Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

2 février 2009 1 02 /02 /février /2009 19:58


1000 à zéro sinon un million à zéro.

Israël avait abandonné Gaza en septembre 2005… Ariel Sharon, le saint patron du mouvement des colons, avait bien réalisé que ça n’avait aucun sens de continuer à subventionner une poignée de colons israéliens dans les ruines de Gaza protégés par l’armée israélienne… Il y a beaucoup d’intérêt à transformer Gaza en la plus grande prison du monde et déménager les colons vers la Cisjordanie, un territoire beaucoup plus important au sujet duquel Israël est suffisamment explicite quant à ses intentions réelles. Dans les paroles et, le plus important, dans les faits… L’objectif reste l’annexion des terres arabes, les sources d’eau, les environnements autour de Jérusalem y Tel Aviv qui se trouvent dans le mur de séparation que la Court International a pourtant, mais sans effet aucun, déclaré illégal. Ce qui inclut une ville de Jérusalem vastement étendue, en violation des ordres du Conseil de Sécurité depuis plus de 40ans… Israël s’est aussi approprié de la Vallée du Jourdain ce qui représente le tiers de la Cisjordanie. Pour ce qui en reste il est par, conséquent, emprisonné, et, en plus morcelé par des sorties destinées pour les établissements des colons juifs. Ce qui disloque la terre. Une part de l’est de Jérusalem passant par la ville de Ma’aleh Adumin, construite durant les années de Clinton dans le but de sectionner la Cisjordanie. Deux autres vers le nord, passant par les villes Ariel y Kedumin. Ce que reçoivent les palestiniens, reste séparé pas des centaines de points de contrôle arbitraires.

Les points de contrôle n’ont rien à voir avec la sécurité d’Israël bien que certains soient destinés à protéger les colons, ils restent parfaitement illégaux, comme l’a dicté la Court International de Justice. En réalité l’objectif principal est, sans aucun doute, le harcèlement de la population palestinienne et renforcer ce que l’activiste israélien pour la paix Jeff Halper considère « la motrice du contrôle » destinée à rendre la vie impossible à ces « animaux à deux pattes » qui seront comme des cafards drogués qui tournent sans cesse dans une bouteille si jamais ils pensent demeurer attachés à leur maison et à leur terre.

Tout ça est parfait, parce qu’ils sont « comme des sauterelles comparés à nous autres » et ainsi qu’ils se « cognent la tête contre les rochers et les murs ». Cette terminologie vient des plus hauts dirigeants politiques et militaires israéliens. Ce sont les vénérables principes et les attitudes qui se traduisent en actes politiques.

Les délires des dirigeants politiques et militaires sont doux en comparaison avec les prêches des autorités rabbiniques qui ne sont pas des personnages marginalisés. Au contraire, ils sont très influents au sein des forces armées et des mouvements des colons. Des personnages comme Zertal y Eldar sont considérés comme des « seigneurs de la terre » jouissant d’énorme influence politique. Des soldats en guerre au nord de Gaza ont reçu une visite bien « inspirée » de deux rabbins qui les ont assuré qu’à Gaza il n’y a pas « d’innocents » et par conséquent tous les objectifs sont légitimes tout en citant un fameux passage des Psaumes appelant le Seigneur pour qu’Il prenne les fils des oppresseurs d’Israël et les jette contre les rochers. Les rabbins n’apportaient rien de neuf. L’année antérieure un ex-rabbin et dirigeant sefardi avait écrit au premier ministre Olmert, pour l’informer que tous les habitants de Gaza sont collectivement coupables pour les lancements des roquettes et par conséquent il « n’existe absolument aucune interdiction morale contre une boucherie indiscriminée de civils durant une massive offensive militaire gigantesque dirigée, selon l’opinion du journal israélien Jérusalem Post, à faire cesser le lancement de roquettes. » Son fils, rabbin en chef de Safed entre un peu plus dans les détails : « S’ils ne s’arrêtent pas en leur tuant 100 personnes, alors il faut tuer 1.000, s’ils ne s’arrêtent pas avec 1.000 on tue 100.000 et même un million.»

