

Seattle, Bellevue, Redmond, Vancouver, Tacoma

Oregon

Salem, Woodburn, Portland, Oregon City, West Linn, Lake Oswego, Beaverton, Tigard, Tualatin

Colorado

Denver, Aurora, Glendale, Arvada, Parker, Littleton, Golden, Louisville, Lafayette, Boulder, Colorado Springs

Connecticut

Hartford, Stamford, New Haven

Nevada

Las Vegas, Reno

Illinois

Chicago,

Texas

Houston, Dallas, San Antonio

Michigan

Detroit, Dearborn

Florida

North Miami Beach, Hallandale, Tampa, Fort Lauderdale, Coral Springs, Orlando, St. Petersburg, Daytona Beach

California

Los Angeles, Orange county, San Francisco, Marin County, San Diego, San Jose, Sacramento

Massachusetts

Boston, Newton, Brookline, Sharon, Lynn, Springfield, Framingham

New York

Brooklyn, Queens, Manhattan, Staten Island, Long Island, Westchester County, Rockland County, Albany, Rochester, Syracuse

New Jersey

Bergen County, Marlboro, Cherry Hill, Parsippany, Livingston, Manalapan, Matawan

Pennsylvania

Philadelphia, Pittsburgh, Jenkintown

Washington , DC

Baltimore, Bethesda, Rockville, Pikesville, Gaithersburg, Washington (D.C.) Arlington, Fairfax

Michigan

Detroit, Dearborn

Minnesota

Minneapolis, Hopkins, St. Paul, Woodbury, Minnetonka

Florida

North Miami Beach, Hallandale, Tampa, Fort Lauderdale, Coral Springs, Orlando, St. Petersburg, Daytona Beach

Georgia

Atlanta

Washington State

Seattle, Bellevue, Redmond, Vancouver, Tacoma

Oregon

Salem, Woodburn, Portland, Oregon City, West Linn, Lake Oswego, Beaverton, Tigard, Tualatin

Colorado

Denver, Aurora, Glendale, Arvada, Parker, Littleton, Golden, Louisville, Lafayette, Boulder, Colorado Springs

Connecticut

Hartford, Stamford, New Haven

 

Las Vegas, Reno

Illinois

Chicago,

Texas

Houston, Dallas, San Antonio

 
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14 mars 2008 5 14 /03 /mars /2008 18:46

http://ordoesit.typepad.com/photos/uncategorized/zine.jpg
Al-Qaïda au Maghreb exige la libération de prisonniers contre deux Autrichiens enlevés
AFP

Le ministère autrichien des Affaires étrangères a confirmé jeudi avoir reçu un ultimatum de la branche d'Al-Qaïda au Maghreb exigeant la libération de prisonniers détenus en Algérie et en Tunisie en échange des deux touristes autrichiens dont elle a revendiqué l'enlèvement.

Selon le ministère, l'ultimatum qui court à partir de jeudi minuit expire dimanche à minuit.
Les ravisseurs ont contacté le gouvernement autrichien et ont "formulé des revendications politiques", a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Peter Launsky-Tieffenthal.

 


"Mais leurs revendications ne peuvent être satisfaites par la partie autrichienne car elles concernent la libération de prisonniers (membres d'Al-Qaïda, ndlr), qui se trouvent en Tunisie et en Algérie", a ajouté le porte-parole.
"Néanmoins tous les efforts sont entrepris pour permettre le retour des otages (autrichiens), sains et saufs, dans leur pays", a-t-il dit.
Launsky-Tieffenthal confirmait une information fournie par l'institut américain SITE Intelligence Group indiquant que la branche d'Al-Qaïda au Maghreb avait donné aux autorités autrichiennes trois jours pour satisfaire leurs exigences.
Al-Qaïda au Maghreb avait revendiqué l'enlèvement de deux touristes autrichiens le 22 février dernier en Tunisie et avait lancé un avertissement aux touristes occcidentaux pour qu'ils ne se rendent pas vers cette destination.
"En conséquence l'Etat autrichien est responsable de la vie des deux otages si, pendant le délai (que nous avons accordé) il n'accédait pas à nos exigences", avait affirmé l'organisation sur des forums internet, selon SITE.
Les deux otages autrichiens sont, selon le message d'Al-Qaïda et la presse autrichienne, Wolfgang Ebner, 51 ans et Andrea Kloiber, 44 ans.
Le 10 mars, dans un enregistrement diffusé par la chaîne de télévision du Qatar Al-Jazira, un porte-parole d'Al-Qaïda au Maghreb, Salah Abou Mohammad, avait affirmé que son groupe avait "enlevé le 22 février en Tunisie un couple autrichien".
Les deux touristes, "sont en bonne santé et sont bien traités", avait-il assuré.
Le message posté par l'organisation islamiste comprend six photos de Wolfgang Ebner et d'une femme dont le visage est caché, indique SITE.
Mardi, le site du quotidien algérien Annabar, généralement bien informé sur les groupes islamistes, avait indiqué que les ravisseurs de deux touristes autrichiens avaient rejoint le Mali avec leurs otages après avoir traversé l'Algérie et la Libye.
"Les ravisseurs des deux touristes autrichiens ont réussi à rejoindre le Sahel, à travers l'Algérie et la Libye et regagné leur base arrière au Mali", a affirmé Annahar, citant des "sources concordantes" en Algérie. La traversée a duré quatre jours, a-t-il précisé.
Les ravisseurs et leurs otages avaient été auparavant signalés dans la zone frontalière de Tébessa et Oued Souf (est de l'Algérie), où l'armée tentait de les localiser, selon Annahar.

