Gaza : Sommes-nous les « indiens » à exterminer du 21ième siècle ?
Par
MIZAANOUN
Introduction
Pour tous ceux qui ont suivi, qui suivent et qui suivront encore, le déroulement des différents épisodes de la principale tragédie arabo-musulmane, la Palestine &Cie, n’ont peut être pas
besoin – en ces jours d’une exceptionnelle atrocité, qui n’est pas d’ailleurs la seule caractéristique criminelle d’un ennemi descendu directement de l’enfer – de témoignages de correspondants de
journaux et de différents médias, pour connaître et s’en convaincre de la nature profondément assassine d’un genre de colonialisme, certainement unique dans son espèce. Car aucun autre genre de
colonialisme du passé, (Dans l’actualité le colonialisme se présente autrement) aussi barbare soit-il, ne peut être comparé au colonialisme sioniste ou israélien, ça revient au même. Aucun autre
colonialisme n’a été aussi loin, non seulement dans la barbarie, mais, et, surtout, dans son ses aptitudes machiavéliques, d’un genre jamais vu encore dans l’histoire, au point d’entraîner, dans
son sentier sanguinaire, la complicité de la majeure partie de l’Occident officiel, et, à leur tête les États-Unis. Tout l’Occident avec toutes ses institutions, la plupart de ses organisations
de droits, de justice, humanitaires etc. Un tout qui constituerait les fondements et les piliers sur lesquels reposerait « la civilisation » est balayé sans contemplation par la horde de
sionistes composée par sa partie mineure, l'israélienne, et, la partie la plus grande et puissamment installée dans le reste de la planète, toujours bien proche des centres de décision, sinon
carrément en son propre cœur.
Aucun autre colonialisme, non plus, n’a pu encore disposer de la machine la plus meurtrière et la plus infernale jusque-là. Il est officiellement question de la quatrième force armée de la
planète. Une telle machine livrée pratiquement de forme gratuite et clés en main. Bien que les chiffres publics évaluant l’importance de la seule assistance militaire américaine aux colons
israéliens restent loin d’être exhaustifs, durant la seule époque des deux mandats de Bush, les colons sionistes ont reçu 21.000.000.000 de dollars[1]. Cette quantité considérable se situe dans
le cadre des subsides octroyés par cette Administration, sans prendre en considération d’autres quantités milliardaires donnés sous les formes les plus diverses. Tout flue sans arrêt vers les
mains des sionistes israéliens. Selon une déclaration faite en 1991 par le représentant démocrate, membre du Congrès pour l’état de l’Indiana, Lee Hamilton,[2] les Etats-Unis avaient accordé à
l’époque, annuellement plus de 4.300.000.000 de dollars, uniquement à titre d’assistance militaire. Ce qui représente des subsides de l’ordre de 500 dollars par israélien.
Et en deuxième lieu, toujours dans le domaine militaire, vient l’apport multiforme de tous les pays européens et particulièrement l’Allemagne. Ce dernier pays vient de leur livrer, entre autres,
le fleuron de ses productions militaires, constitué par des sous-marins équipés de la plus haute technologie. Aucune excuse morale, soit-dit en passant, ne justifie le fait que l’Allemagne se
dénazifie en nazifiant plus que jamais les sionistes. De l’immoral on verse carrément dans le pire. Si jamais il y a de pire.
Ce que reçoivent les colons israéliens de manière aussi bénévole ou presque de la France se passe, quant à lui, de commentaire. Notons quand même que tous les éléments scientifiques et composants
matériels de la centrale nucléaire « Dimona », au Néguev, qui a produit, selon différentes sources sûres, plus de deux cents engins nucléaires, ont été fournis par ce dernier pays dans les années
cinquante. Et rien n’indique que le président français actuel, Nicolas Sarkozy, serait en reste par rapport à ses prédécesseurs pour apporter tous renforts et équipements militaires
supplémentaires. Tout au contraire. Pour plusieurs considérations, dont la nature même du personnage, il n’y a aucun doute sur ses dispositions à faire encore beaucoup mieux et beaucoup plus. La
présence du fils de Dassault, le plus grand producteur français d’armements en général et d’avions militaires en particulier, dans le groupe qui l’a accompagné lors de sa toute dernière visite à
Tel Aviv ne serait pas fortuite. Et comme si la marine des colons israéliens, avec les sous-marins allemands déjà en action, ne serait pas suffisante pour boucher – dans le cadre du blocus total
– tous les horizons marins, il vient de dépêcher la frégate « Germinal » patrouiller au large de la côte de la Bande de Gaza. Officiellement pour surveiller les livraisons d’armes à Hamas.
Personne n’est dupe. Les intentions vont bien au-delà. Car ni les armes rudimentaires entre les mains des résistants ni les imaginaires livraisons d’armes « iraniennes » à Gaza ne sont réellement
le motif de cette présence militaire française et certainement aussi de tout l’OTAN dans cette région arabe et musulmane. De toute manière il n’y a aucun doute que les capacités militaires
israéliennes à elles-seules, comme il a été démontré à plus d’une reprise, de faire face à toutes les forces armées de l’ensemble de la région. Faut-il encore signaler que les forces de l’empire
américain sont partout dans la région en commençant par l’Irak, avec plus de 140.000 militaires et un nombre similaire de paramilitaires, puis les autres sultanats du Golfe, sans exception
aucune, parsemés de bases militaires américaines avec des milliers de « marines » et même françaises. Et ce sans, non plus, prendre en compte la présence permanente dans toutes les mers de la
région des flottes américaines, la cinquième et la sixième. Mais l’inquiétude des uns et des autres, des israéliens et des occidentaux, se trouvent ailleurs. On verra ça plus loin.
En plus de la machine militaire, les colons israéliens disposent de celle de la propagande, de l’intoxication, du mensonge, de la mystification, du faux et de la falsification. Une machine encore
plus meurtrière, au moins, au niveau des consciences. À côté de cette machine de empoisonnement des esprits qui constitue, sans le moindre doute, le réseau le plus étendu, le plus complexe et le
plus efficace, celle des nazis dirigée par Goebbels ferait pitre figure.
