27 janvier 2008
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DECES D’UN GRAND RESISTANT AU COLONIALISME : GEORGES
HABACHE
Ginette Hess Skandrani
J’ai toujours respecté le leader du Front populaire de la Palestine,
crée en décembre 1967, après la guerre de six jours permettant à
Israël d’occuper le reste de la Palestine
Non pas parce qu’il était marxiste-léniniste, ce que je n’ai jamais été
;
Non pas parce qu’il était chrétien, ce qui m’importait peu ;
Non pas parce qu’il faisait référence à la laïcité, d’autres que lui, y
compris Arafat le faisaient également.
Non pas que je soutenais ses actions résistantes, souvent violentes,
alors que je me suis toujours définie comme non-violente… Mais
avait-il le choix ? Est-ce que les Palestiniens avaient d’autres choix
que cette résistance aussi dure pour eux que pour leurs ennemis,
alors que personne n’écoutait leur douleur d’avoir perdu leur terre,
leur histoire, leur vie de tous les jours au moment de la création
unilatérale d’Israël ?
Je l’ai respecté parce qu’il a toujours prôné " une Palestine
démocratique et laïc pour tous les habitants d cette terre de la
Méditerranée au Jourdan… et contrairement à d’autres dirigeants
palestiniens il n’a jamais varié sur ses déclarations et ne s’est
jamais
compromis avec des accords de soumission.
Salam Georges Habache, tu resteras un grand résistant.
Historique du Front populaire de Libération de la Palestine.
Après la Nakba du 15 mai1948, la résistance à la colonisation s'est
organisée et dès 1950 il y a eu une lente maturation du mouvement
national. En 1951-52 des manifestations, souvent durement
réprimées, eurent lieu contre les expropriations. Le mouvement
El-Ardh (la Terre) a demandé l'égalité et la justice sociale. Le Fath
de
Yasser Arafat dont le programme nationaliste affirme la nécessité
d'une Palestine démocratique arabo-juive a été créé en 1956 au
Koweït. La création, à Jérusalem de l'Organisation de libération de la
Palestine (OLP) et la rédaction de la première Charte nationale
palestinienne devra attendre jusqu'au 30 mai 1964, la création de
l'ALP (Armée de libération de la Palestine) jusqu'au 10 août de la
même année. En janvier 1965, entre en action "Al Assifa", branche
militaire du Fath, suivies par d'autres organisations, mais toujours
sous contrôle des pays arabes.
Après la guerre des six jours, le 6 juin 1967, les Israéliens occupent
la totalité du territoire de la Palestine mandataire, plus le Sinaï
égyptien et le Golan syrien et annexent Jérusalem. De nouveaux
réfugiés fuient vers les pays voisins. De nouveaux villages
ancestraux sont détruits et plusieurs expulsions sont organisées.
Les bases de l'OLP en Cisjordanie et à Gaza sont détruites, mais
elles se réorganisent.
Georges Habache crée alors le FPLP [Front populaire de libération de
la Palestine] en décembre 1967, ce qui lui permet d'assurer la
victoire des feddayins lors de la bataille de Karameh en mars 1968.
Ce groupe rejoint l'Organisation de libération de la Palestine (OLP)
en 1968 et devient, dans l'organisation, le deuxième groupe par son
importance après le Fatah de Yasser Arafat.
En 1969, l'OLP présente une déclaration exposant les grands
principes d'un futur État palestinien " indépendant et démocratique"
où pourraient vivre des citoyens de différentes origines et
confessions ; cela implique la disparition d'un État et d'une
citoyenneté fondée sur une appartenance religieuse. En septembre,
Yasser Arafat a été confirmé comme président du Comité exécutif de
l'OLP.
La doctrine du FPLP est une doctrine anti-impérialiste en Palestine,
Le mouvement est motivé par la guerre populaire animée par le
marxisme-léninisme et le nationalisme arabe.
Le FPLP lutte contre plusieurs " ennemis ", Israël, l'impérialisme, le
sionisme, les capitalistes et les classes exploitantes arabes. Pour le
mouvement, Israël est un État impérialiste par nature, soutenu par
le mouvement sioniste international.
Le FPLP annonce une Palestine égalitaire entre juifs et Arabes, mais
intégrée dans la " nation arabe ". Car pour le FPLP, le nationalisme
arabe représente une inspiration et une fin fondamentale. Il prône la
lutte armée et organise plusieurs détournements d’avions, ce qui lui
a valu d’être interdit dans certains pays dont la France.
Le FPLP a connu plusieurs scissions depuis sa création :
* en 1968, Ahmed Jibril forme un groupe indépendant FPLP-GC
(General Command) soutenu par les Syriens.
<sum> en 1969, Nayef Hawatmeh forme le Front démocratique pour la
libération de la Palestine (FDLP), idéologiquement plus proche des
maoïstes.
<sum> En 1974, après la reconnaissance de l'OLP par l'URSS, l'OLP
(Fath,
FDPLP et Saïka) acceptait l'idée " réaliste " d'un mini-État
palestinien
" sur toute partie du territoire palestinien ", a côté et non à la
place
de l'État d'Israël. Du coup l'OLP mettant fin au rêve d'une Palestine
réunifiée et démocratique, acquiert une reconnaissance
internationale et obtiendra un " statut d'observateur " à l'ONU,
comme unique et légitime représentant du peuple palestinien. Au
même moment le FPLP groupait une coalition désignée sous le nom
de "Front du Refus" rejetant toute idée de solution partielle
négociée avec Israël et s'opposant au mini-État palestinien.
La chute de l'URSS, la poussée des mouvements palestiniens
religieux, et les attaques ciblées israéliennes contre les dirigeants
du FPLP ont fait perdre de son influence à cette organisation
Ahmad Saadat succède à Abou Ali Mustafa, après son
assassinat à Ramallah par l'armée israélienne qui a tiré un missile
dans son bureau. Le mouvement via les Brigades d'Abou Ali Mustafa
revendique, en octobre 2001, l'assassinat du Ministre israélien du
tourisme Rehavam Zeevi. Saadat se réfugie dans la Mouqata'a
auprès de Yasser Arafat, qui refuse alors de le remettre à Israël.
Après des négociations avec les États-Unis et le Royaume-Uni, un
accord est conclu entre Israël et l'Autorité palestinienne. Saadat est
arrêté et jugé devant un tribunal militaire. Il est emprisonné dans la
prison palestinienne de Jéricho, et la responsabilité de sa
surveillance est confiée aux Américains et aux Britanniques.
La cour suprême palestinienne déclare cette condamnation,
anticonstitutionnelle, et ordonne sa libération, mais l'Autorité
palestinienne s'y refuse. Début mars 2006, les gardiens américains
et britanniques décident de quitter leur poste rompant de facto
l'engagement de Londres et de Washington d'assurer la surveillance
de la prison de Jéricho.
Le 14 mars 2006, l'armée israélienne lance un assaut contre la
prison de Jéricho. Après une journée de siège, elle obtient la
reddition de Saadat. Cet assaut fait deux morts et 20 blessés tous
palestiniens (gardiens et prisonniers) et déclenche une série
d'enlèvements d'occidentaux dans la bande de Gaza. Saadat est
toujours emprisonné.
Le FPLP bien que devenu minoritaire dans l’OLP est toujours resté
fidèle a la charte de l’OLP qui prônait : un seul Etat laïc et
démocratique pour tous dans les frontières de 48. (la Palestine
mandataire).