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29 août 2013 4 29 /08 /août /2013 10:40

Par BADIA BENJALLOUN

L’armée régulière syrienne aurait tué 1300 Syriens la nuit du 20 au 21 août en utilisant des gaz neurotoxiques. Les corps de plusieurs dizaines d’enfants enveloppés dans leur linceul sont montrés dans la presse, allongés dans un local dont se devine un mur en parpaing et qui ne semble être ni une mosquée, ni un hôpital ni une morgue, ni une colonie de vacances, ni une école. La photographie est titrée le plus souvent, ‘massacre d’innocents’, ‘carnage’. Elle suscite tout naturellement une grande émotion faite de compassion et de colère.

 

Elle semble bien avoir été composée et scénarisée pour obtenir cet effet puisque les corps de ces petites victimes n’ont pas d’autre raison d’être ainsi regroupés. *

MESURER AVEC ÉQUITÉ - NE PAS TRANSGRESSER AVEC LA PESÉE **

Les Us(a) renforcent leur présence en Méditerranée, David Cameron et Laurent Fabius espèrent passer outre l’ONU pour déclencher la « riposte militaire » ‘contre’ le régime de Bashar El Assad. Laquelle frappe ne l’atteindra très probablement pas, ni sa famille et pas non plus les dignitaires du régime. En cas d’engagement du bloc occidental plus direct qu’il ne l’est aujourd’hui en Syrie, le nombre des morts atteindra très vite des centaines de milliers comme l’a prouvé l’exploit de L’OTAN en Libye. Les obus et les missiles n’épargneront pas des milliers d’enfants qui seront peut-être à peine évoqués comme victimes collatérales nécessaires.

En quoi mourir d’asphyxie rapide rendrait le crime plus inacceptable que de périr d’hémorragie par balles provenant d’une arme automatique d’un sniper posté à une terrasse d’immeuble ? Ou même de perdre la vie sous des missiles tirés depuis un drone commandé par un soldat distrait dans son poste de commande au Texas ?

Dans tous ces cas, la victime est incapable de riposter ou de se défendre d’un ennemi invisible.

L’armée égyptienne a réprimé dans le sang des manifestants cette semaine dernière, le nombre de victimes a été estimé à plus de mille morts dans le plus pur style des dictatures militaires que l’on croyait révolues appartenant au siècle dernier et passées de mode. Ces morts-là n’ont provoqué qu’une protestation molle du bloc occidental par la voix de l’Union européenne. Barak H Obama a été plongé dans une indécision grave, incapable de définir sémantiquement les évènements en Égypte, coup d’État ou révolution populaire légitime, bain de sang ou bain de sang.

Pour sortir de la torpeur induite par une confusion liée aux difficultés d’interpréter le réel, voici exhibés quelques symptômes, susceptibles d’éclairer le jugement des démocrates et ‘personnalités engagées à gauche’ qui apprécient Sissi comme un libérateur. (0)

BRISER DES GRÈVES AVEC DES CHARS

Le 12 août, des troupes de soldats dans des véhicules blindés ont interrompu un sit-in de travailleurs qui protestaient devant l’usine Suez Steel. Deux ouvriers ont été arrêtés puis relâchés. Quelques jours après, des officiers de police en ont arrêté quatre autres. Une véritable chasse à l’homme des leaders de la grève a été entreprise sur ordre du propriétaire de l’usine, un homme d’affaire libanais du nom de Rafik Daou.

Parmi les 34 ministres qui composent le gouvernement post-Morsi, installé par les militaires, seuls onze n’appartiennent pas à l’ère Moubarak.

Il est peu probable qu’ils s’engagent en faveur des doits des travailleurs, en particulier que soit autorisée leur libre association au sein de syndicats indépendants de l’ETUF, « Egyptian Trade Union Federation », contrôlé par l’État. La présence dans le gouvernement de Kamal Abou Aita qui a dirigé jusqu’à sa nomination en juillet une fédération dissidente de syndicats née dans la vague révolutionnaire de janvier 2011 n’est pas une garantie d’une politique en faveur des défavorisés.

Outre la liberté syndicale, elle devrait instituer un salaire minimum garanti, des prestations sociales en particulier en matière de santé, la sécurité au travail et une stabilité des temps travaillés.

Briser une grève en faisant appel aux blindés rappelle plutôt les régimes qui criminalisent toute revendication ouvrière, taxée d’anti-patriotique voire bientôt de terroriste.

RÉVISION CONSTITUTIONNELLE

Un comité technique de dix membres a été désigné depuis un mois pour réviser la Constitution adoptée par referendum en 2012. Le prochain texte sera livré au public dans quelques jours.

Il modifie l’article 6 pour interdire l’existence de partis politiques qui se déclareraient fondés sur la religion.

Il maintient son article 2 institué en 1980 par Anouar Sadate qui stipule que la Shariaa reste une source d’inspiration législative, assurant la nature musulmane de l’État, de quoi satisfaire le parti Al Nour d’obédience séoudienne. Il abolit l’article 219 qui précisait que les principes de la Shariaa incluaient ses interprétations habituelles communément admises, ses règles jurisprudentielles et ses sources des écoles sunnites.

Le projet annule la disposition inscrite sous l’article 232 de 2012 qui bannissaient de toute représentation les membres dirigeants du Parti National Démocratique de Moubarak.

Le rôle de la Chambre Haute avec ses 270 membres sera minoré. Son Président est accusé d’avoir perçu de l’argent de la Libye, du Qatar, de la Tunisie et de la Turquie pour faciliter l’adoption de lois complaisantes favorables aux Frères Musulmans.

Tous les articles relatifs aux autorités militaires grâce auxquels elles connaissent une parfaite immunité fiscale et judiciaire présents dans la Constitution de 2012 sont maintenus.

Les règles électorales vont être modifiées dans le sens d’une plus grande représentation des candidats individuels, plus de 50% de la Chambre des Représentants, au détriment des listes des partis, ce qui rendra le Parlement impuissant en raison de plus importantes difficultés pour dégager une majorité.

DES MILITAIRES POUR GOUVERNER LES PROVINCES

Le 13 août, 25 gouverneurs ont prêté serment devant le Président de la République par intérim. Six seulement parmi eux avaient été nommés sous Morsi et n’ont pas été remerciés.

Sur les six, cinq sont des généraux. 9 généraux de l’armée viennent d’être promus. 3 officiers de police avec rang de généraux vont contrôler les provinces d’Assuit, de Minya et de Sohag.

Le nouveau gouverneur du Caire, un certain Galal Said, a été ministre du Transport au sein du gouvernement Gandouzy en 2011, il est membre du Parti National Démocratique de Moubarak et ami intime de son fils, Gamal Moubarak. Au total quatorze généraux dont deux officiers du renseignement contre seulement sept pour le gouvernement remanié de Morsi de juin 2013. Nul doute que ces hauts gradés, passés par une formation étasunienne, ont pour fonction de lutter contre le terrorisme, le credo universel institué par les néo-conservateurs qui ont théorisé et appliqué la guerre perpétuelle, sans fin, contre un ennemi qui n’est même pas une doctrine ni une idéologie mais un artefact créé pour écouler une surproduction d’armement.

L'ÉQUATION MAGIQUE : ISLAM=TERRORISME

En dehors du cas unique de la Révolution russe, 1905 puis 1917, la répétition d’une révolution n’a jamais abouti à l’amélioration de la situation de ceux qui se sont rebellés.

En Égypte, les militaires qui n’ont jamais été éloignés du pouvoir disposent actuellement de l’arme fatale de la lutte contre le terrorisme.

Sous ce chef d’inculpation, ils étêtent le parti des Frères Musulmans et le démembrent. Cette organisation qui a une très sérieuse implantation populaire a permis la sécurisation des semaines durant la révolte de la place Tahrir, au début de ce que l’on a appelé à tort la Révolution. Elle n’a pas été à l’origine de la révolte populaire mais sans son aide très structurée, l’occupation permanente de Tahrir (filmée et transmise au monde entier) aurait été compromise ne serait-ce que par l’introduction de provocateurs. Qu’ils n’aient pas marqué leur rupture avec la politique économique libérale et leur indépendance vis-à-vis du pouvoir militaire a été le carburant de la manifestation du 30 juin. Les accuser de terrorisme et d’intelligence avec l’ennemi appartient davantage au registre de la propagande éculée.

Une intense campagne de déshumanisation est menée contre les Frères Musulmans par les libéraux et les militaires et par beaucoup de partis de gauche mais pas tous. L’ambassadeur de l’Égypte à Londres n’a pas hésité à qualifier l’emploi de la force armée contre une foule de protestataires majoritairement sans armes comme une nécessité analogue à la lutte des Britanniques contre le régime nazi lors de la deuxième guerre mondialisée de l’occident. (1)

Sissi assez fraîchement émoulu du US Army War College, promotion de 2006, applique les enseignements stratégiques qui lui ont été inculqués par des officiers étasuniens qui veulent confondre Islam et terrorisme. Pour parfaire la fermeture opérée par le système militaire sur la société civile, deux jeunes femmes activistes du Mouvement de la Jeunesse du 6 avril se voient accusées par le Procureur de la République d’espionnage au profit de puissances étrangères. La Constitution en cours d’amendement prévoit d’interdire la destitution d’un Président de la République par des manifestations de rue, invalidant a posteriori les chutes de Moubarak et de Morsi !

UN GAZ EN VAUT-IL UN AUTRE ?

Les scénaristes des films de masses syriennes intoxiquées par des gaz prohibés devraient savoir que le sarin et tous les organophosphorés ont une très grande pénétration cutanée et sont mortels par cette voie. Une simple consultation sur Wikipedia les aurait renseignés. Pour faire ‘vrai’ si toutefois la vraisemblance était incluse dans leur cahier de charges, les sauveteurs devraient être revêtus convenablement selon les normes usuelles sans quoi ils s’exposent aux mêmes risques que les victimes.

Les déclarations contradictoires du Ministre de l’Intérieur intérimaire mis en place par Sissi à propos de la tuerie des 56 prisonniers ‘islamistes’ le dimanche 18 août accusent les militaires. Ils seraient morts au cours d’une tentative d’évasion dans leur prison ou dans les camions qui les y transportaient.

Ils ont en réalité succombé, asphyxiés par des gaz irritants jetés par des soldats à l’intérieur du fourgon militaire. Devant quelle cour les criminels répondront-ils de leurs actes ? Celle de la Ligue Arabe ou celle de l’OTAN ?