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13 mars 2008 4 13 /03 /mars /2008 07:08
http://membres.lycos.fr/wotraceafg/apartheid.jpg
Quand le lobby pro-israélien se déchaîne contre l’ONU

Par Bruno Guigue

 

Dans sa rubrique « Point de vue » du 27 février 2008, « Le Monde » a généreusement offert ses colonnes à un texte d’une hystérie verbale et d’une mauvaise foi insondables. Les accusations qu’il profère à l’égard du conseil des droits de l’homme de l’ONU sont si mensongères que même la liste des signataires ne tempère qu’à peine notre stupéfaction : Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut, Claude Lanzmann, Elie Wiesel, Pierre-André Taguieff, Frédéric Encel .. On peut facilement compléter la liste tant l’omniprésence des intellectuels organiques du lobby pro-israélien nous est devenue familière.

Le titre sans nuances de cette prose haineuse est déjà tout un programme : « L’ONU contre les droits de l’homme ». Dès les premières lignes, on peut y lire cet appel angoissé : « L’année 2008 verra-t-elle simultanément le soixantième anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme par l’ONU et la destruction de ses principes par la même ONU ? Tout porte à le redouter, tant depuis un certain nombre d’années, par ses dérives, l’ONU s’est caricaturée ». Inévitablement le lecteur non averti s’alarme : l’organisation internationale serait-elle brusquement devenue suicidaire ?

Mais par bonheur la suite nous éclaire aussitôt sur les préoccupations profondes de nos signataires : « A Durban, en Afrique du Sud, s’est tenue en 2001 la conférence mondiale contre le racisme, à l’initiative des Nations-Unies. C’est au nom des droits des peuples que furent scandés des « mort à l’Amérique ! » et « mort à Israël ! » et c’est au nom du relativisme culturel qu’on fit silence sur les discriminations et violences commises contre les femmes ».

Quel rapport entre la géopolitique du Moyen-Orient, manifestement en cause dans les appels à combattre les Etats-Unis et Israël, et l’oppression des femmes que viendrait cautionner le « relativisme culturel » ? Probablement aucun. Mais amalgamer les deux sujets présente l’intérêt polémique de suggérer une pernicieuse concurrence entre les victimes : vous qui condamnez Israël et l’Amérique, vous ne dites rien de la souffrance des femmes opprimées dans les pays musulmans. C’est une antienne dont la rhétorique lobbyiste est coutumière : elle permet de détourner le lecteur occidental de la critique de la politique américaine ou israélienne en fixant son attention sur un problème interne des sociétés moyen-orientales.

Ce rapprochement polémique entre les deux sujets, pourtant, est particulièrement cocasse. L’Arabie saoudite, où le port du voile est obligatoire et les femmes interdites de conduite automobile, est l’alliée historique des Etats-Unis dans la région. Le régime obscurantiste des talibans, lui, a vu le jour sous les auspices d’une CIA qui a prêté ses camps d’entraînement sur le sol américain aux combattants du mollah Omar. En revanche, l’Irak et la Syrie baasistes, plus proches de la norme occidentale en matière de condition féminine, n’eurent pas droit aux mêmes égards. Le premier a été pulvérisé sous les bombes US, la seconde est rangée dans la catégorie des « Etats voyous ». Mais peu importe : les partisans de la politique américaine au Moyen-Orient se croient fondés à donner des leçons en matière d’émancipation féminine.

S’agissant de l’ONU, en outre, on ne s’étonnera guère d’un tel ressentiment de la part des porte-parole du néoconservatisme à la française. Car les résolutions du conseil des droits de l’homme, comme hier les déclarations de l’assemblée générale, ont osé mettre en cause la répression israélienne en Palestine occupée. Les 47 Etats élus par leurs pairs au CDH bénéficient de l’égalité de vote. La sensibilité qui s’y exprime reflète donc une opinion majoritaire qui n’a aucune raison de cautionner l’occupation militaire des territoires arabes. Que les thuriféraires d’Israël, cependant, se rassurent : ces résolutions demeurent symboliques à défaut d’être exécutoires. Mais ce n’est pas suffisant. Il leur faut aussi en stigmatiser le principe par un usage grossier de la calomnie.

C’est à quoi s’emploient rageusement les signataires. « Par sa mécanique interne, les coalitions et les alliances qui s’y constituent, les discours qui s’y tiennent, les textes qui s’y négocient et la terminologie utilisée anéantissent la liberté d’expression, légitiment l’oppression des femmes et stigmatisent les démocraties occidentales .. Le CDH est devenu une machine de guerre idéologique à l’encontre de ses principes fondateurs. Ignorée des grands médias, jour après jour, session après session, résolution après résolution, une rhétorique politique est forgée pour légitimer les passages à l’acte et les violences de demain ».

Symptôme d’une psychose paranoïaque ou monument de la démonologie occidentale : on hésite sur le diagnostic. La seule certitude, c’est que ce réquisitoire contre des forfaits inexistants témoigne d’une inventivité hors du commun. Le conseil des droits de l’homme de l’ONU voudrait « anéantir la liberté d’expression » ? On se demande bien pourquoi et comment. Mais nos interrogations demeurent sans réponse. Nos polémistes annoncent « la mise à mort de l’universalité des droits » par l’ONU elle-même, mais cette mort annoncée reste nimbée de mystère. Aucune citation des résolutions du CDH ne vient étayer cette accusation, et les détracteurs de l’ONU condamnent ses idées supposées avec une violence inversement proportionnelle aux preuves de ce qu’ils avancent. Visiblement, ils préfèrent parler à sa place en procédant directement au commentaire de ce qu’elle est censée avoir dit.