Des points de vue similaires sont exprimés aussi par des fameux personnages américains. Lors de l’invasion du Liban en 2006, le professeur de l’école de droit à l’université de Harvard, Alan Derhowitz, s’exprimant dans le journal libéral Huffington Post, avait affirmé que tous les habitants au Liban sont des objectifs légitimes pour la violence israélienne. Selon lui, les civils libanais ne sont pas immuns aux attaques israéliennes tout autant que les autrichiens qui ont appuyé les nazis. La Fatwa du Rabbin sefardi s’applique parfaitement à eux. Sur un vidéo sur le site internet du Jérusalem Post, Derhowitz s’est permis même, en parlant des ratios excessifs des morts de palestiniens par rapport aux israéliens, le ridicule : «Il faudrait augmenter le rapport de 1.000 contre un, disait-il ou même de 1.000 à zéro. Il voulait dire par là que tous ces animaux doivent être complètement exterminés. Évidemment il fait allusion aux « terroristes », une catégorie bien ample qui inclut toutes les victimes du pouvoir israélien, parce que « Israël ne s’attaque jamais à des civils » déclare, sur un ton emphatique, monsieur Derhowitz. Par conséquent tous ceux, palestiniens, libanais, tunisiens, ou de n’importe quel nature qui s’interpose sur le chemin des implacables forces armées de l’État Sacré est un terroriste ou une victime accidentelle des leurs justes crimes.

Il n’est pas facile de trouver des contreparties historiques à ces agissements. Probablement est-il d’un certain intérêt, que ces agissements soient considérés parfaitement conformes à la culture intellectuelle et morale régnante – surtout quand ils sont produits de « notre côté » (américano-israélien) c'est-à-dire : que si jamais de la bouche de nos ennemis officiels sort de pareils propos, ils soulèveraient une indignation justicière et réclameraient une massive violence préventive à titre de vengeance.

L’affirmation que de « notre côté » il n’y a jamais d’attaque contre des civils est une doctrine bien familière au sein de ceux qui monopolisent tous les moyens de violence. Et il y a bien quelque chose de vérité dans ça. Généralement nous ne cherchons pas à tuer des civils en particulier. Mais plutôt nous conduisons des actions assassines dont nous savons qu’elles mènent à tuer beaucoup de civils, sans avoir l’intention spécifique de tuer des civils en particulier… C’est comparable au fait de marcher dans la rue tout en sachant que nous pouvons écraser des fourmis, sans avoir l’intention de le faire, parce qu’elles se trouvent dans un lieu tellement bas que tout simplement ça n’a aucune importance. Ça revient au même quand Israël réalise des actions dont on sait que ça va tuer des « sauterelles » ou des « animaux à deux pattes » qui par hasard infectent les terres à « libérer ». Il n’y a pas d’expression appropriée pour qualifier une telle dépravation morale. C’est peut être pire qu’un assassinat délibéré et c’est plus que familier.

En Palestine historique, les légitimes propriétaires (par décret divin, selon les « seigneurs de la terre ») peuvent décider s’ils octroient aux cafards drogués quelques parcelles de terre dispersées. Non pas par droit. Néanmoins « j’ai toujours cru et je continue à croire aujourd’hui dans le droit éternel et historique de notre peuple sur tout ce pays » déclarait le premier ministre Olmert lors d’une session conjointe du Congrès (américain) en mai 2006 et avait récolté un applaudissement sonore. En même temps il avait annoncé son programme de « convergence » pour annexer tout ce qui pourrait avoir une valeur en Cisjordanie, livrant les palestiniens au pourrissement dans des cantons isolés. Il n’a pas été explicite sur les frontières de « tout le pays ». Mais d’autre part, le projet sioniste lui non plus, ne l’a jamais été pour des bons motifs : L’expansion permanente est une dynamique interne très importante. Si Olmert continue à être fidèle à ses origines dans le Likoud, il pourrait vouloir dire les deux rives du Jourdain, incluant l’État de Jordanie ou pour le moins ses parties les plus précieuses.



Crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Le « droit éternel et historique sur tout ce pays » de notre peuple, contraste dramatiquement avec l’absence de n’importe quel droit à l’autodétermination des ses habitants temporaires, les palestiniens. Comme il l’avait affirmé antérieurement, la condition de ces derniers a été réitérée par Israël et son patron à Washington en décembre 2008, dans leur isolement habituel accompagné par un silence résonnant.

