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12 avril 2009 7 12 /04 /avril /2009 09:30

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Le docteur Sadok Chourou et la terrifiante injustice.

 

I - Du colon blanc au colon « indien »

Bien sûr qu’il n’y a aucune raison pour avoir détenu, durant 18 ans, le Dr. Sadok Chourou. Et encore moins de l’avoir renvoyé encore une fois, en supplément, dans le même enfer pour un « an » dit-on. Sinon que le gouvernement du « fait accompli », car on ne peut parler de gouvernement légitime quand il s’agit d’une dictature, s’explique si réellement il a quelque chose à expliquer à part ses funestes balivernes du genre : « Depuis sa libération [Le docteur Sadok Chourou] a repris ses activités en tant qu’ancien responsable de la branche armée du ‘mouvement Ennahdha ‘ non autorisé, en parlant à son nom, en intensifiant les contacts avec ses partisans et en tenant des réunions avec eux. » Pourtant à aucun moment le régime n’a exhibé ces armes qui restent dans son sinistre imaginaire. http://clabedan.typepad.com/photos/uncategorized/djerbasynagogue.jpg

 Ni lui ni des milliers d’autres concitoyens qui ont été détenus pour des durées plus ou moins de la même longueur. Beaucoup sont morts, soit durant leur détention, soit très peu de temps après avoir été relâchés, totalement exténués, gravement malades, démunis et interdits de tout contact ni même avec leurs propres familiers, proches voisins voire  simples citoyens. Ce qui revient à dire qu’ils restent bien emprisonnés, même s’ils le sont dans une prison plus vaste. Signe de la barbarie absolue.

Parler de lois de droits, de justice, de tribunaux ou de juges depuis plus d’un demi-siècle dans le pays, ça relève dans le meilleur des cas d’une bouffonnerie totale quand il ne s’agit pas de gangstérisme pur et simple. Des lois de la jungle. Quand on parle d’un demi-siècle, ça ne veut pas dire que durant tout le siècle antérieur les choses étaient meilleures ou différentes. C’était une autre forme d’exploitation, de terreur et d’injustice. C’était colonialisme direct qui était en vigueur et par conséquent la loi était celle du plus fort. Le colon direct, le colon blanc étant parti ses instruments de domination, et, là est le plus important, sont restés et la loi n’a pas changé de caractéristique. Elle est toujours celle du plus fort. Le tout a été confié, pour la continuité, au « colon indien », celui  de l’intérieur, le colon de la même couleur de peau que le reste de la population. Et ainsi l’écrasante majorité de la population continue à souffrir toutes les affres et les calvaires qu’entraînent l’injustice, l’arbitraire et tous les abjects synonymes. Même si à la superficie de la société on a l’impression de percevoir une relative évolution matérielle. Elle reste tout à fait une perception trompeuse. Ça ne peut pas être autrement à partir du moment où le « système de production » reste celui du colon, celui de l’Occident avec toute sa charge de domination absolue.