En guise de citations, on doit alors se contenter des propos résumés au style indirect, sans guillemets, qu’aurait tenus M. Doudou Diène, rapporteur spécial sur le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie auprès de l’ONU. L’intellectuel sénégalais aurait ainsi déclaré qu’« énoncer une critique contre le port de la burqa constitue une agression raciste, que la laïcité est ancrée dans une culture esclavagiste et colonialiste, et que la loi française contre le port des signes religieux à l’école participe du racisme antimusulman ». Seul problème : ces citations sont introuvables. Si chacun de ces énoncés soulève évidemment des objections, encore faut-il qu’il ait été formulé. Une polémique grossière sur des citations qui n’en sont pas : le procédé condamne ses auteurs.

Au demeurant, les seules citations que les idéologues publiés par « Le Monde » auraient dû produire à l’appui de leur propre thèse sont celles du CDH lui-même. Mais ils se gardèrent bien de le faire. Livrant leur interprétation tendancieuse en lieu et place de la pensée d’autrui, ils pérorent gravement en prenant leur fantasme pour la réalité : « La confusion est à son comble, affirment-ils, quand est dénoncée comme une attitude raciste toute critique de la religion ». Mais d’où vient cette idée ? Qui l’a émise ? Nul ne le sait. N’importe qui, en revanche, peut vérifier ce qu’a énoncé le CDH sur la question religieuse. Il suffit de consulter les compte-rendus officiels des six sessions réunies depuis sa création en juin 2006.

Le 30 mars 2007, le CDH a ainsi adopté une résolution «  sur la lutte contre la diffamation des religions ». Ce texte nuancé insiste sur « le droit de chacun à la liberté d’expression, qui devrait s’exercer de façon responsable et peut donc être soumis à de restrictions, prescrites par la loi et nécessaires pour le respect des droits ou de la réputation d’autrui, la protection de la sécurité nationale, de la santé ou de la morale publiques, et le respect des religions et des convictions ». Sur le plan des principes, ce texte ne diffère guère du droit positif en vigueur dans la plupart des pays, les Etats occidentaux ayant eux aussi entouré l’exercice de la liberté d’expression de certaines limites juridiques. En France, la reconnaissance de la liberté d’expression n’entraîne aucun droit à diffamer son voisin, toute forme d’injure manifestant une discrimination raciale ou religieuse est punie par la loi, et certaines dispositions législatives ont même eu pour effet d’énoncer une vérité officielle sur des faits historiques.

Naturellement, la teneur de cette résolution du CDH n’est pas indifférente au contexte politique lié à la « guerre contre le terrorisme » menée tambour battant par Washington. « Le Conseil se déclare préoccupé par les images stéréotypées négatives des religions et par les manifestations d’intolérance et de discrimination en matière de religion ou de conviction. Il se déclare en outre profondément préoccupé par les tentatives visant à associer l’islam avec le terrorisme, la violence et les violations des droits de l’homme. Il note avec une vive inquiétude l’intensification de la campagne de diffamation des religions, et la désignation des minorités musulmanes selon des caractéristiques ethniques et religieuses depuis les événements tragiques du 11 septembre 2001 ».

L’adoption de ce texte s’est heurtée à l’opposition des pays occidentaux, mis en minorité lors du vote final. Aucun d’entre eux n’y a vu, toutefois, le danger mortel pour la civilisation universelle que dénoncent les signataires de notre pamphlet antionusien. Au nom de l’Union européenne, la représentante de l’Allemagne « a fait remarquer que, comme l’a établi le rapport de M. Doudou Diène, la discrimination fondée sur la religion ne concerne pas uniquement l’islam, mais également le judaïsme, le christianisme et des religions et croyances venues d’Asie, ainsi que des personnes sans religion. Elle a également souligné qu’il est problématique de séparer la discrimination fondée sur la religion des autres formes de discrimination. Elle a aussi jugé l’utilisation du concept de diffamation contre-productive, préconisant plutôt un texte axé sur la liberté de religion ou de conviction ».

Que ce débat témoigne d’une différence de sensibilité sur les questions religieuses entre pays membres de l’organisation de la conférence islamique (OCI) et pays occidentaux est une évidence. Cela méritait une réflexion sur la sécularisation relative des sociétés concernées et la référence, explicite dans les pays musulmans, à des valeurs religieuses. Mais cette réflexion n’effleura même pas l’esprit de nos intrépides signataires qui, faute d’avoir lu les textes auxquels ils font vaguement allusion, en dénaturent volontairement la signification. Refusant de discuter rationnellement les arguments de l’autre, on préfère le stigmatiser en imaginant une dramaturgie grossière mettant en scène des personnages réels. Ce théâtre de marionnettes, du coup, tient lieu d’argumentaire.

C’est ainsi que nos signataires s’en prennent violemment à Mme Louise Arbour, haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU. «  Elle a participé à une conférence à Téhéran consacrée aux droits de l’homme et à la diversité culturelle, dénoncent-ils. Portant le voile, comme la loi de la république islamique l’exige, la haut-commissaire a été le témoin passif de l’énoncé de principes à venir, ainsi résumés : offense aux valeurs religieuses considérée comme raciste. Bien pire, dès le lendemain de cette visite, vingt et un Iraniens, dont plusieurs mineurs, furent pendus en public. C’est en sa présence que le président Ahmadinejad a renouvelé son appel à la destruction d’Israël ».

