Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

9 septembre 2006 6 09 /09 /septembre /2006 18:39

Demande à la poussière !!!*

 

Analyser, comprendre, rendre notre petit monde intelligible,
décortiquer le non-dit.
Délier les noeuds de notre impuissance, révéler ses vérités
et dévoiler ses sources,
lui donner un visage, établir son diagnostic
et la « retourner »
comme une force contraire,
qui au lieu de nous faire chuter à chaque élan dans ses autodafés,
nous terrasser dans l’apathie et la déliquescence,
nous servira de repoussoir et déride nos atermoiements,
liquéfie nos peurs
et désacralise les statuts de nos commandeurs de la honte,
aux pieds d’argile.

Ne plus jamais se complaire dans le paraître et le nécessaire alimentaire,
rester figés, tels des pions dans une partie d’échec et mat,
qui ressemble plus à l’estocade, donnée à une nation,
dans une arène, où tous les taureaux castrés de toute lueur d’espoir,
célébrant grégaire ment, leur pauvre et indigne mort annoncée.

Assumer son existence, ne pas se résoudre à cette incroyable défaite
des Hommes et de la pensée,
qui semble enracinée, sans retour aucun ni appel,
dans l’estampille, de notre pauvre pays laminé.

Il s’agit sans aucune complaisance ni retard, de remettre illico presto, en cause et réformer radicalement, nos certitudes et nos lieux communs,
tous autant que nous sommes,
bannis, ainsi souvent constants,
parce que brouillant et passifs,
de l’honneur des humains.

L’opposition ne se régénère pas, parce qu’elle meurt de ses hésitations,
elle vivote de ses incohérences,
elle ne se pense plus que dans la stérilité des clivages et des dérobades,
elle ne pense ni l’avenir,
ni les hommes,
ni le pays,
en cela elle est encore plus conformiste que la dictature, parce que cette dernière détient un pouvoir exorbitant,
qui, même illégitime ! l’oblige à un mode de réflexion minimal, primaire sûrement,
mais tangible et cohérent dans sa logique,
ce qui à la longue, pour l’extérieur du pays,
le regard étranger, dans le subconscient collectif national,
peut lui servir comme une certaine forme de légitimité,
supposée l’absoudre de tous ses crimes.

Cette gageure à toute forme de rationalité,
cette gabegie qui décime les rangs de l’opposition,
l’oblige obligatoirement à un examen de conscience,
sans aucune concession pour prétendre encore à un quelconque leadership,
dans le désir d’être malgré tout des tunisiens,
tout ce temps perdu, à ne pas être pour faire,
mais pour paraître et se transcender
pour la galerie
toute cette suffisance arrogante, est la cause en grande partie du désarroi et de l’attentisme de la société dans ses différences.

Il suffit particulièrement de s’arrêter à la multiplicité des messages,
pour se résoudre à ne pas s’engager dans cette foire d’empoigne qui,
logiquement, en l’état des choses et du pays, n’a aucune raison d’être,
tous ces bateleurs et bonimenteurs dépassés par les événements,
qui ne s’inquiètent nullement et rationnellement de l’objectif à atteindre,
des scories identifiées qui le protègent,
ils sont dans l’effervescence
et le leurre de la valorisation des contingences,
le sectarisme des actions qui n’ont débouché que sur la reproduction des positions de la
dictature,
avec la puissance de feu et de moyens en moins,
sur le fond et à bien voir les choses,
à la lecture de son bilan,
la chose la plus frappante,
reste le sentiment de gâchis, le décalage entre l’analyse erronée, frileuse, limitée
et les attentes générales d’une population lasse,
laissée à elle-même,
en train de sombrer doucement dans la débâcle, le pessimisme et le reniement des valeurs.

Croire par exemple que le retour à la religiosité des tunisiens, tient à ce constat,
c’est encore persisté dans l’erreur.
Un peuple opprimé, méprisé, violé, mais cultivé,
avec une histoire et des repères culturels plus qu’honorables,
par réflexes naturels, par légitime défense,
serre ses rangs et exulte,
de la seule force dans laquelle il se reconnaît,
sans avoir à craindre aucun effritement mortel.
En cela et en l’état des initiatives de la société civile tunisienne,
qui sont plus importantes qu’on le croit,
il est possible de dire que l’opposition,
ou les oppositions officielles à la dictature,
ne parlons pas de celles qui sont fonctionnarisées par le régime,
ont littéralement cassé leurs outils et leurs armes,
au premier rang duquel, le potentiel humain très performant dans notre pays,
qui porte en lui tant de rendez-vous avec l’histoire du genre,
de stimulations historiques, grâce à qui il s’est transformé en état - nation,
dans sa seule et unique dimension, envergure et mesure
arabo-musulmane,
sans aucune remise en cause hégémonique, ou violente,
contre toute autre aspiration nationaliste existante
(le combat contre l’armée berbère de la kahina a duré sept ans, sans massacre, ni énormément de morts, cette reine berbère a fini par épouser le prince qui la combattait, autre époque, autres moeurs...),
l’adhésion à ces valeurs arabo-musulmanes,
s’était faite sans heurts majeurs et jusqu’à nos jours,
a résisté à toute forme d’impérialisme occidental,
que ce soit celui des armes,
ou celui des idées et des idéologies.