Le racisme anti-musulman à force de propagande a fait quelques conquêtes faciles, peu vont s’émouvoir de ce que des musulmans qui méprisent les femmes au point de les recouvrir au lieu de les dénuder se fassent lâchement assassiner alors qu’ils sont en état d’arrestation.

L’ORIENT ARABE ENSEVELI SOUS UNE MONTAGNE DE DOLLARS

On l ‘avait cru mort, occis par quelque dague sortie de derrière une lourde tenture ou enivré à mort par quelque subtil poison. Il est revenu, en négociateur de la maison des Séoud avec le défenseur des marches orientales. Le prince Bandar a été poliment mais fermement repoussé par Poutine qui se pose en défenseur des souverainetés nationales et n’a jamais ignoré l’origine du financement des autonomistes tchétchènes.

Les mercenaires ou simples volontaires recrutés dans les mosquées du Machrek au Maghreb en passant par le Turkestan oriental des Ouighours dirigées par des imams payés en rials séoudiens ont activé le plan ‘fil rouge’ en Syrie sur instruction directe des organismes payeurs. Le réveil de l’ancien ambassadeur à Washington correspond à une fièvre d’investissement pour les fonds des Séoud qui se découvrent un appétit de géant pour l’Égypte. Par exemple, dès le mois de juin, le Fonds Arabe pour le Développement Économique et Social offre sa participation dans un projet de production électrique de 1,6 milliards de dollars, rendant inutiles les offres de prêt de la Turquie et de la Banque Mondiale.

C’est que le temps presse pour écouler les dollars étasuniens. Parmi les facteurs directs qui expliquent l’embrasement de l’Orient arabe, on peut noter la volonté délibérée des pays du Golfe, incluant le Qatar et l’Arabie des Séoud de libeller les échanges énergétiques dans une autre monnaie que le dollar étasunien. (3) Il s’agit d’une simple prise en compte de ce que la Federal Reserve imprime près de 80 milliards de dollars par mois sans aucune contrepartie dans la production d’une quelconque richesse. La Syrie comme l’Égypte doivent donc devenir le terrain de jeux exclusif de la bande à Bandar.

En vérité, vouloir continuer d’imposer une monnaie de singe comme l’étalon indépassable de mesure de la richesse, de sa réserve et comme outil indispensable du commerce alors qu’elle ne vaut rien, là réside la transgression dans la pesée.

Le césarisme de Moubarak a été rejeté car il n’apportait aux Égyptiens ni bien-être économique ni fierté nationale. Il les a appauvris et profondément humiliés. Les prémisses des orientations du futur empereur Sissi n’indiquent aucun fléchissement objectif dans le sens voulu par eux.

Ils sont trop nombreux à n’avoir rien à perdre pour ne pas envisager une troisième étape dans la prise en main de leur histoire. Il ne suffira pas alors de crier « dégage », il faudra venir avec un programme économique et social précis qui exclut la prédation capitaliste.

*à comparer avec les photos prises lors du massacre des manifestants égyptiens contre le coup d’État militairehttp://www.spiegel.de/fotostrecke/photo-gallery-a-people-divided-fotostrecke -100360-17.html

**dans la sourate 35 ‘Le Miséricordieux’, traduction approximative des versets 7 et 8

(0) http://www.michelcollon.info/Samir-Amin-Oui-Morsi-et-les-Freres.html?lang=fr

(1) http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/africaandindianocean/egypt/1025239 9/Muslim-Brotherhood-must-be-removed-like-Nazis-Egypts-ambassador-to-Britain -says.html

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29 août 2013 4 29 /08 /août /2013 10:37

Tariq Ramadan : « Quand on est démocrate, on ne peut pas soutenir les horreurs de l’armée. »

Face à la complexité des événements d'Egypte et à la nécessité de travailler tous ensemble contre les divisions dramatqiues, Investig'Action fournit à ses lecteurs divers éclairages, même s'ils contiennent des éléments contradictoires...

La tournure des événements en Egypte vous surprend-elle ?

Dès le début des soulèvements dans le monde arabe, j’ai toujours fait part d’un optimisme très prudent. Je savais qu’on allait beaucoup plus vers une déstabilisation de la région que vers des processus de démocratisation. J’étais critique à l’égard des mouvements islamistes en mettant en évidence les lacunes de leurs programmes. Malheureusement, ce qui se passe en Egypte, me dit que la prudence était bonne conseillère. Je ne suis donc absolument pas surpris par cette déstabilisation et cette polarisation que je décris dans mon dernier livre (L’islam et le Réveil Arabe, Presses du Châtelet). Ce qui me surprend, en revanche, c’est l’intensité de la violence ! C’est pire que tout ce que je pouvais imaginer.

Cela vous touche-t-il personnellement ?

Oui, cela me donne beaucoup de tristesse. Je suis européen de culture mais je suis égyptien de mémoire. Il y a l’histoire familiale, l’exil qui fait que je suis très attaché à ce pays.

Vous condamnez la répression orchestrée par l’armée...

Ce que l’on voit aujourd’hui, c’est un régime militaire qui n’a jamais quitté la scène politique et qui se présente aujourd’hui avec une légitimité populaire. Mais celle-ci ne lui a absolument pas donné carte blanche pour une répression qui a tué autant de civils. Dans une mosquée, des militaires ont encerclé des fidèles qui étaient en train de pleurer leurs morts. On leur a dit : vous ne pouvez pas les enterrer tant que vous n’aurez pas signé un papier attestant qu’ils se sont suicidés !

Les Frères musulmans sont accusés de s’en prendre aux coptes, les chrétiens d’Egypte, qui ont soutenu les militaires...

Ce sont de vieilles méthodes de progagande de l’armée que l’on connaît et qui passent très bien en Occident : brûler des Eglises coptes et mettre tout ça sur le compte des islamistes alors qu’on a absolument aucune preuve. Pour justifier à l’Occident une répression massive, on dit que les coptes sont en danger. Sadate l’a fait, Moubarak l’a fait. Cela donne une carteblanche supplémentaire à l’armée.

Quel regard portez-vous sur la réaction des pays occidentaux ?

Malheureusement, en Occident, nos gouvernements, à commencer par les Etats-Unis, sont dans la condamnation timide. On défend la démocratie quand elle va dans notre sens et finalement, on se tait face à un coup d’Etat, un régime militaire qui tire sur des citoyens ayant manifesté de façon non-violente. Il faut être cohérent. Quand on est démocrate, on ne peut pas soutenir les horreurs de l’armée. Je critique les Etats-Unis, l’intervention de Barack Obama qui interrompt ses vacances pour dire, en guise de seule punition à l’armée, que les exercices militaires conjoints avec l’Egypte, vont être suspendus. L’aide de 1,3 milliard de dollars, continue, elle, à être versée. C’est là un soutien explicite à l’armée.

Quelle est la solution pour pour sortir l’Egypte du chaos ?

Il ne faut pas que les Frères musulmans jouent la politique de la terre brûlée. La seule chose qui pourrait les sauver aujourd’hui, c’est de réussir des manifestations de masse non-violentes. Je ne suis pas sûr qu’ils en aient les moyens. Mais en même temps, accepter le fait accompli maintenant, ça veut dire pour eux emprisonnement, torture, exécutions sommaires. Au final, je pense qu’ils doivent cesser les manifestations, cesser la politique du pire, même en étant dans la non-violence. De toute façon, ils ne vont pas avoir le choix. Les militaires sont en train de les isoler du peuple. Ils sont dans une impasse aujourd’hui. J’ai toujours dit que les islamistes n’auraient jamais dû entrer dans le processus électoral, c’était un piège pour eux et ça les a mis dans la situation dans laquelle ils se trouvent maintenant. Mais attention, réduire l’opposition à la seule confrérie des Frères musulmans, c’est faire le jeu de la propagande de l’armée qui se présente comme la seule garante de la démocratie. Avant la repression des derniers jours, il y avait aussi dans la rue, pendant cinq semaines, des laïcs, des coptes, qui se sont positionnés contre l’armée. Ils défilaient sous la bannière « anti-coup d’Etat ». Certains demandaient le retour de Morsi parce qu’ils voulaient la légitimité. D’autres, sans vouloir le retour de Morsi, souhaitaient surtout le départ de l’armée.

Vous prônez un retrait de l’armée du jeu politique...

Oui, si on est pour la démocratie, il faut que les militaires rentrent dans les casernes. Il n’y aura pas de démocratie, de transparence tant que l’armée sera au pouvoir. La seule solution aujourd’hui, c’est que les laïcs, les islamistes, les indépendants en Egypte entrent dans un vrai dialogue, une vraie collaboration et dépassent leurs clivages. Il faut une alliance civile nationale.

Où le président islamiste Mohamed Morsi a-t-il failli lorsqu’il était au pouvoir ?

Il y avait de véritables lacunes en matière de vision politique. Mohamed Morsi aurait dû avoir une politique d’ouverture, avec les laïcs et les coptes notamment, beaucoup plus volontariste. Son rôle et celui de la Confrérie des frères musulmans n’étaient pas clairs en matière de décision. On ne gouverne pas un pays en disant qu’on est les gardiens de la tradition musulmane. On gouverne un pays quand on a un projet politique, social et économique. Le sien était totalement superficiel. Il y avait également chez lui une naïveté politique, il a cru, quelques jours avant le coup d’Etat que les Américains allaient intervenir en sa faveur... Enfin, l’armée ne lui a pas rendu la vie facile. On sait aujourd’hui qu’un certain nombre de choses avaient été faites en amont par les militaires, avant le coup d’Etat, pour mettre le gouvernement dans une position difficile, notamment en procédant à des coupures d’approvisionnement en électricité et en essence. Car celles-ci ont subitement disparu après le 30 juin, quand l’armée a pris le pouvoir.

Quand Mohamed Morsi était au pouvoir, les libertés individuelles ont-elles été réduites ?

Non, il n’y a pas eu d’attitude liberticide sur le terrain. Les islamistes ont été extrêmement prudents avec tous les symboles, les questions de la femme, des coptes. Ils sont peu intervenus là-dessus. Leurs lacunes étaient ailleurs, et au demeurant plus graves que la gestion maladroites des symboles. Ils se sont même trompés en pensant qu’en gérant bien les symboles (les libertés, la question de la femme, la shari’a, etc.), cela suffirait à être reconnus et normalisés.