Encore une fois, l’art de l’amalgame intellectuel atteint des sommets. Mêlant tout et son contraire, le texte publié par « Le Monde » mise sur la confuse indignation du lecteur en anesthésiant au passage son jugement critique. Louise Arbour portait le voile à Téhéran, soit. Mais aurait-elle pu, en Israël, organiser une réunion pendant le shabbat ? Les régimes religieux ont des exigences que n’ont pas les autres. On peut le déplorer, mais ils sont chez eux. L’offense à la religion, dans certains pays, est considérée comme une forme de racisme. Faut-il que nous allions les convaincre du contraire, et de quelle manière ? La peine de mort, enfin, est cruellement appliquée en Iran. Mais les aspects odieux du régime de Téhéran ne le résument pas pour autant, et le régime saoudien n’a rien à lui envier. Surtout pas l’amitié des Etats-Unis, où un président texan a été élu sur sa réputation d’exécuteur intraitable des criminels supposés. Sans parler d’Israël, seul Etat au monde dont les snipers abattent des fillettes à la sortie des écoles.

Les diatribes iraniennes contre l’Etat hébreu relèvent, elles, d’un affrontement géopolitique dont l’un des principaux paramètres est l’attitude d’Israël lui-même. S’il avait appliqué la peine de mort aux civils palestiniens avec davantage de discernement depuis soixante ans, il n’aurait pas suscité un tel rejet de la part de ses voisins proches ou éloignés. Sous occupation militaire, amputés d’une partie de leur territoire, ou régulièrement bombardés par son aviation, ces derniers ont d’excellentes raisons de le détester. Mais peu importe. Décidés à instruire à charge contre Mme Arbour pour son séjour à Téhéran, nos polémistes incriminent « son silence et sa passivité », qu’elle aurait justifiés par « le respect de la loi iranienne et le souci de ne pas offenser ses hôtes ».

« Charbonnier est maître chez soi, commentent-ils. C’est le docteur Goebbels qui utilisait cet argument d’opportunité, à la tribune de la Société des nations en 1933, pour se soustraire à toute critique d’une institution internationale impuissante ». On croit rêver. Car, analogie pour analogie, frappante est la ressemblance entre le Reich qui s’assied sur la SDN en 1933 et l’Etat hébreu qui bafoue le droit international depuis 1967. Comme son lointain prédécesseur, Israël, lui aussi, se « soustrait à toute critique d’une institution internationale impuissante ». Et s’il le fait, c’est pour mieux conquérir « son espace vital, de la mer au Jourdain », selon la belle formule employée par Effi Eitam, ministre d’Ariel Sharon, en 2002.

« Les grands crimes politiques ont toujours eu besoin de mots pour se légitimer. La parole annonce le passage à l’acte », philosophent nos signataires. Ils n’ont pas tort : le 29 février, le vice-ministre israélien de la Défense Matan Vilnaï a brandi la menace d’une « shoah » contre les Palestiniens avant de lancer à Gaza la sanglante opération qui fit 110 victimes palestiniennes en une semaine. Quitte à enfreindre un tabou religieux, l’Etat hébreu, manifestement, a franchi un cap sémantique avant de déchaîner sa puissance militaire : il est passé « de la parole à l’acte ».

Mais le meilleur a été gardé pour la fin. « Les idéologies totalitaires avaient remplacé les religions. Leurs crimes, les promesses non tenues d’avenir radieux ont ouvert grande la porte au retour de Dieu en politique. Le 11 septembre 2001, quelques jours après la fin de la conférence de Durban, c’est bien au nom de Dieu que le plus grand crime terroriste de l’histoire fut commis ». Lier dans une même trame le 11 septembre 2001 et les résolutions du CDH, il fallait oser. Il est vrai que nous avons affaire à des spécialistes.

« Retour de Dieu en politique », disent-ils. Nos intellectuels savent de quoi ils parlent : Israël n’est-il pas l’Etat confessionnel par excellence ? « Si la revendication d’un coin de terre est légitime, affirmait Theodor Herzl, alors tous les peuples qui croient en la Bible se doivent de reconnaître le droit des juifs ». Bibliquement établie, la légitimité d’un Etat juif en Palestine va de soi : le texte sacré tient lieu de titre de propriété. Pour les sionistes religieux, le retour des juifs en Eretz Israël est inscrit dans le récit de l’Alliance lui-même. Prendre possession de la terre que Dieu a donnée aux juifs fait partie du plan divin, et ce serait le contrarier que de renoncer à cette offrande.

Du coup, aucun compromis n’est possible avec les Arabes. En 1947, le grand rabbin de Palestine martelait le statut théologique du futur Etat juif : « C’est notre forte conviction que personne, ni individu, ni pouvoir institué, n’a le droit d’altérer le statut de la Palestine qui a été établi par droit divin ». Chef du parti national-religieux, le général Effi Eitam expliquait à son tour en 2002 : «  Nous sommes seuls au monde à entretenir un dialogue avec Dieu en tant que peuple. Un Etat réellement juif aura pour fondement le territoire, de la mer au Jourdain, qui constitue l’espace vital du peuple juif ». Au moins, c’est limpide.

Rien d’étonnant, par conséquent, à ce que le lobby pro-israélien exècre l’ONU : son appétence pour le droit international est inversement proportionnelle à son engouement pour le droit divin. Il est vrai que l’un est infiniment plus favorable au Grand Israël que l’autre. Percuter les résolutions de l’ONU avec la Thora relève de l’exploit intellectuel et du prodige politique : Israël l’a fait. Pour nos signataires, « c’est au nom de Dieu que le plus grand crime terroriste de l’histoire fut commis ». Ce n’est pas tout à fait faux, à condition d’inclure dans l’analyse l’Etat hébreu, cet artefact colonial bâti au forceps sur les ruines de la Palestine au nom de la Bible et de la Shoah.