En outre les israéliens disposent d’une autre machine d’une puissance, sans commune mesure : La machine financière alimentée par des potentielles sources les plus innombrables, les plus opaques
et les plus réparties dans le monde entier. Ce qui configure le principal levier leur permettant d’un côté, de maintenir active une corruption globale, sans équivalent et de l’autre, de s’adonner
aux chantages aux extorsions dans tous azimuts et au plus haut niveau.
Avec la première les colons israéliens s’adonnent méthodiquement et systématiquement à l’extermination des « peaux rouges » palestiniens, des « indiens » arabes ou musulmans, leurs frères et même
quiconque d’autre qui oserait s’interposer à leur projet infernal. Comme par exemple, un vénézuélien, un bolivien ou même un européen courant. Les uns, c'est-à-dire les premiers, sont carrément
anéantis sous les bombes, les autres par étouffement. Un étouffement qui est la résultante de tous ces éléments et instructions, aussi nocives que destructrices de la société. Toutes sont dictées
par ces institutions contrôlées directement ou indirectement par les mêmes sionistes ou leurs associés américains et que les dictateurs appliquent scrupuleusement dans les différents domaines de
la vie économique, sociale et culturelle. Les conséquences sont largement connus et visibles dans toutes les statiques. Ce qui situe l’homme arabe et musulman en général au plus bas de l’échelle
du développement humain. Une étape vers l’extinction totale, au moins, en tant que tel.
Avec la deuxième ils couvrent leurs forfaits et leurs crimes les plus atroces. La troisième leur sert pour embrigader, des bataillons parmi les plus influents personnages de la scène
internationale, politique, culturelle et sociale, à coups de corruptions millionnaires. Tous ont la même mission : inventer toute sorte d’arguments qui justifient tous leurs crimes de leurs
commanditaires sionistes. La plupart des ces intellectuels et influents personnages ont poussé, durant des décennies, l’audace jusqu’à construire toute une auréole autour de ce colonialisme, le
plus vil de l’histoire et ont fini par le sacraliser.
Un exemple sur l’efficacité de cette machine vient de surgir au hasard des circonstances à Davos, en Suisse, lors de la fameuse rencontre annuelle organisée par le suisse Karl Schwap pour
débattre de la situation du monde. Parmi les personnages présents se trouvait, Shimon Peres, le président des israéliens dont le passé terroriste est plus que connu. Pendant plus de vingt cinq
minutes – alors que le temps alloué à chaque orateur était limité à 12 minutes seulement – il s’est adonné à une litanie de mensonges, de mystifications sur les motifs qui ont conduit au massacre
de Gaza en accusant, bien sûr, les victimes d’être à l’origine, tout en pointant de l’indice à l’adresse du premier ministre turc, Receep Taypp Erdogan, assis à son côté droit. À haute voix il
voulait le réprimander pour avoir pris position contre le massacre de Gaza. En effet le premier ministre turc a surpris tout le monde avec ses multiples courageuses et sonores déclarations durant
les 22 jours qu’a duré la boucherie. Une fois Peres terminé son rosaire de farces et de falsifications, la salle a éclaté dans un applaudissement assourdissant en guise d’approbation de tout ce
que venait de régurgiter le répugnant personnage sioniste. Et puisqu’il a été directement attaqué, le premier ministre turc, dans son droit de réponse, a demandé la parole. À peine, une minute
lui a donné le modérateur. Et quand il a commencé à réfuter un par un tous les mensonges du président des israéliens, on a voulu lui couper la parole. Néanmoins il a pu d’abord reprocher sur un
ton ferme, à tous ceux dans la salle qui ont applaudi un farceur qui venait d’égrener un tas de mensonges, alors qu’il s’agit d’êtres humains qui venaient de tomber par centaines et par milliers,
entre morts et blessés, sous les bombes et les obus des avions de guerre et des chars israéliens. Par la suite il s’est tourné vers le sinistre personnage pour lui dire: « Cher Peres, je respecte
votre âge avancé, mais je suis convaincu que votre voix si élevée est un mécanisme psychologique qui trahit parfaitement votre sentiment de culpabilité. Ma voix ne sera pas aussi élevée comme la
vôtre pour vous dire combien vous autres vous ne savez faire rien d’autre que de tuer. Je sais que vous êtes capables de tuer des enfants sur la plage. Israël a transformé Gaza en une énorme
prison à ciel ouvert dans laquelle où il est impossible de faire passer une simple caisse de tomates.» De telles vérités ne semblaient pas plaire ni à Peres ni à ceux qui venaient de l’applaudir
chaudement ni au modérateur. Ce dernier qui était assis à la droite de M. Erdogan l’a tiré par l’épaule droite de sa veste pour l’empêcher de continuer dans ses réponses. On est presque arrivé
aux mains et finalement le modérateur lui a coupé le micro. Quand on voit la scène qui a été diffusée sur les écrans de télévisions du monde, et, qu’on peut retrouver sur Dailymotion[3], on voit
bien l’acharnement du modérateur sur le premier ministre pour l’empêcher à tout prix de continuer à répondre aux mensonges de Peres. Ce qui a été finalement le cas. Et sur ce, Erdogan s’est levé
et a quitté le forum. D’ailleurs il rentrera la même nuit à Istanbul où une immense foule, des dizaines de milliers de turcs qui se sont spontanément lancés sur la route conduisant à l’aéroport.
Et effectivement presque à l’aube avait atterri l’avion. Le reste est connu.
Mais ce que très peu de monde connaissent et est passé presque inaperçu révèle à quel point est la mainmise des sionistes sur les moyens de diffusion, les médias et tous les centres de décisions
et les cercles comme celui de Davos et surtout avec quel acharnement ils agissent. Le modérateur en question s’appelle David Ignatius. Ce monsieur est de la même nature répugnante que le
président des israéliens. Il est une des plumes sionistes notoires aux États-Unis. Un détail de toute importance mais que le gigantesque appareil de la propagande sioniste à totalement trituré et
passé sous-silence.