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Et vu de près ce qui se passe au niveau de la société et au niveau de l’individu on se rend bien compte que ce n’est point d’une évolution qu’il s’agisse mais bien d’une régression. Et dans le meilleur des cas il s’agit d’une stagnation que les malins du régime appellent, sans scrupule stabilité. Donc Il n’y a rien à mettre au crédit du régime. Sur le plan matériel ou économique tout ce qui a été réalisé se situe dans le strict cadre des impératifs du régime, de ses hommes d’affaires et enfin de compte de la domination occidentale. Jamais le régime n’a pris en considération les véritables nécessités de la population et ses aspirations légitimes. Ces préoccupations ne pouvaient être les siennes. Il était beaucoup plus soucieux d’honorer ses engagements avec les tiers occidentaux et d’appliquer toutes leurs directives. Ce qui, à ses yeux, lui permet de prétendre à une certaine légitimité. Sinon quel rapport y-a-t-il entre ce qu’on appelle le « pays utile », c'est-à-dire la partie du littoral et le reste du pays comme par exemple Gafsa, Redyef, Sbeïtla, Gabès, Haffouz, Kairouan etc. Quel rapport y a-t-il entre ces projets de constructions d’aéroports, de villes touristiques de grand luxe, comme le fameux « Sama Dubai » et le reste du pays où  à peine il y a de voix de communications dignes du nom qui relient les villes et les villages. Toujours dans la partie du « pays utile » on est presque arrivé à construire autant ou plus d’aéroports et aérodromes qu’aux Etats-Unis. Bref ce ne sont là que quelques exemples qui démontrent que la dictature aux services de la domination occidentale ne peut avoir d’autres projets réels à court et à moyen terme de construction d’une société prospère, mais juste les projets immédiats qui permettent l’enrichissement rapide de ces hommes d’affaires et leurs associés occidentaux. Quant aux voies de communications, avec exactement le même esprit colonial, on construit le strict nécessaire qu’exigent les impératifs des hommes d’affaires et leurs associés blancs.

II - Les têtes de l’hydre.

Dans le tragi-comique et l’imposture, le régime ose, sans rougir, parler de succès en prenant à témoin soit, les notes de satisfecit des institutions occidentales, celles-là même qui lui ont dicté les instructions à mettre en  applications comme, les deux abominables  organismes: La Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International, les deux sources principales de toutes les catastrophes dans les quatre cinquièmes de la planète et finalement les deux sources qui sont à l’origine de l’effondrement général de l’économie mondiale et dont la facture va, sans aucun doute, être payée par les plus faibles, les peuples de l’hémisphère sud. Soit les articles-publicitaires qu’il paye chèrement et d’avance à certains médias occidentaux, pour les citer par la suite, comme étant des articles et des analyses, œuvres « d’observateurs neutres » ou de « grands experts » économiques. Sans scrupule toujours, les tenants, dans la classe, ces « intellectuels » acquis au régime  poussent l’audace, sans frémir, jusqu’à citer les attestations favorables des plus grands prédateurs de la planète qui se réunissent chaque année à la localité suisse de Davos. Alors qu’entre ce qui se passe à Davos, où chacun des participants à ces « summum des sommets » celui des plus grands rapaces du globe, paye plus 40.000 euros[1] pour être membre du select club et pour y assister, et l’écrasante majorité de la population mondiale, pour ne pas spécifier une population locale déterminée,  il y a des années lumières. Faut-il encore ajouter que les deux institutions internationales, ou considérées comme telles, citées plus haut et la « Rencontre de Davos » se trouvent parfaitement dirigées par les sionistes les plus fidèles à cette monstrueuse idéologie comme David Ignatius qui était le modérateur des conférences et qui a empêché le premier ministre turque Ardogan de répliquer aux mensonges éhontés et au cynisme du chef des sionistes  Shimon Peres. Les décisions qu’ils prennent à des milliers de kilomètres des différents points de la planète causent des ravages considérables et particulièrement dans le monde arabe et musulman pour les raisons objectives largement connues et qui répondent aux intérêts économiques de dominants occidentaux et par voie de conséquence aux intérêts sécuritaires des sionistes. Plus les populations arabes et musulmanes sont sous-développées, écrasées, affaiblies et opprimées, plus c’est mieux pour les deux. Souvent les dirigeants de ces « institutions Internationales » terminent leur carrière à la suite de scandales sonores d’une immoralité nauséabonde et partent en empochant, quand même, des quantités d’argent astronomiques au lieu d’être traduit devant les tribunaux. Paul Wolfowitz, un sioniste notoire, un des « architectes » de la destruction de l’Irak était passé du Pentagone à la direction de la  Banque Mondiale. Et pour combler  les désirs de sa maîtresse[2] -- qui pour des questions d’ordre d’incompatibilité de se trouver les deux dans la même administration – il la déplace de la Banque vers le Département d’État ou le ministère des affaires étrangères usaméricaine, en élevant son salaire annuel net de 132.660 $ à 193.590 $ et ainsi dépasser celui de la même ministre, Condolezza Rice. Finalement on l’a, tout simplement, obligé à présenter sa « démission ». L’autre cas est celui du directeur du Fonds Monétaire, l’autre tête de la l’hydre, Daniel Strauss Khan, installé par les soins du sioniste président français à la direction de cet organisme. Quelques mois seulement, ont suffi à cet « expert » en mystifications socialistes, pour provoquer un scandale de la même répugnante nature. Aussi il s’est trouvé une maîtresse qui aspire à une augmentation généreuse de ses émoluments. Il s’agit de Madame Piroska Nagy. Ainsi et sans exception aucune tous ces organismes corrompus et auxquels, les dictateurs y sont en quelque sorte « associés », au nom de leurs peuples, dans la même immoralité à part les considérations matérielles, c’est-à-dire la subtilisation systématique, à leurs profits, des richesses des peuples.