Les Frères musulmans sont-ils capables d’œuvrer dans un Etat laïc ?

Il y a quatre ou cinq courants à l’intérieur des Frères. Il y en a qui ne sont pas prêts. Mais il y en a d’autres qui souhaitent s’ouvrir, en particulier les plus jeunes. C’est à eux qu’appartiennent le soin de nouer de nouvelles alliances nationales. Depuis des années, j’ai toujours pris des distances claires avec les Frères musulmans. J’ai toujours été très critique à leur égard. Mais je ne suis pas d’accord avec le fait qu’on les diabolise, comme c’est le cas de la propagande des dictateurs et des militaires qui les présente comme des violents et des extrémistes. Il faut les confronter avec les idées, pas au moyen de la répression.

Source : Le Parisien

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18 août 2013 7 18 /08 /août /2013 11:22

UNE CHOUETTE THÉRAPIE

Comme des « psychothérapeutes », ces bêtes soignent la relation à l’autre. Et font même oublier un instant l’isolement ou la souffrance. La zoothérapie, ou médiation animale, met en contact des animaux spécialement dressés et un public fragile – autistes, malades ou handicapés… Pour les personnes âgées, que la démence ou la maladie d’Alzheimer coupe progressivement du monde, les animaux sont des « déclencheurs de souvenirs ». L’association les Chouettes du cœur, en Bourgogne, fait intervenir des oiseaux de proie – chouette effraie, hibou grand duc, faucon pèlerin… Avec des résultats souvent spectaculaires.

C’est une dame élégante, le visage à peine marqué par l’âge, les cheveux blond cendré soigneusement lissés. D’un geste mécanique, elle plie et déplie sans cesse un mouchoir bleu posé sur ses genoux. Son regard absent, perdu, et le pli inquiet de ses lèvres le confirment : elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Malgré tous les efforts du personnel des Jardins de Cybèle, pimpante maison de retraite de la campagne dijonnaise, elle ne parle plus. Mais quand Mirabelle se pose devant elle, la dame vrille ses yeux gris dans l’iris noir du rapace. Elle approche son visage à quelques centimètres de la tête en forme de cœur de la petite chouette et lui parle doucement : « Bonjour ! Tu es bien mignonne… »

Sur les 66 pensionnaires de la maison de retraite, les trois quarts souffrent de troubles cognitifs. Il y a dix minutes encore, dans la grande salle où ils sont rassemblés, les regards étaient éteints, les têtes dodelinantes et les visages fermés. Mais quand sont arrivés les rapaces de l’association les Chouettes du coeur – Mirabelle et Prunelle, les deux chouettes effraies, puis Bibi, l’imposant hibou grand duc –, c’est comme si l’on avait allumé la lumière. Un vieux monsieur recroquevillé se redresse pour évoquer ses souvenirs de chasseur. Monsieur André, qui ne voulait pas bouger de son fauteuil, se lève et fait le tour de la salle avec Mirabelle sur la tête, sous les applaudissements. Guidée par Hubert Josselin, le maître de ces drôles de visiteurs, une mamie toute frêle enfile le gant de fauconnier et éclate de rire quand Prunelle survole l’assemblée pour venir se poser sur son poignet. « On ne les reconnaît pas ! » : Leila Souidi, la directrice de l’établissement, est enchantée. Autour des déambulateurs et des fauteuils roulants, les pensionnaires rivalisent de plaisanteries à base de « chouette ». Sur les visages ridés, nulle trace de crainte. Hubert Josselin doit même éconduire une vieille dame un peu trop enthousiaste qui veut « faire un bisou » à Bibi le hibou.

"LES OISEAUX DE PROIE OFFRENT UNE DIMENSION SUPPLÉMENTAIRE: ILS RELÈVENT DU MERVEILLEUX"

Mirabelle, Prunelle et Bibi ne sont pas des oiseaux de proie comme les autres : nés en captivité, ils ont été nourris de jour, pour changer leurs habitudes nocturnes. Depuis quelques années, au sein des Chouettes du cœur, ils « travaillent » auprès d’un public particulier : jeunes autistes, personnes dépendantes. Avec, presque à chaque fois, le même résultat spectaculaire – et jamais aucun incident. Hubert Josselin ne se prétend pas thérapeute. Mais sous prétexte de questions sur le régime alimentaire des chouettes ou sur leur poids, il sollicite la mémoire et les facultés de déduction. Pour porter et faire voler les oiseaux, il incite à se lever, à bouger. Catherine, sa femme, accompagne, encourage et soutient. Pendant ce temps, le personnel de l’établissement circule entre les pensionnaires pour profiter de ce moment où ils sont « reconnectés ». En contemplant Bibi, le grand duc, une vieille dame se remémore soudain qu’elle a habité en Alsace où elle voyait des cigognes. Une autre évoque son fils, une troisième, ses promenades en forêt. Autant de souvenirs retrouvés qui pourront être utilisés plus tard, pour faciliter le contact et les soins. « Certains se souviennent encore des oiseaux dix jours après, alors qu’ils ont oublié ce qu’ils ont fait le matin même », note la directrice.

Les explications scientifiques de ce drôle de pouvoir des animaux sont encore balbutiantes. Les spécialistes évoquent des pistes : la puissance de la « mémoire émotionnelle », la dernière à disparaître chez les malades d’Alzheimer, le pouvoir de la « communication non verbale »… « Les oiseaux de proie offrent une dimension supplémentaire : ils relèvent du merveilleux », souligne Michel Pacaud, directeur de l’Ehpad de Pierre-de-Bresse, autre établissement bourguignon visité par les Chouettes du coeur. Depuis quarante ans qu’il travaille avec des personnes âgées, il a remarqué que, « chez celles qui ont complètement “débranché”, les deux seules choses qui provoquent encore une réaction – sourire ou rejet – sont les enfants et les animaux… » Mirabelle, Prunelle, Bibi et Morgan, le faucon pèlerin, sont les stars des Chouettes du coeur. Mais leur maître, Hubert Josselin, 66 ans, regard pétillant et sourire d’enfant espiègle, est lui aussi un oiseau rare. Il a grandi dans une ferme en Picardie et, aussi loin qu’il se souvienne, il a toujours été fasciné par les oiseaux, qu’il peut contempler pendant des heures : « Ils sont la liberté », dit-il. A 17 ans, pour se rapprocher du ciel, il est entré au séminaire, mais « en Panhard décapotable, avec mes canaris ». Au fil des années d’études, les hommes de Dieu se révèlent « humains, trop humains » pour Hubert. Mai 68 lui donne des ailes. Il plaque le séminaire, mais ne désespère pas de « donner un sens à [sa] vie ».

"LE GRAND ÂGE ET LE HANDICAP SONT TABOUS, AUTANT LES REGARDER EN FACE"

Hubert part pour les Etats-Unis, s’occupe d’un club hippique dans le Montana. De retour en France, il se lance sans passion, « pour vivre », dans l’élevage de gibier – à plume, évidemment. Entre-temps, il a épousé une fille de l’air, Catherine, hôtesse sur des longs-courriers, qui n’apprécie pas particulièrement les animaux mais est tombée amoureuse d’Hubert « parce qu’il aime les autres », dit-elle en souriant. A la fin des années 1990, Hubert a un « déclic » devant le film « L’envolée sauvage », inspiré par le Canadien Bill Lishman, le premier à avoir volé avec des oies en ULM. A 52 ans, Hubert apprend à couver et à faire de l’ULM. Adepte des travaux de Konrad Lorenz sur l’imprégnation, il parle aux oeufs et leur fait écouter le bruit du moteur de l’appareil. Catherine s’habitue à le voir découcher pour aller dormir avec ses oies, qui ont leur chambre dans la maison. En 2001, Hubert réalise son « rêve d’Icare » et s’envole avec ses protégées. « En vol, elles venaient parfois me caresser le visage de leurs ailes. J’en pleurais. » En 2003, on fait appel à lui et à ses oies pour le spectacle du Puydu Fou, en Vendée.

C’est là-bas, en assistant au spectacle du fauconnier, qu’Hubert remarque le regard d’un jeune autiste face aux rapaces. Nouveau « déclic ». Il a entendu parler de l’équithérapie, qui met des handicapés au contact des chevaux. Alors, pourquoi ne pas essayer avec des oiseaux de proie ? Hubert se documente, devient fauconnier, puis crée, en 2007, les Chouettes du coeur avec Catherine. Depuis, alors que la plupart de leurs amis « jouent au golf et parlent de golf », le couple de retraités avale 22 000 kilomètres par an dans un véhicule climatisé – Mirabelle, Bibi et les autres n’aiment pas les écarts de température —, de maison de retraite en centre de soins. Cela ne leur plombe pas le moral, au contraire. « Le grand âge et le handicap sont tabous, autant les regarder en face », dit Catherine. Les Josselin estiment avoir mené une « belle vie », qui leur a donné deux fils dont ils sont très proches : « On a beaucoup reçu, c’est à notre tour de donner », explique Hubert. Enfin, l’ex-séminariste n’a plus à choisir entre la terre et le ciel, entre les hommes et les oiseaux.

A la maison de retraite, la session de « chouette thérapie » est finie. La dame élégante a murmuré un « merci » à Catherine, puis elle a recommencé à plier et déplier son mouchoir bleu. Le regard des pensionnaires s’est éteint, les corps se sont recroquevillés dans les fauteuils. Les Josselin s’attardent pour saluer les uns et les autres, et promettent de revenir. Hubert nourrit encore un rêve : « Je voudrais sauter en chute libre avec mon faucon pèlerin. On sauterait de l’avion ensemble et on descendrait côte à côte, en se regardant. Puis, le plus tard possible, j’ouvrirais mon parachute. »

Boris Albrecht: «L’animal est une aide, pas un médicament»

Interview de Boris Albrecht, directeur de la Fondation A. e t P. Sommer

La fondation Adrienne-et-Pierre-Sommer, créée en 1971 et placée sous l’égide de la Fondation de France, soutient des projets de médiation animale. Un secteur en plein boom : la fondation a reçu 157 demandes pour son appel à projets 2013.