A propos de terrorisme, l’Etat d’Israël, qui plus est, peut se targuer d’un palmarès hors compétition. Les odieux attentats du 11 septembre 2001 ont fait dix fois moins de victimes que le siège de Beyrouh par Tsahal en 1982. Ses admirateurs occidentaux doivent certainement s’extasier sur les prouesses d’une armée capable de tuer aussi aisément des enfants avec des missiles. Ils doivent aussi se confondre d’admiration devant les geôles israéliennes, où grâce à la loi religieuse, on s’interrompt de torturer durant le shabbat. L’Etat hébreu mérite bien ce concert de louanges que les intellectuels organiques lui décernent à longueur de colonnes. Et quelle outrecuidance, de la part de l’ONU, de vouloir fourrer son nez sale dans les affaires intérieures israéliennes !

A l’instar des pires calomnies, les accusations publiées dans « Le Monde » du 27 février se sont répandues sur la toile. Elles suscitent sur certains blogs des commentaires haineux que l’on ose à peine citer. M. Doudou Diène y est qualifié de «  défenseur de la secte du pédophile fou et des adorateurs du caillou ». On y lit que « depuis les invasions musulmanes le croissant fertile est devenu le croissant stérile, et la civilisation a émigré en Occident ». Sur l’ONU, un internaute déchaîné résume à sa façon l’article publié par « Le Monde » : « l’ONU, c’est un ramassis de la racaille islamiste et tiers-mondiste ». Qu’attend-on pour supprimer l’ONU ? Ce sera encore plus simple. Islamophobie déclarée, haine du monde arabe, stupéfiante arrogance occidentale, tout y est. Opération réussie, mesdames et messieurs les intellectuels organiques.

Bruno Guigue

Diplômé de l’ENS et de l’ENA

Auteur de "Proche-Orient : la guerre des mots", L’Harmattan, 2003

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11 mars 2008 2 11 /03 /mars /2008 07:18
http://www.letemps.com.tn/admin/upload/ben-ali-p111-07-2007.jpg
Le Nouvel Obsevateur

Bernard Squarcini, directeur de la DST
Le «Squale» fait surface

Invisible et secret, il nage dans les eaux profondes du renseignement depuis vingt-cinq ans. Il va bientôt prendre la tête d'un nouveau FBI à la française

A la fin de l'été dernier, panique dans les cercles de la lutte antiterroriste : les services de renseignement tunisiens menacent de ne plus collaborer avec Paris. Leurs griefs ? Ils reprochent aux Français leur trop grande mansuétude à l'égard d'un opposant au président Ben Ali exilé dans l'Hexagone. Pour la DST , le coup est rude. Ces dernières années, en effet, plusieurs réseaux terroristes sont tombés en France grâce à des informations en provenance de Tunis. Comment regagner leur confiance ? Place-Beauvau, certains proposent la manière forte : l'expulsion manu militari du gêneur. Au risque de faire passer la France pour un auxiliaire zélé du régime tunisien.
Et puis «Bernard» est arrivé. Le nouveau patron de la DST vient juste de s'installer dans le bunker moderne de Levallois-Perret (92, qui abrite également les Renseignements généraux. Les deux services, en juin prochain, seront regroupés au sein de la DCRI, Direction centrale du Renseignement intérieur, dont la direction devrait lui être confiée. Bernard Squarcini, 52 ans, homme tout en rondeur, crâne chauve et sourire de prélat, est un adepte de la méthode douce. Comment neutraliser le Tunisien qui dérange ? Il négocie avec lui l'obtention de la nationalité française contre l'abandon de ses activités politiques. Résultat : les Tunisiens retrouvent le sourire et reprennent contact avec Paris. Une liaison précieuse au moment où al-Qaïda menace à nouveau la France. La méthode Squarcini, vingt-cinq ans de pratique du secret, d'abord aux Renseignements généraux puis maintenant à la DST , vient encore de faire merveille. «Bernard a toujours concilié avec brio, astuce, loyauté et ambition», résume l'ancien directeur des RG, Yves Bertrand, l'un des hommes qui le connaît le mieux pour l'avoir eu comme adjoint pendant dix ans. Autre qualité du personnage : il ne court pas les caméras. «Il ne vise pas la une des journaux, complète Stéphane Berthomet, ancien conseiller technique du syndicat Synergie-Officiers. Squarcini est plus habile. Il sait s'effacer pour laisser les lauriers à ses supérieurs, qui d'ailleurs l'apprécient aussi pour cela