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III - La souveraineté, pilier principal de la société littéralement bafouée

Et comme dans ce secteur de la vie, l’économique et le politique vont de pair, jamais on a eu une politique souveraine tant « l’économique » dépendait et dépend toujours d’un alignement tous azimuts sur l’Occident et particulièrement la France, toujours aussi fidèle à son passé, son présent et son futur sûrement colonial, et les USA dans leur rôle d’épicentre de tout l’Occident.

Jusqu’à 1989 le régime avait toujours traduit dans les faits son alignement sur les puissances coloniales du bloc capitaliste, et s’est posé contre le bloc socialiste ou communiste. Et c’était bien clair, car la politique étrangère du régime était toujours et invariablement, au nom de la « civilisation », pour les interventions et les agressions occidentales contre tous les peuples non blancs. Et ça continue à l’être à l’heure actuelle. D’aucuns dans la même classe des tenants du régime, osent pousser le ridicule –  pour se donner une satisfaction et un mérite imaginaire – à se comparer à d’autres régions ou pays du monde du même hémisphère pour conclure qu’ils sont beaucoup mieux que les autres et d’ajouter par « modestie » qu’ils ne prétendent pas être parfaits et que la misère existe même dans les pays les plus riches de l’hémisphère nord. Ils prennent à témoin les « rapports favorables » des organismes cités plus haut. Eh bien si géographiquement le territoire était situé, un peu plus bas en Afrique ou quelque part en Amérique du sud, on aurait eu des « leaders » de la même criminelle et ignominieuse nature que Mobutu, Tchombé ou Kasavubu ou des Pinochet, des Banzer, des Uribe ou même des Batista.

Ceci dit l’effondrement du bloc socialiste ne signifie en aucune manière que les revendications des droits des peuples à la liberté, au progrès et à la souveraineté aient été sans fondements et dorénavant tout celui qui continue à insister sur cette questions fondamentales, est tourné en ridicule, et qualifié de nostalgique ou en pauvre sentimental dans le meilleur des cas. Mais à cet effondrement, le régime et ses intendants ont jubilé, imitant piètrement, l’Occident et ont traduit les choses comme si c’était bien le cas. Et ainsi ils ont agi jusqu’à présent. Or à l’échelle de l’histoire, ni le régime, ni les institutions occidentales qui l’appuient ne peuvent annihiler les aspirations humaines du peuple à la liberté et la justice.  

Néanmoins en l’espace de moins de vingt ans, l’Occident où le bloc capitaliste qui s’est emparé de toute la planète, a dilapidé tout ce qu’il lui restait de crédit moral, si jamais il en avait jamais eu, et, sous le couvert de la grande supercherie, la « mondialisation » avec son « Marché-Divinité » a fini non pas par enrichir tout le monde comme on le prétendait, mais par ruiner tout le monde. Pourtant et malgré la débâcle, le régime continue dans son alignement total sur les mêmes. Il est vrai il n’a plus de choix. Ou mieux dit, il ne peut plus faire marche arrière en solitaire. Sa fuite en avant est irréversible.