Les plans qu’Olmert avait esquissés en 2006 avaient été abandonnés depuis lors parce qu’ils n’étaient suffisamment radicaux. Mais ce qui a remplacé le programme de convergence et les actions qui ont eu lieu quotidiennement pour l’appliquer sont les mêmes dans leur conception générale. Si on remonte aux premiers jours de l’occupation (en 1967) quand le ministre de la défense Moshe Dayan avait expliqué poétiquement que la « situation actuelle ressemble à la relation complexe entre un bédouin et la jeune fille qu’il avait séquestrée contre sa volonté… Vous autres les palestiniens, comme nation, vous ne voulez pas de nous aujourd’hui, mais nous changerons votre attitude en vous imposant notre présence. » «Vous vivrez comme des chiens et celui qui s’en va peut s’en aller pendant que nous autres nous nous approprions de tout ce que nous voulons. (…)

Israël peut continuer ses programmes criminels en Cisjordanie avec le soutien des États-Unis et sans aucun problème, grâce à son contrôle militaire efficace et aussi grâce à la coopération des forces de sécurité palestiniennes collaboratrices armées et entraînées par les États-Unis et les dictatures alliées. Et pendant que les colons s’adonnent à des destructions et abus sous la protection de l’armée, Israël peut aussi commettre des assassinats continus et d’autres crimes. Mais si en Cisjordanie la population palestinienne se trouve soumise à la terreur, dans l’autre moitié de la Palestine, Gaza, la résistance se maintient encore vive même si elle devrait être aussi écrasée en vertu du programme d’annexion et de destruction de la Palestine. Les États-Unis et Israël peuvent avancer sans problème.

Ehud Barak qui est en bas des sondages a fini par obtenir un siège pour chaque 40 arabes morts durant les premiers jours du massacre, a calculé le commentateur israélien Ran HaCohen.

Néanmoins ça peut changer, car les crimes sont allés beaucoup plus loin et ont débordé ce que la campagne de propagande israélienne en est capable de supprimer ou de dissimuler. Même les faucons israéliens ont affirmé qu’ils se trouvent préoccupés par l’ampleur de la boucherie. Elle en train de « détruire l’âme [d’Israël] et son image. Cette destruction se déroule sur les écrans de télévision du monde, dans les salons de la communauté internationale et le plus important encore dans les États-Unis d’Obama », selon Ari Shavit. A. Shavit est préoccupé surtout par le « bombardement de l’installation des Nations Unies… le même jour où le Secrétaire Général de l’ONU se trouvait à Jérusalem. C’est une action qui dépasse les limites de la démence » conclut-il.

Pour ajouter un peu plus de détails, « l’installation » mentionnée était un ensemble de l’ONU à Gaza, qui contient un dépôt de la l’UNRWA. Le bombardement a détruit des « centaines de tonnes d’aliments et de médicaments d’émergence préparés pour être distribués ce jour-là au réfugiés, aux hôpitaux et aux centres d’alimentations » comme l’affirme le directeur de l’UNRWA, John Ging. Les attaques militaires ont détruit en même temps deux étages de l’hôpital al-Quds, ont incendié aussi un second dépôt dirigé par le Croissant Rouge palestinien. L’hôpital de la densément peuplée ville voisine Tal-Hawa a été détruit par les tanks israéliens « alors que des centaines de personnes terrorisées s’y sont réfugiés à son intérieur quand ils ont vu les forces terrestres israéliennes pénétrer dans le voisinage, selon l’agence de presse AP.

Il ne restait plus rien à sauver des ruines au rouge vif de l’hôpital. « Ils ont bombardé l’édifice de l’hôpital qui a pris feu. Nous avons essayé d’évacuer les gens malades, les blessés et tous ceux qui s’y trouvaient là. Les pompiers ont atteint une première fois le feu qui s’est rallumé de nouveau. Ils l’ont éteint pour la troisième fois » déclara le para-médecin Ahmad Al-Haz à AP. On soupçonne que l’incendie de l’hôpital ainsi que de nombreux autres, ont été provoqués par des bombes de phosphore blanc.