Sans états d'âme
Le grand bénéficiaire de cet effacement s'appelle Nicolas Sarkozy. Entre les deux hommes, la complémentarité est évidente. L'un aime l'ombre. L'autre n'aime vivre que sous les sunlights. L'idylle entre eux a commencé il y a plus de quatre ans, très précisément le 5 juillet 2003. Ce jour-là, Nicolas Sarkozy triomphe au cours d'une conférence de presse au ministère de l'Intérieur. La veille, Yvan Colonna, assassin présumé du préfet Erignac, a été arrêté. Le ministre raconte la traque dans les moindres détails. Comme un flic. Un véritable chef d'enquête. En retrait, Bernard Squarcini, surnommé «Squarce» ou le «Squale», savoure la situation. Il est le maître d’œuvre de ce succès policier, mais laisse le «patron» parader en première ligne.
Sans états d'âme.
Chez les policiers, personne n'est dupe. Sans Bernard Squarcini, alors numéro deux des RG, le berger de Cargèse courrait encore... Trois mois plus tôt, grâce à ses réseaux corses, «Bernard» a «logé» un indicateur précieux qui a conduit les enquêteurs jusqu'à l'homme le plus recherché de France. «Nous avions déjà de nombreuses pièces du puzzle reconstituant le réseau d'assistance à h cavale de Colonna, tempère Bernard Squarcini. Contrairement à la légende sur l'omerta, en Corse, les indices courent les rues.» L'homme sait de quoi il parle. Petit-fils d'un berger corse, il est originaire de Cuttoli-Corticchiato, petit village de montagne à 30 kilomètres d'Ajaccio. Son père, policier lui aussi, à l'époque du protectorat français au Maroc, part en poste à Rabat. C'est là que Bernard Squarcini voit le jour en 1955. Durant de nombreuses années, il vit entre le Maroc et la Corse , pour les vacances. «Il tire son côté oriental de cette période, précise un de ses proches. C'est une arme formidable aujourd'hui pour ses contacts avec les services de renseignement arabes.» Après des études de droit, dès sa sortie de l'école des commissaires en 1981, d'où il sort parmi les premiers, il opte pour les RG et se fait bombarder directeur départemental dans les brumes bretonnes à... Brest. «Je suis toujours allé là où personne ne voulait aller, minaude-t-il. Cela doit expliquer la progression de ma carrière.» Ses postes suivants : l'île de Beauté et le Pays basque, des terres agitées par la violence terroriste, où il apprend beaucoup. Puis il monte à Paris en 1 993, à la direction centrale des RG. Là encore, avec son style patte de velours, il réussit quelques bons coups.
Exemple : en novembre 1995, toutes les polices traquent Boualem Bensaïd, le chef d'un réseau islamiste qui a ensanglanté la France quelques mois plus tôt. Les hommes de Squarcini finissent par le localiser et évitent une nouvelle tragédie : Bensaïd venait en effet de donner l'ordre à son artificier de commettre un nouvel attentat sur un marché à Lille. Là encore, Bernard Squarcini reste dans l'ombre. Il est un adepte des victoires feutrées. Il a pourtant, avec ses collègues de l'antiterrorisme, neutralisé pour un temps le GIA en France. «Son efficacité sur le terrain fonde aujourd'hui sa légitimité dans la lutte antiterroriste», observe le commissaire Christophe Chaboud, chef de l'Unité de Coordination de la Lutte antiterroriste (Uclat). Ses bonnes relations avec le pouvoir suprême, l'Elysée, font le reste. «Bernard» est apprécié du président. Sarkozyste de choc, «Squarce» ? «J'assume totalement, sourit-il. J'en porte d'ailleurs les stigmates après plus de trois ans d'exil à Marseille, en tant que préfet de police, à la demande du futur président.» Explication : en 2004, le vibrionnant ministre de l'Intérieur veut le propulser à la tête des RG, poste-clé pour préparer l'élection présidentielle. Le clan chiraquien soutient Yves Bertrand. L'affaire Clearstream éclate. Sur les fameux faux listings son nom apparaît. Comme des dizaines d'autres, il est soupçonné d'avoir des comptes à l'étranger. «Vous vous rendez compte, ironise Bernard Squarcini. Quand ma femme l'a lu dans les journaux, elle m'a demandé de voir la couleur de cet argent !» Pour lui, aucun doute, il est victime d'une cabale. Le poste de patron des RG lui passe sous le nez. Il est muté à Marseille. Et démarre une nouvelle vie. «là-bas, mon job était simple : lutter contre la délinquance ordinaire pour faire baisser le vote FN au profit du vote UMP, confesse-t-il. Au vu des résultats de l'élection présidentielle dans la région, l'objectif est atteint, non ?» Dans la cité phocéenne, le nouveau préfet de police se transforme en grand frère des quartiers difficiles. Avec succès. «Rarement un préfet n'a été autant à l'écoute de la population que lui», dit Monique Cordier, coordinatrice des comités d'intérêt de quartiers de la ville. Branché sur le réseau associatif, il monte des opérations antidrogue dans des quartiers de dealers. Il organise des coups de filet contre les voleurs à la tire. Il sillonne en scooter, incognito, les quartiers «traités» pour évaluer les résultats. «On l'a déjà vu sauter lui-même sur des pickpockets, se souvient Monique Cordier. Rare pour un préfet, non

Couteau suisse du président
Aucun dossier ne lui échappe. L'OM et ses pratiques douteuses ? M. le préfet fait filmer les agents de sécurité qui ont la fâcheuse tendance à désactiver les tourniquets d'entrée au stade pour laisser passer les copains sans billet. Ensuite, il les convoque et les sermonne : «Ca va pour cette fois. Mais plus jamais ça.» La méthode est-elle aussi efficace qu'il le prétend ? En tout cas, Place-Beauvau, Sarkozy apprécie. «Je lui ai démontré ma polyvalence, conclut Bernard Squarcini, sans fausse modestie. Peut-être qu'un jour le président va me demander de refaire la tapisserie dans le fort de Brégançon», s'amuse le grand flic réputé pour être, dans le privé, un as du bricolage. Quand; il évoque cette période, derrière l'ironie perce l'amertume. Il a depuis porté plainte contre X dans l'affaire Clearstream et suit le dossier avec opiniâtreté. Il vient même de déclassifier certaines notes «confidentiel défense» émanant de la DST.
L e nouveau chef du contre-espionnage assume sans fard son rôle de couteau suisse du président. Un homme essentiel dans le dispositif qui peut rendre tous les services. Squarcini a en effet été l'un des piliers de la campagne présidentielle, malgré un grave accident cardiaque début 2007. Côté cour, il sert de poisson-pilote pour déjouer les coups bas destinés à faire trébucher le candidat UMP Côté jardin, il se soucie du bien-être du futur président. Sarkozy lui sait gré par exemple de lui avoir déniché un havre de paix, longtemps inconnu de la presse, où il pouvait venir se ressourcer pendant le week-end. Le Hameau des Baux, une auberge de luxe à 500 euros la nuit (hors saison), est devenu, l'espace de quelques mois, le refuge du candidat. Aujourd'hui, sous l'œil méfiant de sa ministre, Michèle Alliot-Marie, qui ne le porte pas dans son cœur, il doit préparer le terrain à la création d'un FBI à la française. Cette fois, il est en première ligne. Comment regrouper la DST et les RG sans provoquer de querelles de chapelle ? Le «Squale» va devoir se mouiller.

