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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 15:30

 

us-sionisme.2La dangerosité de l’État d’Israël apparaît comme une évidence. Les exactions commises soit directement par lui, soit par des alliés ou des mercenaires nous le rappellent quotidiennement. La presse du régime, dans une vaste entreprise de diversion, ne cesse de mettre en avant le programme nucléaire iranien, sans dire que Téhéran a toujours manifesté son intention de ne pas détenir l’arme atomique… mais sans dire non plus que l’État sioniste détient, lui, quelque quatre-vingts têtes nucléaires (rapport 2009 du SIPRI) et que sa capacité de production de matières fissiles ne cesse d’être développée.

En l’état actuel des connaissances militaires, on estime à 2.000 km la portée des missiles (classiques) que détient la République islamique, alors que celle des missiles d’Israël est estimée à 4.500 km. Toute l’Europe (excepté l’Islande), l’Afrique jusqu’à l’Angola et le Mozambique, et une grande partie de la Russie, de la Chine et des pays de l’Extrême-Orient se trouvent ainsi directement à portée des missiles de Tsahal. Paris, Londres, Rome, Berlin, Moscou, Delhi et même Bangkok pourraient ainsi être potentiellement détruits. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle de nombreux États (et pas forcément ceux dont la presse occidentale fait ses choux gras) entament des recherches sur l’atome. Avoir l’arme atomique ne signifie pas bien évidemment l’utiliser, mais donne par rapport à celui qui en est privé un indéniable instrument de chantage. Pour le moment, seuls le continent américain et l’Australie semblent être hors de portée des missiles atomiques. Mais on peut légitimement se demander jusqu’à quand les États-Unis vont tolérer que leur allié sioniste, connu de surcroît comme étant très capricieux vis-à-vis de Washington, accroisse encore et encore la puissance et le rayon d’action de ses armes nucléaires. Inutile en revanche d’atteindre une quelconque réaction de la part des bourgeoisies européennes : elles sont bien trop lâches pour le faire.

Les liens qui unissent les États-Unis à l’État d’Israël sont étroits. Il est vrai que la présence dans le monde bancaire et la finance d’un grand nombre de juifs très puissants assure à Israël de nombreux avantages, bien que la haute finance n’ait traditionnellement pas de patrie.

Israël est un pays trop petit pour être économiquement viable. Il doit donc étendre son territoire au détriment des autres, d’où son impérialisme particulièrement virulent. Il a besoin, en outre, d’un continuel apport extérieur. Des problèmes ne tarderaient pas à surgir par exemple si les États-Unis étaient contraints, du fait de la crise, de réduire le montant des aides.

Israël n’est pas vraiment le cœur du système capitaliste. C’est un laboratoire où on expérimente des solutions politiques et militaires extrêmes, où on fait le sale travail que les États-Unis et les autres puissances occidentales préfèrent déléguer. L’État hébreu a aussi le « devoir » d’expérimenter de nouvelles armes sur le dos des Palestiniens ou des Libanais, sans que d’ailleurs l’indignation et le discrédit ne s’abattent sur les fabricants de mort. Les États-Unis, mais aussi la France, la Grande-Bretagne et l’Italie ne manquent décidément pas d’air.

Dans le passé, Israël avait pour mission d’empêcher l’unification des pays arabes qui pouvait se réaliser autour de l’Égypte de Nasser et de rendre impossible la consolidation des régimes laïcs et nationalistes, favorisant concomitamment la montée des courants confessionnels et portant à leur paroxysme les conflits religieux. L’État juif remplaça opportunément les puissances colonialistes anglaise et française sur le déclin.

Ces « fonctions » sont très importantes pour la bourgeoisie mondialiste,  mais ne suffisent pas à faire d’Israël le cœur du capitalisme. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les plus importantes places financières se trouvent à Wall Street et à la City et pas à Tel-Aviv.

L’adversaire numéro un du mouvement ouvrier reste l’impérialisme étasunien, parce qu’il est depuis des décennies en mesure d’intervenir militairement et quasiment n’importe où (mais pour combien de temps encore ?) pour mâter tout mouvement révolutionnaire qui ne courberait pas l’échine devant lui. Cette tâche contre-révolutionnaire par excellence était auparavant accomplie au temps de Marx par la Russie tsariste, au temps de Lénine par l’Angleterre et durant les soixante dernières années par les États-Unis.

L’impérialisme est un phénomène commun à tous les pays capitalistes qui ont atteint un certain niveau de « maturité financière », et concerne principalement ceux qui réussissent à maintenir une façade démocratique, en premier lieu les États-Unis. C’est d’ailleurs en vertu des valeurs démocratiques que l’impérialisme, étatsunien ou occidental, justifie ses interventions à travers le monde. Nos efforts doivent converger dans la lutte contre ce monstre ; elle ne pourra être réalisée qu’en mobilisant les masses et en s’appuyant sur elles.

Cela ne signifie pas qu’on doive sous-estimer l’impérialisme israélien. Et c’est en mettant d’ailleurs en évidence la nature impérialiste de l’État d’Israël et en mettant à mal ses mythes fondateurs qui consistent à substituer au Dieu d’Israël ce même État qu’on démasquera le sionisme. Quand Moshe Dayan écrit le 10 août1967 dans le Jerusalem Post : « si l’on possède la Bible, si on se considère comme le peuple de la Bible, on devrait également posséder les terres bibliques, celles des Juges et des Patriarches, de Jérusalem, d’Hébron, de Jéricho et d’autres lieux encore », il estime que son pays n’existe que comme l’accomplissement d’une promesse faite par Dieu Lui-même. Il serait donc logiquement ridicule de demander des comptes à Israël sur sa légitimité. C’est là le cœur de la théorie sioniste.

Là où l’impérialisme étasunien met en avant la déesse démocratie pour asservir, opprimer et anéantir les peuples, l’État hébreu brandit le drapeau du Dieu d’Israël pour voler les terres palestiniennes, pratiquer une politique inique de colonisation et assassiner en toute impunité. Différents dans leur essence, l’impérialisme et le sionisme sont pourtant égaux dans l’ignominie.  Les peuples du monde n’ont besoin ni de l’un, ni de l’autre. L’impérialisme et le sionisme n’ont aucune raison d’être.

Capitaine Martin

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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 15:27

par Fethi GHARBI

L’homme moderne est l’esclave de la modernité: il n’est point de progrès qui ne tourne pas à sa plus complète servitude.
Paul Valéry
       

OrdreLa crise à laquelle nous faisons face aujourd’hui est au-delà de sa composante économique une crise de civilisation. En effet, depuis quelques années le capitalisme semble engager un combat insensé. La crise financière de 2008 a constitué la preuve irréfutable que cette divinité factice appelée capital était dans l’incapacité de se reproduire automatiquement et de créer de la valeur par elle-même . Si la plupart des économistes s’accordent sur le fait que le système s’est totalement grippé depuis les années soixante dix, certains considèrent que la financiarisation de l’économie ne constitue qu’un combat d’arrière garde, un palliatif servant à prolonger artificiellement la vie d’un mode de production en complète décomposition. Cependant, un bon nombre de penseurs voient le phénomène sous un autre angle. Pour eux la généralisation de la spéculation financière constitue un système subtil de transfert massif du capital par le biais de la dette. Dans l’incapacité de se reproduire, le capital joue son va-tout et lance un hold-up à l’échelle mondiale pour s’accaparer de l’ensemble des biens publics et privés. C’est cette fuite en avant qui depuis deux décennies plonge l’hyperclasse dans une paraphrénie fantastique, un délire mégalomaniaque fait d’obsession accumulatrice et de tentation totalitaire.

Voila que le système s’affole de nouveau. Des relents fascistes emplissent de plus en plus l’atmosphère et nous replongent dans le cauchemar des années trente. Voila qu’encore une fois un avatar de l’utopisme totalitaire né des Lumières envahit la planète. A l’image du jacobinisme ou encore du nazisme, le néoconservatisme s’inscrit dans une pensée chiliaste. Il se croit  ainsi investi d’une mission universelle qui assurera à l’humanité paix et prospérité au terme d’une bataille apocalyptique contre les forces du mal. Presque tous les philosophes de l’histoire du 19ème siècle ont succombé au charme de cette marche triomphaliste de l’histoire sous la férule de l’homme blanc. Marx et Engels se sont laissé prendre eux aussi au piège  de la mission civilisatrice d’un Occident impérialiste, considérant que le colonialisme permettait aux sociétés précapitalistes de sortir de leur inertie et de rejoindre l’histoire. On ne peut qu’être scandalisé par la teneur des écrits d’Engels à propos de la guerre coloniale menée contre l’Algérie de l’émir Abdelkader. Son discours n’avait rien à envier aux thèses racistes d’un Gobineau. Il faut cependant rendre justice à Marx qui à la fin de sa vie a complètement changé de point de vue et s’est élevé contre la barbarie du colonialisme. Toutefois, cette prétention à vouloir réaliser la fin de l’Histoire dans l’Histoire en en forçant le sens, a pris des formes terrifiantes et a produit les pires des totalitarismes tout au long du XXème siècle. Le rationalisme né des Lumières, en substituant la transcendance de la raison à la transcendance du divin, a fini par édifier à son tour sa propre Église. Nietzsche fustigeait déjà toutes ces « religions de substitution » que sont le culte de l’État, l’adoration de l’Histoire et la religion de la science. Délivré du joug de l’église, le sujet au lieu de se libérer tombe dans l’auto-adoration avec ses différentes manifestations : individualiste, anthropocentriste, nationaliste et ethnocentriste. C’est cet égo démesuré s’appuyant sur une avancée technique de l’Europe qui alimentera toutes les formes de spoliations, d’exactions et de mépris exercés contre le reste de l’humanité et qui atteint aujourd’hui son stade paroxystique. La pensée européenne reste dominée dans toutes ses nuances par ce rationalisme subjectif et égocentré. L’authenticité allemande si chère à Thomas Mann ou à Oswald Spengler et la modernité conquérante romane et anglo-saxonne étaient malgré leur divergences prises dans le tourbillon de cette même auto-adoration. Il est à remarquer cependant que la thématique de « l’authenticité » totalement disparue pendant la guerre froide refait aujourd’hui surface même dans des pays à tradition universaliste tels que la France. Elle ne cesse de se propager en réaction à l’agressivité du mondialisme unipolaire anglo-saxon.

 

Ayant conquis son statut démiurgique, l’homme blanc guidera et s’il le faut traînera les humains vers cette fin heureuse et sécularisée de l’histoire. C’est le mythe du progrès, érigé en dogme, qui va constituer le moteur de ce mouvement linéaire de l’histoire. Pierre angulaire de l’édifice de la modernité, le progrès entame une chevauchée éperdue, à la poursuite d’un futur plein de promesses mais irrémédiablement insaisissable. Or ce mirage enivrant n’est en réalité que la figure euphémique de « la croissance à l’infini » nécessaire à la survie de l’économie de marché. C’est bien cette confusion de sens qui a servi à positiver l’aspect purement cumulatif de la croissance. Plus on s’enfonce dans le mode de production capitaliste, plus progrès et croissance s’imbriquent de telle sorte qu’on a fini par confondre totalement l’aspect qualitatif de l’un et celui quantitatif de l’autre. S’inspirant de l’eschatologie religieuse, l’eschatologie séculière née des Lumières assimile sa fuite en avant sur la ligne du temps à une élévation spirituelle. Le mythe du progrès, en octroyant à l’accroissement des produits une signification quasi-spirituelle constituera la plus grande mystification de l’histoire moderne. La fétichisation de la marchandise et du capital seront la conséquence directe de cette perversion et serviront principalement à éluder les rapports de production. Être magique, médiateur entre le capital investi et le capital reproduit, la marchandise se trouve ainsi élevée au rang de divinité au pieds de laquelle se prosterne toute une société de consommateurs idolâtres en manque, hypnotisés par le roucoulement de la publicité et les leurres de la mode. Le consumérisme, une religion sans transcendance, s’empare du monde et fera les beaux jours d’un productivisme effréné, générateur de plus-value. Telle est la perversion initiée par le mythe du progrès . C’est sans doute la première fois dans l’histoire que l’obsession de croissance fait que la production crée les besoins et non l’inverse.

Le mythe de la croissance exponentielle, un non sens qui ne cesse de désorienter l’humanité depuis deux siècles est en complète contradiction avec l’ordre immuable de la nature où toute croissance est suivie de déclin. C’est ce mouvement cyclique assurant à la fois l’équilibre et la régénération du vivant qui a toujours guidé la sagesse des civilisations anciennes . Or la fureur productiviste dont le parcours endiablé s’accompagne régulièrement de crises de surproduction ne cesse de pousser les nations vers les conflits les plus meurtriers de l’histoire. La dernière crise ne semble pas déroger à la règle.