Les soupçons seront confirmés juste après les intenses bombardements, ce qui a permis l’enquête entreprise par Amnistie Internationale. Israël avait tenu à tous les journalistes y compris les israéliens à l’écart pendant qu’il commettait ses crimes les plus atroces et avec une extrême cruauté. L’usage du phosphore blanc contre les civils à Gaza est « clair et indéniable » affirme AI. Son usage répétitif dans des espaces civils densément peuplés « est un crime de guerre » (…) Le phosphore blanc traverse la peau et brûle profondément au-delà des muscles et jusqu’ à arriver aux os et continue à brûler tant que l’oxygène existe dans l’espace. Dans le cas où ces attaques au phosphore sont préméditées, dirigées intentionnellement contre des civils en toute indifférence dépravée sont inévitablement des crimes. (…) L’invasion en elle-même est un crime beaucoup plus grave. Et même si Israël aurait utilisé des arcs et des flèches pour causer ces horribles dégâts, ça reste un acte criminel d’une extrême perversion. (…)

L’alibi répété d’une manière interminable, à savoir qu’Israël a le droit de se défendre des attaques des roquettes de Hamas, va au-delà de tout principe acceptable. (…) Le journaliste américano-palestinien Ali Abuminah, par exemple, signale que de la Cisjordanie, il n’y a aucun lancement de roquettes et pourtant les assassinats extrajudiciaires, commis par Israël, les confiscations des terres, les pogromes de ses colons et les séquestrations ne se sont jamais arrêtés. L’Autorité Palestinienne de Mahmoud Abbas, soutenue par tout l’Occident, a exécuté tous les ordres d’Israël. Abbas a constitué, sous le regard hautain des conseillers militaires américains, « des forces de sécurité » pour combattre, pour le compte d’Israël, la résistance. Et rien de tout cela n’a sauvé un seul palestinien en Cisjordanie de l’implacable colonisation israélienne grâce au ferme soutien, bien entendu, les États-Unis. De son côté, le docteur Mustapha Barghouti, un parlementaire palestinien ajoute : « Après le spectacle de Bush à Annapolis, au mois de novembre 2007, avec toutes ses édifiantes rhétoriques sur la paix et la justice, les attaques contre les palestiniens ont accusé une forte escalade, avec une augmentation de presque 50% en Cisjordanie accompagnée d’un accroissement intense des installations coloniales et d’une augmentation de points de contrôle. Il est évident que toutes ses actions criminelles ne constituent aucune une réponse aux roquettes lancées de Gaza, bien que le contraire serait bien plausible affirme Barghouti. (…)



Châtiment collectif pour désobéissance démocratique.




Le Conseil National Palestinien avait formellement accepté le consensus international de 1988. Pourtant la réaction du gouvernement de Shamir et Peres, épaulée par le Département d’État (Le ministère des affaires étrangères américains) de James Baker concluait qu’il ne pouvait y avoir un « État palestinien supplémentaire » entre Israël et la Jordanie alors que ce dernier est déjà un état palestinien selon de diktat américano-israélien. Les accords d’Oslo qui ont suivi ont laissé de côté les puissants droits nationaux des palestiniens et la menace de les voir se concrétiser d’une manière significative a été systématiquement minée durant les années d’Oslo par l’expansion persévérante des établissements coloniaux illégaux. La politique de colonisation a été accélérée en 2000. (…)

Bon d’une manière précise, Israël a-t-il, à court terme, d’autres alternatives pacifiques, à part l’usage de la force comme représailles aux lancements de roquettes de Gaza ? Une alternative à court terme serait d’accepter un cessez-le-feu. Quelques fois Israël avait accepté un tel fait même s’il l’a immédiatement après violé. Le cas le plus récent et significatif à l’état actuel est celui de juin 2008. Ce cessez-le-feu spécifiait l’ouverture des points de frontières afin de « permettre l’acheminement de tous les biens qui étaient non autorisés et limités par les israéliens vers Gaza. » Israël avait formellement signé l’accord pour annoncer immédiatement après qu’il ne le mettrait pas en vigueur tant que Hamas refuse de libérer le soldat Gilad Shalit capturé en juin 2006.