Ce sont les principaux instruments parmi beaucoup d’autres mis entre les mains des israéliens leur permettant de s’adonner aux crimes les plus odieux depuis plus de soixante ans au moins tout en
jouissant, jusqu’à présent, d’une impunité totale. L’article ci-dessous de l’envoyé spécial du quotidien français « L’Humanité », Pierre Barbancey[4], sous le titre : « Gaza. Ces témoignages qui
accusent l’armée israélienne de crimes de guerre » donne une petite idée sur le terrifiant esprit méphistophélique qui anime les colons israéliens dans toutes leurs actions les plus sanglantes,
les plus meurtrières et les plus destructions. Ça dépasse toutes les dimensions des cerveaux le plus criminels connus dans les annales de l’espèce.
Le « haut niveau moral » de l’armée israélienne
« C’est à l’est de Jabaliya. Un grand hameau qui s’appelle Ezbet Abed Rabbo. Peut-être faut-il plutôt écrire « s’appelait ». On est à quelques kilomètres de la frontière avec Israël. On peut
d’ailleurs distinguer la ville de Nahal Oz, en contrebas. Au début de l’offensive terrestre, les chars israéliens ont déboulé. Il ne reste plus que des amas de béton de part et d’autre de la
petite route. Et de la souffrance dans les cœurs des habitants. C’est à peine imaginable. C’est un tsunami humain a dit quelqu’un. Le mot est juste. Mais parce qu’il est humain, il est
volontaire. Le pouvoir israélien, via son bras armé, a sciemment - c’est à dire politiquement - décidé de détruire et de tuer les palestiniens. Il ne s’agit plus ni de bavures ni d’effets
collatéraux ni de situation de guerre. Lorsque le jour commence à tomber, le décor est encore plus impressionnant. A la lueur des braseros que les palestiniens allument pour s’éclairer et se
chauffer on distingue des formes brutes, agressives. Des cubes renversés et aplatis. De la terre remuée, rendue meuble pour éviter toute nouvelle construction. La carcasse d’une ambulance,
visiblement écrasée, raconte toute seule le mépris de la vie et des conventions internationales. Le vent qui souffle fait grelotter. Le froid n’explique pas tout. On se sent soudain seul, écrasé
par ce qui vient d’arriver, désarmé devant ces familles décimées, anéanties. La barbarie est de retour. A moins qu’il ne faille avoir une lecture biblique : « Il (Dieu, ndlr) détruisit ces
villes, toute la plaine, tous les habitants, et les plantes de la terre » (Genèse, chapitre XIX, verset 25).
En mars dernier lors d’une énième incursion dans la bande de Gaza, l’armée israélienne avait fouillé les maisons puis avait continué son chemin, vers Jabaliya. La famille Abed Rabbo (d’où le nom
du lieu), occupait l’ensemble des petits immeubles qui se trouvaient là. Quand l’offensive a commencé, les Abed Rabbo étaient sur leurs gardes, mais pas plus inquiets que ça. Ce qui peut sembler
étrange pour qui ne vit pas le quotidien de ces palestiniens, soumis au bon vouloir des Israéliens. En mars dernier, par exemple, ils avaient fait une incursion dans la bande de Gaza en passant
par le hameau. Ils s’étaient contentés d’une fouille des habitations et avaient continué leur chemin. « C’est pourquoi tout le monde pensait que ça allait être la même chose cette fois-ci »,
explique Khaled, 30 ans. Lui se trouvait avec sa famille au rez-de-chaussée d’un immeuble dans lequel vivaient 27 personnes. Le 7 janvier, en milieu de matinée, les Israéliens sont arrivés. Ils
ont installés un poste militaire. Les chars se sont mis en position derrière des buttes de sable alors que par haut-parleurs ils intimaient l’ordre aux gens de sortir.
« Comme nous habitions au rez-de-chaussée, nous sommes sortis les premiers », raconte Khaled, la voix tremblante. « J’étais avec ma femme, nos trois filles et ma mère. J’avais un drapeau blanc.
Sur le char, il y avait deux soldats. L’un mangeait des chips, l’autre du chocolat. On est resté comme ça pendant plus de 5 minutes, alignés. Personne ne nous disait rien. On ne savait pas quoi
faire. Soudain un soldat est sorti du char. Il était roux et portait les papillotes des religieux. Il a tiré sur ma petite fille de 2 ans, Amal. Ses intestins sont sortis de son ventre. Puis il a
visé en rafale celle de 7 ans, Souad. Ma femme s’est évanouie. Il a tiré sur ma mère ». Summum du vice chez ce soldat, il n’a pas tué Khaled. Une ambulance se trouvait à proximité. « Ils ont fait
descendre le chauffeur puis ont écrasé le véhicule avec un char », soutient Khaled Abed Rabbo. Les deux petites filles, Amal et Souad, sont mortes. La troisième est grièvement blessée. Avec son
frère et sa femme, Khaled les emmène, ainsi que la mère. Ils prennent la route non sans essuyer les tirs de snipers embusqués dans les maisons qui jouaient à leur faire peur en visant à côté. «
Au rond-point, un homme a voulu nous aider avec sa carriole. Il s’appelait Hadnan Mekbel. Les Israéliens l’ont tué ainsi que son cheval. » Khaled sort son portable et montre ses filles dans un
linceul. La troisième est dans un hôpital en Belgique. Elle est tétraplégique. Sa femme est dans un état de choc psychologique permanent Khaled ne peut pas oublier. Il revient tous les jours
devant sa maison détruite. « C’est toute ma vie, mes souvenirs. Je vois mes enfants jouer autour de moi », dit-il. « C’était la maison du bonheur ».
Une maison disparue, brisée par la dynamite israélienne comme le raconte un voisin, Mohamed Abed Rabbo, membre de la famille, qui, lui aussi, a perdu son habitation, en face de celle de Khaled,
de l’autre côté de la route. « Les Israéliens ont voulu nous faire évacuer », raconte-t-il. « J’ai tenté de parlementer pour rester mais ils n’ont pas voulu. Ils ont dit qu’ils avaient ordre de
faire sauter la maison. » Les soldats ne les ont même pas laissés prendre des affaires. « Ils nous a dit : « Vous partez vers Jabaliya. Si quelque chose tombe, vous ne le ramassez même pas. Vous
ne vous retournez même pas. » Encore une réminiscence de la Genèse et de la femme de Loth, transformée en statue de sel, parce qu’elle s’était retournée. Quand ils sont arrivés à l’intersection
de la route, ils ont entendu une explosion : leur maison n’était plus qu’un souvenir.