L’alternative, la seule qui soit efficace
pour une opposition responsable,
claire et absolument engagée
dans la réforme politique,
une réforme des attitudes, des moeurs,
des pratiques et de l’exégèse,
face à l’empire dictatorial, qui stérilise les sens et anesthésie les volontés
et qui ne peut que mener le pays qu’à sa propre perte,
est dans une dynamique réformatrice qui soit inaliénable,
inaltérable, intangible,
pour être crédible dans son impulsion à vouloir
sans aucune réserve,
instaurer la démocratie, toute la démocratie et rien que la démocratie en Tunisie,
celle qui permettra aux tunisiens d’exercer leurs droits civiques
en toutes conscience, dans le sens qu’il jugeront bon.
Il est bien entendu que ce sens à sa durée,
dans l’espace temps
et il est assujetti à la démonstration, au bilan,
au seul jugement des urnes et du droit à l’alternative,
dans le respect des institutions, du droit et de la loi.

L’opposition démocratique tunisienne, doit se donner une ligne de conduite,
simple, claire et définitive ;
mettre en stand-by tout le reste,
ses états d’âme et les scories de sa débandade actuelle,
son aveuglement pathologique, absurde,
à défaire ses propres forces,
dans des combats d’arrière garde sans queues ni têtes,
contre nature, allant, pieds et poings liés,
dans le sens des stratégies simplistes, sans envergure, ni noblesse,
mais efficaces, grâce à elle surtout, du régime.

Cette opposition hérétique, par sa simple existence,
gère le quotidien des contradictions qui déchirent le pays,
comme un vulgaire usurier,
elle ne s’oppose pas à leurs horribles transgressions de l’ordre constitutionnel et républicain, pourtant inscrit dans les textes,
pire encore, souvent elle cohabite avec elles,sans s’assumer, ni définir ses propres réponses et ses émulations,
jusqu’à un point de non retour calamiteux,
où les tunisiens, avec leurs propres et différentes sensibilités,
comprennent ce à quoi sert la dictature,
qui elle sert,
mais ignorent absolument tout
du pourquoi de l’existence de cette opposition,
son utilité,
qui ne se prolonge absolument pas en eux,
qui n’use pas leurs volontés,
par un projet enthousiaste et affirmé ;
il arrive même, ce qui très grave,
que sur certaines positions de principe, de droits, de libertés,
de choix citoyens
(comme le foulard, la question des islamistes, les positions des femmes démocrates,
LTDH, Trifi, Charfi, SBS et ses moulins à vent, l’affaire Harouni, Mekki etc...)
La confusion est totale.

Il est plus que nécessaire et vital
que cette opposition fasse un effort de cohérence,
pratique en son sein la règle démocratique,
qui veut que l’action et le projet prime toujours
sur les égoïsmes individuels et les personnes,
pour qu’elle puisse être considérée par le peuple.

Les tunisiens, malgré leurs défauts
ont depuis longtemps oubliés d’être stupides,
à nous d’être humbles.

Compte tenu de l’atonie qui semble réduire certains vieux caciques de la joute politicienne,
il faut se défaire d’eux, comme nous défaire de nos archaïsmes,
réformer nos espaces de réflexions, d’action,
remettre au diapason notre petit monde suranné,
avec la seule échelle de nos valeurs civilisatrices.

L’urgence est à l’unisson de nos foisonnements,
le salut aussi,
donner à nos rêves leurs propres réalités,
sans aucune extrapolation utopiste,
avoir notre propre réflexion,
notre propre stratégie pour libérer notre patrie,
sans nous soumettre ni nous livrer à un aucun ordre,
ni interventionnisme étranger ;
nous sommes,
nous devons rester,
le seul élément extérieur,
qui par notre disposition doit menacer le pouvoir,
nous n’avons besoin ni de chars US,
ni de la pitié des autres satellites,
la seule aide efficace qu’il peuvent nous fournir,
c’est de valoriser notre lutte, de cesser toute appui au régime tyrannique,
car sans ces appuis, en l’expulsant, dans les faits du concert des nations libres,
ce dernier sera totalement affaibli.

C’est cette unique évidence,
que doivent comprendre les grandes puissances et nos amis sincères,
elle est aussi valable pour tout l’espace arabo-musulman.

Nous sommes une grande civilisation
et nous n’acceptons pas l’humiliation d’où qu’elle vienne.


*titre d’un merveilleux livre de JOHN FANTE
Partager cet article
Repost0

commentaires

Articles RÉCents

Liens