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3 juillet 2012 2 03 /07 /juillet /2012 10:42

 

Tunisie: La démission du ministre anti-corruption complique la donne

Le ministre chargé de la lutte contre la corruption en Tunisie a remis sa démission en accusant le gouvernement de ne pas agir suffisamment pour réformer le secteur public et éradiquer la corruption. Le départ de Mohammed Abbou, annoncé au cours du week-end, est un signe supplémentaire des dissensions au sein de la coalition dirigée par les islamistes d'Ennahda (Renaissance) portée au pouvoir après la chute du régime de Zine el Abidine ben Ali.

La querelle entre le gouvernement et le président tunisien, Moncef Marzouki, du Congrès pour la République (CPR, laïque), autour de l'extradition d'un ancien Premier ministre libyen avait déjà révélé la semaine dernière l'ampleur des tensions à Tunis. Des analystes estiment que la démission du ministre de la Réforme administrative est susceptible de plonger la Tunisie, berceau du mouvement du printemps arabe, dans la crise.

Une illustration du contraste de la coalition

«La démission de Mohammed Abbou dissipe l'idée de cohérence au sein de la coalition au pouvoir (...) Elle accentue au contraire le contraste de cette coalition et pourrait précipiter le pays dans la crise», relève l'analyste et journaliste tunisien Nabil Zagdoud. Mohammed Abbou, secrétaire général du CPR de Marzouki, a justifié sa décision par le refus du Premier ministre de lui confier les prérogatives nécessaires pour enquêter sur des affaires de corruption et pour refondre le secteur public. Il souhaitait notamment créer un appareil de contrôle de l'action de l'administration.

«La principale raison de ma démission, c'est le refus du changement de l'administration tunisienne», a-t-il dit samedi lors d'une conférence de presse. Le ministre démissionnaire avait déjà pris parti la semaine dernière dans l'imbroglio entourant l'extradition d'Al Baghdadi Ali al Mahmoudi, dernier Premier ministre de Mouammar Kadhafi transféré en Libye par le gouvernement tunisien sans que la présidence en ait été informée. Il avait parlé d'une «grande erreur».

Une motion de censure a été déposée devant le Parlement pour sanctionner l'attitude du gouvernement dans cette affaire. Aucune date n'a été fixée mais, compte tenu du rapport de forces, elle devrait être rejetée. Les islamistes modérés d'Ennahda, qui ont remporté 42% des sièges lors des élections d'octobre et dirigent la coalition au pouvoir, sont accusés par leurs adversaires de faire cavalier seul et de ne pas consulter l'Assemblée constituante sur les dossiers sensibles.

Reuters
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