Khaled ne comprend plus rien. « Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter un tel sort ? », demande-t-il. « Les Israéliens ont détruit toute ma vie. Pourtant, il ne réclame pas vengeance. Il n’en
appelle pas à la loi du Talion. « Je veux que le monde entier juge cet acte, pas moi », assure-t-il. « Je demande la paix pour tout le monde. J’espère que mes enfants seront les derniers morts.
Nous sommes un peuple qui aime la vie ».
Salha Abou Alima, 45 ans, aimait aussi la vie. Jusqu’à ce jour terrible où des obus de chars se sont abattus sur sa maison, à Bet Lahiya. Allongée sur son lit à l’hôpital Shifa de Gaza city, elle
se souvient de l’apocalypse, de son mari et de son fils de 14 ans décapités, du phosphore blanc qui tombait en billes de feu et qui l’a touché elle aussi, comme nous avons pu le constater. « J’ai
vu le corps de mon mari et ceux de mes trois enfants s’enflammer », dit-elle. « Il y avait de la fumée partout. L’odeur était terrible. On suffoquait ». Elle se souvient aussi de son fils Ali, 5
ans, le visage brûlé, qui tentait de s’échapper. « J’ai essayé de m’enfuir avec ma fille de un an qui criait « maman, maman ». Mes vêtements ont commencé à brûler ». Un autre de ses fils,
Mahmoud, 21 ans, a tenté de leur venir en aide. Il a sorti les corps morts, les a placés dans une carriole. Ils sont partis pour tenter de fuir l’enfer. « Les Israéliens nous ont arrêtés. Ils ont
pris les corps, ont creusé un grand trou et les ont jetés dedans. Puis, avec un bulldozer ils les ont recouverts ». Un autre fils, Omar, 18 ans, portait sa petite sœur dans les bras. « Elle était
morte mais il ne le voyait pas. Les Israéliens ont voulu qu’il la laisse alors ils lui ont tiré dans le bras ». C’est ensuite que le conducteur du tracteur qui les emmenait a été abattu par une
autre patrouille israélienne. « Je veux les voir brûler car ils ont brûlé mon cœur », lance Salha Abou Alima à l’encontre des Israéliens. « Mes enfants n’étaient pas des combattants, mon mari non
plus. Ma maison n’existe plus. Ils ont tout détruit ».
Il était 6 heures du matin dans le quartier de Tal al Hawa, de Gaza city. L’offensive militaire était lancée. Les habitants entendent les chars israéliens s’approcher. Comme tout le monde, Tamer
Al Khalede, 27 ans, ne dort pas. Il tente de se faire une idée de la situation en écoutant attentivement ce qui se passe dans la rue. « On a entendu crier « ne me tuez » pas. Il y a eu des tirs
et puis plus rien ». Le jeune homme n’en saura pas plus. Quelques minutes après les soldats entrent dans l’immeuble. « Ils sont venus avec un voisin qui parlait hébreu pour nous dire de descendre
dans la rue », précise Tamer. « Les hommes ont du donner leur carte d’identité. Ils nous ont ensuite mis totalement nus devant les femmes et les enfants ? Ils avaient des chiens qui sont venus
nous renifler ». Ils ont ensuite été enfermés dans une pièce pendant 24 heures. « Les Israéliens étaient cachés dans les immeubles et ils tiraient dans la rue. Les ambulances ne pouvaient même
pas approcher ». C’est Abou Amir qui accompagnait les soldats, puisqu’il parlait hébreu, dans chaque appartement. « Ils cherchaient s’il y avait encore du monde et en profitaient pour détruire
les appareils ménagers, voler les téléphones portables, les ordinateurs, l’argent qu’ils trouvaient, et même les bijoux des femmes ».
Israël peut-il, va-t-il échapper à la justice internationale ? Plus les témoignages se multiplient plus les crimes de guerre apparaissent, monstrueux. Bernard-Henri Lévy, bien calé dans le char
israélien qui le transportait - comme il l’a raconté si fièrement - n’a sans doute rien vu. La fenêtre de tir derrière laquelle il se trouvait était trop petite. Un des porte-paroles
franco-israélien de l’armée israélienne, le colonel Olivier Rafowitz, qui se répandait complaisamment sur les plateaux de télévision français, va-t-il poursuivre ses activités en toute impunité ?