En vérité, la crise financière de 2008 a été plutôt celle de la politique néolibérale venue au secours de la crise de l’économie réelle de la fin des années soixante dix. A cette époque, pour lutter contre la dégradation des conditions de profitabilité du capital, la solution a été d’intensifier la productivité du travail, tout en freinant voire en bloquant la croissance des salaires réels. En temps de crise, c’est toujours !e recours le plus courant pour maintenir à flot le taux de la plus-value. Une stratégie de démobilisation des travailleurs a alors été mise en œuvre. La hausse du chômage, à quoi s’est ajouté le développement du travail précaire et contractuel en brisant les solidarités auront définitivement affaibli la combativité des travailleurs. Mais cette mise en concurrence des salariés atteindra son comble lorsqu’elle s’internationalise grâce à la libre circulation du capital. Ainsi, dressés les uns contre les autres, les pays du centre et ceux de la périphérie se lancent dans la course au moins disant salarial, fiscal et écologique au profit des banques et des transnationales. Les profits ainsi amassés, faute de pouvoir se transformer en capital productif s’orienteront vers la périphérie ouvrant de nouveaux marchés dans les pays dits <<émergents>>. On assiste en parallèle au développant d’une industrie de luxe destinée à satisfaire une classe privilégiée de plus en plus cossue et en mesure de dilapider une partie de la plus-value qu’elle ne peut investir. Mais l’ultime recours de cette politique néolibérale aura été le développement de la spéculation financière. La plus-value non dépensée tentera alors de se valoriser sous forme de capital fictif. Il s’agit tout simplement de parier sur les variations de la valeur de produits financiers tels que les titres de crédit ou de propriétés, les actions, la monnaie, etc. Cela aboutit à la formation d’une accumulation de capital purement fictif composé de produits dérivés de plus en plus sophistiqués et dont la valeur fictive se gonfle au gré d’anticipations souvent délirantes. Aujourd’hui ces transactions sur les marchés financiers sont colossales et leur volume est plus de vingt fois supérieur au PIB mondial. Cette expansion vertigineuse n’est pas comme on a souvent tendance à le croire seulement le fait d’organismes bancaires mais aussi des multinationales dont 40% des profits proviennent de ce type de transactions.

La dérégulation financière impulsée par les États-Unis et leurs vassaux européens à la faveur de l’OMC, mais aussi à la faveur des machiavéliques «plans d’ajustement structurels» du FMI et de la Banque Mondiale à permis en définitive de concentrer le capital entre les mains d’une ploutocratie mondiale organisée en oligopoles. Géants bancaires, géants de l’industrie et géants de la distribution travaillent souvent en bonne entente et préfèrent parier sur des produits dérivés au grand casino des places financières au lieu d’ investir dans l’économie réelle. La crise actuelle montre cependant que l’enjeu politique majeur du néolibéralisme est celui de la dette; celle-ci a envahi depuis un quart de siècle tous les recoins de la planète. Des sommes énormes sont transférées des débiteurs aux créditeurs à travers le mécanisme d’accumulation des intérêts. A titre d’exemple, la dette des pays du Sud est passé de 70  milliards de dollars en 1970 à 3545  milliards en 2009. Ces pays avaient pourtant remboursé l’équivalent de cent dix fois ce qu’ils devaient initialement. En Europe, le Traité de Maastricht, interdisant aux Banques centrales d’accorder tout type de crédit à leurs propres États, offre par la même occasion ce privilège aux banques privées. Celles-ci rétrocèdent ces mêmes crédits aux trésors publics à des taux beaucoup plus élevés. C’est à partir de ce moment là que le surendettement public entame son escalade vertigineuse partout dans les pays de l’UE. En France, la dette publique avoisine les 2000 milliards d’euros, ce qui représente plus de 90% du PIB alors qu’en 1978 elle atteignait à peine 20% de ce même PIB. L’objectif de cette financiarisation méthodique de l’économie est tout simplement le démantèlement systématique du secteur public que ce soit dans les pays du centre ou dans ceux de la périphérie. La classe politique complice, étranglée par la dette et le service de la dette s’empresse de vendre à ses créanciers les biens publics tout en appliquant une politique d’austérité jetant à la rue des millions de chômeurs. Mais ce capitalisme usuraire ne se limite pas à vampiriser les États. Assoiffé de profit mais cherchant en même temps à stimuler la consommation, il en vient à oublier toute prudence en prêtant à des salariés démunis l’argent qu’il a refusé de leur avancer sous forme de salaires. La crise des prêts hypothécaires subprimesa certes ébranlé le système mais elle est loin de l’avoir désarçonné. La marche en rangs serrés de cette armée d’usuriers dédaigne aujourd’hui de s’engraisser uniquement en exploitant le travail immédiat, elle préfère hypothéquer l’avenir en s’appropriant le futur des peuples et des hommes accablés et culpabilisés par l’accumulation des intérêts de la dette. Victime lui-même de l’illusion qu’il n’a cessé d’entretenir, le capital en position de quasi-monopole se met à croire en son autogamie. De moins en moins productif, il ne vit qu’en parasitant une économie réelle qui n’arrête pas de se désagréger. L’ illusion de la profitabilité crue vient de supplanter le mythe du progrès, cette autre illusion de la croissance exponentielle propre au capitalisme productif. Toutes ces pratiques usuraires érigées en système constituent-elles simplement une fuite en avant d’un capitalisme aux abois ou alors sont-elles les prémisses d’une stratégie concertée visant l’appropriation du monde par une minorité de ploutocrates avares et avides de pouvoir absolu?

Si on jette un regard rétrospectif sur la fin du XIXème siècle on s’étonne des similitudes que cette époque avait avec la notre. La ritournelle mondialiste qui n’arrête pas d’agresser nos sens n’est en réalité que la réplique d’une vieille chanson de ces temps révolus. Tout en fredonnant paix et prospérité universelle, elle rythmait la marche des bidasses en route vers les colonies. Seuls les carnages de la première guerre mondiale ont su la faire taire. Guerre impérialiste par excellence, celle-ci a permis d’effacer les deux vieux empires ottoman et austro-hongrois et de les offrir découpés en petits morceaux aux empires coloniaux. Pendant la deuxième guerre mondiale le rouleau compresseur mondialiste n’a pas réussi malgré l’aide précieuse apportée par l’Allemagne nazie à effacer l’Union Soviétique. Néanmoins cela a permis quand même l’implosion des empires coloniaux français et britannique. Il a fallu patienter encore quelques décennies pour qu’une fois son dernier rival éliminé apparaisse enfin dans toute sa magnificence l’empire unipolaire. Le mondialisme néolibéral n’est donc pas un incident de parcours mais l’aboutissement sinon la continuation d’une logique implacable suivie à la lettre depuis le 19ème siècle mais initiée depuis le siècle des « lumières ».

Rien n’arrête le progrès qui, imperturbable, poursuit sa quête même si des prophètes de l’envergure de Francis Fukuyama nous ont annoncé depuis quelques années déjà le « happy end » de l’histoire. Une fois les empires défaits,Il s’agit maintenant de parachever la dislocation ou alors l’homogénéisation du monde en s’attaquant aux Etats-nations. A l’Union Européenne, on applique la méthode de la mort douce au moyen du surendettement public, provoquant ainsi la faillite des États et la destruction du tissu social. Si la Grèce ouvre la marche, un nombre de plus en plus grandissant de pays de la communauté européenne sont en train de lui emboîter le pas. En Europe de l’Est, la main de l’Empire a été un peu plus lourde lorsqu’il s’est agi de démanteler la Yougoslavie que les accords de Dayton de 1995 ont fini par morceler en six nouveaux Etats. La tentative de déstabilisation de la Russie par la mise en scène des révolutions colorées n’a cependant pas eu l’effet escompté.

Dans le monde arabe et islamique, on aura recours à une recette qui de tout temps a prouvé son efficacité : l’instrumentalisation systématique du religieux ou pour être plus précis du fanatisme religieux. Les britanniques bien avant leurs héritiers étasuniens sont passés maîtres dans l’art de la manipulation. C’est bien en jouant sur le fanatisme sioniste qu’ils ont réussi à implanter cette entité israélienne en plein cœur du monde arabe. Ce sont eux aussi qui de peur des velléités nationalistes arabes du Chérif de la Mecque ont choisi d’installer les Saoud et les wahhabites à la tête de l’Arabie. Depuis, voilà maintenant près d’un siècle, britanniques et étasuniens n’ont eu aucun souci à contrôler les gisements de pétrole et de gaz de la région. L’islam politique qui depuis la fin de la première guerre mondiale rêve du retour du Califat s’est toujours dressé contre tout courant politique nationaliste arabe ou de sensibilité socialiste. Une aubaine pour l’Empire qui va exploiter à fond la naïveté des wahhabites et des frères musulmans pour déstabiliser les régimes baasistes et nasséristes et stopper l’activité des mouvements de gauche au sein du monde arabe. A partir des années 70, l’enseignement puis l’instrumentalisation d’un islam radical est devenue systématique partout dans le monde arabo-islamique grâce aux deniers saoudiens et à la diabolisation de l’URSS qui n’a pas manqué de tomber dans le piège afghan finement dressé par la CIA. La figure emblématique des « moudjahidines » afghans mais surtout arabes défendant l’islam face aux mécréants communistes est glorifiée par tous les médias occidentaux et arabes. Tout un montage médiatique usant des procédés théâtraux de l’identification vont servir à galvaniser les foules enflammées de jeunes islamistes prêts à mourir pour l’Afghanistan. Après l’implosion de l’Union Soviétique l’empire allait disposer d’un corps de combattants fanatisés, une nébuleuse islamiste malléable et manipulable à souhait qu’il s’empressa d’utiliser en Bosnie et en Tchétchénie. Mais le djihad va progressivement assumer un autre rôle, celui de la mise en œuvre de la théorie du « choc des civilisations » si chère aux néoconservateurs. Par un jeu subtil d’identification/distanciation, on creuse encore plus profondément le fossé séparant Occident et monde musulman. Actions terroristes par ci, dénigrements du prophète par là, le tout surmédiatisé et le tour est joué. L’Islam diabolisé vient ainsi remplir le vide laissé par le péril rouge et redonner sa cohésion à un Occident en mal d’identité. Voila que le décor est définitivement planté. Il s’agit alors de partir en croisade contre ce mal plein de menaces. Le coup de World Trad Center tombe à point nommé pour sonner le départ d’une campagne coloniale d’envergure digne du 19ème siècle.

Dans cette mise en scène du « choc des civilisations » Al-Qaïda assure le rôle d’opposant diabolique lorsqu’il s’agit de justifier des invasions comme celle de l’Afghanistan par exemple. Avec l’avènement du « printemps arabe » les « terroristes » ont vite fait de troquer leurs habits d’antihéros contre ceux de révolutionnaires au service de la démocratie. Ils partent avec la bénédiction d’El Karadhaoui et de Bernard Henri Lévy à l’assaut des « mauvaises dictatures », n’hésitant pas à mettre à feu et à sang des pays comme la Libye et la Syrie … le reste ne saura tarder. Ces rôles contradictoires et souvent concomitants prouvent que ces combattants ne sont que des exécutants agissant selon les besoins du moment de l’Empire unipolaire dans sa conquête précipitée du monde. Si le rôle de terroriste sert à apeurer les peuples occidentaux et légitimer de la sorte les invasions, celui de révolutionnaire de « l’hiver arabe » sert à la destruction systématique des États et du tissu social dans ces pays pris dans le tourbillon de toutes ces révoltes immédiatement récupérées. Aujourd’hui, il n’est plus besoin d’engager toute une armée de fantassins pour détruire un pays comme ce fut le cas en Irak. Il est plus subtil et plus rentable d’appliquer une stratégie d’autodestruction en montant les extrémistes sunnites contre les nationalistes arabes, la gauche, les chiites, les alaouites, les coptes et le reste des minorités religieuses. L’objectif est d’instaurer un état de guerre civile permanent s’étendant de l’Afrique du Nord au Golfe. Luttes tribales mais aussi conflits religieux et ethniques finiront bien par décomposer et somaliser l’ensemble du monde arabe. Les frères musulmans, bien structurés et financés par les pays du Golfe n’ont eu aucune peine à se hisser au pouvoir en Tunisie et en Égypte. Ils sont de plus en plus contestés par la rue et les syndicats mais également par une opposition majoritairement ultralibérale et toute aussi compradore, lèche-bottes d’une modernité occidentale à l’agonie. Une fois au pouvoir, les islamistes ont vite oublié leurs beaux discours rassembleurs et tentent par tous les moyens de reconstituer l’absolutisme des dictatures précédentes. Les couches pauvres de la populations de plus en plus misérables se sentant trahies se révoltent alors que les islamistes, aplatis face à l’Occident, sont sommés de poursuivre la même politique néolibérale débridée et de se soumettre aux injonctions de la Banque Mondiale. Alliés objectifs de l’Empire, ils n’hésitent pas à soutenir sa politique dévastatrice au Proche Orient et en Syrie plus particulièrement. Leur attitude sans cesse provocatrice et agressive à l’égard de tous ceux qui s’opposent à eux dans les pays où ils exercent le pouvoir n’arrête pas de faire monter dangereusement la pression et d’instaurer un climat de désordre permanent laissant planer le doute quant à leurs véritables intentions…