Le continuel tambourinage des accusations sur la capture de Shalit est, une fois de plus, une hypocrisie flagrante, même si on laisse de côté l’historial des séquestres réalisés par les israéliens. Dans ce cas spécifique l’hypocrisie ne peut être plus évidente. Juste un jour avant que Hamas ait capturé Shalit, des soldats israéliens se sont pénétrés dans la ville de Gaza et ont enlevé les deux frères Muammar pour les conduire à l’intérieur d’Israël où ils détiennent presque 1.000 autres sans être officiellement accusés d’aucun délit. (Le nombre de palestiniens emprisonnés par les israéliens dépasse les 11.000 selon les différentes sources) L’enlèvement de civils est un crime beaucoup plus grave que la capture d’un soldat de forces armées agressives. Pourtant à peine ou presque pas du tout si on en parle, en contraste avec la fureur employée dans le cas Shalit. Et ainsi tout ce qui demeure en mémoire, qui bloque la paix, se concentre sur la capture de Shalit. Un autre paradigme de la différence entre les êtres humains et les animaux à deux pattes. On ne peut libérer Shalit qu’en échange de prisonniers. Pourtant depuis la capture de Shalit, les incessantes attaques militaires contre Gaza sont passées du simple recompte pour devenir véritablement sadiques. Comme il vaut la peine de le rappeler, depuis même avant la capture, après son retrait en septembre 2005, Israël avait tiré plus de 7.700 obus sur le nord de Gaza sans provoquer aucun commentaire.

Après avoir rejeté l’accord de cessez-le-feu de juin 2008, qu’Israël avait formellement conclu, a maintenu son blocus. Rappelons qu’un siège représente un acte de guerre. (…) Mais bien sûr de nouveau nous nous trouvons face au principe d’annulation : Une chose c’est nous autres et autre chose sont eux. (…)

Malgré l’état de siège, les lancements des roquettes se sont fortement réduits. Le cessez-le-feu a été rompu le 4 novembre par une attaque israélienne sur Gaza qui a fait 6 morts palestiniens et décharge de roquettes en représailles (sans morts ni blessés) (…)

La guerre civile qui (entre le Hamas et l’Autorité Nationale Palestinienne) s’est soldée par le contrôle de Hamas sur Gaza est décrite généralement comme un coup d’état militaire de Hamas, qui démontre une fois de plus sa méchante nature. Mais le monde réel est tout à fait différent. La guerre civile a eu lieu sous l’incitation des États-Unis et Israël, par une grossière tentative de coup d’état afin d’annuler le résultat des élections qui ont emmené Hamas au pouvoir. C’est devenu de connaissance publique depuis, au moins, le mois avril 2008 quand David Rose avait publié dans Vanity Fair un récit détaillé avec des documents qui démontrent comment Bush, Rice et le Conseiller Adjoint de Sécurité Nationale Elliott Abrams avaient « soutenu une force armée sous le commandement de l’homme fort du Fatah, Mohammed Dahlan » qui a fini par provoquer une sanglante guerre civile à Gaza et renforcé plus que jamais Hamas. Ce récit a été récemment corroboré dans la revue Christian Science Monitor ( 12 janvier 2009) par Norman Olsen, qui a servi durant 26 ans dans les Services Extérieurs y inclus quatre ans de travail à Gaza et autre quatre ans dans l’ambassade des États-Unis à Tel Aviv pour passer par la suite comme coordinateur associé pour le contre- terrorisme dans le Département d’État. Olsen et son fils ont détaillé tout le traquenard du Département d’État dans le but d’assurer la victoire du candidat Abbas aux élections de janvier 2006 et dans ce cas tout aurait été salué comme un triomphe de la démocratie. Donc c’est après cet échec que tout a commencé pour punir les palestiniens et armer la milice de Dahlan. Mais « les hommes de main de ce dernier étaient trop pressés » mais dans une attaque préventive, Hamas a affaibli considérablement la tentative du coup d’état et poussé les États-Unis et Israël à prendre des mesures beaucoup plus dures envers les habitants de Gaza en châtiment de leur « désobéissance. » (…)

