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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 10:08

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Soixante-dixième anniversaire du serment de Koufra

Quand la France occupait le tiers de la Libye

par Jean Etèvenaux © Acip


Clés Les philatélistes connaissent le Fezzan et ses 85 timbres qui y furent émis par la poste française entre 1943 et 1951. De même, en 1952, le tout nouveau royaume de Libye utilisa des timbres de l’administration militaire britannique en Cyrénaïque datant de 1949 et surchargés en francs français pour ce même territoire du Fezzan qui venait d’être intégré au nouvel État. Cela rappelle la présence française qui dura dix ans dans ce très vaste ensemble représentant à peu près le tiers de la Libye, dans sa partie méridionale.

Connu depuis l’époque romaine, le Fezzan a subi diverses présences, arabes, marocaine et ottomane, jusqu’à ce que l’Italie s’en empare en 1911. La région apparut ensuite essentielle à la France libre à la fois pour le contrôle des colonies de l’Afrique centrale et pour une remontée vers l’Afrique du nord. Voilà pourquoi les généraux de Gaulle et Leclerc voulurent prendre le contrôle des deux postes fortifiés aux mains des troupes italiennes, Mourzouk, à l’ouest, et Koufra, à l’est.

Après une reconnaissance menée vers Koufra dès le 23 décembre 1940, un détachement commandé par le colonel Colonna d’Ornano — qui y trouve la mort — lance un raid sur Mourzouk le 11 janvier 1941, pour détruire son terrain d’aviation. Cela permet ensuite à ce qu’on va appeler la colonne Leclerc d’attaquer Koufra sans avoir à subir le harcèlement des chasseurs et des bombardiers italiens. Le 27 janvier, Leclerc entame sa marche à travers le désert en direction de l’oasis de Koufra, place forte particulièrement bien défendue et complètement autonome pour l’eau et les vivres. Après un mois d’avancée, malgré l’absence d’appui aérien britannique, et un siège de dix jours, les Italiens se rendent le 1er mars 1941. C’est ainsi que, il y a juste soixante-dix ans, le 2 mars, Leclerc harangue ses hommes en prononçant le célèbre serment de Koufra : « Jurez de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg ».

Lors de la constitution du royaume de Libye, la France accepte de se retirer du Fezzan, bien que certains géologues aient trouvé des traces de pétrole. Finalement, le 10 août 1955, un accord officiel intervient, qui laisse un goût amer, d’autant que, l’année suivante, en décembre 1956, le Parlement libyen va jusqu’à envisager la rupture des relations diplomatiques avec la France.

Par la suite, le colonel Kadhafi revendiquera, juste à côté du Fezzan, la bande d’Aozou, supposée riche en uranium, manganèse et pétrole. Il faudra que l’armée française arrête les troupes de la Libye, qui se maintiendra dans le nord du Tchad jusqu’en 1987. Sept ans plus tard, en 1994, la Cour internationale de justice de La Haye attribuera définitivement ce territoire au Tchad.

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