Cependant, cette instrumentalisation de l’extrémisme religieux lorsqu’elle embrasse une étendue géographique allant du Maroc jusqu’au Tatarstan au cœur même de la fédération de Russie, elle se transforme tout simplement en arme d’autodestruction massive. Circonscrit au Caucase du Nord, le djihadisme, commence à s’étendre à d’autres régions de la fédération. Il y a quelques jours, La police russe a arrêté à Moscou six membres du parti Hizb al-Tahrir al-Islami. Accusés de prosélytisme radical dans plusieurs mosquées de la capitale, ces derniers étaient en possession d’armes et d’une grosse somme d’argent. Fin août, au Daguestan, le cheikh Saïd Afandi Atsaev, pilier de la confrérie soufie des Naqshabandi a été tué avec six autres personnes par une femme kamikaze. Le 19 juillet dernier, à Kazan, deux leaders musulmans modérés ont été victimes d’une double attaque revendiquée sur YouTube par un certain Marat Khalimov, émir des moudjahidins du Tatarstan. Il semble que l’effet domino si cher aux néoconservateurs a commencé à porter ses fruits après tant d’années de préparation. La mèche allumée en Tunisie et en Egypte, après avoir embrasé la Libye et la Syrie fait saliver l’Empire qui rêve d’étendre l’incendie à l’Asie centrale, à l’Oural et jusqu’au Xinjiang chinois. Zbigniew Brzezinski, dans son livre «Le Grand Échiquier » n’affirme-t-il pas que celui qui tiendrait l’Eurasie serait le maître du monde…pour ajouter ensuite que les États-Unis doivent veiller au respect légitime de la primauté américaine sur cette Eurasie. Tout est dit…

Les islamistes qui en incendiant leurs propres pays contribuent sans hésiter à la réalisation de ce nouvel âge de l’après nationalisme sont-ils assez niais pour croire que cet empire unipolaire va leur permettre de restaurer le califat ? Comptent-ils sur les protestants évangéliques et sur les néoconservateurs pour les aider à réunifier le monde islamique ? Faut-il rappeler à ceux qui l’ont oublié ce qui est arrivé aux «ikhwan» wahhabites, massacrés par les britanniques et les Saoud une fois leur mission remplie ! Cependant l’instrumentalisation du religieux ne concerne pas que l’islam radical. Il semble en effet que les anciens masques idéologiques (civilisateur, humanitaire, démocratique) sont irrémédiablement tombés en désuétude. La manipulation des vieux démons des haines religieuses a beaucoup plus d’impact et forme l’écran idéal derrière lequel s’opère cette nouvelle vague colonialiste globalisante. Ce que nous vivons aujourd’hui, ce n’est nullement « un choc des civilisations » mais « un pseudo-choc des fondamentalismes » islamiste, sioniste et protestant évangélique, tous alliés objectifs de l’Empire en construction. Si les islamistes ont pour mission de détruire les résistances et d’aplanir le terrain, ouvrant ainsi toutes grandes les portes de l’Eurasie aux envahisseurs, les sionistes juifs et chrétiens contribuent quant à eux financièrement à asseoir une gouvernance globale qui si l’on se tient aux divagations d’un Jacques Attali aurait pour capitale mondiale Jérusalem. Il semble que le mythe du progrès en tant que mythe fondateur de l’économie de marché s’est totalement effiloché et qu’il n’est plus en mesure d’entretenir l’illusion de la croissance infinie. On préfère aujourd’hui se réfugier dans des mythes religieux qui privilégient l’élitisme obsessionnel propre au protestantisme et au sionisme. L’oligarchie ploutocratique consciente de l’incapacité du capitalisme productif à lui assurer une quelconque plus-value fait en sorte que les états et les salariés croulent sous le poids des dettes lui permettant ainsi de faire main basse sur l’essentiel des biens publics et privés. Depuis plusieurs décennies des groupes d’influence plus ou moins occultes pilotent discrètement l’économie mondiale(1). Le groupe Bilderberg, la commission Trilatérale, le C.F.R étasunien, la Franc-maçonnerie Internationale et les Illuminatis coopèrent en vue de parachever la formation de blocs continentaux débarrassés de leurs États, nécessaires à la constitution d’une gouvernance mondiale. Le bloc Euro-Atlantique ayant à sa tête le couple germano-étasunien tente d’intégrer Israël et les pays arabes tout en débarrassant ces derniers de toute forme de résistance nationaliste et religieuse. Il s’agit d’affaiblir et de diviser ces sociétés pour leur imposer ensuite une sorte d’islam soft compatible avec les règles du mondialisme. C’est aux frères musulmans qu’échoit cette lourde tâche qu’ils doivent impérativement mener à bien. Après le Vatican II catholique on tente d’imposer un « Vatican II » de l’Islam comme le préconise l’officier étasunien Ralph Peters. Ainsi les deux religions formeront avec le judaïsme une sorte de panthéisme inspiré des lois noachides (2). Cette uniformité spirituelle permettra aux « gentils », une fois les hordes de Gog et Magog anéanties, d’être pris sous l’aile du peuple élu dans le royaume de la fin des temps (3). C’est de cette manière que s’est tissé progressivement cette toile d’araignée idéologique que l’empire exploite machiavéliquement pour parachever ses desseins totalitaires . Le projet sioniste-protestant de conquête de l’Eurasie s’emboite si parfaitement avec le messianisme sioniste et engage les peuples dans une folle confrontation alimentée par les agissements de fanatiques de tout bord sponsorisés par les tenants du mondialisme. Actions terroristes, exacerbation du communautarisme, luttes fratricides dans les pays arabes servent à justifier des guerre prétendument défensives que mène l’empire du bien judéo-chrétien contre les forces du mal. L’offensive qui a commencé avec le déclenchement du « printemps arabe » culmine actuellement en Syrie. Mais à la différence de la Libye, ce pays constitue ce nœud gordien que l’Occident se doit de trancher pour s’emparer de l’Eurasie face à la Russie et à la Chine résolues à s’opposer aux visées unipolaires du bloc Euro-atlantique. Cette contradiction insurmontable est en train d’entrainer imperturbablement le monde vers une quatrième guerre mondiale. Ayant emporté les trois précédentes, l’Occident, sûr de sa bonne étoile, semble être tenté encore une fois par l’aventure. Les majorités silencieuses occidentales abusés par une prétendue méga-identité judéo-chrétienne, manipulées par des minorités agissantes, n’ayant plus subi les affres de la guerre depuis 1945, sommeillent paisiblement, convaincus que ça n’arrive qu’aux autres.

Il importe de rappeler que la Deuxième Guerre mondiale, partie d’Europe, a effacé d’un coup la puissante machine de guerre européenne et a amené toutes les nations dominées d’Asie et d’Afrique à se rebeller et à se libérer du joug colonial européen. Cette nouvelle crise néocoloniale prouve une fois de plus que le capitalisme occidental est incapable de se départir de sa nature prédatrice, Sa cupidité aveugle l’a poussé à se séparer de ce qui a fait sa force et consacré sa domination : le travail. Aujourd’hui, il ne lui reste que ses tonnes de fausse monnaie et une armada juste bonne à répandre la terreur et la désolation à travers la planète. Face à une économie asiatique en pleine expansion grâce à l’appropriation du travail et à la coopération qui unit de plus en plus les pays de ce continent, l’Occident, en poursuivant le projet chimérique Sioniste-Euro-Atlantique s’enfonce dans la violence, ne récoltant que de la violence. Le mal né au 18ème siècle, s’étant transformé en fléau à partir du 19ème, entre aujourd’hui en transe parano-mégalomaniaque. Nemrod, intraitable, n’en démord pas : « Nous arrivons vers l’émergence d’une transformation globale. Tout ce dont nous avons besoin, c’est de LA CRISE MAJEURE et le peuple acceptera le nouvel ordre mondial » dixit David Rockefeller.

Fethi GHARBI


1) http://www.conspirovniscience.com/bilder.php

2) Les 7 lois Noachides :

d’établir des tribunaux, de l’interdiction de blasphémer, de l’interdiction de l’idolâtrie, de l’interdiction des unions illicites, de l’interdiction de l’assassinat, de l’interdiction du vol, de l’interdiction de manger la chair arrachée à un animal vivant.

Selon le judaïsme, tout non-Juif vivant en accord avec ces sept lois est considéré comme un Gentil Vertueux et a, par l’observance de ces lois, sa part au monde à venir. Les adhérents à ces lois sont souvent appelés B’nei Noah (Enfants de Noé) ou Noahides, et peuvent souvent se retrouver dans des synagogues juives.

Il est intéressant de savoir qu’en 1991, le congrès américain a voté la loi 102-14 consacrant ces lois noachides sorties tout droit du Talmud de Babylone et non de l’ancien testament . Il importe cependant de préciser que dans la religion hébraïque les croyants en Jésus sont considérés comme des idolâtres.

3) Appréciez les élucubrations messianiques sionistes qui pullulent sur la toile, ils parait que ces exégètes sont en mesure de nous fournir une carte géographique précise situant Gog et Magog, même si celle-ci sent un peu le gaz et le pétrole. Très instructif :

http://messianique.forumpro.fr/t809-la-bataille-de-gog-et-magog-apres-le-millenium

 

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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 15:25

LA MORT DES ENFANTS INNOCENTS VICTIMES DE VIOLENCE

 

«Il jugera entre les nations, il sera l’arbitre de peuples nombreux. Ils briseront leurs épées pour en faire des socs et leurs lances pour en faire des serpes. On ne lèvera plus l’épée nation contre nation, on n’apprendra plus à faire la guerre»
Esaïe 2/4.

2012-12-17T171232Z_1_APAE8BG1BSY00_RTROPTP_2_OFRWR-USA-FUSILLADE-FUNERAILLES-20121217Le vendredi 14 décembre, un jeune homme de 20 ans rentre dans une école primaire de Sandy Hook dans le Connecticut, il fait un carnage tuant une vingtaine d’enfants de 6 à 7 ans ainsi que six enseignants de l’école. Il se donne ensuite la mort, auparavant il avait tué sa mère et s’est servi de trois pistolets et d’un fusil d’assaut. Sa mère lui a appris à tirer. Nous ne connaîtrons peut-être jamais les motifs réels; l’individu était issu d’un milieu sans histoire.

Singularité de la vie à l’américaine

Les Etats-Unis sont le pays des paradoxes. «In God we trust», lit-on sur les billets de banque, dans le même temps les Etats-Unis semblent être le pays le moins sûr au monde. La preuve magistrale nous est donnée d’une façon magistrale par la tuerie de Newtown. Sylvie Kaufmann nous raconte les dérives de cette politique sécuritaire au nom du deuxième amendement: «Un beau jour de 1995, George Bush, dans un geste de profonde indignation, renvoya sa carte de membre de la NRA, la National Rifle Association, à la puissante organisation de défense des armes à feu et le fit savoir. Un extrémiste en révolte contre l’Etat, Timothy McVeigh, venait de faire sauter un bâtiment fédéral à Oklahoma City, tuant 167 personnes. L’Amérique sous le choc, découvrait l’existence en son sein de milices de «patriotes» paranoïaques, obsédés par l’idée que l’Etat américain cherchait à les priver de leurs armes. Quelques jours avant l’attentat, la NRA avait eu le mauvais goût d’envoyer une circulaire à ses 3,4 millions d’adhérents dans laquelle les agents des forces de l’ordre fédérales étaient qualifiés de «nazis». Cette lettre, expliqua George Bush, «offense profondément mon sens de la décence et de l’honneur». Piquée au vif, la NRA dut acheter des pages entières de publicité dans les journaux pour répondre à l’ex-président George Bush.