Jusque là, on a suivi les arguments des tenants du « gouvernement de facto »  et  on a parlé du régime, comme si le territoire se trouverait géographiquement non pas en Afrique ou dans le monde arabe, dans un environnement historique, géographique et culturel propre et totalement différent, mais en Occident avec toutes ses « valeurs morales ». Des valeurs que les intellectuels du régime considèrent, au nom de l’Universalisme, des valeurs humaines et par conséquent propres. Alors qu’au fond il s’agit beaucoup plus de certaines conceptions des choses de la vie, que de valeurs au vrai sens du terme.

Tout au long du demi-siècle le régime a tout fait, comme certains autres régimes de la même exécrable nature, pour faire avorter toute tentative de construction réelle qui aurait englobé, au moins, un ensemble régional suffisamment fort. Un ensemble qui aurait dû être et le reste toujours,  le seul à  même de garantir une souveraineté et une accumulation de richesse suffisante, réelle et totalement indépendante de tous les organismes dévastateurs de l’Occident capable d’entreprendre la construction d’une société authentique, prospère et où la distribution des abondantes richesses aurait été  équitable générale et automatique. Ça n’a pas été le cas. Et tant que le régime existe, elle n’aura pas lieu. Et à la place, cinquante ans de parcours ont donné la société qu’on a devant soi. Les uns parlent d’une société désabusée, d’autres d’une société désorientée et démoralisée, d’autres d’une société plongée dans un tas de problèmes sociaux interminables. À tous les réalités leur donnent  bien raison.  Et quelle que soit les qualificatifs, elle reste en plus une société terrorisée.

IV - À quoi sert la dictature ?

Trois ou quatre familles, dont celle du « patron » lui-même, qui se sont associées, sous différentes étiquettes de fausse construction, ou construction éphémère, aux plus abjects rapaces et prédateurs occidentaux pour dévaliser et se départager toutes les richesses du pays, laissant des miettes de subsistance pour les 90% ou plus de la population.

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Quand dans un pays de l’hémisphère sud on trouve des multimillionnaires en euros ou en dollars qui vivent, invariablement, qu’ils soient à l’intérieur comme à l’extérieur du  pays, dans un confort du plus haut standing occidental disposant d’innombrables palais et qui se déplacent, comme les grands richards occidentaux dans leurs propres jets et en plus détiennent des actions dans les plus grandes compagnies occidentales, des comptes bancaires même dans les différents paradis fiscaux, certainement une énorme injustice, un grand crime serait en train de se dérouler dans la société.

À titre d’exemple en voici un échantillon de ce genre de personnages. Ces derniers temps on parle des familles aux 3M qui contrôlent une grande partie des richesses du pays : Meddeb, Milad et Materi. Ce dernier qui avait juste six ans quand son futur beau-père va être parachuté sur le pouvoir, le 7 novembre 1987, n’a pas perdu du temps. À 29 ans il est patron de plusieurs entreprises, toutes réunies sous le toit, s’élargissant sans cesse, de « la Princesse Sakhr El Materi Holding » Parmi ces entreprises, la compagnie de croisière maritime, un « village touristique » à la Goulette destiné aux passagers en croisières pour s’y promener et faire leurs achats de souvenirs…une station de radio, une banque qu’il dit islamique et aux dernières nouvelles on apprend qu’il vient de s’acquérir les 35% de la maison « Dar Assabah » de la famille Cheikhrouhou. Ainsi Sakhr émule les grands du monde et s’équipe d’un puissant moyen de propagande.  « Monsieur  Gendre » comme on l’appelle, est associé, comme la nature du régime l’exige à des rapaces italiens et usaméricains entre autres.