Pour la première fois, les autorités israéliennes semblent s’inquiéter des suites possibles. Des directives ont été données à des officiers de haut-rang pour qu’ils évitent de voyager en Europe
où ils pourraient être inculpés. Quant au premier ministre, Ehud Olmert, qui a osé prétendre qu’il pleurait lorsqu’il voyait des enfants morts, il a donné le signal : « Les commandants et les
soldats envoyés à Gaza doivent savoir qu’ils seront totalement protégés face à tous les tribunaux et qu’Israël les aidera ». Khaled Abed Rabbo, Salha Abou Alima et Tamer al Khalede, eux, ne
veulent que la justice mais toute la justice. »
D’autres scènes aussi ou plus dantesques encore sont rapportées avec des précisions et détails les plus bouleversants. En voici quelques unes [5]: « Les troupes israéliennes ont renfermé 120
membres de la famille Samun dans une seule maison qu’elles ont bombardée par la suite… 22 jours d’une boucherie d’une cruauté indicible ont fait 1.300 victimes dont plus de 85% sont des civiles
entre lesquelles 434 enfants, 104 femmes, 16 médecins, 4 journalistes, 5 étrangers et 105 vieilles personnes… Que peut-on dire à Rachid Mohammed de 75 ans, qui a perdu son fils de 44 ans, qui a
été exécuté par une seule balle au cœur devant les yeux de sa femme et de ses enfants. 11 jours durant, les militaires israéliens avaient empêché l’ambulance de prendre son corps afin que sa
famille puisse l’enterrer… Que peut-on dire à Amira Quirm de 14 ans qui a vu comment sa maison a été bombardée par des bombes d’artillerie et de phosphore, des bombes qui ont aussi tué trois
membres de sa famille : son père, son frère de 12 ans, Alaa, et sa sœur de 11ans Ismat. Seule, blessée et terrorisée, Amira s’est traînée sur les genoux 500mètres pour atteindre la maison des
voisins. La maison était vide, car la famille avait fui au début des attaques israéliennes. Elle y restera quatre jours durant. Elle survivra à base d’eau. C’est tout ce qu’il y avait. Elle
entendait sans arrêt le bruit de la machine de mort israélienne qui tournait autour d’elle. Elle avait tellement peur qu’elle ne pouvait même pas pleurer de douleur de crainte d’éveiller
l’attention des soldats israéliens. Quand les propriétaires de la maison sont revenus, ils l’ont trouvée à bout de ses forces, sur le point de mourir. À présent elle se trouve à l’hôpital al-
Shifa… À présent Amira, Mohammed, Rashid, Subhi et plus de 40.000 familles dont les maisons ont été totalement rasées de la surface de la terre, tous savent qu’on les attaquées délibérément parce
qu’ils sont des palestiniens. Tout ce qu’on peut raconter d’autre n’est que de la propagande destinée aux ou autres pour la tranquillité de leur conscience. Durant 22 longs jours avec la profonde
obscurité de leurs nuits, les habitants de Gaza étaient restés seuls face à la plus féroce armée de la terre. Avec ses chars Merkava, ses flottes d’avions de guerre F-16, F18, ses hélicoptères
Apache, ses bâtiments de guerre et tous son arsenal d’armes conventionnelles et non-conventionnelles y compris des bombes nucléaires à volonté. 22 nuits sans connaître le sommeil. 528 heures de
bombardements et de tirs d’obus constants. Tous s’étaient résignés à attendre chaque minute le tour de la suivante victime.
En effet les 22 jours sont dédiés aux 22 dictateurs arabes. Un jour pour chaque. Le premier jour, celui le plus « splendide » avec à sa première minute plus de 200 morts, était sans le moindre
doute dédié au dictateur d’Égypte, comme certainement le lui avait promis Tzipi Livni, la ministre des affaires étrangères des israéliens, qui était venue le rencontrer au Caire deux jours avant,
le jeudi 25 décembre, le commencement du massacre, pour mettre au point les derniers détails de l’opération. Aujourd’hui on comprend mieux la déclaration faite par le dictateur égyptien, juste
après le départ de Livni et à travers laquelle il affirmait qu’il n’y aura pas d’attaque de la part des israéliens sur Gaza dans les prochains jours. Une déclaration convenue et parfaitement
étudiée entre les deux parties, le dictateur et Livni, pour donner le maximum de chance à l’effet surprise d’où les 200 policiers qui ont été massacrés à la première minute alors qu’ils étaient
en files rangées pour recevoir, leur certificat d’aptitude. La fermeture hermétique de point de passage de Rafah, par le dictateur, confirme largement sa complicité. Il n’y a pas l’ombre du
moindre de doute là-dessus.
D’autre part les 22 dictateurs arabes sont occupés aussi, chacun dans sa propre guerre contre la population qui se trouve sous son contrôle. Leurs guerres à eux sont aussi continues et ne se
calculent pas par épisodes de jours ou de semaines. Elles se calculent en années et en décennies à la file.
L’auteur corrobore sa déduction en se référant à l’archevêque sud-africain Desmond Tutu qui avait dit: «Si vous êtes neutres devant des situations d’injustice, vous vous êtes forcément rangés du
côté de l’oppresseur » et écrit encore : « Les Nations Unies, la Ligue Arabe et la Communauté Internationale, tous ces organismes ont gardé le silence total devant les atrocités perpétrées par
les israéliens. Par conséquent ils se sont tous rangés du côté de l’agresseur. Des centaines de cadavres d’enfants et de femmes n’avaient en rien éveillé leur conscience et incité à agir. Et ça
aujourd’hui tout palestinien, où qu’il soit, à Gaza, en Cisjordanie ou dans les camps des réfugiés, le sait… Et ce qui s’est passé après le massacre de Sharpeville en Afrique du Sud en 1960 se
passera certainement après le massacre de Gaza. »
Ces scènes d’extermination rapportées par l’un et l’autre, avec toutes les tristesses et les douleurs morales qu’elles provoquent dans toutes les consciences, se multiplient aujourd’hui à satiété
dans les 360Km2, l’étendu de Gaza, avec le même bain de sang, les mêmes traits d’horreurs et les immenses destructions. Le tout causé par des bombardements massifs de centaines de milliers de
tonnes de bombes tombées du ciel, venues de la mer et lancées de la surface de la terre représente, sans risque d’erreur, un indiscutable ethnocide le plus terrifiant produit par l’esprit
sioniste. Et certainement il est encore capable du pire. D’ailleurs ils ne cessent, avec ou sans occasion de le déclarer et de le démontrer.
Sous le titre « Exterminez tous ces insectes » le célèbre professeur et penseur américain Noam Chomsky[6] fait une longue analyse dont je cite ici de larges extraits pour leurs valeurs politique,
historique, sociale et scientifique qui éclairent non seulement sur la nature de l’esprit des sionistes, mais le chemin parcouru depuis la fin du 19ième siècle de la tragédie et les intentions
réelles de ces colons:
« Nous avons toujours tué des populations civiles dans les villes et villages. » (Mordechai Gur)
« Le samedi 27 décembre, les États-Unis et Israël ont lancé leur plus grande attaque contre les palestiniens sans défense. L’attaque a été, selon la presse israélienne, méticuleusement planifiée
six mois durant. La planification a eu deux composantes : La militaire et celle de la propagande. Contrairement à l’attaque contre le Liban en 2006 qu’on considère comme mal planifiée et mal
présentée sur le plan publicitaire. Par conséquent, cette fois-ci, on est sûr que tout ce qui a été fait et dit avait été parfaitement planifié et prémédité. (…) Il a suffi de quelques minutes pour
tuer plus de 225 personnes et blesser 700 autres. Un commencement qui augure bien une boucherie massive de civils sans défense et en plus attrapés dans une petite cage sans la moindre possibilité
de fuir nulle part.