Sylvie Kauffmann situe la paranoïa sécuritaire après le 11 septembre: «Le fils n’a pas eu cette «décence»-là. (…) La révolution sécuritaire qui s’est emparée des Etats-Unis après l’attaque du 11 septembre 2001, parallèlement aux deux mandats de George W.Bush, de 2000 à 2008, ont inversé la dynamique sur le contrôle des armes à feu et infligé une véritable régression à cette dimension très particulière de l’identité américaine, si incompréhensible pour le reste du monde.» (1)

Elle cite la tentative réussie de Bill Clinton de moraliser l’utilisation des armes à feu: «Le président Bill Clinton s’était fait le champion du « gun control » , expression qui a fini par désigner, en politique, les efforts visant à restreindre l’accès aux armes à feu. Car aux Etats-Unis, pas question d’interdire: le deuxième amendement de la Constitution consacre le « droit des gens à détenir et à porter une arme » . Les adversaires des armes à feu ne peuvent donc agir qu’à la marge. (…) Dans les années 1990, Bill Clinton et plusieurs élus, comme la sénatrice Dianne Feinstein, avaient réussi à faire pencher le balancier dans le sens d’un contrôle accru. La loi Brady, promulguée en 1993, qui imposait un contrôle des antécédents de tout acheteur d’une arme à feu, avait été promue par un collaborateur du président Reagan, Jim Brady, grièvement blessé d’une balle dans la tête lors de la tentative d’assassinat de Ronald Reagan en 1981. Puis en 1994, le vote d’un projet de loi interdisant 19 modèles d’armes semi-automatiques d’assaut, pour lequel M. Clinton s’était battu comme un lion, fut considéré comme un coup dur pour la NRA.» (1)


Tout changea, dit-elle, avec George Bush Junior: «Mais la loi d’interdiction des armes d’assaut n’était en vigueur que pour dix ans. En 2004, l’humeur avait changé, le président aussi et le Congrès n’a pas jugé utile de la renouveler. (…) Barack Obama, a repris la Maison-Blanche en 2008, mais sur la question des armes à feu, il n’a jamais montré la fougue de Bill Clinton. Entre-temps, le nombre de membres de la NRA est passé de 3,4 à 4,3 millions.» (1)

Le bilan des tueries par armes à feu

Sept tueries de masse qui ont fait au total 68 morts, 2012 est «l’année la plus meurtrière qu’aient connue les Etats-Unis», souligne The New Republic. «Soixante-dix tueries de masse ont eu lieu depuis 1982 et elles ont fait 543 morts», souligne le site de l’hebdomadaire de Washington, «Or, sept de ces tueries ont eu lieu en 2012 et le nombre de victimes cette année s’élève à près du double de chacune des années précédentes.» «Si les scènes d’horreur comme celle de Newtown nous sont désormais familières, note The New Republic, c’est parce que les six dernières années ont été particulièrement sanglantes: 45% des victimes des tueries de masse aux Etats-Unis au cours de ces trente dernières années l’ont été depuis 2007. Il s’agit d’une véritable situation de crise.» (2)

Depuis 1999, 26 fusillades de masse dans 21 Etats différents ont causé la mort de 225 personnes et fait au moins un millier de blessés aux Etats-Unis. A chaque fois, écrit Sandra Jean, c’est la même chose. D’abord, l’horreur qui déboule sans crier gare. Ensuite, l’étalage de toutes ces vies détruites. Puis vient le temps des conjectures. Et invariablement, le débat. Faut-il réguler le marché des armes? On compte aujourd’hui plus de 300 millions d’armes à feu aux USA. Chaque mois, un million d’armes sont vendues. Toutes les 20 minutes, une personne meurt par balle, victime d’un homicide ou d’un suicide. Les enfants de 5 à 14 ans qui vivent aux Etats-Unis ont 13 fois plus de risque de se faire abattre qu’ailleurs dans le monde industrialisé. La litanie est connue. Mais la démonstration de causalité entre le nombre d’armes et la prolifération des tueries en tout genre n’est toujours pas suffisamment convaincante pour faire bouger les choses. (3)

Que faire?: renforcer le contrôle des armes à feu

Tout le monde s’accorde à dire qu’il faut réglementer. «Pour de nombreuses voix, Gilles Blassette du journal La Croix, il est urgent de renforcer le contrôle des armes à feu pour mieux encadrer l’accès aux armes dans un pays qui en compte près de 300 millions – soit une par habitant. (…) La NRA, qui revendique près de 4 millions de membres, est l’un des plus importants contributeurs lors des cycles électoraux. (…) La NRA a dépensé près de 20 millions de dollars (15 millions d’euros) lors des élections de cet automne. Chaque année, elle dépense en outre plusieurs millions pour faire avancer des textes qui lui sont favorables au Capitole. La puissance de ce lobby est aussi, sinon surtout, ailleurs. C’est aussi elle qui a réussi à mettre dans la tête de nombreux Américains que la solution n’est pas moins d’armes… mais plus d’armes! (….) En 2008, la Cour suprême a ainsi dénié à Washington le droit d’interdire les armes sur son territoire. «Or, pour modifier la Constitution, il faut un vote du Congrès des deux tiers des deux chambres, plus la ratification par trois quarts des États, rappelle Vincent Michelot. Enfin, cette question doit être replacée dans un contexte plus large: celui de la violence aux États-Unis. Le pays doit s’interroger sur ce qui, en son sein, la nourrit.» (4)

Cela va même plus loin, c’est l’accusation à l’envers: «Si les profs avaient été armés: «Les partisans des armes mettent en avant deux arguments pour s’opposer à tout changement de la législation actuelle: ce ne sont pas les armes qui tuent mais les humains qui les manipulent; le problème provient non pas d’un sur-armement mais au contraire du sous-armement de ceux qui pourraient se défendre. (…) Ainsi, Larry Pratt, directeur de l’association Gun Owners of America (possesseurs d’armes aux Etats-Unis), estime que les professeurs, s’ils avaient été armés, auraient pu empêcher le drame: les partisans du contrôle des armes ont le sang de jeunes enfants sur leurs mains. Les lois fédérales et celles de l’Etat garantissent qu’aucun professeur, aucun responsable, aucun adulte ne puisse détenir une arme à l’école de Newtown où les enfants ont été tués. Cette tragédie souligne l’urgence de supprimer l’interdiction des armes dans les zones scolaires.» (5)

«Autre argument utilisé par Gun Owners of America et proclamé sur un T-shirt de l’association: «Si ce sont les armes qui tuent les gens, alors ce sont les stylos qui font des fautes d’orthographe, les voitures qui font conduire les gens ivres et les cuillères qui ont rendu Rosie O’Donnell [une animatrice de télévision américaine, ndlr] grosse.» (…) «Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un Etat libre, le droit qu’a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé.» Lors de son adoption en 1791, cet amendement garantissait notamment le droit du peuple à participer à l’application de la loi et à lutter contre un gouvernement tyrannique.» (5)

Theophraste R. du site alternatif «Le Grand Soir» s’insurge: ««Les parents savaient-ils que cette personne à qui ils confiaient leurs enfants était une dingue de la gâchette? Ça leur fait quoi aux Étatsuniens de se lever le matin en se disant: «Tiens, aujourd’hui, trente-quatre personnes vont mourir d’une balle dans la peau?» C’est quoi ce pays où des millions de gens pensent que s’il y a des tueries, c’est parce que les citoyens ne sont pas Tous armés? C’est quoi cette nation de cow-boys qui n’envisage pas de supprimer de sa Constitution le deuxième amendement (voté en 1791) qui garantit à tout habitant le droit de porter une arme? À l’époque, les citoyens redoutaient que le gouvernement puisse les désarmer pour imposer une armée de métier ou une milice. En 2008, la Cour suprême ordonna que l’autodéfense était un élément central du droit.» (6)


Les autres causes possibles de ces tueries

A chaque tuerie et fusillade son lot de débats et de commentaires sur les causes qui ont pu provoquer le passage à l’acte du tueur. La tragédie de Newtown n’échappe pas à la règle. Dans le même ordre d’idées, des sites d’information comme celui d’Europe1, expliquent, au lendemain du drame, qu’Adam Lanza et ses amis «passaient de longs moments à jouer aux jeux vidéo», et que lui, plus particulièrement, «adorait ce qui venait du Japon, il collectionnait les cartes Pokemon et jouait sur sa console PlayStation à Dynasty Warriors, un jeu de combat avec armes à feu sorti dans les années 1990». Pour l’ancien gouverneur de l’Arkansas, Mike Huckabee cité par Fox News: «On se demande pourquoi il y a de la violence dans nos écoles, mais nous en avons retiré Dieu d’une manière systématique. Doit-on être surpris qu’en conséquence, nos écoles deviennent des lieux de carnage? Nous n’avons pas de problèmes liés à la criminalité, à la circulation des armes ou à la violence. Nos problèmes, ce sont les péchés.»


Le massacre des innocents et la malhonnêteté des médias main stream

En Iran, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, iranien, a «condamné le massacre des enfants américains [...] et a présenté ses condoléances aux familles des victimes», tout en appelant «la société américaine à participer au mouvement de lutte contre la guerre et le massacre des innocents à travers le monde». Il a ajouté cette précision, pour être bien compris: «Il n’y a aucune différence entre les enfants victimes d’actions armées à Gaza, aux Etats-Unis, en Afghanistan, au Pakistan, en Irak ou encore en Syrie.» En Chine, l’agence de presse d’Etat Chine nouvelle a pris position clairement pour le contrôle des armes: «Le sang innocent exige sans délai un contrôle des Etats-Unis sur les armes à feu.» (7)

Justement à propos du massacre des innocents «Et si Obama y est allé de sa petite larme, il conviendrait, aussi, de lui rappeler que les tonnes de bombes qu’il a déversées sur l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, la Syrie… ont tué des enfants, beaucoup d’enfants sans que le monde gangrené par la finance ne s’en émeuve et sans qu’il ne verse une larme. Et que dire de Ghaza… Ce documentaire britannique suit quelques familles américaines, passionnées par les armes à feu, et dont les enfants apprennent à les utiliser, qu’ils le veuillent ou non. (8).

Avec un rare cynisme, toutes les chaînes radio, et de télévisions ont rapporté des dizaines de fois les mêmes faits, sans qu’on ait vu réellement la réalité. C’est tout au plus des scènes de pleurs et de compassion envers ces enfants à qui on a volé la vie. Même l’Unicef qui est censée défendre les enfants quelles que soient leurs latitudes était aux abonnés absents, rappelant cruellement son mutisme quand des centaines d’enfants de Ghaza passèrent de vie à trépas eux aussi. Il est scandaleux de voir, d’entendre ad nauseam les médias occidentaux tourner en boucle les évènements et la détresse de cette petite ville sans naturellement apporter aucun élément nouveau quant aux mobiles profonds de ce crime de masse. Sans faire dans la concurrence victimaire, l’humanité nous ordonne dans le mouvement de compassion à citer aussi les multiples bavures de la coalition en Afghanistan le 8 février 2012. Dernière bavure en date, huit enfants ont été tués dans les attaques le 8 février.

Souvenons-nous aussi des 500 000 enfants morts de malnutrition du fait d’un embargo inhumain, ce qui à l’époque, avait fait dire à Madeleine Albright: «Si c’est le prix à payer pour faire partir Saddam Hussein ce ne serait pas cher payé» Et à Ghaza? Tout le monde des 400 «bourgeons fauchés juste après leur éclosion» en 2008-2009? Personne n’a eu des larmes de crocodile à sécher d’une façon théâtrale! Même le dernier raid du mois dernier a vu la mort de 161 morts Palestiniens 5 morts Israéliens! Plusieurs dizaines d’enfants comme tribut à la faucheuse et la victimisation est toujours du même côté. Ceux qui restent en vie sont traumatisés à vie et il n’y a point de psychologues à leur chevet pour les aider à se reconstruire!!!

Plus largement, comment faire pour que des enfants des pays en guerre guérissent de leurs traumatismes??? Cette thérapie peut, elle doit être appliquée aux enfants ghazaouis rescapés des hélicoptères Apache, des Phantom F16 et des drones? Ce massacre a été sans doute un horrible évènement mais de là à en parler comme si c’est un marqueur spécifique et universel, trop c’est trop! Soyons justes, soyons humains, totalement humains peut-être serons-nous sauvés. Le prophète Isaïe nous invite à être utiles à l’humanité.