Quant à monsieur « Aziz » Miled qui le patron de la compagnie de transport touristique TTS, lui a constitué la base de sa fortune, déjà à l’époque du premier dictateur, en s’associant aux allemands et particulièrement la grande compagnie touristique Neckermann. Du  transport touristique, il a étendu ses activités et tentacules à tout le secteur touristique, comme l’hôtellerie, la restauration, le catering  et bien entendu les banques, dont la BIAT et l’UIB. Quant au troisième M, monsieur Meddeb patron de Délice-Danone du groupe Doghri (les frères Moncef, Néjib et Kamel Doghri) qui possède la Compagnie d’Assurances et de réassurances tuniso-européenne. La compagnie Danone est une multinationale sous contrôle et d’origine sioniste[3]. Quant aux assurances européennes, elles ne sont jamais sorties de la même orbite sioniste. Mais considérons l’une comme des compagnies occidentales. Et par conséquent elles s’associent à des personnes dans l’hémisphère sud, non pas par altruisme, mais pour l’exploitation commune des richesses sur place. Il est impensable de croire que l’un ou l’autre de ces personnages cités aurait fait fortune sur le compte de l’une ou de l’autre des populations occidentales. C’est tout simplement impensable. Toutes ces richesses et les autres sont sorties du pays. Et la plus grande partie est empochée par les associés occidentaux. C’est la loi du plus fort. 

Ce court rappel des faits avec l’exemple de personnages à qui a profité la dictature, ne permet en aucun cas de  placer la question de la justice sur le terrain politique, car ça revient à reconnaître au régime une légitimité politique qu’il n’a jamais eue et un énorme avantage à tous ceux qui sont assis, d’une manière ou d’une autre,  au pouvoir depuis très longtemps.

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Pendant plus de trente ans le premier dictateur a appuyé sa légitimité sur la mystification politique. C’est ce qu’on a appelé sa « légitimité  historique ». Une légitimité historique avec plus d’ombre que de lumière et par conséquent très discutable. D’ailleurs en supposant qu’elle ait été transparente, elle ne pouvait justifier son maintien au pouvoir comme il l’avait voulu, à vie. Et en effet il y est resté à vie, la vie de sa lucidité. Puisque avec la sénilité sa vie était pratiquement terminée même si par la suite il va survivre cloisonné, coupé du monde même le plus proche, durant 13 ans, avant de recevoir sépulture dans sa ville natale, dans des funérailles réalisés presque à la sauvette. Cet aspect particulier des funérailles prouve à quel point sa légitimité historique était douteuse. Et à quel point on avait eu affaire à vilain héros. 

Donc ce maintien au pouvoir à vie, illégitime dès le départ   ne peut lui permettre, au nom de tout le peuple, de prendre toutes les décisions qu’on connaît et l’alignement sur les thèses de la politique de la domination occidentale. Il s’est maintenu au pouvoir durant toutes les trente années, par l’oppression, l’intimidation, la terreur et la corruption. Certains faits dont on parle peu ou pas du tout, démontrent à quel point cette légalité historique était largement falsifiée. D’abord le régime a liquidé toutes les forces d’oppositions au sein du même parti Destour. Beaucoup des dirigeants nationalistes, qui avaient fait scission ont été détenus et emprisonnés durant des longues années. D’autres ont eu moins de chance et ont été tout bonnement assassinés soit à l’intérieur du pays soit par des sicaires envoyés spécialement, tous frais payés, pour la besogne à l’étranger. Par la suite obéissant, mais aussi par conviction propre, à toutes les instructions dictées par les pouvoirs occidentaux et l’influence sioniste à leur intérieur, dans tout ce qui concerne les orientations à prendre sur tous les plans.