Paris Match. Zoothérapie ou “médiation animale”, quelle est la différence ?
Boris Albrecht. Comme il n’existe pas de législation spécifique, les professionnels estiment qu’on peut parler de thérapie seulement si la personne qui travaille avec les animaux est médecin ou infirmier, kiné, psychologue… A la fondation, nous utilisons le terme plus neutre de “médiation animale” pour désigner un projet dans lequel l’animal familier ou domestique intervient dans un cadre éducatif, social ou thérapeutique.

Comment expliquer le succès actuel pour la médiation animale ?
La pratique existe depuis longtemps. Florence Nightingale, la pionnière des soins infirmiers, avait une tortue dans sa poche pour faciliter les relations avec le patient. La théorie est apparue dans les années 1960, avec le pédopsychiatre américain Boris Levinson et le vétérinaire français Ange Condoret. Le premier grand boom a eu lieu dans les années 1980 aux Etats-Unis, mais on avait alors tendance à considérer l’animal comme un médicament – ce qu’il n’est pas. Ce n’est que depuis les années 2000 qu’il est perçu comme une aide au patient.

Quels animaux pour quels publics ?
Les animaux domestiques essentiellement, surtout les chiens et les chevaux. Les chiens interviennent à 80 % dans les maisons de retraite, les chevaux auprès de jeunes polyhandicapés et autistes, mais aussi auprès de personnes en difficulté.

Comment expliquer l’effet produit par les animaux sur des personnes âgées démentes ou atteintes d’Alzheimer, qui ne réagissent à plus rien d’autre ?
Il n’existe pas encore d’explication scientifique. Dans les maisons de retraite, où la plupart des résidants ont vécu à la campagne, les animaux font appel à une mémoire profonde, ancestrale. Ce sont des “déclencheurs de souvenirs”… On dit souvent que les animaux ne jugent pas. Ce n’est pas vrai : ils peuvent refuser le contact. Mais ils ne s’appuient pas sur les mêmes critères – sociaux, moraux ou esthétiques – que nous. Et ils ne parlent pas.

POUR LUTTER CONTRE ALZHEIMER UNE CHOUETTE THÉRAPIE
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18 août 2013 7 18 /08 /août /2013 11:13
Les tunisiens sont-ils des américains ?
 
L'un des plus saisissants mystères anthropologiques est le désamour que beaucoup de tunisiens nourrissent à l'égard des États-Unis et des américains.
Pourtant la patrie d'Habib Bourguiba est culturellement et sociétalement beaucoup plus proche du pays de Georges Washington que de celui de Charles de Gaulle.
Jugez sur pièces.

Tout d'abord, depuis début 2011, les tunisiens, à l'instar des états-uniens, arborent leur drapeau et chantent leur hymne national à tout bout de champ.
La terre de Brassens n'admet ces démonstrations patriotiques qu'en cas de victoire à la coupe du monde de football, grosso modo une fois par siècle.

Les habitants de l'antique Carthage sont, comme ceux d'outre-Atlantique, des fervents du libéralisme économique.
La preuve, le marchand ambulant Mohamed Bouazizi, icône tragique de la révolution de Tunisie, était un défenseur de la libre initiative économique, injustement entravé dans son envie d'entreprendre par une représentante de l'arbitraire étatique.
Depuis le 14 janvier, des myriades d'entrepeneurs bouaziziens ont envahi les trottoirs tunisiens et même les bas-côtés des autoroutes.
À l'issue des élections d'octobre 2011, le libéralisme viscéral des tunisiens a littéralement pris son envol. Le gouvernement islamico-hétéroclite a réussi brillamment à mettre l'état en panne, alors que la population, par son auto-organisation, empêche coûte que coûte le PIB de décliner.
Nul besoin, comme en France, de faire intervenir les rouages colbertistes d'un ministère des finances ou de l'industrie pour venir à la rescousse de l'économie.

Autre point commun entre l'Oncle Sam et Ibn Khaldoun, les politiciens des deux nations partagent la même absence criante de compétences et la même méconnaissance de l'environnement international.
François Hollande, fort de son bac avec mention et de ses multi-diplômes de HEC et de l'ENA, a bien fait de se présenter aux élections à Tulle, car à Oklahoma City ou à Béja ses chances étaient nulles.

La religion rapproche aussi la Tunisie et les USA.
Dans ces deux pays, la pratique est majoritaire et visible, signe d'une foi profonde et partagée par le plus grand nombre.
À l'inverse, en France, patrie de la laïcité, deux tiers de la population déclare ne pas être croyante et moins d'un français sur vingt participe régulièrement à des rites religieux.
Comment, dans ces conditions, imaginer voir à Paris, contrairement à Tunis et San Francisco, les pare-brises des taxis arborer la mention "Dieu est grand" ou les billets de banque rappeler "qu'en Dieu nous croyons" ?

Trois éléments anecdotiques révèlent, encore plus, la profonde communion intellectuelle reliant les habitants du Cap Bon ou du Sahel à ceux du Texas ou de Californie.

La boisson préférée du pays du jasmin est le gazouze, c'est à dire le soda en canette à teneur minimale en sucre garantie dont raffolent les américains. Les meilleures ventes sont réalisées par les marques originaires d'Atlanta Coca-Cola et Fanta.

Depuis une sacrée lurette, l'automobiliste tunisien a abandonné l'ancestrale Peugeot 404 bâchée, dernier relent de la présence coloniale française, au profit de pickup trucks, emblèmes des red necks. Chaque année, la taille de ces gouffres à essence et de leurs pneus s'accroît. Les plus récents ne seraient pas ridicules dans les rues de Nashville ou de Baton Rouge.

Enfin, malgré les nombreux italiens présents durant le protectorat et la proximité de la Sicile, la Tunisie, au rayon café, a préféré délaisser le succulent expresso au profit d'un breuvage noirâtre et insipide que ne désavouerait pas un new-yorkais.

Pour conclure, je tiens à rassurer le lecteur que cette chronique aurait angoissé.
La Tunisie n'est pas encore complètement devenue le cinquante-deuxième état fédéré américain.
Pour résorber votre angoisse, il vous suffit de traverser Kelibia à pied, en voiture, ou mieux en mobylette. Vous constaterez alors deux ou trois menues différences de comportement routier par rapport à Memphis, Tennessee.

Tuniso-americainement votre

Références et compléments
- Au delà de la caricature ci-dessus, il existe, depuis le dix-neuvième siècle, d'authentiques libéraux en Tunisie, cherchant à réaliser une synthèse entre pensées arabo-musulmanes et occidentales, sur les plans politiques et économiques.
Pour aller plus loin et découvrir un courant original, peu connu et revigorant en cette période grisâtre que traverse la Tunisie, je recommande la visite du site de l'Institut Kheireddine et du compte Twitter d'Habib M. Sayah @Habsolutelyfree, son principal animateur.
 
 
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13 août 2013 2 13 /08 /août /2013 15:14

FEMMES VOUS M'AIMEZ ?

C'est marrant j'étais élevé TOUT AU LONG DE MA VIE que par des femmes, mon éducation continu par mes filles, je croyais les connaitre sur toutes les coutures, par tous les bouts et sur les bouts des doigts parce que la musique, la poésie, l'écriture sont révélatrices de la part de féminité chez le mâle que je suis, et pourtant en toute quiétude je regarde autour de moi et les femmes me ressemblent de plus en plus, ne nous sépare que l'organe , mais à ce qu'il parait cette question à été résolu d'une façon synthétique, réveille toi LAZARE ! elles sont devenues folles, elle jactent comme les mâles, elles s'habillent comme les mâles, la même sérosité de l'âme et de l'esprit, la même grossièreté, la même violence, la même désespérance , la suffisance et le renoncement, pourtant elles ont le pouvoir de changer les choses et de décréter le bonheur sur terre, du moins la nôtre de terre accessible humainement et structurellement, elles sont les plus nombreuses et elles ne prennent pas le pouvoir et pis beaucoup d'entre elles ont les mêmes attitudes ridicules et stupides de certains mâles, misogynes, phallocrates, tout dans le froc et rien dans la tête; certaines harkis qui font pencher la balance du côté des mâles sont toujours toujours à l'ombre de l'ombre des mâles, tous les matins je remercie Dieu de ne pas être né femme comme elles et quand je regarde mes filles se brosser les cheveux, faire leurs courses, sortir leurs carnets de chèques, conduire leurs bolides , fumer mes cigares et me faire l'aumône d'une malicieuse tendresse en passant qui me remet les idées en place, je me calme, je me fais tout petit parce que j'aime la vie, le bonheur, l'amour et la tendresse; et je parle à mon chien qui est un esprit pratique à défaut d'être vif, il me dit qu'il emmerde toute forme de ségrégation sournoise et hypocrite, soporifique comme la fête des femmes , décidée par des hommes pour servir juste de PLACEBO et de gardénal , encore des chaines invisibles pour les femmes et cela fait des décennies que cela fonctionne et de plus en plus, toujours à l'ombre des mâles , surtout les bellâtres, les plus cons. LAZARE , réveille toi et annonce la fin du monde, elles prétendent aux mêmes saloperies que les mâles, elles sont pour les quota, la parité et toutes ces merdes de ségrégations, alors que, les connes, si elles imposent l'égalité des chances dans notre société tunisienne, les mâles tunisiens les plus cons du moins, ceux qui ont toujours été au pouvoir sont bel et bien foutus , c'est écosystème qui veut ça, la loi du nombre quand elle coule de l'esprit déplace des montagnes . Et au lieu de faire le commerce des réputations, des icônes et des mortes, prenez ce putain de pouvoir et essayez d'en faire autre chose que les mâles, conditionnée et aliénées comme vous êtes , pour celles qui parlent si facilement au nom de la majorité des femmes silencieuses, je doute que vous soyez différents, les plus virulentes d'entre vous ont comme même un programme très limité dans le temps et dans l'espace et une ambition triste, prendre la place maudite du pouvoir des hommes ?? Moi candidement je pense que nos femmes sont tellement fortes et girondes ce qui ne gâche rien à l'affaire, qu"elles gagneraient haut la main et le doigt dans le nez sur tous les plans, et les mâles tunisiens moins les tarlouzes parce que ces dernières ont le cul, façon de parler, entre deux chaises et il faut "QU'ILS/QU'ELLES" assument et s'engagent une bonne fois pour toute dans un camp ou dans un autre, les mâles tunisiens les plus cons, les plus nombreux donc n'auront plus que leurs yeux pour chialer , et ceux qui sont nés dans la fièvre matriarcale et subtilement érotique comme moi et beaucoup d'autres nous continuerons à défendre la république et la démocratie, encore des femmes , les salopes. Mais ça me va rien que de voir leurs beaux culs qui bougent et tanguent la lumière du jour et le silence de la nuit, et leurs yeux m'absoudre de mes cauchemars et leurs doigts tresser mon linceul et leurs lèvres nouer mes tripes et me ramener à la vie et me défaire de l'ennui.