Dans sa rétrospective, «Énumération des victoires remportées dans la Guerre de Gaza » le correspondant du New York Times, Ethan Bronner signale, comme triomphes significatifs, le suivant : Israël a
estimé qu’il serait avantageux de paraître comme « atteint de folie » et ainsi produire une énorme terreur hors de toute proportion, une doctrine qui remonte aux années cinquante. Dès le premier
jour, les habitants de Gaza avaient bien capté le message, écrit Bronner, quand les avions de guerre israéliens avaient attaqué simultanément plusieurs objectifs en la matinée d’un samedi. Plus de
200 morts en un instant de quoi effrayer Hamas et certainement le tout Gaza. La tactique de faire le fou, parait avoir donné un bon résultat. Et pour conclure Bronner écrit : « Il y a très peu de
signe qui indique que la population de Gaza atteinte d’une telle douleur allait se retourner contre Hamas, le gouvernement élu.»
Plus loin Noam Chomsky écrit : «Deux semaines après le commencement de l’attaque durant le Sabbat, une grande partie de Gaza est réduite en décombres et le nombre de victimes mortelles s’approche
des 1.000, l’agence de l’ONU, UNRWA, de laquelle dépendent, pour leur survie, la majorité des habitants fait savoir que les militaires israéliens empêchent tout chargement de l’aide destinée à Gaza
arguant que tous les points d’entrée sont fermés pour être le Sabbat. Ainsi donc par respect au jour sacré, il fallait refuser tout aliment ou médicament aux palestiniens au bord de la survivance,
alors que le même jour des centaines pouvaient bien être massacrés sous les bombardements des avions et des hélicoptères de guerre américains.
Ce double comportement d’observer rigoureusement le Sabbat mérite peu l’attention. Mais il a un sens. Dans les annales criminelles américano-israéliennes, une telle cruauté et un tel cynisme
méritent à peine une note en bas de page. Ils sont suffisamment célèbres. Pour citer un parallèle significatif, en juin 1982, l’invasion israélienne du Liban soutenue par les États-Unis avait
commencé par un bombardement des camps des réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila, devenus macabrement célèbres, comme les lieux des terribles massacres perpétués sous la supervision de l’armée
israélienne. (Qu’on appelle Forces de « Défense »)Le bombardement de l’hôpital Gaza (À Sabra) selon le rapport d’un témoin oculaire, un spécialiste académique américain, a fait plus de 200 morts.
La boucherie qui fut l’acte initial de l’invasion s’est soldée par un bilan d’entre 15.000 et 20.000 morts, la destruction d’une grande partie du Sud du Liban et de Beyrouth. Tout a été précédé par
un décisif appui militaire et diplomatique des États-Unis. Un appui qui inclus, comme de coutume, les vetos aux résolutions du Conseil de Sécurité qui consistent à détenir l’agression criminelle
qui a été entreprise, pour éviter, d’une manière à peine voilée, à Israël de faire face à la menace d’une solution politique pacifique, contrairement aux bobards sur les souffrances des israéliens
exposés aux lancements des roquettes. Une fantaisie d’apologues.
Tout cela est normal et discuté d’une façon assez ouverte, par des hauts responsables israéliens. Il y a trente ans le Chef de l’État Major, Mordechai Gur avait signalé que depuis 1948, « nous
avons toujours tué des populations qui vivent dans des villes et des villages. » Le plus célèbre des analystes militaires israélien Zeev Schiff le résume à son tour : « L’armée israélienne s’est de
tous les temps attaquée aux populations civiles d’une manière intentionnelle et consciemment…L’armée dit-il n’a jamais fait de distinction entre des objectifs civils et militaires. Elle s’est
attaquée bien intentionnellement aux objectifs civils. » (…)
Au moment où l’actuelle attaque continuait, le journaliste Thomas Friedman, dans sa chronique du Times, a expliqué que les tactiques suivies, soit dans la guerre actuelle soit dans l’invasion du
Liban en 2006 sont basées, sur les sains principes qui consistent à éduquer Hamas en infligeant le plus grand nombre de victimes mortelles aux militants de Hamas et une forte douleur à la
population de Gaza. » (…)
Israël s’est toujours efforcé de laisser bien clair son choix quant à ces principes comme fil conducteur dans son action. Le correspondant du New York Times, Stephen Erlanger, rapporte, de son
côté, que les groupes des droits humains israéliens se montrent « inquiets quant aux attaques israéliennes contre des édifices qu’ils croient être classés comme civils, tels que le bâtiment du
Parlement, les bureaux de la police, le palais présidentiel » - auxquels on peut ajouter, les villages, les maisons, les camps des réfugiés, à denses populations, les installations de l’aide de
l’ONU, les ambulances et bien sûr tout ce qui est de nature à apporter un soulagement aux douleurs des victimes. Un haut gradé des services des renseignements israéliens explique quant à lui que
les forces armées israéliennes ont bien attaqué « les deux aspects du Hamas, son aile de résistance ou militaire et sa « Dawa » ou son aile sociale. » Ce dernier est un euphémisme qui veut dire
tout simplement à la société civile. Erlanger, pour conclure, considère que Hamas est d’une seule pièce et que dans la guerre tous ses instruments de contrôle politique ou social constituent bien
un objectif aussi légitime que les caches des roquettes. Ni Erlanger, ni ses éditeurs n’apportent aucun commentaire sur la justification ouverte de l’utilisation du terrorisme massif contre les
civils. (…)
Comme d’autres spécialistes bien familiarisés de la région du Proche Orient, Fawwaz Gerges, affirme que ce que les hauts fonctionnaires israéliens et leurs alliés américains n’apprécient nullement
pas que Hamas ne soit pas uniquement une milice armée, sinon tout un mouvement social avec une forte base populaire profondément enracinée dans la société. À partir de là quand les israéliens
mettent en application leurs plans de destructions de l’aile sociale de Hamas, ils visent parfaitement à détruire toute la société palestinienne. (…)
Les israéliens et leurs alliés américains considèrent que leur poing de fer soit suffisamment puissant pour écraser toute opposition à leur projet et si leurs furieuses attaques causent des