1. http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2012/12/17/tuerie-de-newtown-le-fusil-et-l-identite-americaine_1807444_3222.html
2. http://www.courrierinternational.com/breve/2012/12/17/2012-annee-meurtriere
3. http://www.lematin.ch/monde/
ameriques/newton-pleure-victimes/story/10598989
4.Gilles Blassette http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Monde/La-Maison-Blanche-face-aux-partisans-des-armes-a-feu-_NG_-2012-12-17-888926
5. http://www.rue89.com/2012/12/15/tuerie-de-newtown-quen-disent-les-defenseurs-des-armes-237839
6. http://www.legrandsoir.info/spip.php?page=forum&id_breve=3128
7. http://www.rue89.com/2012/12/15/condoleances-diplomatiques-apres-newtown-liran-et-la-chine-font-passer-un-message-237843
8.  http://www.oulala.info/2012/12/armes-a-feu-un-jeu-denfants/

Professeur Chems Eddine Chitour
École Polytechnique enp-edu.dz

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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 14:20

par Nesreen Melek, Countercurrents

Iraq-War-denverpost.com (17)Les larmes que votre président a versées lors de son discours sur le meurtre des 20 « beaux enfants’ et des 6 « adultes remarquables » comme il les a appelés, m’ont profondément émue. Elles m’ont rappelé les larmes que j’ai versées lorsque mon pays a été détruit par les bombardements de l’opération shock and awe (choc et terreur) pendant la guerre d’Irak, il y a 10 ans.

Vous vous êtes réunis pour faire ensemble le deuil de ces enfants, mais quand vous avez déclaré la guerre à mon peuple, ma sœur et moi qui vivions à l’époque aux États-Unis, nous étions seules à pleurer sur nos familles qui étaient en Irak et dont nous ne savions rien. Les missiles étasuniens ne faisaient pas la différence entre les enfants et les adultes pendant la guerre, tous les Irakiens ont été menacés de morts tout au long.

Personne ne nous a présenté ses condoléances pour la perte de notre pays, de nos rêves et de nos espoirs en des jours meilleurs. Nous étions seules avec notre chagrin; le monde entier regardait les bombardements en silence. Personne n’a écouté les rares protestataires. Les leaders du Moyen-Orient ont regardé leurs frères et soeurs se faire tuer; vos bases militaires se trouvaient dans leurs pays, mais ils n’ont pas fait un geste pour arrêter la guerre.

Votre président a nommé chaque enfant assassiné par son nom. Nos enfants assassinés par les bombes étasuniennes n’avaient pas de nom. Je me souviens d’une photo où l’on voyait des petits cadavres ensanglantés empilés à l’arrière d’un camion, des enfants tués pendant le bombardement d’une petite ville irakienne. Personne n’a présenté d’excuses à leurs parents ni aux Irakiens pour avoir pris la vie de ces enfants… Il n’y a pas eu d’ours en peluche ni de bougies..

Connaissez-vous Abeer? Abeer est l’adolescente irakienne de 15 ans qui a été violée devant les membres de sa famille par des soldats étasuniens. Les soldats ont ensuite brûlé la maison pour cacher leur crimes. Combien d’Étasuniens savent ce qui est arrivé à Abeer?

L’uranium appauvri que vos troupes ont utilisé à Fallujah a provoqué l’explosion des taux de cancer, de leucémie et de mortalité infantile. Les jeunes femmes de Fallujah en Irak ont peur d’avoir des enfants à cause du risque de mettre au monde un bébé difforme, un bébé sans bras, avec deux têtes, un seul oeil au milieu du front ou des membres manquants. Savez-vous que les petits enfants de Fallujah souffrent maintenant de cancer et de leucémie?

Les troupes étasuniennes n’ont pas cessé de tirer sur notre peuple pendant la guerre et même après la reddition des troupes irakiennes, beaucoup de vos soldats ont continué à tirer sur tout ce qui bougeait. La femme d’un membre de ma famille a été tuée par des soldats à un checkpoint parce que son mari n’avait pas entendu le soldat qui lui avait dit de s’arrêter. La cause de la violence en Irak n’était pas « complexe » comme vous l’avez dit de celle qui vient d’endeuiller votre pays, la cause était la brutalité de vos troupes.

En Irak, personne ne se rend dans un centre commercial ou dans une école pour tuer des gens. Par contre, beaucoup d’innocents ont été assassinés par vos soldats. Pourquoi?

Il y a quelques jours dans le Connecticut, votre président a cité les paroles de Jésus: « Laissez venir à moi les petits enfants et ne les en empêchez pas car le royaume de Dieu leur appartient. »

Les enfants irakiens que la guerre n’a pas tués ont regardé la télévision et ont compati à votre souffrance. Quant à ceux qui sont morts dans l’indifférence générale, le Royaume de Dieu leur appartient autant qu’aux petits Étasuniens qui viennent d’être assassinés. Les enfants sont des enfants, et ils méritent tous de vivre, qu’ils soient Irakiens ou Étasuniens.

Un homme a pris la vie de 20 beaux petits enfants et de 6 adultes remarquables, mais votre gouvernement a pris la vie de milliers de beaux enfants et de remarquables adultes en Irak pendant votre monstrueuse guerre.

Pourquoi la mort de 20 enfants vous affecte-t-elle tant alors que la mort de milliers d’enfants irakiens vous a laissés froids?

Votre perte est grande, certes, mais la nôtre l’est infiniment plus…

Nesreen Melek vit au Canada mais son amour et sa dévotion pour sa patrie, l’Irak, sont inaltérables.
On peut la joindre à : n_melek@hotmail.com

Pour consulter l’original: c’est ici.

Traduction: Dominique Muselet

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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 14:16

 

Tunisie : les dessous de la loi d’exclusion
 
Le projet de loi de la coalition au gouvernement, qui vise à exclure de la vie politique tous les anciens responsables du régime de Ben Ali, fait toujours débat en Tunisie. Il est vivement contesté par le parti de l’ex-premier ministre Caïd Essebsi, Nidaa Tounes, qui le juge antidémocratique. Le mouvement, créé en janvier 2012, a affirmé mercredi à Paris, lors d’une conférence de presse, son intention de saisir la justice internationale pour y mettre un terme. Pourquoi une telle loi ? Que contient-elle ? Qui concerne-t-elle ? Eclairage.

Le débat est encore très vif en Tunisie, dès lors qu’on parle du projet de loi d’exclusion. S’il est adopté, tous les membres des gouvernements d’avril 1989 au 14 janvier 2011 de l’ex-président Ben Ali, ainsi que ceux de son ancien parti, le Rassemblement Constitutionnel démocratique (RCD), se verront interdit de participer à la vie politique du pays ou de rejoindre d’autres partis. En clair, toutes les personnes ayant occupé des postes de responsabilité au sein de l’ancien régime seront exclues de toute activité politique durant cinq ans, à compter de la promulgation de la loi. Cette dernière a été proposée en avril 2012 par le Congrès pour la République, un des partis de la coalition au pouvoir, dirigée par les islamistes Ennahda. Le projet, qui va être présenté à l’Assemblée constituante, doit recueillir la majorité des votes pour être adopté, soit 109 députés sur 217.

Pour les partis au pouvoir, l’objectif est de protéger la révolution du 14 janvier 2012, qui a mis fin au règne de l’ex-président tunisien, exilé en Arabie Saoudite. Les caciques de son régime veillent toujours au grain, cherchant la moindre occasion pour s’infiltrer à nouveau dans la vie politique, selon la coalition. Ils pourraient user de leurs influences pour gagner des sièges lors d’élections locales, souligne-t-elle. Raison pour laquelle, cette loi est légitime pour préserver le processus démocratique dans le pays, argue-t-elle.

Un projet de loi contesté

Un projet vivement contesté par le parti de l’ex-Premier ministre Caïd Essebsi, Nidaa Tounes (l’appel de la Tunisie), nommé le 27 février 2011 pour assurer la transition en remplacement de Rached Ghannouchi. Caïd Essebsi pourrait donc vite être rattrapé par son passé si le projet de loi venait à être adopté. Celui qui a été à quatre reprises ministre (1965-1986), notamment de la Défense, de l’Intérieur et des Affaires étrangères, sous Bourguiba, père de l’indépendance, est directement concerné par cette législation. Sous le règne de Ben Ali, cet avocat de formation, a également présidé l’Assemblée nationale (1990-1991). Il a également été député du RCD (1990-1994) et membre du comité central du RCD jusqu’à juillet 2011.

Son mouvement, créé en janvier 2012, qui souhaite revenir aux affaires du pays, est conscient que ce projet de loi pourrait constituer une entrave à son ascension. Pour Nidaa Tounes, qui a donné mercredi une conférence de presse, à Paris, « cette loi prive les Tunisiens de leurs droits les plus élémentaires ! », précisant qu’elle est « antidémocratique et doit être dénoncée ! » Le parti, qui estime qu’elle a toutes ses chances d’être adopté, va même plus loin, affirmant qu’elle « a des similitudes avec des textes juridiques de l’Allemagne Nazie, où certaines personnes étaient classées en différentes catégories et excluent de la vie politique et sociale ! Ce qui est inacceptable ! »

Nidaa Tounes, « des anciens du RCD »

Pour que ce projet de loi soit définitivement enterré, le parti compte saisir la législation internationale qui, rappelle-t-il, est au dessus des lois nationales. En effet, selon le pacte international aux droits civils et politiques, que la Tunisie a signé, les autorités doivent permettre aux citoyens de « prendre part à la direction des affaires publiques, soit directement, soit par l’intermédiaire de représentants librement choisis sans discrimination et sans restrictions déraisonnables », note Human Right Watch. L’organisation de défense des droits de l’Homme a également pointé du doigt le projet de loi, « ouvrant la porte aux abus ». D’ailleurs selon l’ONG, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, également ratifiée par la Tunisie, exige des États qu’ils garantissent que tout citoyen ait le droit de participer librement à la direction des affaires du pays.

Pour de nombreux révolutionnaires, au contraire, cette loi doit être à tout prix maintenue. « Ce n’est pas une loi d’exclusion, mais la protection de la démocratie naissante », estime Yassine Ayari, qui a longtemps milité pour la chute de Ben Ali. Durant 50 ans, « les membres de l’ancien régime ont méprisé la démocratie, l’indépendance de la justice, et falsifié à chaque fois les élections. Il est temps qu’ils observent pour apprendre comment se déroule une véritable démocratie pendant au moins 5 ou 10 ans », renchérit-il. Selon le jeune homme, qui ne mâche pas ses mots, « il est tout à fait normal que Nidaa Tounes conteste cette loi. Le parti n’est que le regroupement des forces anti-révolutionnaire. Sans compter qu’à sa tête, on a un ancien Rcdiste, chef du parlement de Ben Ali, et ministre de l’Intérieur impliqué dans plusieurs affaires de torture. Ce parti et son leader représentent l’espoir pour toute une classe de corrompus ».

Même son de cloche pour la jeune bloggeuse activiste politique Maryem Dhabi qui a organisé plusieurs manifestations lors du soulèvement contre Ben Ali. « En Tunisie, personne ne veut que les responsables de l’ancien régime reprennent les rênes du pays ! C’est hors de questions ! Il faudrait même les exclure pendant dix ans de la vie politique. Ce sont les révolutionnaires qui ont proposé ce projet de loi. Et on se battra pour qu’il soit adoptée ».

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23 décembre 2012 7 23 /12 /décembre /2012 14:38
Les Égyptiens disent majoritairement "oui" au projet de Constitution des Frères musulmans

  AFP 

 

INTERNATIONAL - Le comité électoral égyptien n'annoncera pas les résultats définitifs avant lundi, mais les islamistes au pouvoir en Egypte ont affirmé dimanche 23 décembre que leur projet de Constitution a recueilli l'approbation de 64% des votants lors du référendum convoqué par le premier ministre Mohamed Morsi. Une issue sans surprise pour ce scrutin qui s'est tenu en deux phases, le 15 et le 22 décembre, et laisse un pays profondément divisé.

Comme la semaine précédente, le principal groupe d'opposition, le Front du salut national (FSN), dénonce des fraudes, affirmant dans un communiqué que certaines personnes se sont fait passer pour des juges afin de superviser le vote.

Le FSN "va faire appel du résultat de ce référendum" a déclaré lors d'une conférence de presse l'un de ses chefs de file, le nationaliste de gauche Hamdeen Sabbahi. Plusieurs plaintes ont d'ores et déjà été déposées en justice. "Notre combat est pacifique, nous voulons faire tomber une Constitution invalide en arguant des irrégularités et du faible taux de participation", a déclaré une autre opposante, Amr Hamzawy. Le FSN ajoute dans un communiqué que ce référendum "n'est pas la fin du chemin" mais "n'est qu'une bataille" dans le combat contre le pouvoir du président Morsi.

Seulement 32% de participation

Les Frères musulmans, dont est issu le président Mohamed Morsi, et le journal officiel Al-Ahram disent faire ces estimations sur la base des procès-verbaux de presque tous les bureaux de vote ouverts samedi ainsi que des résultats de la première phase du scrutin. Le taux de participation global avoisine les 32% d'après les chiffres que la confrérie a posté sur son compte Twitter.