FEMMES VOUS M'AIMEZ ?
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12 août 2013 1 12 /08 /août /2013 18:15

A ces tordues qui se disent de gauche et qui écervelées et suffisantes appellent au putsch et à leur virée de tordues qu’elles disent "marche" de BAB SAADOUN/LE BARDO.Elles se la racontent les idiotes inutiles, les brebis suiveuses par oisiveté et les autres ex paillassons mauves des lupanars de LEILA/BEN ALI , en nous parlant de démocratie, de liberté, de poils de barbe de la momie CASTRO sous le portrait dégueulasse de moisi et qui sent le sapin du RAMSES made in ONG-KONG le sénile BCE , elle s'écoutent parler et s'imaginent parler au nom des tunisiennes les pauvres MNIF, KSOURI, KHHALFOUI et ces choses des femmes pas démocrates pour un sou, les clowns tristes, toujours le même discours , toujours la même aine que sous leur LEILA l’arriviste et au panthéon de l'arrivisme et de la lâcheté elles ont vraiment leur mot à dire, il faut à rendre à César ce qui appartient à César.Pauvres d'elles elles rêvent de VISA et de mariages blanc pour "brûler" et se dire résistante , le string sur la tête, bien essayé les connes, mais même les pires islamophobes n'ont rien à foutre de vos gueules et de vos string, les ordures sont gratuites et se ramassent à la pelle dans les caniveaux occidentaux, vous ne valez pas chères devant les afghanes, les irakiennes, les birmanes, les palestiniennes et les syriennes, et les algériennes, les marocaines, les libyennes qui elleS vraiment en ces temps obscures combattent pour leurs libertés et pis, pour leurs vies .
Votre passeport par exemple de la stigmatisation du voile est dépassé , périmé,il vous reste BCE et sa pauvre plastique de criminel et de tortionnaire sans conscience, un tube digestif bon pour le bûcher de SATAN . Ces gourdes qui pour la plus part futiles, factices et aliénées qui sont dans la frime , je leur dits que DAA tounes, c'est l’archaïsme, et que Le charme est un terme relatif....., Je préfère une voilée qui réfléchit son monde et son pays, sa civilisation et son identité, qu'une pétasse à string qui déblatère sa haine et sa médiocrité, et qui n'a rien compris au féminisme et à la féminité, le vrai féminisme est une conquête de l'esprit, pas ce verbiage de malheureuses trainées soumises à des codes dégradants, certaines femme qui à coup de lifting Et toutes ces horreurs des manipulations génétiques et des coups de bistouri portent à leur façon le pire des voiles , celui de la société de consommation par le paraître et le toc, alors l'essentiel dans le combat démocratique c'est la simple liberté des gens, porter le voile par choix est une liberté citoyenne, quand le port du voile est le résultat d'une contrainte quelconque, elle tient du pénal, c'est aussi simple que cela et c'est pour cela que nous sommes des milliers qui ne portons pas le voile, et nous nous battons malgré vous ignorantes pour défendre cette liberté partout dans le monde.

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9 août 2013 5 09 /08 /août /2013 11:06

Il ne suffit pas que tu m'aimes
Je veux que tu meures de moi
Que tu me tues que tu blasphèmes
À remuer ciel et terre
Et les feux de l'enfer
Toutes les tables de la loi
Il ne me surfit de rien du monde
Il faut que tu me livres tes univers
L’instantanée fureur des secondes
Tes jardins d’Hiver
Tes portes secrètes
Où dorment des orgasmes
Que toi seule connait
Qui font battre mon cœur
Je suis fou de ton amour
Et soumis à ta folie
Il ne me suffit pas que tu m'adores
Je veux que tu déchires le voile
Celui qui allume l'oxymore
Des femmes fatales
Il ne me suffit pas de t’aimer
Il faut que je sois le meilleur
Le génie le savant
Et le roi des voleurs
Pour te plonger dans l'anathème
Et dérider la noirceur de mon cœur
Il ne me suffit pas de t'aimer
Il me faut te boire à te tirer
Dans chaque pensée chaque baiser
Il ne me suffit pas de t’aimer
Il faut que je brode ton linceul
Dans les limbes de ton corps
De volupté de lumière et d'or
Et loin des foules blêmes
Nous serons enfin seuls
Il ne me suffit pas de t'aimer
Pourquoi je t'aime parce que je t'aime
De tout Tout simplement
Et ce n'est pas seulement
De l'amour mais de la dévotion
De la fièvre de passion
Que le Dieu vivant
Irrigue notre sang
Parce que je suis devenu toi
Parce que nous sommes uniques
Et à la fois tous les gens
Parce que Dieu est fatigué
De nos suppliques flouées
De donner la caresse et l'épée
Le repentir et le baiser
Parce qu'en toi je m'invente
Toutes les dimensions du désespoir
Pour faire de l'amour ma seule vérité
Il ne me suffit pas de t'aimer
Je veux décoder ton esprit
Et pourrir ton âme
Avec des mots d’ailleurs
Être ta seule envie
Et ton unique salut
Et la fin de notre vie
Il ne me suffit pas de t'aimer
Il te faut me laisser
Tous tes parjures
Et même tes trahisons
Et puis un jour partir
Avec la clef de ma prison
Il ne me suffit pas de t'aimer
Je veux te faire mourir
D'une passion instantanée
Foudroyée par le venin
Depuis toujours accumulé
Au débit de mes chagrins
Il ne te suffit pas de m'aimer
Je veux que tu m'imploses
Noyer mes certitudes
Dans la grande multitude
Où le bonheur repose
Il ne te suffit pas de m'aimer
Je veux te voir pleurer
Toutes les larmes de tes artères
Tous mes dénis et mes misères
Mes absences mes insomnies
Comme si j'étais tout ton passé
Je veux que tu meures de moi
Que tu me tues que tu blasphèmes
À remuer ciel et terre
Et les feux de l'enfer
Toutes les tables de la loi
Il ne me surfit de rien du monde
Il faut que tu me livres tes univers
L’instantanée fureur des secondes
Tes jardins d’Hiver
Tes portes secrètes
Où dorment des orgasmes
Que toi seule connait
Qui font battre mon cœur
Je suis fou de ton amour
Et soumis à ta folie
Il ne me suffit pas que tu m'adores
Je veux que tu déchires le voile
Celui qui allume l'oxymore
Des femmes fatales
Il ne me suffit pas de t’aimer
Il faut que je sois le meilleur
Le génie le savant
Et le roi des voleurs
Pour te plonger dans l'anathème
Et dérider la noirceur de mon cœur
Il ne me suffit pas de t'aimer
Il me faut te boire à te tirer
Dans chaque pensée chaque baiser
Il ne me suffit pas de t’aimer
Il faut que je brode ton linceul
Dans les limbes de ton corps
De volupté de lumière et d'or
Et loin des foules blêmes
Nous serons enfin seuls
Il ne me suffit pas de t'aimer
Pourquoi je t'aime parce que je t'aime
De tout Tout simplement
Et ce n'est pas seulement
De l'amour mais de la dévotion
De la fièvre de passion
Que le Dieu vivant
Irrigue notre sang
Parce que je suis devenu toi
Parce que nous sommes uniques
Et à la fois tous les gens
Parce que Dieu est fatigué
De nos suppliques flouées
De donner la caresse et l'épée
Le repentir et le baiser
Parce qu'en toi je m'invente
Toutes les dimensions du désespoir
Pour faire de l'amour ma seule vérité
Il ne me suffit pas de t'aimer
Je veux décoder ton esprit
Et pourrir ton âme
Avec des mots d’ailleurs
Être ta seule envie
Et ton unique salut
Et la fin de notre vie
Il ne me suffit pas de t'aimer
Il te faut me laisser
Tous tes parjures
Et même tes trahisons
Et puis un jour partir
Avec la clef de ma prison
Il ne me suffit pas de t'aimer
Je veux te faire mourir
D'une passion instantanée
Foudroyée par le venin
Depuis toujours accumulé
Au débit de mes chagrins
Il ne te suffit pas de m'aimer
Je veux que tu m'imploses
Noyer mes certitudes
Dans la grande multitude
Où le bonheur repose
Il ne te suffit pas de m'aimer
Je veux te voir pleurer
Toutes les larmes de tes artères
Tous mes dénis et mes misères
Mes absences mes insomnies
Comme si j'étais tout ton passé

l ne suffit pas que tu m'aimes
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8 août 2013 4 08 /08 /août /2013 16:04
Des musul
Des musulmans à Wall Street, entre rêve, doutes, et réalité…
 
 

 

 
 

Faire carrière dans l’univers impitoyable, spéculatif et très codifié de Wall Street, ou refuser de manger de ce pain-là de peur de vendre son âme au diable, le choix est cornélien lorsque l’on est un musulman américain brillant, bardé de diplômes ès finance obtenus dans les meilleures écoles, et que l’on aspire bien légitimement à pulvériser le plafond de verre du monde des affaires.

A vouloir se frayer un chemin là où l’on voue un culte à l’argent roi, ne risque-t-on pas de mettre ses valeurs à rude épreuve ? A l’instar de Naiel Iqbal, 27 ans, la génération musulmane montante semble creuser son sillon à Wall Street sans encombre, conciliant harmonieusement les exigences professionnelles et le respect des pratiques religieuses dans un environnement où seule la foi dans le profit est vénérée…

Naiel Iqbal incarne ce renouveau générationnel de l’islam américain qui assume pleinement son islamité, en ne fumant pas, ne buvant pas, et en observant le jeûne du Ramadan,  ne craignant pas de contraster avec la culture d’entreprise qui règne à Wall Street, où tout se termine souvent par des dîners arrosés dans un nuage de fumée… C’est par une pirouette que le jeune homme plein d’avenir s’en sort devant ses collègues intrigués ou irrités par ses absences répétées aux déjeuners de groupe pendant le mois Saint : « Rassurez-vous, je suis un grand gourmand », répond-il avec un large sourire, en leur donnant rendez-vous après le Ramadan, comme il l'a confié au New York Times.