Olivier Toscer
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11 mars 2008 2 11 /03 /mars /2008 06:45
http://quibla.net/image2006-6/concours.jpg

Une invention appelée « le peuple juif »

par Tom Segev


http://www.haaretz.com/hasen/spages/959229.html

traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier

 

 

La Déclaration d’Indépendance d’Israël énonce que le peuple juif est apparu en Terre d’Israël, puis qu’il aurait a été exilé de sa patrie natale. Tout élève israélien apprend, à l’école primaire, que cela se serait produit durant la domination romaine, en l’an 70 après J.C. Après quoi, la nation juive serait restée fidèle à sa terre, dans laquelle elle aurait commencé à retourner, après deux millénaires d’exil. « Faux », dit l’historien Shlomo Zand, dans un des ouvrages les plus fascinants – et les plus dérangeants – à avoir été publiés, ici (en Israël), depuis bien longtemps. « Il n’y a jamais eu de « peuple juif », mais seulement une religion juive, et l’exil, lui non plus, ne s’est jamais produit – par conséquent, comment parler de « retour » » ?? Zand rejette la plupart de ces histoires autour de la formation d’une identité nationale, dans la Bible, et notamment l’exode d’Egypte, ainsi (on ne s’en plaindra pas) que les horreurs de la conquête (de Canaan, la Palestine, ndt) sous les ordres de Josué. « Tout ça, c’est de la fiction, c’est une mythologie qui a servi de prétexte à la création de l’Etat d’Israël », affirme-t-il.

 

D’après M. Zand, les Romains n’exilaient généralement pas un peuple entier, et la plupart des juifs furent autorisés à rester dans le pays. Le nombre des exilés se chiffra au grand maximum en dizaines de milliers. Quand le pays fut conquis par les Arabes, beaucoup parmi les juifs se convertirent à l’Islam, et furent assimilés à la société des conquérants. Il en découle que les ancêtres des Arabes palestiniens étaient des juifs. Zand n’est pas l’inventeur de cette thèse ; trente années avant la Déclaration d’Indépendance d’Israël, David Ben-Gourion l’avait faite sienne, ainsi que Yitzhak Ben-Zvi et bien d’autres.

 

Si la majorité des juifs n’ont pas été exilés, comment se fait-il qu’ils furent si nombreux à attendre quasiment tous les pays de la Terre ? Zand dit qu’ils ont émigré de leur plein gré ou, pour ceux qui furent exilés à Babylone, ils restèrent dans leur pays d’exil parce qu’ils avaient choisi de le faire. Contrairement à la croyance conventionnelle, la religion juive a tenté d’induire des membres d’autres fois de devenir juifs, ce qui explique de quelle manière il y a eu des millions de juifs, dans le monde entier. Comme l’indique, par exemple, le Livre d’Esther, « Et beaucoup des peuples de la Terre se firent juifs ; en effet, ils avaient été saisis par la crainte des juifs. »

 

Zand cite beaucoup d’études existantes, dont certaines ont été écrites en Israël, mais évincées du discours consensuel. Il décrit aussi, longuement, le royaume juif d’Himyar, dans le Sud de la Péninsule arabique, et les Berbères juifs, en Afrique du Nord. La communauté juive, en Espagne, découlait d’Arabes qui s’étaient convertis au judaïsme et étaient venus avec les armées qui avaient conquis l’Espagne sur les chrétiens, ainsi que d’individus d’origine européenne, qui s’étaient, eux aussi convertis au judaïsme.

 

Les premiers juifs d’Ashkénaz (l’Allemagne) ne venaient pas de la Terre d’Israël et ils n’avaient pas atteint l’Europe orientale à partir de l’Allemagne, mais ils s’étaient convertis au judaïsme dans le royaume Khazar, dans le Caucase. Zand explique les origines de la culture yiddish : ce n’était pas une importation juive à partir de l’Allemagne, mais le résultat d’une connexion entre les descendants des Kuzari et les Allemands, qui se rendaient dans les régions orientales de l’Europe, en tant que commerçants, pour certains d’entre eux.

 

Nous ne sommes pas étonnés, dès lors, de trouver toute une variété de gens et de races, des blonds, des bruns, des basanés et des jaunes, devenus juifs, en grand nombre. D’après Zand, les sionistes ont besoin de leur bricoler une ethnicité commune, et la continuité historique a produit une longue série d’inventions et de fictions, ainsi qu’une invocation permanente de thèses racistes. Certaines ont été concoctées par les esprits des théoriciens du mouvement sioniste, tandis que d’autres ont été présentées comme les constatations d’études génétiques effectuées en Israël.