Parallèlement au vote, le vice-président Mahmoud Mekki, un magistrat respecté, a annoncé en début de soirée sa démission, disant avoir "réalisé depuis un moment que la nature du travail politique ne convenait pas à (sa) formation professionnelle de juge". Les magistrats n'ont cessé de dénoncer le projet de Constitution, boycottant l'organisation du scrutin. La division du pays en deux zones de vote a été décidée pour faire face aux magistrats chargés de superviser le scrutin, en conflit avec le président Morsi qu'ils accusent de porter atteinte à l'indépendance de la justice.

250.000 policiers et soldats avaient été déployés pour assurer la sécurité durant le vote tandis que l'armée avait positionné des tanks autour du palais présidentiel depuis le début du mois.

Dans le même temps, la télévision d'Etat a annoncé puis démenti la démission, sans en donner la raison, du gouverneur de la Banque centrale, après des rumeurs ces derniers jours sur son possible départ pour raisons de santé.

Pour le camp présidentiel, l'adoption d'une nouvelle Constitution doterait enfin le pays d'un cadre institutionnel stable, qui viendrait clore la transition tumultueuse que vit l'Egypte depuis la chute de Moubarak. Ses opposants affirment que la constitution menace les droits des minorités religieuses et des femmes tout en autorisant les militaires, qui conservent une influence considérable sur la politique, à juger les civils qu'ils estiment "nuisibles" à l'armée.

Le référendum a été précédé par plusieurs semaines de manifestations qui ont parfois dégénéré en heurts entre adversaires et partisans de Mohamed Morsi et du puissant mouvement dont il est issu, les Frères musulmans.

Si la victoire du oui se confirme, la nouvelle constitution, rédigée par un conseil dominé par les islamistes et boycotté par les chrétiens et les libéraux, doit entrer en vigueur cette semaine. Elle accordera le pouvoir législatif au Sénat jusqu'à ce qu'un nouveau parlement soit élu pour remplacer l'assemblée qui avait été dissoute en juin.

Le FSN ainsi que des groupes de défense des droits de l'Homme ont convoqué des conférences de presse dimanche pour faire connaître leurs observations sur le déroulement de cette deuxième phase du scrutin.

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23 décembre 2012 7 23 /12 /décembre /2012 14:38
Les Égyptiens disent majoritairement "oui" au projet de Constitution des Frères musulmans

  AFP 

 

INTERNATIONAL - Le comité électoral égyptien n'annoncera pas les résultats définitifs avant lundi, mais les islamistes au pouvoir en Egypte ont affirmé dimanche 23 décembre que leur projet de Constitution a recueilli l'approbation de 64% des votants lors du référendum convoqué par le premier ministre Mohamed Morsi. Une issue sans surprise pour ce scrutin qui s'est tenu en deux phases, le 15 et le 22 décembre, et laisse un pays profondément divisé.

Comme la semaine précédente, le principal groupe d'opposition, le Front du salut national (FSN), dénonce des fraudes, affirmant dans un communiqué que certaines personnes se sont fait passer pour des juges afin de superviser le vote.

Le FSN "va faire appel du résultat de ce référendum" a déclaré lors d'une conférence de presse l'un de ses chefs de file, le nationaliste de gauche Hamdeen Sabbahi. Plusieurs plaintes ont d'ores et déjà été déposées en justice. "Notre combat est pacifique, nous voulons faire tomber une Constitution invalide en arguant des irrégularités et du faible taux de participation", a déclaré une autre opposante, Amr Hamzawy. Le FSN ajoute dans un communiqué que ce référendum "n'est pas la fin du chemin" mais "n'est qu'une bataille" dans le combat contre le pouvoir du président Morsi.

Seulement 32% de participation

Les Frères musulmans, dont est issu le président Mohamed Morsi, et le journal officiel Al-Ahram disent faire ces estimations sur la base des procès-verbaux de presque tous les bureaux de vote ouverts samedi ainsi que des résultats de la première phase du scrutin. Le taux de participation global avoisine les 32% d'après les chiffres que la confrérie a posté sur son compte Twitter.

Parallèlement au vote, le vice-président Mahmoud Mekki, un magistrat respecté, a annoncé en début de soirée sa démission, disant avoir "réalisé depuis un moment que la nature du travail politique ne convenait pas à (sa) formation professionnelle de juge". Les magistrats n'ont cessé de dénoncer le projet de Constitution, boycottant l'organisation du scrutin. La division du pays en deux zones de vote a été décidée pour faire face aux magistrats chargés de superviser le scrutin, en conflit avec le président Morsi qu'ils accusent de porter atteinte à l'indépendance de la justice.

250.000 policiers et soldats avaient été déployés pour assurer la sécurité durant le vote tandis que l'armée avait positionné des tanks autour du palais présidentiel depuis le début du mois.

Dans le même temps, la télévision d'Etat a annoncé puis démenti la démission, sans en donner la raison, du gouverneur de la Banque centrale, après des rumeurs ces derniers jours sur son possible départ pour raisons de santé.

Pour le camp présidentiel, l'adoption d'une nouvelle Constitution doterait enfin le pays d'un cadre institutionnel stable, qui viendrait clore la transition tumultueuse que vit l'Egypte depuis la chute de Moubarak. Ses opposants affirment que la constitution menace les droits des minorités religieuses et des femmes tout en autorisant les militaires, qui conservent une influence considérable sur la politique, à juger les civils qu'ils estiment "nuisibles" à l'armée.

Le référendum a été précédé par plusieurs semaines de manifestations qui ont parfois dégénéré en heurts entre adversaires et partisans de Mohamed Morsi et du puissant mouvement dont il est issu, les Frères musulmans.

Si la victoire du oui se confirme, la nouvelle constitution, rédigée par un conseil dominé par les islamistes et boycotté par les chrétiens et les libéraux, doit entrer en vigueur cette semaine. Elle accordera le pouvoir législatif au Sénat jusqu'à ce qu'un nouveau parlement soit élu pour remplacer l'assemblée qui avait été dissoute en juin.

Le FSN ainsi que des groupes de défense des droits de l'Homme ont convoqué des conférences de presse dimanche pour faire connaître leurs observations sur le déroulement de cette deuxième phase du scrutin.

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22 décembre 2012 6 22 /12 /décembre /2012 14:33

L'infantilisme et la puérilité de certains qui font du cas de ce voyou en col blanc SAMI FEHRI un cas d'école pour défendre la liberté d'expression ou pis, dénoncer les atermoiements du gouvernement et du ministère de la justice, est assez révélateur, en fait , de l'état d'esprit de ces médiocrates qui bouffent à tous les râteliers et se prennent pour des révolutionnaires.Se battre pour une justice tunisienne autonome et éthique, c'est une chose, c'est un travail citoyen de fond, mais en la matière comme pour d'autres causes la fin ne justifie pas les moyens; on ne se bat pas pour l'abolition de la peine de mort, par exemple, en prenant pour symbole JACK L'EVENTREUR. Se mobiliser pour une justice libre et éthique en TUNISIE? C'est surtout et avant tout insister sans relâche pour que tous les caciques et les sicaires de la dictature aillent rejoindre ce FEHRI en prison, pour qu'ils paient TOUS, pas seulement les sous-fifre. Se battre pour la liberté d'expression et des médias en TUNISIE, c'est un acte citoyen permanent pour mobiliser l'opinion publique tunisienne afin que ces médias et tous les autres outils du vivre ensemble soient pluralistes et non soumis à un quelconque pouvoir qu'il soit d'ailleurs légitime ou pas .Il est évident que grâce à la rage réactionnaire et à la fébrilité et la frilosité gouvernementale que ce n'est pas le cas aujourd’hui dans notre pays, les larbins de la propagande de BEN ALI sont encore en place et de plus en plus virulent, je pense que c'est une défaite pour notre démocratie que de les laisser faire, ils occupent la place et de plus en plus virulent, avec certains imbéciles qui se découvrent un destin de révolutionnaire, de sages, et de maîtres -penseurs, il suffit de lire leurs délires sur le net, inconscients et limités, après la pluie mauve, ces limaces veulent se transformer en prédateurs carnivores, surtout sur le net, où n'importe qui se voit beau, dénigre le possible dans des nostalgies nauséabondes, mais ce virtuel obscène n'a vraiment rien à voir avec le quotidien des tunisiens, et cette fumisterie des "journalistes -citoyens" , noble en son sens, mais complétement pervertie et vidée de sa séve dans l’arène de l'opportunisme et de la suffisance tunisoise . Le pouvoir de l'argent installe sournoisement chez nous le système abject des MURDOCH et de BERLESCONI, se battre pou la liberté d'expression , ce n'est pas faire d'un liberticide et d'un spéculateur mauve comme ce SAMI FEHRI son symbole, c'est au contraire abattre tous les dogmes qui la pervertisse, et les caniveaux de TUNIS en sont pleins

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21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 16:50

 

Alors Gérard, t’as les boules ?

Par Philippe Torreton

Tu ne veux plus être français… ? Tu quittes le navire France en pleine tempête ? Tu vends tes biens et tu pars avec ton magot dans un pays voisin aux cieux plus cléments pour les riches comme toi ? Evidemment, on cogne sur toi plus aisément que sur Bernard Arnault ou les héritiers Peugeot… C’est normal, tu es un comédien, et un comédien même riche comme toi pèse moins lourd ! Avec toi, on peut rattraper le silence gêné dont on a fait preuve pour les autres… C’est la nature de cette gauche un peu emmerdée d’être de gauche.

Mais Gérard, tu pensais qu’on allait approuver ? Tu t’attendais à quoi ? Une médaille ? Un césar d’honneur remis par Bercy ? Tu pensais que des pétitions de soutien de Français au RSA allaient fleurir un peu partout sur la Toile ? Que des associations caritatives allaient décrocher leur abbé Pierre, leur Coluche encadrés pour mettre ta tronche sous le plexi ? Le Premier ministre juge ton comportement minable, mais toi, tu le juges comment ? Héroïque ? Civique ? Citoyen ? Altruiste ? Dis-nous, on aimerait savoir…

Le Gérard « national », le rebelle de Châteauroux, le celui qui, s’il n’avait pas rencontré le cinéma, serait en taule à l’heure qu’il est comme tu le disais, le poète de l’écran la rose à la main quand ça devait faire bien d’en avoir une, qui nous sort un « c’est celui qui le dit qui y est »… Tu prends la mouche pour un petit mot et tu en appelles au respect, comme le fayot dans la cour de récré… Tu en appelles à tes gentils potes de droite pour que le grand méchant de gauche arrête de t’embêter… Tu voudrais avoir l’exil fiscal peinard, qu’on te laisse avoir le beurre et l’argent du beurre et le cul de la crémière qui tient le cinéma français… Tu voudrais qu’on te laisse t’empiffrer tranquille avec ton pinard, tes poulets, tes conserves, tes cars-loges, tes cantines, tes restos, tes bars, etc.

Et nous faire croire en tournant avec Delépine qu’un cœur social vibre encore derrière les excès et les turpitudes de l’homme… Nous faire avaler à coups de « han » de porteur d’eau que tu sèmes dans tes répliques trop longues, que l’homme poète, l’homme blessé, l’artiste est encore là en dépit des apparences… Le problème, Gérard, c’est que tes sorties de route vont toujours dans le même fossé : celui du « je pense qu’à ma gueule », celui du fric, des copains dictateurs, du pet foireux et de la miction aérienne, celui des saillies ultralibérales…

Tout le monde ne peut pas avoir l’auréole d’un Rimbaud qui, malgré ses trafics d’armes, fut et restera un poète… à jamais. Toi, tu resteras comme un type qui a fait une belle opération financière sur le cinéma français, un coup de Bourse, une OPA… Tu as transformé tes interprétations les plus réussies en stratégie de défiscalisation. Il doit y en avoir un florilège de répliques que tu as jouées et qui résonnent bizarrement maintenant !

Des répliques de poète, d’homme au grand cœur, d’yeux grands ouverts sur la misère du monde, orphelines de pensée et violées par leur interprète, parce que l’homme a les rognons couverts, mais l’acteur a fait faillite… L’homme est devenu riche mais sa fortune lui a pété à la gueule. Tu sais, ces gros pets foireux dont tu te vantes et que tu lâches sur les tournages en répondant à tes 12 téléphones au lieu de bosser ?