A l’impossible, nul n’est tenu ! Mais le challenge n’est-il pas plus inatteignable encore lorsque l’on est une musulmane conservatrice et une analyste financière de talent propulsée chez Goldman Sachs, telle qu’Aisha Jukaku, et que l’on arbore un hijab en refusant de surcroît tout contact physique avec les hommes en dehors de son cercle familial ? La barre est placée très haut, tant les principes de la jeune femme sont en tout point antinomiques avec les us et coutumes de sa sphère professionnelle. Et pourtant, celle-ci n’a pas jeté l’éponge, mue par la passion de son métier, d’autant plus que Wall Street lui a ouvert grand les bras, hijab ou pas. De son côté, elle s’est pliée aux règles élémentaires de bienséance en serrant la main de ses confrères, tout en parvenant à effectuer ses cinq prières quotidiennes. "Ce que je fais n'est pas à 100% licite sur le plan religieux", reconnaît humblement Aisha Jukaku, ajoutant : "Mais au bout d’un moment, vous finissez par déculpabiliser, je suppose".

Pour le cadre supérieur d’origine pakistanaise, Ali Akbar, dont le parcours sans faute l’a hissé, à 34 ans, au poste prestigieux de directeur général de RBC Capital Markets, si jeûner pendant le Ramadan ne lui pose aucun problème, en revanche prier cinq fois par jour est un rythme impossible à tenir, d’autant plus qu’à son niveau de  responsabilité il préfère éviter d’attirer l’attention de ses collègues en se recueillant dans son bureau.

"Nous avons un concept appelé loi de nécessité", a déclaré pour sa part Rushdi Siddiqui, responsable mondial de la finance islamique à Thomson Reuters. "Il faut, à un certain niveau, respecter les lois du pays dans lequel vous vivez, que ce soit les lois formelles ou les lois tacites", insiste-t-il.

Les musulmans attachés à leurs valeurs qui évoluent dans les banques traditionnelles n’ont d’autre alternative que de déplacer le curseur de leurs limites. En 2006, trois musulmans âgés d’une vingtaine d’années, conscients des cruels dilemmes qui tourmentaient alors leurs coreligionnaires experts en finance, ont formé un groupe d’écoute et d’entraide, afin de prodiguer des conseils avisés à la jeune génération musulmane. Les « Muppies », les professionnels musulmans urbains, ont ainsi vu le jour, Naiel Iqbal en étant l’administrateur général, et ont été rapidement submergés de questions pragmatiques, souvent récurrentes, ayant trait essentiellement à la consommation d’alcool, aux poignées de main, à la mixité dans le monde des affaires.

Les Muppies sont eux-mêmes scindés en trois courants d’idées différents, les libéraux, les modérés et les conservateurs, chaque camp émettant un avis plus ou moins tranché sur telle ou telle question. Concernant l’alcool qui coule à flots dans la sphère professionnelle, les uns estiment que la fréquentation des bars entre collègues est tout à fait permis, tandis que d’autres considèrent que seule la présence à des dîners professionnels où l’alcool est servi est admise, les plus radicaux conseillant de fuir tous les lieux et événements alcoolisés. La poignée de main fait l’objet de préconisations toujours aussi opposées : si certains Muppies exhortent les musulmans à serrer la main de leurs collègues femmes quand ils y sont invités, au risque de paraître discourtois, d’autres recommandent de ruser pour éviter tout contact, en faisant semblant d’être malade ou en portant des gants.

Mohamed A. El-Erian, l’une des plus éminentes personnalités musulmanes de la finance américaine, a affirmé n’avoir jamais rencontré "des obstacles fondés sur la religion" au cours de sa longue expérience, qui fut parfois parsemée d'embûches. Toutefois, il encourage vivement les jeunes musulmans prometteurs d'aujourd'hui à "rechercher les opportunités et les entreprises où ils pourront s’épanouir tant sur le plan professionnel que spirituel, sans redouter de se compromettre".

Ce que Wall Street n’avouera jamais mais que les Muppies ont observé au fur et à mesure, c’est que le fait d’être musulman est non seulement un gage de sérieux et d’intégrité aux yeux des employeurs, mais peut aussi représenter un atout non négligeable dans la négociation de marchés avec les pays arabes. Autant de facteurs positifs que les décideurs de la finance se garderont bien de crier sur les toits, mais qui font la différence quand il s’agit d’opérer une sélection entre plusieurs candidats. Paradoxe saisissant, pour être aux antipodes de l’éthique musulmane, Wallstreet et son capitalisme par trop spéculatif et déviant n’est pas un environnement hostile aux talents musulmans..mans à Wall Street, entre rêve, doutes, et réalité…
 
 

 

 
 

Faire carrière dans l’univers impitoyable, spéculatif et très codifié de Wall Street, ou refuser de manger de ce pain-là de peur de vendre son âme au diable, le choix est cornélien lorsque l’on est un musulman américain brillant, bardé de diplômes ès finance obtenus dans les meilleures écoles, et que l’on aspire bien légitimement à pulvériser le plafond de verre du monde des affaires.

A vouloir se frayer un chemin là où l’on voue un culte à l’argent roi, ne risque-t-on pas de mettre ses valeurs à rude épreuve ? A l’instar de Naiel Iqbal, 27 ans, la génération musulmane montante semble creuser son sillon à Wall Street sans encombre, conciliant harmonieusement les exigences professionnelles et le respect des pratiques religieuses dans un environnement où seule la foi dans le profit est vénérée…

Naiel Iqbal incarne ce renouveau générationnel de l’islam américain qui assume pleinement son islamité, en ne fumant pas, ne buvant pas, et en observant le jeûne du Ramadan,  ne craignant pas de contraster avec la culture d’entreprise qui règne à Wall Street, où tout se termine souvent par des dîners arrosés dans un nuage de fumée… C’est par une pirouette que le jeune homme plein d’avenir s’en sort devant ses collègues intrigués ou irrités par ses absences répétées aux déjeuners de groupe pendant le mois Saint : « Rassurez-vous, je suis un grand gourmand », répond-il avec un large sourire, en leur donnant rendez-vous après le Ramadan, comme il l'a confié au New York Times.

A l’impossible, nul n’est tenu ! Mais le challenge n’est-il pas plus inatteignable encore lorsque l’on est une musulmane conservatrice et une analyste financière de talent propulsée chez Goldman Sachs, telle qu’Aisha Jukaku, et que l’on arbore un hijab en refusant de surcroît tout contact physique avec les hommes en dehors de son cercle familial ? La barre est placée très haut, tant les principes de la jeune femme sont en tout point antinomiques avec les us et coutumes de sa sphère professionnelle. Et pourtant, celle-ci n’a pas jeté l’éponge, mue par la passion de son métier, d’autant plus que Wall Street lui a ouvert grand les bras, hijab ou pas. De son côté, elle s’est pliée aux règles élémentaires de bienséance en serrant la main de ses confrères, tout en parvenant à effectuer ses cinq prières quotidiennes. "Ce que je fais n'est pas à 100% licite sur le plan religieux", reconnaît humblement Aisha Jukaku, ajoutant : "Mais au bout d’un moment, vous finissez par déculpabiliser, je suppose".

Pour le cadre supérieur d’origine pakistanaise, Ali Akbar, dont le parcours sans faute l’a hissé, à 34 ans, au poste prestigieux de directeur général de RBC Capital Markets, si jeûner pendant le Ramadan ne lui pose aucun problème, en revanche prier cinq fois par jour est un rythme impossible à tenir, d’autant plus qu’à son niveau de  responsabilité il préfère éviter d’attirer l’attention de ses collègues en se recueillant dans son bureau.

"Nous avons un concept appelé loi de nécessité", a déclaré pour sa part Rushdi Siddiqui, responsable mondial de la finance islamique à Thomson Reuters. "Il faut, à un certain niveau, respecter les lois du pays dans lequel vous vivez, que ce soit les lois formelles ou les lois tacites", insiste-t-il.

Les musulmans attachés à leurs valeurs qui évoluent dans les banques traditionnelles n’ont d’autre alternative que de déplacer le curseur de leurs limites. En 2006, trois musulmans âgés d’une vingtaine d’années, conscients des cruels dilemmes qui tourmentaient alors leurs coreligionnaires experts en finance, ont formé un groupe d’écoute et d’entraide, afin de prodiguer des conseils avisés à la jeune génération musulmane. Les « Muppies », les professionnels musulmans urbains, ont ainsi vu le jour, Naiel Iqbal en étant l’administrateur général, et ont été rapidement submergés de questions pragmatiques, souvent récurrentes, ayant trait essentiellement à la consommation d’alcool, aux poignées de main, à la mixité dans le monde des affaires.

Les Muppies sont eux-mêmes scindés en trois courants d’idées différents, les libéraux, les modérés et les conservateurs, chaque camp émettant un avis plus ou moins tranché sur telle ou telle question. Concernant l’alcool qui coule à flots dans la sphère professionnelle, les uns estiment que la fréquentation des bars entre collègues est tout à fait permis, tandis que d’autres considèrent que seule la présence à des dîners professionnels où l’alcool est servi est admise, les plus radicaux conseillant de fuir tous les lieux et événements alcoolisés. La poignée de main fait l’objet de préconisations toujours aussi opposées : si certains Muppies exhortent les musulmans à serrer la main de leurs collègues femmes quand ils y sont invités, au risque de paraître discourtois, d’autres recommandent de ruser pour éviter tout contact, en faisant semblant d’être malade ou en portant des gants.

Mohamed A. El-Erian, l’une des plus éminentes personnalités musulmanes de la finance américaine, a affirmé n’avoir jamais rencontré "des obstacles fondés sur la religion" au cours de sa longue expérience, qui fut parfois parsemée d'embûches. Toutefois, il encourage vivement les jeunes musulmans prometteurs d'aujourd'hui à "rechercher les opportunités et les entreprises où ils pourront s’épanouir tant sur le plan professionnel que spirituel, sans redouter de se compromettre".