considérables victimes civiles ça ne sera que pour le bien. De telle sorte que tous ceux qui survivraient soient parfaitement « sages. »
Les hauts responsables israéliens sont parfaitement conscients qu’ils sont en train d’écraser la société civile. Ethan Bronner, cite un colonel israélien qui dit que ses hommes ne sont pas
impressionnés par les combattants de Hamas. « Ce ne sont que des villageois armés de rifles » dit encore un artilleur du fond de son véhicule blindé destiné pour le transport des troupes. Tout,
dans le massacre actuel, ressemble aux opérations assassines du « poing de fer » menées par les forces armées israéliennes au Liban occupé en 1985 et dirigées par Shimon Peres, un des grands chefs
terroristes de l’époque de Reagan. Des commandants et des experts stratégiques avaient affirmé que les victimes de ces opérations israéliennes au Liban, étaient des « terroristes villageois »
difficiles à anéantir pour être soutenus par la majorité de la population locale. (…)
Gerges reste convaincu que la terreur d’état américano-israélienne finira par échouer : Hamas, écrit-il « ne peut pas être éliminé sans recourir au massacre massif d’au moins un demi million de
palestiniens. Même si Israël réussit à assassiner des hauts dirigeants de Hamas, une nouvelle génération plus radicale encore, les remplacera rapidement. Hamas est définitivement une réalité qui
n’est prête ni à disparaître ni à se rendre ou lever le drapeau blanc quel que soit le nombre des victimes. (…)
Hamas est présenté en permanence et inévitablement comme « Hamas soutenu par l’Iran ayant comme objectif principal la destruction de l’état d’Israël.» Il est pratiquement très difficile de lire
autre chose comme par exemple « Hamas a été démocratiquement élu et qui ne cesse de réclamer depuis très longtemps la solution de deux états conformément au consensus international.» Une solution
bloquée, depuis plus de trente ans, par les États-Unis et Israël qui rejettent frontalement et explicitement le droit des palestiniens à l’autodétermination. Tout ça est une vérité, mais elle ne
représente aucune utilité dans la ligne officielle israélienne et par conséquent c’est à jeter. (...)
L’hypocrisie (Américano-israélienne) est la routine. Ainsi quand M. Thomas Friedman, affirmant que les « espèces inférieures » ont besoin d’être éduquées au moyen de la violence et de la terreur,
écrivait au sujet de l’invasion du Liban en 2006 qui a, une fois de plus, détruit la plus grande partie du Sud du pays ainsi que le Sud de la capitale Beyrouth faisant plus 1.000 victimes civiles,
n’a été qu’un acte légitime d’autodéfense. Selon Friedman, l’invasion ne serait qu’une représailles au « crime » de Hezbollah pour avoir « lancé une guerre sans justification (en capturant deux
soldats israéliens) à travers la frontière. (…) Ce vétéran et spécialiste du Moyen Orient du journal New York Times doit certainement savoir, s’il lui arrive de lire son propre journal, par
exemple, dans le paragraphe 18 d’une histoire sur l’échange des prisonniers en novembre de 1983 qui signale, soit dit en passant, que les 37 prisonniers arabes « ont été capturés récemment en haute
mer par les forces armées israéliennes alors qu’ils ne faisaient que voyager de Chypre à Tripoli au Nord de Beyrouth.
Par conséquent toutes les conclusions similaires sur le genre d’actions appropriées contre les riches et les puissants se basent sur une erreur fondamentale : Une chose est ce que nous sommes et
une autre est ce qu’ils sont eux. Ce principe déterminant qui est profondément ancré dans la culture occidentale est suffisant pour minimiser toute analogie plus précise et un raisonnement plus
parfait. (…)
Les dons militaires U.S subventionnés par des états arabes.
Les nouveaux crimes que les États-Unis et Israël sont en train de commettre ces dernières semaines à Gaza sont des crimes qui se situent sous la définition officielle de « terrorisme » de
l’Administration américaine. (…) Cette attaque américano-israélienne a été déjà programmée en janvier 2006, quelques mois seulement après le retrait fictif, quand les palestiniens avaient commis le
« crime véritablement atroce » d’avoir voté incorrectement lors d’une élection totalement libre. Comme il est arrivé à d’autres, les palestiniens ont appris qu’on ne peut pas se permettre de
désobéir impunément les ordres du Maître.
Les termes « agression » et « terrorisme » sont inadaptés. Il est nécessaire de trouver d’autres expressions pour décrire la torture lâche et sadique de tout un peuple attrapé, sans la moindre
possibilité de fuir nulle part, pour être transformé en poussières par les produits les plus sophistiqués de la technologie militaire que les États-Unis et Israël utilisent en violation du droit
international et même du droit américain tout court. Mais pour ceux qui s’auto-définissent comme états hors-la-loi il s’agit seulement d’un technicisme mineur. C’est aussi un technicisme mineur le
fait que le 31 décembre, au moment où la population de Gaza terrorisée cherchait désespérément refuge, Washington venait de conclure un contrat avec un armateur allemand pour le transport de la
Grèce à Israël un immense chargement : 3.000 tonnes de munitions non identifiées. Cette nouvelle cargaison suivait, selon l’agence Reuters, un autre contrat conclu avec un autre navire marchant
pour transporter un autre chargement d’armement beaucoup plus importante, des États-Unis vers Israël, en décembre, juste avant les attaques aériennes sur Gaza. Tout cela est à part des plus de
21.000.000.000 de dollars qu’a reçu Israël, dans le cadre de l’assistance militaire fournie par les États-Unis durant l’Administration de Bush. « Cette intervention militaire israélienne à Gaza est
réalisée dans sa grande partie par des armes fournies par les États-Unis, payées, selon une déclaration de la New American Fondation, spécialisée dans le trafic d’armes, par les deniers publics. La
nouvelle expédition s’est heurtée à l’obstacle surgi de la décision du gouvernement grec qui interdit l’usage de n’importe quel port en Grèce pour approvisionner les forces armées israéliennes.» La
réaction de la Grèce aux crimes israéliens soutenus par la États-Unis est substantiellement différente de la lâche attitude des autres dirigeants de la plus grande partie de l’Europe… Probablement
la Grèce serait beaucoup plus civilisée pour faire partie de l’Europe.