Tu votes pour qui tu veux, et tu fais ce que tu veux d’ailleurs, mais ferme-la, prends ton oseille et tire-toi, ne demande pas le respect, pas toi ! Sors de scène, Montfleury, « ce silène si ventru que son doigt n’atteint pas son nombril ! » Et puisqu’on est dans Cyrano, te rappelles-tu de cette réplique, mon collègue, qu’il adressait à De Guiche sauvant sa peau au combat en s’étant débarrassé de son écharpe blanche ? Il demande à Cyrano ce qu’il pense de sa ruse et ce dernier lui répond… « On n’abdique pas l’honneur d’être une cible. » Tu t’en souviens ? Tu devrais… En ce temps-là, tu apprenais ton texte…

On va se démerder sans toi pour faire de ce pays un territoire où l’on peut encore, malgré la crise, se soigner correctement, où l’on peut accéder à la culture quelle que soit sa fortune, où l’on peut faire des films et monter des spectacles grâce à des subventions obtenues en prélevant l’impôt… Un pays que tu quittes au moment où l’on a besoin de toutes les forces, en plein siège d’Arras, sous les yeux des cadets médusés… Adieu.

Philippe Torreton - Comédien

liberation.fr

 
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21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 13:26

Freezing Assets of Corrupt Foreign Officials from Tunisia ...La liste de la scandaleuse impunité séléctive.

par Faouzi Mahbouli, vendredi 21 décembre 2012,
  • Regardez bien cette liste établie par les autorités canadiennes pour geler les avoirs des sommets de la corruption en Tunisie, elle permet de mieux cerner la scandaleuse impunité dont jouissent encore ceux qui ont pillé le pays 23 années durant.
  • Cette impunité résulte en premier chef de la complicité de la crapule contre-révolutionnaire Mohamed Ghannouchi, qui était allé chercher lui même la fille de l' assassin en fuite à l' aéroport Tunis-Carthage quelques jours aprés sa fuite, et qui a ensuite désigné les "mabrouk boys", des ministres qui ont publiquement reconnu leur liens ( ils n' avaient pas le choix) avec Marouane Mabrouk.
  • Le gouvernement provisoire de l' ancien tortionnaire Caïd Sebssi, désigné par le voleur notoire Foued Mebazaa a poursuivi l' oeuvre de dissimulation des dossiers compromettants, et nombre des sommets de la corruption blanchis étaient clients du cabinet d' avocats de Slaheddine Caid Sebssi et son frère Béji. 
  • La Troïka n' a pas fait beaucoup mieux, en dehors du travail assez remarqué du ministre des domaines de l' Etat, Salim Ben Hamidane, qui est perçu comme un cauchemar et l' homme a abattre par les tenants des clans impunis.

  • Il ne faut pas négliger le rôle des médias-mendiants tenanciers de quotidiens, de journaux éléctroniques, journalistes impuissants et cocus qui se sont gavés en même temps que les juges corrompus pour détourner l' attention de l' opinion publique tunisienne sur les pillards.
  •  Et bien entendu, last but not least, les partis politiques, qui ont quasiment TOUS fait financer leurs dispendieuses campagnes avec les généreuses contributions de ces mécènes aux mains sales...Le pire c' est que ces derniers s' en vantent publiquement pour dire qu' ils sont intouchables !
  • Une lueur d' espoir néanmoins...Le peuple tunisien prouve régulièrement qu' il n' est pas dupe de certains arrangements faits sur son dos, et certains politiciens commencent a mesurer le discrédit que suscite cette impunité séléctive des tenants de la corruption en Tunisie.

    Quand bien même, un homme d' affaires comme Sami Fehri, réputé avoir percé grace à son association avec Belhassen Trabelsi (le frère de Leila Ben Ali), une part grandissante de l' opinion publique tunisienne ne peut que s' indigner de voir un tel acharnement  envers un citoyen qui, quoi qu' on en dise,

    n' était pas au sommet de la corruption...

    Lisez attentivement cette liste, et faites le tri...Qui est en fuite ? Qui est détenu (à aprt quelques boucs emissaires)? Qui n' a pas été du tout inquiété et continue ses affaires comme si de rien n' était ?

  • 1. Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI (also known among other names as Zine El Abidine Ben Haj Hamda Ben Haj Hassen BEN ALI), born on September 3, 1936, in Hammam Sousse, son of Selma HASSEN and spouse of Leïla TRABELSI

  • 2. Leila Bent Mohamed ben Rhouma TRABELSI (also known among other names as Leïla Bent Mohamed Ben Rehouma TRABELSI), born on October 24, 1956, in Tunis, daughter of Saïda DHRIF and spouse of Zine El Abidine BEN ALI

  • 3. Moncef Ben Mohamed ben Rhouma TRABELSI (also known among other names as Moncef Ben Mohamed Ben Rehouma TRABELSI), born on March 4, 1944, in Tunis, son of Saïda DHRIF and spouse of Yamina SOUIAI

  • 4. Mohamed ben Moncef ben Mohamed TRABELSI (also known among other names as Mohamed Ben Moncef Ben Mohamed TRABELSI), born on January 27, 1980, in Sebha, Libya, son of Yamina SOUIAÏ and spouse of Ines LEJRI

  • 5. Fahd Mohamed Sakher Ben Moncef ben Mohamed Hafiz EL MATRI (also known among other names as Fahd Mohamed Sakher Ben Moncef Ben Mohamed Hfaiez MATERI), born on December 2, 1981, in Tunis, son of Naïma BOUTIBA and spouse of Nesrine BEN ALI

  • 6. Nesrine bent Zine El Abidine ben Hadj Hamda BEN ALI (also known among other names as Nesrine Bent Zine El Abidine Ben Haj Hamda BEN ALI), born on January 16, 1987, in Tunis, daughter of Leïla TRABELSI and spouse of Fahd Mohamed Sakher EL MATRI

  • 7. Halima bent Zine El Abidine ben Hadj Hamda BEN ALI (also known among other names as Halima Bent Zine El Abidine Ben Haj Hamda BEN ALI), born on July 17, 1992, daughter of Leïla TRABELSI

  • 8. Belhassen Ben Mohamed ben Rhouma TRABELSI (also known among other names as Belhassen Ben Mohamed Ben Rehouma TRABELSI), born on November 5, 1962, in Tunis, son of Saïda DHRIF

  • 9. Mohamed Ennacer Ben Mohamed ben Rhouma TRABELSI (also known among other names as Mohamed Naceur Ben Mohamed Ben Rehouma TRABELSI), born on June 24, 1948, in Tunis, son of Saïda DHRIF and spouse of Nadia MAKNI

  • 10. Jalila bent Mohamed ben Rhouma TRABELSI (also known among other names as Jalila Bent Mohamed Ben Rehouma TRABELSI), born on February 19, 1953, in Rades, daughter of Saïda DHRIF and spouse of Mohamed MAHJOUB

  • 11. Mohamed Imed Ben Mohamed Ennacer ben Mohamed TRABELSI (also known among other names as Mohamed Imed Ben Mohamed Naceur Ben Mohamed TRABELSI), born on August 26, 1974, in Tunis, son of Néjia JERIDI

  • 12. Mohamed Adel Ben Mohamed TRABELSI (also known among other names as Mohamed Adel Ben Mohamed Rehouma TRABELSI), born on April 26, 1950, in Tunis, son of Saïda DHRIF and spouse of Souad BEN JEMIAI

  • 13. Mohamed Mourad Ben Mohamed Ben Rhouma TRABELSI (also known among other names as Mohamed Mourad Ben Mohamed Rehouma TRABELSI), born on September 25, 1955, in Tunis, son of Saïda DHRIF and spouse of Hela BELHADJ

  • 14. Samira Bent Mohamed Ben Rhouma TRABELSI (also known among other names as Samira Bent Mohamed Ben Rehouma TRABELSI), born on December 27, 1958, in Tunis, daughter of Saïda DHRIF and spouse of Mohamed Montassar MEHREZI

  • 15. Mohamed Montassar Ben kebaier Ben Mohamed MEHREZI (also known among other names as Mohamed Montassar Ben Kbaier Ben Mohamed MEHREZI), born on September 5, 1959, in La Marsa, son of Fatma SFAR and spouse of Samira TRABELSI

  • 16. Nefissa Bent Mohamed Ben Rhouma TRABELSI (also known among other names as Nefissa Bent Mohamed Ben Rehouma TRABELSI), born on February 1, 1960, daughter of Saïda DHRIF and spouse of Habib ZAKIZ

  • 17. Habib ben Gaddour ben Mustapha BEN ZAKIZ (also known among other names as Habib Ben Kaddour Ben Mustapha BEN ZAKIR), born on March 5, 1957, son of Saïda BEN ABDALAH and spouse of Nefissa TRABELSI

  • 18. Moez Ben Moncef ben Mohamed TRABELSI (also known among other names as Moez Ben Moncef Ben Mohamed TRABELSI), born on July 3, 1973, in Tunis, son of Yamina SOUIAÏ

  • 19. Lilia bent Noureddine ben Ahmed NACEF (also known among other names as Lilia Bent Noureddine Ben Ahmed NACEF), born on June 25, 1975, in Tunis, daughter of Mounira TRABELSI (sister of Leïla TRABELSI) and spouse of Mourad MAHDOUI

  • 20. Mourad ben Hédi ben Ali MAHDOUI (also known among other names as Mourad Ben Hédi Ben Ali MEHDOUI), born on May 3, 1962, in Tunis, son of Naïla BORTAJI and spouse of Lilia NACEF

  • 21. Houssem Ben Mohamed Ennacer ben Mohamed TRABELSI (also known among other names as Houssen Ben Mohamed Naceur Ben Mohamed TRABELSI), born on September 18, 1976, son of Néjia JERIDI

  • 22. Bouthaïna bent Moncef ben Mohamed TRABELSI (also known among other names as Bouthaina Bent Moncef Ben Mohamed TRABELSI), born on December 4, 1971, daughter of Yamina SOUIAÏ

  • 23. Nabil ben Abderrazzak ben Mohamed TRABELSI (also known among other names as Nabil Ben Abderrazek Ben Mohamed TRABELSI), born on December 20, 1965, son of Radhia MATHLOUTHI and spouse of Linda CHARNI

  • 24. Mehdi ben Ridha ben Mohamed BEN GAÏED (also known among other names as Mehdi Ben Ridha Ben Mohamed BEN GAIED), born on January 29, 1988, son of Kaouther Ferial HAMZA, CEO of the corporation STAFIM — Peugeot

  • 25. Mohamed Slim ben Mohamed Hassen ben Salah CHIBOUB (also known among other names as Mohamed Slim Ben Mohamed Hassen Ben Salah CHIBOUB), born on January 13, 1959, son of Leïla CHAIBI and spouse of Dorsaf BEN ALI

  • 26. Dorsaf bent Zine El Abidine ben Hadj Hamda BEN ALI (also known among other names as Dorsaf Bent Zine El Abidine Ben Haj Hamda BEN ALI), born on July 5, 1965, in Bardo, daughter of Naïma KEFI and spouse of Mohamed Slim CHIBOUB

  • 27. Sirine bent Zine El Abidine ben Hadj Hamda BEN ALI (also known among other names as Sirine Bent Zine El Abidine Ben Haj Hamda BEN ALI), born on August 21, 1971, in Bardo, daughter of Naïma KEFI, Counsellor with the Department of Foreign Affairs and spouse of Mohamed Marouane MABROUK

  • 28. Mohamed Marouane ben Ali ben Mohamed MABROUK (also known among other names as Mohamed Marouen Ben Ali Ben Mohamed MABROUK), born on March 11, 1972, in Tunis, son of Jaouida BEJI and spouse of Sirine BEN ALI

  • 29. Ghazoua bent Zine El Abidine ben Hadj Hamda BEN ALI (also known among other names as Ghazoua Bent Zine El Abidine Ben Haj Hamda BEN ALI), born on March 8, 1963, in Bardo, daughter of Naïma KEFI and spouse of Slim ZARROUK

  • 30. Slim ben Mohamed Salah ben Ahmed ZARROUK (also known among other names as Slim Ben Mohamed Salah Ben Ahmed ZARROUK), born on August 13, 1960, in Tunis, son of Meherzia GHEDIRA and spouse of Ghazoua BEN ALI

  • 31. Farid ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI (also known among other names as Farid Ben Haj Hamda Ben Haj Hassen BEN ALI), born on November 22, 1949, in Hammam Sousse, son of Selma HASSEN

  • 32. Faouzi ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI (also known among other names as Faouzi Ben Haj Hamda Ben Haj Hassen BEN ALI), born on March 13, 1947, in Hammam Sousse, spouse of Zohra BEN AMMAR

  • 33. Hayet bent Hadj Hamda ben Hadj Hassine BEN ALI (also known among other names as Hayet Bent Haj Hamda Ben Haj Hassen BEN ALI), born on May 16, 1952, in Hammam Sousse, daughter of Selma HASSEN and spouse of Fethi REFAÏ