Selon Sara Roy, une spécialiste académique distinguée, sur la question de Gaza, « le 5 novembre 2008 Israël a fermé tous les points de passage vers Gaza, a réduit de forme draconienne et des fois refusant totalement, tous les approvisionnements d’aliments, de médicaments, de combustibles, de gaz à cuisiner, des pièces de rechange pour les systèmes des conduites d’eau courante et des bouches d’égout. » Durant le mois de novembre, une moyenne de 4,6 camions d’aliments par jour étaient permis d’entrer d’Israël vers Gaza en comparaison avec les 123 camions par jour au mois d’octobre.(…) L’Organisation Mondiale de la Santé vient d’annoncer que la moitié des ambulances de Gaza sont en panne ou complètement détruites et le reste ne tardera pas longtemps pour devenir des objectifs militaires pour les israéliens. La seule centrale électrique de Gaza a été obligée de suspendre toute opération pour manque de combustible et ne peut non plus reprendre sans obtenir les pièces de rechange pertinentes. Tout ce matériel est resté retenu durant huit mois au port israélien d’Ashdod. La pénurie d’électricité a été à l’origine d’une augmentation dans les cas des brûlures de 300% à l’hôpital Shifaa dues au résultat des efforts pour allumer des feus de bois. Israël a, en outre, interdit l’envoi du chlore et ainsi à la mi-décembre l’accès à l’eau dans la ville de Gaza et au nord s’est vu limité a six heures chaque trois jours. Les conséquences humaines de la terreur israélienne, exercée sous toutes les formes, sur les victimes de la population sont incomptables. (…)

Finalement l’invasion, en cours, n’a rien à voir avec les « intolérables actes de terreur » mais plutôt avec les intolérables actes : De diplomatie. Jamais ce côté n’a été connu ou fait l’objet de diffusion. Peu après l’invasion soutenue par les États-Unis, le principal spécialiste académique sur les palestiniens d’Israël, Yehoshua Porath, qui n’a rien d’une colombe, écrivait, que le succès d’Arafat de maintenir les cessez-le-feu avait constitué » une véritable catastrophe aux yeux du gouvernement israélien, car aplanissait le chemin vers un accord politique. Le gouvernement s’attendait à ce que l’OLP fasse recours au terrorisme et ainsi affaiblir la « menace » de le rendre « un partenaire légitime dans les négociations futures vers un consensus politique. »

Les faits ont été bien compris par Israël et ça n’a pas été caché. Le premier ministre à l’époque Yitzhak Shamir avait déclaré qu’Israël était entré en guerre parce qu’il y avait « un terrible danger…non pas militaire sinon politique, » chose qui a poussé l’excellent satirique israélien B. Michael à écrire que « la faible excuse d’un danger militaire ou un danger pour la Galilée est mort, » « Nous avons éliminé le danger politique. » Ayant réagi bien à temps, à présent, grâce à Dieu, nous n’avons plus personne avec qui négocier. » L’historien Benny Morris quant à lui, il a reconnu que l’OLP avait observé un strict cessez-le-feu et d’expliquer « alors que la guerre inévitable se basait sur le fait que l’OLP soit une menace politique pour Israël et pour son contrôle sur les territoires occupés. » Beaucoup d’autres ont reconnu ces indiscutables faits. (…)

Israël veut bien la paix. Tout le monde veut la paix même Hitler voulait la paix. Mais la question est : Dans quelles conditions ? De tous les temps, depuis son origine, le mouvement sioniste avait bien compris que pour atteindre ses objectifs, la meilleure stratégie réside dans l’éloignement de tout accord politique et entre temps créer des faits accomplis sur le terrain. Même les accords occasionnels comme ceux de 1947 n’étaient, comme l’a reconnu la Direction, que des pas temporaires vers une expansion ultérieure. (…)

Les efforts acharnés pour renvoyer aux calendes grecques tout arrangement politique a eu toujours un sens parfait, tout comme les mensonges inhérents sur le fait « qu’il n’existe pas de partenaire pour la paix. » Il est bien difficile de spéculer autrement pour s’approprier de la terre des autres. Plusieurs motifs similaires sont sous-jacents qui expliquent la préférence d’Israël pour l’expansion au lieu de la sécurité. (…)

Une des voix considérées parmi les plus sages d’Israël, Uri Avnery, écrivait : « qu’après une victoire militaire israélienne, ce qui restera gravé dans la conscience mondiale sera l’image d’Israël comme un monstre couvert de sang, prêt à tout moment à commettre un crime de guerre sans s’arrêter devant aucune limitation morale. Ça va entraîner des graves conséquences sur notre futur à long terme, sur notre renommée dans le monde et sur notre possibilité d’atteindre la paix et la tranquillité. Enfin de compte cette guerre est aussi un crime contre nous-mêmes, un crime contre l’état d’Israël.