Certaines personnes dans les rangs de l’opposition, aujourd’hui, veulent mettre un bémol entre les trente premières années du régime et les vingt dernières. On parlerait ici de personnes sincères, comme le Dr Marzouki, et, non pas des crapuleux personnages dont certains sont toujours au pouvoir politique et défendent, l’épée à la main, le « grand héritage » du premier dictateur. Tous ces individus qui baignent eux ou leurs descendants dans l’opulence devraient des comptes à la justice d’abord et justifier l’origine de leurs biens. On veut lui reconnaître, dans sa dictature quand même, quelques aspects positifs, dans le domaine de l’enseignement et quelques autres infrastructures.

V - Tous les dictateurs ont le même objectif commun où qu’ils se trouvent : L’enrichissement à tout prix.

On ne va pas faire ici une analyse détaillée de tout cela, mais juste un petit mémoire qui éclaire tout, d’une manière concise et d’un seul coup : Le cadre de l’époque. Mettant les choses hors de leur contexte approprié, ni le premier ni le deuxième n’aurait agit de la même manière. Entre tous les dictateurs, de toutes les époques de l’histoire il n’y a aucune différence. Seules les éléments conjoncturels du moment et dans les lieux dictent l’action de l’un ou de l’autre et le degré de terreur « thérapeutique »  à appliquer à la population. Toujours dans ce même ordre certains attribuent au premier dictateur des connaissances, de l’intelligence ou même un charisme qui font défaut chez le deuxième qu’on le décrit comme presque un ignorant dans le sens littéral du terme et dans le sens politique. Dans une grande mesure il l’est. Mais c’est un raisonnement qui reste très superflu qui ne tient pas debout. L’un et l’autre, comme tous les dictateurs dans le reste du monde, a son propre bataillon de conseillers de serviteurs et « d’esthéticiens » à part l’état major de ministres, d’ailleurs dont on se serait bien passé, vue l’inutilité de leur existence en dehors des questions protocolaires. Et ce sont précisément tous les membres de ces bataillons qui embellissent et embaument l’immonde, sont les responsables qui font « fonctionner » la dictature. Ce n’est ni l’érudition de l’un ni la nullité de l’autre qui le fait.  Ce sont tous ces bataillons qui insufflent vie à cette monstruosité et qui finalement veillent à sa longévité au détriment de la population, au détriment de toutes ses valeurs et enfin de compte au détriment des droits humains les plus élémentaires. Tous les dictateurs et ceux qui les entourent ont un point commun auquel ils s’identifient tous : L’égoïsme. L’égocentrisme qui ne peut vivre et s’épanouir sans l’enrichissement matériel.

Donc il n’est point besoin de s’étonner que les proches de l’actuel dictateur, comme ceux du premier et non regretté, n’ont rien fait d’autre que de s’enrichir. Leur objectif principal est l’enrichissement, puis l’enrichissement et enfin l’enrichissement et rien de plus ni de moins. Et enfin de compte leur enrichissement finit par remplacer la légitimité.

 

Et comme on vient de le voir, bien en abrégé, tout au long de ce qui a précédé dans ce texte jusque là, d’un état de droit, il n’y a euque des apparences. Selon les époques et les lieux géographiques les apparences entre de tels états pourraient être différentes, plus caricaturales dans une dictature que dans une autre. Les mêmes qui ne cessent de vanter les « réalisations grandioses » de ces régimes et couvrent d’éloges « l’irremplaçable » dictateur, « soleil rayonnant jour et nuit », le « plus savants des savants », nous parlent d’un état de droits avec toutes ses institutions et qui fonctionne aussi bien ou presque, que les états dans les démocraties occidentales qui sont leurs références. Ce qui évidemment est totalement faux.