Ce que Wall Street n’avouera jamais mais que les Muppies ont observé au fur et à mesure, c’est que le fait d’être musulman est non seulement un gage de sérieux et d’intégrité aux yeux des employeurs, mais peut aussi représenter un atout non négligeable dans la négociation de marchés avec les pays arabes. Autant de facteurs positifs que les décideurs de la finance se garderont bien de crier sur les toits, mais qui font la différence quand il s’agit d’opérer une sélection entre plusieurs candidats. Paradoxe saisissant, pour être aux antipodes de l’éthique musulmane, Wallstreet et son capitalisme par trop spéculatif et déviant n’est pas un environnement hostile aux talents musulmans..Des musulmans à Wall Street, entre rêve, doutes, et réalité…
 
 

 

 
 

Faire carrière dans l’univers impitoyable, spéculatif et très codifié de Wall Street, ou refuser de manger de ce pain-là de peur de vendre son âme au diable, le choix est cornélien lorsque l’on est un musulman américain brillant, bardé de diplômes ès finance obtenus dans les meilleures écoles, et que l’on aspire bien légitimement à pulvériser le plafond de verre du monde des affaires.

A vouloir se frayer un chemin là où l’on voue un culte à l’argent roi, ne risque-t-on pas de mettre ses valeurs à rude épreuve ? A l’instar de Naiel Iqbal, 27 ans, la génération musulmane montante semble creuser son sillon à Wall Street sans encombre, conciliant harmonieusement les exigences professionnelles et le respect des pratiques religieuses dans un environnement où seule la foi dans le profit est vénérée…

Naiel Iqbal incarne ce renouveau générationnel de l’islam américain qui assume pleinement son islamité, en ne fumant pas, ne buvant pas, et en observant le jeûne du Ramadan,  ne craignant pas de contraster avec la culture d’entreprise qui règne à Wall Street, où tout se termine souvent par des dîners arrosés dans un nuage de fumée… C’est par une pirouette que le jeune homme plein d’avenir s’en sort devant ses collègues intrigués ou irrités par ses absences répétées aux déjeuners de groupe pendant le mois Saint : « Rassurez-vous, je suis un grand gourmand », répond-il avec un large sourire, en leur donnant rendez-vous après le Ramadan, comme il l'a confié au New York Times.

A l’impossible, nul n’est tenu ! Mais le challenge n’est-il pas plus inatteignable encore lorsque l’on est une musulmane conservatrice et une analyste financière de talent propulsée chez Goldman Sachs, telle qu’Aisha Jukaku, et que l’on arbore un hijab en refusant de surcroît tout contact physique avec les hommes en dehors de son cercle familial ? La barre est placée très haut, tant les principes de la jeune femme sont en tout point antinomiques avec les us et coutumes de sa sphère professionnelle. Et pourtant, celle-ci n’a pas jeté l’éponge, mue par la passion de son métier, d’autant plus que Wall Street lui a ouvert grand les bras, hijab ou pas. De son côté, elle s’est pliée aux règles élémentaires de bienséance en serrant la main de ses confrères, tout en parvenant à effectuer ses cinq prières quotidiennes. "Ce que je fais n'est pas à 100% licite sur le plan religieux", reconnaît humblement Aisha Jukaku, ajoutant : "Mais au bout d’un moment, vous finissez par déculpabiliser, je suppose".

Pour le cadre supérieur d’origine pakistanaise, Ali Akbar, dont le parcours sans faute l’a hissé, à 34 ans, au poste prestigieux de directeur général de RBC Capital Markets, si jeûner pendant le Ramadan ne lui pose aucun problème, en revanche prier cinq fois par jour est un rythme impossible à tenir, d’autant plus qu’à son niveau de  responsabilité il préfère éviter d’attirer l’attention de ses collègues en se recueillant dans son bureau.

"Nous avons un concept appelé loi de nécessité", a déclaré pour sa part Rushdi Siddiqui, responsable mondial de la finance islamique à Thomson Reuters. "Il faut, à un certain niveau, respecter les lois du pays dans lequel vous vivez, que ce soit les lois formelles ou les lois tacites", insiste-t-il.

Les musulmans attachés à leurs valeurs qui évoluent dans les banques traditionnelles n’ont d’autre alternative que de déplacer le curseur de leurs limites. En 2006, trois musulmans âgés d’une vingtaine d’années, conscients des cruels dilemmes qui tourmentaient alors leurs coreligionnaires experts en finance, ont formé un groupe d’écoute et d’entraide, afin de prodiguer des conseils avisés à la jeune génération musulmane. Les « Muppies », les professionnels musulmans urbains, ont ainsi vu le jour, Naiel Iqbal en étant l’administrateur général, et ont été rapidement submergés de questions pragmatiques, souvent récurrentes, ayant trait essentiellement à la consommation d’alcool, aux poignées de main, à la mixité dans le monde des affaires.

Les Muppies sont eux-mêmes scindés en trois courants d’idées différents, les libéraux, les modérés et les conservateurs, chaque camp émettant un avis plus ou moins tranché sur telle ou telle question. Concernant l’alcool qui coule à flots dans la sphère professionnelle, les uns estiment que la fréquentation des bars entre collègues est tout à fait permis, tandis que d’autres considèrent que seule la présence à des dîners professionnels où l’alcool est servi est admise, les plus radicaux conseillant de fuir tous les lieux et événements alcoolisés. La poignée de main fait l’objet de préconisations toujours aussi opposées : si certains Muppies exhortent les musulmans à serrer la main de leurs collègues femmes quand ils y sont invités, au risque de paraître discourtois, d’autres recommandent de ruser pour éviter tout contact, en faisant semblant d’être malade ou en portant des gants.

Mohamed A. El-Erian, l’une des plus éminentes personnalités musulmanes de la finance américaine, a affirmé n’avoir jamais rencontré "des obstacles fondés sur la religion" au cours de sa longue expérience, qui fut parfois parsemée d'embûches. Toutefois, il encourage vivement les jeunes musulmans prometteurs d'aujourd'hui à "rechercher les opportunités et les entreprises où ils pourront s’épanouir tant sur le plan professionnel que spirituel, sans redouter de se compromettre".

Ce que Wall Street n’avouera jamais mais que les Muppies ont observé au fur et à mesure, c’est que le fait d’être musulman est non seulement un gage de sérieux et d’intégrité aux yeux des employeurs, mais peut aussi représenter un atout non négligeable dans la négociation de marchés avec les pays arabes. Autant de facteurs positifs que les décideurs de la finance se garderont bien de crier sur les toits, mais qui font la différence quand il s’agit d’opérer une sélection entre plusieurs candidats. Paradoxe saisissant, pour être aux antipodes de l’éthique musulmane, Wallstreet et son capitalisme par trop spéculatif et déviant n’est pas un environnement hostile aux talents musulmans..

Des musulmans à Wall Street, entre rêve, doutes, et réalité…
 
 

 

 
 

Faire carrière dans l’univers impitoyable, spéculatif et très codifié de Wall Street, ou refuser de manger de ce pain-là de peur de vendre son âme au diable, le choix est cornélien lorsque l’on est un musulman américain brillant, bardé de diplômes ès finance obtenus dans les meilleures écoles, et que l’on aspire bien légitimement à pulvériser le plafond de verre du monde des affaires.

A vouloir se frayer un chemin là où l’on voue un culte à l’argent roi, ne risque-t-on pas de mettre ses valeurs à rude épreuve ? A l’instar de Naiel Iqbal, 27 ans, la génération musulmane montante semble creuser son sillon à Wall Street sans encombre, conciliant harmonieusement les exigences professionnelles et le respect des pratiques religieuses dans un environnement où seule la foi dans le profit est vénérée…

Naiel Iqbal incarne ce renouveau générationnel de l’islam américain qui assume pleinement son islamité, en ne fumant pas, ne buvant pas, et en observant le jeûne du Ramadan,  ne craignant pas de contraster avec la culture d’entreprise qui règne à Wall Street, où tout se termine souvent par des dîners arrosés dans un nuage de fumée… C’est par une pirouette que le jeune homme plein d’avenir s’en sort devant ses collègues intrigués ou irrités par ses absences répétées aux déjeuners de groupe pendant le mois Saint : « Rassurez-vous, je suis un grand gourmand », répond-il avec un large sourire, en leur donnant rendez-vous après le Ramadan, comme il l'a confié au New York Times.

A l’impossible, nul n’est tenu ! Mais le challenge n’est-il pas plus inatteignable encore lorsque l’on est une musulmane conservatrice et une analyste financière de talent propulsée chez Goldman Sachs, telle qu’Aisha Jukaku, et que l’on arbore un hijab en refusant de surcroît tout contact physique avec les hommes en dehors de son cercle familial ? La barre est placée très haut, tant les principes de la jeune femme sont en tout point antinomiques avec les us et coutumes de sa sphère professionnelle. Et pourtant, celle-ci n’a pas jeté l’éponge, mue par la passion de son métier, d’autant plus que Wall Street lui a ouvert grand les bras, hijab ou pas. De son côté, elle s’est pliée aux règles élémentaires de bienséance en serrant la main de ses confrères, tout en parvenant à effectuer ses cinq prières quotidiennes. "Ce que je fais n'est pas à 100% licite sur le plan religieux", reconnaît humblement Aisha Jukaku, ajoutant : "Mais au bout d’un moment, vous finissez par déculpabiliser, je suppose".

Pour le cadre supérieur d’origine pakistanaise, Ali Akbar, dont le parcours sans faute l’a hissé, à 34 ans, au poste prestigieux de directeur général de RBC Capital Markets, si jeûner pendant le Ramadan ne lui pose aucun problème, en revanche prier cinq fois par jour est un rythme impossible à tenir, d’autant plus qu’à son niveau de  responsabilité il préfère éviter d’attirer l’attention de ses collègues en se recueillant dans son bureau.

"Nous avons un concept appelé loi de nécessité", a déclaré pour sa part Rushdi Siddiqui, responsable mondial de la finance islamique à Thomson Reuters. "Il faut, à un certain niveau, respecter les lois du pays dans lequel vous vivez, que ce soit les lois formelles ou les lois tacites", insiste-t-il.

Les musulmans attachés à leurs valeurs qui évoluent dans les banques traditionnelles n’ont d’autre alternative que de déplacer le curseur de leurs limites. En 2006, trois musulmans âgés d’une vingtaine d’années, conscients des cruels dilemmes qui tourmentaient alors leurs coreligionnaires experts en finance, ont formé un groupe d’écoute et d’entraide, afin de prodiguer des conseils avisés à la jeune génération musulmane. Les « Muppies », les professionnels musulmans urbains, ont ainsi vu le jour, Naiel Iqbal en étant l’administrateur général, et ont été rapidement submergés de questions pragmatiques, souvent récurrentes, ayant trait essentiellement à la consommation d’alcool, aux poignées de main, à la mixité dans le monde des affaires.