Si jamais il se trouve quelqu’un pour penser que ces livraisons d’armes à Israël soient assez étranges et approfondit un peu plus sa recherche, le Pentagone finira par lui donner la réponse : Ce
genre de cargaison arriverait suffisamment tard par rapport à l’escalade dans l’attaque de Gaza et les équipements militaires quels qu’ils soient, seront déposés en Israël pour son éventuel usage
par les forces armées américaines. Ça pourrait-être convaincant. Un des innombrables services que rend Israël à son Patron est celui de lui fournir une potentielle base militaire dans la périphérie
des plus importantes sources d’énergie dans le monde. Ainsi Israël constitue une base avancée des États-Unis pour toute agression ou – employant une terminologie plus technique – pour « défendre le
Golfe » et «assurer la stabilité. »
L’immense flux d’armements vers Israël pourrait servir pour beaucoup d’autres motifs subsidiaires. L’expert politique du Proche Orient, Mouin Rabbani observe, de son côté, que ça pourrait servir
d’essai, sur des populations sans défense, de ces armes récemment développées. C’est de grande importance pour Israël et pour les États-Unis. Une importance double, au fait, car des versions moins
efficaces de ces mêmes systèmes d’armements sont vendues à des prix énormément enflés aux états arabes, qui effectivement subventionnent l’industrie d’armements des États-Unis et les dons
militaires américains aux israéliens. Là se trouvent les fonctions additionnelles d’Israël dans le système dominé par les États-Unis au Moyen Orient. (…)
Il est de très peu d’utilité que l’opinion publique sache à quel point le négationnisme des États-Unis et d’Israël qui constitue un obstacle à toute solution pacifique que ne cesse, depuis très
longtemps, de proposer le monde, il a atteint un tel extrême qui nie aux palestiniens le moindre droit abstrait à l’autodétermination.
Un des volontaires héroïques qui se sont rendus à Gaza en pleins bombardements, le médecin norvégien Mads Gilbert, a décrit les scènes d’horreur comme « une guerre totale contre la population
civile de Gaza. »… Le docteur Gilbert affirme, qu’entre les centaines de corps, qu’à peine s’il a vu une victime réellement militaire. D’ailleurs Israël en est d’accord. Hamas, affirme encore une
fois Ethan Bronner, a fourni un effort spécial de ne combattre qu’à distance ou de ne pas combattre du tout. » Il fait cette constatation tout en analysant « les grands succès » de l’attaque
américano-israélienne. Donc les forces de Hamas resteraient intactes et se sont les civils qui ont le plus souffert : un résultat parfaitement positif conformément à la doctrine principale. (…)
Aux Nations Unies, les États-Unis ont tout fait pour empêcher le Conseil de Sécurité de faire approuver une résolution d’un cessez- le- feu immédiat. La raison officiel serait que Hamas ne
respecterait aucun accord. Dans les annales des justifications pour étendre les dimensions de la boucherie, celle-ci doit occuper la place parmi les plus cyniques de toutes. Bien sûr s’étaient Bush
et Rice, qui vont être remplacés par Obama et les siens. En effet Obama n’a cessé de répéter avec compassion que « si les roquettes tombaient à l’endroit où dorment mes filles, je ferai tout pour
empêcher ça. » Comme il est évident, il se réfère aux enfants israéliens, mais non pas aux centaines d’enfants déchiquetés à Gaza par les armes américaines. En dehors de cette déclaration, Obama a,
durant tous les massacres, maintenu le silence total.
Quelques jours plus tard, sous une intense pression internationale, les États-Unis ont fini par appuyer une résolution du Conseil de Sécurité exigeant un « cessez-le-feu durable. » Elle fut
approuvée par 14 voix contre 0, avec l’abstention des États-Unis. La fureur des faucons israéliens ne s’était pas fait attendre. Ils n’avaient pas admis que les États-Unis n’aient pas fait, comme
d’habitude, usage du veto. Néanmoins l’abstention était largement suffisante pour accorder aux israéliens un feu vert ou du moins orange pour accroitre le niveau de la violence, comme effectivement
ça va être le cas et durer jusqu’au moment virtuel de la prise de possession du mandat, comme il a été pronostiqué. (…)
Les chiffres des morts et des blessés resteront sûrement en dessous de la réalité. Et il est très peu probable qu’une enquête soit entreprise au sujet de ces atrocités. Les crimes des ennemis
officiels sont soumis à des enquêtes rigoureuses, mais les nôtres (ceux des États-Unis et d’Israël) restent systématiquement ignorés. C’est dans l’ordre général des choses. Des crimes bien
compréhensibles par les maîtres.
La résolution du Conseil de Sécurité exige aussi l’arrêt de tout flux d’armement à Gaza. Les États-Unis et Israël (Rice-Livni) sont tombés d’accord sur les moyens à mettre en œuvre afin d’atteindre
ce résultat tout en concentrant l’attention sur les armes iraniennes. Par contre il n’est pas nécessaire d’arrêter la contrebande d’armements des États-Unis vers Israël : l’immense flux d’armements
est largement public, y inclus, comme il a été annoncé, dans le cas des cargaisons d’armes alors que la boucherie se déroulait à Gaza. (…)
De retour du monde arabe, Fawwaz Gerges, a confirmé d’une manière énergique, ce que d’autres présents sur le terrain avaient déjà affirmé. En effet l’offensive menée par les États-Unis et Israël
contre Gaza n’a fait qu’élever l’immense colère des masses et provoquer une haine à mort contre les agresseurs et leurs collaborateurs. Il suffit de constater que tous les états arabes qu’on
appelle modérés [c’est-à-dire ceux qui reçoivent les ordres de Washington] sont sur la défensive face à un front de résistance mené par l’Iran et la Syrie, le principal bénéficiaire. (…)