Sociologue, à l’Institut d'Etudes Politiques de Lyon, Lahouari Addi est considéré comme l'un des meilleurs experts sur l'Algérie. Dans un entretien accordé à Arte, il est revenue sur la vie politique en Algérie qui est loin d'être la démocratie que le régime vend aux médias occidentaux : "Tous les partis politiques algériens sont des partis de l’administration. Il est interdit de faire de la politique. Or faire de la politique, c’est d’abord choisir son président, ses députés, les maires. En Algérie, c’est le DRS, la police politique qui décide. Ceux qui veulent faire de la politique se mettent en danger, ils seront tués, ou torturés. Il y a eu 200 000 morts au cours de la décennie noire. Des milliers d’Algériens ont été torturés au chalumeau."
Dans ce même entretien, Lahouari Addi prévoit une chute du système algérien: "Ce qui se passe dans le monde arabe aujourd’hui, s’est passé en 1988 en Algérie. La transition démocratique a échoué momentanément mais ça va rebondir parce qu’il y a des demandes extraordinairement profondes dans la société, des demandes d’Etat, de modernité, de droit. On ne peut pas le dater, les universitaires ne peuvent pas prévoir ce qui peut se passer, mais dans six mois, un an ou deux ans, ce régime va s’écrouler dans la violence."