Pour terminer Noam Chomsky écrit : « Ça fait déjà plusieurs décennies, j’écrivais que tous ceux qui se considèrent les « partisans d’Israël » sont en réalité des partisans de sa dégénération morale et de son problème qui, enfin de compte, sera celui de sa destruction. Lamentablement ce critère paraît plus que plausible.

Conclusion :
Tous les faits comme on vient de le voir et d’autres bien gardés dans les pages de l’histoire jusqu’à présent, prouvent d’une manière évidente plusieurs aspects à la fois. Se ne sont pas, comme insiste à le faire croire l’intense propagande sioniste et occidentale, les roquettes rudimentaires de Hamas qui ont poussé, « malgré leur sens moral élevé », les « très humains et aimables » colons militarisés israéliens au massacre de Gaza. C’est bien ce que représente l’idée même de résistance non seulement à Gaza et au Liban, sinon la résistance dans son sens globale dans tout le monde arabe et musulman. C’est une résistance qui a cristallisé parfaitement les positions sur la scène régionale et sur la scène mondiale. À quelques rares exceptions, sinon tous les dictateurs arabes, les sionistes et les occidentaux sont d’accords pour éliminer la résistance, toute résistance, islamique ou non. C’est un ennemi commun. Pour les sionistes comme on l’a vu ils ne sont nullement intéressés par la paix tant que leur projet n’ait pas abouti. La présence des palestiniens en Cisjordanie constitue un obstacle. La présence des palestiniens à Gaza constitue un obstacle. La présence des palestiniens à l’intérieur des frontières de 48 constitue un obstacle. Un régime arabe ou musulman qui oppose une résistance quelconque, lointain ou proche, constitue un obstacle. Et pour ce dernier point, il n’y a qu’à voir les incitations incessantes des israéliens pour pousser les américains et les occidentaux dans leur ensemble contre l’Iran. Et si le gouvernement turc actuel avec son immense base populaire maintient la position exprimée ces derniers temps par le premier ministre Erdogan, il y a des fortes chances que la Turquie finira par devenir un nouvel et un énorme obstacle. Dans le passé relativement récent c’était l’Égypte de la révolution de 1952 qui constituait un grand obstacle. Tant que tous ces obstacles ne sont pas éliminés les israéliens restent loin de leur but final, pour se transformer d’une énorme machine de mort à un pays, comme tous les autres ce qui exige un renoncement définitif à l’esprit colonial. Car il s’agit en fin de compte, toute la littérature d’embellissement qui tente de dissimuler ce fait indéniable sous des couches artificielles d’une multitude d’arguments, tantôt philosophiques, tantôt de lectures d’histoire inexactes ou même de lectures théologiques, encore plus inexactes et falsifiées ne serviront à rien.

À moins que les israéliens, leurs alliés américains et les occidentaux en général ne soient décidés, tous ensemble, à exterminer d’abord tous les palestiniens et par la suite tous les musulmans, de la même manière qu’avaient fait les propres européens avec les Indiens ou les Peaux Rouges au 16ième siècle, l’avenir de cet état sioniste, sous ses aspects tracés par ses fondateurs, ne peut avoir aucun avenir…

[1] Voir l’article de Noam Chomsky  http://www.zcommunications.org/znet/viewArticle/20316

[2] The Israel Lobby and U.S Foreign Policy de John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt page 54.

[3] http://www.dailymotion.com/relevance/search/Erdogan/video/x86xfd_erdoyan-davosu-boyle-terk-etti-klip_news

[4] L’Humanité du 26 janvier 2009

[5] http://www.rebelion.org/noticia.php?id=79968

[6] http://www.zcommunications.org/znet/viewArticle/20316



Partager cet article
Repost0

commentaires

Articles RÉCents

Liens