Fort heureusement, l’Humanité s'accorde sur le fait que tuer, violer, voler, escroquer, faire des faux témoignages ou diffamer sont des méfaits hautement condamnables. Les notions du
bien et du mal sont universelles même si elles ne conditionnent pas toujours la conduite de tout un chacun. Par souci d'ordre public et de compréhension mutuelle, les sociétés évoluées
se sont généralement dotées d’un code moral commun mais les mœurs diffèrent parfois radicalement selon les régions du globe. Mentir, insulter, jalouser autrui, commettre l'adultère ou la
fornication, s'adonner à l'homosexualité, attenter aux moeurs ou à la pudeur, pourront donc, ça et là, être considérés comme répréhensibles ou pas...
Celui qui habite une maison de verre devrait s’abstenir de lancer des pierres dans le jardin de son voisin. Une société qui génère des moeurs dissolues, de l'immoralité, du sexisme, de
l'alcoolisme, de la toxicomanie, de la délinquance, de la criminalité, de la dépression et du suicide est, à ce titre, mal venue de s'ériger en modèle. Les inconscients, les égoïstes et
les intolérants, majoritaires dans les démocraties modernes, n’ont aucun scrupule à imposer la loi du plus fort (et autres facéties) à toutes les masses environnantes, quand bien même
elle serait contestée par le reste de l'Humanité. La démocratie a sans doute quelques petits mérites mais a aussi ses limites, comme cette absurdité démagogique qui consiste, à coup de
votes, de référendums et de sondages et au nom d’une identité nationale fantasmagorique, à départir les minorités de leurs spécificités.
Pour que des lois soient respectées, il ne suffit pas qu’elles soient logiques et justes. De toutes façons, ceux qui n’en comprennent pas ou n'en admettent pas le bien fondé s’arrangeront
toujours pour les transgresser. Elles devront donc être encore plus convaincantes quant à leur pertinence et leur justesse, mais surtout faire prendre conscience des conséquences
fâcheuses de leur non observation. Toutefois, si on peut se permettre une métaphore, un vaccin (une prévention appropriée) sera toujours préférable à n’importe quel traitement curatif
(la répression brutale). Il vaut mieux ne jamais contracter le SIDA, en réduisant les tentations corporelles féminines et en dissuadant la population de s'adonner à des relations hors
mariage, plutôt que d’essayer d'en guérir à l’aide de lourdes trithérapies…
Certains manquements à la loi sont plus importants, plus dépravants, plus néfastes et affectent plus le caractère et la moralité des individus et des sociétés que d'autres. D’un côté,
il y a des prédispositions rédhibitoires : Il est indéniable qu'un menteur est un candidat à hauts risques pour les faux témoignages, la diffamation, l'escroquerie et le vol et qu’une
jeune fille délurée a beaucoup plus de «chances» (que celle qui est prude) de perdre sa virginité avant l'heure, d'être victime d'un viol ou de tapiner sur un trottoir. D’autre
part, il y a l’implication personnelle dans les fautes, selon qu’on est témoin, auteur ou victime : Quand on assiste à une escroquerie, ce n'est pas notre affaire, si on parvient soi-même
à abuser quelqu'un, c'est génial, mais quand on nous dévalise, c'est abominable. Courtiser les filles, c'est « naturel », quand un galant tourne autour de la soeur du voisin, ce
n’est pas nos oignons, mais s’il s’avise de chercher à séduire votre mère, votre soeur ou votre femme, c’est insupportable.
Le simple énoncé du mot « péché » déclenche les moqueries bien plus souvent que nécessaire alors que, sur un plan purement temporel, ce n’est pas autre chose qu’un manquement aux
règles morales ou aux devoirs sociaux. La notion de péché est religieuse, et alors ? Nombre d’enseignements bibliques et coraniques ne figurent-ils pas dans les codes civil et pénal, et
le code Napoléon n’est-il pas essentiellement d'inspiration islamique[1] ? Il doit y avoir une grande sagesse dans les livres saints pour que les sociétés modernes continuent d'appuyer
leurs législations sur leurs enseignements. Dans toutes les religions, le péché est la désobéissance à la loi de DIEU, cette loi qui n'a pour prétentions que d'éloigner arbitrairement
les êtres humains (en ne sollicitant surtout pas leurs scrutins, évidemment) des attitudes et actions qui leur sont nocives. Louanges soient rendues à un tel Législateur !
Daniel-Youssof Leclercq
[1] « Napoléon Bonaparte prit la religion d'Abraham dans la seconde moitié de 1798 prenant Ali comme nom musulman. Ayant encore reconnu la sagesse et la supériorité de la
jurisprudence islamique, il autorisa la traduction du code de l'Imam Malik, qui fut mis en vigueur tout au long de l'Empire. Ainsi, le Code Napoléon, aujourd'hui universellement proclamé
et admiré par Mr Pasqua et ses semblables, doit-il ses origines au passé islamique de l'Europe ». Lettre de David Pidcock, chef du Parti Islamique Britannique au Daily Telegraph,
publiée dans Common Sense, organe du Parti, (hiver 1994), et citée par Tahir de la Nive dans son ouvrage : « De Badr à
Austerlitz ».
|