 

Le Professeur Zand enseigne à l’Université de Tel Aviv. Son ouvrage « Quand et comment le peuple juif a-t-il été inventé ? » (When and How was the Jewish People Invented ? ») (publié par les éditions Resling, en hébreu), vise à promouvoir l’idée qu’Israël devrait être un « Etat de tous ses citoyens » - juifs, Arabes et autres – par opposition à son identité proclamée de « pays juif et démocratique ». Des histoires personnelles, une discussion théorique profuse et des saillies sarcastiques nombreuses ne servent pas l’ouvrage, mais ses chapitres historiques sont bien écrits, et ils citent de nombreux faits et analyses que beaucoup d’Israéliens seront étonnés de lire pour la toute première fois.

 

 

Le moustique de Kiryat Yam

 

Le 27 mars 1948, une réunion fut organisée, à Haïfa, portant sur le sort des Bédouins de la tribu Arab al-Ghawarina, dans la région de cette ville. « Il faut les faire partir d’ici, afin qu’ils ne viennent pas, eux aussi, compliquer encore nos problèmes », écrivit Yosef Weitz, du Keren Keyameth [le Fonds National Juif], dans ses Mémoires. Deux mois plus tard, Weitz faisait son rapport au directeur de cette institution : « Notre Baie de Haïfa a été totalement évacuée, et il n’y a pratiquement plus personne, de ceux qui s’accrochaient à notre frontière. »

 

Ils avaient probablement été expulsés en Jordanie ; certains d’entre eux furent autorisés à rester dans le village de Jisr-Az-Zarqa. Le sort des bédouins de la tribu des Arab al-Ghawarina a fait récemment les grands titres de la presse, grâce à Shmuel Sisso, maire du faubourg Kiryat Yam de l’agglomération de Haïfa. Il a, en effet, déposé plainte, à la police, contre Google. La raison ? Un ajout, fait par un des « surfers » de ce site, un habitant de Naplouse, à une photo par satellite du centre de Kiryat Yam, affirmant que la ville de Haïfa a été construite sur les ruines d’un village détruit en 1948, Arab al-Ghawarina. La plainte déposée par Sisso affirme que cette allégation a un caractère diffamatoire.

 

Voici les faits : Les terres de la Vallée de Zébulon avaient été achetées, dans les années 1920, par le Fonds National Juif et par diverses entreprises de travaux publics, dont une s’appelait Gav Yam. Les Archives sionistes ont le plan, daté 1938, de la création de Kiryat Yam, et une lettre de 1945 qui indique que cette localité comportait déjà une centaine d’habitations. Les cartes gouvernementales de la période du Mandat britannique identifient le territoire sur lequel Kiryat Yam avait été construit sous deux noms : Zevulun Valley [Vallée de Zébulon] et Ghawarina. Ainsi, il appert que ce village n’était pas une implantation (en dur), mais un endroit où résidaient des Bédouins.

 

 

Le site web de l’association israélienne Zochrot [Souvenir, en hébreu], indique que 720 personnes y vivaient, en 1948, et que ce territoire a été partagé entre trois kibbutzim : Ein Hamifratz, Kfar Masaryk et Ein Hayam, connu de nos jours sous le nom d’Ein Carmel.

 

Cette histoire ne cesse de circuler sur Internet, attirant des réponses, qui peuvent être résumées comme suit : « Si Sisso attaque Google en justice parce que celui-ci a affirmé qu’il vit sur les ruines d’un village arabe détruit, on peut en déduire que c’est lui qui n’a pas la conscience très nette. » Sisso, un avocat de cinquante-sept ans, connu pour son affiliation au Likoud, et ancien consul général d’Israël à New York, dit : « Je ne pense pas qu’il y ait quelque chose à redire, mais d’autres personnes pourraient le penser, en particulier des gens vivant à l’étranger, et cela risque de porter atteinte à la réputation de Kiryat Yam, parce que les gens ne voudront plus investir ici. Dès lors que nous ne sommes pas installés à la place d’un village palestinien, pourquoi devrions-nous souffrir, sans aucune raison ? »

 

Né au Maroc, Sisso est arrivé en Israël en 1955. « J’ai exploré toute la région, et je n’ai vu nulle trace de gens qui auraient vécu ici, avant nous, et qui auraient soi-disant été chassés ?... » Il a demandé à un professeur de droit américain de quelle manière – s’il en existe une – il pourrait attaquer Google en justice pour diffamation, ou pour exiger des dommages et intérêts. C’est-là, dit-il lui-même, la contribution de Kiryat Yam à la lutte contre le droit au retour (des réfugiés palestiniens) !

 

Cela risque fort d’être le procès le plus retentissant depuis la plainte déposée par Ariel Sharon contre le magazine Time, mais M. le Maire Sisso ne se fait aucune illusion : « Moi, contre Google, c’est comme si un moustique attaquait un éléphant », a-t-il dit, voici de cela quelques jours…

 

 

À qui l’Amérique appartient-elle ?

 

Deux universitaires, Gabi Shefer et Avi Ben-Zvi, ont été les hôtes de l’émission d’information de la Radio israélienne « International Hour », animée par Yitzhak Noy. L’animateur, d’une voix légèrement anxieuse, leur a demandé si les succès de Barack Obama n’étaient pas un signe que les Etats-Unis n’appartiendraient désormais plus à l’homme blanc ? Le Professeur Shefer en a donné confirmation : Obama est un immigré, a-t-il dit. Alors que l’animateur sollicitait à son tour son avis, le Professeur Ben Zvi a, quant à lui, ajouté : « Gabi Shefer a raison ».

 

Mais ils avaient tort, l’un comme l’autre. Si Obama était un immigré, il ne serait pas éligible à la présidence des Etats-Unis.

 

Non ; Obama est né à Honolulu. Deux ans après que cette île soit devenue le cinquantième Etat de l’Union…

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