En résumé les milliers de personnes qui ont été emprisonnées et le sont aujourd’hui et demain, tant que la dictature continue, et celles qui ont été assassinées durant leur détention ou après celle-ci, l’ont été et le seront non pas en vertu de la loi, de la justice, mais par le dictateur en place, par l’arbitraire, par la bête immonde, et, tout simplement par l’injustice. Leur seul délit c’est de s’être trouvées, par leurs idées, par leurs aspirations légitimes  sur le chemin de la dictature. Leurs déclarations ont constituées et constitueront toujours à le faire, des obstacles sur le chemin de tous ces prédateurs. On ne peut expliquer autrement l’acharnement sur la personne du Docteur Chourou autrement. Les idées du Dr Chourou et aussi de beaucoup d’autres milliers de citoyens sinon de l’écrasante majorité  des citoyens, à l’exception de la classe acquise à la dictature, constituent des obstacles à l’enrichissement de cette minorité et qu’il faut absolument éliminer de son chemin par tous les moyens qui n’obéissent ni aux normes d’un état de droit, ni aux lois, ni à aucune justice d’aucune nature quelle qu’elle soit. Bien qu’au fond la justice, il  n’y en a qu’une seule. Et la justice et la dictature sont incompatibles. On ne peut avoir dans la même société une justice et une dictature. Ou l’une ou l’autre.

Évidemment, le cas du Docteur Chourou et de tous ceux qui se trouvent dans les prisons sous la torture la plus féroce qui éteint leur vie et la vie des leurs à chaque instant, n’éveille aucun sentiment d’indignation chez monsieur Kouchner, pour ne citer que ce monsieur bien que ça soit le cas de tous ses homologues et responsables occidentaux, pour interpeller le régime de Tunis, comme il a cru devoir le faire l’autre jour quand il se déclarait inquiet pour « l’excessive fermeté » du régime et prenait la défense des journalistes « tracassés » ou même emprisonnés. Enfin ça fait un demi-siècle qu’une telle situation persiste et personne saine d’esprit ne peut s’attendre à une délivrance venant de la part des propres « bourreaux ».

Évidement «les soucis» que se  faisait monsieur Kouchner pour les  journalistes ne s’étendent pas dans, ce «cadre humanitaire» propre au personnage et ses homologues occidentaux, au Dr Chourou. Et pour cause.  En tout cas personne ne croit que le Dr. Chourou ne lui est jamais passé, malgré l’effroyable et indescriptible calvaire que lui-même, les membres de sa propre famille et ses proches endurent, à l’esprit d’être défendu ou soutenu par ce genre de personnages.http://eur.news1.yimg.com/eur.yimg.com/xp/afpji/20080427/newsmlmmd.bf9ce4d82def8b8fbe2a622644515987.4610_nicolas-sarkozy-entoure-de-bernard-kouchner--rama-b.jpg

Et pour conclure, toutes les injustices n’ont jamais été éternelles et que tous les dictateurs, ont tous, sans exception aucune, fini par payer et plus ils persistent dans leurs crimes, plus la facture sera lourde. Et, pour une fois, elle sera équitablement répartie sur tous ceux à qui, la dictateur, le crime a profité. Ce n’est que dans ces conditions qu’on pourra construire une véritable société humaine avec des valeurs morales propres. Une société juste, souveraine, digne, prospère et en constant progrès. En dehors de celle-ci,  il n’y a que le Crime et des mirages.



[1] (28.228 euros de quote-part annuelle + 13.287 euros de matricule qui octroie le droit d’assistance durant les cinq jours que dure le « sommet »)  

[2] Il s’agit d’une femme d’origine musulmane, du nom Shaha Ali Riza. Son père serait Khalid Alwalid Algargany d’origine libyenne  et sa mère est d’origine syro-saoudienne. Elle a grandi en Tunis avant de partir en Angleterre et de là aux Etats-Unis. Elle est divorcée du turc Bulent Ali Riza qu’elle avait épousé en 1980. Avant de travailler dans la Banque Mondiale, elle avait dirigé un institut ayant pour but de promouvoir la démocratie dans le monde arabe. Néanmoins sa passion pour l’invasion de l’Irak avait bien coïncidé avec celle de Wolfowitz…

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[3] Le terme Danone vient du diminutif du prénom Daniel du fils du fondateur, un israélite barcelonais, Dan et One de l’anglais qui signifie premier coup. DAN -ONE

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