  • 34. Najet bent Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI (also known among other names as Najet Bent Haj Hamda Ben Haj Hassen BEN ALI), born on September 18, 1956, in Sousse, daughter of Selma HASSEN and spouse of Sadok Habib MEHIRI

  • 35. Slaheddine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassine BEN ALI (also known among other names as Slaheddine Ben Haj Hamda Ben Haj Hassen BEN ALI), born on October 28, 1938, son of Selma HASSEN

  • 36. Kaies Ben Slaheddine ben Hadj Hamda BEN ALI (also known among other names as Kaïs Ben Slaheddine Ben Haj Hamda BEN ALI), born on October 21, 1969, son of Selma MANSOUR and spouse of Monia CHADLI

  • 37. Hamda Ben Slaheddine ben Hadj Hamda BEN ALI (also known among other names as Hamda Ben Slaheddine Ben Haj Hamda BEN ALI), born on April 29, 1974, in Monastir, son of Selma MANSOUR

  • 38. Nejmeddine Ben Slaheddine ben Hadj Hamda BEN ALI (also known among other names as Najmeddine Ben Slaheddine Ben Haj Hamda BEN ALI), born on October 12, 1972, in Monastir, son of Selma MANSOUR

  • 39. Najet Bent Slaheddine ben Hadj Hamda BEN ALI (also known among other names as Najet Bent Slaheddine Ben Haj Hamda BEN ALI), born on March 8, 1980, in Monastir, daughter of Selma MANSOUR and spouse of Zied JAZIRI

  • 40. Douraïd Ben Hamed Ben Taher BOUAOUINA (also known among other names as Douraied Ben Hamed Ben Taher BOUAOUINA), born on October 8, 1978, in Hammam Sousse, son of Hayet BEN ALI

  • 41. Akram ben Hamed ben Taher BOUAOUINA (also known among other names as Akrem Ben Hamed Ben Taher BOUAOUINA), born on August 9, 1977, in Hammam Sousse, son of Hayet BEN ALI

  • 42. Ghazoua bent Hamed ben Taher BOUAOUINA (also known among other names as Ghazoua Bent Hamed Ben Taher BOUAOUINA), born on August 30, 1982, in Monastir, daughter of Hayet BEN ALI and spouse of Badreddine BENNOUR

  • 43. Imed ben Habib ben Bou-Ali LETAÏEF (also known among other names as Imed Ben Habib Ben Bouali LTAIEF), born on January 13, 1970, in Sousse, son of Naima BEN ALI

  • 44. Naoufel ben Habib ben Bou-Ali LETAÏEF (also known among other names as Naoufel Ben Habib Ben Bouali LTAIEF), born on October 22, 1967, in Hammam Sousse, son of Naïma BEN ALI

  • 45. Montassar ben Habib ben Bou-Ali LETAÏEF (also known among other names as Montassar Ben Habib Ben Bouali LTAIEF), born on January 3, 1973, in Sousse, son of Naïma BEN ALI and spouse of Lamia JEGHAM

  • 46. Mehdi ben Tijani ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI (also known among other names as Mehdi Ben Tijani Ben Haj Hamda Ben Haj Hassen BEN ALI), born on October 27, 1966, in Paris, France, son of Paulette Hazette

  • 47. Slim ben Tijani ben Hadj Hamda BEN ALI (also known among other names as Slim Ben Tijani Ben Haj Hamda BEN ALI), born on April 16, 1971, in Paris, France, son of Paulette Hazette and spouse of Amel SAÏD

  • 48. Sofiane ben Habib ben Hadj Hamda BEN ALI (also known among other names as Sofiene Ben Habib Ben Haj Hamda BEN ALI), born on August 28, 1974, in Tunis, son of Leïla DEROUICHE

  • 49. Fethi Ben Othman Ben Saad REFAI (also known among other names as Fathi Ben Othmane Ben Saad REFAI), family member of Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 50. Mohamed Ben Zine El-Abidine Ben Hadj Hamda BEN ALI, family member of Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 51. Habib Ben Hadj Hamda Ben Hadj Hassen BEN ALI, family member of Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 52. Leila Bent Ahmed Ben Habib DAROUICHE, family member of Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 53. Salma Bent Mohamed Ben Miled MANSOUR, family member of Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 54. Adam Ben Kais Ben Slaheddine BEN ALI, family member of Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 55. Salma Bent Kais Ben Slaheddine BEN ALI, family member of Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 56. Chahreddine Ben Najmeddine Ben Slaheddine BEN ALI, family member of Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 57. Chahrayar Ben Najmeddine Ben Slaheddine BEN ALI, family member of Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 58. Tijani Ben Hadj Hamda Ben Hadj Hassen BEN ALI, family member of Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 59. Paulette Joseph Henriette HEZAT, family member of Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 60. Karim Ben Tijani Ben Hadj Hamda BEN ALI, family member of Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 61. Sami Ben Tijani Ben Hadj Hamda BEN ALI, family member of Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 62. Amel Bent Mohamed Ben Chedli SAID, spouse of Slim BEN ALI

  • 63. Zohra Bent Salah Ben Sadok Ben AMMAR, spouse of Faouzi BEN ALI

  • 64. Doraid Ben Faouzi Ben Hadj Hamda BEN ALI, family member of Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 65. Sadok Habib Ben Boubaker Ben Frej Mehiri LELLOUCHE, family member of Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 66. Mona Ben Sadok Habib Ben Boubaker MEHIRI (also known among other names as Mona Bent Sadok Habib Ben Boubaker MEHIRI), family member of Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 67. Karima Bent Sadok Habib Ben Boubaker MEHIRI, family member of Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 68. Naima Bent Hadj Hamda Ben Hassen BEN ALI (also known among other names as Naima Bent Hadj Hamda Ben Hadj Hassen BEN ALI), family member of Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 69. Kenza Bent Fethi Ben Othman REFAI, family member of Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 70. Horia Ben Hadj Hamda Ben Hadj Hassen BEN ALI (also known among other names as Horia Bent Hadj Hamda Ben Hadj Hassen BEN ALI), family member of Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 71. Ajmi Ben Mohamed Ben Abdallah DAOUAS, family member of Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 72. Zohra Bent Hedi Ben Ali JILANI, spouse of Belhassen TRABELSI

  • 73. Sirine Bent Belhassen Ben Mohamed TRABELSI, family member of Leila TRABELSI

  • 74. Sofia Bent Belhassen Ben Mohamed TRABELSI, family member of Leila TRABELSI

  • 75. Zine Bent Belhassen TRABELSI, family member of Leila TRABELSI

  • 76. Asma Bent Belhassen TRABELSI, family member of Leila TRABELSI

  • 77. Mohamed Fares Ben Belhassen TRABELSI, family member of Leila TRABELSI

  • 78. Yamina Bent Jilani SOUIAI, spouse of Moncef TRABELSI

  • 79. Tarek Ben Moncef Ben Mohamed TRABELSI, family member of Leila TRABELSI

  • 80. Ghaya Bent Moncef Ben Mohamed TRABELSI, family member of Leila TRABELSI

  • 81. Leila Bent Moncef Ben Mohamed TRABELSI, family member of Leila TRABELSI

  • 82. Seif-Eddine Ben Mohamed Naceur Ben Mohamed TRABELSI, family member of Leila TRABELSI

  • 83. Yosra Bent Mohamed Naceur Ben Mohamed TRABELSI, family member of Leila TRABELSI

  • 84. Mohamed Amine Ben Mohamed Naceur Ben Mohamed TRABELSI, family member of Leila TRABELSI

  • 85. Rhouma TRABELSI, family member of Leila TRABELSI

  • 86. Souad Bent Said Ben Kejeb Ben JEMAI (also known among other names as Souad Bent Said Ben Regeb Ben JEMAI), family member of Leila TRABELSI

  • 87. Fateh Ben Mohamed Adel Ben Mohamed TRABELSI (also known among other names as Faten Bent Mohamed Adel Ben Mohamed TRABELSI), family member of Leila TRABELSI

  • 88. Mounira Bent Mohamed Ben Rhouma TRABELSI, spouse of Noureddine NACEF

  • 89. Ines Bent Mohamed Adel Ben Mohamed TRABELSI, family member of Leila TRABELSI

  • 90. Mohamed Ben Hedi Ben Khemais MAHJOUB, family member of Leila TRABELSI

  • 91. Rym Bent Mohamed Ben Hedi MAHJOUB, family member of Leila TRABELSI

  • 92. Asma Bent Mohamed Ben Hedi MAHJOUB, family member of Leila TRABELSI

  • 93. Amira Bent Mohamed Ben Hedi MAHJOUB, family member of Leila TRABELSI

  • 94. Islam Bent Mohamed Ben Hadi ben Majoub TRABELSI, family member of Leila TRABELSI

  • 95. Hela Bent Noureddine BELHAJ, spouse of Mohamed Mourad TRABELSI

  • 96. Mohamed Ben Mohamed Mourad Ben Mohamed TRABELSI, family member of Leila TRABELSI

  • 97. Leon Ben Mohamed Mourad Ben Mohamed TRABELSI, family member of Leila TRABELSI

  • 98. Sami Ben Mohamed Mourad Ben Mohamed TRABELSI, family member of Leila TRABELSI

  • 99. Janet Bent Mohamed Mourad Ben Mohamed TRABELSI, family member of Leila TRABELSI

  • 100. Yassine Ben Mohamed Mourad Ben Mohamed TRABELSI, family member of Leila TRABELSI

  • 101. Samira Ben Mohamed Ben Rhouma TRABELSI, family member of Leila TRABELSI

  • 102. Fares Ben Mohamed Montassar Ben Kebir MEHRZI, family member of Leila TRABELSI

  • 103. Nour Bent Mohamed Montessar Ben Kebir MEHRZI, family member of Leila TRABELSI

  • 104. Rania Bent Habib Ben Khaddour Ben ZEKIZ (also known among other names as Rania Bent Habib Ben Kaddour ZEKIZ), family member of Leila TRABELSI

  • 105. Chams Ben Habib Ben Khaddour Ben ZEKIZ (also known among other names as Chams Ben Habib Ben Kaddour ZEKIZ), family member of Leila TRABELSI

  • 106. Mohamed Youssef Ben Habib Ben Khaddour Ben ZEKIZ (also known among other names as Mohamed Youssef Ben Habib Ben Kaddour Ben ZEKIZ), family member of Leila TRABELSI

  • 107. Abdelkerim TRABELSI, family member of Leila TRABELSI

  • 108. Abderrazek Ben Mohamed Ben Rhouma TRABELSI, family member of Leila TRABELSI

  • 109. Mohamed Mehdi Ben Abdessalem Ben Hassine MLIKA, family member of Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 110. Abdelaziz Ben Mahmoud Ben Abdessattar Ben DHIA, former Minister of State, Special Advisor and Official Spokesman of the former President Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 111. Ahmed Ayedh Ben Mohamed Sghaier Ben Hadj Ahmed OUEDRENI, former Minister-Director of the Presidential Cabinet under former President Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 112. Abdallah Ben Ibrahim Ben Ali KALLEL, former President and Member of the Chamber of Councillors of Tunisia and former Treasurer of the Rassemblement Constitutionel Démocratique (RCD)

  • 113. Abdelwaheb Ben Ameur ABDALLAH, former Minister of Foreign Affairs and Advisor for Political Affairs to the former President Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 114. Sami Ben Mohamed Ali FEHRI, family member of Leila TRABELSI

  • 115. Inès Ben Ahmed Ben Ali ALMI (also known among other names as Ines Bent Ahmed Ben Ali ALMI), born on August 3, 1976, spouse of Houssem TRABELSI

  • 116. Mohamed Naceur TRABELSI (also known among other names as Mohamed Naceur Ben Houssem TRABELSI), born on January 4, 2004, son of Houssem TRABELSI

  • 117. Mohamed Chérif TRABELSI (also known among other names as Mohamed Chérif Ben Houssem TRABELSI), born on January 5, 2005, son of Houssem TRABELSI

  • 118. Mohamed Mehdi TRABELSI (also known among other names as Mohamed Mehdi Ben Houssem TRABELSI), born on January 3, 2008, son of Houssem TRABELSI

  • 119. Mariem Bent Mohamed Ben Hamida Ben ACHOUR, family member of Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 120. Hamed Ben Tahar Ben Brahim BOUAOUINA, family member of Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI

  • 121. Nadia Bent Mohamed Hassine MUFTI, family member of Leila TRABELSI

  • 122. Mohamed Ben Mohamed Adel Ben Mohamed TRABELSI, family member of Leila TRABELSI

  • 123. Mounira Bent Mohamed Ben Rhouma TRABELSI, spouse of Noureddine NACEF

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