Les Muppies sont eux-mêmes scindés en trois courants d’idées différents, les libéraux, les modérés et les conservateurs, chaque camp émettant un avis plus ou moins tranché sur telle ou telle question. Concernant l’alcool qui coule à flots dans la sphère professionnelle, les uns estiment que la fréquentation des bars entre collègues est tout à fait permis, tandis que d’autres considèrent que seule la présence à des dîners professionnels où l’alcool est servi est admise, les plus radicaux conseillant de fuir tous les lieux et événements alcoolisés. La poignée de main fait l’objet de préconisations toujours aussi opposées : si certains Muppies exhortent les musulmans à serrer la main de leurs collègues femmes quand ils y sont invités, au risque de paraître discourtois, d’autres recommandent de ruser pour éviter tout contact, en faisant semblant d’être malade ou en portant des gants.

Mohamed A. El-Erian, l’une des plus éminentes personnalités musulmanes de la finance américaine, a affirmé n’avoir jamais rencontré "des obstacles fondés sur la religion" au cours de sa longue expérience, qui fut parfois parsemée d'embûches. Toutefois, il encourage vivement les jeunes musulmans prometteurs d'aujourd'hui à "rechercher les opportunités et les entreprises où ils pourront s’épanouir tant sur le plan professionnel que spirituel, sans redouter de se compromettre".

Ce que Wall Street n’avouera jamais mais que les Muppies ont observé au fur et à mesure, c’est que le fait d’être musulman est non seulement un gage de sérieux et d’intégrité aux yeux des employeurs, mais peut aussi représenter un atout non négligeable dans la négociation de marchés avec les pays arabes. Autant de facteurs positifs que les décideurs de la finance se garderont bien de crier sur les toits, mais qui font la différence quand il s’agit d’opérer une sélection entre plusieurs candidats. Paradoxe saisissant, pour être aux antipodes de l’éthique musulmane, Wallstreet et son capitalisme par trop spéculatif et déviant n’est pas un environnement hostile aux talents musulmans..

Des musulmans à Wall Street, entre rêve, doutes, et réalité…

Faire carrière dans l’univers impitoyable, spéculatif et très codifié de Wall Street, ou refuser de manger de ce pain-là de peur de vendre son âme au diable, le choix est cornélien lorsque l’on est un musulman américain brillant, bardé de diplômes ès finance obtenus dans les meilleures écoles, et que l’on aspire bien légitimement à pulvériser le plafond de verre du monde des affaires.

A vouloir se frayer un chemin là où l’on voue un culte à l’argent roi, ne risque-t-on pas de mettre ses valeurs à rude épreuve ? A l’instar de Naiel Iqbal, 27 ans, la génération musulmane montante semble creuser son sillon à Wall Street sans encombre, conciliant harmonieusement les exigences professionnelles et le respect des pratiques religieuses dans un environnement où seule la foi dans le profit est vénérée…

Naiel Iqbal incarne ce renouveau générationnel de l’islam américain qui assume pleinement son islamité, en ne fumant pas, ne buvant pas, et en observant le jeûne du Ramadan, ne craignant pas de contraster avec la culture d’entreprise qui règne à Wall Street, où tout se termine souvent par des dîners arrosés dans un nuage de fumée… C’est par une pirouette que le jeune homme plein d’avenir s’en sort devant ses collègues intrigués ou irrités par ses absences répétées aux déjeuners de groupe pendant le mois Saint : « Rassurez-vous, je suis un grand gourmand », répond-il avec un large sourire, en leur donnant rendez-vous après le Ramadan, comme il l'a confié au New York Times.

A l’impossible, nul n’est tenu ! Mais le challenge n’est-il pas plus inatteignable encore lorsque l’on est une musulmane conservatrice et une analyste financière de talent propulsée chez Goldman Sachs, telle qu’Aisha Jukaku, et que l’on arbore un hijab en refusant de surcroît tout contact physique avec les hommes en dehors de son cercle familial ? La barre est placée très haut, tant les principes de la jeune femme sont en tout point antinomiques avec les us et coutumes de sa sphère professionnelle. Et pourtant, celle-ci n’a pas jeté l’éponge, mue par la passion de son métier, d’autant plus que Wall Street lui a ouvert grand les bras, hijab ou pas. De son côté, elle s’est pliée aux règles élémentaires de bienséance en serrant la main de ses confrères, tout en parvenant à effectuer ses cinq prières quotidiennes. "Ce que je fais n'est pas à 100% licite sur le plan religieux", reconnaît humblement Aisha Jukaku, ajoutant : "Mais au bout d’un moment, vous finissez par déculpabiliser, je suppose".

Pour le cadre supérieur d’origine pakistanaise, Ali Akbar, dont le parcours sans faute l’a hissé, à 34 ans, au poste prestigieux de directeur général de RBC Capital Markets, si jeûner pendant le Ramadan ne lui pose aucun problème, en revanche prier cinq fois par jour est un rythme impossible à tenir, d’autant plus qu’à son niveau de responsabilité il préfère éviter d’attirer l’attention de ses collègues en se recueillant dans son bureau.

"Nous avons un concept appelé loi de nécessité", a déclaré pour sa part Rushdi Siddiqui, responsable mondial de la finance islamique à Thomson Reuters. "Il faut, à un certain niveau, respecter les lois du pays dans lequel vous vivez, que ce soit les lois formelles ou les lois tacites", insiste-t-il.

Les musulmans attachés à leurs valeurs qui évoluent dans les banques traditionnelles n’ont d’autre alternative que de déplacer le curseur de leurs limites. En 2006, trois musulmans âgés d’une vingtaine d’années, conscients des cruels dilemmes qui tourmentaient alors leurs coreligionnaires experts en finance, ont formé un groupe d’écoute et d’entraide, afin de prodiguer des conseils avisés à la jeune génération musulmane. Les « Muppies », les professionnels musulmans urbains, ont ainsi vu le jour, Naiel Iqbal en étant l’administrateur général, et ont été rapidement submergés de questions pragmatiques, souvent récurrentes, ayant trait essentiellement à la consommation d’alcool, aux poignées de main, à la mixité dans le monde des affaires.

Les Muppies sont eux-mêmes scindés en trois courants d’idées différents, les libéraux, les modérés et les conservateurs, chaque camp émettant un avis plus ou moins tranché sur telle ou telle question. Concernant l’alcool qui coule à flots dans la sphère professionnelle, les uns estiment que la fréquentation des bars entre collègues est tout à fait permis, tandis que d’autres considèrent que seule la présence à des dîners professionnels où l’alcool est servi est admise, les plus radicaux conseillant de fuir tous les lieux et événements alcoolisés. La poignée de main fait l’objet de préconisations toujours aussi opposées : si certains Muppies exhortent les musulmans à serrer la main de leurs collègues femmes quand ils y sont invités, au risque de paraître discourtois, d’autres recommandent de ruser pour éviter tout contact, en faisant semblant d’être malade ou en portant des gants.

Mohamed A. El-Erian, l’une des plus éminentes personnalités musulmanes de la finance américaine, a affirmé n’avoir jamais rencontré "des obstacles fondés sur la religion" au cours de sa longue expérience, qui fut parfois parsemée d'embûches. Toutefois, il encourage vivement les jeunes musulmans prometteurs d'aujourd'hui à "rechercher les opportunités et les entreprises où ils pourront s’épanouir tant sur le plan professionnel que spirituel, sans redouter de se compromettre".

Ce que Wall Street n’avouera jamais mais que les Muppies ont observé au fur et à mesure, c’est que le fait d’être musulman est non seulement un gage de sérieux et d’intégrité aux yeux des employeurs, mais peut aussi représenter un atout non négligeable dans la négociation de marchés avec les pays arabes. Autant de facteurs positifs que les décideurs de la finance se garderont bien de crier sur les toits, mais qui font la différence quand il s’agit d’opérer une sélection entre plusieurs candidats. Paradoxe saisissant, pour être aux antipodes de l’éthique musulmane, Wallstreet et son capitalisme par trop spéculatif et déviant n’est pas un environnement hostile aux talents musulmans..

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8 juillet 2013 1 08 /07 /juillet /2013 09:58

Je t'aime autant
Que j'aime la révolution
Je te cherche dans la foule
la foule qui coule
Dans les céans
Du grand océan
Des rires d'enfants
Ce grand tourbillon
Des sables mouvants

Je t'aime autant
Que j'aime la révolution
Je te cherche dans la foule
La foule qui coule
Dans les céans
Du grand océan
Des rires d'enfants
Ce grand tourbillon
Des sables mouvants

TOUT est plus facile
Quand le peuple veut
Marcher d'un pas tranquille
Pour être heureux
Vivre de raison
Ou vivre de passion
Sans verser le sang
Dans le grand bouillon
Des sables mouvants

Je t'apprendrais l'amour
Mon bel enfant
Tout le verbe aimer
Mieux qu'un long discours
Pour faire bouger
Pour faire danser
Tous les vivants
Loin des tourbillons
des sables mouvants

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7 juillet 2013 7 07 /07 /juillet /2013 23:28

UN SEUL DIEU ET PAS DE MAÎTRE.

Je me donne à toi de raison de passion de mémoire je veux tout connaitre du grand univers et des ravins de la folie pourquoi dans les ténèbres de ma solitude tu es l'unique astre qui brille et pourquoi dans ces ténèbres je renie l'oubli et pourquoi dans l'oubli je donne à mon semblable ton nom divin comme un mot de passe pour franchir mon Rubicon et pourquoi je dors toujours avec l'ivresse de ton amour dans les plis dans choses superflues où le simple bonheur traîne ses guêtres, où rament des putes vierges et des anges déchus un don de soi un acte d'amour qui enfante le désir le sexe et le plaisir et la lumière au bout de la nuit pourquoi j'en veux encore alors que tout me dis qu'il n'existe rien que tu es mort toi l'unique et l'unicité mon amour en résumé de tout ma délivrance et mon calvaire mon absolu et mon sommeil mon silence et l'éloquence du verbe je suis riche de toi je suis pauvre de toi j'attends l'instant de mon jugement dernier pour écouter le chaos de mon désert et le chant des oiseaux pour voir mon visage dans ton unique réalité. Mon Dieu, seigneur et maître.

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